- IphigénieProphète
Je pense que toute l'ambiguïté de cette EAF c'est qu'elle ne pose pas clairement ce qu'elle veut évaluer, entre savoirs, capacité de rebondir sur une question, originalité du propos ou travail scolaire de l'année. Un élève qui arrive avec, au choix, un La Bruyère et un Maylis de Kerangal, personnellement, je l'interroge sur La Bruyère, parce que je veux savoir ce qu'il sait. Celui qui veut découvrir de nouveaux horizons ira sans doute vers le deuxième.
Quand on est face a des listes où il y a très peu de classiques, on peut trouver que la liste ne correspond pas aux exigences de l'examen. Ou s'enthousiasmer de la liberté et de la découverte d'auteurs nouveaux.
Perso, je detesterais qu'on m'impose en fin d'année des lectures d'ouvrages qui ne m'intéressent pas: c'est aussi un problème, d'attendre des examinateurs qu'ils partagent nos goûts de lecture, mais surtout est-ce bien la fonction de l'examen?
En fait, ce qui ne va pas, c'est qu'on n'a pas defini, entre transmission et decouverte, quel est notre rôle et dans quelle proportions. Pour le dire autrement, je trouve personnellement que les programmes génériques sont trop vastes et pas assez contraignants, les élèves ne sont pas du tout à égalité déjà par là et surtout nous ne donnons plus une culture commune.
Quand on est face a des listes où il y a très peu de classiques, on peut trouver que la liste ne correspond pas aux exigences de l'examen. Ou s'enthousiasmer de la liberté et de la découverte d'auteurs nouveaux.
Perso, je detesterais qu'on m'impose en fin d'année des lectures d'ouvrages qui ne m'intéressent pas: c'est aussi un problème, d'attendre des examinateurs qu'ils partagent nos goûts de lecture, mais surtout est-ce bien la fonction de l'examen?
En fait, ce qui ne va pas, c'est qu'on n'a pas defini, entre transmission et decouverte, quel est notre rôle et dans quelle proportions. Pour le dire autrement, je trouve personnellement que les programmes génériques sont trop vastes et pas assez contraignants, les élèves ne sont pas du tout à égalité déjà par là et surtout nous ne donnons plus une culture commune.
- roxanneOracle
C'est marrant parce qu'une collègue me disait d'un air effaré qu'un collègue de sa connaissance inspecté en première avait fait une LA de Candide comme si c'était quasiment une faute. "tu te rends compte, on doit présenter autre chose à un IPR!" ah bon? Quoi? Est-ce qu'un prof de maths se verra reprocher de faire Thalès? Pourquoi devons-nous être originaux à tout prix?
- IphigénieProphète
C'est à peu près ça en effetroxanne a écrit:C'est marrant parce qu'une collègue me disait d'un air effaré qu'un collègue de sa connaissance inspecté en première avait fait une LA de Candide comme si c'était quasiment une faute. "tu te rends compte, on doit présenter autre chose à un IPR!" ah bon? Quoi? Est-ce qu'un prof de maths se verra reprocher de faire Thalès? Pourquoi devons-nous être originaux à tout prix?
Et en plus il y a aussi, on en a tous vu, je suppose, des collègues qui font cela par stratégie: quand tu fais un GT avec Jérémie Dupont, Arthur Durand, Jeanne Berthes et Baudelaire, tu sais que tes élèves seront intérrogés à 80% sur Baudelaire (et que les 20% autre pourront plus facilement cacher leurs lacunes s'ils ont un peu d'aisance verbale).
C'est comme cela qu'on a des 3 à l'écrit et des 16 à l'oral pour un même candidat...
- capucine42Érudit
Je suis entièrement d'accord.Iphigénie a écrit:Je pense que toute l'ambiguïté de cette EAF c'est qu'elle ne pose pas clairement ce qu'elle veut évaluer, entre savoirs, capacité de rebondir sur une question, originalité du propos ou travail scolaire de l'année. Un élève qui arrive avec, au choix, un La Bruyère et un Maylis de Kerangal, personnellement, je l'interroge sur La Bruyère, parce que je veux savoir ce qu'il sait. Celui qui veut découvrir de nouveaux horizons ira sans doute vers le deuxième.
Quand on est face a des listes où il y a très peu de classiques, on peut trouver que la liste ne correspond pas aux exigences de l'examen. Ou s'enthousiasmer de la liberté et de la découverte d'auteurs nouveaux.
Perso, je detesterais qu'on m'impose en fin d'année des lectures d'ouvrages qui ne m'intéressent pas: c'est aussi un problème, d'attendre des examinateurs qu'ils partagent nos goûts de lecture, mais surtout est-ce bien la fonction de l'examen?
En fait, ce qui ne va pas, c'est qu'on n'a pas defini, entre transmission et decouverte, quel est notre rôle et dans quelle proportions. Pour le dire autrement, je trouve personnellement que les programmes génériques sont trop vastes et pas assez contraignants, les élèves ne sont pas du tout à égalité déjà par là et surtout nous ne donnons plus une culture commune.
- glucheNiveau 10
Je veux dire que les remontées des professeurs permettent de voir un peu dans quelle mesure les injonctions de l'inspection sont intégrées par les enseignants.eliam a écrit: Je ne vois pas en quoi les profs sont fliqués lorsqu'on rappelle dans un document de cadrage que sans activités ou documents complémentaires, il est très difficile de poser des questions d'entretien.
J'aimerais bien voir, dans la lettre de cadrage, le rappel des textes officiels qui, régulièrement, ne sont pas respectés, sur le nombre d'oeuvres intégrales par exemple.
Voilà.roxanne a écrit:LUne collègue à la grand messe de l'harmonisation a demandé à l'IPR de rappeler les OI, c'était l'occasion je trouve, il a botté en touche nous invitant à les consulter. En fait, il n'était là que pour relever les compteurs, vérifier qu'on était dans les chiffres. Le reste..
Tout le monde n'en a pas la même définition. J'ai éliminé d'office certains textes, et même une oeuvre intégrale pour des raisons que je trouve valables (textes - déjà testés d'autres années - peu littéraires à mon sens et qui ne réussissent pas aux élèves) mais qui, certainement, ne sont pas valables aux yeux des professeurs ayant travaillé dessus... Comme le dit Roxanne, pour certains, c'est 8 oeuvres à lire, pour d'autres deux (et, parfois, il faut voir lesquelles). Bien sûr, on peut moduler un peu selon nos classes, mais un peu.Écusette de Noireuil a écrit:Oui. Mais je ne vois pas ce que ça a de scandaleux, d'attendre que chacun fasse correctement son boulot.
J'ai interrogé une candidate pour laquelle le professeur avait indiqué qu'il ne fallait pas l'interroger sur la poésie, séquence qu'elle n'avait pas faite ayant déménagé en cours d'année. Le professeur a sans doute eu le sentiment de faire correctement son boulot. Moi, j'ai trouvé scandaleux qu'on dispense un élève d'un objet d''étude.
- capucine42Érudit
Une année j'ai reçu par l'adjointe un mot de l'enseignant de la classe que je faisais passer m'exhortant à ne pas interroger plusieurs élèves sur la dernière page du descriptif. Pas d'autre explication. J'ai demandé aux élèves, ils étaient là toute l'année mais leur professeur avait oublié de leur envoyer en fin d'année la dernière page du descriptif et donc ils n'avaient pas tout révisé, les pauvres chéris.
- IphigénieProphète
Cela dit si on suit la logique de ce qu'on a dit a Eliam sur la nouvelle mouture (" texte inconnu de l'élève et de l'examinateur", ce que je trouve hallucinant, personnellement) c'est que la vision de l'AFEF l'a emporté et qu'on veut que l'on n'évalue non plus des savoirs mais des aptitudes orales.
Ce qui ne va pas améliorer les études de lettres: quand une filière n'attire plus les bons élèves, scolaires, qui veulent apprendre et non exprimer le ressenti de leur moi, elle finit mal, en général, sauf si c'est pour la télé
- eliamEsprit éclairé
C'est cela. L'idée est qu'il ne faut pas attendre un commentaire du texte à l'oral mais tester l'autonomie des élèves face au texte. En tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre.
- IphigénieProphète
l'autonomie face à un texte : la plus grande autonomie possible c'est encore de parler d'autre chose, donc.eliam a écrit:C'est cela. L'idée est qu'il ne faut pas attendre un commentaire du texte à l'oral mais tester l'autonomie des élèves face au texte. En tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre.
- trompettemarineMonarque
eliam a écrit:C'est cela. L'idée est qu'il ne faut pas attendre un commentaire du texte à l'oral mais tester l'autonomie des élèves face au texte. En tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre.
Le cours de première va ressembler à un énorme gavage de connaissances, de demandes de méthodologies magiques et universelles (donc mauvaises) ou alors au contraire on ne fera rien, puisque de toute façon il n'y aura rien à réviser (Les pédagogistes vont s'engager dans la brèche : dans mon académie, ils sont tout puissants avec le numérique qui sauve l'EN et les hommes et redonne un second souffle à la littérature... en la rendant attirante ). Elle va permettre d'absorber aussi des professeurs qui n'auront pas de connaissances suffisantes, puisqu'on acceptera tout et son contraire. Les écarts entre les lycées vont s'accroître encore plus.
C'est curieux, ces retours énormes de balancier, on dirait que le bon sens et la juste mesure ne l'emportent jamais.
Enfin, depuis Allègre, que le gouvernement soit de gauche ou de droite, on s'aperçoit à chaque fois que les pédagogistes sont toujours à la manœuvre et ne sont jamais remerciés. On nous paie de mots, c'est triste.
Ce qui m'inquiète, c'est que ce genre de réforme est souvent imposée de façon violente.
- eliamEsprit éclairé
Moi aussi, je suis triste à l'idée de ce que risquent de devenir les cours (je crois que c'est encore au stade des discussions et j'espère que d'autres ipr feront entendre un autre son de cloche.) Cependant, ce ne sera pas de la méthodologie car, toujours d'après certains ipr, c'est à proscrire. Ce sera plutôt des cours où il n'y aura pas grand chose à part le bla bla des élèves.
Pour l'épreuve du bac, il s'agirait de tirer au sort un texte que l'examinateur découvrirait en même temps que l'élève. Donc, je pense que l'élève serait encore plus en difficulté qu'avant car, pour que le prof n'ait pas déjà travaillé le texte, il faudra, je suppose, des textes contemporains bien plus difficiles à commenter que les textes classiques.
Pour l'épreuve du bac, il s'agirait de tirer au sort un texte que l'examinateur découvrirait en même temps que l'élève. Donc, je pense que l'élève serait encore plus en difficulté qu'avant car, pour que le prof n'ait pas déjà travaillé le texte, il faudra, je suppose, des textes contemporains bien plus difficiles à commenter que les textes classiques.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je trouve vraiment cette idée totalement stupide. C'est nier la nécessité du travail d'appropriation des textes dans l'année et la construction d'une culture. Espérons que cette idée ne va pas être retenue.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- capucine42Érudit
Je vous rejoins complètement. Faire bavarder 80 élèves sur des textes inconnus serait au-dessus de mes capacités de toute façon.
- Bosco75Niveau 7
roxanne a écrit:6 jours ici. mais pas de copies. J'ai rentré mon premier lt, la moitié, comme prévu, j'ai galéré avec les mots de passe. J'ai compté ma moyenne , 12.7 pour 44 élèves, je suis dans les clous. Peut-être que je me ramollis au passage. Moi, je dors à l'hôtel les deux fois deux jours et ma voiture est tombée en panne le deuxième jour. Bref, assistance MAIF, nouvelle batterie plus un patron d'hôtel très collant et j'ai loupé l'autoroute pour revenir , j'ai mis 2 heures. Je n'en pouvais plus.Et si j'ai le malheur de me plaindre chez moi ou dans mon entourage "Ca va, tu es bientôt en vacances, pas comme moi. "Ma sœur m'a même dit "Tu sais, tout le monde travaille!" Ah bon, je ne savais pas du haut de ma tour d'ivoire. Donc je ne dis rien sauf ici...
Hallucinant.
- LilypimsGrand sage
capucine42 a écrit:Je suis entièrement d'accord.Iphigénie a écrit:Je pense que toute l'ambiguïté de cette EAF c'est qu'elle ne pose pas clairement ce qu'elle veut évaluer, entre savoirs, capacité de rebondir sur une question, originalité du propos ou travail scolaire de l'année. Un élève qui arrive avec, au choix, un La Bruyère et un Maylis de Kerangal, personnellement, je l'interroge sur La Bruyère, parce que je veux savoir ce qu'il sait. Celui qui veut découvrir de nouveaux horizons ira sans doute vers le deuxième.
Quand on est face a des listes où il y a très peu de classiques, on peut trouver que la liste ne correspond pas aux exigences de l'examen. Ou s'enthousiasmer de la liberté et de la découverte d'auteurs nouveaux.
Perso, je detesterais qu'on m'impose en fin d'année des lectures d'ouvrages qui ne m'intéressent pas: c'est aussi un problème, d'attendre des examinateurs qu'ils partagent nos goûts de lecture, mais surtout est-ce bien la fonction de l'examen?
En fait, ce qui ne va pas, c'est qu'on n'a pas defini, entre transmission et decouverte, quel est notre rôle et dans quelle proportions. Pour le dire autrement, je trouve personnellement que les programmes génériques sont trop vastes et pas assez contraignants, les élèves ne sont pas du tout à égalité déjà par là et surtout nous ne donnons plus une culture commune.
Je suis d'accord également et je trouve qu'on peut étendre cette remarque à tout l'enseignement du français. Rien n'est clairement défini.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- ysabelDevin
Hier, réunion d'harmonisation… La candidate qui avait quitté la salle à l'issue de sa préparation a aussi rendu copie blanche à l'écrit… on se demande pourquoi elle est venue.
Pour les S donc : moyenne de 13 à l'oral et 12 à l'écrit… le niveau monte !
Pour les S donc : moyenne de 13 à l'oral et 12 à l'écrit… le niveau monte !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- trompettemarineMonarque
Chez nous, les moyennes académiques n'ont pas été données.
- roxanneOracle
Ah ben nous, c'est LE sujet principal de la réunion d'harmonisation et si on est à moins d'un point on "est invités" à remonter. Mais si on est au dessus , là "on fait confiance à notre bienveillance". Voilà. Du coup, tout le monde a à peu près la même moyenne.(oui, parce qu'en plus, chaque moyenne de commission est donnée par numéro).
- trompettemarineMonarque
Chez nous, on compare les écarts entre l'écrit et l'oral (du style 1/20 d'un côté et 19/20 de l'autre). Si l'écart est justifié, pas de problème. Sinon, on peut (sans obligation trop pressante) modifier quelques notes, avec l'aide du collègue qui a fait passer les oraux (ou les écrits). C'est finalement assez rare.
- eliamEsprit éclairé
Cette année, chez nous, la consigne était : comparaison de la moyenne de notre jury avec celle de chaque examinateur. Dans le cas d'un écart de plus ou moins d'un point, nous étions invités à relire trois copies de cet examinateur : une faible, une moyenne, une bonne. Si nous trouvions l'écart justifié, les notes étaient maintenues. Dans le cas contraire (mais pas de pression pour qu'on le fasse), on pouvait baisser ou augmenter les notes de cet examinateurs. Chez nous les écarts étaient justifiés donc pas de notes remontées.
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