- celitianSage
Cela doit dépendre des enfants, certains sont sensibles à l'art et d'autres s'en fichent, comme mon grand qui accepte de visiter, c'est déjà un exploit pour un ado, mais sans plus.
- mel93Grand sage
À propos des gosses, c'est le mien, du haut de ses 2 ans, qui m'a fait apprécier pour la première fois une expo Picasso.
- celitianSage
Peut-être parce qu'ils sont moins sensibles au côté "c'est bien dessiné, c'est ressemblant", eux ils regardent peut-être plus les formes, les couleurs.
- CeladonDemi-dieu
J'ai retrouvé un article très intéressant qui décrit les mécanismes par lesquels l'art est devenu "étatique" en France :
https://www.contrepoints.org/2018/05/08/315804-en-france-letat-declare-ce-qui-est-de-lart-ou-ne-lest-pas
https://www.contrepoints.org/2018/05/08/315804-en-france-letat-declare-ce-qui-est-de-lart-ou-ne-lest-pas
C’est le motif de cette démission : Rémy Aron a tenté de faire reconnaître par l’État la diversité de la création en France, sans succès. Depuis les années 1980, le ministère de la Culture ne tient compte que du seul courant conceptuel – seul « contemporain » à ses yeux. La bureaucratie culturelle a alors rompu avec ce qui a été le fondement de l’identité artistique parisienne : la présence simultanée de tous les courants artistiques d’Europe et du monde2, de l’académisme aux avant-gardes les plus diverses, de toutes les singularités.
- KimberliteExpert
Personnellement, ce n'est pas les œuvres qui me posent problème (j'ai des appréciations très variées selon les productions) mais bien la façon dont l'argent public est utilisé, la façon dont il sert à nourrir non les artistes mais les spéculateurs...
Pourquoi certaines œuvres patrimoniales sont-elles détruites ou abandonnées à leur sort (j'ai aussi pensé aux anciennes halles, et à pas mal de bâtiments d'époque art nouveau qui ont été détruites...) alors qu'on peut passez une quantité d'argent folle à orner les ronds-points d’œuvres que j'ai personnellement du mal à classer sous le terme d'art (et pour lesquelles il y a souvent des arrangements locaux, très politiques...)?
Le problème n'est pas tant de définir ce qu'est l'art, mais de respecter le citoyen et ce que l'on fait de l'argent de ses impôts.
En terme d'architecture, j'ai été assez échaudée par l'histoire d'un bâtiment de fac conçu par un soit-disant grand architecte et qui a cumulé des défauts d'une façon assez inconcevable (isolation, problème de vitres qui coupent des doigts, rampe en bois exotique glissante par temps de pluie, porte trop lourdes, pénibles à bouger et qui sortent de leurs gonds, escaliers métalliques raides, cause d'accidents, couloirs trop sombres, bâtiment qui se fissure d'un bout à l'autre en moins d'un an, WC où la porte s'ouvre en entrant et bute contre la cuvette, ce qui oblige à se glisser dans la petite ouverture restante entre porte et cuvette...). Non seulement ce bâtiment noir a une esthétique discutable (même si son concepteur le qualifiait de "sandwich de béton et de verre, parfaitement intégré dans l'espace arboré..."), mais il a été conçu en dépit du bon sens et en se contrefichant de ses utilisateurs.
Que des artistes fassent des œuvres qui plaisent à certains et non à d'autres, OK, finalement, c'est leur problème. Si certains trouvent du charme à un monochrome (étant sensible à certaines couleurs, je peux comprendre), voire à un tableau peint avec la queue d'un âne (les formes abstraites ou de la nature peuvent être belles...), tant mieux. S'il y a des charlatans pour vendre tout et n'importe quoi avec du blabla, bof, tant pis. Mais que les pouvoirs publics utilisent n'importe comment l'argent des impôts pour des productions coûtant des sommes faramineuses, mal conçues, dangereuses ou mettant en péril d'autres œuvres ou la nature (bibliothèque François Miterrand: bois exotique, oiseaux qui se flinguent dans les verrières... bâtiments posant des problèmes pour la conservation de manuscrits, ou fragilisant des bâtiments ancien à côté, etc...), là, je pense qu'il y a quand même des choses à redire.
K
PS: en architecture comme pour le reste, on se fout de notre gueule, avec de jolis discours en décalage avec la réalité. Par exemple mon architecte célèbre (vraiment un grand ponte) : "On retrouve sa griffe dans les qualités des détails et des matières, son goût du paradoxe et du secret, mais surtout dans son souci de toujours privilégier l’hospitalité et le bien-être". Mais qu'il vienne étudier dans son bâtiment, ce monsieur: des salles mal insonorisées, mal isolées, dont certaines dans une sorte de sous-sol déprimant, des couloirs tout noirs... effectivement, quelle hospitalité... j'enrage...
Pourquoi certaines œuvres patrimoniales sont-elles détruites ou abandonnées à leur sort (j'ai aussi pensé aux anciennes halles, et à pas mal de bâtiments d'époque art nouveau qui ont été détruites...) alors qu'on peut passez une quantité d'argent folle à orner les ronds-points d’œuvres que j'ai personnellement du mal à classer sous le terme d'art (et pour lesquelles il y a souvent des arrangements locaux, très politiques...)?
Le problème n'est pas tant de définir ce qu'est l'art, mais de respecter le citoyen et ce que l'on fait de l'argent de ses impôts.
En terme d'architecture, j'ai été assez échaudée par l'histoire d'un bâtiment de fac conçu par un soit-disant grand architecte et qui a cumulé des défauts d'une façon assez inconcevable (isolation, problème de vitres qui coupent des doigts, rampe en bois exotique glissante par temps de pluie, porte trop lourdes, pénibles à bouger et qui sortent de leurs gonds, escaliers métalliques raides, cause d'accidents, couloirs trop sombres, bâtiment qui se fissure d'un bout à l'autre en moins d'un an, WC où la porte s'ouvre en entrant et bute contre la cuvette, ce qui oblige à se glisser dans la petite ouverture restante entre porte et cuvette...). Non seulement ce bâtiment noir a une esthétique discutable (même si son concepteur le qualifiait de "sandwich de béton et de verre, parfaitement intégré dans l'espace arboré..."), mais il a été conçu en dépit du bon sens et en se contrefichant de ses utilisateurs.
Que des artistes fassent des œuvres qui plaisent à certains et non à d'autres, OK, finalement, c'est leur problème. Si certains trouvent du charme à un monochrome (étant sensible à certaines couleurs, je peux comprendre), voire à un tableau peint avec la queue d'un âne (les formes abstraites ou de la nature peuvent être belles...), tant mieux. S'il y a des charlatans pour vendre tout et n'importe quoi avec du blabla, bof, tant pis. Mais que les pouvoirs publics utilisent n'importe comment l'argent des impôts pour des productions coûtant des sommes faramineuses, mal conçues, dangereuses ou mettant en péril d'autres œuvres ou la nature (bibliothèque François Miterrand: bois exotique, oiseaux qui se flinguent dans les verrières... bâtiments posant des problèmes pour la conservation de manuscrits, ou fragilisant des bâtiments ancien à côté, etc...), là, je pense qu'il y a quand même des choses à redire.
K
PS: en architecture comme pour le reste, on se fout de notre gueule, avec de jolis discours en décalage avec la réalité. Par exemple mon architecte célèbre (vraiment un grand ponte) : "On retrouve sa griffe dans les qualités des détails et des matières, son goût du paradoxe et du secret, mais surtout dans son souci de toujours privilégier l’hospitalité et le bien-être". Mais qu'il vienne étudier dans son bâtiment, ce monsieur: des salles mal insonorisées, mal isolées, dont certaines dans une sorte de sous-sol déprimant, des couloirs tout noirs... effectivement, quelle hospitalité... j'enrage...
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- Spoiler:
- SacapusHabitué du forum
Je vous recommande ce livre :Kimberlite a écrit:
En terme d'architecture, j'ai été assez échaudée par l'histoire d'un bâtiment de fac conçu par un soit-disant grand architecte et qui a cumulé des défauts d'une façon assez inconcevable (isolation, problème de vitres qui coupent des doigts, rampe en bois exotique glissante par temps de pluie, porte trop lourdes, pénibles à bouger et qui sortent de leurs gonds, escaliers métalliques raides, cause d'accidents, couloirs trop sombres, bâtiment qui se fissure d'un bout à l'autre en moins d'un an, WC où la porte s'ouvre en entrant et bute contre la cuvette, ce qui oblige à se glisser dans la petite ouverture restante entre porte et cuvette...). Non seulement ce bâtiment noir a une esthétique discutable (même si son concepteur le qualifiait de "sandwich de béton et de verre, parfaitement intégré dans l'espace arboré..."), mais il a été conçu en dépit du bon sens et en se contrefichant de ses utilisateurs.
Que des artistes fassent des œuvres qui plaisent à certains et non à d'autres, OK, finalement, c'est leur problème. Si certains trouvent du charme à un monochrome (étant sensible à certaines couleurs, je peux comprendre), voire à un tableau peint avec la queue d'un âne (les formes abstraites ou de la nature peuvent être belles...), tant mieux. S'il y a des charlatans pour vendre tout et n'importe quoi avec du blabla, bof, tant pis. Mais que les pouvoirs publics utilisent n'importe comment l'argent des impôts pour des productions coûtant des sommes faramineuses, mal conçues, dangereuses ou mettant en péril d'autres œuvres ou la nature (bibliothèque François Miterrand: bois exotique, oiseaux qui se flinguent dans les verrières... bâtiments posant des problèmes pour la conservation de manuscrits, ou fragilisant des bâtiments ancien à côté, etc...), là, je pense qu'il y a quand même des choses à redire.
ISBN-13: 978-2020372121
- PseudoDemi-dieu
Kimberlite a écrit:
PS: en architecture comme pour le reste, on se fout de notre gueule, avec de jolis discours en décalage avec la réalité. Par exemple mon architecte célèbre (vraiment un grand ponte) : "On retrouve sa griffe dans les qualités des détails et des matières, son goût du paradoxe et du secret, mais surtout dans son souci de toujours privilégier l’hospitalité et le bien-être". Mais qu'il vienne étudier dans son bâtiment, ce monsieur: des salles mal insonorisées, mal isolées, dont certaines dans une sorte de sous-sol déprimant, des couloirs tout noirs... effectivement, quelle hospitalité... j'enrage...
Ca me rappelle l'architecte qui avait réhabilité l'IUFM (appellation de l'époque) et son CDI où j'officiais. Dans le sud, tout vitré. Tout le monde semblait très fier de ce truc, sauf que c'était infernal à vivre.
Le monsieur passe voir son oeuvre enfin livré aux usagers, certainement pour être félicité. Je lui explique le plan d'occupation des étagères. Dans certaines salles il y avait un seul mur logeable, ailleurs on avait galéré avec l'aménageur pour mettre des bouts d'étagères pour loger le fonds. Uu vrai défi. Donc, je montre le seul grand pan de mur où nous allons pouvoir mettre beaucoup d'étagère. J'ai vu l'architecte blêmir. Comment ça ? J'allais cacher son mur couleur "Gouda" ? Mais est-ce que je me rendais compte que toute la rénovation avait été conçue autour de ce mur traversant tout l'établissement. On retrouvait ainsi cette belle couleur au CDI, mais aussi dans le couloir, et puis d'autre salles. Le mur Gouda traversait de part en part le bâtiment, créant le lien, patati patata. Bref, mes étagères pour mettre les bouquins défigurait et même invalidait le sens de l'oeuvre. Mince alors...
Continuant la visite, j'évoque le problème de la température. Nous gouttions tous les deux, vers 14h00, derrière les verrières fin juin dans le sud de la France... Le type s'est révolté. Chaud ? Impossible ! Il a désigné la VMC : "vous voyez, j'ai tout prévu. Il ne peut pas faire trop chaud !"
Voilà, voilà...
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je ne voudrais pas trop m'avancer, connaissant mal les problèmes de l'architecture en France. Mais j'ai le sentiment qu'une part du malaise vient de ce que certains architectes ont complètement incorporé, peut-être par souci d'atteindre une dignité qu'on ne leur accorde pas facilement, le stéréotype de l'artiste contemporain, un certain ethos caricatural, et oublient que les bâtiments sont faits avant tout pour être utiles, et que ceux qui sont destinés à l'occuper peuvent avoir un besoin compréhensible de se l'approprier. On en vient ainsi à ces situations ridicules et trop souvent lamentables, où la signification symbolique du bâtiment le rend malcommode et contradictoire avec les désirs esthétiques de la population contrainte de le fréquenter (les grands architectes oublient aussi que leur nomadisme de riche est un privilège).
Le Collage Urbain de l'architecte Edouard François, à Champigny-sur-Marne, est de ce point de vue symptomatique. Le projet fut servir par un joli commentaire, il s'agissait de mettre en scène les différentes strates urbaines de la ville (plus que de loger des gens). L'artiste a eu une phrase absolument délicieuse : « On m’a demandé de faire du beau. Mais cela n’avait aucun sens de faire de la beauté à cet endroit. Elle aurait été comme abandonnée en plein carrefour ».
Je crois rejoindre à peu près Kimberlite dans sa définition du problème. Je me garderais bien de juger l'ensemble de l'art contemporain, qui n'est fait que d’œuvres et d'artistes singuliers. Je veux bien croire que beaucoup de ces œuvres sont nulles, mais c'est la loi du métier : Diderot disait déjà la nécessité d'avoir beaucoup de mauvais compositeurs pour avoir un Rameau. Ce qui me gêne, c'est plus le rôle du citoyen dans le choix des œuvres publiques, qui si je ne m'abuse est à peu près inexistant. On est loin de l'assemblée d'Athènes décidant de l'érection de statues sur l'agora. Le problème est accru par le fait que les gens au pouvoir partagent les valeurs modernes de l'art, ou plus souvent la caricature de ses valeurs, leur version déjà académique (la subversion pour la subversion, en gros, rupture de la rupture), ce qui conduit inévitablement à imposer aux gens des œuvres qu'ils n'acceptent pas forcément. Je ne pense pas que les problèmes de réception étaient aussi forts aux époques où les œuvres publiques même les plus originales restaient néanmoins liées à certaines traditions et ne choquaient pas tellement les habitudes. Ces dirigeants étant aussi très souvent liés aux élites économiques, on peut légitimement les soupçonner, plus que d'imposer leurs propres valeurs, pas si simples à définir, d'effacer en tout cas la mémoire populaire des lieux.
Le Collage Urbain de l'architecte Edouard François, à Champigny-sur-Marne, est de ce point de vue symptomatique. Le projet fut servir par un joli commentaire, il s'agissait de mettre en scène les différentes strates urbaines de la ville (plus que de loger des gens). L'artiste a eu une phrase absolument délicieuse : « On m’a demandé de faire du beau. Mais cela n’avait aucun sens de faire de la beauté à cet endroit. Elle aurait été comme abandonnée en plein carrefour ».
Je crois rejoindre à peu près Kimberlite dans sa définition du problème. Je me garderais bien de juger l'ensemble de l'art contemporain, qui n'est fait que d’œuvres et d'artistes singuliers. Je veux bien croire que beaucoup de ces œuvres sont nulles, mais c'est la loi du métier : Diderot disait déjà la nécessité d'avoir beaucoup de mauvais compositeurs pour avoir un Rameau. Ce qui me gêne, c'est plus le rôle du citoyen dans le choix des œuvres publiques, qui si je ne m'abuse est à peu près inexistant. On est loin de l'assemblée d'Athènes décidant de l'érection de statues sur l'agora. Le problème est accru par le fait que les gens au pouvoir partagent les valeurs modernes de l'art, ou plus souvent la caricature de ses valeurs, leur version déjà académique (la subversion pour la subversion, en gros, rupture de la rupture), ce qui conduit inévitablement à imposer aux gens des œuvres qu'ils n'acceptent pas forcément. Je ne pense pas que les problèmes de réception étaient aussi forts aux époques où les œuvres publiques même les plus originales restaient néanmoins liées à certaines traditions et ne choquaient pas tellement les habitudes. Ces dirigeants étant aussi très souvent liés aux élites économiques, on peut légitimement les soupçonner, plus que d'imposer leurs propres valeurs, pas si simples à définir, d'effacer en tout cas la mémoire populaire des lieux.
- KimberliteExpert
Pour avoir discuté avec un architecte (copain de la sœur d'un ami...), je sais bien que tout n'est pas à mettre sur le dos des architectes, et que dans la réalisation peuvent aussi arriver certains imprévus... mais quand même, quand on voit nombre de conceptions modernes, on réalise aussi à quel point certains architectes sont coupables.Sacapus a écrit:Je vous recommande ce livre :Kimberlite a écrit:
En terme d'architecture, j'ai été assez échaudée par l'histoire d'un bâtiment de fac conçu par un soit-disant grand architecte et qui a cumulé des défauts d'une façon assez inconcevable (isolation, problème de vitres qui coupent des doigts, rampe en bois exotique glissante par temps de pluie, porte trop lourdes, pénibles à bouger et qui sortent de leurs gonds, escaliers métalliques raides, cause d'accidents, couloirs trop sombres, bâtiment qui se fissure d'un bout à l'autre en moins d'un an, WC où la porte s'ouvre en entrant et bute contre la cuvette, ce qui oblige à se glisser dans la petite ouverture restante entre porte et cuvette...). Non seulement ce bâtiment noir a une esthétique discutable (même si son concepteur le qualifiait de "sandwich de béton et de verre, parfaitement intégré dans l'espace arboré..."), mais il a été conçu en dépit du bon sens et en se contrefichant de ses utilisateurs.
Que des artistes fassent des œuvres qui plaisent à certains et non à d'autres, OK, finalement, c'est leur problème. Si certains trouvent du charme à un monochrome (étant sensible à certaines couleurs, je peux comprendre), voire à un tableau peint avec la queue d'un âne (les formes abstraites ou de la nature peuvent être belles...), tant mieux. S'il y a des charlatans pour vendre tout et n'importe quoi avec du blabla, bof, tant pis. Mais que les pouvoirs publics utilisent n'importe comment l'argent des impôts pour des productions coûtant des sommes faramineuses, mal conçues, dangereuses ou mettant en péril d'autres œuvres ou la nature (bibliothèque François Miterrand: bois exotique, oiseaux qui se flinguent dans les verrières... bâtiments posant des problèmes pour la conservation de manuscrits, ou fragilisant des bâtiments ancien à côté, etc...), là, je pense qu'il y a quand même des choses à redire.
ISBN-13: 978-2020372121
Coupables de mauvaise conception (problèmes sonores, d'isolation ou température, problèmes de sécurité, non prise en compte du handicap...), coupable de choix discutables (usages de matières loin d'être écolo comme les bois exotiques, gaspillage de matières premières pour des trucs inutiles...).
Je connais assez bien, pour avoir travaillé dans un domaine où on répondait à des appels d'offre publics, les problèmes inhérents à ceux-ci (spécifications incomplètes, délais trop courts, budgets trop serrés...), et les responsabilités qui sont aussi celles des décideurs (copinages, non prise en compte des usagers...).
Ceci dit, j'ai du mal à concevoir comme de l'art beaucoup de production de personnes qui se disent architectes. On en est à un point où ils arrivent à concevoir des bâtiments bien plus moches et en plus dysfonctionnel que ce qui se produisait dans les années 70 (les bâtiments de mon ancienne fac qui dataient de ces années-là étaient au moins fonctionnels, et finalement, même s'ils étaient un peu comme des cubes ou parallélépipèdes, ils n'avaient pas de fuites, tenaient encore le coup, et étaient plutôt agréables. Pas super bien isolés, certes, mais c'était le problème de l'époque, et, finalement, les suivants ont réussi à faire pire, ce qui est un comble vu le prix des bâtiments et les matières à disposition. Mais c'était tellement plus fun de mettre des grilles en fer devant les étages du haut du bâtiment, des murs entièrement vitrés et du béton noir partout).
Si nos décideurs ET les architectes actuellement en exercice tenaient vraiment à œuvrer pour le bien public, je pense que les bâtiments publics auraient une toute autre allure (on ferait des formes simples, fonctionnelles, et après seulement on s'interrogerait sur ce qu'on peut modifier pour ajouter une touche esthétique).
K
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- Spoiler:
- BabaretteDoyen
Tu mets le doigt sur le véritable problème, Kimberlite. Que Beaubourg ne plaise pas à tout le monde, c'est une chose. Mais le bâtiment est extrêmement modulable, parfait accueillir des expositions. En revanche, quand le bâtiment est conçu n'importe comment, sans considérer les usages, c'est un vrai problème.
Si je prends le cas de l'architecte responsable de la bibliothèque Louis Nucéra à Nice, c'est un guignol. Bon, le bâtiment qui abrite ks bureaux, on aime ou pas. Mais la bibliothèque, sombre à souhait et laissant passer tout le bruit... Le Rolex Lerning center de Lausanne est construit stupidement aussi. Le sol est en pente douce : follement pratique pour mettre des tables. Bon, en l'occurrence, c'est Rolex qui a fichu son argent par les fenêtres, donc tant pis pour eux.
Si je prends le cas de l'architecte responsable de la bibliothèque Louis Nucéra à Nice, c'est un guignol. Bon, le bâtiment qui abrite ks bureaux, on aime ou pas. Mais la bibliothèque, sombre à souhait et laissant passer tout le bruit... Le Rolex Lerning center de Lausanne est construit stupidement aussi. Le sol est en pente douce : follement pratique pour mettre des tables. Bon, en l'occurrence, c'est Rolex qui a fichu son argent par les fenêtres, donc tant pis pour eux.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- TristanaVénérable
Le vrai problème dans l'art contemporain c'est la spéculation financière.
Après, cela reste une affaire de goûts ; on peut difficilement reprocher à des artistes actuels de ne pas chercher à répéter ce qui a déjà été fait dans les 20 siècles précédents (pour essayer de faire original faut quand même s'accrocher).
Au passage, j'adore Beaubourg, les Halles depuis leur ré-aménagement et je n'imaginerais pas le Louvre sans sa pyramide.
Après, cela reste une affaire de goûts ; on peut difficilement reprocher à des artistes actuels de ne pas chercher à répéter ce qui a déjà été fait dans les 20 siècles précédents (pour essayer de faire original faut quand même s'accrocher).
Au passage, j'adore Beaubourg, les Halles depuis leur ré-aménagement et je n'imaginerais pas le Louvre sans sa pyramide.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- CeladonDemi-dieu
https://www.linternaute.com/actualite/depeches/1907382-un-lapin-de-jeff-koons-vendu-91-1-millions-de-dollars-record-pour-un-artiste-vivant/?een=e945ebb7bdb19b53593307016ca6ab13&utm_source=greenarrow&utm_medium=mail&utm_campaign=ml276_cequevouspouvez
Le "Rabbit" est l'une des oeuvres les plus connues de l'artiste qui a bousculé les conventions du monde des arts.
Haut de 104 cm, il est issu de la collection de S.I. Newhouse, ancien patron du groupe de presse Condé Nast (décédé en 2017), qui comprend les magazines Vanity Fair, Vogue et The New Yorker.
- "L'anti-David" -
Pour Alex Rotter, président de l'après-guerre et de l'art contemporain chez Christie's à New York, "Rabbit" est "la pièce la plus importante de Jeff Koons", avait-il expliqué à l'AFP lors de la présentation des enchères."J'irais même plus loin, c'est la sculpture la plus importante de la seconde moitié du XXe siècle", avait-il ajouté. "C'est la fin de la sculpture. C'est l'anti-David, comme je l'appelle", disait-il, en référence au chef d'oeuvre de Michel-Ange (1501-04).
Pour Alexander Rotter, "vous ne pouvez pas aller plus loin du David tout en restant figuratif et dans la sculpture traditionnelle".
C'est un nouveau triomphe pour le plasticien controversé, qui a suscité des conversations sans fin, depuis son émergence durant les années 80, sur la valeur artistique et marchande d'une oeuvre.
- OlympiasProphète
Hors de prix. Et très laid.
- CeladonDemi-dieu
C'est pourtant "la sculpture la plus importante de la seconde moitié du XXe siècle" ! Si, si.
- AphrodissiaMonarque
Tout est dit, non?Celadon a écrit:https://www.linternaute.com/actualite/depeches/1907382-un-lapin-de-jeff-koons-vendu-91-1-millions-de-dollars-record-pour-un-artiste-vivant/?een=e945ebb7bdb19b53593307016ca6ab13&utm_source=greenarrow&utm_medium=mail&utm_campaign=ml276_cequevouspouvez
Le "Rabbit" est l'une des oeuvres les plus connues de l'artiste qui a bousculé les conventions du monde des arts.
Haut de 104 cm, il est issu de la collection de S.I. Newhouse, ancien patron du groupe de presse Condé Nast (décédé en 2017), qui comprend les magazines Vanity Fair, Vogue et The New Yorker.
- "L'anti-David" -
Pour Alex Rotter, président de l'après-guerre et de l'art contemporain chez Christie's à New York, "Rabbit" est "la pièce la plus importante de Jeff Koons", avait-il expliqué à l'AFP lors de la présentation des enchères."J'irais même plus loin, c'est la sculpture la plus importante de la seconde moitié du XXe siècle", avait-il ajouté. "C'est la fin de la sculpture. C'est l'anti-David, comme je l'appelle", disait-il, en référence au chef d'oeuvre de Michel-Ange (1501-04).
Pour Alexander Rotter, "vous ne pouvez pas aller plus loin du David tout en restant figuratif et dans la sculpture traditionnelle".
C'est un nouveau triomphe pour le plasticien controversé, qui a suscité des conversations sans fin, depuis son émergence durant les années 80, sur la valeur artistique et marchande d'une oeuvre.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- Robin54Niveau 7
Le départ
roman.
Chapitre I
Jean-Michel Parly prenna son manteau et parta au travail.
FIn
Voilà, c'est mon roman, c'est de l'anti-Balzac, je suis allé au bout de la littérature. Maintenant donnez-moi mon chèque.
Pff quelle fumisterie.
roman.
Chapitre I
Jean-Michel Parly prenna son manteau et parta au travail.
FIn
Voilà, c'est mon roman, c'est de l'anti-Balzac, je suis allé au bout de la littérature. Maintenant donnez-moi mon chèque.
Pff quelle fumisterie.
- CeladonDemi-dieu
C'est tout à fait ça. Misère.
- BoubouleDoyen
Himpy a écrit:Et sans intérêt.
Sûrement pas sans intérêt fiscal.
- HimpyExpert spécialisé
Bouboule a écrit:Himpy a écrit:Et sans intérêt.
Sûrement pas sans intérêt fiscal.
Ça c'est une évidence !
Pour revenir à ce qui se disait plus haut, c'est fréquent dans l'art contemporain le "non-quelque chose".
J'avais déjà vu de la "non-danse" courant de la danse contemporaine, et aussi un centre d'art qui se targuait d'organiser tout un tas de choses sauf des expos. Je ne me souviens plus du nom que cela se donnait, mais je trouve que cela tourne à l'absurde.
- CeladonDemi-dieu
L'absurde est un art à lui tout seul !
- CeladonDemi-dieu
Encore un article de Marianne qui décidément, apprécie :
Je m'en tiendrai là pour la citation de l'article qui égrène des horreurs trashissimes n'ayant qu'un très lointain rapport avec l'art, mais puisque c'est contemporain...
Ce système néo-lib a la prétention de nous faire prendre dans tous les domaines des vessies pour des lanternes.
Je retourne à mes marmelades et pains d'épices. Au moins ça sent bon.
https://www.marianne.net/culture/art-contemporain-le-meilleur-et-surtout-le-pireA la fin des années 1990, le groupe chinois Cadavre repousse les limites : Zhu Yu met des cerveaux humains broyés en conserve, dévore un fœtus bouilli ou fait avorter une femme qui a accepté de porter son bébé et jette le fœtus à un chien ; Xiao Yu assemble un corps de mouette empaillée et une tête de fœtus sur laquelle sont cousus des yeux de lapin ; Peng Yu et Sun Yuan présentent un fœtus posé sur une tête de vieillard ou encore deux mort-nés auxquels, assis et impassibles, ils transfusent leur sang qui dégouline des petites bouches béantes ; etc. Résumant l’esprit du groupe, Sun Yuan cite le chimiste Hu Yadong, pour qui « un mort n’est plus un être humain ».
Je m'en tiendrai là pour la citation de l'article qui égrène des horreurs trashissimes n'ayant qu'un très lointain rapport avec l'art, mais puisque c'est contemporain...
Ce système néo-lib a la prétention de nous faire prendre dans tous les domaines des vessies pour des lanternes.
Je retourne à mes marmelades et pains d'épices. Au moins ça sent bon.
- CeladonDemi-dieu
Saine révolte :
https://blogs.mediapart.fr/la-part-des-femmes/blog/110821/le-galeriste-lartiste-lheritiere-lelue-et-johnny
https://blogs.mediapart.fr/la-part-des-femmes/blog/110821/le-galeriste-lartiste-lheritiere-lelue-et-johnny
Le monument dédié à Johnny Hallyday qui sera inauguré mi-septembre à Paris risque bien de n’être qu’un bégaiement de l’histoire du bouquet de tulipes de Koons. Ce «cadeau» empoisonné de l’artiste à la Ville de Paris, a mis en lumière le cynisme de certains artistes internationaux et de leurs marchands et la fragilité des élu·es face à ces pratiques.
- NLM76Grand Maître
A propos d'architecture : à discuter avec un architecte, j'ai compris qu'en fait leurs études étaient essentiellement artistiques; autrement dit ce ne sont pas des ingénieurs qui savent pourquoi un bâtiment tient debout. Donc bon.Kimberlite a écrit:Personnellement, ce n'est pas les œuvres qui me posent problème (j'ai des appréciations très variées selon les productions) mais bien la façon dont l'argent public est utilisé, la façon dont il sert à nourrir non les artistes mais les spéculateurs...
Pourquoi certaines œuvres patrimoniales sont-elles détruites ou abandonnées à leur sort (j'ai aussi pensé aux anciennes halles, et à pas mal de bâtiments d'époque art nouveau qui ont été détruites...) alors qu'on peut passez une quantité d'argent folle à orner les ronds-points d’œuvres que j'ai personnellement du mal à classer sous le terme d'art (et pour lesquelles il y a souvent des arrangements locaux, très politiques...)?
Le problème n'est pas tant de définir ce qu'est l'art, mais de respecter le citoyen et ce que l'on fait de l'argent de ses impôts.
En terme d'architecture, j'ai été assez échaudée par l'histoire d'un bâtiment de fac conçu par un soit-disant grand architecte et qui a cumulé des défauts d'une façon assez inconcevable (isolation, problème de vitres qui coupent des doigts, rampe en bois exotique glissante par temps de pluie, porte trop lourdes, pénibles à bouger et qui sortent de leurs gonds, escaliers métalliques raides, cause d'accidents, couloirs trop sombres, bâtiment qui se fissure d'un bout à l'autre en moins d'un an, WC où la porte s'ouvre en entrant et bute contre la cuvette, ce qui oblige à se glisser dans la petite ouverture restante entre porte et cuvette...). Non seulement ce bâtiment noir a une esthétique discutable (même si son concepteur le qualifiait de "sandwich de béton et de verre, parfaitement intégré dans l'espace arboré..."), mais il a été conçu en dépit du bon sens et en se contrefichant de ses utilisateurs.
Que des artistes fassent des œuvres qui plaisent à certains et non à d'autres, OK, finalement, c'est leur problème. Si certains trouvent du charme à un monochrome (étant sensible à certaines couleurs, je peux comprendre), voire à un tableau peint avec la queue d'un âne (les formes abstraites ou de la nature peuvent être belles...), tant mieux. S'il y a des charlatans pour vendre tout et n'importe quoi avec du blabla, bof, tant pis. Mais que les pouvoirs publics utilisent n'importe comment l'argent des impôts pour des productions coûtant des sommes faramineuses, mal conçues, dangereuses ou mettant en péril d'autres œuvres ou la nature (bibliothèque François Miterrand: bois exotique, oiseaux qui se flinguent dans les verrières... bâtiments posant des problèmes pour la conservation de manuscrits, ou fragilisant des bâtiments ancien à côté, etc...), là, je pense qu'il y a quand même des choses à redire.
K
PS: en architecture comme pour le reste, on se fout de notre gueule, avec de jolis discours en décalage avec la réalité. Par exemple mon architecte célèbre (vraiment un grand ponte) : "On retrouve sa griffe dans les qualités des détails et des matières, son goût du paradoxe et du secret, mais surtout dans son souci de toujours privilégier l’hospitalité et le bien-être". Mais qu'il vienne étudier dans son bâtiment, ce monsieur: des salles mal insonorisées, mal isolées, dont certaines dans une sorte de sous-sol déprimant, des couloirs tout noirs... effectivement, quelle hospitalité... j'enrage...
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- NLM76Grand Maître
Ouais. Pas convaincu par les vitraux de Soulages à Conques. Mais peut-être est-ce que en effet cela rehausse le tympan, et tout le reste, qui pourrait paraître surchargé avec des vitraux plus complexes ?celitian a écrit:Et pire on peut apprécier les deux , d'ailleurs Soulages a réalisé les vitraux de l'abbaye de Conques et le mélange est magnifique.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SiegfriedNiveau 3
Celadon a écrit:Encore un article de Marianne qui décidément, apprécie :
A la fin des années 1990, le groupe chinois Cadavre repousse les limites : Zhu Yu met des cerveaux humains broyés en conserve, dévore un fœtus bouilli ou fait avorter une femme qui a accepté de porter son bébé et jette le fœtus à un chien ; Xiao Yu assemble un corps de mouette empaillée et une tête de fœtus sur laquelle sont cousus des yeux de lapin ; Peng Yu et Sun Yuan présentent un fœtus posé sur une tête de vieillard ou encore deux mort-nés auxquels, assis et impassibles, ils transfusent leur sang qui dégouline des petites bouches béantes ; etc. Résumant l’esprit du groupe, Sun Yuan cite le chimiste Hu Yadong, pour qui « un mort n’est plus un être humain ».
Je m'en tiendrai là pour la citation de l'article qui égrène des horreurs trashissimes n'ayant qu'un très lointain rapport avec l'art, mais puisque c'est contemporain...
Ce système néo-lib a la prétention de nous faire prendre dans tous les domaines des vessies pour des lanternes.
Je retourne à mes marmelades et pains d'épices. Au moins ça sent bon.
Seigneur mais c'est répugnant ! Ces performances "artistiques" font passer la pornographie pour un médium des plus raffinés et à la limite du poétique... Comment peut-on laisser faire cela ? Traiter des cadavres ainsi est une aberration, nous régressons au niveau pré-Néandertalien. Un tel nihilisme est effarant, je suis profondément choqué par le fait qu'on puisse autoriser cela...
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