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John
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Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin. Empty Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin.

par John Mar 1 Fév - 23:38
Le Télérama n° 3186, daté du 2 février 2011, se penche sur "l'échec de l'enseignement de la musique".

Quelques extraits de l'enquête (pp.24-29) :

"Si l'école a changé, les élèves aussi. "Instables, incapables de fixer leur attention, peu enclins à l'effort", diagnostique Carole B., professeur de musique qui a roulé sa bosse aussi bien dans les ZEP de banlieue que dans les collèges des beaux quartiers parisiens."

"Depuis les années 1970, notre système éducatif, qui était le meilleur du monde, s'enfonce lentement."

""Au ministère, ils planent complètement" explique Louise G., professeur de musique. Sur le point de prendre sa retraite - elle enseigne dans un collège du Sud de la France - , elle évoque avec soulagement "la fin d'un cauchemar". La dégradation constante des conditions de travail, les classes surchargées avec des enfants de plus en plus en difficulté et sans motivation aucune ; la triple pression exercée à la fois par sa hiérarchie ("pas de vagues, s'il vous plaît !"), les parents d'élèves ("comment, mon fils n'est pas un génie ?"), et les élèves eux-mêmes, qui profitent souvent du cours de musique pour se mettre en roue libre."

""La musique, c'était toute ma vie, renchérit Françoise P., titulaire de l'un des tout premiers Capes de musique [...]. J'ai rapidement compris la folie que représentait le métier. Progressivement, je me rendais à mes cours en traînant les pieds. Jusqu'à ce que, logiquement, je flanque ma démission. C'était ça ou la dépression nerveuse"

"Plus que jamais, on peut parler d'une école à deux vitesses, où l'écart se creuse entre établissements d'élite et garderies d'enfants laissés pour compte, les fameuses "fabriques du crétin" de Jean-Paul Brighelli (1)
(1) La Fabrique du crétin, de Jean-Paul Brighelli, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2005"



Dernière édition par John le Mar 1 Fév - 23:56, édité 2 fois

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frankenstein
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par frankenstein Mar 1 Fév - 23:52
Il a donné son accord pour être cité JPB ? Smile
Peut-être est-il d'accord avec ce constat, mais bon, il n'est pas enseignant en musique...

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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
John
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par John Mar 1 Fév - 23:55
Ce qui m'a étonné, c'est la référence à JPB dans Télérama.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il y soit considéré comme un auteur de référence.

Mais c'est tant mieux : c'est plutôt une bonne surprise.

Allez, prochain défi : lire une référence positive à JPB dans le Nouvel Observateur.

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Abraxas
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par Abraxas Mer 2 Fév - 0:37
XL est un ami… Il m'avait longuement interviewé pour Télérama, à l'époque de la Fabrique.
Et sa spécialité vraie, c'est justement la musique. Cela dit, il est normalien…
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Fredpz
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par Fredpz Mer 2 Fév - 17:16
Le problème réel, c'est que les programmes d'éducation musicale n'ont aucun contenu : à aucun moment, il n'est marqué ce que les élèves doivent savoir ; alors, forcément... ils ne savent rien !
Mélane
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par Mélane Mer 2 Fév - 17:17
Viens de lire le reportage: très surprenant dans Télérama ! Une révolution discrète serait-elle en train de se produire ?
Aurore
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par Aurore Mer 2 Fév - 18:51
Fredpz a écrit:Le problème réel, c'est que les programmes d'éducation musicale n'ont aucun contenu : à aucun moment, il n'est marqué ce que les élèves doivent savoir ; alors, forcément... ils ne savent rien !

Merci Fredpz ! Voilà une réaction salutaire !

Je viens de lire l'article et je dois dire que j'en suis ressortie profondément frustrée et déçue.

Frustrée, parce qu'à aucun moment le journaliste - qui se contente de poser un constat et de l'agrémenter de quelques phrases creuses (ex. l'inévitable poncif du "retard sur nos voisins européens", on se croirait dans un énième commentaire des enquêtes PISA...) - ne prend la peine de mettre en évidence le talon d'Achille de notre enseignement musical : les programmes qui, d'une indigence abyssale, font de nos élèves des ignorants en série. Notamment là où ils se doivent d'être les plus denses, au collège et au lycée. De plus, rien ne filtre sur l'aberration des nouveaux projets du ministère, alors que se fait jour la volonté complètement utopique de mettre en premier plan un prétendu "éveil de la créativité", notamment par le biais de la pratique des "nouvelles technologies", tout cela bien entendu au détriment d'un enseignement de connaissances structurées s'appuyant sur la chronologie et les programmes d'histoire.
Déçue, car l'article comporte entre autres un véritable panégyrique du livre Ecouter, c'est très simple... un soi-disant "brûlot" (il y en a qui se brûleraient d'eau tiède...) commis par Marc-Olivier Dupin, actuel Directeur de la Musique à Radio France. Oui, cet insubmersible apparatchik qui a fait le tour des principaux postes administratifs en matière musicale dépendant de la Rue de Valois, celui-là même qui, dans un élan de "démocratisation culturelle" digne de son mentor Jack Lang himself, a affublé les programmes des concerts des orchestres de la Maison Ronde de titres-sobriquets rivalisant de vulgarité afin d'attirer le chaland (ex. "Blinis et Vodka" pour une Symphonie de Chostakovitch), officiellement pour faire oeuvre de "pédagogie" (un terme dont on ne connaît que trop les avatars...) à destination de "nouveaux publics" (idem). Celui qui, dans ce même but, a effectué des coupes sombres dans les textes de présentation des mêmes concerts contre l'avis de rédacteurs médusés (vous avez dit "pédagogie" ?). Celui-là même qui ne cesse de réclamer pour l'enseignement musical au conservatoire toujours moins de solfège (ringard !) et de connaissances musicologiques (rébarbatives !) au profit de la "pédagogie de projet", des pratiques collectives ou de "rencontres" (équivalent de sorties). Celui dont la référence en matière de pédagogie de la musique est un certain recteur du nom de Joutard, excusez du peu...

Nul besoin de préciser que la citation de la Fabrique du Crétin se révèle pour le moins incongrue dans un tel contexte. Non, franchement, elle est bien discrète, la révolution chez Télérama ! Twisted Evil
Igniatius
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par Igniatius Mer 2 Fév - 19:07
John a écrit:Ce qui m'a étonné, c'est la référence à JPB dans Télérama.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il y soit considéré comme un auteur de référence.

Mais c'est tant mieux : c'est plutôt une bonne surprise.

Allez, prochain défi : lire une référence positive à JPB dans le Nouvel Observateur.


Ah ah ah !
J'apprécie ton sens de l'humour !

Cela arrivera peut-être le jour où Luc Cédelle prônera le retour à la sélection en fin de 5è.

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par Mélane Mer 2 Fév - 20:21
C'est vrai que j'ai tiqué en lisant l'encadré sur Marc-Olivier Dupin avec ces mots sur "supprimer ce qui risque de dégoûter les jeunes de la musique": le "solfège coercitif", la "musicologie desséchée" et les "cours théoriques abstraits" qu'on enseignerait dans les conservatoires... 1. ces apprentissages sont absolument nécessaires à la pratique instrumentale classique 2. je n'ai aucun souvenir de quoi que ce soit de coercitif ou de desséché durant mes quelques années de conservatoire...
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frankenstein
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par frankenstein Mer 2 Fév - 20:55
Personnellement, cela fait longtemps que je ne crois pas du tout à un quelconque "enseignement musical" dans l'EN. Si en plus les conservatoires sont "contaminés" par la pédagogite et la soi-disante "démocratisation culturelle" (et c'est le cas...), que va-t-il rester ? Rolling Eyes

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JPhMM
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par JPhMM Mer 2 Fév - 20:59
Spoiler:

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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Fredpz
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par Fredpz Mer 2 Fév - 21:39
frankenstein a écrit:Personnellement, cela fait longtemps que je ne crois pas du tout à un quelconque "enseignement musical" dans l'EN. Si en plus les conservatoires sont "contaminés" par la pédagogite et la soi-disante "démocratisation culturelle" (et c'est le cas...), que va-t-il rester ? Rolling Eyes

Si, c'est possible et c'est mon quotidien depuis 21 ans ! Mais il faut qu'on soit aidés au moins sur le plan institutionnel avec une véritable politique, avec de véritables programmes au lieu du flou actuel qui ne satisfait personne.
Aurore
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par Aurore Mer 2 Fév - 22:01
frankenstein a écrit:Personnellement, cela fait longtemps que je ne crois pas du tout à un quelconque "enseignement musical" dans l'EN. Si en plus les conservatoires sont "contaminés" par la pédagogite et la soi-disante "démocratisation culturelle" (et c'est le cas...), que va-t-il rester ? Rolling Eyes

Evidemment, la pratique instrumentale dans l'enseignement général est utopique, en dehors d'une initiation très superficielle pouvant avoir son intérêt pendant un temps forcément limité, et dans les petits niveaux. Mais l'entraînement de l'écoute et la pratique de l'histoire de la musique (en lien avec le programme d'histoire) ne me semblent pas des objectifs inaccessibles, bien au contraire. Le but étant de faire connaître (et reconnaître) aux élèves les principaux styles, époques et compositeurs, ainsi que leurs caractéristiques essentielles. Ce qui ne serait déjà pas si mal, si l'on compare avec la situation actuelle.
Quant à la "créativité" et à la pratique instrumentale... Laissons-les aux Conservatoires, et ne faisons pas de ces derniers des MJC ou centres de loisirs ! Faute de quoi tout apprentissage sérieux de la musique ne se ferait plus que dans le cadre de cours privés, accessibles uniquement à... une élite !
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par Aurore Mer 2 Fév - 22:11
Pour enfoncer le clou (du cercueil araignée ) de notre article : l'auteur aurait franchement mieux fait de s'abstenir de plaquer sans aucune distance critique le témoignage d'un professeur de musique se plaignant du manque de "travail d'équipe" et de "projets en commun" furieux . La situation n'est déjà guère brillante : faut-il pour autant "réformer" pour faire pire ?
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frankenstein
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par frankenstein Mer 2 Fév - 22:17
Aurore a écrit:
frankenstein a écrit:Personnellement, cela fait longtemps que je ne crois pas du tout à un quelconque "enseignement musical" dans l'EN. Si en plus les conservatoires sont "contaminés" par la pédagogite et la soi-disante "démocratisation culturelle" (et c'est le cas...), que va-t-il rester ? Rolling Eyes

Evidemment, la pratique instrumentale dans l'enseignement général est utopique, en dehors d'une initiation très superficielle pouvant avoir son intérêt pendant un temps forcément limité, et dans les petits niveaux. Mais l'entraînement de l'écoute et la pratique de l'histoire de la musique (en lien avec le programme d'histoire) ne me semblent pas des objectifs inaccessibles, bien au contraire. Le but étant de faire connaître (et reconnaître) aux élèves les principaux styles, époques et compositeurs, ainsi que leurs caractéristiques essentielles. Ce qui ne serait déjà pas si mal, si l'on compare avec la situation actuelle.
Quant à la "créativité" et à la pratique instrumentale... Laissons-les aux Conservatoires, et ne faisons pas de ces derniers des MJC ou centres de loisirs ! Faute de quoi tout apprentissage sérieux de la musique ne se ferait plus que dans le cadre de cours privés, accessibles uniquement à... une élite !
C'est un peu le cas et ça risque de le rester longtemps...Il existe des classes CHAM (ça c'est bien), après, effectivement le prof fait selon son "public"...S'il aime la "grande musique", il risque de souffrir avec le rap et la variété, mais bon, on dira que c'est culturel...

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par Aurore Mer 2 Fév - 22:21
Mélane a écrit:C'est vrai que j'ai tiqué en lisant l'encadré sur Marc-Olivier Dupin avec ces mots sur "supprimer ce qui risque de dégoûter les jeunes de la musique": le "solfège coercitif", la "musicologie desséchée" et les "cours théoriques abstraits" qu'on enseignerait dans les conservatoires... 1. ces apprentissages sont absolument nécessaires à la pratique instrumentale classique 2. je n'ai aucun souvenir de quoi que ce soit de coercitif ou de desséché durant mes quelques années de conservatoire...

Mais c'est que tu devais faire partie d'une "élite" ! Razz



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par Aurore Mer 2 Fév - 22:25
frankenstein a écrit:
Aurore a écrit:
frankenstein a écrit:Personnellement, cela fait longtemps que je ne crois pas du tout à un quelconque "enseignement musical" dans l'EN. Si en plus les conservatoires sont "contaminés" par la pédagogite et la soi-disante "démocratisation culturelle" (et c'est le cas...), que va-t-il rester ? Rolling Eyes

Evidemment, la pratique instrumentale dans l'enseignement général est utopique, en dehors d'une initiation très superficielle pouvant avoir son intérêt pendant un temps forcément limité, et dans les petits niveaux. Mais l'entraînement de l'écoute et la pratique de l'histoire de la musique (en lien avec le programme d'histoire) ne me semblent pas des objectifs inaccessibles, bien au contraire. Le but étant de faire connaître (et reconnaître) aux élèves les principaux styles, époques et compositeurs, ainsi que leurs caractéristiques essentielles. Ce qui ne serait déjà pas si mal, si l'on compare avec la situation actuelle.
Quant à la "créativité" et à la pratique instrumentale... Laissons-les aux Conservatoires, et ne faisons pas de ces derniers des MJC ou centres de loisirs ! Faute de quoi tout apprentissage sérieux de la musique ne se ferait plus que dans le cadre de cours privés, accessibles uniquement à... une élite !
C'est un peu le cas et ça risque de le rester longtemps...Il existe des classes CHAM (ça c'est bien), après, effectivement le prof fait selon son "public"...S'il aime la "grande musique", il risque de souffrir avec le rap et la variété, mais bon, on dira que c'est culturel...

Il y a CHAM et CHAM... Dans de nombreux collèges on ne recrute plus dans ces classes sur le critère du niveau musical, mais sur le sourire et la "motivation". Et l'enseignement dispensé est à l'avenant : improvisation (dé-)"générative", travaux de "conscience corporelle", ateliers transdisciplinaires... autant de gadgets qui pompent tout le temps libre de l'élève et ne lui permettent même pas de travailler correctement son instrument. Mais puisque tel n'est plus le but...
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par Mélane Jeu 3 Fév - 7:29
Aurore a écrit:
Mélane a écrit:C'est vrai que j'ai tiqué en lisant l'encadré sur Marc-Olivier Dupin avec ces mots sur "supprimer ce qui risque de dégoûter les jeunes de la musique": le "solfège coercitif", la "musicologie desséchée" et les "cours théoriques abstraits" qu'on enseignerait dans les conservatoires... 1. ces apprentissages sont absolument nécessaires à la pratique instrumentale classique 2. je n'ai aucun souvenir de quoi que ce soit de coercitif ou de desséché durant mes quelques années de conservatoire...

Mais c'est que tu devais faire partie d'une "élite" ! Razz




Il faut croire qu'à 12 ans, j'étais déjà complètement masochiste. J'aimais beaucoup les cours de solfège !!!!
Aurore
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par Aurore Jeu 3 Fév - 9:23
Mélane a écrit:[Il faut croire qu'à 12 ans, j'étais déjà complètement masochiste. J'aimais beaucoup les cours de solfège !!!!

Exactement comme d'autres élèves ont apprécié (et continuent d'apprécier) les cours de grammaire.

Le problème majeur de l'enseignement musical (général mais aussi spécialisé) réside dans la dépréciation de la discipline, véhiculée par sa relégation au rang de "loisir". Ce qui laisse le champ libre aux discours démagogiques qui évacuent toute notion d'effort et de travail sur la longue durée en affirmant qu'il ne faut pas "ennuyer" l'immense majorité des élèves qui ne feraient de la musique que "pour le plaisir". Alors que les autres disciplines, bien que menacées elles aussi par le discours médiatique sur "l'ennui à l'école", sont encore relativement protégées par l'obligation scolaire. Pour le grand public, s'ennuyer en cours de maths "passe" mieux.

Voilà pourquoi la musique demeure à ce jour une de ces matières où les pédagols règnent sans partage.
Mélane
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par Mélane Jeu 3 Fév - 16:15
Aurore a écrit:
Mélane a écrit:[Il faut croire qu'à 12 ans, j'étais déjà complètement masochiste. J'aimais beaucoup les cours de solfège !!!!

Exactement comme d'autres élèves ont apprécié (et continuent d'apprécier) les cours de grammaire.

Le problème majeur de l'enseignement musical (général mais aussi spécialisé) réside dans la dépréciation de la discipline, véhiculée par sa relégation au rang de "loisir". Ce qui laisse le champ libre aux discours démagogiques qui évacuent toute notion d'effort et de travail sur la longue durée en affirmant qu'il ne faut pas "ennuyer" l'immense majorité des élèves qui ne feraient de la musique que "pour le plaisir". Alors que les autres disciplines, bien que menacées elles aussi par le discours médiatique sur "l'ennui à l'école", sont encore relativement protégées par l'obligation scolaire. Pour le grand public, s'ennuyer en cours de maths "passe" mieux.

Voilà pourquoi la musique demeure à ce jour une de ces matières où les pédagols règnent sans partage.

Ca doit être l'horreur absolue ! Je compatis. No
Aurore
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par Aurore Jeu 3 Fév - 17:23
Mélane a écrit:
Aurore a écrit:
Mélane a écrit:[Il faut croire qu'à 12 ans, j'étais déjà complètement masochiste. J'aimais beaucoup les cours de solfège !!!!

Exactement comme d'autres élèves ont apprécié (et continuent d'apprécier) les cours de grammaire.

Le problème majeur de l'enseignement musical (général mais aussi spécialisé) réside dans la dépréciation de la discipline, véhiculée par sa relégation au rang de "loisir". Ce qui laisse le champ libre aux discours démagogiques qui évacuent toute notion d'effort et de travail sur la longue durée en affirmant qu'il ne faut pas "ennuyer" l'immense majorité des élèves qui ne feraient de la musique que "pour le plaisir". Alors que les autres disciplines, bien que menacées elles aussi par le discours médiatique sur "l'ennui à l'école", sont encore relativement protégées par l'obligation scolaire. Pour le grand public, s'ennuyer en cours de maths "passe" mieux.

Voilà pourquoi la musique demeure à ce jour une de ces matières où les pédagols règnent sans partage.

Ca doit être l'horreur absolue ! Je compatis. No

...avec la complicité voire le consentement de nombreux professeurs de la discipline : il ne faut pas se voiler la face.
Les motifs sont fort variés. Cela va de "l'esprit de fonctionnaire" (manque de réflexion, absence d'esprit critique voire soumission pure et simple face aux consignes de la hiérarchie et/ou de l'IUFM) à une adhésion pleine et entière à cette utopie. En passant par des vices pleinement humains comme le carriérisme, la lâcheté ou l'indifférence.
Mélane
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Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin. Empty Re: Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin.

par Mélane Jeu 3 Fév - 17:45
Aurore a écrit:
Mélane a écrit:
Aurore a écrit:
Mélane a écrit:[Il faut croire qu'à 12 ans, j'étais déjà complètement masochiste. J'aimais beaucoup les cours de solfège !!!!

Exactement comme d'autres élèves ont apprécié (et continuent d'apprécier) les cours de grammaire.

Le problème majeur de l'enseignement musical (général mais aussi spécialisé) réside dans la dépréciation de la discipline, véhiculée par sa relégation au rang de "loisir". Ce qui laisse le champ libre aux discours démagogiques qui évacuent toute notion d'effort et de travail sur la longue durée en affirmant qu'il ne faut pas "ennuyer" l'immense majorité des élèves qui ne feraient de la musique que "pour le plaisir". Alors que les autres disciplines, bien que menacées elles aussi par le discours médiatique sur "l'ennui à l'école", sont encore relativement protégées par l'obligation scolaire. Pour le grand public, s'ennuyer en cours de maths "passe" mieux.

Voilà pourquoi la musique demeure à ce jour une de ces matières où les pédagols règnent sans partage.

Ca doit être l'horreur absolue ! Je compatis. No

...avec la complicité voire le consentement de nombreux professeurs de la discipline : il ne faut pas se voiler la face.
Les motifs sont fort variés. Cela va de "l'esprit de fonctionnaire" (manque de réflexion, absence d'esprit critique voire soumission pure et simple face aux consignes de la hiérarchie et/ou de l'IUFM) à une adhésion pleine et entière à cette utopie. En passant par des vices pleinement humains comme le carriérisme, la lâcheté ou l'indifférence.

Tu décris parfaitement les maux qui gangrènent la profession et qui expliquent aussi pourquoi on en est arrivés là...
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Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin. Empty Re: Dans Télérama, Xavier Lacavalerie descend l'enseignement français de la musique... et cite la Fabrique du crétin.

par gemshorn Dim 6 Fév - 10:43
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gemshorn
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par gemshorn Dim 6 Fév - 14:35
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Ulrich
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par Ulrich Dim 6 Fév - 14:38
Voilà pourquoi la musique demeure à ce jour une de ces matières où les pédagols règnent sans partage

Les utilisateurs de ce forum souhaiteraient peut-être avoir quelques exemples. En voici deux :


Claude-Henry Joubert (Enseigner la musique) :

Une première constatation pour commencer :

« Les conservatoires français qui sont nés (…) au début du XIXe siècle ont vécu ! Tout naît, vit et meurt, les musiciens comme leurs écoles. Il n’est pas concevable de maintenir l’enseignement de la musique dans des cadres qui m’apparaissent périmés sur bien des plans. Il est urgent d’inventer de nouveaux types d’écoles. »

Voyons alors quelques propositions :

1) Proscrire le travail à la maison, “facteur d’inégalité sociale” : « Certains enfants, (…) ne peuvent trouver chez eux les conditions nécessaires à un travail, même embryonnaire. Il leur faudrait un coin tranquille, un pupitre, une partition, un encouragement… Ils sont bien loin de trouver le début d’une de ces conditions. »

Demander du travail est d’ailleurs une « attitude sans issue » : « Si vous exigez, comme on pouvait le faire en 1950, un travail assidu et efficace de la part de vos élèves, vous risquez de vous retrouver seul dans peu de temps. »

En outre : « Notre société exige, le plus souvent, la réalisation immédiate de chacun de ses désirs. Tout et tout de suite ! Comment peut-on entendre la voix du professeur de violon qui promet de jolis résultats dans un mois, un trimestre, un an, quatre ans ? »
Et de toutes façons : « “Mon fils ne vient pas à l’école de musique pour travailler, mais pour son plaisir” est une phrase de parent d’élève souvent entendue. »

2) Valoriser « les pratiques collectives et la pédagogie de groupe : on trouve de bonnes pistes dans la vie des Brass Band anglais, dans l’enseignement de la danse, dans la constitution d’innombrables groupes de rock, de rap, de hip-hop, et dans quelques belles classes de nos conservatoires. »


3) Favoriser la transversalité, par : « la globalisation de l’enseignement (maître unique en premier cycle ? liaison indissoluble entre formation et diffusion, projets alliant instrument, chant, comédie, danse, poésie…) »

4) Développer les activités d’ invention telles que : « la “composition”, l’”improvisation”, le bricolage ! » ( … vous remarquerez l’emploi subtil des guillemets !)

5) Établir des liens « entre toute activité musicale et la société qui entoure l’école (encore de bonnes pistes dans les harmonies et fanfares, les coblas catalanes, les bandas, les musiques et les danses traditionnelles…). »



Isabelle Lamorthe (Enseigner la musique à l’école) :

(Les citations sont tirées des notes de lecture d’un blogueur fanatisé)

Pour Isabelle Lamorthe, pédagole exotique proche du GFEN, il faut en finir avec une « pédagogie du modèle » infligée par un professeur « à l’imaginaire frustré », et consistant à : « faire « ce qu’il faut », « comme il faut », (…) imiter, se plier, chercher à savoir ce que demande l’autre plutôt que de se chercher soi-même. ». Par ailleurs : « la peur de l’erreur entraîne une profonde remise en question de l’estime de soi. »

Concernant le professeur, il doit : « se placer en tant que personne face à l’enfant sans imposer une quelconque supériorité. L’enseignant doit prendre garde : préoccupations narcissiques, consignes contradictoires, exclusion en public. »

Elle propose une « pédagogie de la confiance, de la motivation, de l’audace », bref une « pédagogie de la création » qui suscitera la « confiance de l’enseignant dans les capacités des enfants et en lui-même ». Voici quelques pistes :

« - Explorer ensemble les limites supportables du bruit ( !)
- Prôner le dialogue musical avec le groupe plutôt que d’imposer le poids du modèle
- Ne pas confondre répétition mécanique et appropriation personnelle
- Et dans le cas du rythme, ne pas considérer l’arythmie comme une faute, mais plutôt comme une originalité. »

Enfin, il faut en finir une bonne fois pour toutes avec la prétendue supériorité de la musique « dite » classique (expression très en vogue dans les conservatoires) car :

« Cette hiérarchie crée le rejet, l’inaccessible, et creuse le fossé entre les goûts, abolissant tout dialogue et toute tolérance. ». En outre « l’identification de la personne à sa musique est indéniable. La détruire par un jugement, c’est porter atteinte directement à la personne. Il faut que l’affrontement devienne confrontation, que le dégoût laisse place à l’enrichissement. Ce dernier naît de la curiosité. »

Pour plus de détails voici les liens :

- C.-H. Joubert : http://cahiersmusiqueclassique.blog.ca/2009/04/25/claude-henry-joubert-les-pedagogies-structurees-d-un-homme-de-culture-musicien-complet-dont-les-propos-sur-l-enseignement-references-incontournab-6003383/

- I. Lamorthe : http://www.stephenbinet.com/article-5569179.html

Alors, chère Aurore, on reforme la ligue des Compagnons de David pour écraser ces philistins ? Wink
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