- ZagaraGuide spirituel
acsyle a écrit:Donc en gros 4 bonhommes ont braqués un prof avec une fausse arme mais personne n'en a parlé...Ca intervient seulement maintenant à cause de l'affaire du braquage filmé.
Ca confirme ce que je pensais : on ne sait les choses que quand les médias veulent bien nous les dire.
Et puis alors je ne sais pas ce que vous pensez de ceci :
Toujours selon le procureur de la République du Havre, ces faits constituent des violences avec arme, "même si les enseignants ne se sont pas sentis agressés"]
Alors soit les collègues sont extrêmement permissifs ("c'était pour jouer !" ) soit y a un truc qui colle pas. Un arme de type airsoft, même sans être létale elle peut faire mal (comme le pistolet à bille). Un gamin qui me point ça sous le nez, si j'ai pas un sentiment d'agression, c'est que je suis complètement inconscient.
Ça montre à quel point l'environnement délétère de certains établissements rend les adultes si insensibles ou si catatoniques que tout passe... Ça fait penser à la carapace que développent, pour survivre, les gardiens de prison.
- JacqGuide spirituel
Ihaveadream a écrit:Eh bien finalement, c'est pas si mal les portables en classe : au moins ça fait des preuves...
+1000.
C'est pour cela que Blanquer veut les interdire ? Ni preuve ni fuite sur les réseaux
- SergeMédiateur
C'est toujours un plaisir à entendre. Dommage qu'elle ne soit pas plus précise sur ce qu'elle entend par "action" à entreprendre pour que cela cesse. Car c'est bien là le problème, savoir quoi faire face aux incivilités du quotidien, sachant que les moyens d'actions sont plus que limités et consistent souvent à envoyer la patate chaude à un autre établissement, sans pouvoir réellement régler le problème. Trop souvent un jeu de chaises musicales en somme.fandorine a écrit:Pour revenir au sujet, le billet de Nicole Ferroni ce matin sur France Inter, ancienne professeur de SVT pas franchement mécontente d'avoir "claqué la porte de cet asile de psychopates" il y a 10 ans: https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-nicole-ferroni/le-billet-de-nicole-ferroni-24-octobre-2018
- ZeSandmanFidèle du forum
acsyle a écrit:Donc en gros 4 bonhommes ont braqués un prof avec une fausse arme mais personne n'en a parlé...Ca intervient seulement maintenant à cause de l'affaire du braquage filmé.
Ca confirme ce que je pensais : on ne sait les choses que quand les médias veulent bien nous les dire.
Et puis alors je ne sais pas ce que vous pensez de ceci :
Toujours selon le procureur de la République du Havre, ces faits constituent des violences avec arme, "même si les enseignants ne se sont pas sentis agressés"]
Alors soit les collègues sont extrêmement permissifs ("c'était pour jouer !" ) soit y a un truc qui colle pas. Un arme de type airsoft, même sans être létale elle peut faire mal (comme le pistolet à bille). Un gamin qui me point ça sous le nez, si j'ai pas un sentiment d'agression, c'est que je suis complètement inconscient.
D'où une théorie plutôt étonnante développée hier sur ce fil, fil actuellement en maintenance.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- Occitane sur cielNiveau 6
https://www.ouest-france.fr/normandie/le-havre-76600/le-havre-quatre-lyceens-en-garde-vue-apres-avoir-braque-leurs-profs-6036955
- IphigénieProphète
J'ai l'impression que l'éducation nationale, depuis fort longtemps, baigne dans ce que j'appellerai(s) "le complexe" Myriel": l'exemplarité de la bienveillance, qui transfigure l'ancien bagnard et lui servira de guide tout au long de la vie. La bienveillance rédemptrice.
Mais si ça marche dans le cas de Jean Valjean c'est parce que la bienveillance est d'abord inattendue, surprenante; dans un monde dur, où Valjean a déjà payé effroyablement cher le simple vol d'un pain, pour nourrir sa famille. Ramené par les gendarmes chez Myriel, il attend la punition évidente, le retour au bagne. La surprise est telle qu'elle est suivie d'un temps de sidération, où Jean Valjean réitère ses mauvais instincts avec le vol de Petit Gervais, avant d'être terrassé par le remords.
On est très loin de l'EN pour l'inattendu..
La bienveillance de Myriel par ailleurs, fonctionne parce qu'elle éveille l'intelligence de Jean Valjean, qui ne comprend pas, qui est interrogé par cette bienveillance: Myriel ne lui explique rien, il agit et attend que Jean Valjean raisonne.
On est très loin là aussi de l'EN pour l'intelligence, hélas.
Dans l'EN, la bienveillance est attendue, c'est le "dogme": le bon pédagogue (je le dis sans ironie) fait confiance à l'intelligence de l'enfant: il lui explique que ce n'est pas raisonnable, il lui demande de s'excuser, il lui donne clé en mains le moyen de détourner la foudre et de s'en sortir. La bienveillance n'est finalement pas éducatrice, parce qu'elle ne s'appuie pas sur l'intelligence de l'enfant mais sur la compassion, la compréhension des adultes et l'l'intérêt bien compris de l'enfant : en ce sens elle est finalement plus humiliante pour lui et donc finalement de nature à plutôt renforcer la haine de l'institution, pire, le mépris. Elle déresponsabilise là où Myriel responsabilise au contraire.
EN disant cela j'ai bien conscience de ne pas donner de solution mais juste de dire que l'on n'a assurément pas pris la bonne...Je crois personnellement à l'éducabilité de chacun et au droit à une deuxième chance, mais uniquement si on arrive à percer le mur d'une mauvaise vision du monde, lié à un environnement (matériel et humain) toxique. Et ça c'est plus compliqué que l'emploi systématique de la bienveillance comme aspirine.
Pardon pour cette réflexion en forme de parenthèses sur ce fil.
Mais si ça marche dans le cas de Jean Valjean c'est parce que la bienveillance est d'abord inattendue, surprenante; dans un monde dur, où Valjean a déjà payé effroyablement cher le simple vol d'un pain, pour nourrir sa famille. Ramené par les gendarmes chez Myriel, il attend la punition évidente, le retour au bagne. La surprise est telle qu'elle est suivie d'un temps de sidération, où Jean Valjean réitère ses mauvais instincts avec le vol de Petit Gervais, avant d'être terrassé par le remords.
On est très loin de l'EN pour l'inattendu..
La bienveillance de Myriel par ailleurs, fonctionne parce qu'elle éveille l'intelligence de Jean Valjean, qui ne comprend pas, qui est interrogé par cette bienveillance: Myriel ne lui explique rien, il agit et attend que Jean Valjean raisonne.
On est très loin là aussi de l'EN pour l'intelligence, hélas.
Dans l'EN, la bienveillance est attendue, c'est le "dogme": le bon pédagogue (je le dis sans ironie) fait confiance à l'intelligence de l'enfant: il lui explique que ce n'est pas raisonnable, il lui demande de s'excuser, il lui donne clé en mains le moyen de détourner la foudre et de s'en sortir. La bienveillance n'est finalement pas éducatrice, parce qu'elle ne s'appuie pas sur l'intelligence de l'enfant mais sur la compassion, la compréhension des adultes et l'l'intérêt bien compris de l'enfant : en ce sens elle est finalement plus humiliante pour lui et donc finalement de nature à plutôt renforcer la haine de l'institution, pire, le mépris. Elle déresponsabilise là où Myriel responsabilise au contraire.
EN disant cela j'ai bien conscience de ne pas donner de solution mais juste de dire que l'on n'a assurément pas pris la bonne...Je crois personnellement à l'éducabilité de chacun et au droit à une deuxième chance, mais uniquement si on arrive à percer le mur d'une mauvaise vision du monde, lié à un environnement (matériel et humain) toxique. Et ça c'est plus compliqué que l'emploi systématique de la bienveillance comme aspirine.
Pardon pour cette réflexion en forme de parenthèses sur ce fil.
- roxanneOracle
Entendu un de ces derniers jours dans une des émissions consacrées au sujet un commissaire de police dire qu'une telle scène à l'extérieur, (dans la vraie vie quoi) exposait le gamin qui braquait l'arme (fausse ou pas)sur une personne à se faire tirer dessus par la police dont la mission était d'assurer la sécurité en priorité, d'autant plus dans les temps qui courent.ZeSandman a écrit:acsyle a écrit:Donc en gros 4 bonhommes ont braqués un prof avec une fausse arme mais personne n'en a parlé...Ca intervient seulement maintenant à cause de l'affaire du braquage filmé.
Ca confirme ce que je pensais : on ne sait les choses que quand les médias veulent bien nous les dire.
Et puis alors je ne sais pas ce que vous pensez de ceci :
Toujours selon le procureur de la République du Havre, ces faits constituent des violences avec arme, "même si les enseignants ne se sont pas sentis agressés"]
Alors soit les collègues sont extrêmement permissifs ("c'était pour jouer !" ) soit y a un truc qui colle pas. Un arme de type airsoft, même sans être létale elle peut faire mal (comme le pistolet à bille). Un gamin qui me point ça sous le nez, si j'ai pas un sentiment d'agression, c'est que je suis complètement inconscient.
D'où une théorie plutôt étonnante développée hier sur ce fil, fil actuellement en maintenance.
- BabaretteDoyen
Ça fait beaucoup de braquages quand même! Je savais qu'il y avait beaucoup d'amoureux des briquets, mais pour le braquage, les bras m'en tombent!
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- SchéhérazadeNiveau 10
Iphigénie a écrit:J'ai l'impression que l'éducation nationale, depuis fort longtemps, baigne dans ce que j'appellerai(s) "le complexe" Myriel": l'exemplarité de la bienveillance, qui transfigure l'ancien bagnard et lui servira de guide tout au long de la vie. La bienveillance rédemptrice.
Mais si ça marche dans le cas de Jean Valjean c'est parce que la bienveillance est d'abord inattendue, surprenante; dans un monde dur, où Valjean a déjà payé effroyablement cher le simple vol d'un pain, pour nourrir sa famille. Ramené par les gendarmes chez Myriel, il attend la punition évidente, le retour au bagne. La surprise est telle qu'elle est suivie d'un temps de sidération, où Jean Valjean réitère ses mauvais instincts avec le vol de Petit Gervais, avant d'être terrassé par le remords.
On est très loin de l'EN pour l'inattendu..
La bienveillance de Myriel par ailleurs, fonctionne parce qu'elle éveille l'intelligence de Jean Valjean, qui ne comprend pas, qui est interrogé par cette bienveillance: Myriel ne lui explique rien, il agit et attend que Jean Valjean raisonne.
On est très loin là aussi de l'EN pour l'intelligence, hélas.
Dans l'EN, la bienveillance est attendue, c'est le "dogme": le bon pédagogue (je le dis sans ironie) fait confiance à l'intelligence de l'enfant: il lui explique que ce n'est pas raisonnable, il lui demande de s'excuser, il lui donne clé en mains le moyen de détourner la foudre et de s'en sortir. La bienveillance n'est finalement pas éducatrice, parce qu'elle ne s'appuie pas sur l'intelligence de l'enfant mais sur la compassion, la compréhension des adultes et l'l'intérêt bien compris de l'enfant : en ce sens elle est finalement plus humiliante pour lui et donc finalement de nature à plutôt renforcer la haine de l'institution, pire, le mépris. Elle déresponsabilise là où Myriel responsabilise au contraire.
EN disant cela j'ai bien conscience de ne pas donner de solution mais juste de dire que l'on n'a assurément pas pris la bonne...Je crois personnellement à l'éducabilité de chacun et au droit à une deuxième chance, mais uniquement si on arrive à percer le mur d'une mauvaise vision du monde, lié à un environnement (matériel et humain) toxique. Et ça c'est plus compliqué que l'emploi systématique de la bienveillance comme aspirine.
Pardon pour cette réflexion en forme de parenthèses sur ce fil.
Analyse très fine, que je complèterais ainsi: les élèves savent tous fort bien que cette "bienveillance" est hypocrite. Elle dissimule fort mal la faiblesse d'adultes dépouillés de tout moyen de coercition effectif: en témoignent les exemples de décisions prises par les conseils de disciplines cassés par les rectorats en dépit de faits gravissimes. Elle masque également l'abandon par l'institution des élèves doublement victimes, parce qu'ils ne peuvent pas travailler, et parce qu'ils sont eux aussi agressés et harcelés. Eux ne bénéficient pas de la bienveillance institutionnelle. Il n'y a qu'à voir la manière dont la mère de Marion, la fillette harcelée qui s'est suicidée, a été traitée par l'E.N. Cela, les agresseurs le savent aussi bien que nous. Comment ne mépriseraient-ils pas les adultes qui prétendent être bienveillants avec eux?
- TornosubitoNiveau 1
Pour ajouter de façon maladroite au propos d’Iphigénie:
Certains jeunes (13 ans même) vendent déjà de la drogue et brulent des voitures, n’ont aucune peur de la police et nous, on attend qu’ils soient receptifs à notre enseignement / bienveillance etc.
Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde. On avait eu une conversation sincère sans filtre. Pour eux, les professeurs sont dans un autre univers.
Ce même élève m’a appellé sal*pe plus tard dans le trimestre. Pour une fois je ne l’ai pas pris personnellement, car j’avais écouté le gars et je savais qu’il n’avait pas autre chose dans la tête.
Ca vaut le coup de montrer de l’authenticité à ces élèves? Perso, j’ai arreté de faire ma Mère Teresa / Pascal le grand frère. Il faut se rappeller, on est là pour enseigner une discipline précise à des élèves qui, par défaut, doivent écouter car l’enseignement est obligatoire (pour ne pas dire que l’enseignement est un privilege). Comme le boulanger qui vend du pain à des gens qui veulent acheter. C’est tout.
Certains jeunes (13 ans même) vendent déjà de la drogue et brulent des voitures, n’ont aucune peur de la police et nous, on attend qu’ils soient receptifs à notre enseignement / bienveillance etc.
Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde. On avait eu une conversation sincère sans filtre. Pour eux, les professeurs sont dans un autre univers.
Ce même élève m’a appellé sal*pe plus tard dans le trimestre. Pour une fois je ne l’ai pas pris personnellement, car j’avais écouté le gars et je savais qu’il n’avait pas autre chose dans la tête.
Ca vaut le coup de montrer de l’authenticité à ces élèves? Perso, j’ai arreté de faire ma Mère Teresa / Pascal le grand frère. Il faut se rappeller, on est là pour enseigner une discipline précise à des élèves qui, par défaut, doivent écouter car l’enseignement est obligatoire (pour ne pas dire que l’enseignement est un privilege). Comme le boulanger qui vend du pain à des gens qui veulent acheter. C’est tout.
- OonnayHabitué du forum
+1, comme sur les plumes d'un canard.Tornosubito a écrit:Pour ajouter de façon maladroite au propos d’Iphigénie:
Certains jeunes (13 ans même) vendent déjà de la drogue et brulent des voitures, n’ont aucune peur de la police et nous, on attend qu’ils soient receptifs à notre enseignement / bienveillance etc.
Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde. On avait eu une conversation sincère sans filtre. Pour eux, les professeurs sont dans un autre univers.
Ce même élève m’a appelé sal*pe plus tard dans le trimestre. Pour une fois je ne l’ai pas pris personnellement, car j’avais écouté le gars et je savais qu’il n’avait pas autre chose dans la tête.
Ca vaut le coup de montrer de l’authenticité à ces élèves ? Perso, j’ai arreté de faire ma Marie Therese / Pascal le grand frère. Il faut se rappeler, on est là pour enseigner une discipline précise à des élèves qui, par défaut, doivent écouter car l’enseignement est obligatoire (pour ne pas dire que l’enseignement est un privilege). Comme le boulanger qui vend du pain à des gens qui veulent acheter. C’est tout.
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- MathadorEmpereur
Tornosubito a écrit:Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde.
Pour moi, cette idée est une des racines les plus profondes des maux actuels de l'EN. Si c'était faux, et perçu comme faux par les familles, les politiques s'embêteraient-ils à bidonner le bac, ou encore à rendre aussi ineffectives que possibles les sanctions relevant du bannissement des élèves au comportement inacceptable ? Je n'en suis pas certain: remarquons notamment que ces politiques coûtent des deniers publics en gonflant les effectifs élèves et étudiants de manière contre-productive…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JaneBNeoprof expérimenté
Iphigénie a écrit:J'ai l'impression que l'éducation nationale, depuis fort longtemps, baigne dans ce que j'appellerai(s) "le complexe" Myriel": l'exemplarité de la bienveillance, qui transfigure l'ancien bagnard et lui servira de guide tout au long de la vie. La bienveillance rédemptrice.
Mais si ça marche dans le cas de Jean Valjean c'est parce que la bienveillance est d'abord inattendue, surprenante; dans un monde dur, où Valjean a déjà payé effroyablement cher le simple vol d'un pain, pour nourrir sa famille. Ramené par les gendarmes chez Myriel, il attend la punition évidente, le retour au bagne. La surprise est telle qu'elle est suivie d'un temps de sidération, où Jean Valjean réitère ses mauvais instincts avec le vol de Petit Gervais, avant d'être terrassé par le remords.
On est très loin de l'EN pour l'inattendu..
La bienveillance de Myriel par ailleurs, fonctionne parce qu'elle éveille l'intelligence de Jean Valjean, qui ne comprend pas, qui est interrogé par cette bienveillance: Myriel ne lui explique rien, il agit et attend que Jean Valjean raisonne.
On est très loin là aussi de l'EN pour l'intelligence, hélas.
Dans l'EN, la bienveillance est attendue, c'est le "dogme": le bon pédagogue (je le dis sans ironie) fait confiance à l'intelligence de l'enfant: il lui explique que ce n'est pas raisonnable, il lui demande de s'excuser, il lui donne clé en mains le moyen de détourner la foudre et de s'en sortir. La bienveillance n'est finalement pas éducatrice, parce qu'elle ne s'appuie pas sur l'intelligence de l'enfant mais sur la compassion, la compréhension des adultes et l'l'intérêt bien compris de l'enfant : en ce sens elle est finalement plus humiliante pour lui et donc finalement de nature à plutôt renforcer la haine de l'institution, pire, le mépris. Elle déresponsabilise là où Myriel responsabilise au contraire.
EN disant cela j'ai bien conscience de ne pas donner de solution mais juste de dire que l'on n'a assurément pas pris la bonne...Je crois personnellement à l'éducabilité de chacun et au droit à une deuxième chance, mais uniquement si on arrive à percer le mur d'une mauvaise vision du monde, lié à un environnement (matériel et humain) toxique. Et ça c'est plus compliqué que l'emploi systématique de la bienveillance comme aspirine.
Pardon pour cette réflexion en forme de parenthèses sur ce fil.
Cette parenthèse est , au contraire, fort intéressante!
- Pat BÉrudit
Mathador a écrit:Tornosubito a écrit:Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde.
Pour moi, cette idée est une des racines les plus profondes des maux actuels de l'EN. Si c'était faux, et perçu comme faux par les familles, les politiques s'embêteraient-ils à bidonner le bac, ou encore à rendre aussi ineffectives que possibles les sanctions relevant du bannissement des élèves au comportement inacceptable ? Je n'en suis pas certain: remarquons notamment que ces politiques coûtent des deniers publics en gonflant les effectifs élèves et étudiants de manière contre-productive…
Une raison évidente à ce gonflement voulu, pour moi : ça permet de les faire arriver plus tard sur le marché de l'emploi, et évite de gonfler encore les chiffres du chômage (qui sont déjà bien aggravés par l'augmentation de l'âge de départ en retraite.... si en plus on commence plus tôt, ça fera trop de monde sur le carreau)
Et effectivement, cette idée est perçue comme vraie par les familles.
- ZagaraGuide spirituel
Enfin un article dans Le Monde : https://www.lemonde.fr/education/article/2018/10/26/face-aux-violences-scolaires-les-enseignants-se-sentent-isoles_5374909_1473685.html
Face aux violences scolaires, les enseignants se sentent isolés
Trop souvent, les professeurs estiment que leur hiérarchie minimise les faits et ne les soutient pas suffisamment.
La parole des professeurs s’est-elle libérée après une longue omerta ? Depuis la mise en ligne d’une vidéo montrant un élève d’un lycée de Créteil braquer une arme – factice – sur son enseignante, des centaines de milliers de témoignages ont déferlé sur Twitter avec le hashtag pasdevague.
- SlinkyNiveau 10
Pat B a écrit:Mathador a écrit:Tornosubito a écrit:Un élève m’a déjà dit qu’on était pas dans le monde des bisounours quand je lui ai dit qu’il n’y a que l’éducation qui va le sortir de la m*rde.
Pour moi, cette idée est une des racines les plus profondes des maux actuels de l'EN. Si c'était faux, et perçu comme faux par les familles, les politiques s'embêteraient-ils à bidonner le bac, ou encore à rendre aussi ineffectives que possibles les sanctions relevant du bannissement des élèves au comportement inacceptable ? Je n'en suis pas certain: remarquons notamment que ces politiques coûtent des deniers publics en gonflant les effectifs élèves et étudiants de manière contre-productive…
Une raison évidente à ce gonflement voulu, pour moi : ça permet de les faire arriver plus tard sur le marché de l'emploi, et évite de gonfler encore les chiffres du chômage (qui sont déjà bien aggravés par l'augmentation de l'âge de départ en retraite.... si en plus on commence plus tôt, ça fera trop de monde sur le carreau)
Et effectivement, cette idée est perçue comme vraie par les familles.
La filière pro est aussi beaucoup trop dévalorisée alors qu'elle conviendrait à de nombreux élèves. Il vaut mieux apprendre un métier manuel et gagner sa vie que de rester sur les bancs du lycée pour faire joli.
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- ThermoNiveau 7
Nouvelle info sur ce jeune :
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
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Loi du Management de Weiler : Rien n'est impossible pour celui qui n'a pas à le faire lui-même.
- OonnayHabitué du forum
Thermo a écrit:Nouvelle info sur ce jeune :
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
Notre salaire devrait correspondre au cumul de tous ce qu'on nous demande d'être : professeur, éducateur, assistant social, conseiller d'orientation, psychologue, policier, surveillant, juge, avocat, etc...
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- Si tout va bien... :
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- roxanneOracle
Le problème c'est que ce genre d'histoires ne va pas l'aider à être valorisée la filière pro…
Ca me rappelle le beau fils d'un collègue de mon compagnon qui avait intégré une filière électricité dans la cité scolaire où je travaille , gamin élevé normalement on va dire, pas passionné d'école , avec un vrai projet derrière. Au bout de 15 jours, il a demandé à ses parents de l'enlever car selon lui, ils étaient tous "tarés" et c'était impossible de bosser. Il est parti en privé.
Ca me rappelle le beau fils d'un collègue de mon compagnon qui avait intégré une filière électricité dans la cité scolaire où je travaille , gamin élevé normalement on va dire, pas passionné d'école , avec un vrai projet derrière. Au bout de 15 jours, il a demandé à ses parents de l'enlever car selon lui, ils étaient tous "tarés" et c'était impossible de bosser. Il est parti en privé.
- CathEnchanteur
Oonnay a écrit:Thermo a écrit:Nouvelle info sur ce jeune :
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
Notre salaire devrait correspondre au cumul de tous ce qu'on nous demande d'être : professeur, éducateur, assistant social, conseiller d'orientation, psychologue, policier, surveillant, juge, avocat, etc...
C'est bien ce jeune qui était qualifié de "sympathique" ?
- SchéhérazadeNiveau 10
Pensée aux deux policiers blessés évoqués dans l'article du Point...J'espère qu'eux ont été soutenus par leur hiérarchie.
La filière professionnelle ne pourrait être valorisée que si ceux qui n'ont rien à y faire en étaient éjectés, c'est-à-dire les élèves violents et qui refusent de travailler.
Et qu'on ne dise pas "Et que faire d'eux?" Le problème n'est pas là. Le problème est: "Comment permettre aux lycéens qui veulent y apprendre un métier de le faire?"
Quant à ceux qui sont ingérables dans le cadre scolaire comme à l'extérieur, comme l'élève dont les exploits sont relatés ci-dessus, je ne vois pas comment ils peuvent relever de structures scolaires, à moins d'admettre qu'il est légitime de continuer à sacrifier sciemment leurs camarades.
La filière professionnelle ne pourrait être valorisée que si ceux qui n'ont rien à y faire en étaient éjectés, c'est-à-dire les élèves violents et qui refusent de travailler.
Et qu'on ne dise pas "Et que faire d'eux?" Le problème n'est pas là. Le problème est: "Comment permettre aux lycéens qui veulent y apprendre un métier de le faire?"
Quant à ceux qui sont ingérables dans le cadre scolaire comme à l'extérieur, comme l'élève dont les exploits sont relatés ci-dessus, je ne vois pas comment ils peuvent relever de structures scolaires, à moins d'admettre qu'il est légitime de continuer à sacrifier sciemment leurs camarades.
- InvitéInvité
Charmant personnage. Les collègues doivent se mordre les doigts d'avoir écrit cette lettre...
- acsyleNiveau 10
Thermo a écrit:Nouvelle info sur ce jeune :
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
Mais puisqu'on vous dit que c'était pour blaguer !
- roxanneOracle
Donc, il tabasse deux flics, engarde à vue en août, et en septembre il est dans un établissement scolaire…
Bon, en octobre, il en est sorti a priori..
Bon, en octobre, il en est sorti a priori..
- ZeSandmanFidèle du forum
Cath a écrit:Oonnay a écrit:Thermo a écrit:Nouvelle info sur ce jeune :
https://www.lepoint.fr/faits-divers/info-le-point-creteil-en-aout-le-lyceen-s-etait-battu-avec-un-policier-26-10-2018-2266230_2627.php
Notre salaire devrait correspondre au cumul de tous ce qu'on nous demande d'être : professeur, éducateur, assistant social, conseiller d'orientation, psychologue, policier, surveillant, juge, avocat, etc...
C'est bien ce jeune qui était qualifié de "sympathique" ?
À mon avis il n'a simplement pas pris la mesure de son geste.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- CatalunyaExpert spécialisé
Que fait-il en liberté après avoir frappé un policier?
- est-il obligatoire d'être présent à un entretien pour signer la note administrative?
- Italie : une enseignante de musique suspendue pour avoir demandé à un élève de lire le Kamasutra en classe.
- quelle tragédie en 3è pour une classe faible
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