Maths : l'APMEP au Ministère pour les nouveaux programmes de Terminale

A lire absolument... surtout les réponses du Ministère qui sont encore plus effroyables que prévues:

https://www.apmep.fr/Compte-rendu-de-notre-audition-par

Ah mais puisqu'on vous dit que le baccalauréat reste un diplôme national et que la formation ne va pas devenir locale et inégalitaire ! L'ensemble est édifiant (yc la conclusion Bisounours de l'APMEP).

Réponse  : Il faut arrêter de dire qu’il n’y a pas de maths dans le tronc commun et un enseignement de maths spécifique dans le tronc commun n’est pas prévu.

Nous retirons de cette entrevue un sentiment de mutuelle écoute, cordiale. Tout ce que nous avons relevé a été noté.

J'espère qu'un autre enseignement de mathématiques comme suggéré verra le jour, mais quid de l'organisation dans l'établissement...

L'impression que ça laisse, c'est que le ministère veut une réforme pour les économies mais refuse de l'assumer politiquement.

- le grand oral: sera préparé sur les deux ans... mais surtout, pas question de prévoir des heures pour cela, on fait des économies, mais on ne le dit pas ouvertement ça ne passerait pas.
- les spés: doivent servir dans parcoursup donc être évaluées après le premier semestre, mais doivent être enseignées jusqu'à juin sinon les programmes seront trop light ça ne passerait pas.
- les épreuves: doivent passer en CC mais rester avec une banque de sujet parce qu'on ne peut pas supprimer le bac national ça ne passerait pas.
- les maths: doivent disparaître sauf en sciences pour ne plus être utilisés par la sélection, mais on ne peut pas le dire ça ne passerait pas.

Bref: le ministère sort les rames dès qu'une question concrète est posée parce que la réforme n'a pas été conçue dans l'optique d'être applicable mais dans celle des économies. Les modalités d'applications sont décidées au fur et à mesure que les questions apparaissent.

TFS a écrit:A lire absolument... surtout les réponses du Ministère qui sont encore plus effroyables que prévues:

https://www.apmep.fr/Compte-rendu-de-notre-audition-par

Réponse : Il faut arrêter de dire qu’il n’y a pas de maths dans le tronc commun et un enseignement de maths spécifique dans le tronc commun n’est pas prévu.

Car il vaut mieux rire que pleurer.

Résumé pour les pressés : on vous écoute, mais on n'en a rien à foutre …
Quant à l'APMEP, avec des défenseurs d'une telle pugnacité, on n'est pas sortis de l'auberge.

Ils sont d'un mou ! Comment se fait-il qu'ils n'aient pas rebondi sur des âneries comme celle que j'ai relevée ? On n'est pas sortis des ronces...

Cela fait bien longtemps que l'APMEP ne défend plus les maths à l'image d'un certain Villani censé proposer des mesures pour endiguer la chute catastrophique du niveau mathématique des élèves français.

RogerMartin a écrit:

TFS a écrit:A lire absolument... surtout les réponses du Ministère qui sont encore plus effroyables que prévues:

https://www.apmep.fr/Compte-rendu-de-notre-audition-par

Réponse : Il faut arrêter de dire qu’il n’y a pas de maths dans le tronc commun et un enseignement de maths spécifique dans le tronc commun n’est pas prévu.

Car il vaut mieux rire que pleurer.

Il y en a autant que de la banane dans les yaourts à la banane.

RogerMartin a écrit:Ils sont d'un mou ! Comment se fait-il qu'ils n'aient pas rebondi sur des âneries comme celle que j'ai relevée ? On n'est pas sortis des ronces...

Tu comprends l'expression "tuer un âne à coups de figues".

Alegato. a écrit:Cela fait bien longtemps que l'APMEP ne défend plus les maths à l'image d'un certain Villani censé proposer des mesures pour endiguer la chute catastrophique du niveau mathématique des élèves français.

Il y avait plutôt de bonnes choses dans le rapport Villani-Torossian (nécessité d'un cours structuré, de temps, importance du calcul). Le problème est que la réforme a saboté l'enseignement des maths et, surtout, ses missi dominici (ipéhères, formatateurs …) se sont gentiment assis sur le rapport (tout en s'en réclamant car l'honnêteté n'est pas leur caractéristique première) et continuent les mêmes stupidités qui leur sont précieuses (compétences, transversalité, le contenu n'est pas important, différenciation …).
Là où Villani est attaquable c'est sur ses mensonges éhontés concernant l'enseignement scientifique et la supposée place des mathématiques. Mais a-t-il seulement encore une activité mathématique ? C'est devenu un politique.

Relisons à tête reposée le compte rendu de l'APMEP

Sur combien de semaines effectives de cours faut-il compter en terminale sachant que les examens terminaux des deux enseignements de spécialité seront passés au retour des vacances de printemps, puis le grand oral et l’écrit de philosophie fin juin ?

Réponse (du Ministère) : Les enseignements sont pensés sur la totalité de l’année. Il n’y a pas de changement d’emploi du temps au troisième trimestre. La manière dont sera traité le contenu du programme peut être différente après Pâques, notamment pour mieux développer certaines compétences comme modéliser, chercher, développer l’oral…

Je peine à comprendre pourquoi l'APMEP parle d'examens au retour des vacances de printemps. Les dernières informations font état d'une organisation des épreuves de contrôle continu dans le courant du mois de Mars. La raison est simple : impossible de tenir le calendrier de Parcoursup si les épreuves sont passés fin avril ou début mai.

Sa réponse prouve que le Ministère choisit d'ignorer les conséquences naturelles de ce calendrier qui ampute d'un tiers le temps de préparation aux épreuves écrites : il est impossible de traiter le programme avant les épreuves écrites. S'il y avait des personnes sensées qui réfléchissaient à la question posée, il faudrait définir deux programmes : le programme des épreuves écrites et le programme de fin d'année.

Faute pour le Ministère de définir un programme pour le Bac et un programme de fin d'année, il est inévitable que les professeurs de Terminales massacreront le programme pour le terminer avant les vacances de février afin de se ménager une à deux semaine de révisions à la rentrée, et qu'ils consacreront le temps qui leur reste après les épreuves de Spécialité à préparer les élèves pour l'Oral du Bac.

Le Ministère est il à ce point incapable d'anticiper les conséquences prévisibles de la Réforme du Bac ?

BR a écrit:
Faute pour le Ministère de définir un programme pour le Bac et un programme de fin d'année, il est inévitable que les professeurs de Terminales massacreront le programme pour le terminer avant les vacances de février afin de se ménager une à deux semaine de révisions à la rentrée, et qu'ils consacreront le temps qui leur reste après les épreuves de Spécialité à préparer les élèves pour l'Oral du Bac.

Le Ministère est il à ce point incapable d'anticiper les conséquences prévisibles de la Réforme du Bac ?

La "solution" qui devrait être apportée est la suivante (je ne sais plus si je l'ai lue ici ou sur un autre forum mais c'est une piste sérieuse) : indiquer, à chaque début début d'année, les chapitres sur lesquels l'épreuve portera. Il me semble avoir lu qu'il s'agirait d'un tirage au sort. Les autres chapitres devront donc être traités entre avril et juin (reste à la question du temps à dégager pour le grand oral puisqu'on devra quand même boucler le programme).

Oui... Et si les chapitres à traiter en fin d’année sont ceux qui sont en fait à traiter en début d’année dans une progression logique on fait comment? 😂Ça n’a ni queue ni tête une fois de plus.

Encore une fois, je ne pense pas un instant que la majorité des profs pourront cravacher pour finir en février (c'est-à-dire en un peu moins des 2/3 de l'année) un programme aussi lourd. Si certains peuvent le faire tant mieux, moi j'en suis parfaitement incapable et je pense que ça ne sera pas possible dans la grande majorité des établissements, sauf à déclencher la révolte des élèves et des parents paniqués.

Et quand bien même ce serait possible ? On passe le tiers de l'année restant à préparer le grand oral six heures par semaine ?

Il y aura bien un double programme, celui de l'année et la partie réellement exigible pour l'épreuve, du moins après la phase de mise en place de réforme et de flottement. Soit explicitement sous forme de circulaires ou d'instructions des IPR aux profs, soit implicitement après publication de la banque de sujet. Par contre, je ne serais pas surpris que la banque contienne des sujets de difficultés très hétérogènes, entre ceux pensés pour les quelques lycées ou on fera effectivement le travail de l'année en deux trimestres avant de préparer le supérieur, et ceux où on s'en tiendra à une interprétation beaucoup plus restreintes des programmes.

Par contre, cette idée d'un tirage au sort des thèmes ne tombant pas à l'exam me laisse très perplexe. (Une référence ?) En maths, on s'affranchit quand même difficilement d'une progression logique.

J'ai loupé un truc ? Pour les deux épreuves finales de spécialité de Tale : ce sont aussi des sujets piochés localement dans des banques de sujet ? Je croyais que, pour les épreuves de Tale de spécialités, les sujets étaient nationaux comme actuellement.

chmarmottine a écrit:J'ai loupé un truc ? Pour les deux épreuves finales de spécialité de Tale : ce sont aussi des sujets piochés localement dans des banques de sujet ? Je croyais que, pour les épreuves de Tale de spécialités, les sujets étaient nationaux comme actuellement.

Ah, j'ai peut-être mal compris ce point.

chmarmottine a écrit:J'ai loupé un truc ? Pour les deux épreuves finales de spécialité de Tale : ce sont aussi des sujets piochés localement dans des banques de sujet ? Je croyais que, pour les épreuves de Tale de spécialités, les sujets étaient nationaux comme actuellement.

C'est effectivement cela (sinon la question du programme non terminé serait moins problématique, il suffirait de choisir dans ce que l'on a fait).
La banque de sujets ne concerne que ceux qui arrêtent la spé en Première et les autres épreuves de contrôle continu.

L'épreuve finale de spécialité sera une épreuve nationale qui ne sera pas tirée d'une banque de sujet. Donc, à moins de définir clairement un programme exigible à cette épreuve et un programme pour le reste de l'année, il faudra avoir bouclé le programme officiel avant les épreuves.

Je suis d'accord avec Prezbo sur le fait que c'est impossible. Faute de précisions du Ministère, un programme officieux se mettra rapidement en place et je pressens que de nombreux collègues ne traiteront que ce programme officieux et passeront l'essentiel de la fin de l'année à préparer le grand oral.

Le grand oral!

En fait ce qu'il faut c'est avoir un groupe qui fait maths expertes, comme ça on fait le programme de la spé au début sur 9 heures/semaine puis on fait le programme de maths expertes.

BR a écrit:L'épreuve finale de spécialité sera une épreuve nationale qui ne sera pas tirée d'une banque de sujet. Donc, à moins de définir clairement un programme exigible à cette épreuve et un programme pour le reste de l'année, il faudra avoir bouclé le programme officiel avant les épreuves.

Je suis d'accord avec Prezbo sur le fait que c'est impossible. Faute de précisions du Ministère, un programme officieux se mettra rapidement en place et je pressens que de nombreux collègues ne traiteront que ce programme officieux et passeront l'essentiel de la fin de l'année à préparer le grand oral.

C'est bien ce qu'il me semblait ...
Les IPR de Toulouse, pour cette histoire d'épreuve en plrin milieu d'année, se défaussent en osant affirmer qu'il suffira de bien spiraler car comme ça, toutes les notilns auront été un peu abordées ... et on finira la spirale après les épreuves ....
Et à la remarque "ils vont être super motivés pour finir le programme alors qu'il n'y aura plus d'enjeu" ... ils répondent "mais si, y a le grand oral et de toute façon, s'ils ont choisi maths, c'est qu'ils aiment ça et donc ils bosseront jusqu'au bout"...

chmarmottine a écrit:Les IPR de Toulouse, pour cette histoire d'épreuve en plrin milieu d'année, se défaussent en osant affirmer qu'il suffira de bien spiraler car comme ça, toutes les notilns auront été un peu abordées ... et on finira la spirale après les épreuves ....

Quand j'ai lu que Prezbo avait écrit qu'en maths, on s'affranchit quand même difficilement d'une progression logique, j'ai failli écrire une réponse ironique à base de progression spiralée, mais j'avais un petit creux et j'ai fait une pause pour grignoter ; une fois de retour devant mon ordinateur, je dois constater que tes IPR ont un sens de l'humour encore plus sarcastique que moi...

On commence par spiraler et ça finit par partir en vrille.

Anaxagore a écrit:On commence par spiraler et ça finit par partir en vrille.

Voici le nouveau référentiel dont l'usage intensif est indispensable pour concevoir nos futures progressions :

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