Selon le SNES, les programmes du collège changeront à la rentrée 2018

Quand on voit ce qu'ont produit les chantres du progrès comme religion, on en vient à considérer la réaction comme un moindre mal.
"Envisager autre chose", je passe mon temps à ça. Mais depuis des décennies, la vérité, c'est qu'il n'y a plus qu'un seul discours qui vaille, dans l'EN : celui des économies - et tout le baratin pédago-progressiste qui lui sert d'alibi. La dernière réforme en est la parfaite illustration. C'est l'enfermement dans une idéologie soi-disant progressiste qui empêche de penser autre chose.

Pour dire les choses plus clairement, parfois, être progressiste, c'est admettre qu'on s'est planté, et accepter de faire demi-tour. Car pour l'instant, les réformes successives ont surtout permis de :
- diminuer de façon drastique les heures de disciplines fondamentales (6 heures de français en 6e quand j'ai débuté, 4h1/2 aujourd'hui) ;
- supprimer les dédoublements ;
- supprimer les dispositifs de soutien ;
- supprimer, au nom de l'inclusion, les structures d'accueil adaptées aux difficultés lourdes ;
- créer des générations entières d'élèves en difficulté de lecture et ne maîtrisant pas, même de loin, la langue écrite ;
- discréditer le bac et faire la fortune des certifications privées comme la certification Voltaire ;
- transformer l'évaluation en grand mensonge national qui ne permet plus à personne de prendre la mesure du désastre ;
- renforcer les inégalités sociales ;
et j'en passe.

Je ne vois pas où est le progrès, là-dedans.

Ah ! pardon, y a les EPI. :serge:

Je ne résiste pas à partager avec vous une saisie d'écran de ce que mon PC m'affiche quand j'ouvre ce fil :

Je pense que ton PC essaie de te dire quelque chose...

Si on nous refait de nouveaux programmes, j'ai une solution simple. Je garde les chapitres actuels (que je finis juste péniblement de refaire) jusqu'à la prochaine refonte des programmes !

V.Marchais a écrit:Pour dire les choses plus clairement, parfois, être progressiste, c'est admettre qu'on s'est planté, et accepter de faire demi-tour. Car pour l'instant, les réformes successives ont surtout permis de :
- diminuer de façon drastique les heures de disciplines fondamentales (6 heures de français en 6e quand j'ai débuté, 4h1/2 aujourd'hui) ;
- supprimer les dédoublements ;
- supprimer les dispositifs de soutien ;
- supprimer, au nom de l'inclusion, les structures d'accueil adaptées aux difficultés lourdes ;
- créer des générations entières d'élèves en difficulté de lecture et ne maîtrisant pas, même de loin, la langue écrite ;
- discréditer le bac et faire la fortune des certifications privées comme la certification Voltaire ;
- transformer l'évaluation en grand mensonge national qui ne permet plus à personne de prendre la mesure du désastre ;
- renforcer les inégalités sociales ;
et j'en passe.

Je ne vois pas où est le progrès, là-dedans.

Ah ! pardon, y a les EPI. :serge:

À 100% !

Et j'ai envie de préciser le fait que le progressisme n'est pas le rejet de ce qui fonctionne pour tout changer dans la précipitation et sans la moindre réflexion...

Voilà. Les réformistes ne sont pas des progressistes, mais des agités soucieux avant tout de laisser leur marque derrière eux (comme certains chats...) et d'avoir l'air modernes, qui servent d'idiots utiles aux technocrates en quête d'alibis à leur coupes budgétaires.

A ceci près qu'un retour aux programmes antérieurs n'inclura pas le rétablissement de dispositifs supprimés par la réforme (comme la DP) ou pour d'autres raisons (fermeture des ITEP) ; d'ailleurs, à quel moment les dédoublements ont-ils sauté, ma répartition DHG serait-elle complètement fausse ?!
Par ailleurs, à te lire, tous les maux actuels de l'EN sont dus à la réforme de 2015. Ahem.

Faire le constat qu'une approche ne marche pas, revenir en arrière, oui c'est sain. Mais ce constat n'a pas été fait, dans le sens où il n'est pas acté, il n'y a aucune mesure, aucune raison invoquée, aucun objectif autre que supprimer pour revenir à l'état antérieur, comme s'il était garant de la réussite.

Quoi que l'on pense de la réforme du collège, je ne crois pas qu'il y ait lieu de se réjouir de son détricotage tel qu'il est conduit - ou alors c'est tomber dans la même ornière de détestation obsessionnelle dans laquelle le ministre est manifestement.

V.MARCHAIS, pour ces deux interventions :

D’accord, d’accord, j’attends de voir, moi aussi, s’il ne s’agit que de déconstruire ou si on a du solide derrière.

Mais franchement,
1) regarder vers les programmes antérieurs n’est ni interdit, ni le mal, c’est l’obsession d’aller toujours dans le pire sans regarder ce qui a fonctionné qui est totalement inepte.
2) Je suis ravie que tout ce qu’a fait NVB et son équipe disparaisse, j’ai lutté pour ça, nous avons TOUS lutté pour ça.
3) Alors, cela arrive tard, mais cela arrive, on ne va pas maintenant hurler parce qu’on les change, ces programmes ?
Je ne comprends plus, là ?

Rabelais a écrit:2) Je suis ravie que tout ce qu’a fait NVB et son équipe disparaisse, j’ai lutté pour ça, nous avons TOUS lutté pour ça.
3) Alors, cela arrive tard, mais cela arrive, on ne va pas maintenant hurler parce qu’on les change, ces programmes ?
Je ne comprends plus, là ?

Je crois que la cause de l'incompréhension est dans le "TOUS"

Rabelais a écrit:D’accord, d’accord, j’attends de voir, moi aussi, s’il ne s’agit que de déconstruire ou si on a du solide derrière.

Mais franchement,
1)  regarder vers les programmes antérieurs n’est ni interdit, ni le mal, c’est l’obsession d’aller toujours dans le pire sans regarder ce qui a fonctionné qui est totalement inepte.
2) Je suis ravie que tout ce qu’a fait NVB et son équipe disparaisse, j’ai lutté pour ça, nous avons TOUS lutté pour ça.
3) Alors, cela arrive tard, mais cela arrive, on ne va pas maintenant hurler parce qu’on les change, ces programmes ?
Je ne comprends plus, là ?

Euh… qu'est-ce qui a disparu réellement ?

pogonophile a écrit:

Rabelais a écrit:2) Je suis ravie que tout ce qu’a fait NVB et son équipe disparaisse, j’ai lutté pour ça, nous avons TOUS lutté pour ça.
3) Alors, cela arrive tard, mais cela arrive, on ne va pas maintenant hurler parce qu’on les change, ces programmes ?
Je ne comprends plus, là ?

Je crois que la cause de l'incompréhension est dans le "TOUS"

Rabelais, dans un louable souci d'économie, a omis "les gens sensés".

DesolationRow a écrit:
Rabelais, dans un louable souci d'économie, a omis "les gens sensés".

Merci de cette précision indispensable à l'éclairage du débat et de la santé mentale des uns et des autres qui, sans ta remarque, n'aurait pas été distinguée avec la même acuité, mais je crois qu'on peut se passer de refaire le match des pour ou contre, et s'intéresser au sens de l'actuel et à ce que ça signifie.

pogonophile a écrit:

DesolationRow a écrit:
Rabelais, dans un louable souci d'économie, a omis "les gens sensés".

Merci de cette précision indispensable à l'éclairage du débat et de la santé mentale des uns et des autres qui, sans ta remarque, n'aurait pas été distinguée avec la même acuité, mais je crois qu'on peut se passer de refaire le match des pour ou contre, et s'intéresser au sens de l'actuel et à ce que ça signifie.

Vous devriez faire des phrases moins longues, il n'y a pas de honte à reconnaître ses limites.

Bon, mis à part ça, je suis d'accord avec Elyas (#champagne), je ne vois malheureusement pas grand chose de détricoté pour le moment. C'est grand dommage.

DesolationRow a écrit:
Vous devriez faire des phrases moins longues, il n'y a pas de honte à reconnaître ses limites.

C'est bon, tu as fini de faire les dents sur moi pour la énième fois ? Tu peux contribuer à la discussion sans tirer sur les uns et les autres ou c'est au dessus de ta pertinence ?

Elyas a écrit:
Euh… qu'est-ce qui a disparu réellement ?

C'est une bonne question :
- les restrictions sur les bilangues
- les EPI à chaque niveau
- la mise à la périphérie des LCA
- les 26h max
- ...mais pour tout ça, il faut prendre sur la marge, donc c'est peu gérable
- les programmes sont donc en discussion, mais pas les ORS ?
J'oublie quoi ?

Ma pertinence  

Bon, sinon, je suis d'accord avec Rabelais et Elyas  

Elyas a écrit:

Rabelais a écrit:D’accord, d’accord, j’attends de voir, moi aussi, s’il ne s’agit que de déconstruire ou si on a du solide derrière.

Mais franchement,
1)  regarder vers les programmes antérieurs n’est ni interdit, ni le mal, c’est l’obsession d’aller toujours dans le pire sans regarder ce qui a fonctionné qui est totalement inepte.
2) Je suis ravie que tout ce qu’a fait NVB et son équipe disparaisse, j’ai lutté pour ça, nous avons TOUS lutté pour ça.
3) Alors, cela arrive tard, mais cela arrive, on ne va pas maintenant hurler parce qu’on les change, ces programmes ?
Je ne comprends plus, là ?

Euh… qu'est-ce qui a disparu réellement ?

Il n'y a plus qu'un EPI obligatoire en 5-4-3ème, contre 2 par an.
Généralement placé en 3ème pour cause d'oral DNB.

Retour de l'HIDA simple pour oral DNB.

Disparition du minutage AP, et dans les collèges que je connais, du maquillage des pratiques qui voulaient faire croire qu'il y avait AP. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'aide pas les élèves.

Disparition de "l'EPI caution" en 5ème pour pouvoir faire du latin.

Pour moi, c'est déja beaucoup !
Si Blanquer pouvait donner une petit coup de pied dans les compétences, ce serait très bien. (Je parle des usines à gaz mises en place dans certains collèges, pas du travail de certaines compétences avec les élèves . Encore que...).

@Pogonophile : tu as été plus rapide que moi.
Sinon, quel rapport entre la marge et la disparition des EPIs/AP ?

Pour moi, la disparition des EPIs contraintes et "alac" est une réelle respiration !

Ce sont quand même des retouches à la marge, non ?

Qu'entendez-vous par discuter des ORS pogonophile?

Tout, dans la réforme du collège 2015, n'était pas forcément qu'ineptie. Le rééquilibrage des heures entre les niveaux était bienvenu, je trouve. Les EPI eux-mêmes, en soi, n'étaient pas une mauvaise chose. Le problème est qu'ils étaient imposés de manière dirigiste, alors qu'ils auraient été d'entrée de jeu mieux accueillis si on avait créé le dispositif comme une possibilité, entre collègues de matières différentes, d'organiser un projet interdisciplinaire.

Donc je rejoins pogonophile sur l'idée que vouloir revenir en arrière juste pour dire qu'on revient en arrière, c'est aussi idiot que vouloir à tout prix renouveler simplement pour dire qu'on a renouvelé.

À cet égard, l'approche actuelle ne me semble pas trop idiote, consistant plutôt à aménager ce qui ne va pas dans l'usine à gaz 2015.

@Honchamp
Effectivement l'ordre de mes tirets n'est pas bon

Tiens parmi les ajouts, il y a aussi les heures de chorale, mais elles étaient déjà déployées dans la plupart des établissements donc ça ne change pas grand chose pour le second degré.

@corailc
Je veux dire, les heures par matière et par niveau.

Oui, on n'est pas vraiment dans l'optique de revenir aux anciens horaires, ne serait-ce que pré-2015...

Pour les EPI à chaque niveau, le texte sur les horaires d'EPI n'a pas été abrogé. Donc, c'est une situation bizarre que celle qui existe actuellement.

C'est vrai que l'Aide Personnalisée à 28 élèves par exemple, c'est vraiment dommage de revenir en arrière juste pour revenir en arrière, on aurait du attendre 4-5 ans un bilan objectif pour pouvoir juger.....