[Le monde] Le grand oral du baccalauréat 2023 cherche encore la bonne formule

Pour la spécialité maths, Camille a choisi de traiter la question : « En quoi les probabilités permettent-elles d’optimiser un tir de penalty en football ? », attaché qu’il était à proposer un sujet concret. Le fait de ne pas avoir de support – outre quelques idées jetées sur un brouillon pendant la préparation – ni même le droit d’écrire ou de dessiner au tableau a pesé. Il avait d’abord choisi : « Pourquoi les compagnies aériennes font-elles du surbooking ? », mais s’est aperçu que « trop d’élèves prenaient cette question, au moins cinq dans l’une des classes de mon lycée ».

Car si les sujets doivent être personnels, les élèves cherchent des idées par le biais de leurs manuels, leurs enseignants ou les réseaux sociaux. Pour la spécialité physique-chimie, Camille répondra à la question : « Combien de claques faut-il pour cuire un poulet ? » Une idée amusante qu’il a trouvée dès l’année de 2de grâce à une vidéo sur TikTok. Anouck, elle, raconte avoir trouvé son sujet de spécialité humanités, littérature et philosophie « en cherchant à la fin du manuel ». Des exemples de sujets étaient listés, assure cette élève du lycée du Mont-Blanc René-Dayve, à Passy (Haute-Savoie). Adam, en terminale au lycée Voltaire à Paris, admet utiliser ChatGPT, qui « l’aide » à formuler ses réponses au sujet choisi.

France 3 régions a écrit:A partir de ce lundi 19 et jusqu'au 30 juin prochain ont lieu les épreuves du grand oral du baccalauréat général et technologique. Annie Bécret est professeure d'histoire géographie au lycée Jean-Jaurès de Reims, et secrétaire académique du SNES-FSU. Depuis 2021, elle fait passer cette épreuve et parfois se sent totalement inutile.

Écusette de Noireuil a écrit:

Je sais bien que ça se déroule en ce moment mais vu le nombre d'articles critiques, je pense qu'il y a du changement dans les tuyaux, ça sent la préparation de l'opinion à plein nez...

Laotzi a écrit:Il n'y a qu'une seule bonne formule pour ce machin : la suppression (mais non on va se les taper quinze ans comme les TPE).

Jenny a écrit:Je ne comprends toujours pas ce qui empêche de pénaliser lourdement l’absence de connaissances, c’est prévu par la grille.

profs( a écrit:Avec les ia generatives, il n'y a aucun intérêt à garder ce type d'épreuve.
De nombreux élèves n'ont strictement rien fait à part :
- demander un sujet à  l'ia
- demander de rédiger l'intervention orale
- demander de lui poser 10 questions sur cet oral et de rediger les réponses
- demander de lui rédiger un projet d'orientation

Cette épreuve est devenue obsolète avant même d'entrer vraiment en service.

Danska a écrit:Je ne vois même pas quel ajustement il pourrait y avoir à part le faire sauter

Les épreuves en mars je vois très bien ce qu'on pourrait ajuster, mais le GO ? En dehors de sa suppression pure et simple je ne vois que des mesures purement cosmétiques du genre virer la partie orientation ou permettre à l'élève d'écrire au tableau, pas de quoi révolutionner ce truc même aux yeux de l'opinion publique.

lene75 a écrit:

Jenny a écrit:Je ne comprends toujours pas ce qui empêche de pénaliser lourdement l’absence de connaissances, c’est prévu par la grille.

Sans compter le fait que ce n'est qu'un des aspects de la grille et qu'on a des consignes pour ne pas le faire, l'élève choisit son sujet et on n'est pas censé lui poser de questions sans rapport avec son sujet, donc ça limite fortement les connaissances et la maîtrise méthodologique qu'on peut évaluer. La forme actuelle ne se prête pas à le transformer en un oral disciplinaire autre que de quasi QCM pendant l'entretien. On ne peut pas faire improviser à l'élève un développement construit ou une explication de texte lors de l'entretien sans lui laisser de temps de préparation, ce serait beaucoup trop difficile, et si on le faisait il pourrait faire un recours.

Jenny a écrit:Je ne comprends toujours pas ce qui empêche de pénaliser lourdement l’absence de connaissances, c’est prévu par la grille.

lene75 a écrit:

Jenny a écrit:Je ne comprends toujours pas ce qui empêche de pénaliser lourdement l’absence de connaissances, c’est prévu par la grille.

Sans compter le fait que ce n'est qu'un des aspects de la grille et qu'on a des consignes pour ne pas le faire, l'élève choisit son sujet et on n'est pas censé lui poser de questions sans rapport avec son sujet, donc ça limite fortement les connaissances et la maîtrise méthodologique qu'on peut évaluer. La forme actuelle ne se prête pas à le transformer en un oral disciplinaire autre que de quasi QCM pendant l'entretien. On ne peut pas faire improviser à l'élève un développement construit ou une explication de texte lors de l'entretien sans lui laisser de temps de préparation, ce serait beaucoup trop difficile, et si on le faisait il pourrait faire un recours.

Cela dit, franchement, quand je vois ce que subissent les profs de Lettres, je ne plaide pas du tout pour la mise en place d'un oral disciplinaire, encore moins en juin en même temps que tout le reste.

jeanne33 a écrit:Il reste tout de même des élèves sérieux qui ont passé du temps à choisir leurs sujets, la formulation des problématiques, la recherche documentaire adéquate et qui ont fait le job sans IA…
À vous lire, ce sont tous des fraudeurs en puissance…

lene75 a écrit:Ça pourrait devenir un vrai oral disciplinaire, mais bon, l'un des soucis, c'est aussi que ce truc est une usine à gaz matériellement très compliquée, et que ça le sera encore plus si les épreuves de spé ont lieu en juin. Je reviens de mon centre d'examen de GO, franchement, c'est beaucoup de ressources dépensées pour pas grand chose...