- LeodaganFidèle du forum
Delia a écrit:Le problème pour la liberté d'expression c'est qu'un président d'Université doive demander la permission (et à qui ? d'où venaient les pressions ?) pour organiser un séminaire. Ou plus exactement, doive annuler ce séminaire suite à des pressions, alors que, comme le rappelle Tristana, l'intervenant n'est sous le coup d'aucune condamnation.
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
(Tandis que tuer quelqu'un pour le faire taire, c'est une excellent moyen pour que deux mille cinq cents ans plus tard on en parle encore...)
Ce n'est pas qu'une question de liberté d'expression, mais aussi une question d'image. Si les présidents d'université étaient mieux informés, l'invitation n'aurait même pas été envisageable.
- HypermnestreÉrudit
J'ai bien compris et, encore une fois, outre la question de la non-mixité, c'est là le (un des) problème(s) : il aurait fallu créer un autre terme, pas reprendre le mot "blanc".may68 a écrit:hypermnestre a écrit:Le problème, c'est que l'intitulé de ces ateliers n'est précisément pas celui qui tu annonces : non pas "victimes du racisme" / "les autres" mais "racisés" / "blancs".may68 a écrit:J'ai dit que tout le monde pouvait s'inscrire aux stages et qu'il y a 2 ateliers où on donne la possibilité à ceux qui sont victimes d'actes de racisme ou à ceux qui veulent déconstruire les postures telles que celle que je décris, de le faire.
Formulé autrement, cela aurait certainement moins posé problème.
Ces termes sont expliqués ici :
https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/301117/racisme-detat-racise-les-termes-du-debat
http://www.liberation.fr/france/2017/11/24/des-mots-et-des-outils-pour-lutter-contre-le-racisme_1612393
Comment savoir quand un atelier réservé aux blancs sera "acceptable" (car le mot sera pris dans sa nouvelle acception) et quand un atelier réservé aux blancs sera odieux (car raciste, facho ou que sais-je) ?
- TristanaVénérable
Leodagan a écrit:Delia a écrit:Le problème pour la liberté d'expression c'est qu'un président d'Université doive demander la permission (et à qui ? d'où venaient les pressions ?) pour organiser un séminaire. Ou plus exactement, doive annuler ce séminaire suite à des pressions, alors que, comme le rappelle Tristana, l'intervenant n'est sous le coup d'aucune condamnation.
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
(Tandis que tuer quelqu'un pour le faire taire, c'est une excellent moyen pour que deux mille cinq cents ans plus tard on en parle encore...)
Ce n'est pas qu'une question de liberté d'expression, mais aussi une question d'image. Si les présidents d'université étaient mieux informés, l'invitation n'aurait même pas été envisageable.
:lol:
Bien au contraire, je pense qu'ils savent très bien que c'est une personnalité controversée et que le choix a été fait de manière totalement éclairée.
C'est quand même incroyable, de prétendre à l'ignorance de ceux qui ne pensent pas comme nous. On parle d'universitaires, hein, pas du premier journaliste web venu qui pourrait effectivement manquer d'informations et de recul.
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- DeliaEsprit éclairé
+ 100000000000
(Je n'ai pas retiré mon doigt assez vite, mais je laisse !)
(Je n'ai pas retiré mon doigt assez vite, mais je laisse !)
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- LeodaganFidèle du forum
Tristana a écrit:Leodagan a écrit:Delia a écrit:Le problème pour la liberté d'expression c'est qu'un président d'Université doive demander la permission (et à qui ? d'où venaient les pressions ?) pour organiser un séminaire. Ou plus exactement, doive annuler ce séminaire suite à des pressions, alors que, comme le rappelle Tristana, l'intervenant n'est sous le coup d'aucune condamnation.
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
(Tandis que tuer quelqu'un pour le faire taire, c'est une excellent moyen pour que deux mille cinq cents ans plus tard on en parle encore...)
Ce n'est pas qu'une question de liberté d'expression, mais aussi une question d'image. Si les présidents d'université étaient mieux informés, l'invitation n'aurait même pas été envisageable.
:lol:
Bien au contraire, je pense qu'ils savent très bien que c'est une personnalité controversée et que le choix a été fait de manière totalement éclairée.
C'est quand même incroyable, de prétendre à l'ignorance de ceux qui ne pensent pas comme nous. On parle d'universitaires, hein, pas du premier journaliste web venu qui pourrait effectivement manquer d'informations et de recul.
Tu sais, être président d'université ne donne pas la science infuse. Pourquoi prendre le risque d'un dérapage médiatique, dans ce cas ? c'est de l'amateurisme. Il faut dire que sur ces questions les 20 dernières années n'ont pas été très remuantes pour les colloques universitaires sulfureux: il y a eu les affaires Faurisson, et tout le reste était considéré comme quasiment "clean". Il n'y avait pas de quoi mettre en éveil les universitaires. Les "pros" de l'information sont parfois terriblement naïfs, alors qu'ils sont suspendus à twitter toute la journée. Pourquoi pas un président d'université ?
Ou alors, tout a été fait sciemment pour faire de la pub au PIR ?
Je ne parle pas des profs qui, eux, savent qui ils invitent.
- DeliaEsprit éclairé
Il me semble qu'un président d'Université ne se dirige pas en fonction du célèbre « que diront les gens ? » Bien faire et laisser dire... un dérapage, c'est grave, s'il est médiatique, c'est insignifiant.Pourquoi prendre le risque d'un dérapage médiatique, dans ce cas ?
Ou alors, tout a été fait sciemment pour faire de la pub au PIR ?
En ce cas, c'est réussi : jamais je n'en avais entendu parler ! C'est ici même que j'ai découvert cette chose.
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- fifi51Fidèle du forum
J'en doute fort, elle a été invitée par quelqu'un qui partage plus ou moins ses idées (Philippe Colin).Delia a écrit:
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- DeliaEsprit éclairé
Oui, celui-ci. Mais les autres ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- fifi51Fidèle du forum
Pour les autres, je ne sais pas, mais l'intitulé du séminaire, m'inspire assez peu confiance sur sa neutralité.
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- neomathÉrudit
Bien vu Tristana. Ce que vous évoquez a d'ailleurs été théorisé sous le nom de "fragilité blanche".Tristana a écrit:En réalité, il est impossible de faire penser l'empathie à des gens qui, dès qu'on évoque une forme de non-mixité, se sentent attaqués dans leur intégrité profonde. Tout ça est tristement une affaire d'ego : "moi je suis gentil, j'ai bien le droit d'intervenir partout".
Cet article détaille cette notion :
https://www.etatdexception.net/la-fragilite-blanche-pourquoi-est-ce-si-dur-de-parler-aux-blancs-de-racisme/
Un extrait qui résonne remarquablement avec tout ce qui se dit depuis 30 pages :
[...]Voici des exemples du genre de défis qui déclenchent du stress racial aux Blanc-he-s :
Suggérer que le point de vue d’une personne blanche provient d’un cadre de référence racialisé (défi à l’objectivité);
Personnes racisées qui parlent ouvertement de leurs propres perspectives raciales (défi aux tabous blancs à parler ouvertement de race);
Personnes racisées qui choisissent de ne pas ménager les sentiments raciaux de personnes blanches à propos de la race (défi aux attentes raciales des Blanc-he-s et au besoin/droit au confort racial);
Personnes racisées pas prêtes à raconter leurs histoires ou à répondre aux questions sur leurs expériences raciales (défi à la perspective selon laquelle les personnes racisées nous serviront);
Un-e Blanc-he ne consentant pas aux perspectives raciales d’un-e autre Blanc-he (défi à la solidarité blanche);
Être confronté-e à une réaction sur l’impact raciste de son propre comportement (défi à l’innocence raciale blanche);
Suggérer que l’appartenance au groupe est significative (défi à l’individualisme);
Recevoir une information sur le fait que l’accès est inégal entre les groupes raciaux (défi à la méritocratie);
Être confronté-e à une personne racisée qui est dans une position de leadership (défi à l’autorité blanche);
Être confronté-e à des informations sur d’autres groupes raciaux, par exemple à travers des films dans lesquels les personnes racisées mènent l’action mais ne sont pas dans des rôles stéréotypés ou dans l’éducation à la diversité (défi à la centralité blanche).
Dans les rares cas où nos sommes confronté-e-s à ces défis, nous nous retirons, nous nous défendons, pleurons, argumentons, minimisons, ignorons, et par tous les moyens repoussons ces défis pour regagner notre position raciale et l’équilibre. J’appelle cette action précise consistant à tout repousser, la fragilité blanche.[...]
- TristanaVénérable
fifi51 a écrit:J'en doute fort, elle a été invitée par quelqu'un qui partage plus ou moins ses idées (Philippe Colin).Delia a écrit:
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
Ah, j'imagine donc que lui aussi, bien qu'universitaire, devrait être exclu de parole publique à l'université !
Vous êtes drôles.
_________________
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Virginie Despentes
- FenrirFidèle du forum
neomath a écrit:Bien vu Tristana. Ce que vous évoquez a d'ailleurs été théorisé sous le nom de "fragilité blanche".Tristana a écrit:En réalité, il est impossible de faire penser l'empathie à des gens qui, dès qu'on évoque une forme de non-mixité, se sentent attaqués dans leur intégrité profonde. Tout ça est tristement une affaire d'ego : "moi je suis gentil, j'ai bien le droit d'intervenir partout".
Cet article détaille cette notion :
https://www.etatdexception.net/la-fragilite-blanche-pourquoi-est-ce-si-dur-de-parler-aux-blancs-de-racisme/
Oui enfin, il est quand même des personnes qui sont intervenues dans le sens opposé à celui de Tristana, may68, etc en ayant clairement annoncé qu'elle seraient collées dans l'atelier coloré si elles s'étaient pointées au stage.
Quant au message de Jacq, j'y voyais un gros sarcasme moi. Marrant qu'il ait fait rebondir le débat comme ça.
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- LeodaganFidèle du forum
Tristana a écrit:fifi51 a écrit:J'en doute fort, elle a été invitée par quelqu'un qui partage plus ou moins ses idées (Philippe Colin).Delia a écrit:
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
Ah, j'imagine donc que lui aussi, bien qu'universitaire, devrait être exclu de parole publique à l'université !
Vous êtes drôles.
Non, mais simplement il est quand même bien naïf de faire comme si "liberté d'expression" signifiait "liberté d'expression".
Mon opinion est que ce cortège d'idées est dirigé vers un objectif clair, exposé longuement dans des livres et articles qui trahissent assez vite leur objet. Que les précautions rhétoriques et la confusion avec des débats de société rendent ces "théories" acceptables, c'est un fait, mais en toute bonne foi et après avoir pris le temps de réfléchir non seulement au profil des tenants de ce discours mais aux techniques employées, il m'est impossible de voir dans ces réunions une joute socratique ou une recherche désintéressée de la vérité sur la situation réelle de notre pays en matière de racisme.
Si les militants en question (car ce sont des militants) étaient aussi catalogués que des personnes médiatisées, les choses seraient réglées en quelques minutes.
Cela ne veut pas dire que le combat des idées doive être proscrit; simplement il est légitime qu'un président d'université, qui n'est pas un chercheur mais une personnalité qui représente une institution publique, soit sensible au fait que l'on mente sur la marchandise ou sur le profil de ceux qu'on fait intervenir.
- TristanaVénérable
Leodagan a écrit:Tristana a écrit:fifi51 a écrit:J'en doute fort, elle a été invitée par quelqu'un qui partage plus ou moins ses idées (Philippe Colin).Delia a écrit:
Dan le cas présent, on pouvait penser que face à des universitaires, les thèses de l'intervenante auraient été déconstruites de main de maitre : la seule arme contre les idées, ce sont les idées.
Ah, j'imagine donc que lui aussi, bien qu'universitaire, devrait être exclu de parole publique à l'université !
Vous êtes drôles.
Non, mais simplement il est quand même bien naïf de faire comme si "liberté d'expression" signifiait "liberté d'expression".
Mon opinion est que ce cortège d'idées est dirigé vers un objectif clair, exposé longuement dans des livres et articles qui trahissent assez vite leur objet. Que les précautions rhétoriques et la confusion avec des débats de société rendent ces "théories" acceptables, c'est un fait, mais en toute bonne foi et après avoir pris le temps de réfléchir non seulement au profil des tenants de ce discours mais aux techniques employées, il m'est impossible de voir dans ces réunions une joute socratique ou une recherche désintéressée de la vérité sur la situation réelle de notre pays en matière de racisme.
Si les militants en question (car ce sont des militants) étaient aussi catalogués que des personnes médiatisées, les choses seraient réglées en quelques minutes.
Cela ne veut pas dire que le combat des idées doive être proscrit; simplement il est légitime qu'un président d'université, qui n'est pas un chercheur mais une personnalité qui représente une institution publique, soit sensible au fait que l'on mente sur la marchandise ou sur le profil de ceux qu'on fait intervenir.
Non mais ça, c'est votre vision du travail de Bouteldja ou d'autres du PIR.
Que je sache, même s'il partage ses idées, Collin est bel et bien un universitaire, donc un mec qui réfléchit, s'interroge, produit de la recherche. A ce compte-là, ce qu'il défend peut être également militant, oui, mais cela reste bordé par une recherche intellectuelle.
Que vous estimiez ça dangereux ou que sais-je, ça vous regarde. Visiblement, tout le monde ne partage pas votre opinion, et il est assez prétentieux voire triste d'en arriver à considérer que ceux qui ne partagent pas votre vision totalement biaisée de la réflexion décoloniale sont des "idiots utiles", comme on pourrait le résumer.
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- LeodaganFidèle du forum
Tristana a écrit:Leodagan a écrit:Tristana a écrit:fifi51 a écrit:
J'en doute fort, elle a été invitée par quelqu'un qui partage plus ou moins ses idées (Philippe Colin).
Ah, j'imagine donc que lui aussi, bien qu'universitaire, devrait être exclu de parole publique à l'université !
Vous êtes drôles.
Non, mais simplement il est quand même bien naïf de faire comme si "liberté d'expression" signifiait "liberté d'expression".
Mon opinion est que ce cortège d'idées est dirigé vers un objectif clair, exposé longuement dans des livres et articles qui trahissent assez vite leur objet. Que les précautions rhétoriques et la confusion avec des débats de société rendent ces "théories" acceptables, c'est un fait, mais en toute bonne foi et après avoir pris le temps de réfléchir non seulement au profil des tenants de ce discours mais aux techniques employées, il m'est impossible de voir dans ces réunions une joute socratique ou une recherche désintéressée de la vérité sur la situation réelle de notre pays en matière de racisme.
Si les militants en question (car ce sont des militants) étaient aussi catalogués que des personnes médiatisées, les choses seraient réglées en quelques minutes.
Cela ne veut pas dire que le combat des idées doive être proscrit; simplement il est légitime qu'un président d'université, qui n'est pas un chercheur mais une personnalité qui représente une institution publique, soit sensible au fait que l'on mente sur la marchandise ou sur le profil de ceux qu'on fait intervenir.
Non mais ça, c'est votre vision du travail de Bouteldja ou d'autres du PIR.
Que je sache, même s'il partage ses idées, Collin est bel et bien un universitaire, donc un mec qui réfléchit, s'interroge, produit de la recherche. A ce compte-là, ce qu'il défend peut être également militant, oui, mais cela reste bordé par une recherche intellectuelle.
Que vous estimiez ça dangereux ou que sais-je, ça vous regarde. Visiblement, tout le monde ne partage pas votre opinion, et il est assez prétentieux voire triste d'en arriver à considérer que ceux qui ne partagent pas votre vision totalement biaisée de la réflexion décoloniale sont des "idiots utiles", comme on pourrait le résumer.
Mais je ne prétends pas imposer cette opinion, je ne nie absolument pas que bien des universitaires travaillent sur des questions "décoloniales" en toute bonne foi et liberté intellectuelle.
Ce qui me paraît incontestable en revanche, mais encore faut-il avoir passé du temps à lire au lieu de se contenter d'a priori, c'est que des personnes mal intentionnées et intéressées viennent se greffer sur ces thèmes pour gagner en respectabilité et en notoriété.
Au passage, je signale un livre de Pierre-André Taguieff, L'Islamisme et nous, qui analyse bien ces phénomènes. Quelques chapitres intéressants sont d'ailleurs consacrés à Houria Bouteldja et au PIR. J'ai oublié d'ailleurs les termes précis qu'il emploie dan son livre, mais il est mesuré et bien documenté.
- DalvaVénérable
J'aimerais sincèrement savoir comment on peut se moquer gentiment de quelqu'un dans cette situation, c'est-à-dire en étant sûr et certain que cette personne n'en sera pas affectée.Cath a écrit:Delia a écrit:
Primo, l'humour, c'est se moquer de soi-même.
Ah bon.
Et si je me moque gentiment de la seule personne qui mange des haricots verts à la cantine quand tout le monde prend des frites, c'est du racisme aussi ?
C'est-à-dire, dans quelle situation attirer l'attention sur la différence de quelqu'un et en rire, c'est gentil ?
Par extension, quel intérêt de se moquer, même gentiment, de quelqu'un qui prend des haricots et non des frites (ou toute autre situation de différence, hein, j'ai bien compris que c'était un exemple qui se veut neutre) ?
Pour la dernière question, non, ce n'est effectivement pas du racisme, c'est une première étape vers le harcèlement.
L'humour, appliqué à soi-même ou aux autres, c'est une mise à distance, non ?
Il faut vraiment être complice un minimum avec l'autre pour que l'humour dirigé "contre" lui ait une chance de ne pas le blesser. Enfin, j'y connais rien, sans doute.
- JacqGuide spirituel
Fenrir a écrit:neomath a écrit:Bien vu Tristana. Ce que vous évoquez a d'ailleurs été théorisé sous le nom de "fragilité blanche".Tristana a écrit:En réalité, il est impossible de faire penser l'empathie à des gens qui, dès qu'on évoque une forme de non-mixité, se sentent attaqués dans leur intégrité profonde. Tout ça est tristement une affaire d'ego : "moi je suis gentil, j'ai bien le droit d'intervenir partout".
Cet article détaille cette notion :
https://www.etatdexception.net/la-fragilite-blanche-pourquoi-est-ce-si-dur-de-parler-aux-blancs-de-racisme/
Oui enfin, il est quand même des personnes qui sont intervenues dans le sens opposé à celui de Tristana, may68, etc en ayant clairement annoncé qu'elle seraient collées dans l'atelier coloré si elles s'étaient pointées au stage.
Quant au message de Jacq, j'y voyais un gros sarcasme moi. Marrant qu'il ait fait rebondir le débat comme ça.
Fenrir, tu crois que c'est mon genre ?
Bon, je peux proposer d'autres ateliers si vous le souhaitez... j'en ai en réserve
Mais je suis un affreux blanc dominant...
- DalvaVénérable
C'est bien comme ça que je l'ai compris, un sarcasme. Ça sert à quoi, un sarcasme ?
- neomathÉrudit
Loin de moi l'idée manquer de respect au phare de la pensée et grand défenseur de la Civilisation Occidentale qu'est Taguieff. Mais je ne sache pas que les pouvoirs publics l'aient officiellement chargé d'établir une liste de proscription.Leodagan a écrit:Au passage, je signale un livre de Pierre-André Taguieff, L'Islamisme et nous, qui analyse bien ces phénomènes. Quelques chapitres intéressants sont d'ailleurs consacrés à Houria Bouteldja et au PIR. J'ai oublié d'ailleurs les termes précis qu'il emploie dan son livre, mais il est mesuré et bien documenté.
Il en résulte que Houria Bouteldja possède encore les droits de n'importe quel citoyen dont celui d'exprimer ses opinions où et quand bon lui semble, sauf à répondre devant la loi de l'abus qu'elle ferait de ce droit.
Remarque au passage : il y a un moyen très efficace de la faire taire qui est de la faire condamner devant les tribunaux. Il est vrai qu'alors les fausses citations à la Thomas Guénolé ne seront pas d'une grand utilité.
- JacqGuide spirituel
Dalva a écrit:C'est bien comme ça que je l'ai compris, un sarcasme. Ça sert à quoi, un sarcasme ?
Je ne sais pas, il faudrait aller voir la définition du sarcasme...
Enfin, si, je sais.
- DalvaVénérable
Bon. Donc pas de surprise quant à ma réaction.
- JacqGuide spirituel
En même temps le sarcasme peut interroger et interpeller.
- DalvaVénérable
Bien sûr, mais il demande à être manié avec précaution et même explications si on ne veut pas risquer de blesser ou de donner l'impression d'envoyer une simple fin de non recevoir.
Le sarcasme, comme le reste de ce qui ressortit à l'humour, est une mise à distance, une prise de distance. Il est donc une forme de négation de la validité du propos de l'autre.
Nier la validité des propos des victimes, c'est quand même très violent.
Le sarcasme, comme le reste de ce qui ressortit à l'humour, est une mise à distance, une prise de distance. Il est donc une forme de négation de la validité du propos de l'autre.
Nier la validité des propos des victimes, c'est quand même très violent.
- JacqGuide spirituel
Dalva a écrit:Bien sûr, mais il demande à être manié avec précaution et même explications si on ne veut pas risquer de blesser ou de donner l'impression d'envoyer une simple fin de non recevoir.
Le sarcasme, comme le reste de ce qui ressortit à l'humour, est une mise à distance, une prise de distance. Il est donc une forme de négation de la validité du propos de l'autre.
Nier la validité des propos des victimes, c'est quand même très violent.
Mon objectif n'est pas d'être violent. Si tu reprends des messages que j'ai postés au début du sujet, j'ai des interrogations au sujet de ce stage, dans un sens comme dans l'autre.
Et, si mon propos peut-être un sarcasme, il est aussi une véritable interrogation, que l'on pourrait avoir. Il y a de la provocation dedans, certes, mais pas seulement.
Je trouve absurde, c'est mon opinion, et je conçois que l'on puisse avoir une opinion inverse, ce stage en non mixité. Les interrogations du stage peuvent être bonnes, mais je n'aime pas cette idée de non mixité.
Alors cette logique absurde je la pousse à bout. Si les dominants doivent s'interroger et déconstruire leur préjugés innés pourquoi les dominés ne devraient-ils pas faire de même concernant leurs préjugés innés ?
Non, il faut pousser la logique jusqu'au bout, et nous arrivons donc à ce que je proposais... Sarcasme ? Logique de l'absurde ? Ironie ? Humour méchant du dominant (il parait que je le suis, du fait de ma couleur de peau que je n'ai pourtant pas choisie mais qui déterminerait ma façon de penser).
On peut rire de tout mais pas avec tout le monde...
J'ai tendance à penser que l'on devrait pouvoir rire de tout avec tout le monde.
J'ai tendance à penser que l'on devrait pouvoir parler de tout et avec tout le monde et pas dans un stage en non mixité, surtout quand cette mixité est explicitement "raciale".
Voir des personnes antiracistes classer les personnes en fonction d'une supposée race me pose problème.
Voir des personnes antiracistes juger que mon opinion concernant ces stages en fonction de la race vient du fait que j'appartiendrais à une race me pose problème. Si j'avais la peau noire je pourrais écrire ce que j'écris ici parce que je serais une "victime". Si je suis de "couleur" blanche, je n'ai pas le droit de le dire ou de l'écrire car c'est en fonction de ma couleur de peau ou de ma supposée position de dominant coupable qui prédestinerait ma pensée. Le déterminisme est l'un des éléments du racisme.
On tourne en rond, je sais, et ce depuis des pages.
- DalvaVénérable
Quels préjugés ?Jacq a écrit:
Alors cette logique absurde je la pousse à bout. Si les dominants doivent s'interroger et déconstruire leur préjugés innés pourquoi les dominés ne devraient-ils pas faire de même concernant leurs préjugés innés ?
Je pense que c'est là où ne nous comprenons pas. Ils ne sont pas innés, ils sont construits et acquis, si tant est qu'on puisse parler de préjugés.
- DalvaVénérable
Au sujet de dominé/dominant, il est intéressant par exemple de savoir que les personnes qui ont travaillé avec des trans en situation de prostitution ont relevé chez eux ce constat : dans le sens MtoF, elles découvraient rétrospectivement de quel privilège elles avaient bénéficié sans le vouloir ni même s'en douter, et qu'elles avaient perdu suite à leur transition. Dans le sens FtoM à l'inverse, ils découvraient un statut privilégié. Cela touche par exemple aux professions et possibilités d'avancer proposées. Je n'ai pas le détail en tête. Je vais chercher les références.
Mon propos est qu'on appartient sans le souhaiter ni en avoir nécessairement conscience, et sans chercher à en bénéficier, à un groupe qui a certains privilèges. On peut appartenir par une particularité à un groupe dominant et par une autre à un groupe dominé. (Flemme de mettre les guillemets sur mon téléphone, désolée.)
On n'est pas obligé de se braquer parce que quelqu'un qui se sent appartenir à un groupe dominé nous dit qu'il nous considère comme appartenant à un groupe dominant et qu'il estime que telle ou telle attitude le manifeste. On peut se remettre en question, et essayer d'expliquer qu'on n'avait pas cette intention, qu'on aurait agi de la même façon avec n'importe qui. Encore faut-il en être sûr.
Bon. J'espère ne pas m'être mal exprimée afin de n'avoir pas dit autre chose que ce que je pense.
Mon propos est qu'on appartient sans le souhaiter ni en avoir nécessairement conscience, et sans chercher à en bénéficier, à un groupe qui a certains privilèges. On peut appartenir par une particularité à un groupe dominant et par une autre à un groupe dominé. (Flemme de mettre les guillemets sur mon téléphone, désolée.)
On n'est pas obligé de se braquer parce que quelqu'un qui se sent appartenir à un groupe dominé nous dit qu'il nous considère comme appartenant à un groupe dominant et qu'il estime que telle ou telle attitude le manifeste. On peut se remettre en question, et essayer d'expliquer qu'on n'avait pas cette intention, qu'on aurait agi de la même façon avec n'importe qui. Encore faut-il en être sûr.
Bon. J'espère ne pas m'être mal exprimée afin de n'avoir pas dit autre chose que ce que je pense.
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