L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 (pétition p 1)

Je pense ("je", aucune source donc, c'est mon petit avis) que Môôôssieur Blanquer ne veut pas reculer car c'est "son bac" avec "sa réforme". Donc hasarder tout le reste ne lui pose visiblement pas de souci mais pas "son petit bac rien qu'à lui".

Je crois qu'il faut arrêter de se mettre la rate au court-bouillon et de se faire des nœuds au cerveau...
L'année scolaire est définitivement terminée, depuis le 13 mars. La sacro-sainte ou satanée "continuité pédagogique" ne rime plus à rien. Attendons, chaque semaine vient contredire la précédente. Tout est tombé à l'eau et peu importe, il y a vraiment plus grave. Je ne vois pas comment les oraux pourraient avoir lieu, et s'ils ont lieu, ce sera vraiment une mascarade, sans jeu de mots de mauvais goût.

En tout cas ce sujet est devenu un angle mort dans les media : tout ce qui les occupe, c'est la date du déconfinement et celle de la reprise des écoles. L'oral d'EAF, ils l'ont oublié.

Certes, on n'en parle pas à la télé mais une lettre intersyndicale au ton très clair a été envoyée jeudi dernier (le 30 avril), publiée sur ce fil. Le SNALC a dans la foulée rencontré le MEN, maintenant une demande d'abandon de l'oral et une réponse rapide à ce sujet.
Cependant, il ne faut pas faiblir, c'est vrai.

Communiqué de Presse PEEP

Dans la voie générale, 20% des élèves n'ont pas étudié plus de 5 textes sur 15 et 50% d'entre eux n'ont pas étudié plus de 10 textes sur 15.

Dans la voie technologique, 30% des élèves n'ont pas étudié plus de 4 textes sur 12 et 75% d'entre eux n'ont pas étudié plus de 8 textes sur 12.

Par ailleurs, le retour dans les lycées, s’il a lieu, ne se fera pas avant le mois de juin et dans des conditions très incertaines. Les parents d'élèves sont sceptiques quant à un rétablissement rapide de la situation qui garantirait des chances équitables à l'ensemble des candidats.

C’est pas très long à lire... la Fcpe a-t-elle dit quelque chose?

Très bien ce communiqué.
Blanquer a bien laissé entendre que l'épreuve de français serait supprimée. Il joue maintenant la montre et ne l'annoncera, à mon avis qu'au tout dernier moment.
N'attendons rien de son intervention dans dix minutes sur BFM TV;

EdithW a écrit:C’est pas très long à lire... la Fcpe a-t-elle dit quelque chose?

La FCPE a signé la lettre envoyée par les syndicats enseignants.

Ah oui, ok merci. Ça m’a échappé !

EdithW a écrit:C’est pas très long à lire... la Fcpe a-t-elle dit quelque chose?

Merci de ton avis, mais la modération demande toujours un extrait ou un résumé. Surtout sur un sujet aussi sensible.

D’accord, je comprends mieux... Get it!

Ici, c'est plus long à lire !!

Lettre de l'AFEF

Car, si la continuité pédagogique a pu permettre à deux tiers ou trois quarts des lycéens de continuer à travailler l’écrit, aucune préparation à l’oral n’a pu avoir lieu. À la mi-mars, les professeurs n’avaient pas eu le temps d’y préparer correctement leurs élèves. Ils avaient pu donner des notes d’oral comme d’écrit, préparer les épreuves écrites qui demandent un entrainement réitéré, travailler une partie des œuvres et textes pour l’examen, mais ils n’avaient pas pu organiser de bac blanc durant lequel les élèves auraient pu se tester après entrainement. Quant au quart ou au tiers des élèves qui ont décroché malgré les efforts de leurs enseignants, il sera bien trop tard début juin, si les cours reprennent, pour qu’ils puissent rattraper l’enseignement qui leur a manqué pour passer l’oral dans des conditions d’équité indispensables à la justice sociale qui est un des piliers de notre nation.

Courte intervention auprès du ministre du syndicat d'IPR SNIA (UNSA) :

S’agissant de l’oral de l’EAF, le SNIA-IPR, partie prenante de la démarche fédérale demandant l’évaluation de l’EAF en contrôle continu, rappelle la difficulté pédagogique de préparation à cette épreuve entièrement nouvelle. Ce travail qui permet de penser que les élèves restent plus assidus est aussi très anxiogène pour les familles et pour les professeurs. Un retour en vue d’un examen signifie aussi la tentation de préparer intensément l’épreuve au détriment de l’accueil, du rétablissement de relations humaines stables et de la reprise du travail intellectuel.

Le ministre souligne que l’oral de l’EAF est aussi motivé par l’impossibilité de disposer d’une note d’oral en CC. Cet oral permet aussi de maintenir un contrôle terminal hors CC. Il précise que le mois de mai est encore consacré à la formation à distance avant un examen final qui fait sens pour les élèves et qui clôt pour la plupart leur formation littéraire. Compte tenu des conditions sanitaires de notre pays, il faut de toute façon assumer des tâtonnements inévitables.

Là ça devient inquiétant. Il persiste !

Je suis étonnée devant ces statistiques, notamment pour les 20% en voie générale. 1 élève sur 5 n'aurait pas fait 5 textes.

Il faut prendre en compte la durée des grèves pour les retraites.

Et bien ce sera 5 textes . Il y en a marre ! De toutes façons tout ça n'est qu'une mascarade odieuse .

chmarmottine a écrit:Communiqué de Presse PEEP

Dans la voie générale, 20% des élèves n'ont pas étudié plus de 5 textes sur 15 et 50% d'entre eux n'ont pas étudié plus de 10 textes sur 15.

Dans la voie technologique, 30% des élèves n'ont pas étudié plus de 4 textes sur 12 et 75% d'entre eux n'ont pas étudié plus de 8 textes sur 12.

Par ailleurs, le retour dans les lycées, s’il a lieu, ne se fera pas avant le mois de juin et dans des conditions très incertaines. Les parents d'élèves sont sceptiques quant à un rétablissement rapide de la situation qui garantirait des chances équitables à l'ensemble des candidats.

Ces chiffres me paraissent complètement invraisemblables ! Comment peut-on avoir étudié aussi peu de textes de septembre à mars ? Dans notre équipe et ainsi que dans mon entourage de profs de lettres, nous sommes plutôt en train de nous demander comment occuper le temps pendant presque deux mois sans introduire de nouvelles choses quand on a déjà bouclé le programme... Parce que les révisions ça va bien 5min, mais au bout d'un moment on tourne en rond.

belote a écrit:Je suis étonnée devant ces statistiques, notamment pour les 20% en voie générale. 1 élève sur 5 n'aurait pas fait 5 textes.

Même constat. Moins de 5 textes en mars alors que nous étions censés, au début, en faire 20 en juin (je ne parle pas du tout des 24)... J'ai du mal à comprendre, même si ce n'est pas vraiment le sujet, mais il faut être crédible.

Dorine a écrit:

belote a écrit:Je suis étonnée devant ces statistiques, notamment pour les 20% en voie générale. 1 élève sur 5 n'aurait pas fait 5 textes.

Même constat. Moins de 5 textes en mars alors que nous étions censés, au début, en faire 20 en juin (je ne parle pas du tout des 24)... J'ai du mal à comprendre, même si ce n'est pas vraiment le sujet, mais il faut être crédible.

Exactement. Donner des chiffres pareils, qui sont faux, décrédibilise d'une part les professeurs de lettres - qui passent pour des fainéants qui ne traitent pas le programme en temps et en heure - et d'autre part les motifs légitimes de demande d'annulation de l'épreuve.

Ne jugeons pas ce qu'auraient fait les collègues, surtout sur un chiffre annoncé par une association qui n'est pas constituée de profs de lettres ; et même si ce chiffre était exact, ces collègues ont pu avoir des élèves à qui il fallait tout apprendre, et ont peut-être privilégié, avant de vouloir enchaîner les explications, d'autres apprentissages comme le commentaire, la dissertation, la grammaire, la contraction et l'essai, l'étude de l'oeuvre intégrale en vue de la seconde partie de l'épreuve.
Rappelons-nous que nous disions tous que ce programme est trop lourd, que nous nous estimions très en retard dès décembre, et que nous étions un certain nombre à soutenir l'idée que la réforme aurait pu être échelonnée, avec des EAF nouvelle mouture en 2021.

Ne jugeons pas non plus les collègues qui ont pu perdre des heures pour avoir fait grève contre la réforme des retraites et les E3C.

Qu'on ait 5, 10 ou 15 textes, le problème n'est vraiment pas là.

J'espère que nous n'allons pas non plus nous offusquer de ce que les futurs élèves de première ne sont pas préparés par les collègues aux exercices du bac, et que nous repartirons en septembre avec les première en imaginant comment leur apprendre presque complètement ces exercices.

Dorine a écrit:

belote a écrit:Je suis étonnée devant ces statistiques, notamment pour les 20% en voie générale. 1 élève sur 5 n'aurait pas fait 5 textes.

Même constat. Moins de 5 textes en mars alors que nous étions censés, au début, en faire 20 en juin (je ne parle pas du tout des 24)... J'ai du mal à comprendre, même si ce n'est pas vraiment le sujet, mais il faut être crédible.

J'aurais aussi eu du mal à y croire si je n'avais pas participé toute l'année au groupe Facebook sur les nouveaux programmes de lettres où effectivement de nombreux enseignants ont annoncé en mars lors du début du confinement n'avoir que 5 ou 7 textes. Mais depuis septembre tout en suivant ce groupe je me demande comment on peut passer autant de temps sur la grammaire (même si nous récupérons des élèves qui n'ont quasiment aucune connaissance, mais le tout pour 2 pts sur 40 seulement), mais aussi à faire des projets divers et variés très chronophages (écrits d'appropriation de style boite à chaussures illustrées, grand panneau d'illustration sur les différentes oeuvres), alors je suis certaine que c'est très intéressant à faire, mais en 4h par semaine, je ne vois vraiment pas comment mener ce genre de projet sans sacrifier effectivement des textes mais aussi de la méthodologie. Quand les collègues annoncent passer 8 à 10h sur une LL, soit deux semaines de cours, est-ce bien raisonnable ?
J'ai récupéré en janvier un élève arrivant de Paris ayant traité entre septembre et décembre une seule OE, celle de poésie. J'ai compté avec lui le nombre de textes lus, commentés, en plus des 6 LL nécessaires : 42 textes. 42 textes poétiques tirés de l'intégralité de l'histoire poétique du Moyen-Age au XXème siècle. Comment cette enseignante aurait-elle pu conserver le même rythme pour traiter les autres OE ?
Effectivement, ce n'est pas le sujet, mais tous les élèves ne vont pas aborder cette épreuve préparer de la même manière, ce n'est pas nouveau sous le soleil, mais cela m'a semblé d'autant plus flagrant cette année avec la réforme.

Chez nous, c'st un peu l'inverse, il y a même une petite compétition insidieuse sur l'avancée de chacun . Mais il ne manque qu'un en techno , alors que j'ai fait justement pas mal de grammaire en début d'année pour pouvoir après traiter les points de grammaire avec chaque texte (plus facile que de revenir en arrière). Mais effectivement, en être à 5 ou 7 textes en mars, me parait curieux .

Certains collègues ont exprimé leur détresse parce qu'ils avaient 6 ou 7 textes prêts. Cela fait trente ans que je fais ce métier, trente ans que je vois des collègues se faire juges de leurs pairs.
C'est la partie la plus pénible du métier.

Donc ces chiffres ne me paraissent pas curieux, ni scandaleux. Ce qui l'est, c'est le maintien de cet oral.

Ce qui est problématique c'est que ce soit l'argument mis en avant pour que cet oral n'ait pas lieu.