1re : Le Mariage de Figaro + parcours

Quand on me dit "Figaro", je pense tout de suite au monologue où il montre la vanité de toute action en racontant toutes ses mésaventures. Mais je ne pense pas l'intégrer aux lectures analytiques car ça ne me semble pas dans la logique du parcours. Je vais chercher des extraits où il y a une confrontation entre le comte et lui (pour le moment je n'ai pas d'extrait en tête).

Pour le parcours "La comédie de valet", je pense utiliser :
- Les fourberies de Scapin, l'extrait avec les trois aveux extorqués par Léandre menaçant Scapin de coups de bâton.
- Le début de L'île aux esclaves, quand Arlequin change d'attitude en apprenant comment fonctionne l'île.
- Un extrait du Barbier de Séville qui critiquerait les inégalités dues aux conditions sociales (mais je n'ai pas d'extrait particulier en tête et je ne sais pas si je peux utiliser dans le GT le même auteur que pour l'OI).

Lecture cursive : Le jeu de l'amour et du hasard ou alors Dom Juan.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des extraits à suggérer ?

Mais dans ce monologue, justement, Figaro fait son portrait de valet et l'oppose à celui du comte, non ?

Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! ... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs, pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes : et vous voulez jouter...

Pour le parcours: Ruy Blas, Les Bonnes ?

Pour Ruy Blas, j'ai le sentiment que lorsqu'il est en présence de Don Salluste, il ne parle pas beaucoup (il faudrait que je relise la pièce), sauf au moment où il se rebelle et se prépare à le tuer, je prendrais de préférence cette scène, je pense.

Pourquoi restreins-tu ton choix à des scènes de confrontation entre le maître et le valet ?

Je trouve que le parcours y invite. Il me semble que les deux grands intérêts de ce thème sont le stéréotype comique du valet malin qui aide/dupe son maître et la critique des maîtres, violents avec leurs valets. Evidemment je simplifie : les rapports valet-maître sont plus complexes dans Dom Juan par exemple, mais je ne suis pas sûr de rentrer dans les nuances avec des classes qui ne seront plus par filières (j'aurais volontiers montré à des Premières L l'ambiguïté de Sganarelle qui tout à la fois réprouve l'attitude de son maître et admire celui-ci).

L'intérêt de ce parcours, c'est peut-être aussi de voir différentes facettes, différents emplois du valet de comédie, non ? Quant à la critique des maîtres, elle ne se réduit pas forcément à la violence exercée par les maîtres sur leurs valets. Enfin, pour l'instant, je n'y ai pas encore vraiment réfléchi mais envisager uniquement Le Mariage de Figaro ou Ruy Blas sous l'angle de la confrontation directe (si je puis dire) entre le maître et son propre valet me paraît trop réducteur (pour que ça m'intéresse, pas en soi).

Il me semble que la LC doit appartenir à un autre siècle: pour moi ce sera Ruy Blas ou les Bonnes.
Pour le parcours: les Fourberies, l'Ile des esclaves, le Barbier (extraits à délimiter: la longueur me pose problème.)
Un élargissement avec Plaute.
Le plus difficile avec ce parcours sera de choisir!

Tivinou a écrit:Il me semble que la LC doit appartenir à un autre siècle: pour moi ce sera Ruy Blas ou les Bonnes.
Pour le parcours: les Fourberies, l'Ile des esclaves, le Barbier (extraits à délimiter: la longueur me pose problème.)
Un élargissement avec Plaute.
Le plus difficile avec ce parcours sera de choisir!

Pareil pour la LC... Pourquoi pas les 2 finalement

Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

C'est vrai.

The Paper a écrit:

Pour le parcours "La comédie de valet", je pense utiliser :
- Les fourberies de Scapin, l'extrait avec les trois aveux extorqués par Léandre menaçant Scapin de coups de bâton.
- Le début de L'île aux esclaves, quand Arlequin change d'attitude en apprenant comment fonctionne l'île.
- Un extrait du Barbier de Séville qui critiquerait les inégalités dues aux conditions sociales (mais je n'ai pas d'extrait particulier en tête et je ne sais pas si je peux utiliser dans le GT le même auteur que pour l'OI).

Lecture cursive : Le jeu de l'amour et du hasard ou alors Dom Juan.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des extraits à suggérer ?

Rien ne l'interdit. Cela me paraît même judicieux.

The Paper a écrit:Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

Les monologues de Figaro ne sont pas non plus exactement comiques. Et le valet Ruy Blas "joue la comédie".

The Paper a écrit:Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

Du coup, Les Bonnes de Genet non plus, ce n'est pas comique.

Dom Juan
L'île des esclaves
Le barbier de Séville
En attendant Godot
Les Bonnes

Est-ce que ce n'est pas intéressant justement de montrer l'évolution du statut du vale en sortant de la comédie  ?

Il faut aller vers la littérature étrangère donc pourquoi pas la locandiera ?

Au sens littéral Ruy Blas, comme Claire et Solange, jouent la comédie.
Dans la Locandiera: le personnage de Mirandolina est une femme qui veut être indépendante, pas une servante. A priori, je ne la classe pas dans les "valets". Mais j'ai peut-être tort.
Je crois que les extraits du parcours vont dépendre de ce que l'on veut mettre en lumière dans l’œuvre. Si l'on veut insister sur la folle journée, alors Goldoni peut être intéressant en LC pour travailler sur le rythme de la pièce; ou peut-être en EL en lien avec Suzanne. Finalement, pourquoi pas la Locandiera!

Tivinou a écrit:Au sens littéral Ruy Blas, comme Claire et Solange, jouent la comédie.
Dans la Locandiera: le personnage de Mirandolina est une femme qui veut être indépendante, pas une servante. A priori, je ne la classe pas dans les "valets". Mais j'ai peut-être tort.
Je crois que les extraits du parcours vont dépendre de ce que l'on veut mettre en lumière dans l’œuvre. Si l'on veut insister sur la folle journée, alors Goldoni peut être intéressant en LC pour travailler sur le rythme de la pièce; ou peut-être en EL en lien avec Suzanne. Finalement, pourquoi pas la Locandiera!

En ce sens, on peut y caser Le jeu de l'amour et du hasard.

ysabel a écrit:

Tivinou a écrit:Au sens littéral Ruy Blas, comme Claire et Solange, jouent la comédie.
Dans la Locandiera: le personnage de Mirandolina est une femme qui veut être indépendante, pas une servante. A priori, je ne la classe pas dans les "valets". Mais j'ai peut-être tort.
Je crois que les extraits du parcours vont dépendre de ce que l'on veut mettre en lumière dans l’œuvre. Si l'on veut insister sur la folle journée, alors Goldoni peut être intéressant en LC pour travailler sur le rythme de la pièce; ou peut-être en EL en lien avec Suzanne. Finalement, pourquoi pas la Locandiera!

En ce sens, on peut y caser Le jeu de l'amour et du hasard.

Tout à fait. On pourrait même travailler les scènes où les maîtres essaient vainement de jouer les serviteurs... Mais j'ai un faible pour la scène VI de l'Ile des esclaves.

Garance a écrit:Il faut aller vers la littérature francophone

Pour les explications linéaires, ça ne m'a pas surpris qu'on nous demande de rester dans la littérature française, mais pour les lectures cursives, ça m' a surpris. Cette année par exemple je donne "Des fleurs pour Algernon" en cursive, je ne pourrai plus l'an prochain

Mirandoline est la propriétaire de l'auberge qu'elle a héritée de son père.

Delia a écrit:Mirandoline est la propriétaire de l'auberge qu'elle a héritée de son père.

C'est ce qui est intéressant dans la première scène du Mariage, qui me semble incontournable, où Figaro tout heureux mesure la taille de sa chambre. On le croit propriétaire, puis on apprend qu'on est chez le comte, précisément entre les appartements du comte et ceux de la comtesse. Et ce vieux lit au milieu de la chambre, tout décrépi qu'il est, en prend aussi un sacré coup quand on apprend l'usage auquel il est destiné.
Ça bouleverse en même temps le genre qu'est la comédie. Je verrais bien un fil directeur comme celui-ci pour le parcours : le rapport entre la relation maître / valet et le genre de la comédie. C'est intéressant à étudier pour Molière, pour Marivaux, pour Beaumarchais, sans doute pour d'autres.

Chez Beckett, il y a aussi la relation Hamm / Clov.

Je ne sais pas encore ce que ça vaut mais il y a la mise en scène de Rémy Barché ici : https://vimeo.com/128305266

Merci Cannelle pour ce partage! Bien que la pièce soit très célèbre, je dispose de peu de mises en scène. Je regarderai celle-ci dès que j'aurai un petit moment.

The Paper a écrit:Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

Mais ne peut-on pas parler de "comédie" dans le sens où le personnage de Ruy Blas joue un rôle, poussé par Salluste, dans lequel il s'enlise... ?

Alliance a écrit:

The Paper a écrit:Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

Mais ne peut-on pas parler de "comédie" dans le sens où le personnage de Ruy Blas joue un rôle, poussé par Salluste, dans lequel il s'enlise... ?

Pas sûr que les sujets de dissertation joueront comme ça sur les mots.

The Paper a écrit:

Alliance a écrit:

The Paper a écrit:Le parcours étant "La comédie de valet", je ne pense pas utiliser Ruy Blas dans les EL car même si le drame romantique mêle comédie et tragédie, les passages avec Ruy Blas ne sont pas comiques.

Mais ne peut-on pas parler de "comédie" dans le sens où le personnage de Ruy Blas joue un rôle, poussé par Salluste, dans lequel il s'enlise... ?

Pas sûr que les sujets de dissertation joueront comme ça sur les mots.

Non, mais comme on parlait de "caser" Ruy Blas, je cherchais une logique...