Blanquer : il faut augmenter les salaires des enseignants

En attendant, ça va bien remonter les lecteurs du Figaro contre la profession, comme s'ils en avaient besoin !

C'est Puech et c'est le Figaro : elle hait les profs et ne perd pas une occasion de mentir. Et les lecteurs, bah c'est le Figaro, donc ils sont très contents de pouvoir continuer à nous mépriser.

Oui, ça ne change rien en fait, ils nous détestent déjà beaucoup !
Ça n'est qu'un coup d'épée dans l'eau de plus...

http://fsu.fr/note-fsu-reforme-des-retraites-point-detape-sur-le-projet-du-gouvernement-a-la-fin-decembre-2019/

Analyse technique et intéressante de la FSU... qui fait apparaître encore bien des détails iniques...

Je ne crois pas que cela avait été signalé mais l'éditorial du Monde (daté de demain a priori) est consacré hier à l'indispensable revalorisation des enseignants (accès libre) : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/enseignants-l-indispensable-revalorisation_6024287_3232.html

Enfin, si l'article fait bien le constat de nos salaires faibles, il est aussi très décevant dans l'évaluation du projet du gouvernement. Il ne prend pas le temps de réfléchir, juge l'effort promis de revalorisation très important en comparant 10 milliards d'euros sur 17 ans avec la revalorisation ponctuelle de près de 2 milliards d'euros (en équivalent francs de 1990) de Jospin (je ne sais pas sur combien de temps elle avait été étalée néanmoins).

L’investissement est important, si on le compare au coût de la dernière grande revalorisation qu’avait engagée Lionel Jospin, au début de la décennie 1990, qui s’était élevé à plus de 12 milliards de francs (1,8 milliard d’euros). Il est indispensable pour redorer le blason d’une profession qui se sent aujourd’hui déclassée. Un professeur des écoles de moins de 30 ans gagne en moyenne 1 855 euros net par mois, un professeur certifié 2 051 euros net. (...) Le gouvernement ne tire pour le moment aucun crédit de ce geste d’ampleur.

Ce n'est quand même pas compliqué de se rendre compte que c'est loin de compenser le gel du point d'indice depuis 2010 et la faible hausse des rémunérations depuis les années 1980 (et donc la forte perte de pouvoir d'achat), et que cela reste assez ridicule sur 17 ans pour ne peut-être même pas compenser la hausse moyenne des salaires sur la période. Sans parler des contreparties qui vont nous tomber dessus.

Laotzi a écrit :

Ce n'est quand même pas compliqué de se rendre compte que c'est loin de compenser le gel du point d'indice depuis 2010 et la faible hausse des rémunération

Ce n'est pas que ce soit compliqué, mais le Monde joue son rôle de chien de garde, tout simplement.

A lire l'article on pourrait penser qu'il s'agit un milliard par an.
EDIT : de 10 milliards et non un.

Oui, mais, cela étant dit, la conclusion de l'article me semble tout de même assez équilibrée:

Le gouvernement ne tire pour le moment aucun crédit de ce geste d’ampleur. Unis contre la réforme des retraites, les syndicats ne voient dans l’initiative qu’une tentative pour faire avaler l’abandon de certains avantages. La défiance est renforcée par les relations difficiles d’une partie d’entre eux avec M. Blanquer. En début de quinquennat, le ministre s’est appuyé sur les parents d’élèves plutôt que sur les syndicats, il en paie aujourd’hui le prix. Il dispose de plusieurs mois pour tenter de décrisper le climat, car le projet de loi de programmation pluriannuelle n’est pas encore ébauché, mais il joue une partie difficile. En contrepartie de la revalorisation, il souhaite en effet renforcer la formation permanente des enseignants – et ce pendant leur temps de vacances. Vu le contexte, ce n’est pas gagné d’avance.

https://blogs.mediapart.fr/les-economistes-atterres/blog/261219/la-carriere-de-christelle-vers-une-baisse-de-36-de-la-retraite-des-enseignants?fbclid=IwAR2V_35eVSi8cGtuUfhu9azZDDfsF-

« Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites (HCRR) a publié sur son site l’impact de l’introduction du système universel à points sur une vingtaine de cas-types[1]. Dans la plupart des cas, l’impact est très faible, à la hausse ou à la baisse. En fait, ce résultat s’explique par le fait que le système à points n’est pas comparé au système actuel, mais au système tel qu’il serait après 25 ou 35 années de détérioration. »

On parle de cet article ici

Ah désolé !

C'est pas grave, il y a plusieurs sujets, c'est bien de citer les articles dans chaque ! Je cite cet autre fil parce qu'on s'y est livré à des calculs intéressants.

J’ai lu ça ! Bravo à ceux qui s’impliquent.

http://sections.se-unsa.org/toulouse/spip.php?article1339

UNSA a écrit:

En ce qui concerne la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN :

• L’enveloppe totale après la montée en charge serait de l’ordre de 10 milliards de plus que le budget actuel de l’Éducation nationale. Il s’agit bien d’une enveloppe spécifique dédiée qui serait sécurisée, comme nous l’avons demandé, par une loi de programmation.
  
• La montée en charge débuterait dès 2021 et prendrait entre 10 et 20 ans. Les différents scénarii seront au cœur des négociations en janvier.
  
• À l’issue de la montée en charge, l’augmentation moyenne mensuelle brute serait donc potentiellement entre 750 et 950 euros. Mais ce n’est qu’une moyenne, il y aurait une différenciation dans sa répartition.
  

Après des mois d’attente, les lignes commencent enfin à s’éclaircir et à bouger au niveau du ministère de l’Éducation nationale. Toutefois, il est encore beaucoup trop tôt pour se satisfaire de ce qui nous est donné à voir, il subsiste toujours de trop nombreuses zones d’ombres. Sans oublier qu’au-delà de la seule Éducation nationale, la question de l’âge pivot reste une ligne rouge.

Comment l'UNSA peut-il affirmer cela ? Seuls eux et Le Figaro parlent d'une telle augmentation.

N'y avait-il pas une réunion intersyndicale aujourd'hui ?

chmarmottine a écrit:http://sections.se-unsa.org/toulouse/spip.php?article1339

UNSA a écrit:

En ce qui concerne la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN :

• L’enveloppe totale après la montée en charge serait de l’ordre de 10 milliards de plus que le budget actuel de l’Éducation nationale. Il s’agit bien d’une enveloppe spécifique dédiée qui serait sécurisée, comme nous l’avons demandé, par une loi de programmation.
  
• La montée en charge débuterait dès 2021 et prendrait entre 10 et 20 ans. Les différents scénarii seront au cœur des négociations en janvier.
  
• À l’issue de la montée en charge, l’augmentation moyenne mensuelle brute serait donc potentiellement entre 750 et 950 euros. Mais ce n’est qu’une moyenne, il y aurait une différenciation dans sa répartition.
  

Après des mois d’attente, les lignes commencent enfin à s’éclaircir et à bouger au niveau du ministère de l’Éducation nationale. Toutefois, il est encore beaucoup trop tôt pour se satisfaire de ce qui nous est donné à voir, il subsiste toujours de trop nombreuses zones d’ombres. Sans oublier qu’au-delà de la seule Éducation nationale, la question de l’âge pivot reste une ligne rouge.

Comment l'UNSA peut-il affirmer cela ? Seuls eux et Le Figaro parlent d'une telle augmentation.

750 à 950 euros brut sur 20 ans on ne parle pas d'une revalorisation mais de suivre l'inflation. Le gouvernement table sur 1,3% d'inflation par ans (chiffre des simulateurs et une somme sur 20 ans n'a aucune valeur si elle n'est pas conditionnée à l'inflation) et donc sur 20 ans avec un salaire brut de 3000€ il faut déjà 884€ d'augmentations pour simplement compenser l'inflation.

Donc avec 10 milliards sur 20 ans on est très très loin du montant nécessaire pour garantir que nos pensions ne baisseront pas, à moins que la promesse du ministre soit sur le montant et non le pouvoir d'achat...

Il faut aussi être très méfiant fasse à l'argument "tout le monde ne sera pas concerné par ces revalorisations" car même si cela est vrai aujourd'hui les politiques essayent de nous vendre cela comme si l'augmentation moyenne serait de (10 milliards/nombre de profs)*2 (car seulement 50% de concernés en 2021). Déjà on peut tiquer sur l'idée d'une revalorisation qui ne concerne pas la moitié de la profession et sur la faisabilité réelle d'une telle mesure, notamment pour ceux ayant eu une autre carrière avant, mais il est surtout présenté de façon trompeuse. Au bout des 20 ans il y aura bien 100% des professeurs concernés par la réforme donc sur si on fait 500 millions par ans sur 20 ans la première augmentation sera deux fois plus importante que la dernière.


[quote]Pour donner le temps aux négociations d’avancer, le SE-Unsa n’appellera pas à la grève la semaine de la rentrée. [\quote]

Je trouve cela honteux quand les bases de négociations sont "on va globalement compenser l'inflation tout en baissant très fortement la pension par rapport au salaire". Sérieusement qu'elle négociation peut-il avoir quand ils avancent des chiffres qui ne garantisse qu'un maintient du salaire et une baisse énorme des pensions? Avec des amis comme cela on a vraiment pas besoin d'ennemis....

Fidèles à eux-mêmes. Tu t'attendais à quoi ?

Hypermnestre a écrit:N'y avait-il pas une réunion intersyndicale aujourd'hui ?

Si : https://rapportsdeforce.fr/breves/monter-dun-cran-lintersyndicale-appelle-a-la-greve-les-9-10-et-11-janvier-01035500?fbclid=IwAR37-Fpsf0N9m6_MswjCPqd3U2Dh4DwpneYd-I3Apj-SmGgn62CxawhGRKo

Monter d’un cran : l’intersyndicale appelle à la grève les 9, 10 et 11 janvier

Pour le CICE il n'a pas eu besoin d'autant de "tergiversations"

https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2020/01/03/revalorisation-le-scenario-du-choc-budgetaire.html?fbclid=IwAR2vKv4luclAf2yiLFfeXepjUAe9Roj5QNwf6Guv120m59WeI_UnyZrpTY8

"Et si, parce qu’on se contentait bêtement d’écouter l’exécutif, on n’avait rien compris ? Et si tout était plutôt dans les non-dits du ministre, du gouvernement, du président ? Fondant notre analyse sur les propos ministériels et présidentiels des dernières semaines on avait expliqué, juste avant la trêve des confiseurs, que les 10 milliards promis pour revaloriser les profs seraient une goutte d’eau s’il s’agissait de les répartir « d’ici 2037 » comme annoncé. Les "milieux autorisés", entendez les interlocuteurs que choisit le ministère, évoquaient eux un autre scénario, repris du bout du stylo depuis par d’autres. Ce scénario prévoit un vrai choc budgétaire, un effort assez exceptionnel… qui ne servirait pas seulement à compenser la baisse des pensions, mais aussi de monnaie d’échange à de profonds changements dans le métier de prof."

Celadon a écrit:Et assez loin aussi de toutes les simulations que vous avez faites et qui vous présentent comme les grands perdants...

C'est logique !!! Ce Nouveau pseudo simulateur du gouvernement prend en compte pour le système les grandes augmentations promises pour les enseignants (qui devront pas s'étaler sur 10 ans mais bien 43 ans .... sauf que j'attends de voir le vrai engagement et le vrai plan de financement chiffré et sanctuarisé ) et tout bien clair....

Ce qui veut bien dire que sans cela nous étions les grands perdants!

Dans le communiqué de l'UNSA, il y a bien indiqué que la revalorisation serait " différenciée dans sa répartition" donc tout pour certains et rien pour d'autres? J'ai bien l'impression que l'UNSA est bien partie pour nous voler nos grèves et nous faire un coup de Jarnac! Comment un syndicat devant nous défendre ( oui je rêve) peut-il se satisfaire de si peu? et j'imagine qu'ils trouveront tout à fait normales( voire souhaitables) les contreparties demandées ( ORS, calendrier scolaire....)?Effectivement avec des amis pareils pas besoin d'ennemis.
Mon seul moyen d'action ( mais invisible car je suis la seule à le faire) c'est la grève du zèle, je fais mes heures ( déjà j'ai été obligée d'accepter 2h supp) et basta, je prépare mes cours, corrige mes copies, vais seulement aux réunions indispensables et refuse tout le reste ( pas de projets paillettes avec article de presse, pas PP...).

Tu n’es pas seule. J’en fais de même. J’ai refusé à une collègue d’accompagner une classe en sortie. Je ne comprends même pas qu’ils continuent gentiment à donner de leur personne alors que l’institution se fout de leur gueule.

Justement pour avoir discuté hier soir avec des personnes créant et installant les logiciels comptables et de paies dans la fonction d'état, les deux grands perdants sont l'éducation nationale et la territoriale. Tout ce que j'ai compris, ils se posent de savoir pourquoi particulièrement ces deux secteurs... La phrase n'a jamais été finie mais l'intonation était là!

C'est encore pire dans le premier degré, où être corvéable à merci est perçu comme une nécessité morale. Voilà pourquoi je vais quitter le navire, quelle que soit l'issue du mouvement social qui a lieu en ce moment.

Être enseignant dans un pays qui n'accorde aucune valeur à l'enseignement (des masses) c'est se condamner à être un larbin jetable. Non merci.

Cerastes : tu viens de mettre les mots sur le ressenti de mes amis : plus de valeurs accordées à nos métiers et une vague sensation d’apparaître inutile ou de trop... Ils étaient perplexes !