Conflits sociaux étudiants de 2018

Parler de droit de grève pour des etudiants n'a aucun sens... celui-ci étant la cessation totale du travail en vue de présenter des revendications professionnelles à son employeur.
Le blocage des universités n'est pas une nouveauté mais le degré de tolerance à l'égard ce de mode d'action a changé.
Je suis étonné que les lycéens, qui sont les 1ers concernés, ne bougent pas. L'epoque du CPE semble révolue...

may68 a écrit:
Illicite ?
Ah ?
On peut en avoir la preuve ?

Facile !
Imagine que quelques dizaines de crânes rasés , qui seraient qualifiés d'extrême-droite, bloquent certaines facs, en organisant des ateliers identitaires, en votant entre-eux la reconduction de la "grève", sans laisser s'exprimer les opposants.
Tu verrais tout de suite, même sans preuve, l'aspect "illégal" !
Mais peut-être que je me trompe...

titus06 a écrit:Je suis étonné que les lycéens,  qui sont les 1ers concernés, ne bougent pas. L’époque du CPE semble révolue...

Les lycéens sont de moins en moins politisés.
Et surtout, ils s'en foutent, ils savent qu'ils auront de toute façon une orientation comme ça a déjà été le cas depuis le collège.

Ils sont de moins en moins politisés, c'est sûr.
On peut aussi ajouter que la vie scolaire met la pression aux absents les jours de manifs, par exemple en appelant les parents, en collant lesdits absents, etc.
Il y a aussi certains lycées, comme celui où je bosse,  en centre-ville, où les gardes-mobiles ou les CRS bloquent physiquement l'entrée du lycée quand un groupe de manifestants se rapprochent trop de nos locaux et pourraient donc en enrôler certains. Personne ne quitte les lieux pendant la récré, même pas les fumeurs qui voudraient s'en cramer une (et ça vaut pour les profs aussi, du coup).

Ascagne a écrit:

may68 a écrit:Illicite ?
Ah ?
On peut en avoir la preuve ?

Volontiers.

Code de l'éducation a écrit:Article L811-1
Modifié par LOI n°2013-660 du 22 juillet 2013 - art. 51
Les usagers du service public de l'enseignement supérieur sont les bénéficiaires des services d'enseignement, de recherche et de diffusion des connaissances et, notamment, les étudiants inscrits en vue de la préparation d'un diplôme ou d'un concours, les personnes bénéficiant de la formation continue et les auditeurs.

Ils disposent de la liberté d'information et d'expression à l'égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils exercent cette liberté à titre individuel et collectif, dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d'enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l'ordre public.

Des locaux sont mis à leur disposition. Les conditions d'utilisation de ces locaux sont définies, après consultation du conseil académique en formation plénière, par le président ou le directeur de l'établissement, et contrôlées par lui.

Voilà ce que dit la loi.

OUI. Mais je gage que quelqu'un va réussir à prouver que tout cela est compatible avec l'occupation des locaux et le blocage des cours...
A Clignancourt, l'occupation coûte 2000 euros par nuit et 15000 euros par week end. Il faudra également payer du personnel exceptionnel si le site reste occupé alors qu'il devait être fermé la première semaine des vacances. Autant de moins pour le tutorat des L de l'an prochain : su - per.

may68 a écrit:Les occupations sont tellement illégales que la préfecture n'a pas donné suite à la demande d'intervention ! lol

Les occupations ne sont pas illégales.

Bingo ! Si elles le sont. Mais la raison pour laquelle personne ne veut prendre la décision de faire donner les CRS, c'est que personne, ni à la préfecture, ni à la chancellerie des universités, ne veut qu'il y ait de blessés, contrairement à ce que vous imaginez dans votre sublime exaltation.

Enfant 2 est à Tolbiac.
Pas de cours depuis..
Certains cours d'amphi sont externalisés à Panthéon-Sorbonne.
Aujourd'hui : amphi annulé car les crs occupent les lieux.
Ah ?

Une pétition contre Parcoursup lancée par des universitaires :
http://www.parcourssup.eu/

Merci RM.

Plus ou moins HS : Ne faudrait-il pas éditer le titre ? J'attends vos suggestions.

Thalia de G a écrit:Plus ou moins HS : Ne faudrait-il pas éditer le titre ? J'attends vos suggestions.

"Conflits sociaux étudiants de 2018" ?

Quand aux questions de pognon, j'ai envie de dire qu'il ne tient qu'aux dirigeants d'universités et autres huiles bien placées de jouer de leur carnet d'adresses pour mettre la pression sur le gouvernement et ses copains. Les déblocages viendront naturellement lorsqu'il y aura de vraies négociations, pas par l'usage de la force. Mais pour négocier, il faut être deux : aujourd'hui le gouvernement est résolu à ne pas discuter et à tout passer en force.

RogerMartin a écrit:

Ascagne a écrit:

may68 a écrit:Illicite ?
Ah ?
On peut en avoir la preuve ?

Volontiers.

Code de l'éducation a écrit:Article L811-1
Modifié par LOI n°2013-660 du 22 juillet 2013 - art. 51

Les usagers du service public de l'enseignement supérieur sont les bénéficiaires des services d'enseignement, de recherche et de diffusion des connaissances et, notamment, les étudiants inscrits en vue de la préparation d'un diplôme ou d'un concours, les personnes bénéficiant de la formation continue et les auditeurs.

Ils disposent de la liberté d'information et d'expression à l'égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils exercent cette liberté à titre individuel et collectif, dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d'enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l'ordre public.

Des locaux sont mis à leur disposition. Les conditions d'utilisation de ces locaux sont définies, après consultation du conseil académique en formation plénière, par le président ou le directeur de l'établissement, et contrôlées par lui.

Voilà ce que dit la loi.

OUI. Mais je gage que quelqu'un va réussir à prouver que tout cela est compatible avec l'occupation des locaux et le blocage des cours...
A Clignancourt, l'occupation coûte 2000 euros par nuit et 15000 euros par week end. Il faudra également payer du personnel exceptionnel si le site reste occupé alors qu'il devait être fermé la première semaine des vacances. Autant de moins pour le tutorat des L de l'an prochain : su - per.

may68 a écrit:Les occupations sont tellement illégales que la préfecture n'a pas donné suite à la demande d'intervention ! lol

Les occupations ne sont pas illégales.

Bingo ! Si elles le sont. Mais la raison pour laquelle personne ne veut prendre la décision de faire donner les CRS, c'est que personne, ni à la préfecture, ni à la chancellerie des universités, ne veut qu'il y ait de blessés, contrairement à ce que vous imaginez dans votre sublime exaltation.

Comme l'étaient les occupations d'usines en 36 !

Pardon : c'est nerveux.

Zagara a écrit:

Thalia de G a écrit:Plus ou moins HS : Ne faudrait-il pas éditer le titre ? J'attends vos suggestions.

"Conflits sociaux étudiants de 2018" ?

Quand aux questions de pognon, j'ai envie de dire qu'il ne tient qu'aux dirigeants d'universités et autres huiles bien placées de jouer de leur carnet d'adresses pour mettre la pression sur le gouvernement et ses copains. Les déblocages viendront naturellement lorsqu'il y aura de vraies négociations, pas par l'usage de la force. Mais pour négocier, il faut être deux : aujourd'hui le gouvernement est résolu à ne pas discuter et à tout passer en force.

Je te conseille d'aller dire au doyen de Sorbonne-Université Lettres et tant qu'à faire à Chambaz que tout ça c'est parce qu'ils ne se bougent pas le lulu. Tu vas accroître ton fan club.

Zagara a écrit:

Quand aux questions de pognon, j'ai envie de dire qu'il ne tient qu'aux dirigeants d'universités et autres huiles bien placées de jouer de leur carnet d'adresses pour mettre la pression sur le gouvernement et ses copains.

Mettre la pression pour quoi ? Pour continuer à faire un tirage au sort pour savoir qui ira en Staps et permettre à celui qui ne sait ni écrire ni faire du sport d'être inscrit ? Pour permettre à quelqu'un qui n'a pas la moyenne dans les matières générales d'aller se fracasser à la faculté, son bac pro en poche ? Je peux comprendre les inquiétudes vis-à-vis de Parcoursup, mais la démagogie qui consiste à dire "Inscrivons tout le monde, ouvrons plus de TD, Tonio n'a rien fait jusqu'à présent en 12- 13 ans de scolarité à part chauffer les bancs et passer à l'usure, mais il va se "révéler à la fac", à un moment donné cela va bien. En ce qui me concerne, je ne prendrai au sérieux les revendications des étudiants- et des collègues qui les suivent- que quand ils réclameront que le baccalauréat redevienne un véritable examen du supérieur et ne soit plus donné dans une pochette surprise: à mon avis, ce n'est pas demain la veille, alors même que cela réglerait le problème d'un coup. J'en arrive à croire que leur objectif est de laisser venir à la fac tout ceux qui n'arriveront pas à suivre, pour ne pas avoir eux-mêmes beaucoup à se fouler: au royaume des aveugles, les borgnes sont roi.

Contrairement à ce qui était dit plus haut, l’université de Grenoble n’est pas bloquée. Ayant fait les études à Nanterre, je sais ce que c’est un blocage. Il ne se limite pas à quelques poubelles devant les entrées de DEUX bâtiments. Hier une seule personne bloquait une entrée d’un bâtiment qui a plusieurs entrées. Aujourd’hui ils étaient deux à bloquer le bâtiment. C’est ridicule. Personne n’empêchera de déplacer la poubelle et d’entrer dans le bâtiment.

On ne voit ni lycéens, ni étudiants pour une simple raison : ils ne soutiennent pas le soit disant “mouvement social étudiant”.

Ponocrates a écrit:

Zagara a écrit:

Quand aux questions de pognon, j'ai envie de dire qu'il ne tient qu'aux dirigeants d'universités et autres huiles bien placées de jouer de leur carnet d'adresses pour mettre la pression sur le gouvernement et ses copains.

Mettre la pression pour quoi ? Pour continuer à faire un tirage au sort pour savoir qui ira en Staps et permettre à celui qui ne sait ni écrire ni faire du sport d'être inscrit ? Pour permettre à quelqu'un qui n'a pas la moyenne dans les matières générales d'aller se fracasser à la faculté, son bac pro en poche ? Je peux comprendre les inquiétudes vis-à-vis de Parcoursup, mais la démagogie qui consiste à dire "Inscrivons tout le monde, ouvrons plus de TD, Tonio n'a rien fait jusqu'à présent en 12- 13 ans de scolarité à part chauffer les bancs et passer à l'usure, mais il va se "révéler à la fac", à un moment donné cela va bien. En ce qui me concerne, je ne prendrai au sérieux les revendications des étudiants- et des collègues qui les suivent- que quand ils réclameront que le baccalauréat redevienne un véritable examen du supérieur et ne soit plus donné dans une pochette surprise: à mon avis, ce n'est pas demain la veille, alors même que cela réglerait le problème d'un coup. J'en arrive à croire que leur objectif est de laisser venir à la fac tout ceux qui n'arriveront pas à suivre, pour ne pas avoir eux-mêmes beaucoup à se fouler: au royaume des aveugles, les borgnes sont roi.

Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augures, mais au vu de la mobilisation d'il y a deux jours (niveau manifestation : 1200 personnes à Paris...), le mouvement est quand même assez mal barré. Et puis les vacances arrivent...

RogerMartin a écrit:Bingo ! Si elles le sont. Mais la raison pour laquelle personne ne veut prendre la décision de faire donner les CRS, c'est que personne, ni à la préfecture, ni à la chancellerie des universités, ne veut qu'il y ait de blessés, contrairement à ce que vous imaginez dans votre sublime exaltation.

Il y a aussi une autre raison pour laquelle il y a finalement peu de réponses judiciaires ensuite, si j'ai bien suivi : comme il y a pas mal de personnes qui interviennent, il est difficile de délimiter les responsabilités de chacun lorsqu'il y a des incidents et des détériorations de biens publics dans ce contexte, au-delà de la seule question du blocage.

Ponocrates a écrit:J'en arrive à croire que leur objectif est de laisser venir à la fac tout ceux qui n'arriveront pas à suivre, pour ne pas avoir eux-mêmes beaucoup à se fouler: au royaume des aveugles, les borgnes sont roi.

Quand même pas à ce point-là. Et les motivations des universitaires peuvent être très nobles, même si elles sont parfois plus solides sur le papier que quand on les confronte à la réalité rugueuse.

Le mouvement a inspiré l'"Odieux Co*****", je mets l'image ici.

Image

Et lien direct vers l'article du blog.

Un Odieux *** a écrit:[...]Devant la question des blocages, qui se pose régulièrement en France, j’ai décidé de ressortir des archives un précieux témoignage de Jules César, expliquant plus en détails sa stratégie gagnante pour débloquer sa fac de droit-éco [...].
Lien vers l'article

https://unodieuxconnard.com/2018/04/08/cesar-et-le-blocus-de-la-fac-dalesia/

Revenons au sujet par ailleurs passionnant.

@Titus06. La dynamique des mouvements universitaires de protestation est difficile à anticiper et à prévoir. Les sujets de mécontentement, de l'étranglement budgétaire des universités ou la mise sous tutelle rectorale de certaines à Parcoursup, ne manquent pas. Pour l'instant, le mouvement actuel reste cantonné à un petit nombre d'universités et paraît plutôt chercher une maladresse du pouvoir comme la fermeture temporaire et lourde de symboles de Nanterre que parvenir à essaimer et à déborder le cadre de l'Université.

En même temps, la "mise sous tutelle" rectorale (Pour Jean-Jaurès, n'est-ce pas?) était inévitable. Pas instances, rupture de service: le recteur utilise les pouvoirs que le code de l'éducation lui donne.

Jean-Jaurès effectivement, l'UVSQ en 2014-2015. Je ne dis pas que le recteur abuse de ses pouvoirs mais que cela illustre un état de fait préoccupant et totalement contraire aux mirages autonomistes promis par la loi LRU.

Il n(y aura pas d'examen d'anglais à Tolbiac, ne tout cas.

La grande Sorbonne fermée, avec CRS devant, vers 16h-16h30 pour empêcher les étudiants de faire une AG.
Des étudiants qui étaient à l'intérieur ont refusé de sortir. Les CRS sont entrés dans la soirée pour les attraper et les traîner dehors.
Je suis légèrement choquée par la violence du dispositif policier (déployer des types avec des fusils d'assaut face aux étudiants, symboliquement, je ne peux pas accepter).

Manu l'a dit ce midi, il fera respecter les lois. Car ne pas les respecter ce n'est pas bien, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Un gars bien respectueux...