[Privé] Appel à témoignages : quelles sont vos conditions de travail dans l'enseignement privé ?

EdithW a écrit:Tout à fait. Je rêve d’un établissement où on dirait : le projet c’est que tous les élèves aient TOUTES leurs heures de cours.

J'ai connu un établissement dont les projets n'étaient pas leur priorité. C'était une très grosse structure. Ils avaient une très bonne réputation, donc pas vraiment besoin de "vendre du rêve aux parents".

EdithW a écrit:Dans mon collège où il y a une vie de classe par semaine à l’EDT il faut quand même une après-midi entière pour les élections délégues / écodélégués, une autre pour le « clean walk », encore une pour la semaine du goût… tout ça avant la Toussaint. Je sais pas vous mais se voir retirer 5 minutes de chaque cours pour les récupérer comme ça, ça m’énerve un peu

Alors la vie de classe imposée. Dans les textes, c'est 10h dans l'année.

Je pense que l'essentiel c'est de connaître ses droits. Et d'être "bien syndiqué". Et de s'affirmer dès le depart. Et de partir quand c'est trop toxique.


Les abus des chefs existent malheureusement de plus en plus dans le public et le pacte entérine bien cela. Je suis T3 et je n'ai connu que des établissements craignos niveau management, sans compter les difficultés surajoutées avec des la misère de certains publics qui est difficile à gérer pour un enseignant.


Des dérives managériales, on en retrouve dans le privé et le public . Cessons de généraliser. Je suis contente de partir dans le privé personnellement, avec ce que j'ai connu dans le public, je ne le regrette pas. Mais je n'ai pas eu de chance dans mes affectations...

lialia7374 a écrit:

EdithW a écrit:Tout à fait. Je rêve d’un établissement où on dirait : le projet c’est que tous les élèves aient TOUTES leurs heures de cours.

J'ai connu un établissement dont les projets n'étaient pas leur priorité. C'était une très grosse structure. Ils avaient une très bonne réputation, donc pas vraiment besoin de "vendre du rêve aux parents".

C'était pourtant le cas de mon bahut, des listes d'attente longues comme le bras... Mais chaque classe doit avoir son projet (sortie plus ou moins pédagogique, atelier danse / théatre / macramé...) et à l'arrivée, certaines classes ont 3 ou 4 projets à l'année.

EdithW a écrit:Dans mon collège où il y a une vie de classe par semaine à l’EDT il faut quand même une après-midi entière pour les élections délégues / écodélégués, une autre pour le « clean walk », encore une pour la semaine du goût… tout ça avant la Toussaint. Je sais pas vous mais se voir retirer 5 minutes de chaque cours pour les récupérer comme ça, ça m’énerve un peu

Alors la vie de classe imposée. Dans les textes, c'est 10h dans l'année.

Vie de classe imposée dans l'EDT chez nous aussi, et il y a 30 min dans la VS attribuées à ça.

Anouck Rivière a écrit:Je pense que l'essentiel c'est de connaître ses droits. Et d'être "bien syndiqué". Et de s'affirmer dès le depart. Et de partir quand c'est trop toxique.

Tout à fait d'accord !  

totoro a écrit:
Vie de classe imposée dans l'EDT chez nous aussi, et il y a 30 min dans la VS attribuées à ça.

Vous avez donc une HSA ?

lialia7374 a écrit:

totoro a écrit:
Vie de classe imposée dans l'EDT chez nous aussi, et il y a 30 min dans la VS attribuées à ça.

Vous avez donc une HSA ?

En général, oui, mais ça a déjà servi à faire un temps plein...

totoro a écrit:

lialia7374 a écrit:

totoro a écrit:
Vie de classe imposée dans l'EDT chez nous aussi, et il y a 30 min dans la VS attribuées à ça.

Vous avez donc une HSA ?

En général, oui, mais ça a déjà servi à faire un temps plein...

Ok, donc vous êtes gagnant...

Sans compter, les divers projets auxquels on nous demande de participer.

Devant l'impossibilité de me battre contre ce système (j'ai essayé il y a quelques années mais j'ai eu tout le monde contre moi et c'était invivable), je me débrouille autrement pour m'auto-rembourser ce temps gratos. Par exemple, si on me demande de surveiller une classe en guise d'étude, je corrige mes copies pendant ce temps-là. Bien sûr l'idée c'est de passer toute l'heure à aider les élèves dans leur travail, quitte à ce qu'ils ne soient pas demandeurs. Quand ça m'était payé, je le faisais sans problème. Maintenant que c'est pour me faire "restituer" ces fameuses 5 mn, je ne fais que du travail pour moi, du moment que j'ai le silence (bien sûr si un élève me demande de l'aide je lui réponds, mais ça s'arrête là). On a eu un mail de rappel à l'ordre comme quoi ces heures devaient être faites pour aider les élèves non stop pendant 50 mn, il est bien sûr parti à la poubelle...

Philomène87 a écrit:Devant l'impossibilité de me battre contre ce système (j'ai essayé il y a quelques années mais j'ai eu tout le monde contre moi et c'était invivable), je me débrouille autrement pour m'auto-rembourser ce temps gratos. Par exemple, si on me demande de surveiller une classe en guise d'étude, je corrige mes copies pendant ce temps-là. Bien sûr l'idée c'est de passer toute l'heure à aider les élèves dans leur travail, quitte à ce qu'ils ne soient pas demandeurs. Quand ça m'était payé, je le faisais sans problème. Maintenant que c'est pour me faire "restituer" ces fameuses 5 mn, je ne fais que du travail pour moi, du moment que j'ai le silence (bien sûr si un élève me demande de l'aide je lui réponds, mais ça s'arrête là). On a eu un mail de rappel à l'ordre comme quoi ces heures devaient être faites pour aider les élèves non stop pendant 50 mn, il est bien sûr parti à la poubelle...

Je suis de votre avis. Je me suis renseigné auprès d'un syndicat qui n'a pas cherché plus loin. Je pense faire comme vous : optimiser ce temps.

J'ai contacté moi aussi des syndicats, mais ils semblent impuissants. Même les cde ont des comportements qui frisent la mauvaise foi. Lorsque j'ai demandé si ces heures de devoirs faits pouvaient être inclus dans une mission pacte, elle m'a répondu que non parce que (je ne sais même plus quelle raison bidon). Moi j'ai dit "ben qu'est-ce que ça peut vous faire puisque c'est l'Etat qui paie". Bon ok pas très judicieux de ma part, j'ai dit ça à la pré-rentrée à la nouvelle cde auprès de laquelle on m'avait forcément déjà taillé un costard. Mais au moins, elle a bien vu de quel genre j'étais. Son mail pour nous enjoindre de etc etc m'était sûrement destiné, car c'est ainsi que je me comportais l'an dernier, et je le faisais ostensiblement devant les fayots du cde.

Philomène87 a écrit:J'ai contacté moi aussi des syndicats, mais ils semblent impuissants. Même les cde ont des comportements qui frisent la mauvaise foi. Lorsque j'ai demandé si ces heures de devoirs faits pouvaient être inclus dans une mission pacte, elle m'a répondu que non parce que (je ne sais même plus quelle raison bidon). Moi j'ai dit "ben qu'est-ce que ça peut vous faire puisque c'est l'Etat qui paie". Bon ok pas très judicieux de ma part, j'ai dit ça à la pré-rentrée à la nouvelle cde auprès de laquelle on m'avait forcément déjà taillé un costard. Mais au moins, elle a bien vu de quel genre j'étais. Son mail pour nous enjoindre de etc etc m'était sûrement destiné, car c'est ainsi que je me comportais l'an dernier, et je le faisais ostensiblement devant les fayots du cde.

C'est de la mauvaise foi.... On est d'accord. J'ai essayé aussi d'en parler aux collègues, de leur faire comprendre que ce système poussait à l'épuisement mais c'est l'omerta. Je préfère laisser tomber et en faire moins durant ces heures de rattrapages.

Philomène87 a écrit:J'ai contacté moi aussi des syndicats, mais ils semblent impuissants. Même les cde ont des comportements qui frisent la mauvaise foi. Lorsque j'ai demandé si ces heures de devoirs faits pouvaient être inclus dans une mission pacte, elle m'a répondu que non parce que (je ne sais même plus quelle raison bidon). Moi j'ai dit "ben qu'est-ce que ça peut vous faire puisque c'est l'Etat qui paie". Bon ok pas très judicieux de ma part, j'ai dit ça à la pré-rentrée à la nouvelle cde auprès de laquelle on m'avait forcément déjà taillé un costard. Mais au moins, elle a bien vu de quel genre j'étais. Son mail pour nous enjoindre de etc etc m'était sûrement destiné, car c'est ainsi que je me comportais l'an dernier, et je le faisais ostensiblement devant les fayots du cde.

La toute-puissance du privé, avec la complicité des syndicats majoritaires qui sont sur la ligne des directions.
Cette histoire de cours de 50 mns peut-être remis en cause, il faut savoir comment sont utilisés les 5 mns qu'il faut récupérer.

Estelle60 a écrit:

Philomène87 a écrit:J'ai contacté moi aussi des syndicats, mais ils semblent impuissants. Même les cde ont des comportements qui frisent la mauvaise foi. Lorsque j'ai demandé si ces heures de devoirs faits pouvaient être inclus dans une mission pacte, elle m'a répondu que non parce que (je ne sais même plus quelle raison bidon). Moi j'ai dit "ben qu'est-ce que ça peut vous faire puisque c'est l'Etat qui paie". Bon ok pas très judicieux de ma part, j'ai dit ça à la pré-rentrée à la nouvelle cde auprès de laquelle on m'avait forcément déjà taillé un costard. Mais au moins, elle a bien vu de quel genre j'étais. Son mail pour nous enjoindre de etc etc m'était sûrement destiné, car c'est ainsi que je me comportais l'an dernier, et je le faisais ostensiblement devant les fayots du cde.

La toute-puissance du privé,  avec la complicité des syndicats majoritaires qui sont sur la ligne des directions.
Cette histoire de cours de 50 mns peut-être remis en cause, il faut savoir comment sont utilisés les 5 mns qu'il faut récupérer.

Ils sont utilisés en soutien ou atelier en tout genre.

Le débrayage collectif pourrait être efficace.

Si seulement. Mais quand j'essaie d'en parler à mes collègues : "oui mais bon, c'est bien car ça nous permet de proposer plus de choses aux familles, et ça fait concurrence au public". Voilà voilà.

Je ne sais pas si c'est un esprit symptomatique du privé, mais je trouve en effet qu'il est très difficile (euphémisme) d'obtenir une cohésion de groupe.

J'ai connu les 50 minutes uniquement mon année de stage. En revanche, dans le bahut où je suis actuellement, on nous demande à nous de régler nos remplacements en cas d'absence prévue (pas maladie). En gros on envoie un mail à l'équipe de la classe pour dire qu'on sera absent tel jour et on demande si quelqu'un est intéressé par le creneau. C'est chronophage au possible. Et ça m'insupporte, c'est le boulot de la vie scolaire, pas le mien.

Quand je suis arrivée et me suis insurgée, la réponse a été la même que pour toutes les choses qui m'agacent (il y en a d'autres) : "ici on a toujours fait comme ça".
En groupe y a moyen de faire front. Seul, on est juste le *** de service.. j'avoue ne pas avoir le courage de me battre seule.

Je ne sais pas si c'est un esprit symptomatique du privé, mais je trouve en effet qu'il est très difficile (euphémisme) d'obtenir une cohésion de groupe.

Pas facile non plus ds le public ! Mais c'est sans doute moins pire...

Philomène87 a écrit:Si seulement. Mais quand j'essaie d'en parler à mes collègues : "oui mais bon, c'est bien car ça nous permet de proposer plus de choses aux familles, et ça fait concurrence au public". Voilà voilà.

S'ils étaient caissiers chez Carrouf, accepteraient-ils de faire des heures sup gratos en rayon pour faire concurrence à Auchan ?

Dans le public, c’est très variable selon les établissements.

Mathador a écrit:

Philomène87 a écrit:Si seulement. Mais quand j'essaie d'en parler à mes collègues : "oui mais bon, c'est bien car ça nous permet de proposer plus de choses aux familles, et ça fait concurrence au public". Voilà voilà.

S'ils étaient caissiers chez Carrouf, accepteraient-ils de faire des heures sup gratos en rayon pour faire concurrence à Auchan ?

Franchement, je n'y mettrais pas ma main à couper.
Ils ont une culture de la soumission, c'est phénoménal.
En fait vu qu'on a du mal à "recruter" des élèves, et que certaines années on a même fermé des classes, ils ont peur que si ça continue de baisser nos postes soient supprimés et qu'on soit obligés d'aller à perpet les olivettes. Mais du temps où l'établissement faisait déjà le plein, c'était déjà comme ça...
J'ai eu une fois un collègue dire que c'était normal d'en faire plus que dans le public, car les parents paient. J'ai eu du mal à lui faire comprendre que NOUS étions payés par l'Etat et que nous avions donc le même employeur que nos collègues du public, donc aucune raison d'en faire plus. Que ce que les parents paient, c'est le self, le ménage, les tables et les chaises. Que s'ils devaient aussi payer les profs, ce ne serait pas 50 euros par mois... Pas étonnant qu'après on ait des élèves qui croient qu'on est payés par l'école. Entendu une fois alors que l'APEL vendait des bonbons : "c'est pour payer les profs". Euh...

Philomène87 a écrit:

Franchement, je n'y mettrais pas ma main à couper.
Ils ont une culture de la soumission, c'est phénoménal.
En fait vu qu'on a du mal à "recruter" des élèves, et que certaines années on a même fermé des classes, ils ont peur que si ça continue de baisser nos postes soient supprimés et qu'on soit obligés d'aller à perpet les olivettes. Mais du temps où l'établissement faisait déjà le plein, c'était déjà comme ça...
J'ai eu une fois un collègue dire que c'était normal d'en faire plus que dans le public, car les parents paient. J'ai eu du mal à lui faire comprendre que NOUS étions payés par l'Etat et que nous avions donc le même employeur que nos collègues du public, donc aucune raison d'en faire plus. Que ce que les parents paient, c'est le self, le ménage, les tables et les chaises. Que s'ils devaient aussi payer les profs, ce ne serait pas 50 euros par mois... Pas étonnant qu'après on ait des élèves qui croient qu'on est payés par l'école. Entendu une fois alors que l'APEL vendait des bonbons : "c'est pour payer les profs". Euh...

Même constat, alors que je suis dans un établissement qui n’a aucun problème de recrutement.

Lyorane a écrit:Même constat, alors que je suis dans un établissement qui n’a aucun problème de recrutement.

Pareil ici. Je lis avec horreur les témoignages autour des 50 minutes rattrapables. Je suis absolument certaine que si l'idée n'a jamais été soulevée dans mon collège, c'est que la direction ne sait pas que ça existe. Mais je me dis que ça va finir par arriver, et que personne ne s'y opposera.

Personnellement, si ça passe, je ne sais pas ce que je ferais. Le dernier clou dans le cercueil de ma motivation et de mon amour pour le métier. J'ai toujours cordialement haï tout ce qui dépassait des heures de cours, avec une aversion toute particulière pour les heures (complètement inutiles) de "soutien" et autres calembredaines pédagogistes.

Les élèves n’ont donc pas le volume horaire hebdomadaire réglementaire requis dans chaque discipline et l'ORS des enseignants n'est pas respectée. Il faudrait donc pour assurer la continuité du service public et la pérennité du contrat d'association avec l'état, ajouter des heures effectives d'enseignement à l'emploi du temps de la classe.

Astuce a écrit:Les élèves n’ont donc pas le volume horaire hebdomadaire réglementaire requis dans chaque discipline et l'ORS des enseignants n'est pas respectée. Il faudrait donc pour assurer la continuité du service public et la pérennité du contrat d'association avec l'état, ajouter des heures effectives d'enseignement à l'emploi du temps de la classe.

Merci pour le tuyau. Je crois que je vais commencer à fourbir des arguments légaux en prévision du moment où cette catastrophe commencera à pointer le bout de son nez.

Astuce a écrit:Les élèves n’ont donc pas le volume horaire hebdomadaire réglementaire requis dans chaque discipline et l'ORS des enseignants n'est pas respectée. Il faudrait donc pour assurer la continuité du service public et la pérennité du contrat d'association avec l'état, ajouter des heures effectives d'enseignement à l'emploi du temps de la classe.

Oui, j'ai calculé : les élèves perdent 20 minutes par semaine dans ma matière !

Et contacter les inspecteurs ?