Génération Z' : amis profs du secondaire, ils seront chez vous dans trois ans

Elaïna a écrit:Oui c'est certain.

Comme Cléopatra, moi ce qui me sidère c'est que de plus en plus assument sans souci avoir zéro de moyenne quelque part. Après moi je m'en cogne, c'est pas mes gamins, mais ne même pas voir  lesparents réagir, ça laisse songeur, quand même.

En même temps c'est les mêmes parents qui te disent que junior de 2 ans ne veut pas ses légumes car il n'aime pas, ou ne fait plus de sieste ou ne dort pas le soir car il ne veut pas... etc...
Ca m'a toujours fait halluciner.
Pas de raison que ça change avec l'âge du gamin.... Il n'a pas fait ses devoirs car il n'aime pas, n'a pas envie, et c'est une justification.

Ce qui change avec l'âge, c'est que les parents même s'ils le soutiennent font de moins en moins face. Parce qu'il ne faut pas se voiler la face, le gamin insupportable en classe, il l'est encore plus chez lui. Je l'ai déjà raconté, mais ça reste une de mes plus grandes hallu de ma carrière, elle date d'il y a 4 ans à peine. Un gamin de Première qu'on a chez lui toujours conforté dans le rôle du surdoué incompris et persécuté par ses méchants profs, ( plusieurs collègues qui l'avaient "support" au collège avaient eu des entretiens musclés avec les parents) continue sur sa lancée, sauf qu'en Première S qui plus est, et ben, ça commence à se voir qu'en fait il ne fait rien et qu'en plus, il n'est pas si doué que ça (on peut encore faire un peu illusion au collège ) , la moyenne plonge dangereusement , maman soutient moins. Et un dimanche matin, à 6 h30 , elle m'envoie un message bien énervé sur Pronotes pour me dire que son fils a passé la nuit à jouer enligne avec des élèves de sa classe et que si ça continue.....elle va porter plainte contre ces élèves qui empêchent son fils de dormir et de travailler en jouant en ligne avec lui !! Et donc, comme je suis PP, je dois les en avertir !! Ca a bien amusé la SDP mais au fond c'est pathétique, on voyait qu'elle était dépassée par le monstre qu'ils avaient crée mais que jusqu'au bout, elle rejetait la faute sur les autres. (j'aurais compris un appel à l'aide mais là je n'avais pas de pitié). Il a évidemment loupé son bac, puis ils l'ont changé de lycée

Himpy a écrit:

Elaïna a écrit:Oui c'est certain.

Comme Cléopatra, moi ce qui me sidère c'est que de plus en plus assument sans souci avoir zéro de moyenne quelque part. Après moi je m'en cogne, c'est pas mes gamins, mais ne même pas voir  les parents réagir, ça laisse songeur, quand même.

En même temps c'est les mêmes parents qui te disent que junior de 2 ans ne veut pas ses légumes car il n'aime pas, ou ne fait plus de sieste ou ne dort pas le soir car il ne veut pas... etc...
Ca m'a toujours fait halluciner.
Pas de raison que ça change avec l'âge du gamin.... Il n'a pas fait ses devoirs car il n'aime pas, n'a pas envie, et c'est une justification.

C'est tout à fait ça ! Je n'ai jamais vu autant de sixièmes claquer leurs affaires par terre parce qu'ils ne sont pas contents. Il ne faut pas leur demander de se taire, de faire le travail. Ils n'en ont pas envie, et n'ont pas l'habitude d'être frustrés. 
Et pour l'un d'entre eux, la mère est allée voir le principal parce que son fils avait eu une mauvaise note et que l'interro était trop dure, et elle a exigé un PAP. Plus facile d'avoir un PAP que de faire apprendre des leçons à son fils.

@Roxanne : C'est sur, quand on commence avec des "il ne veut pas manger ses légumes" ça devient dur ensuite de contrôler... Et c'est dramatique, ton anecdote le prouve bien.

Cela rejoint ce que disait Maikreeeesse à la page précédente sur les parents qui ne signent pas les mots, ou Mafalda sur les carnets signés/punition pas faite : cette génération Z' est comme l'ont construite la société et leurs parents... et ce n'est donc pas aux enfants et aux jeunes que j'en ai. Je les considère un peu comme des victimes, tout en considérant, de façon un peu paradoxale, qu'on les massacre en les victimisant pour de mauvaises raisons; or, ce n'est franchement pas les aider que d'aplanir ainsi le chemin devant leurs pas, de leur épargner toute difficulté, tout effort, toute contrainte. Ils sont gavés de possessions matérielles mais sevrés d'attention, nombreux sont les parents qui s'en débarrassent dès le plus jeune âge en les collant devant un écran.

Je suis exigeante et les parents me considèrent comme un dragon cro cro méchant, j'ai même eu des mots (assez cruels) en ce sens. Mais leurs gamins progressent ...

Cléopatra2 a écrit:C'est comme ça que plus de 5 élèves ont 0 de moyenne en spé en 1ère. Jamais vu en 15 ans à ce point-là.

J'en ai 4/5 aussi avec moins de 4 en spé de première et j'apprends qu'ils gardent SES l'an prochain car c'est pire en maths ou en PC  ou HLP et donc on garde la matière où l'on pourra potentiellement réussir dixit l'un de ces joyeux lurons !

Et je ne vous parle pas des terminales qui ont 4/5 en spé maths mais vous sortent leur super profil "moi j'ai spé maths" comme si c'était le super joker qui ouvre toutes les portes de Parcoursup. C'est surement vrai pour ceux qui ont une moyenne correcte mais là... les collègues de maths hallucinent

A vous lire toutes et tous, je crois que le problème des enfants mal élevés / incapables de se concentrer, de faire autre chose que ce qui leur plaît incapable de voir au delà de leur nombril, de composer avec la frustration, le non, incapables du moindre effort, ce n'est pas qu'une question de génération X, Y ou Z. Certes des parents largués et des enfants rois, il y en a toujours eu, mais jamais avoir un enfant n'est apparu comme un faire-valoir, un accessoire coûteux et précieux qui dit au monde extérieur ce que nous sommes et qui nous sommes. Et pour ceux-là, pour qui l'enfant est une prolongation de son égo (ou un replacement de celui-ci) difficile d'accepter que son enfant n'est pas parfait / le plus beau / le plus intelligent voire surdoué, ou alors quand on le constate ou l'accepte à demi-mots ce sera toujours la faute de qqun / qqch d'extérieur.

Et bizarrement ce phénomène, je le trouve plus présent chez les classes moyennes supérieures (une amie prof - mari ingé n'a jamais accepté que son aînée pas du tout idiote mais pas bosseuse pour un sou ne soit pas la 1ère de sa classe toute sa scolarité voire ne passe pas 1 ou 2 classes : pour elle sa fille est surdouée et ce sont les profs, l'école, le système qui ont empêché sa réussite scolaire. Et parfois ils ne réfléchissent vraiment pas : ma copine se plaint que son aînée ne fasse pas ses devoirs et passe toutes ses soirées devant l'ordi / les jeux vidéos / sur les réseaux sociaux. Sauf que l'ado a dans sa chambre (en liberté totale puisque sa chambre est séparée du reste de la maison) son ordinateur, sa console et son téléphone portable, donc je ne vois pas pourquoi elle voudrait faire autre chose quand elle n'a aucune contrainte / limite pour les écrans ! Une autre connaissance avocat, épouse médecin : son fils ne réussit pas bien à l'école, alors qu'évidemment il est surdoué, ben c'est parce que l'école et le monde entier empêchent son fils d'utiliser ses capacités de génie. Sauf que ben le gamin est pas du tout idiot, mais pour le moment il est juste un élève normal moyennement porté sur l'école, c'est juste que pour ses parents il devrait déjà avoir gagné le Prix Nobel -j'exagère un peu-).

Dans les catégories socio-professionnelles un peu moins élevées (les familles de mes élèves), c'est souvent le contraire : aucun parent n'a d'ambition démesurée pour ses enfants (c'est même souvent malheureusement l'inverse : ils ne s'imaginent même pas que leurs enfants puissent faire des études et faire autre chose que papa-maman). En revanche, il y a une tendance au laisser-faire : l'enfant s'éduque tout seul, et on laisse faire, pour avoir la paix, et aussi parce que c'est comme ça. Cela ne veut pas dire que les parents sont dénués de tout principe moral et n'essaient pas d'en inculquer à leurs enfants, mais il y a cette idée que si un enfant fait ou dit ceci ben on ne lutte pas, parce que on ne voit pas l'utilité / la raison ou surtout qu'on est trop fatigués pour lutter.  Je me rappelle ce père d'élève qui lorsque mon collègue et moi lui disions que nous nous inquiétions car les résultats de sa fille avaient chuté (classe de 5è, 2è trimestre) vertigineusement et lui demandions donc s'il y avait un problème, nous avait répondu "ben vous savez, depuis qu'elle a eu 12 ans, elle décidé qu'elle faisait ce qu'elle voulait, donc elle ne fait plus ses devoirs, est sur son tél portable avec ses copines jusqu'à 2-3h du matin, ne veut plus nous écouter". Effarés nous avions essayé de lui faire comprendre que c'était encore lui le père / l'adulte et que c'était encore à lui de décider, il nous avait répondu "oui, mais bon elle ne veut pas, et moi ça me fatigue tout ça, j'ai pas envie de devenir le père fouettard (jamais nous ne lui avions conseillé quoique ce soit de ce genre), donc je la laisse faire !" Comment dire : on était effarés...
1. On ne naît pas parent, on le devient et ce "devenir" dure trèèès longtemps.
2. Il faudrait arrêter d'opposer l'éducation à la torgnole (voire bien pire pour certains) à l'éducation laxiste / enfant-roi (d'ailleurs les deux ne sont pas opposées et peuvent très bien cohabiter chez certains parents).

Je trouve que ce n'est pas tant le fait qu'ils expriment très/ trop tôt des choix : je ne veux pas manger tels types de légumes, je travaille tels types de matières... qui pose problème s'ils connaissent les connaissances de leur choix et qu'ils ont la capacité d'assumer. Je parle bien évidemment des plus âgés. Ce que je trouve vraiment problématique c'est la gestion de la frustration, du non. On a l'impression que tout leur est dû, que l'école, la société leur doivent = leur droit et ils oublient leur devoirs. Je le constate avec mes propres enfants. Il me semble que c'est en terminale que mon propre fils comparait le travail des professeurs rémunérés à son travail de lycéen et il ne comprenait pas qu'il ne soit pas payé ! Je simplifie les propos mais il n'a jamais été convaincu par ce que mon mari et moi lui retorquons.

Une de mes élèves de spécialité en humanitéd n'a pas rendu le contrôle car le sujet " ne lui parlait pas". Eleve en section d'élite pourtant ..

PP de 3e, j'ai reçu un message Pronote d'une élève me demandant en substance de l'aider à faire des efforts (le 12 mai...) car elle doit passer en seconde pour rejoindre une section STMG, elle ne veux pas aller en Pro ( c'était mon conseil). Elle voulait avoir mon avis, si elle avait une chance de passer en 2nd avant de valider son unique choix. En fait elle me prévenait gentiment qu'elle ne suivrait pas mon conseil.
Elève désinvestie par ailleurs qui a quelques restes d'un bon primaire et d'un honnête début de collège, avant le drame du portable, des copines, des RS, de la continuité pédagogique, etc...  On en connaît tous.
Cela fait quelques années que j'envoie au LGT des élèves qui n'ont pas le niveau. J'ai de moins en moins de procédures d'appel, plus du tout en réalité depuis que "l'orientation choisie" a été instituée (officiellement d'abord dans mon Clg puis devant la catastrophe, officieusement) et les redoublements abandonnés. Je lis avec beaucoup de sollicitude les témoignages de ceux qui enseignent en STMG. Ces 4 lettres sont connues de tous les élèves qui pour diverses raisons ne travaillent pas ou plus. Là ils rejoindront dans une ambiance festive et détendue la section Canada Dry : Ca ressemble au Lycée, ça a le goût du lycée, mais t'inquiète c'est pas le lycée. Et pas non plus le Lycée pro donc l'honneur est sauf.
J' ai répondu que les efforts ça se fait depuis le début de l'année, que je l'aide et l'informe depuis le début de l'année et qu'il est dommage qu'elle ne s'en soit pas aperçue.
Mais dans les faits : Voeu 1 2GT, pas de voeu 2. Elle a au dessus de 8 de moyenne générale, elle passera... Désolé les collègues de Lycée.
Et en effet, puisque le système le lui permet, elle fait plutôt preuve d'intelligence tactique.
L'école est sans doute un excellent miroir d'une société, et un des lieux privilégiés de ses tensions et de ses contradictions ( pardonnez l'évidence) mais comment en vouloir aux élèves ? Je rejoins ceux qui dans ce fil les voient plutôt comme des victimes.
En vouloir aux parents socialement peu assurés de ne pas faire le choix de l'envoyer en Pro ?
PP de 3e est un sale boulot qu'il devient difficile de ne pas faire salement.
Et l'étape suivante est déjà là. Cela fait déjà plusieurs années que les épreuves "maisons " du brevet sont accompagné par la direction du message pas tellement subliminal : " Bon, cet oral du brevet, ces compétences, on sait que vous les évaluez avec honnêteté et justice car vous êtes de bons profs.... mais les autres collèges, vous croyez qu'ils ne les gonflent pas ? Est-ce juste pour nos élèves ? " Bienvenue au contrôle continu...

Mail reçu à l'instant suite aux cahiers et évaluations à signer  (CP, 6 ans) :

maman pas contente a écrit:J ai regardé les cahiers et évaluation de L.

Sachez d abord que l on travail tout les jours la lecture et les maths, L. a besoin d un peu plus de temps pour intégrer certaine notion, et d écrire que c est moyen je trouve cela dévalorisant.
Aussi c est quoi «  apprendre les tables » ?? On lui apprend les tables de multiplication mais je suis pas sur que c est ça que vous attendez.   (sic)  

Je précise que les tables (additions, soustractions, doubles) sont dans le cahier, et que les élèves ont un "Cartatoto" individuel réalisé et plastifié de mes blanches mimines.

maikreeeesse a écrit:Je trouve que ce n'est pas tant le fait qu'ils expriment très/ trop tôt des choix : je ne veux pas manger tels types de légumes, je travaille tels types de matières... qui pose problème s'ils connaissent les connaissances de leur choix et qu'ils ont la capacité d'assumer. Je parle bien évidemment des plus âgés. Ce que je trouve vraiment problématique c'est la gestion de la frustration, du non. On a l'impression que tout leur est dû, que l'école, la société leur doivent = leur droit et ils oublient leur devoirs. Je le constate avec mes propres enfants. Il me semble que c'est en terminale que mon propre fils comparait le travail des professeurs rémunérés à son travail de lycéen et il ne comprenait pas qu'il ne soit pas payé ! Je simplifie les propos mais il n'a jamais été convaincu par ce que mon mari et moi lui retorquons.

Pour répondre à la réflexion de ton fils (que j’ai parfois entendue en classe): la différence fondamentale, c’est que l’élève travaille pour lui; c’est dans son intérêt personnel de s’y consacrer et que le professeur travaille pour autrui. Lorsque je fais la cuisine ou le ménage ou que je coupe du bois, pour prendre des exemples d’activités imposées, je ne reçois rien non plus. C’est dans mon intérêt que je les fais pourtant. Si demain je ne devais plus être payé, j’arrêterais d’enseigner car ma motivation est principalement pécuniaire.

En même temps il faut voir le bon côté des choses. Tu as de la chance, elle n'a pas envoyé le mail directement au directeur ou à l'ien ! C'est aussi un peu de ta faute, quelle idée de parler de "moyen" alors qu'il suffisait de dire que la marge de progression restante permettait de nombreuses et variées acquisitions à venir.
Leclochard je vois très bien la différence. C'est le fait que mon propre fils, qui connaît un peu le système, puisse dire de telles inepties qui m'étonne. Il se place à égalité, sans sourciller. Comme il est bien élevé  et docile, il n'insiste pas mais il ne comprend pas.

Alors que pour moi justement la faute professionnelle serait de ne pas donner le vrai niveau de l'enfant et c'est bien ce qui me pose problème cette année avec la succession des remplacements dans la classe de mon fils. (et c'st ce que j'ai dit à l'IEN que j'ai rencontré à ce sujet)

Clecle78 a écrit:Une de mes élèves de spécialité en humanités n'a pas rendu le contrôle car le sujet " ne lui parlait pas". Eleve en section d'élite pourtant ..

Cette année, une élève d'un bon niveau par ailleurs (classe bilangue etc.) m'écrit sur son troisième ou quatrième contrôle de lecture montrant qu'elle n'a encore une fois pas lu le livre : "Je n'ai pas lu ce livre car JE DETESTE lire des livres qu'on m'oblige à lire et que je n'ai pas choisi alors je l'ai pas lu."

Ma réponse : il y a certains élèves que je déteste avoir dans ma classe, et pourtant, je ne le montre pas et les traite exactement comme les autres.

Ou je leur mets la honte en expliquant que les autres camarades n'aiment pas forcément plus que lui mais que ça ne les empêche pas de se comporter normalement, au contraire de Sa Seigneurie.

roxanne a écrit:Alors que pour moi justement la faute professionnelle serait de ne pas donner le vrai niveau de l'enfant et c'est bien ce qui me pose problème cette année avec la succession des remplacements dans la classe de mon fils. (et c'st ce que j'ai dit à l'IEN que j'ai rencontré à ce sujet)

Je trouve que cela va au delà de faute professionnelle, c'est un problème moral. On ment à l'enfant, on ment à la famille et on se défausse sur les enseignants qui suivront.
Quand on voit les problèmes pour proposer un maintien ! C'est tellement plus facile de faire passer l'élève et pourtant la très grande majorité des enseignants a l'énergie et le courage de le faire.

Oui mais dans la société actuelle, on fait cela on passe juste pour de gros méchants intolérants incompréhensifs qui naiment pas légentilzenfants sans coeur !! Je ne dis pas que vous avez tort (bien au contraire), mais aujourd'hui cela ne se fait plus de dire à qqun que ben non il ne fait pas ce qu'il faut, et que cela doit changer sinon l'atterrissage risque d'être très douloureux. On préfère laisser beaucoup de gens dans leurs illusions, c'est plus facile, tout simplement...

Baldred a écrit:PP de 3e est un sale boulot qu'il devient difficile de ne pas faire salement.
Et l'étape suivante est déjà là. Cela fait déjà plusieurs années que les épreuves "maisons " du brevet sont accompagné par la direction du message pas tellement subliminal : " Bon, cet oral du brevet, ces compétences, on sait que vous les évaluez avec honnêteté et justice car vous êtes de bons profs.... mais les autres collèges, vous croyez qu'ils ne les gonflent pas ? Est-ce juste pour nos élèves ? " Bienvenue au contrôle continu...

En période normale, pourtant, j'oriente un bon tiers voire une bonne moitié de la classe en 2de pro, (y compris en 2020, le travail d'orientation a été torché avant la mi-mars), je vais en appel et je propose souvent un ou 2 maintiens (vu que c'est comme ça qu'on dit maintenant). Cette année je ne vais pas me fatiguer, vu les conditions, et les inégalités de traitement/devant l'examen (et aussi parce que je suis hyper en colère contre ce ministère   ), je vais laisser la porte ouverte à ceux qui souhaitent aller se suicider en 2GT. (Mais je ne leur dirai qu'au dernier moment)
Alors le type d'élève qui a un 12 de moyenne totalement factice (le 12 de moyenne avec un 8 en français et un 6 en maths), j'en ai plein ma 3e, et ils veulent aller en 2GT, et ils iront en 2GT. Mais j'ai prévenu ! Toute l'année.
Je ne crois pas que PP de 3e soit le plus sale des boulots, il me semble quand même que le couperet est beaucoup plus violent en seconde non ? Les collègues du lycée confirmeront ou infirmeront.
Ce qui me chagrine le plus, en cette fin d'année, c'est les flemmites aiguës, de certains très bons élèves (bon c'est l'âge aussi ).

Quant au taux de réussite aux épreuves, maison/pas maison, chaque fois que notre cheffe se plaint du fait qu'on fait beaucoup trop bien notre travail, on lui rétorque invariablement que si elle veut fabriquer un taux de réussite au brevet de 95%, elle n'a qu'à nous faire signe, ça se fait en 2 secondes en conseil de cycle.

Pas de soucis, l'an prochain en 2de GT, l'élève aura 10 de moyenne annuelle avec ses 5 et 5 en français et maths compensés par ses 18 en EPS et EMC et passera en STMG. Il aura son bac au rattrapage et se plantera après. Et encore pas sûr vu le niveau attendu dans certains BTS.

Les  élèves qui arrivent en seconde générale passent en 1e générale ou technologique pratiquement tous désormais, même avec des moyennes très faibles (qui le sont de moins en moins car on leur ment de plus en plus). Le redoublement nécessite l'accord de la famille, la réorientation en voie pro également (et ils ne sont plus prioritaires). La seconde couperet, je crois que c'est fini dans beaucoup d'endroits : c'est désormais trop tard. Et comme on arrive à 95% au moins de réussite au bac en 2020 et certainement en 2021, ils auraient tort de ne pas essayer.

Laotzi a écrit:Les élèves qui arrivent en seconde générale passent en 1e générale ou technologique pratiquement tous désormais, même avec des moyennes très faibles (qui le sont de moins en moins car on leur ment de plus en plus). Le redoublement nécessite l'accord de la famille, la réorientation en voie pro également (et ils ne sont plus prioritaires). La seconde couperet, je crois que c'est fini dans beaucoup d'endroits : c'est désormais trop tard. Et comme on arrive à 95% au moins de réussite au bac en 2020 et certainement en 2021, ils auraient tort de ne pas essayer.

Donc en gros ça ne sert à rien que je me fatigue ? Ou je vais me raccrocher à mes réussites d'orientation en voie professionnelle ?
Mais le pire c'est que je m'en doutais. Maintenant c'est le supérieur couperet. Quel gâchis.

Ha@_x a écrit:

Laotzi a écrit:Les  élèves qui arrivent en seconde générale passent en 1e générale ou technologique pratiquement tous désormais, même avec des moyennes très faibles (qui le sont de moins en moins car on leur ment de plus en plus). Le redoublement nécessite l'accord de la famille, la réorientation en voie pro également (et ils ne sont plus prioritaires). La seconde couperet, je crois que c'est fini dans beaucoup d'endroits : c'est désormais trop tard. Et comme on arrive à 95% au moins de réussite au bac en 2020 et certainement en 2021, ils auraient tort de ne pas essayer.

Donc en gros ça ne sert à rien que je me fatigue ? Ou je vais me raccrocher à mes réussites d'orientation en voie professionnelle ?
Mais le pire c'est que je m'en doutais. Maintenant c'est le supérieur couperet. Quel gâchis.

Continue à t'accrocher aux réussites d'orientation en voie pro. J'ai eu l'an dernier deux élèves en 1ère Spé-SVT qui auraient du être réorientées. L'une d'elle a fini par plafonner à 3 de moyenne (l'autre à 5). Elle pleurait en classe (elle disait ne pas aimer les Travaux Pratiques ), dans les couloirs, et avait fini par quitter longuement le lycée pour soigner sa dépression. J'ai eu l'impression qu'on lui a menti. J'étais très en colère.

Donc oui, continue à vanter les bienfaits de la filière pro dès le collège (notamment la filière 3ème prépa-pro aux élèves de 4ème). Quant ils passent en lycée en 2nde général, tout ceux qui auraient dû aller en lycée pro vont finalement en STMG. Cela fait des années que certains collègues enseignant dans ces filières pètent les plombs. Une année, je me suis retrouvé avec des élèves de 3ème prépa-pro bien meilleurs que certains élèves de secondes qui se demandaient ce qu'ils faisaient là.

gauvain31 a écrit:J'ai eu l'an dernier deux élèves en 1ère Spé-SVT qui auraient du être réorientées. L'une d'elle a fini par plafonner à 3 de moyenne (l'autre à 5). Elle pleurait en classe (elle disait ne pas aimer les Travaux Pratiques ), dans les couloirs, et avait fini par quitter longuement le lycée pour soigner sa dépression. J'ai eu l'impression qu'on lui a menti. J'étais très en colère.

C'est en effet affligeant.
Dire que je passe régulièrement pour un vieux réac' aux yeux de certains collègues quand j'annonce à mes élèves leurs résultats réels au brevet blanc (sur la seule base de l'examen terminal écrit donc). Mais j'ai quand même l'impression que les mômes apprécient plutôt qu'on leur dise la vérité. (Pas tous, mais c'est un autre problème).

Et puis puisque l'on parle de STMG, on me l'a sortie il y a quelques années :

Monsieur, ça sert à quoi franchement, faire des études dans mon quartier ? Mon grand frère a fait un bac STMG, un BTS et il est chauffeur Uber

C'est terrible...

Juste pour rebondir sur l'élève de seconde qui a 8 de moyenne générale : chez nous, on se le gardait avant en L ou ES, et maintenant, on se le garde avec des spés vues comme "le café du commerce" : anglais monde contemporain (pas anglais littérature, hein, faudrait quand même pas lire des livres non plus), hggsp (où ils s'imaginent qu'on va se mettre en rond et disserter dans le vide sur les conflits au Proche-Orient) et éventuellement HLP. Ben oui, les technos, ils sont à Saint Germain en Laye, chez les sauvages, donc, c'est bien connu, et en plus il faut traverser le Congo avec ses crocodiles la Seine, c'est quand même pas humain de leur imposer ça. Yolo.
Et ensuite ils harcèlent leurs profs en 1e et en terminale parce que leurs notes "leur font un mauvais dossier pour parcoursup"... ben oui mais mon coco t'es mauvais en tout...

L'élève à 8 à la rigueur OK, j'ai compris, mais l'élève à 5 de moyenne en 2GT, il se fait réorienter rassurez moi...

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