Revalorisation salaires enseignants ???

Je suis syndiquée depuis le tout début de ma "carrière" ( stagiaire en 2003 j'ai été de toutes les grèves contre la réforme Fillon, année où la CFDT s'est définitivement rangée du côté de la gamelle et où pour moi le syndicalisme revendicatif est mort au profit du si "efficace" syndicalisme réformiste), depuis novembre 2019, je n'ai pas touché un salaire complet en raison de mes nombreux jours de grève contre la réforme des retraites sauce Macron! J'ai été la première ( et la seule à diffuser les infos concernant la funeste réforme du LP dans mon bahut et m'insurger contre durant la grande messe des inspecteurs venus nous faire avaler la pilule!). Mais c'est vrai les syndicats ne peuvent pas tout ( mais j'apprécierai quand même qu'ils ouvrent leurs bouches comme le fait Yves Lefebvre pour les policiers). Il n'y a que par le rapport de force que nous obtiendrons des avancées mais la majorité ( ce que je constate autour de moi, je ne veux pas généraliser) ont complétement intégré le discours à la fois infantilisant et culpabilisant de notre chère institution.

Clecle78 a écrit:Ceux qui critiquent vertement l'inaction des syndicats sont souvent des non syndiqués. Ça ne m'empêche pas de les critiquer aussi mais  au moins j'essaie d'agir à ma mesure. Quand je vois le nombre de posts sur les fils de mutations s'étonnant que les syndicats n'aient plus accès au mouvement cela laisse songeur sur le degré d'information de certains !

Pas mieux, syndiquée (du privé c’est dire le degré d’abnégation ) depuis le début de ma carrière et avec des responsabilités et une décharge (bien inférieure au temps passé  mais ça fait partie du contrat, j’estime que se mettre au service des autres, personnels salariés et enseignants demande aussi un effort, normal), je ne peux que constater que malgré les immenses efforts de communication, écoute, diplomatie , la plupart des gens se dégonflent si ils doivent « sortir du bois » et faire valoir leur droit légitime. « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif » aurait dit ma grand-mère. Je dirais plutôt qu’on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux. Et du coup, je passe une très grande partie de mon temps syndical à faire de l’écoute psy, on me déverse tout et n’importe quoi, j’essaie de ne pas juger, de donner des conseils de bon sens et compréhensibles s’il s’agit de références juridiques. Je visite beaucoup les établissements pour sentir l’ambiance et comprendre leur fonctionnement. Et je constate, comme vous, que les paroles (grève, c’est insupportable, je ne le ferai pas ça, jamais ! ...) non seulement ne sont JAMAIS suivies d'effet, mais que les gens continuent à d’adhérer que dans deux cas : mutation ou retraite proche  (notre service protection sociale fait des évaluations de retraite top, avec souvent récupération de petits bouts de carrière oubliés, j’ai vu des montants augmentés de 100 ou 150€ mensuels par rapport à l’évaluation  sécu + complémentaire). Je suis toujours étonnée de recevoir les quelques rares adhésions de retraités fidèles !

La notion de droit est très largement évacuée dans l’enseignement privé, avec l’espoir que les personnels ne sauront pas où s’adresser et le « black-listing » des syndiqués revendiquant leur appartenance. Deux cas de mut litigieux dans mon académie, deux syndiqués qui ont trop ouvert leur gueule. Pas assez ouvertement de la discrimination syndicale pour donner lieu à des poursuites, plus subtil.

Blanquer qui a dit il y a quelques semaines que l’enveloppe de 500 millions était maintenue pour 2021, c’est pour moi incompréhensible.
Je vais être échelon 3, je vais donc gagner plus en 2021 que quelqu’un qui est échelon 6.
Mais imaginons le mec qui est échelon 5 et qui a la revalo. Il passe échelon 6 dans l’année et il perd donc en rémunération ? Si l’enveloppe des 500 millions est bien présente en 2021, l’Etat sera bien obligé de réitéré cette enveloppe chaque année pour revaloriser les échelons suivants. Et ne soyons pas dupes, avec la crise actuelle l’Etat n’a pas autant d’argent à mettre pour nous (déjà qu’avant...).

J’en arrive à la conclusion que la revalo pour les jeunes en 2021 on peut s’asseoir dessus. Ça engagerait l’Etat sur un trop gros montant... et une trop grosse discrimination pour les collègues qui ont perdu un énorme pouvoir d’achat depuis 30 ans.

A moins que la réforme des retraites sois maintenue..

pseudo-intello a écrit:... raison de plus pour faire passer coûte que coûte toutes les lubies dans son établissement, malgré les protestations vigoureuses des enseignants. Faitr partie des happy fews et remporter 6000 euros par an, c'est tentant.

Pour le peu que j'en ai suivi, les variations de la prime annuelle (IF2R qui est actuellement tous les trois ans) seraient liées à la catégorie d'établissement, à l'instar de la prime mensuelle. Rien à voir avec le fait de "faire passer coûte que coûte toutes les lubies" qui sont de toute façon décidées ailleurs.

Yazilikaya a écrit:"Nos" syndicats t'attendent pour remédier à tout ça. Combien de syndiqués chez les policiers,  combien chez les enseignants?

Un peu plus de la moitié des chefs d'établissement sont syndiqués... Mais on ne peut pas dire que nos syndicats soient agressifs ni menaçants.

Cath a écrit:Bon en tout cas il y a que ça semble intéresser personne car c'est la deuxième fois que je relance l'idée et à part toi, personne ne réagit.

...et "en même temp ", les gens sentent qu'il y a quelque chose d'"impossible"...Un peu comme si des forces "mystérieuses" faisaient en sorte que, malgres un effort honorable de la nation pour financer l'education, quelque chose faisait que les salaires des profs etaient voués à baisser...
https://b.marfeel.com/amp/www.contrepoints.org/2020/01/06/361702-salaire-des-enseignants-ces-chiffres-favorables-que-les-profs-ne-citent-jamais
...Humm...Je me souvient de C.Allegre et de son "dégressage du mamouth"...Et je me revois moi, jeune prof, boire les paroles du délégué SNES qui expliquait qu'il s'agissait de virer les profs...et le fait est qu'ils nous ont bien fait manifester pour ne pas "dégresser le mamouth", mais seuls, dans les cortèges il n'y avait que des profs...on ne peut pas faire marcher les gens éternellement...un jour ils ne bougent plus.

[Modéré]
Déjà, rien que ça :

les contribuables obligés de financer un corps d’un million de fonctionnaires d’une amabilité souvent douteuse et d’une appétence limitée pour l’intérêt général

en dirait plus long sur lui que sur les puces de mon chien, si j'avais l'idée saugrenue d'avoir un chien.

Pour le reste, blablabla, autonomie des établissements, blablabla, méchants syndicats archaïques, blablabla, Verhaeghe rends le pognon.

Si après le dénigrement post-déconfinement des enseignants, tout ce qu'on trouve à faire est de relire les insanités sorties de la tête de ce monsieur au mois de janvier, on est vraiment maso. Suivant.

On va surtout "revaloriser" notre temps de travail.

Hocam a écrit:Si après le dénigrement post-déconfinement des enseignants, tout ce qu'on trouve à faire est de relire les insanités sorties de la tête de ce monsieur au mois de janvier, on est vraiment maso. Suivant.

Suivant ? Ca risque d'être un peu pareil, non ?
Je dirais donc Rideau !

Oui oui, bien sûr, je m'égare...Alors continuons a comparer nos salaires a ceux des autres profs européens et a ceux des autres fonctionnaires francais et pleurons ensembles...Mais ne donnons pas l'impression au francais moyens que nous pensons qu'il ne donnent pas assez pour l'éducation...parceque la, c'est ce qui se passe. Et notre "cote d'amour" en souffre beaucoup. Si ca rend service a quelqh'un ce n'est certainement pas a nous...

Hier sur LCI (fin d'après-midi) un des invités a tranquillement dit (sans être contredit) que les professeurs faisaient partie des soutiens à la réforme des retraites car on leur avait promis 500 M de revalorisation.
Voilà, une bonne com' de plus.

Jacq a écrit:On va surtout "revaloriser" notre temps de travail.

+10 000! c'est le cas : 18h+ 2h supp obligatoire + forte probabilité d'être PP : ça fait 21h! + les trous dans l'edt = au moins 25h dans l'établissement...

Bouboule a écrit:Hier sur LCI (fin d'après-midi) un des invités a tranquillement dit (sans être contredit) que les professeurs faisaient partie des soutiens à la réforme des retraites car on leur avait promis 500 M de revalorisation.
Voilà, une bonne com' de plus.

Je l'ai également entendu : tout simplement incroyable !

yseult a écrit:

Jacq a écrit:On va surtout "revaloriser" notre temps de travail.

+10 000! c'est le cas : 18h+ 2h supp obligatoire + forte probabilité d'être PP : ça fait 21h! + les trous dans l'edt = au moins 25h dans l'établissement...

On est laaarge. Il reste encore 10h pour être aux 35 heures. Qui devrait être le temps normal pour pas mal de gens (il me semble avoir lu des propositions de ce type dans des documents cour des comptes, institut Montaigne...). Si ça passait en référendum, on serait probablement un peu mal. Parce que 35h avec son bureau perso avec ordi fonctionnel, et retour chez soi sans travail, on est d’accord que ça reste une utopie. Même si ça conviendrait à certains.

EdithW a écrit:

yseult a écrit:

Jacq a écrit:On va surtout "revaloriser" notre temps de travail.

+10 000! c'est le cas : 18h+ 2h supp obligatoire + forte probabilité d'être PP : ça fait 21h! + les trous dans l'edt = au moins 25h dans l'établissement...

On est laaarge. Il reste encore 10h pour être aux 35 heures. Qui devrait être le temps normal pour pas mal de gens (il me semble avoir lu des propositions de ce type dans des documents cour des comptes, institut Montaigne...). Si ça passait en référendum, on serait probablement un peu mal. Parce que 35h avec son bureau perso avec ordi fonctionnel, et retour chez soi sans travail, on est d’accord que ça reste une utopie. Même si ça conviendrait à certains.

Oui. Comme vous dites : ordi fonctionnel qui n'est pas utilisé par des élèves ( pas de touches de clavier inversees ou manquantes, pas d'ecran avec un trait de blanco au milieux parceque c'est "drole" de corriger au blanco sur un ecran...ets...), un bureau ou on peu laisser des copies et une calculatrice en sachant qu'on va les retrouver...A ces conditions je signe, et je veux bien faire de l'administratif en juillet pour avoir les mêmes vacances que les autres fonctionnaires...Et le même salaire, bien sûr...c'est pourquoi ca n'arrivera pas...les particulariteés du metier de prof, le travail caché et les dépenses prises en charge par les profs eux-mêmes pour bosser font que la situation est idéale du point de vue communication. Et la com' , comme on le sait, c'est me nerf de la guerre...

35h dans l'établissement mais réunion parents-profs et conseil de classe toujours le soir (car les parents travaillent la journée!). Même là, on ne serait pas gagnant.

eleonore69 a écrit:

Bouboule a écrit:Hier sur LCI (fin d'après-midi) un des invités a tranquillement dit (sans être contredit) que les professeurs faisaient partie des soutiens à la réforme des retraites car on leur avait promis 500 M de revalorisation.
Voilà, une bonne com' de plus.

Je l'ai également entendu : tout simplement incroyable !

Mais l'ancien président du MEDEF a déclaré qu'il y avait un consensus concernant la réforme des retraites... Ah bon ? Je n'étais pas au courant.

yseult a écrit:35h dans l'établissement mais réunion parents-profs et conseil de classe toujours le soir (car les parents travaillent la journée!). Même là, on ne serait pas gagnant.

Mais non, 35h annualisées, donc TOUTES les réunions, les sorties, etc. planifiées à l'avance. Un peu comme dans l'agricole en fait. je ne dis pas que c'est la panacée ni une solution, mais je connais pas mal de collègues qui apprécieraient de rentrer chez eux sans rien à faire, quitte à être tous les jours 9h-18h au travail. Utopie totale. Ce qui nous pend au nez c'est une sorte d'annualisation et du temps en plus sur place pour des tas de choses type rencontre des parents, suivi orientation, toussa, SANS un espace dédié, donc retour à la case départ, où certains ont la chance d'avoir leur salle et peuvent y travailler ou y recevoir un parent et d'autres errent désespérément entre une salle censée être vide mais où un collègue squatte avec un groupe et la salle des profs surchargée où on ne peut pas travailler souvent en raison du manque de place et/ou du bruit. Dans mon collège, avec un internat inoccupé, on pourrait largement faire deux bureaux par prof, mais comme la plupart passent en coup de vent, entre deux, trois ou quatre établissements (arts pla), ça ne servirait à rien.

Dans l'agricole, les cours non faits du fait de jours fériés sont déduits (si je ne me trompe pas, merci de me corriger si un prof de l'agri passe par là... j'avais vu passer un cas d'établissement où le CE essayait même d'intégrer le 1er mai, dans mon syndicat du privé, il y a quelques années), de même que les stages, sorties (auxquelles on ne participe pas), etc. Les réunions sont planifiées et intégrées mais on y perd en fin de compte (jours fériés...). Et personne ne dit "j'arrête les cours là, j'ai atteint mon quota" quand on a rajouté des réunions ou formations. alors que c'est possible sur le papier (si le planning annuel n'a pas été bien fait).

Bonjour à tous,

Je n'ai pas trouvé la page de présentation des nouveaux... Alors voilà, hector, 25 ans, je débute... et je ne pense pas rester longtemps

Pour les salaires, je pense que le problème (qui n'est jamais évoqué) est que nous avons trop d'administratifs (comme les soignants) : Gescod, inspection régionale, départementale, DRH... Rien que le système de mut permet de mesurer l'ampleur de l'usine à gaz. Alors ma proposition est simple : simplification des procédures, 200 000 administratifs de moins (pas ceux des lycées) et salaires desdits reportés sur les enseignants.

hectorpader@gmail.com a écrit:Bonjour à tous,

Je n'ai pas trouvé la page de présentation des nouveaux... Alors voilà, hector, 25 ans, je débute... et je ne pense pas rester longtemps

Pour les salaires, je pense que le problème (qui n'est jamais évoqué) est que nous avons trop d'administratifs (comme les soignants) : Gescod, inspection régionale, départementale, DRH... Rien que le système de mut permet de mesurer l'ampleur de l'usine à gaz. Alors ma proposition est simple : simplification des procédures, 200 000 administratifs de moins (pas ceux des lycées) et salaires desdits reportés sur les enseignants.

Et bien bonjour hectorpader, une bien belle entrée dite "a la parisienne" , direct sur la voie de gauche depuis la naissance de la bande d'accélération...moi j'aime bien, mais il va peut etre y avoir quelques coups de klaxon...

Les coûts de fonctionnement sont en effet plus élevés en France qu'en Allemagne mais c'est principalement dû à la multitude des établissements.
S'il fallait réduire le nombre d'administratifs et les coûts de fonctionnement, la seule solution serait de fusionner massivement les établissements scolaires pour ne garder que de grosses structures : pas sûr que ce soit une bonne solution.

VicomteDeValmont a écrit:Les coûts de fonctionnement sont en effet plus élevés en France qu'en Allemagne mais c'est principalement dû à la multitude des établissements.
S'il fallait réduire le nombre d'administratifs et les coûts de fonctionnement, la seule solution serait de fusionner massivement les établissements scolaires pour ne garder que de grosses structures : pas sûr que ce soit une bonne solution.

Ah bon? Alors les eleves allemands n'habitant pas une grande ville font des 10aines ou des 100aines de km le matin ? Je ne savais pas...ils ont donc mis tous leurs moyens sur les lits de rea? Non parce que ca, on a appris dans la douleur qu'ils en avaient beaucoup plus, avec des frais de sante moindre...ca pose des questions quand même...Par contre une chose est certaine: ils n'ont pas de service de restauration dans les lycees avec des personels dédiés et des repas subventionnés sur leur budjet éducation...ce n'est qu'un exemple....

Non mais redescendez avec votre vieux topic là. La revalorisation est désormais morte et enterrée.

Je serais déjà surpris que les soignants soient réellement revalorisés.

Pourquoi feraient-ils quoi que ce soit ? Un petit remaniement pour faire parler pendant deux ans et hula hup barbatruc, tout le monde vote contre le fascisme en 2022. Affaire classée, bonne soirée.

Et encore, ils n'ont que 6 mois à faire parler. Passé la St Sylvestre, on commence les ragots "ira, n'ira pas", et en septembre 2021 on attaque la campagne électorale.

Albert Jarl a écrit:
Pourquoi feraient-ils quoi que ce soit ? Un petit remaniement pour faire parler pendant deux ans et hula hup barbatruc, tout le monde vote contre le fascisme en 2022. Affaire classée, bonne soirée.

C'est le plan en haut lieu, mais je ne suis pas sûr que ça se passe si simplement que ça.