- berzekoNiveau 8
Baldred a écrit:Lisak40 a écrit:@Baldred Quoique l'on pense du message de @berzeko, rassure-moi, tu ne fais pas partie de ceux qui pensent que "seul les parents qui par définition aiment tous les enfants hein et donc sont invariablement de bonnes personnes" devraient travailler auprès d'enfants ? Il a en effet été prouvé qu'avoir des enfants et travailler auprès d'eux voulait obligatoirement dire qu'on les aimait, qu'on était qualifié pour et nous assurait une place au Paradis ! Non mais qu'est ce qu'il ne faut pas lire parfois... Il faut quand même avoir des oeillères devant les yeux pour ignorer que certains parents n'auraient jamais dû le devenir et ont fait des enfants pour tout un tas de mauvaises raisons ; et cela dans tous les milieux sociaux, hein !
Je ne fais pas partie de grand-chose, rassure-toi. En revanche je ne suis pas sûr de bien suivre ta démonstration.
Quant aux gens qui prétendent pouvoir reconnaître qui peut faire des enfants et qui ne peut pas, qui en a le droit ou pas, nous n'y songeons même pas n'est-ce pas ?
Vous faites semblant de ne pas comprendre je crois. Vous détournez la conversation vers votre propre opinion de ce que j'ai pu écrire. On parle d'écrit pas d'oral, donc vous pouvez relire sans problème. Oui je pense aujourd'hui que beaucoup de parents sous prétexte d'avoir des enfants se croient tout permis : faire du bruit, ne pas les arrêter, ne pas les éduquer correctement (et ps besoin d'argent j'ai eu des étudiants en situation de réfugié politique qui ne parlaient pas eux) ect ... toute la société renvoie l'idée que c'est bien comme si on avait accompli un truc de malade. N'importe quel idiot peut avoir des enfants et nous le voyons au fil de ces 31 pages.
- Lisak40Expert spécialisé
Elaïna a écrit:Ajonc35 a écrit:
On ne doute pas de ces parcours difficiles pour les familles. Les enseignants sont souvent touchés de près ou de loin et personnellement j'ai halluciné du parcours qu'une amie fait avec son fils. Il en faut du courage. J'ai aussi en tête un élève dyslexique ( un vrai, un sévère) mais qui profitait de tous les aménagements proposés tant en classe qu'en dehors. De loin sa dyslexie ne se remarquait pas car il avait mis en place et depuis longtemps des stratégies, était très volontaire. Si, cette annee- là les élèves de la classe, qui ne connaissaient aucun problème majeur, avaient fourni la moitié de ses efforts, ils auraient réussi aussi. Nous déplorons ici le manque de travail qui d'année en année mène à des difficultés qui s'additionnent. J'ajoute au manque de travail la bienveillance du système qui ne les oblige à rien. Pas tous, heureusement, mais ils sont la minorité aujourd'hui.
Heureusement que certains s'en sortent ! Mais ça demande en effet un investissement très fort des parents. Après, il y a des cas qui laissent un goût amer. J'en ai deux.
- cette année, un élève en seconde qui a des dys de toute nature. Gros travail de rééducation depuis des années. Hyper gentil, hyper volontaire. Mais dépassé. Il a du mal à prendre des notes, du mal à composer dans les temps, du mal à comprendre, etc. Mais il veut rester en général et ses parents aussi. Donc il va redoubler. Mais quand il passera en première l'an prochain (etje n'ai aucun doute sur ce point, il passera en première G car "ça serait une sanction de ne pas la lui donner après un redoublement"), il sera en galère pareil. On va faire quoi ? Deux premières, puis deux terminales ? Six ans de lycée ?
- il y a trois ans, une élève qui était de la ville de S. Très faible, avec en plus des soucis de santé importants. Non admise en première G au lycée de S, déjà situé loin de chez elle (donc déjà problématique pour une élève avec des gros problèmes de fatigabilité). Donc... les parents l'ont scolarisée dans la ville d'à côté, dans mon lycée, sous un prétexte bidon (le lycée de S n'aurait pas voulu appliquer son PAP... mais bien sûr !). Donc elle est passée à presque quatre heures de transports journaliers, aggravant ses problèmes (sans parler des aléas des transports : je l'ai déjà vue faire du stop sous la pluie quand problème de RER), et s'est retrouvée en grand échec en première G, puis en terminale. Elle n'a jamais eu son bac. Mais en première, une bonne femme du CIO lui avait dit qu'avec de la volonté, elle pouvait tout faire (elle voulait être professeur des écoles), et que si on lui disait le contraire, c'est qu'on était handiphobe. Et voilà, au final, ce sont les profs qui ont été méchants alors que cette bonne femme, elle, était bienveillante.
Tout cela est assez crève coeur en effet quand on a des élèves gentils... Mais cela me rappelle que n'importe qui dans le monde est confronté à ses limites physiques / intellectuelles. Par ex. si j'avais voulu devenir mannequin, j'aurais pu être la plus belle du monde, ma taille ne l'aurait pas permis : c'est injuste peut-être mais c'est comme ça. Plus prosaïquement, ma taille ne me permet pas d'entrer dans la police ou l'armée, ou de devenir hôtesse de l'air, c'est profondément injuste mais d'un point de vue pratique, je le comprends. Il y a le principe d'égalité des chances, et le fait qu'en fait ben non, certaines personnes n'ont pas les mêmes chances que les autres, simplement parce qu'elles sont intellectuellement ou physiquement limitées: une personne en fauteuil roulant peut jouer au tennis, mais ne peut pas faire de saut en hauteur par ex. (jusqu'à preuve du contraire, je suis ouverte à la discussion ceci dit) c'est tout, même si cela semble cruel.
- berzekoNiveau 8
C'est ça exactement, j'ai encore du mal à croire que certains ne comprennent pas quelque chose d'aussi évident. Devenir très bon en sport permet de gérer la frustration de perdre on devrait songer à ça un peu plus quand je vois l'immense omerta qu'on veut nous appliquer.Lisak40 a écrit:Tout cela est assez crève coeur en effet quand on a des élèves gentils... Mais cela me rappelle que n'importe qui dans le monde est confronté à ses limites physiques / intellectuelles. Par ex. si j'avais voulu devenir mannequin, j'aurais pu être la plus belle du monde, ma taille ne l'aurait pas permis : c'est injuste peut-être mais c'est comme ça. Plus prosaïquement, ma taille ne me permet pas d'entrer dans la police ou l'armée, ou de devenir hôtesse de l'air, c'est profondément injuste mais d'un point de vue pratique, je le comprends. Il y a le principe d'égalité des chances, et le fait qu'en fait ben non, certaines personnes n'ont pas les mêmes chances que les autres, simplement parce qu'elles sont intellectuellement ou physiquement limitées: on peut jouer au tennis en fauteuil roulant, mais on ne peut pas faire de saut en hauteur par ex. c'est tout, même si cela semble cruel.Elaïna a écrit:Heureusement que certains s'en sortent ! Mais ça demande en effet un investissement très fort des parents. Après, il y a des cas qui laissent un goût amer. J'en ai deux.Ajonc35 a écrit:
On ne doute pas de ces parcours difficiles pour les familles. Les enseignants sont souvent touchés de près ou de loin et personnellement j'ai halluciné du parcours qu'une amie fait avec son fils. Il en faut du courage. J'ai aussi en tête un élève dyslexique ( un vrai, un sévère) mais qui profitait de tous les aménagements proposés tant en classe qu'en dehors. De loin sa dyslexie ne se remarquait pas car il avait mis en place et depuis longtemps des stratégies, était très volontaire. Si, cette annee- là les élèves de la classe, qui ne connaissaient aucun problème majeur, avaient fourni la moitié de ses efforts, ils auraient réussi aussi. Nous déplorons ici le manque de travail qui d'année en année mène à des difficultés qui s'additionnent. J'ajoute au manque de travail la bienveillance du système qui ne les oblige à rien. Pas tous, heureusement, mais ils sont la minorité aujourd'hui.
- cette année, un élève en seconde qui a des dys de toute nature. Gros travail de rééducation depuis des années. Hyper gentil, hyper volontaire. Mais dépassé. Il a du mal à prendre des notes, du mal à composer dans les temps, du mal à comprendre, etc. Mais il veut rester en général et ses parents aussi. Donc il va redoubler. Mais quand il passera en première l'an prochain (etje n'ai aucun doute sur ce point, il passera en première G car "ça serait une sanction de ne pas la lui donner après un redoublement"), il sera en galère pareil. On va faire quoi ? Deux premières, puis deux terminales ? Six ans de lycée ?
- il y a trois ans, une élève qui était de la ville de S. Très faible, avec en plus des soucis de santé importants. Non admise en première G au lycée de S, déjà situé loin de chez elle (donc déjà problématique pour une élève avec des gros problèmes de fatigabilité). Donc... les parents l'ont scolarisée dans la ville d'à côté, dans mon lycée, sous un prétexte bidon (le lycée de S n'aurait pas voulu appliquer son PAP... mais bien sûr !). Donc elle est passée à presque quatre heures de transports journaliers, aggravant ses problèmes (sans parler des aléas des transports : je l'ai déjà vue faire du stop sous la pluie quand problème de RER), et s'est retrouvée en grand échec en première G, puis en terminale. Elle n'a jamais eu son bac. Mais en première, une bonne femme du CIO lui avait dit qu'avec de la volonté, elle pouvait tout faire (elle voulait être professeur des écoles), et que si on lui disait le contraire, c'est qu'on était handiphobe. Et voilà, au final, ce sont les profs qui ont été méchants alors que cette bonne femme, elle, était bienveillante.
- Une passanteEsprit éclairé
Je suis totalement d'accord, on a le droit de dire qu'un élève n'est pas bon en sport, mais pas qu'il n'est pas bon en classe. On ne part pas tous avec les mêmes cartes (et le comportement des parents peut être un atout ou un handicap), c'est très injuste, et en effet, vraiment dur en tant qu'enseignant de voir des efforts fournis sans résultats, mais c'est ainsi.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
- ElyasEsprit sacré
Une passante a écrit:Je suis totalement d'accord, on a le droit de dire qu'un élève n'est pas bon en sport, mais pas qu'il n'est pas bon en classe. On ne part pas tous avec les mêmes cartes (et le comportement des parents peut être un atout ou un handicap), c'est très injuste, et en effet, vraiment dur en tant qu'enseignant de voir des efforts fournis sans résultats, mais c'est ainsi.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
- Lisak40Expert spécialisé
Baldred a écrit:Lisak40 a écrit:@Baldred Quoique l'on pense du message de @berzeko, rassure-moi, tu ne fais pas partie de ceux qui pensent que "seul les parents qui par définition aiment tous les enfants hein et donc sont invariablement de bonnes personnes" devraient travailler auprès d'enfants ? Il a en effet été prouvé qu'avoir des enfants et travailler auprès d'eux voulait obligatoirement dire qu'on les aimait, qu'on était qualifié pour et nous assurait une place au Paradis ! Non mais qu'est ce qu'il ne faut pas lire parfois... Il faut quand même avoir des oeillères devant les yeux pour ignorer que certains parents n'auraient jamais dû le devenir et ont fait des enfants pour tout un tas de mauvaises raisons ; et cela dans tous les milieux sociaux, hein !
Je ne fais pas partie de grand-chose, rassure-toi. En revanche je ne suis pas sûr de bien suivre ta démonstration.
Quant aux gens qui prétendent pouvoir reconnaître qui peut faire des enfants et qui ne peut pas, qui en a le droit ou pas, nous n'y songeons même pas n'est-ce pas ?
Si tu avais lu mes posts avec plus d'attention tu aurais compris que nulle part je parle de sélection pour le droit d'avoir des enfants. La seule exigence qui règne pour avoir des enfants en ce bas monde est la capacité d'en avoir, ce qui fait que n'importe quel ado pubère de 12 ans peut devenir parent, donc c'est parfait hein, et sinon, nulle part dans le monde ou dans l'histoire de l'humanité, on n'a eu d'exemples de parents qui n'auraient pas dû l'être, non jamais .
- Une passanteEsprit éclairé
Elyas, tu as raison, le terme exact est "EPS", mais je ne fais que répéter ce qu'on entend en conseils de classe, cela ne choque personne quand un collègue le dit, en revanche, si quelqu'un s'aventurait à remettre en question les aptitudes intellectuelles d'un élève, il y aurait une levée de boucliers. D'ailleurs, même en salle de profs, cela se dit sous le manteau.
Et pour avoir osé le dire ici, on m'a suspectée d'être prétentieuse, condescendante ou je ne sais quoi.
Et pour avoir osé le dire ici, on m'a suspectée d'être prétentieuse, condescendante ou je ne sais quoi.
- Lisak40Expert spécialisé
Elyas a écrit:Une passante a écrit:Je suis totalement d'accord, on a le droit de dire qu'un élève n'est pas bon en sport, mais pas qu'il n'est pas bon en classe. On ne part pas tous avec les mêmes cartes (et le comportement des parents peut être un atout ou un handicap), c'est très injuste, et en effet, vraiment dur en tant qu'enseignant de voir des efforts fournis sans résultats, mais c'est ainsi.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
En fait je ne comprends pas trop le problème avec le sport. Ce qui me tue c'est que lorsque j'étais élève, malgré mes capacités physiques limitées (je n'ai jamais dépassé le mètre 52 et les 38 kilos au lycée) j'étais notée / évaluée comme n'importe quel élève qui mesurait 1,70m et pesait 55 kilos) et donc je me tapais des notes pourries, alors que avec toute la volonté du monde, pour sauter une certaine barrière en hauteur par ex. il aurait simplement fallu que j'aie au moins 3-4 cm en plus. Par contre un élève qui aurait 75 de QI (bon je sais que le QI c'est pas idéal comme outil de mesure voire c'est n'importe quoi, mais bref), histoire de ne pas le pénaliser, là on trafique tout ce qu'il est possible de trafiquer pour qu'il puisse réussir autant que les autres élèves. D'un côté, je me dis "tant mieux" mais on peut aussi être réaliste et se demander si vraiment il est souhaitable qu'une personne limitée intellectuellement puisse faire certains métiers, ou même si c'est simplement possible.
- valleExpert spécialisé
En effet, c'est une situation complètement imprévisible.Forster a écrit:J'enseigne en prépa et cette année a été pour moi une année charnière. J'ai été complètement démuni face aux élèves venant de terminale. Un bon tiers de la classe n'a que très peu progressé en anglais à cause de leur niveau de français. Un tiers de la classe ne dépasse pas le 5/20. Je l'admets, c'est un réel échec pour moi et je vis mal cette fin d'année. J'ai tout essayé, vraiment. Mes explications grammaticales en français sont inutiles. Les traductions sont souvent complètement à côté car le sens français est mal/pas maîtrisé. Tous mes collègues ont constaté cela en tout cas, il y a un basculement cette année chez nous. Lors de l'inspection, l'IG était choqué par les productions de certains élèves. Nous avons largement augmenté sur Parcoursup l'importance de la note d'écrit du bac de français et la moyenne de philosophie en terminale, dans l'espoir d'avoir des élèves avec un meilleur niveau dans leur langue maternelle car toutes les matières en souffrent.
- berzekoNiveau 8
Elyas a écrit:Une passante a écrit:Je suis totalement d'accord, on a le droit de dire qu'un élève n'est pas bon en sport, mais pas qu'il n'est pas bon en classe. On ne part pas tous avec les mêmes cartes (et le comportement des parents peut être un atout ou un handicap), c'est très injuste, et en effet, vraiment dur en tant qu'enseignant de voir des efforts fournis sans résultats, mais c'est ainsi.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
Je ne vois pas pourquoi il faudrait dissocier "éducation physique" et performance.
- ElyasEsprit sacré
Une passante a écrit:Elyas, tu as raison, le terme exact est "EPS", mais je ne fais que répéter ce qu'on entend en conseils de classe, cela ne choque personne quand un collègue le dit, en revanche, si quelqu'un s'aventurait à remettre en question les aptitudes intellectuelles d'un élève, il y aurait une levée de boucliers. D'ailleurs, même en salle de profs, cela se dit sous le manteau.
Et pour avoir osé le dire ici, on m'a suspectée d'être prétentieuse, condescendante ou je ne sais quoi.
J'imagine bien le souci. Ce que tu exprimes témoigne bien de la victoire du courant sportif/performance même si, en ce moment, le courant artistique (arts du cirque, danse et cie) gagne en puissance. Cela peut sans doute changer les choses.
Lisak40 a écrit:En fait je ne comprends pas trop le problème avec le sport. Ce qui me tue c'est que lorsque j'étais élève, malgré mes capacités physiques limitées (je n'ai jamais dépassé le mètre 52 et les 38 kilos au lycée) j'étais notée / évaluée comme n'importe quel élève qui mesurait 1,70m et pesait 55 kilos) et donc je me tapais des notes pourries, alors que avec toute la volonté du monde, pour sauter une certaine barrière en hauteur par ex. il aurait simplement fallu que j'ai au moins 3-4 cm en plus. Par contre un élève qui aurait 75 de QI (bon je sais que le QI c'est pas idéal comme outil de mesure voire c'est n'importe quoi, mais bref), histoire de ne pas le pénaliser, là on fait tout pour qu'il puisse réussir autant que les autres élèves. D'un côté, je me dis "tant mieux" mais on peut aussi être réaliste et se demander si vraiment il est souhaitable qu'une personne limitée intellectuellement puisse faire certains métiers, ou même si c'est simplement possible.
L'EPS n'avait pas (et normalement n'a pas) pour objectif la performance. Elle pour objectif la connaissance de son corps, des pratiques physiques qui permettent de l'épanouir et de découvrir des sports avec notamment les questions de la collectivité, de la règle, du contrôle de soi etc. Le drame est qu'on a mis la performance au-delà de tout. Enfin, pas mal de professeurs d'EPS temporise cela actuellement, ils se rendent compte du souci.
- ElaïnaDevin
Lisak40 a écrit:Elyas a écrit:
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
En fait je ne comprends pas trop le problème avec le sport. Ce qui me tue c'est que lorsque j'étais élève, malgré mes capacités physiques limitées (je n'ai jamais dépassé le mètre 52 et les 38 kilos au lycée) j'étais notée / évaluée comme n'importe quel élève qui mesurait 1,70m et pesait 55 kilos) et donc je me tapais des notes pourries, alors que avec toute la volonté du monde, pour sauter une certaine barrière en hauteur par ex. il aurait simplement fallu que j'ai au moins 3-4 cm en plus. Par contre un élève qui aurait 75 de QI (bon je sais que le QI c'est pas idéal comme outil de mesure voire c'est n'importe quoi, mais bref), histoire de ne pas le pénaliser, là on fait tout pour qu'il puisse réussir autant que les autres élèves. D'un côté, je me dis "tant mieux" mais on peut aussi être réaliste et se demander si vraiment il est souhaitable qu'une personne limitée intellectuellement puisse faire certains métiers, ou même si c'est simplement possible.
Pour le coup Elyas je ne suis pas d'accord. Elève, pas spécialement très douée pour les sports pratiqués en EPS, j'ai été notée selon des critères de performance pendant tout le collège... Ah, ben oui, forcément, quand tu notes en natation selon les mêmes critères une gamine pas très grande et un peu boulotte, et un grand gaillard qui fait de la natation en club, fatalement... J'ai un souvenir très amer de l'EPS en collège où les profs, des bonnes femmes détestables, humiliaient les "intellos" avec un plaisir non dissimulé. Je me consolais en me disant que si on mettait le grand gaillard sur un cheval, les notes auraient été quelque peu différentes, mais bon...
Mes amis profs d'EPS ne notent plus du tout ainsi et c'set heureux.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElaïnaDevin
berzeko a écrit:Elyas a écrit:Une passante a écrit:Je suis totalement d'accord, on a le droit de dire qu'un élève n'est pas bon en sport, mais pas qu'il n'est pas bon en classe. On ne part pas tous avec les mêmes cartes (et le comportement des parents peut être un atout ou un handicap), c'est très injuste, et en effet, vraiment dur en tant qu'enseignant de voir des efforts fournis sans résultats, mais c'est ainsi.
Le hic, c'est qu'on en vient à récompenser les efforts fournis, la bonne volonté, en délaissant les compétences (pour parler EN).
Un de mes élèves vient de revenir de plusieurs années aux Etats-Unis, il fait beaucoup d'efforts, progresse, mais a un niveau de français catastrophique. Sa professeur d'anglais voulait qu'on le prenne en compte dans sa notation, parce qu'a priori, aux E-U, il n'a pas appris à rédiger. J'ai répondu que je le comprenais, mais que j'évaluais son niveau de seconde, l'appréciation valorise son travail, mais la moyenne évalue son niveau actuel.
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
Je ne vois pas pourquoi il faudrait dissocier "éducation physique" et performance.
Parce que si, mettons, au hasard : tu es dans un lycée marseillais, tu fais un cycle voile, et tu notes pareil les gamins qui habitent en bord de mer et qui en font tous les WE avec leurs parents, et les autres, qui découvrent, curieusement, ça crée des inégalités.
Pareil si tu fais un cycle cheval : t'as la gamine qui monte à cheval depuis qu'elle marche, et celui qui a peur des équidés.
Et c'est pour ça qu'à l'EAF on note les élèves sur des textes vus en classe et pas sur les bouquins que leurs parents leur ont fait lire dans l'année.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- Ramanujan974Érudit
Elyas a écrit:
L'EPS n'avait pas (et normalement n'a pas) pour objectif la performance. Elle pour objectif la connaissance de son corps, des pratiques physiques qui permettent de l'épanouir et de découvrir des sports avec notamment les questions de la collectivité, de la règle, du contrôle de soi etc. Le drame est qu'on a mis la performance au-delà de tout. Enfin, pas mal de professeurs d'EPS temporise cela actuellement, ils se rendent compte du souci.
Je ne comprends pas moi non plus ton propos, j'ai l'impression que c'est l'inverse.
De mon temps (fin 80 - début 90), la note était liée à la performance. En course, c'était tant de points par tour de terrain, au javelot, tant de points par mètre, etc.
Maintenant, (pour caricaturer), même le petit gros peut avoir une bonne note en EPS.
- HermionyGuide spirituel
Elaïna a écrit:Lisak40 a écrit:Elyas a écrit:
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
En fait je ne comprends pas trop le problème avec le sport. Ce qui me tue c'est que lorsque j'étais élève, malgré mes capacités physiques limitées (je n'ai jamais dépassé le mètre 52 et les 38 kilos au lycée) j'étais notée / évaluée comme n'importe quel élève qui mesurait 1,70m et pesait 55 kilos) et donc je me tapais des notes pourries, alors que avec toute la volonté du monde, pour sauter une certaine barrière en hauteur par ex. il aurait simplement fallu que j'ai au moins 3-4 cm en plus. Par contre un élève qui aurait 75 de QI (bon je sais que le QI c'est pas idéal comme outil de mesure voire c'est n'importe quoi, mais bref), histoire de ne pas le pénaliser, là on fait tout pour qu'il puisse réussir autant que les autres élèves. D'un côté, je me dis "tant mieux" mais on peut aussi être réaliste et se demander si vraiment il est souhaitable qu'une personne limitée intellectuellement puisse faire certains métiers, ou même si c'est simplement possible.
Pour le coup Elyas je ne suis pas d'accord. Elève, pas spécialement très douée pour les sports pratiqués en EPS, j'ai été notée selon des critères de performance pendant tout le collège... Ah, ben oui, forcément, quand tu notes en natation selon les mêmes critères une gamine pas très grande et un peu boulotte, et un grand gaillard qui fait de la natation en club, fatalement... J'ai un souvenir très amer de l'EPS en collège où les profs, des bonnes femmes détestables, humiliaient les "intellos" avec un plaisir non dissimulé. Je me consolais en me disant que si on mettait le grand gaillard sur un cheval, les notes auraient été quelque peu différentes, mais bon...
Mes amis profs d'EPS ne notent plus du tout ainsi et c'set heureux.
+100
Il fallait donc savoir faire une roulade sur la poutre, comme Bidule, qui faisait de la gym depuis ses 4 ans, courir tant de tours pour avoir la moyenne (y compris dans la boue, j'y ai laissé une basket) ou faire des barres parallèles à la noix, même si on avait le vertige et de trop grosses fesses pour les lever. Jamais eu la moyenne en EPS au collège, sauf l'année où j'ai eu un enseignant "nouvelle école", qui notait les efforts, pas la performance, et qui nous montrait comment faire au lieu de rester assis sur sa chaise.
Mes collègues ne notent plus du tout ainsi.
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- CatalunyaExpert spécialisé
Et encore plus la petite grosse, si je me puis me permettre. Le différentiel de résultats attendus selon le sexe est aberrant.Ramanujan974 a écrit:Elyas a écrit:
L'EPS n'avait pas (et normalement n'a pas) pour objectif la performance. Elle pour objectif la connaissance de son corps, des pratiques physiques qui permettent de l'épanouir et de découvrir des sports avec notamment les questions de la collectivité, de la règle, du contrôle de soi etc. Le drame est qu'on a mis la performance au-delà de tout. Enfin, pas mal de professeurs d'EPS temporise cela actuellement, ils se rendent compte du souci.
Je ne comprends pas moi non plus ton propos, j'ai l'impression que c'est l'inverse.
De mon temps (fin 80 - début 90), la note était liée à la performance. En course, c'était tant de points par tour de terrain, au javelot, tant de points par mètre, etc.
Maintenant, (pour caricaturer), même le petit gros peut avoir une bonne note en EPS.
- EnaecoVénérable
Attention aux comparaisons avec l'EPS.
S'il fut un temps où la note reflétait la performance de l'élève, maintenant, on évalue bien d'autres choses.
La performance c'est du 12points/20.
S'échauffer, tenir le chrono et choisir une stratégie réaliste, c'est déjà 8 points avant même d'avoir fait la moindre activité physique.
S'il fut un temps où la note reflétait la performance de l'élève, maintenant, on évalue bien d'autres choses.
La performance c'est du 12points/20.
S'échauffer, tenir le chrono et choisir une stratégie réaliste, c'est déjà 8 points avant même d'avoir fait la moindre activité physique.
- berzekoNiveau 8
Oui c'est frustrant que le mec super bon en foot ait plus que nous ... mais encore une fois la société est profondément injuste par elle-même. Je préfère le comprendre en EPS que 10 ans après dans le monde du travail privé (pour ceux qui y ont touché). ça pousse à se dépasser pour essayer d'atteindre le meilleur du groupe, pas baisser le niveau par le bas sous prétexte que.
- Lisak40Expert spécialisé
EN fait cela me fait penser qu'actuellement on a le même problème : j'ai pas mal d'élèves qui clairement sont limités physiquement en EPS (en surpoids voire obèses ou autres) mais cela ne dérange personne qu'ils soient notés comme l'ado lambda en pleine forme physique et donc se tapent des note horribles ; par contre si un élève est clairement limité intellectuellement, là il faut compenser et veiller à ce qu'il réussisse autant que tous les autres. Ok, tant mieux, mais du coup pourquoi ne pas adapter également la notation en EPS afin de fournir à l'élève limité physiquement les mêmes chances de réussite que tous les autres aussi ? Je pense que durant toute ma scolarité mes notes en EPS ont été basses voire mauvaises, car elles ont été le reflet de mes capacités physiques limitées (je n'y suis pour rien si je suis une naine maigrichonne hein) et donc même si cela peut avoir changé depuis, je peux t'assurer que ce n'était pas le cas (les notations étaient liées à la performance).
De mon temps, clairement l'EPS était noté selon la perfomance, et clairement je n'ai eu des notes correctes qu'en gym.
De mon temps, clairement l'EPS était noté selon la perfomance, et clairement je n'ai eu des notes correctes qu'en gym.
- ElaïnaDevin
Tout à fait...
D'ailleurs j'ai commencé à avoir de bonnes notes en EPS quand je me suis retrouvée avec une prof qui savait qu'on n'avait pas tous les mêmes capacités physiques. Et à partir de la première, pour le coup, les filles qui acceptaient de faire EPS étaient clairement surnotées - j'étais dans un bahut où les dispenses pleuvaient... effets de la sociologie (enfants de médecins etc). En terminale, nous étions deux à faire piscine (dans une classe de 30 dont 20 filles).
Pendant longtemps, j'ai pensé qu'une bonne partie de mes congénères était un peu feignasse. C'est une hypothèse probable, mais une autre est aussi possible : à force de se faire traiter de tous les noms pendant des années par des profs qui ne comprennent pas que la petite grosse ne saute pas aussi haut/loin que le grand gaillard, ou qui pratiquent encore l'humiliation des "chefs d'équipe" (ah, quel bonheur d'être systématiquement choisi le dernier, par un chef qui soupire ostensiblement) et qui notent de la même façon le mec qui joue en club et le gamin qui a en horreur les jeux de ballon, pire encore, d'être une fille en maillot sous l'oeil peu charitable des camarades (filles qui critiquent, garçons qui commentent peu élégamment), curieusement, si on a moyen d'y échapper, on le fait. PErsonnellement, j'avais beaucoup trop peur de mes parents pour oser quémander une possibilité de dispense, mais si j'avais pu échapper à l'EPS au lycée, je l'aurais fait.
D'ailleurs j'ai commencé à avoir de bonnes notes en EPS quand je me suis retrouvée avec une prof qui savait qu'on n'avait pas tous les mêmes capacités physiques. Et à partir de la première, pour le coup, les filles qui acceptaient de faire EPS étaient clairement surnotées - j'étais dans un bahut où les dispenses pleuvaient... effets de la sociologie (enfants de médecins etc). En terminale, nous étions deux à faire piscine (dans une classe de 30 dont 20 filles).
Pendant longtemps, j'ai pensé qu'une bonne partie de mes congénères était un peu feignasse. C'est une hypothèse probable, mais une autre est aussi possible : à force de se faire traiter de tous les noms pendant des années par des profs qui ne comprennent pas que la petite grosse ne saute pas aussi haut/loin que le grand gaillard, ou qui pratiquent encore l'humiliation des "chefs d'équipe" (ah, quel bonheur d'être systématiquement choisi le dernier, par un chef qui soupire ostensiblement) et qui notent de la même façon le mec qui joue en club et le gamin qui a en horreur les jeux de ballon, pire encore, d'être une fille en maillot sous l'oeil peu charitable des camarades (filles qui critiquent, garçons qui commentent peu élégamment), curieusement, si on a moyen d'y échapper, on le fait. PErsonnellement, j'avais beaucoup trop peur de mes parents pour oser quémander une possibilité de dispense, mais si j'avais pu échapper à l'EPS au lycée, je l'aurais fait.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- EnaecoVénérable
Lisak40 a écrit:EN fait cela me fait penser qu'actuellement on a le même problème : j'ai pas mal d'élèves qui clairement sont limités physiquement en EPS (en surpoids voire obèses ou autres) mais cela ne dérange personne qu'ils soient notés comme l'ado lambda en pleine forme physique et donc se tapent des note horribles ; par contre si un élève est clairement limité intellectuellement, là il faut compenser et veiller à ce qu'il réussisse autant que tous les autres. Ok, tant mieux, mais du coup pourquoi ne pas adapter également la notation en EPS afin de fournir à l'élève limité physiquement les mêmes chances de réussite que tous les autres aussi ? Je pense que durant toute ma scolarité mes notes en EPS ont été basses voire mauvaises, car elles ont été le reflet de mes capacités physiques limitées (je n'y suis pour rien si je suis une naine maigrichonne hein) et donc même si cela peut avoir changé depuis, je peux t'assurer que ce n'était pas le cas (les notations étaient liées à la performance).
De mon temps, clairement l'EPS était noté selon la perfomance, et clairement je n'ai eu des notes correctes qu'en gym.
Oui de ton temps, mais ça n'est plus le cas.
- JennyMédiateur
J’ai l’impression que ça a bien changé aussi. Et c’est très bien.
- ElyasEsprit sacré
Elaïna a écrit:Lisak40 a écrit:Elyas a écrit:
Je pense que l'exemple du sport est un très mauvais exemple, d'autant plus que c'est EPS la discipline, pas sport. On rappellera que la discipline de l'EPS connaît depuis trois décennies une guerre interne entre les sportifs et les éducation physique. C'est la courant sportif qui triomphe, avec en plus la notion de performance. Cela n'a pas toujours été ainsi.
En fait je ne comprends pas trop le problème avec le sport. Ce qui me tue c'est que lorsque j'étais élève, malgré mes capacités physiques limitées (je n'ai jamais dépassé le mètre 52 et les 38 kilos au lycée) j'étais notée / évaluée comme n'importe quel élève qui mesurait 1,70m et pesait 55 kilos) et donc je me tapais des notes pourries, alors que avec toute la volonté du monde, pour sauter une certaine barrière en hauteur par ex. il aurait simplement fallu que j'ai au moins 3-4 cm en plus. Par contre un élève qui aurait 75 de QI (bon je sais que le QI c'est pas idéal comme outil de mesure voire c'est n'importe quoi, mais bref), histoire de ne pas le pénaliser, là on fait tout pour qu'il puisse réussir autant que les autres élèves. D'un côté, je me dis "tant mieux" mais on peut aussi être réaliste et se demander si vraiment il est souhaitable qu'une personne limitée intellectuellement puisse faire certains métiers, ou même si c'est simplement possible.
Pour le coup Elyas je ne suis pas d'accord. Elève, pas spécialement très douée pour les sports pratiqués en EPS, j'ai été notée selon des critères de performance pendant tout le collège... Ah, ben oui, forcément, quand tu notes en natation selon les mêmes critères une gamine pas très grande et un peu boulotte, et un grand gaillard qui fait de la natation en club, fatalement... J'ai un souvenir très amer de l'EPS en collège où les profs, des bonnes femmes détestables, humiliaient les "intellos" avec un plaisir non dissimulé. Je me consolais en me disant que si on mettait le grand gaillard sur un cheval, les notes auraient été quelque peu différentes, mais bon...
Mes amis profs d'EPS ne notent plus du tout ainsi et c'set heureux.
Je vais corriger ce que j'ai écrit grossièrement. Le combat entre les deux visions de l'EPS a eu lieu dans les années 80 (suite à la réforme Haby). Le culte de la performance a triomphé largement. Il se corrige récemment mais il y a de forts restes (il suffit de lire ce que certains néos écrivent) mais on reste dans la domination quasi-exclusive du sportif et moins de l'éducation physique.
- frimoussette77Guide spirituel
ensel744_annexeII_1179125.pdf (education.gouv.fr)Enaeco a écrit:Lisak40 a écrit:EN fait cela me fait penser qu'actuellement on a le même problème : j'ai pas mal d'élèves qui clairement sont limités physiquement en EPS (en surpoids voire obèses ou autres) mais cela ne dérange personne qu'ils soient notés comme l'ado lambda en pleine forme physique et donc se tapent des note horribles ; par contre si un élève est clairement limité intellectuellement, là il faut compenser et veiller à ce qu'il réussisse autant que tous les autres. Ok, tant mieux, mais du coup pourquoi ne pas adapter également la notation en EPS afin de fournir à l'élève limité physiquement les mêmes chances de réussite que tous les autres aussi ? Je pense que durant toute ma scolarité mes notes en EPS ont été basses voire mauvaises, car elles ont été le reflet de mes capacités physiques limitées (je n'y suis pour rien si je suis une naine maigrichonne hein) et donc même si cela peut avoir changé depuis, je peux t'assurer que ce n'était pas le cas (les notations étaient liées à la performance).
De mon temps, clairement l'EPS était noté selon la performance, et clairement je n'ai eu des notes correctes qu'en gym.
Oui de ton temps, mais ça n'est plus le cas.
Regardez pour le demi-fond.
- A TuinVénérable
Elaïna a écrit:Tout à fait...
D'ailleurs j'ai commencé à avoir de bonnes notes en EPS quand je me suis retrouvée avec une prof qui savait qu'on n'avait pas tous les mêmes capacités physiques. Et à partir de la première, pour le coup, les filles qui acceptaient de faire EPS étaient clairement surnotées - j'étais dans un bahut où les dispenses pleuvaient... effets de la sociologie (enfants de médecins etc). En terminale, nous étions deux à faire piscine (dans une classe de 30 dont 20 filles).
Pendant longtemps, j'ai pensé qu'une bonne partie de mes congénères était un peu feignasse. C'est une hypothèse probable, mais une autre est aussi possible : à force de se faire traiter de tous les noms pendant des années par des profs qui ne comprennent pas que la petite grosse ne saute pas aussi haut/loin que le grand gaillard, ou qui pratiquent encore l'humiliation des "chefs d'équipe" (ah, quel bonheur d'être systématiquement choisi le dernier, par un chef qui soupire ostensiblement) et qui notent de la même façon le mec qui joue en club et le gamin qui a en horreur les jeux de ballon, pire encore, d'être une fille en maillot sous l'oeil peu charitable des camarades (filles qui critiquent, garçons qui commentent peu élégamment), curieusement, si on a moyen d'y échapper, on le fait. PErsonnellement, j'avais beaucoup trop peur de mes parents pour oser quémander une possibilité de dispense, mais si j'avais pu échapper à l'EPS au lycée, je l'aurais fait.
Ah moi j'avais été dispensée au collège car la prof nous insultait si on n'arrivait pas à courir ou attraper le ballon, ce qui était mon cas, et en plus elle mettait des mauvaises notes. Le prof du lycée en revanche était normal et me mettait 12 ou 13 même si je ne courais pas bien vite. C'était déjà plus motivant pour en faire clairement !
- ElietteNiveau 9
Je ne vois pas en quoi mieux noter celui qui fait du sport en club serait injuste. Celui qui fait du sport en club se donne du mal pour atteindre un meilleur niveau.
J'ai compris ça en cinquième, quand je me plaignais de ce qu'une élève, qui apprenait le violon au conservatoire municipal, avait fatalement de très bonnes notes en lecture de solfège (c'était l'époque où on faisait du solfège en cours de musique), le prof m'avait répondu qu'elle en avait passé des heures à travailler le solfège. (bon après j'avais été une vraie peste, et menti en racontant que je rêvais de faire du piano, mais que mes parents n'en avaient pas les moyens, ce qui était parfaitement faux, mais l'avait mis légèrement mal à l'aise)(mais ça aurait pu être vrai)
J'ai compris ça en cinquième, quand je me plaignais de ce qu'une élève, qui apprenait le violon au conservatoire municipal, avait fatalement de très bonnes notes en lecture de solfège (c'était l'époque où on faisait du solfège en cours de musique), le prof m'avait répondu qu'elle en avait passé des heures à travailler le solfège. (bon après j'avais été une vraie peste, et menti en racontant que je rêvais de faire du piano, mais que mes parents n'en avaient pas les moyens, ce qui était parfaitement faux, mais l'avait mis légèrement mal à l'aise)(mais ça aurait pu être vrai)
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