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User17095
Érudit

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par User17095 Sam 21 Avr 2018 - 17:51
De fait il retourne en cours, par défaut dans sa classe... et je ne vois pas comment on peut faire l'économie d'un changement de classe, mais ce n'est pas imposé.
Philomène87
Philomène87
Grand sage

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par Philomène87 Sam 21 Avr 2018 - 17:55
J'espère que dans le cas où le prof a toutes les classes du même niveau, le CD est lucide...
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wilfried12
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par wilfried12 Sam 21 Avr 2018 - 18:15
Non mais de toutes façons, un élève qui frappe un prof, dans quel monde on peut envisager autre chose qu'une exclusion définitive?
Mathador
Mathador
Empereur

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par Mathador Sam 21 Avr 2018 - 18:26
wilfried12 a écrit:Non mais de toutes façons, un élève qui frappe un prof, dans quel monde on peut envisager autre chose qu'une exclusion définitive?

Poser cette question c'est déjà y répondre.

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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eleonore69
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par eleonore69 Sam 21 Avr 2018 - 18:45
Bonsoir,

il faut absolument porter plainte. elle aurait dû également aller chez le médecin pour avoir des jours d'ITT. Il y a deux ans , j'ai eu un gros problème avec un élève : il m'avait attendu à la sortie de la classe et m'avait menacé de me casser la gueule et...(j'ai appris par la suite que certains de ses camarades l'avaient encouragé à m'agresser). Je suis allée au commissariat .. Le proviseur a fait un conseil de classe (sous pression car il ne le souhaitait pas ), a fait circuler des rumeurs à mon sujet (aux collègues syndicalistes qui souhaitaient monter au créneau : il leur disait: vous ne savez pas tout;;(sous-entendu elle a une part de responsabilité dans son agression, elle a mal agi). je me suis mise en arrêt maladie, le conseil a eu lieu, le gamin a eu du sursis(direction laxiste) et j'ai indiqué au proviseur que je ne le voulais plus dans la classe... Il a été changé de classe ... Mais surtout il faut porter plainte !!
JEMS
JEMS
Grand Maître

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par JEMS Dim 22 Avr 2018 - 4:09
1- Porter plainte.
2 - Demander par voie hiérarchique la protection fonctionnelle du Recteur.
3 - Trouver un bon avocat. Pas celui de l'autonome... qui va s'aligner sur les tarifs du rectorat.
4 - Demander, exiger un conseil de discipline.
5 - Remplir le CHSCT.
6 - Se faire prescrire un arrêt de travail avec ITT pour le traumatisme.
7 - Ne pas hésiter à se mettre en retrait car il s'agit ici d'une mise en danger de l'agent. Nous avons une vie à côté, nous ne sommes pas des punchingball.
MesonMixing
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par MesonMixing Dim 22 Avr 2018 - 7:27
JEMS a écrit:1- Porter plainte.
2 - Demander par voie hiérarchique la protection fonctionnelle du Recteur.
3 - Trouver un bon avocat. Pas celui de l'autonome... qui va s'aligner sur les tarifs du rectorat.
4 - Demander, exiger un conseil de discipline.
5 - Remplir le CHSCT.
6 - Se faire prescrire un arrêt de travail avec ITT pour le traumatisme.
7 - Ne pas hésiter à se mettre en retrait car il s'agit ici d'une mise en danger de l'agent. Nous avons une vie à côté, nous ne sommes pas des punchingball.
J'en profite pour poser la question du fameux "s/c" :
Si on passe par la voie hiérarchique, il faut envoyer le courrier s/c le CDE. Mais si le CDE freine des quatre fers et semble du côté de l'élève, peut-il ralentir l'envoi du courrier voire le "perdre" ? Je suppose que le temps joue en faveur des collègues dans ce cas.
JEMS
JEMS
Grand Maître

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par JEMS Dim 22 Avr 2018 - 7:29
Non, il a l'obligation de le faire remonter.
Il ne peut pas freiner.
Delia
Delia
Esprit éclairé

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par Delia Dim 22 Avr 2018 - 7:51
Voie hiérarchique, certes, et aussi voie directe. Si les deux n'arrivent pas ensemble, devinez qui a l'air malin ?

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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

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par Iphigénie Dim 22 Avr 2018 - 7:53
Delia a écrit:Voie hiérarchique, certes, et aussi voie directe. Si les deux n'arrivent pas ensemble, devinez qui a l'air malin ?
et copie au syndicat.
Le tout écrit à la fin du courrier:
copie à....
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archeboc
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par archeboc Dim 22 Avr 2018 - 8:47
wilfried12 a écrit:Non mais de toutes façons, un élève qui frappe un prof, dans quel monde on peut envisager autre chose qu'une exclusion définitive?

Dans un monde normal, à la moindre agression d'enseignant, l'enseignant devrait porter plainte, et l'administration non seulement lui apporter la protection fonctionnelle, mais aussi se porter partie civile. C'est de cette façon que l'Hôpital et La Poste protègent leurs personnels.

Pogonophile : alors que vous parlez ici un langage de fermeté, que tout le monde salue, le seul point sur lequel vous êtes critiqué, c'est lorsque vous dites que l'enseignant devrait dire "je ne me sens pas prêt" à reprendre cet élève, à la place de "je refuse". Ce faisant, vous introduisez une nuance qui vous permet d'affirmer votre responsabilité : celle de protéger l'enseignant. L'enseignant qui dit "je refuse" est dans une autre logique : il dit que la situation est pour lui au delà du supportable, que le rétablissement de sa dignité passe par des mesures d'affirmation de lui-même. Face à cela, vous parlez un langage de fermeté, mais vous le revendiquez pour vous seul, et vous assumez la position diffuse de l'institution qui maintient l'enseignant en situation de faiblesse. C'est pour nous tous très difficile à entendre.

C'est d'autant plus difficile à entendre que vous vous trouvez, dans le cas d'espèce, face à un CDE qui n'a pas votre sens de ses obligations légales, et qui semble prêt à envoyer l'enseignant au casse-pipe : dans ce cas, il n'est pas opportun de suggérer à l'enseignant de se mettre en situation de soumission, en utilisant le vocabulaire des sentiments et de la conciliation ("je ne me sens pas prêt laissant sous entendre que tout ira mieux avec un bon anxiolytique). Face à votre collègue défaillant, le seul mot d'ordre efficace, c'est le "non possumus" collectif.

MesonMixing
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par MesonMixing Dim 22 Avr 2018 - 9:10
JEMS a écrit:Non, il a l'obligation de le faire remonter.
Il ne peut pas freiner.
Merci JEMS.
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User17095
Érudit

Enseignante frappée par un élève. - Page 3 Empty Re: Enseignante frappée par un élève.

par User17095 Dim 22 Avr 2018 - 9:38
@archeboc Oui enfin ici je ne représente pas l'institution, je tiens juste un raisonnement - et si je suis souvent en désaccord avec des enseignants ici, ce n'est pas par loyauté institutionnelle, mais parce que je parviens à des conclusions différentes. Ici je donne le conseil de l'affirmation de la vulnérabilité, plutôt que du refus arc-bouté, parce qu'elle me semble plus recevable et donc plus efficace.

Quels sont les objectifs ? Ne pas avoir l'élève en classe maintenant, et ne pas rater le conseil de discipline.
Les deux sont compromis parce que la mesure conservatoire a mal été appliquée. Soit.

Pour ne plus avoir l'élève en classe, dans tous les cas il faut avoir recours à de l'exception, puisque l'élève a droit à son éducation. C'est pas moi qui le dis c'est le code de l'Education.
Il y a deux façons possibles de l'atteindre : faire pression collectivement et arracher une décision complètement hors cadre (donc ajouter une faute à l'erreur), ou souligner sa qualité de victime en suscitant la mise en place d'une alternative à la présence en cours qui respecte le droit de l'élève (donc proposer quelque chose de justifiable après la première erreur).
Dans la première approche, on court le risque de compromettre le conseil de discipline, dans la seconde nettement moins. Où se situe l'efficacité ?

Ce qui reste à faire rentrer dans le raisonnement, c'est la posture de l'enseignante concernée, son ressenti, sauf qu'elle n'est pas là pour l'exprimer.

@JEMS
Le conseil de discipline est déjà programmé.
Quant à "remplir le CHSCT" (le RSST j'imagine ?), ce n'est pas applicable. Le principe du RSST, c'est d'alerter le responsable de la sécurité, en l'occurrence le chef d'établissement, et de le faire par un mode consultable par le CHSCT - qui n'est pas obligatoirement constitué en collège, même si c'est devenu courant.
S'il a lancé un conseil de discipline, c'est qu'il est déjà au courant et a apporté une réponse au problème ; il s'est loupé sur la mesure conservatoire mais ça c'est technique, ce n'est pas un problème de fond. Il n'y a donc pas lieu de "faire pression".
Quant au droit de retrait, on en a déjà parlé, ce serait sans objet et contre-productif.
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Ramanujan974
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par Ramanujan974 Dim 22 Avr 2018 - 12:43
pogonophile a écrit:puisque l'élève a droit à son éducation. C'est pas moi qui le dis c'est le code de l'Education.

Je me pose une question, à la lecture de cette phrase.
Est-ce que le code de l'éducation prime sur le code pénal ?
En quoi un élève ayant frappé un enseignant aurait-il "droit" à l'éducation, en tout cas au même endroit et dans les mêmes conditions ?

Ne pourrait-on pas faire la comparaison par exemple avec un homme ayant frappé sa femme, arrêté par la police et maintenu en détention le temps qu'il soit jugé, justement pour éviter qu'il ne recommence. Légalement, cet homme est présumé innocent. Pourtant, il n'est pas libre. Il n'a pas le droit à sa liberté, le droit de rentrer chez lui, etc.
Je précise que j'aimerais d'autres arguments que "tu veux foutre un gamin en taule ?" ou "ce n'est pas comparable"
Delia
Delia
Esprit éclairé

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par Delia Dim 22 Avr 2018 - 13:04
Ramanujan974 a écrit:

Ne pourrait-on pas faire la comparaison par exemple avec un homme ayant frappé sa femme, arrêté par la police et maintenu en détention le temps qu'il soit jugé, justement pour éviter qu'il ne recommence. Légalement, cet homme est présumé innocent. Pourtant, il n'est pas libre. Il n'a pas le droit à sa liberté, le droit de rentrer chez lui, etc.
Je précise que j'aimerais d'autres arguments que "tu veux foutre un gamin en taule ?" ou "ce n'est pas comparable"

Si seulement...
C'est la femme qui déménage, en ce cas, le mari reste libre comme l'air... tel l'élève cogneur.

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Amadou Hampaté Ba
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User17095
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par User17095 Dim 22 Avr 2018 - 13:21
@Ramanujan974
Il en a le droit tant qu'on ne le lui a pas ôté formellement : c'est le rôle du conseil de discipline, qui est seul compétent pour prononcer une exclusion définitive.
Entre un acte et la tenue du CD, le CdE peut prononcer la mesure conservatoire s'il le pense nécessaire ; l'idée derrière, telle que je la comprends, est qu'en tant que garant de l'ordre dans l'établissement, il peut se donner les moyens d'une réponse temporaire et immédiate, en attendant que l'instance appropriée puisse se réunir et décider de façon sereine.

Si la mesure conservatoire n'est pas prononcée, ou comme dans ce cas mal appliquée, de fait l'élève conserve tous ses droits et devoirs (et peut même être sanctionné pour autre chose).

Pour poursuivre sur cette comparaison très limitée avec la justice pénale, c'est un peu l'équivalent de la détention provisoire avant un jugement.
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Ramanujan974
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par Ramanujan974 Dim 22 Avr 2018 - 13:55
Imaginons que l'élève revienne en cours et colle de nouveau une beigne à l'enseignant précédemment molesté.
Quid de la responsabilité du CdE ?
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User17095
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par User17095 Dim 22 Avr 2018 - 14:18
C'est difficile comme question...

Dans tous les cas il se fait hacher menu. La seule justification, c'est le caractère en apparence raisonnable ou déraisonnable du fait de laisser l'élève retourner en classe.

Si l'élève est fréquemment violent et dit haut et fort "celle là si je la revois je lui défonce la bouche", bon c'était vraiment stupide.
S'il s'est répandu en excuses "je ne sais pas ce qui m'a pris", s'il n'y a jamais eu d'incident violent avant, le risque était moins flagrant.
Dans tous les cas on peut toujours dire "s'il l'a frappée une fois il le peut le refaire", et ajouter "la sécurité est une considération prioritaire sur l'éducation" (d'où la possibilité de la mesure conservatoire).

D'un autre côté, c'est aussi une forme de lâcheté que de balancer de la mesure conservatoire à tout va. En effet, si tout le monde est persuadé que l'événement est singulier, ne se reproduira pas, y compris l'enseignant concerné, la MC devient une façon de se prémunir de tout dérapage possible, et devient pusillanime.
Le propre du mauvais administrateur, c'est de chercher à couvrir ses fesses avant de travailler au bien commun...
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archeboc
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par archeboc Dim 22 Avr 2018 - 21:24

pogonophile a écrit:@archeboc Oui enfin ici je ne représente pas l'institution, je tiens juste un raisonnement - et si je suis souvent en désaccord avec des enseignants ici, ce n'est pas par loyauté institutionnelle, mais parce que je parviens à des conclusions différentes. Ici je donne le conseil de l'affirmation de la vulnérabilité, plutôt que du refus arc-bouté, parce qu'elle me semble plus recevable et donc plus efficace.

Plus recevable parce que plus efficace, et plus efficace pour vous, CDE dont l'objectif est de "réussir le CD", c'est-à-dire obtenir l'exclusion définitive de l'agresseur. Mais il y a plusieurs autres efficacités :
- celle de l'enseignant, qui vient de se prendre un coup, et qui doit se prouver à lui-même et qui doit prouver au reste du monde qu'il n'est pas un paillasson. Qu'il mette en place des limites fermes : "je ne veux plus voir cet élève", c'est plus que compréhensible, et finalement bénin si vous étiez vous le CDE, puisque vous êtes d'accord avec cet objectif, et que vous ferez ce qu'il faut pour que l'enseignant soit protégé.
- il y a aussi la question de l'autre CDE, qui, pour ce qu'on nous en décrit, ne semble pas avoir votre résolution à trancher dans le vif. Pour lui, si l'efficacité du conseil de discipline, c'est d'enfumer tout le monde et d'imposer le maintien de l'élève, vous conviendrez qu'il a fait tout ce qu'il faut pour avoir les enseignants contre lui, de préférence organisés en collectif solide, arc-bouté sur le refus.


pogonophile a écrit:Quels sont les objectifs ? Ne pas avoir l'élève en classe maintenant, et ne pas rater le conseil de discipline.
Les deux sont compromis parce que la mesure conservatoire a mal été appliquée (4). Soit.

Pour ne plus avoir l'élève en classe, dans tous les cas il faut avoir recours à de l'exception, puisque l'élève a droit à son éducation. C'est pas moi qui le dis c'est le code de l'Education.

Il y a deux façons possibles de l'atteindre : faire pression collectivement et arracher une décision complètement hors cadre (3) (donc ajouter une faute à l'erreur), ou souligner sa qualité de victime en suscitant la mise en place d'une alternative à la présence en cours qui respecte le droit de l'élève (donc proposer quelque chose de justifiable(1 et 2) après la première erreur).
Dans la première approche, on court le risque de compromettre le conseil de discipline, dans la seconde nettement moins. Où se situe l'efficacité ?

Je vous demande d'excuser cette critique : je trouve votre propos ici beaucoup trop elliptique. En particulier, sur les points mis en gras :
1- Quelle serait donc selon vous les mesures justifiables après la première erreur ?
2- En quoi un enseignant qui dit "je refuse", seul ou soutenu par ses collègues, empêcherait-il le CDE de mettre en oeuvre les mesures justifiables que vous envisageriez ?
3- La mesure conservatoire est une exception au droit à l'éducation explicitement prévue par le code de l'éducation. Elle n'a rien de "hors cadre". si la mesure conservatoire a mal été appliquée, rien n'interdit de l'appliquer correctement à partir de la rentrée, en quoi cela serait-il "hors cadre" ?
4- en quoi le conseil de discipline serait-il compromis parce que la mesure conservatoire a été mal appliquée ? En quoi cette erreur serait-elle une menace sur le conseil de discipline ? (Il y a une cause première qui me semble manquer dans votre présentation des faits, c'est la mauvaise volonté du CDE qui semble tenir à garder l'agresseur dans son établissement. C'est lui d'une part qui a mité la mesure conservatoire, c'est lui d'autre part qui risque de torpiller le conseil de discipline. Les deux points ne sont corrélés que par la politique du CDE et les craintes que suscite cette politique chez les enseignants.)


pogonophile a écrit:D'un autre côté, c'est aussi une forme de lâcheté que de balancer de la mesure conservatoire à tout va. En effet, si tout le monde est persuadé que l'événement est singulier, ne se reproduira pas, y compris l'enseignant concerné, la MC devient une façon de se prémunir de tout dérapage possible, et devient pusillanime.
Le propre du mauvais administrateur, c'est de chercher à couvrir ses fesses avant de travailler au bien commun...

Il me semble curieux de présenter comme un acte de courage professionnel le maintien en cours d'un élève responsable d'une agression physique, en présence de l'enseignant qui en est victime.

Surtout, il y a une dimension qui me semble importante, c'est celle de l'autorité de l'institution sur les élèves : c'est une question qui dépasse le contentieux entre l'agresseur et sa victime. Même si l'enseignant cherche à ne pas faire de vague, et surtout si l'enseignant cherche à ne pas faire de vague, il est de la responsabilité du CDE de vacciner tous les élèves de l'exemple pernicieux de l'impunité, et de prémunir toute la communauté éducative de ses conséquences à court et moyen terme.
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azertine13
Niveau 5

Enseignante frappée par un élève. - Page 3 Empty Re: Enseignante frappée par un élève.

par azertine13 Dim 22 Avr 2018 - 22:09
J'ai une question un peu idiote mais je me lance.

Si lors d'une agression un professeur "se rebelle" et gifle l'élève qui s'est montré violent, que risque t-il concrètement? Je ne parle pas de lui casser la figure mais gifler ou repousser énergiquement par exemple.

Merci



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User17095
Érudit

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par User17095 Dim 22 Avr 2018 - 22:43
Je me base sur un postulat, selon lequel le CdE ne prend pas ça à la légère, puisqu'il convoque le conseil de discipline et prononce une mesure conservatoire ; il a donc probablement l'exclusion définitive en tête
Par ailleurs je le répète, la professeure concernée ne s'est pas exprimée, donc je n'ai aucune idée de ce dont elle ressent le besoin.

Pour les points numérotés :
1. Ce qui est justifiable, c'est ce qui à défaut de respecter la lettre, respecte l'esprit - par exemple, le compromis qui soustrait l'élève à la classe, sans provoquer de rupture des apprentissages.
2. Les enseignants n'ont pas le droit de refuser un élève en classe. Le faire, c'est entrer dans le bras de fer, pour imposer quelque chose. Evidemment tout CdE répugne à céder. Après une première erreur, il y répugne encore plus. Donc si on veut obtenir satisfaction, il vaut mieux lui proposer un compromis constructif, que lui imposer une fin de non recevoir - prendre en compte la position de l'interlocuteur est la condition nécessaire de toute négociation réussie.
3 et 4. On n'est pas censé prononcer, lever, puis prononcer à nouveau une mesure conservatoire, le faire serait multiplier les prétextes à vice de forme. Si le CdE tenait à faire rester l'élève dans l'établissement, il ne lancerait pas de conseil de discipline tout court, et s'il le faisait pour noyer le poisson, il ne l'assortirait pas d'une mesure conservatoire (ou alors il a une façon de raisonner qui m'échappe complètement).

Enfin la question du courage professionnel est particulièrement épineuse, et là je ne parle qu'en ce qui me concerne.

Je répugne à exclure définitivement un élève (oui c'est le CD qui prononce la sanction, mais si je la veux je l'obtiens), pour plusieurs raisons.
D'abord, mon humanisme inclut la conviction inébranlable en l'éducabilité de tous, à plus forte raison quand on parle d'enfants - ici c'est de collège que l'on parle. L'éducabilité implique le droit à l'erreur. Dans ce cas précis, on n'est certes pas dans la petite erreur, mais encore faut-il savoir de quelle agression physique on parle : est-ce un coup d'épaule à un enseignant qui veut empêcher un élève de sortir sans autorisation, ou est-ce un coup de tête qui casse le nez après une mauvaise note ? Il est hors de question de laisser passer l'un comme l'autre, mais on n'est pas dans le même degré de gravité.
Ensuite, toute exclusion a des conséquences graves. Pour le parcours scolaire de l'élève, c'est presque certainement fichu : on se rassure avec des incantations type "c'est l'occasion de se reconstruire ailleurs", mais les statistiques ne sont pas encourageantes. A terme, c'est très probablement la poly-exclusion, le décrochage, et les conséquences sociales qui vont avec. Ce genre de décisions ne peut donc être qu'un dernier recours, après avoir absolument tout essayé - c'est là que s'exerce la dimension citoyenne du rôle d'éducateur. Et tout essayer, ça implique de prendre sur soi, de prendre le risque d'un nouvel et ultime échec, de se montrer engagé jusqu'à la limite du soutenable, en espérant avoir le discernement nécessaire pour arrêter au bon moment. Oui je parle le béni-oui-oui de la vocation, à la limite de Jésus laissant le troupeau pour aller chercher la brebis égarée, mais c'est l'idée que je me fais du mot "fraternité" qu'on inscrit sur les frontons.
Enfin, maintenir l'autorité et l'ordre, ça ne peut pas passer que par la sanction, et encore moins par l'exclusion, c'est à dire l'externalisation du problème. Elle est parfois nécessaire - je l'ai dit, quand je m'y résous je n'ai pas d'hésitation et je sors l'artillerie lourde - mais avant d'en arriver là, il y a mille choses à faire. Le travail sur le climat scolaire est complexe, demande beaucoup d'énergie. Laisser le climat se dégrader et exclure à tout va sans se poser de question est aisé (ça arrive aussi à l'échelle d'une classe, tout établissement a au moins un enseignant qui fonctionne comme ça) ; améliorer le climat, et réduire les actes graves, c'est une autre affaire. Souvent, on confond "réduire le nombre de CD" et "réduire les raisons d'en convoquer", il me semble pourtant que tout le monde peut s'accorder sur l'intérêt de la deuxième proposition.

C'est là qu'intervient le courage professionnel, du moins tel que je le conçois.
C'est très facile d'exclure à tout va, de dégainer CD et MC au premier dérapage. L'un des avantages considérables, c'est qu'on se prémunit de tout reproche : on peut affirmer protéger les enseignants, les élèves, l'établissement, la République même, en ayant pour première préoccupation de protéger ses fesses à soi.
C'est beaucoup plus ardu et hasardeux de tenir tête à une salle des professeurs, d'argumenter, de tenir bon, et de prendre le risque de mal évaluer la situation de l'élève en question, donc d'un nouveau dérapage ; ça ne marche pas à tous les coups, mais jamais des enseignants ne m'ont dit "nous regrettons de vous avoir fait confiance."

On évoque souvent ici la pression des directions académiques sur les CdE pour diminuer les conseils de discipline. Elle existe, certes, elle se matérialise dans quelques remarques dans des réunions plénières, lors des dialogues annuels de gestion, lors des évaluations triennales : la belle affaire, j'aurai ma prime quand-même, et concernant le mouvement et la progression de carrière, il y a tellement de paramètres et de magouilles à Paris, que ça de plus ou de moins...
On dit aussi souvent que "pas de vagues" est une fin en soi, et que ça explique les tentatives de dissuader les enseignants de porter plainte. Mais entre faire tomber des têtes à la demande, et risquer une grève et un article dans la presse régionale ou nationale, où sont les vagues que l'on peut le plus redouter, où est le courage professionnel ?
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Matheod
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par Matheod Dim 22 Avr 2018 - 23:08
pogonophile a écrit:mais les statistiques ne sont pas encourageantes

Dans quel sens ? Les élèves exclus ont de forte chances de ne pas réussir / d'être en décrochage scolaire ?

Ce qui est normal, c'est majoritairement des élèves dans ces situations qui se font exclure. Ils étaient déjà, ce n'est pas l'exclusion qui provoque cela.

Ou peut être que c'est « Les élèves exclus suite à un CD ont plus de chance de ne pas réussir / d'être en décrochage scolaire que ceux qui sont resté dans l'établissement ».

Dans ce cas là, c'est peut être aussi tout simplement lié au fait que les élèves que l'on accepter de garder sont ceux en qui on a de l'espoir, ceux qui font preuve de remord, etc.

Ou alors, peut être que d'après une étude où on a aléatoirement décidé d'exclure / de ne pas exclure des élèves suite à un CD, les élèves n'ayant pas été exclus s'en sont mieux sorti. Dans ce cas là, en effet il ne faut peut être pas exclure les élèves. Mais ça m'étonnerait que l'EN s'autorise à jouer à pile ou face pour des exclusions, même pour des raisons scientifiques.
henriette
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par henriette Dim 22 Avr 2018 - 23:12
Dans mon coin, rural, exclure un élève du collège veut dire l'envoyer dans un établissement vers lequel il est peu probable qu'un transport scolaire soit prévu, voire un transport en commun tout court sans devoir prendre x correspondances et se lever aux aurores.
Le risque alors qu'il décroche est plus grand, ne serait-ce que pour des raisons d'accessibilité de l'établissement.

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User17095
Érudit

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par User17095 Dim 22 Avr 2018 - 23:25
@Matheod
Oui certes, si un élève commet des actes qui provoquent la tenue d'un conseil de discipline, c'est de toute façon mal engagé.
Je parle des comparaisons de politiques d'établissement qui ont été faites, entre exclusion définitive ou pas pour des actes comparables. Un élève maintenu dans son établissement d'origine a plus de chances de réussir son parcours scolaire qu'un autre qui aura été exclu. Mais oui, s'il en a manifesté le souhait et a pris des engagements, on aura de toute façon moins envie de l'exclure...

@azertine13
Concrètement, pas grand chose. C'est le type de situations qui est tellement compliquée que tout le monde en a horreur, et que 9 fois sur 10 on met la poussière sous le tapis.
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Matheod
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par Matheod Dim 22 Avr 2018 - 23:29
pogonophile a écrit:@Matheod
Oui certes, si un élève commet des actes qui provoquent la tenue d'un conseil de discipline, c'est de toute façon mal engagé.
Je parle des comparaisons de politiques d'établissement qui ont été faites, entre exclusion définitive ou pas pour des actes comparables. Un élève maintenu dans son établissement d'origine a plus de chances de réussir son parcours scolaire qu'un autre qui aura été exclu. Mais oui, s'il en a manifesté le souhait et a pris des engagements, on aura de toute façon moins envie de l'exclure...

C'est intéressant à savoir, c'est contre intuitif.
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Ramanujan974
Érudit

Enseignante frappée par un élève. - Page 3 Empty Re: Enseignante frappée par un élève.

par Ramanujan974 Lun 23 Avr 2018 - 3:26
pogonophile a écrit:
Je répugne à exclure définitivement un élève (oui c'est le CD qui prononce la sanction, mais si je la veux je l'obtiens), pour plusieurs raisons.
D'abord, mon humanisme inclut la conviction inébranlable en l'éducabilité de tous, à plus forte raison quand on parle d'enfants - ici c'est de collège que l'on parle. L'éducabilité implique le droit à l'erreur. Dans ce cas précis, on n'est certes pas dans la petite erreur, mais encore faut-il savoir de quelle agression physique on parle : est-ce un coup d'épaule à un enseignant qui veut empêcher un élève de sortir sans autorisation, ou est-ce un coup de tête qui casse le nez après une mauvaise note ? Il est hors de question de laisser passer l'un comme l'autre, mais on n'est pas dans le même degré de gravité.
Ensuite, toute exclusion a des conséquences graves. Pour le parcours scolaire de l'élève, c'est presque certainement fichu : on se rassure avec des incantations type "c'est l'occasion de se reconstruire ailleurs", mais les statistiques ne sont pas encourageantes. A terme, c'est très probablement la poly-exclusion, le décrochage, et les conséquences sociales qui vont avec.

Juste quelques réactions aux points surlignés :
Moi, je ne crois pas à "l'éducabilité pour tous". Comme le bac, le permis de conduire ou tout autre test, même basique, il y aura forcément des gens qui n'y arriveront pas. Je tiens évidemment à la possibilité de pouvoir être éduqué, mais pas comme un droit absolu. Que tout le monde au départ ait sa chance et puisse aller à l'école, c'est très important et très bien, mais il faut accepter l'échec et agir en conséquence. Quand on voit dans les tribunaux des jeunes de 20 ans avec 25 condamnations, où est l'éducabilité et le droit à l'erreur ?!
En plus, on se focalise toujours sur l'élève fautif. Rarement on parle des externalités négatives : les autres élèves, les enseignants, etc.
Combien d'apprentissages perturbés, d'élèves stressés de l'ambiance ? Combien de boules au ventre et de dépressions chez les enseignants ? Eux aussi (et eux surtout) ont droit à une certaine sérénité et pouvoir faire leur travail normalement (enseigner ou apprendre).
OK, un élève poly-exclus va sûrement mal finir, mais les 25 autres et les profs ne vont pas "mieux finir" sans sa présence ?

Le plus grand scandale à mon avis dans l'EdNat, et la plus grande lâcheté, c'est de refuser d'admettre qu'un certain nombre d'élèves n'ont pas leur place dans une école (classique).
Je suis certain qu'on éliminerait 95 % des problèmes de discipline si on pouvait virer 3 élèves par classe, voire moins.
Moi, ça marche : j'ai dans chaque classe 1 ou 2 nuisibles ; quand ils sont absents, c'est le jour et la nuit.
La seule vraie question est : qu'est-ce qu'on en fait ? Selon notre degré d"humanisme" ou de "fraternité", on construit des écoles à la campagne, des internats semi-disciplinaires ou des prisons. Je n'ai pas d'a priori sur la question, il faut essayer. Mais si l'école de la dernière chance au grand air ne fonctionne pas, alors au gnouf.
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