Un livre pour la pré-rentrée : Un principal ne devrait pas dire ça...

(le titre de ce topic n'est pas très explicite: je croyais aussi à un livre que l'on pourrait conseiller, pour lire pendant le discours de pré-rentrée).

Danska a écrit:

Salsepareille a écrit:Quand un prof abuse du système (exemple: une chute de tension au moment des corrections d'examen? Ca mériterait bien 15 jours d'arrêt...), est-ce que le chef essaie de remettre le prof dans une conscience collective ?

J'adorerais connaître, au choix, le collègue capable de s'arrêter lui-même pendant quinze jours, ou le médecin qui  propose un arrêt de quinze jours pour une raison quasi inexistante, ou le chef d'établissement qui sait exactement pourquoi le collègue a été arrêté et peut juger de la pertinence médicale de cet arrêt

Hé bien... cela se fait. Parfois, certains collègues se confient à moi sur leurs pépins de santé. Les arrêts alors donnés me semblent parfois disproportionnés (ou bien, les collègues racontent n'importe quoi... dans quel intérêt?) Parfois, les arrêts se cumulent, avec des médecins différents à chaque fois. La perte de foi en l'éducation nationale s'accompagne d'arrêts faciles.

No comment ! :decu:

Salsepareille a écrit:(le titre de ce topic n'est pas très explicite: je croyais aussi à un livre que l'on pourrait conseiller, pour lire pendant le discours de pré-rentrée).

C'est à cause de l'imbécile qui a créé le topic...

Derrière ceux que l'on accuse de profiter du système, il y a surtout des collègues blasés, fatigués, de ce que je peux constater. Les vrais abus sont rares.
C'est vraiment manquer de hauteur de vue que de ne voir dans les professeurs qu'une engeance paresseuse et profiteuse. Oui, dans le privé, on les mettrait dehors, ces faibles à l'échine peu souple et peu résistante: il y a de quoi rêver? Il en rêve, ce CDE, de toute évidence. Pas moi. Je crois que je préfère encore le côté nef des fous de certains établissements.

Je ne sais pas si ce CDE rêve de virer ces profs... Dans les vingt premières pages, il constate, en tout cas, et rêve d'un sentiment plus collectif. Je le comprends: les arrêts des uns (sûrement motivés par une lassitude extrême, que je comprends) ont des répercussions sur les autres.
Ce que j'aimerais savoir, moi, c'est comment ce CDE agit: lorsqu'il remarque un "arrêt facile", que fait-il pour arrêter ce phénomène? Discute-t-il avec le prof pour voir ce qui ne va pas? A part critiquer, agit-il dans le bon sens?
Même question concernant les profs TPMG, les bébéprofs à qui tout est dû, etc... cf l'extrait.

Salsepareille a écrit:Je ne sais pas si ce CDE rêve de virer ces profs... Dans les vingt premières pages, il constate, en tout cas, et rêve d'un sentiment plus collectif. Je le comprends: les arrêts des uns (sûrement motivés par une lassitude extrême, que je comprends) ont des répercussions sur les autres.
Ce que j'aimerais savoir, moi, c'est comment ce CDE agit: lorsqu'il remarque un "arrêt facile", que fait-il pour arrêter ce phénomène? Discute-t-il avec le prof pour voir ce qui ne va pas? A part critiquer, agit-il dans le bon sens?
Même question concernant les profs TPMG, les bébéprofs à qui tout est dû, etc... cf l'extrait.

Un peu HS : je suis la seule à être prodigieusement agacée par ce terme de "bébéprofs" pour parler d'adultes qui ont fait cinq ans d'études et qui viennent de passer un concours exigeant ?

Oh non, tu n'es pas la seule !

Je n'ai aucun collègue qui fait des arrêts de complaisance pour bricoler dans sa maison (une fois en sept ans, un collègue dont la femme s'est gourée d'un jour en réservant les billets d'avion... Il a rattrapé les heures), du moins aucun identifiable par moi, naïve que je suis. Je ne sais pas qui est Madame Tapaloeil et je n'irai même pas lire l'extrait, il suffit pour m'en dissuader de lire l'expression "sans concession" dans la présentation. Tout ça m'a l'air bien prétentieux... Ils doivent être contents, "ses" profs (parlons pas de leurs élèves) si ce monsieur publié sous son vrai nom.

En tout cas, le cas du prof qui demande une semaine de congé pour sa nuit de noces, je l'ai eu dans mon établissement. Ce CDE ne raconte pas n'importe quoi, même s'il s'y prend très mal et même si sa démarche est plus que douteuse.

Hervé Hervé a écrit:La caricature, l'exagération et la partialité ne font en général pas avancer le débat.

"Tortillant du popotin
minijupe moulante, Madame Tapaleuil, quinquagé-
naire grassouillette tendance cougar, arrive, façade
repeinte à neuf. Devant tout le monde, elle embrasse
ses doigts boudinés"

L'élégance... digne d'un président brésilien

Seulement CDE avec un tel level de blaireau attitude ? C'est pas terrible. S'il était un peu plus débrouillard, il fonderait fessebook, dont le principe initial serait de noter les femmes selon leur croupe, ou se porterait candidat à la présidence des States.

Salsepareille a écrit:En tout cas, le cas du prof qui demande une semaine de congé pour sa nuit de noces, je l'ai eu dans mon établissement. Ce CDE ne raconte pas n'importe quoi, même s'il s'y prend très mal et même si sa démarche est plus que douteuse.

Voyage de noces, peut-être ? Pour la nuit de noces, bon, les plus braves pourraient peut-être prétendre à deux-trois jours, mais enfin...

:lol: Oui, "voyage de noces".

Qui sait, dans quelques années, on ira peut-être vers des arrêts pour nuit de noces intense!

Enfin, pour l'instant, on voit surtout des collègues qui vont bosser même malades pour cause de déserts médicaux, médecins jugeant à tort le métier peu fatigant ou jours de carence. Franchement, je trouve lamentable de parler d'arrêts de complaisance comme si c'était monnaie courante dans l'EN.

Bien d'accord avec Danska !
Franchement si on se tire nous mêmes dans les pieds on n'est pas sorti des ronces !

mafalda16 a écrit:Bien d'accord avec Danska !
Franchement si on se tire nous mêmes dans les pieds on n'est pas sorti des ronces !

On n'est jamais mieux servi que par soi-même.

Tout à fait d'accord. Que certaines anecdotes soient réalistes et puissent amuser la galerie, soit, mais leur concentration sur une année (alors qu'elles se sont étalées sur plusieurs, comme l'écrit l'auteur lui-même au début) rend le récit encore plus trompeur et lamentable. Évidemment, c'est plus rythmé et vendeur... Et la description physique de certains enseignants est tout simplement odieuse (« sac d'os » et compagnie) : pourquoi pas dans une fiction, mais puisque tout est censé être véridique, des enseignants de ce monsieur (des anciens enseignants, j'espère) vont se reconnaître même si aucun nom n'est cité.

Mais enfin vous ne pensez pas plutôt que ces portraits sont faits de bric et de broc, avec des touches de Monsieur X par ici, Madame Y par là? Des sommes de détails, de comportements , de personnalités, de physiques (oui bon ça c'est moyen, d'accord) glanés depuis des années et dans des établissements différents par celui qui a commis l'ouvrage (l'outrage?). Ce qui fait que tout le monde et personne à la fois ne peut se reconnaître à 100% dans un seul portrait. IL me semble que dans le cas contraire en effet il courrait droit à la diffamation. Bien sûr qu'aucun des enseignants avec lesquels il travaille ne se reconnaîtra tel quel. Voyons... Alors jeter l'opprobre sur la profession c'est vain et cynique et blessant peut-être, mais personnellement cela ne m'atteint pas plus que cela. Ce qui me fait mal c'est notre quotidien, tout ce qui fiche le camp. Pas des portraits généralistes, hyperboliques et caricaturaux qui me font plutôt rire. Pour le reste on sait très bien qu'il faut en prendre et en laisser , et je ne pense pas qu'un tel écrit ait un quelconque rôle à jouer dans notre réalité. Ne donnons de l'importance qu'à ce qui en a vraiment et essayons de rire du reste, si nous pouvons

Ça ne fait pas très professionnel ce genre de bouquin. Il se plaint de l’attitude puérile de certains de “ses” enseignants, mais ce qu’il fait ne vaut pas vraiment mieux.

Là-dessus, entièrement d'accord!

zigmag17 a écrit:Mais enfin vous ne pensez pas plutôt que ces portraits sont faits de bric et de broc, avec des touches de Monsieur X par ici, Madame Y par là? Des sommes de détails, de comportements , de personnalités, de physiques (oui bon ça c'est moyen, d'accord) glanés depuis des années et dans des établissements différents par celui qui a commis l'ouvrage (l'outrage?).

C'est très exactement ce que j'écris, il y a une concentration de comportements et d'anecdotes sur une seule année et sur « un nombre réduit de protagonistes » (j'ai lu l'introduction, comme l'indique mon message), ce qui pose déjà problème en soi — peu de lecteurs grand public feront la part des choses et le but est clairement de nous faire passer collectivement pour des gougnafiers. Mais en plus, les descriptions physiques et morales sont suffisamment précises pour que, quelque part en France, des collègues puissent se reconnaître en elles — derrière ce « sac d'os à la moustache belliqueuse et au regard arrogant » ou cette « quinquagénaire grassouillette tendance cougar », même si les concernés ne cumulent pas tous les traits attribués par l'auteur à « Monsieur Pépaire » et « Madame Tapaleuil ».

La boulimie d'écriture de ce monsieur ne s'arrête pas là, il « fait des vers » et des chansons, aussi, où l'on retrouve certaines des obsessions qui apparaissent dans l'extrait :

Patrice Romain a écrit:Dans mon cours de physique, ils voient que mon physique.
J’parle attraction des masses, ils crient : « fuyons l’hommasse ! »
[...]
Moi j’enseigne la chimie, je joue d’mon alchimie
Et de mon décolleté pour les ados m’colter.
[...]
J’suis la prof d’arts plastiques, ils reluquent ma plastique.
Ils aiment maths et dessin, j’les provoque à dessein.
[...]
Je suis la prof de maths, wonderbra on me mate ;
Mon tailleur très étroit, égalent seize posez trois.

Vraiment le roi du cliché et de la caricature. Et dire que le personnel de l’EN se fait régulièrement rappeler qu’il ne faut pas enfermer les élèves dans des cases.

Salsepareille a écrit:

Danska a écrit:

Salsepareille a écrit:Quand un prof abuse du système (exemple: une chute de tension au moment des corrections d'examen? Ca mériterait bien 15 jours d'arrêt...), est-ce que le chef essaie de remettre le prof dans une conscience collective ?

J'adorerais connaître, au choix, le collègue capable de s'arrêter lui-même pendant quinze jours, ou le médecin qui  propose un arrêt de quinze jours pour une raison quasi inexistante, ou le chef d'établissement qui sait exactement pourquoi le collègue a été arrêté et peut juger de la pertinence médicale de cet arrêt

Hé bien... cela se fait. Parfois, certains collègues se confient à moi sur leurs pépins de santé. Les arrêts alors donnés me semblent parfois  disproportionnés (ou bien, les collègues racontent n'importe quoi... dans quel intérêt?) Parfois, les arrêts se cumulent, avec des médecins différents à chaque fois. La perte de foi en l'éducation nationale s'accompagne d'arrêts faciles.

Jamais vu, pour ma part.

Salsepareille a écrit:Hé bien... cela se fait. Parfois, certains collègues se confient à moi sur leurs pépins de santé. Les arrêts alors donnés me semblent parfois disproportionnés (ou bien, les collègues racontent n'importe quoi... dans quel intérêt?)

Ils te semblent. Précaution utile : tu n'es pas compétente pour en juger. Oui, ils peuvent très bien te raconter n'importe quoi, ou ne te livrer qu'une part de la vérité : par honte, déni, envie d'en parler mais de ne pas en parler, par autodérision ou que sais-je. Il y a un monde entre ce qu'on dit et ce qui est.

Salsepareille a écrit:Parfois, les arrêts se cumulent, avec des médecins différents à chaque fois.

Et alors ?

Salsepareille a écrit: La perte de foi en l'éducation nationale s'accompagne d'arrêts faciles.

La dégradation de l'EN engendre des souffrances qui n'ont rien de facile.

+1
Enfin ce «  bouquin «  a quand même un petit mérite : faire ressortir, à des années-lumière de là, le talent et le travail d’un La Bruyère.
l’art du portrait pas plus que de la satire ne sont à la portée de tout un chacun.
Les citations collectées par Beniamino Massimo montrent justement la simpliste vulgarité de ce torchon!

zigmag17 a écrit:Mais enfin vous ne pensez pas plutôt que ces portraits sont faits de bric et de broc, avec des touches de Monsieur X par ici, Madame Y par là? Des sommes de détails, de comportements , de personnalités, de physiques (oui bon ça c'est moyen, d'accord) glanés depuis des années et dans des établissements différents par celui qui a commis l'ouvrage (l'outrage?). Ce qui fait que tout le monde et personne à la fois ne peut se reconnaître à 100% dans un seul portrait. IL me semble que dans le cas contraire en effet il courrait droit à la diffamation. Bien sûr qu'aucun des enseignants avec lesquels il travaille ne se reconnaîtra tel quel. Voyons... Alors jeter l'opprobre sur la profession c'est vain et cynique et blessant peut-être, mais personnellement cela ne m'atteint pas plus que cela. Ce qui me fait mal c'est notre quotidien, tout ce qui fiche le camp. Pas des portraits généralistes, hyperboliques et caricaturaux qui me font plutôt rire. Pour le reste on sait très bien qu'il faut en prendre et en laisser , et je ne pense pas qu'un tel écrit ait un quelconque rôle à jouer dans notre réalité. Ne donnons de l'importance qu'à ce qui en a vraiment et essayons de rire du reste, si nous pouvons

Certaines infos ont été glanées sur les réseaux sociaux de prof comme 800000 feignasses car il y était membre.
C'était la même chose pour ses ouvrages précédents.