L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 (pétition p 1)

Li-Li a écrit:Comme d'habitude on se torture à cause de directives peu claires et irréfléchies.
Mehitabel, je veux bien distinguer sur mon descriptif mais va-t-on interroger nos propres élèves ? Les élèves en visio ?Un manque de réflexion sans nom...

Non on ne devrait pas interroger nos propres élèves, mais si tu es examinateur et que tu choisis le texte, cela devrait apparaître distinctement entre ceux faits pendant le confinement et les autres.
Les élèves en visio ? Quand on voit ce qui s'est passé pour le rattrapage l'an dernier chez nous par vision, entre le décalage son/image, les interruptions, les lignes saturées, bonjour l'angoisse. Bon, tout le monde l'a eu du coup

Ernst a écrit:

Mehitabel a écrit:L'IPR de l'AEFE a clairement indiqué qu'il faudrait distinguer textes faits en confinement et hors confinement directement sur le descriptif et d'en tenir compte lors de l'oral.

Il y a plusieurs IA-IPR à l'AEFE, chacun assurant une zone.
Celui que j'avais au Brésil et en Colombie n'est pas le même que celui que j'ai aujourd'hui...
Je viens de relire le message de mon IA-IPR, il fait 10 lignes et il n'y a aucune mention de ce genre.
Il n'évoque même pas les descriptifs.

Il n'y a qu'un seul IA-IPR en charge des Lettres au service pédagogique de l'AEFE c'est Monsieur Perrot. C'est lui qui donne les directives pour tous les établissements AEFE et chapeaute les EEMCP2.

Oui mais du coup Mehitabel comment on fait passer un ital à d'autres élèves si on ne peut se déplacer?
J'aimerai bien avoir reçu quelque chose aussi, mais rien de mon côté, tu aurais la possibilité de partager ta source ?
Merci.

Parmi les choses qui agacent dans cette attente de plus en plus longue, l'éventualité que les élèves sérieux aient finalement travaillé pour rien et que les élèves dilettantes aient eu raison de l'être.

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C'est fou car les deux EEMCP2 de ma zone semblent peu au courant et ius allons de conjectures en conjectures. Ce qui fatigue.

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Luigi_B a écrit:Parmi les choses qui agacent dans cette attente de plus en plus longue, l'éventualité que les élèves sérieux aient finalement travaillé pour rien et que les élèves dilettantes aient eu raison de l'être.

Je ne pourrai jamais dire les choses ainsi. On ne fréquente pas la littérature "pour rien", même s'il n'y a pas d'examen au bout !

Mehitabel a écrit:L'IPR de l'AEFE a clairement indiqué qu'il faudrait distinguer textes faits en confinement et hors confinement directement sur le descriptif et d'en tenir compte lors de l'oral.

Les EEMCP2 nous ont dit qu’aucune mention de ce genre ne devrait figurer sur le descriptif... c’est bien, même au sein de l’AEFE rien n’est clair.
Moi j’ai fait 4 textes en confinement et je ne pense pas les avoir mal travaillés, parce que pour le coup on a passé vraiment beaucoup de temps dessus.

Quand au flou à l’AEFE, il vient du fait que certes M. Perrot est l’IA-IPR AEFE, mais nous recevons aussi nos consignes d’un IA-IPR d’académie partenaire pour le bac. D’où les divergences. M. Perrot ne se mouille pas car ce n’est pas lui qui décide pour le bac. Quant aux EEMCP2, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont pas toujours d’accord entre eux, qu’ils ne transmettent pas toujours les informations, et pas toutes...

Ernst a écrit:

Li-Li a écrit:C'est fou car les deux EEMCP2 de ma zone semblent peu au courant et  ius allons de conjectures en conjectures. Ce qui fatigue.

Nous partageons le même constat, donc oui : c'est fou. Pourquoi un inspecteur communiquerait des directives plus précises à certains, laissant d'autres zones dans le flou complet ?

Je pense que personne ne sait, tout simplement, pas mêmes les IA-IPR. Dès qu'ils ont une info fiable, ils la transmettent. C'est le terme "fiable" qui fait aujourd'hui débat...

Cela me rendrait folle de rage mais je vais économiser mon énergie. En plus on ne connaîtra pas les modalités avant la veille !!!
Mehitabel et Isidoria j'espère que ça va tout de même dans cette situation réellement pas simple.

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Ernst a écrit:

NLM76 a écrit:

Luigi_B a écrit:Parmi les choses qui agacent dans cette attente de plus en plus longue, l'éventualité que les élèves sérieux aient finalement travaillé pour rien et que les élèves dilettantes aient eu raison de l'être.

Je ne pourrai jamais dire les choses ainsi. On ne fréquente pas la littérature "pour rien", même s'il n'y a pas d'examen au bout !

Si vous ne distinguez pas métier et passion, tant mieux pour vous. Si cela vous permet une expérience plus agréable, c'est excellent (je ne fais pas d'ironie). Songez que tout le monde ne fonctionne pas de la même façon.
Je ne crois plus depuis longtemps (depuis le début en fait...) à l'apport culturel, aux "bienfaits" de la fréquentation de la littérature, auprès d'élèves de lycée qui vivent là, pour la plupart, la dernière expérience littéraire de leur vie...
Pour ma part, je suis clairement rémunéré pour "performer" (langage de manager) à l'examen, avec des élèves qui ne sont pas là pour avoir le bac, mais pour avoir le meilleur dossier possible (mention obligatoire). J'apprécie de travailler avec des élèves sérieux et investis, respectueux et même agréables dans l'ensemble.
Chacun voit midi à sa porte et aura une conception du métier relative aux conditions d'exercice qu'il s'est choisies.
Dans la plupart des cas, l'école n'est qu'une garderie, dans le meilleur des cas, c'est pour la note et le "dossier". Les idéaux et les utopies dans le cadre scolaire ou pédagogique me laissent de marbre... Je n'y vois qu'une charge supplémentaire, une fatigue de l'esprit et, peut-être, une exagération de notre importance...

je ne suis pas prof de français mais ce que vous dites est parfaitement adaptable, merci pour votre lucidité.

Eh bien, ça doit être difficile d’enseigner...
Moi j’essaye de ménager des rencontres avec la littérature. Parfois ça marche, parfois non, pas avec tous en tout cas, mais pour ceux avec qui ça marche, ça me met en joie et m’aide à me lever le matin.

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Ernst a écrit:Je trouve au contraire mon travail très facile, confortable et j'y prends du plaisir, pour un rapport temps de travail / salaire plutôt avantageux. Donc, non, ce n'est pas "difficile"...
Mes élèves sont intéressés, je peux aller plus loin. J'ai bien la sensation d'être professeur de lettres, et non pas seulement de "français".
Pour l'anecdote, après l'annonce du minimum des 15 textes : "Mais Monsieur, on pourra quand même en faire 16 ou 18, parce qu'on aimerait bien faire le roman aussi bien que les 3 autres objets d'étude ? "
Et ils aiment plus que nous l'étude linéaire...
Voilà.

Et ben, je ne dois pas être une bonne prof parce que mes STI2D ne m'ont pas dit ça! En fait, ils n'ont rien dit !!!

Ernst a écrit:
Mes élèves sont intéressés, je peux aller plus loin. J'ai bien la sensation d'être professeur de lettres, et non pas seulement de "français".
Pour l'anecdote, après l'annonce du minimum des 15 textes : "Mais Monsieur, on pourra quand même en faire 16 ou 18, parce qu'on aimerait bien faire le roman aussi bien que les 3 autres objets d'étude ? "
Et ils aiment plus que nous l'étude linéaire...
Voilà.

Par curiosité, où enseignes-tu ? Il faut que je songe à y demander ma mutation ! aha.
C'est le genre de réaction que ma classe de 1ère L aurait pu avoir il y a 10 ans face à cette situation, mais dans un établissement sociologiquement favorisé et dépassant les 95% de réussite au baccalauréat. Je pense que ce que tu décris est très peu représentatif de l'immense majorité des lycées français d'aujourd'hui... Mes élèves sont pour la plupart totalement ignorants des subtilités de Parcoursup, de l'importance du dossier scolaire etc. Je ne peux pas les tenir avec ça ou tendre l'orientation et les bonnes notes comme des carottes, ça ne leur parle malheureusement pas du tout (je pense que 99% d'entre eux ne savent même pas ce qu'est une hypokhâgne).

Luigi_B a écrit:Parmi les choses qui agacent dans cette attente de plus en plus longue, l'éventualité que les élèves sérieux aient finalement travaillé pour rien et que les élèves dilettantes aient eu raison de l'être.

Je partage totalement cet avis, et non ce n'est pas comme les autres années, où les bons élèves avaient au moins la satisfaction d'obtenir de bonnes notes récompensant leurs efforts.
J'avoue que je me dis d'ailleurs parfois aussi la même chose pour moi, des gens font plein de choses pendant le confinement, moi je bosse, et peut-être pour rien. Alors c'est sûr, j'y trouve une certaine satisfaction intellectuelle et humaine auprès des élèves, mais pas les premières semaines où mon lycée nous a mis une pression de dingue pour donner des cours (avec le recul, bien sûr que j'aurais dû refuser, mais dans l'instant, il était impossible d'avoir ce recul).
Toutes les personnes qui travaillent en ce moment ne connaîtront jamais les semaines à ne rien faire (je parle de ceux épargnés par la maladie bien sûr), n'auront pas fait de challenge abdo, permaculture ou confection de je ne sais quoi.
J'aimerais me dire que je n'ai pas fait tout cela pour rien, mais je n'en suis pas sûre.

Pour en revenir aux élèves (pardon pour la digression mais je pense que c'est un peu pareil), certains aussi ont mal vécu le début du confinement, j'ai une élève qui m'a raconté sa situation à en pleurer et de son incapacité à faire tous les travaux demandés et son désarroi, pour ne pas dire désespoir.
Parce que c'est cela que fait un élève consciencieux (pas nécessairement bon, d'ailleurs, mais qui travaille) : il bosse tant qu'il peut, il se met la pression et si on finit par lui annoncer que l'oral n'a pas lieu, il pensera à ces heures perdues à travailler, à apprendre des explications de texte, à réviser, alors qu'il aurait pu composer de la musique comme tel autre disparu dans la nature (qui fait des vidéos pour montrer ses œuvres), ou bien passer ses journées à lire les romans qui l'attendent depuis des mois mais dont il a reporté la lecture à après le bac de français, ou tout simplement faire des jeux de société avec son père qui habituellement n'est pas souvent à la maison...
Je pense vraiment que les élèves travailleurs vivraient mal l'annulation de l'oral...

RobertDeSaintLoup a écrit:

Ernst a écrit:
Mes élèves sont intéressés, je peux aller plus loin. J'ai bien la sensation d'être professeur de lettres, et non pas seulement de "français".
Pour l'anecdote, après l'annonce du minimum des 15 textes : "Mais Monsieur, on pourra quand même en faire 16 ou 18, parce qu'on aimerait bien faire le roman aussi bien que les 3 autres objets d'étude ? "
Et ils aiment plus que nous l'étude linéaire...
Voilà.

Par curiosité, où enseignes-tu ? Il faut que je songe à y demander ma mutation ! aha.
C'est le genre de réaction que ma classe de 1ère L aurait pu avoir il y a 10 ans face à cette situation, mais dans un établissement sociologiquement favorisé et dépassant les 95% de réussite au baccalauréat. Je pense que ce que tu décris est très peu représentatif de l'immense majorité des lycées français d'aujourd'hui... Mes élèves sont pour la plupart totalement ignorants des subtilités de Parcoursup, de l'importance du dossier scolaire etc. Je ne peux pas les tenir avec ça ou tendre l'orientation et les bonnes notes comme des carottes, ça ne leur parle malheureusement pas du tout (je pense que 99% d'entre eux ne savent même pas ce qu'est une hypokhâgne).

Pour être comme Ernst à l’étranger, moi je vois l’appât du « dossier » comme un véritable problème. Les parents et élèves ne pensent qu’aux notes, et viennent négocier jusqu’à des demi points. C’est parfois un véritable harcèlement. Une fois j’ai dû mettre la copie de sa fille sous les yeux d’une mère pour qu’elle me dise « ah mais je ne comprends rien, vous non plus? » et qu’elle me lâche pour un 8 pourtant pas si catastrophique.
S’il ne tenait qu’à moi je supprimerais purement et simplement les notes pour être mieux qu’une machine à notes.
Mais dans mes précédents lycées français c’était mieux, élèves polis, intéressés, intéressants et travailleurs pour la plupart. Je regrette mes élèves laborieux qui écoutaient les conseils pour progresser et pas pour la note...
ici il nous arrive régulièrement de corriger les parents, grands frères et sœurs et profs particuliers...

Une intersyndicale CGT - FO - SGEN - SNALC - SNES - SUD - UNSA et la FCPE et des organisations lycéennes écrivent au ministre pour demander l'annulation de cette épreuve.

https://snalc.fr/uploads/documents/national/EAF_courrierIS_29avril2020.pdf

Bonne nouvelle, Heisenberg ! Croisons les doigts !

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Ruthven a écrit:Ce qui est totalement fou, c'est que même si on fait abstraction du risque sanitaire, il ne se rende pas compte du non-sens pédagogique de la chose - et de l'explosion de l'inégalité dans l'évaluation entre ceux qui s'entraîneront avec les parents et les autres. En plus des parents d'élèves, il faudrait qu'il y ait une remontée massive des élèves par les réseaux sociaux peut-être plus que par leurs syndicats qui sont peu audibles.

L'inégalité de traitement est le cadet des soucis du MEN et du MESR.
Le MEN n'a pas été fichu de prendre les mesures de l'inéquité d'un oral en temps de confinement ou de déconfinement. Selon que l'on a eu Papa Maman à portée de main avec des explications, et l'ordi + la connexion qui permet d'écouter religieusement les explications de Mme Muche, ou que l'élève a la boule au ventre parce que tout n'est pas tout rose en ce moment à la maison...
Les familles où on se tape tellement dessus qu'il faut rouvrir les établissements d'urgence zigouillent à coup sûr leurs fratries avant la 1ère : aucun élève sur le point de passer cet oral n'est dans un environnement toxique pour reprendre le jargon de Marie-Claire.

Dans le supérieur/Pendant ce temps-là à Vera Cruz:

Tiens, je n'ai pas bien compris la vaine polémique sur la "passion". Je dis juste qu'on ne peut pas dire que lire des livres ne sert à rien, si on n'a pas de carotte au bout. Au total, je ne vois pas bien la différence avec ce que les uns et les autres décrivent.
Entre

Je ne crois plus depuis longtemps (depuis le début en fait...) à l'apport culturel, aux "bienfaits" de la fréquentation de la littérature, auprès d'élèves de lycée qui vivent là, pour la plupart, la dernière expérience littéraire de leur vie...

et

"Mes élèves sont intéressés, je peux aller plus loin. J'ai bien la sensation d'être professeur de lettres, et non pas seulement de "français".
Pour l'anecdote, après l'annonce du minimum des 15 textes : "Mais Monsieur, on pourra quand même en faire 16 ou 18, parce qu'on aimerait bien faire le roman aussi bien que les 3 autres objets d'étude ?"

  On voit bien une sorte d'hiatus tout à fait réconfortant.
Il est vrai que la réussite au bac pour moi n'est qu'un indicateur (et encore, fort médiocre), et non un but. J'ai juste pour ambition qu'ils aient une chance d'apprendre quelques petites choses. Et la carotte du bac est un moyen fort utile pour cela. Ce n'est, d'une certaine façon, qu'un leurre — même si la vie est faite de leurres...

Li-Li a écrit:Oui mais du coup Mehitabel comment on fait passer un ital à d'autres élèves si on ne peut se déplacer?
J'aimerai bien avoir reçu quelque chose aussi, mais rien de mon côté, tu aurais la possibilité de partager ta source ?
Merci.

Li-Li tu peux m'envoyer ton adresse mail par MP, je t'enverrai ce que l'on a reçu d'officiel.

Bonjour,

Y-a-t-il eu des informations officielles données pour l'Académie de Versailles ?

Bonjour,
Non, aucune !