- LefterisEsprit sacré
Vous aurez reconnu le titre du dernier ouvrage de M. Desmurget, clin d'oeil à la Fabrique du crétin et à l'expression tarte à la crème digital native
Il ne s'agit pas de "spoiler" les futurs lecteurs, mais d' informer les procrastinateurs ou hésitants de l'urgence de cette lecture. Il y aurait parfois à redire sur le style, mais l'essentiel n'est pas là. Dans cet essai qui lui a demandé trois ans, l'auteur met des mots, des preuves, des exemples scientifiques, étayés par près d'un millier de références précises, sur ce que beaucoup savent et éprouvent.
Ce scientifique détruit sans appel les mythes devenus des éléments de langage (les jeunes seraient des informaticiens nés, les compétences seraient transposables etc.) , déboulonne arguments en main les charlatans à la mode, expose les dangers parfois irréversibles de la surexposition aux écrans.
Les passages sur l'Education nationale, sa servilité face au numérique sont particulièrement éclairants : ils démontrent la volonté économico-gestionnaire de se passer d'enseignants et de faire baisser la masse salariale doublée d'un entrisme inouï des intérêts mercantiles. Il prouve, enquêtes mondiales en main, à quel point le numérique a fait baisser le niveau des élèves partout où les établissements en étaient équipés, du fait entre autres d'un usage détourné, aggravé les inégalités (les milieux défavorisés sont les plus grandes victimes de l'exposition aux écrans).
Un livre de salubrité publique et de désintox.
Il ne s'agit pas de "spoiler" les futurs lecteurs, mais d' informer les procrastinateurs ou hésitants de l'urgence de cette lecture. Il y aurait parfois à redire sur le style, mais l'essentiel n'est pas là. Dans cet essai qui lui a demandé trois ans, l'auteur met des mots, des preuves, des exemples scientifiques, étayés par près d'un millier de références précises, sur ce que beaucoup savent et éprouvent.
Ce scientifique détruit sans appel les mythes devenus des éléments de langage (les jeunes seraient des informaticiens nés, les compétences seraient transposables etc.) , déboulonne arguments en main les charlatans à la mode, expose les dangers parfois irréversibles de la surexposition aux écrans.
Les passages sur l'Education nationale, sa servilité face au numérique sont particulièrement éclairants : ils démontrent la volonté économico-gestionnaire de se passer d'enseignants et de faire baisser la masse salariale doublée d'un entrisme inouï des intérêts mercantiles. Il prouve, enquêtes mondiales en main, à quel point le numérique a fait baisser le niveau des élèves partout où les établissements en étaient équipés, du fait entre autres d'un usage détourné, aggravé les inégalités (les milieux défavorisés sont les plus grandes victimes de l'exposition aux écrans).
Un livre de salubrité publique et de désintox.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
- CeladonDemi-dieu
Wouhaou ! Encore un truc à vous remonter le moral quand il est dans les chaussettes !
- celitianSage
Sur le même sujet mais sans le côté "compilation" du Desmurget
« Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes. Ces mêmes ingénieurs ont évalué la durée d’attention de la génération des millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés : 9 secondes. Nous sommes devenus des poissons rouges, enfermés dans le bocal de nos écrans, soumis au manège de nos alertes et de nos messages instantanés.
Une étude du Journal of Social and Clinical Psychology évalue à 30 minutes le temps maximum d’exposition aux réseaux sociaux et aux écrans d’Internet au-delà duquel apparaît une menace pour la santé mentale. D’après cette étude, mon cas est désespéré, tant ma pratique quotidienne est celle d’une dépendance aux signaux qui encombrent l’écran de mon téléphone. Nous sommes tous sur le chemin de l’addiction : enfants, jeunes, adultes.
Pour ceux qui ont cru à l’utopie numérique, dont je fais partie, le temps des regrets est arrivé. Ainsi de Tim Berners Lee, « l’inventeur » du web, qui essaie de désormais de créer un contre-Internet pour annihiler sa création première. L’utopie, pourtant, était belle, qui rassemblait, en une communion identique, adeptes de Teilhard de Chardin ou libertaires californiens sous acide.
La servitude numérique est le modèle qu’ont construit les nouveaux empires, sans l’avoir prévu, mais avec une détermination implacable. Au cœur du réacteur, nul déterminisme technologique, mais un projet qui traduit la mutation d’un nouveau capitaliste : l’économie de l’attention. Il s’agit d’augmenter la productivité du temps pour en extraire encore plus de valeur. Après avoir réduit l’espace, il s’agit d’étendre le temps tout en le comprimant, et de créer un instantané infini. L’accélération générale a remplacé l’habitude par l’attention, et la satisfaction par l’addiction. Et les algorithmes sont aujourd’hui les machines-outils de cette économie…
Cette économie de l’attention détruit, peu à peu, nos repères. Notre rapport aux médias, à l’espace public, au savoir, à la vérité, à l’information, rien n’échappe à l’économie de l’attention qui préfère les réflexes à la réflexion et les passions à la raison. Les lumières philosophiques s’éteignent au profit des signaux numériques. Le marché de l’attention, c’est la société de la fatigue.
Les regrets, toutefois, ne servent à rien. Le temps du combat est arrivé, non pas pour rejeter la civilisation numérique, mais pour en transformer la nature économique et en faire un projet qui abandonne le cauchemar transhumaniste pour retrouver l’idéal humain… »
- LefterisEsprit sacré
Au moins c'est une démonstration sans appel. Ca commence à être comme le tabac, on ne pourra bientôt plus dire : "On ne savait pas". Desmurget nous fournit en outre les arguments clefs en main, face aux ayatollahs de la tablette.Celadon a écrit:Wouhaou ! Encore un truc à vous remonter le moral quand il est dans les chaussettes !
@Celitian : le style semble plus "littéraire". Je remarque aussi la conclusion identique sur les 30 mn d'exposition.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- CeladonDemi-dieu
Puisque nous sommes soumis aux décideurs de l'EN et qu'il n'est aucun moyen de leur faire entendre raison, diffusons l'info circonstanciée auprès des parents... peut-être y en aura-t-il qui y seront sensibles ? Ce seront autant de minots soustraits aux effets de cette délétère servitude numérique...
Evidemment c'est illusoire tant que l'entourage y reste soumis.
Evidemment c'est illusoire tant que l'entourage y reste soumis.
- LefterisEsprit sacré
Pour ce que j'ai mis en gras , exactement ce que dit Desmurget, concernant les adultes collés aux écrans devant leurs enfants.Celadon a écrit:Puisque nous sommes soumis aux décideurs de l'EN et qu'il n'est aucun moyen de leur faire entendre raison, diffusons l'info circonstanciée auprès des parents... peut-être y en aura-t-il qui y seront sensibles ? Ce seront autant de minots soustraits aux effets de cette délétère servitude numérique...
Evidemment c'est illusoire tant que l'entourage y reste soumis.
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- William FosterExpert
celitian a écrit:Sur le même sujet mais sans le côté "compilation" du Desmurget
Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes.
- Cette histoire de poisson rouge est fausse:
- Je mets en spoiler pour ne pas pourrir un fil important.
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- celitianSage
le titre est plutôt trompeur car, plus que la mémoire, le sujet porte surtout sur la capacité d'attention limitée/dégradée par le numérique.
@Lefteris oui, c'est pour cela que je parlais plus de "compilation" pour le Desmurget que j'ai trouvé moins agréable à lire.
@Lefteris oui, c'est pour cela que je parlais plus de "compilation" pour le Desmurget que j'ai trouvé moins agréable à lire.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Merci beaucoup. Je me pose beaucoup de questions sur ce suhet: impossible de faire un cours suivi...toujours en guerre, C'est épuisant, ça me "rince" de fusiller du regard les bavards, de reveiller les rèveurs, de menacer, de demander sans arrêt des reformulations par ceux dont je sais qu'ils ne m'écoutent Pas, des faire des dessins, de prendre des objets avec moi pour mimer ets, ets...une remarque d'un collègue m'a interpelé : il disait que s'il se filmait en train de faire un cours il était certain d'être plus écouté en le projetant qu'en le faisant en live...et je crois qu'il a raison.
- petit caillouNiveau 5
Livre lu, à mettre entre toutes les mains!
Je crois même que je vais l'offrir en cadeau de naissance…. Si ça pouvait sauver la prochaine génération...
Je crois même que je vais l'offrir en cadeau de naissance…. Si ça pouvait sauver la prochaine génération...
- LefterisEsprit sacré
Pas lu l'autre, je l'emprunterai dès que j'aurai un moment, mais sur Desmurgets c'est parfois ardu, le style est inégal (et il écrit "au final") et ce report aux notes, cette abondance d'arguments scientifiques empêche la fluidité Mais d'un autre côté, c'est cela qui nous livre les armes, implacables.celitian a écrit:
@Lefteris oui, c'est pour cela que je parlais plus de "compilation" pour le Desmurget que j'ai trouvé moins agréable à lire.
Pas plus tard que ce matin, j'ai observé bien attentivement le comportement d'un élève: il pose une question, est incapable d'écouter la réponse, se tourne et reprend un bavardage, et dit "je comprends pas". Classique : mais là, j'ai essayé de chronométrer à peu près à plusieurs reprises le temps avant décrochage. C'st en effet moins de dix secondes. Je leur ai parlé de l'expérience suite à une lecture effrayante, et il m'a dit : "regarder au même endroit, c'st impossible", alors que je lui faisais une démonstration au tableau (une transformation de la voix active vers la voix passive, rien de bien sorcier). Comme l'explique parfaitement Desmurgets - je le savais pour avoir travaillé jadis sur la lecture et les processus que le cerveau met en oeuvre, mais il donne des arguments en béton- c'est la chaîne de l'attention qui et gravement rompue par 2 ou 3 secondes d'inattention. Et ça ne permet pas la mémorisation, ce qui explique le lien étroit entre attention , mémorisation, résultats scolaires.Graisse-Boulons a écrit:Merci beaucoup. Je me pose beaucoup de questions sur ce suhet: impossible de faire un cours suivi...toujours en guerre, C'est épuisant, ça me "rince" de fusiller du regard les bavards, de reveiller les rèveurs, de menacer, de demander sans arrêt des reformulations par ceux dont je sais qu'ils ne m'écoutent Pas, des faire des dessins, de prendre des objets avec moi pour mimer ets, ets...une remarque d'un collègue m'a interpelé : il disait que s'il se filmait en train de faire un cours il était certain d'être plus écouté en le projetant qu'en le faisant en live...et je crois qu'il a raison.
Je lui ai écrit et l'ai remercié. Il faudrait que chaque enseignant l'ait lu, et l'aie en main face aux thuriféraires et charlatans des formations EN.petit caillou a écrit:Livre lu, à mettre entre toutes les mains!
Je crois même que je vais l'offrir en cadeau de naissance…. Si ça pouvait sauver la prochaine génération...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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