- RogerMartinBon génie
Voilà, et de là, logiquement, on arrive au tamis symbole de la chasteté. A cause de l'histoire de la vestale qui s'en servait pour transporter de l'eau.
- TristanaVénérable
Zagara a écrit:Le texte de JFK mélange beaucoup trop de choses différentes, est assez brouillon, ce qui le rend peu efficace, mais son intuition est à la bonne place.
Je préfère le texte, plus carré, posté dans l'autre topic : https://www.neoprofs.org/t115170-un-neo-feminisme-victimaire-puritain-et-sexiste#4293670
qui répond à la même impression beaucoup plus justement.
Entre la droite de la gauche dévorée par le néolibéralisme de Macron, et la gauche de la gauche mangée par une dérive raciste, le courant pleinement positif de la gauche, telle qu'il portait des objectifs communs et solidaires (sociaux, démocratiques et universels), me semble de plus en plus riquiqui.
Une société sans gauche peut-elle advenir ? Blues.
Oui bah comme dans l'autre topic en fait, on ne sait pas de qui parle cette femme (même dans les commentaires débiles sous l'article, y'a plusieurs commentateurs qui demandent de qui cette personne parle, puisqu'on ne comprend rien). L'essentialisme dans le féminisme a été abandonné depuis bien longtemps, c'est une tendance qui n'existe absolument plus dans le féminisme actuel, et c'est encore moins vrai si on commence à parler du féminisme qui peut se sentir proche de l'idéologie du PIR.
C'est parfois bon de faire un pied de côté et de regarder ce qui se dit ailleurs : tiens, une juive qui défend Bouteldja (comme quoi ! peut-être ne serait-elle pas antisémite, ni raciste, et moi non plus...) et qui s'étonne de ce que beaucoup de Français, définitivement, ne comprennent rien au racisme (et surtout ce hors charte de Guénolé) : https://www.opendemocracy.net/can-europe-make-it/alana-lentin-and-others/good-conscience-of-french-intellectuals-case-of-thomas-gu
Oh et sur le racisme, y'a aussi ce super bon papier qui rappelle que se revendiquer non raciste et dire "mais moi je vois pas les couleurs han", c'est pas suffisant, en fait. Le racisme est un fait structurel, pas une question d'individu et de morale : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/13/comme-michel-leeb-les-racistes-non-racistes-refusent-de-comprendre-ce-qu-est-le-racisme_5229141_3212.html
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- MiettesNiveau 8
Zagara a écrit: [...]
mais aussi néogauche sacralisant les différences comme des essences à défendre et oubliant l'idée de solidarité.
[...]
C'est en fait un phénomène général de délitement de l'empathie et de la solidarité, dans toutes les religions et toutes les idéologies. L'autre devient répulsif, est jugé dangereux, et il faut soit le faire souffrir, soit le combattre, soit le tenir à distance. Chaque idéologie a son ennemi total.
[...]
- le "mâle blanc dominant" pour la gauche égarée, qu'il faut tenir hors de son cercle, qui est nécessairement en tort, qu'il faut faire taire et combattre
Si je peux me permettre de nuancer, Zagara (et même si je suis parfois choquée par des propos tenus dans le cadre des militantismes de gauche, je ne vais pas non plus sacraliser un mouvement).
- je ne crois pas que les militantismes de gauche soient essentialistes. Ils reprennent des catégories (blanc / noir, pauvre / riche, cis / trans, etc), pour la plupart binaires, mais en disant que ce sont des catégories assignées, vécues comme telles dans un espace social structuré autour de rapports de pouvoir et d'inégalités. C'est même à la base de leurs grilles de lectures : on parle de violences systémiques, pas essentielles. Donc si l'on essaie de se battre contre l'idée d'universalisme, ce n'est pas parce qu'on considère que les races (etc) existent essentiellement et en dehors de tout rapport social, mais parce que cette idée est portée par les dominant-e-s pour ignorer les inégalités. D'où le concept de colorblindness (je refuse de voir les couleurs, mais en fait ça m'arrange bien parce que ça m'empêche également de reconnaître qu'il existe un racisme systémique porté par l'Etat). Donc les catégories (au faîte desquelles la triade classe / race / genre) sont reprises parce qu'on ne peut pas lutter en-dehors d'elles (c'est du moins l'idée de ces militantismes). Si l'on s'oppose intellectuellement à cette idée, encore faut-il reconnaître qu'elle n'a pas pour but d'essentialiser les groupes sociaux concernés.
(puis on peut reprendre aussi l'argument selon lequel l'universalisme est une invention des Lumières, donc occidentale, mâle et dominante : déjà au XVIIIe siècle, cette manière de penser qu'un petit groupe d'homme détenait une vérité universelle, valable pour tous-tes les humain-e-s de la Terre, choquait (je pense à certains écrits de Rousseau)). Les grandes valeurs françaises sont situées historiquement et géographiquement, et ne sont en aucun cas universelles. Heureusement, l'anthropologie nous a permis un petit peu de décentrement.
- l'idée de solidarité me semble au contraire au cœur de ces luttes. J'ai découvert l'idée de sororité dans ces féminismes, par exemple, de la même manière que j'y ai découvert l'idée de convergence des luttes. Il ne s'agit pas d'atomiser les différences, mais de les reconnaître individuellement dans ce qu'elles ont de spécifique pour ensuite lutter ensemble, à plusieurs.
- une chose avec laquelle je suis d'accord, c'est qu'il est dommage du coup de se trouver le bouc émissaire de l'HSBC (ce qui ferait dire à toute féministe intersectionnelle qu'un HSBC est forcément une personne horrible, qui n'a jamais connu de rapport d'oppression ou de problème). Mais cette figure est "pratique" pour penser, et est le ferment de l'humour des dominé-e-s : je pense que la plupart des militant-e-s ont conscience qu'un individu HSBC n'est pas l'ennemi total, mais que c'est la catégorie HSBC qui représente les détenteur-ices du pouvoir.
edit : j'ai bien conscience que ce message est brouillon
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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- RendashBon génie
un HSBC est forcément une personne horrible,
HSBC ? Qu'est-ce que les banques viennent faire dans cette histoire ?
Bon, j'imagine que H est pour Homme, B pour Blanc, C pour cisgenre. Mais ce serait trop demander que de prendre dix secondes pour expliciter les acronymes pas évidents ?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- MiettesNiveau 8
Tu n'es pas obligé de le demander d'une manière désagréable. Je m'adressais à Zagara qui, je pense, connait cet acronyme, en oubliant certes que sur un forum nous ne sommes pas dans une discussion à deux.
Homme Straight (hétéro) Blanc Cisgenre. L'analogie avec la banque est volontaire.
Homme Straight (hétéro) Blanc Cisgenre. L'analogie avec la banque est volontaire.
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2018- ? , doctorat de lettres
- RendashBon génie
Miettes a écrit: c'est la catégorie HSBC qui représente les détenteur-ices du pouvoir.
Alors, du coup, ça c'est vraiment très rigolo.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- ProvençalLeGauloisExpert
Rendash a écrit:Miettes a écrit: c'est la catégorie HSBC qui représente les détenteur-ices du pouvoir.
Alors, du coup, ça c'est vraiment très rigolo.
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N'empêche que je suis une légende.
Perceval
- DesolationRowEmpereur
Cela dit, c'est comme les "blancs cathos" de Tristana, je trouve ces catégorisations "pratiques pour penser" et "humoristiques" vraiment très détestables.
- MiettesNiveau 8
Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
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- WahlouNiveau 9
Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Dans la mesure où DesolationRow est un garçon parfait, ça ne risque pas .
- TristanaVénérable
Miettes a écrit:Zagara a écrit: [...]
mais aussi néogauche sacralisant les différences comme des essences à défendre et oubliant l'idée de solidarité.
[...]
C'est en fait un phénomène général de délitement de l'empathie et de la solidarité, dans toutes les religions et toutes les idéologies. L'autre devient répulsif, est jugé dangereux, et il faut soit le faire souffrir, soit le combattre, soit le tenir à distance. Chaque idéologie a son ennemi total.
[...]
- le "mâle blanc dominant" pour la gauche égarée, qu'il faut tenir hors de son cercle, qui est nécessairement en tort, qu'il faut faire taire et combattre
Si je peux me permettre de nuancer, Zagara (et même si je suis parfois choquée par des propos tenus dans le cadre des militantismes de gauche, je ne vais pas non plus sacraliser un mouvement).
- je ne crois pas que les militantismes de gauche soient essentialistes. Ils reprennent des catégories (blanc / noir, pauvre / riche, cis / trans, etc), pour la plupart binaires, mais en disant que ce sont des catégories assignées, vécues comme telles dans un espace social structuré autour de rapports de pouvoir et d'inégalités. C'est même à la base de leurs grilles de lectures : on parle de violences systémiques, pas essentielles. Donc si l'on essaie de se battre contre l'idée d'universalisme, ce n'est pas parce qu'on considère que les races (etc) existent essentiellement et en dehors de tout rapport social, mais parce que cette idée est portée par les dominant-e-s pour ignorer les inégalités. D'où le concept de colorblindness (je refuse de voir les couleurs, mais en fait ça m'arrange bien parce que ça m'empêche également de reconnaître qu'il existe un racisme systémique porté par l'Etat). Donc les catégories (au faîte desquelles la triade classe / race / genre) sont reprises parce qu'on ne peut pas lutter en-dehors d'elles (c'est du moins l'idée de ces militantismes). Si l'on s'oppose intellectuellement à cette idée, encore faut-il reconnaître qu'elle n'a pas pour but d'essentialiser les groupes sociaux concernés.
(puis on peut reprendre aussi l'argument selon lequel l'universalisme est une invention des Lumières, donc occidentale, mâle et dominante : déjà au XVIIIe siècle, cette manière de penser qu'un petit groupe d'homme détenait une vérité universelle, valable pour tous-tes les humain-e-s de la Terre, choquait (je pense à certains écrits de Rousseau)). Les grandes valeurs françaises sont situées historiquement et géographiquement, et ne sont en aucun cas universelles. Heureusement, l'anthropologie nous a permis un petit peu de décentrement.
- l'idée de solidarité me semble au contraire au cœur de ces luttes. J'ai découvert l'idée de sororité dans ces féminismes, par exemple, de la même manière que j'y ai découvert l'idée de convergence des luttes. Il ne s'agit pas d'atomiser les différences, mais de les reconnaître individuellement dans ce qu'elles ont de spécifique pour ensuite lutter ensemble, à plusieurs.
- une chose avec laquelle je suis d'accord, c'est qu'il est dommage du coup de se trouver le bouc émissaire de l'HSBC (ce qui ferait dire à toute féministe intersectionnelle qu'un HSBC est forcément une personne horrible, qui n'a jamais connu de rapport d'oppression ou de problème). Mais cette figure est "pratique" pour penser, et est le ferment de l'humour des dominé-e-s : je pense que la plupart des militant-e-s ont conscience qu'un individu HSBC n'est pas l'ennemi total, mais que c'est la catégorie HSBC qui représente les détenteur-ices du pouvoir.
edit : j'ai bien conscience que ce message est brouillon
Pfiou, mille mercis pour ce message !
Je rebondis simplement sur la dernière partie : il n'est pas vrai que les HSBC sont systématiquement vus comme horribles parce que ne subissant aucune oppression. Personne je crois ne part du principe qu'on devient horrible parce qu'on ne subit aucune oppression... ceci étant dit, il est vrai qu'il leur est parfois demandé quand ils veulent militer avec nous de reconnaître qu'ils ont des privilèges, ce qui est parfois vu comme la pire offense qui soit ("mais comment ça je suis blanc et je n'ai pas vécu le racisme ! mais enfin !"). Par ailleurs, être HSBC ne dispense pas de faire partie d'une classe sociale défavorisée ; en ce sens, et c'est là que l'intersectionnalité est géniale, cette discrimination est aussi à prendre en compte, tout autant que d'autres (j'ai vu une chouette vidéo québécoise sur le sujet du classisme l'autre jour : http://zonevideo.telequebec.tv/media/35815/le-classisme/les-brutes )
DesolationRow a écrit:
Cela dit, c'est comme les "blancs cathos" de Tristana, je trouve ces catégorisations "pratiques pour penser" et "humoristiques" vraiment très détestables.
Ah, ça, entre ma haine des hommes, des blancs, des cathos (mon dieu, la majorité de la France serait blanche et de tradition catholique ; pitié, surtout, ne le disons pas !), et en plus notre insupportable tendance à faire de l'humour envers ceux qui ont le pouvoir, je ne doute pas d'être une personne détestable à vos yeux.
Mais je vais vous répondre comme tous ceux qui nous imposent quotidiennement leurs blagues racistes ou misogynes : "franchement, t'as pas d'humour ! tu dessers ta cause en plus".
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Virginie Despentes
- RendashBon génie
Tristana a écrit:
Mais je vais vous répondre comme tous ceux qui nous imposent quotidiennement leurs blagues racistes ou misogynes : "franchement, t'as pas d'humour ! tu dessers ta cause en plus".
Ouais, enfin, avec un tout petit peu d'honnêteté, tu arriveras à reconnaître qu'on est quand même plusieurs, et notamment DR et moi, à tomber sur le râble des débiles qui tiennent ce genre de propos, à la fois les vannes misogynes et/ou racistes, et l'idée de "tu dessers ta cause". Dernière en date quelques pages plus haut.
Quant aux "Blancs cathos", ce qui t'a été reproché, c'est d'avoir inclus a priori des gens dans cette catégorie, justement pour essayer de discréditer leurs propos en les rejetant comme illégitimes, sans avoir la plus petite foutue idée de ce qu'étaient les gens en question.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DesolationRowEmpereur
Bah, des petits boutons ne me poussent pas, et vous faites bien ce que vous voulez. Je n'ai d'autre part nulle part écrit que je vous trouvais "détestable", mais bon.
Cela dit, dans la mesure où, pour ma part, je crois m'abstenir d'adresser des blagues racistes ou misogynes à qui que ce soit, j'apprécie assez peu d'être pris à partie par ce genre de plaisanteries désopilantes. Mais bon, comme je suis un dominant , on s'en tape de mon ressenti.
Cela dit, dans la mesure où, pour ma part, je crois m'abstenir d'adresser des blagues racistes ou misogynes à qui que ce soit, j'apprécie assez peu d'être pris à partie par ce genre de plaisanteries désopilantes. Mais bon, comme je suis un dominant , on s'en tape de mon ressenti.
- RendashBon génie
Miettes a écrit:
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Vouivouivoui, c'est über rigolo. Et pendant ce temps, y'a des gens dont c'est un combat quotidien de lutter contre les préjugés fondés sur la couleur de la peau, sur le sexe, ou sur l'appartenance réelle ou supposée à telle classe sociale et/ou à telle religion, et j'en passe. Viens faire un tour dans ma zone REP+, tu verras si ça prête toujours à rire, ces conneries d'humour raciste/sexiste/autre choix inversé. Les p'tits Blancs crève-la-dalle qui ont fui le Kosovo pour venir crever dans not' beau pays en prennent une pleine gueule dans l'indifférence générale, les réflexes communautaires qui dressent les p'tits Turcs contre les p'tits Arabes et inversement font pas mal de dégâts aussi, et tout ce petit monde a un avenir bien sombre devant lui parce qu'on l'enferme dans des préjugés débiles, qu'il s'agisse des bons gros racistes de base comme mon secteur en compte un certain nombre, ou des membres du Candubien qui continuent à les y enfermer, mais c'est pas pareil c'est pour la bonne cause.
edit : dernier exemple en date, tout frais de cette semaine : "Mais les Roumains y servent à rien, y viennent juste pour voler."
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- TristanaVénérable
Rendash a écrit:Miettes a écrit:
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Vouivouivoui, c'est über rigolo. Et pendant ce temps, y'a des gens dont c'est un combat quotidien de lutter contre les préjugés fondés sur la couleur de la peau, sur le sexe, ou sur l'appartenance réelle ou supposée à telle classe sociale et/ou à telle religion, et j'en passe. Viens faire un tour dans ma zone REP+, tu verras si ça prête toujours à rire, ces conneries d'humour raciste/sexiste/autre choix inversé. Les p'tits Blancs crève-la-dalle qui ont fui le Kosovo pour venir crever dans not' beau pays en prennent une pleine gueule dans l'indifférence générale, les réflexes communautaires qui dressent les p'tits Turcs contre les p'tits Arabes et inversement font pas mal de dégâts aussi, et tout ce petit monde a un avenir bien sombre devant lui parce qu'on l'enferme dans des préjugés débiles, qu'il s'agisse des bons gros racistes de base comme mon secteur en compte un certain nombre, ou des membres du Candubien qui continuent à les y enfermer, mais c'est pas pareil c'est pour la bonne cause.
edit : dernier exemple en date, tout frais de cette semaine : "Mais les Roumains y servent à rien, y viennent juste pour voler."
Personne n'a jamais dit que l'exclusion ou le racisme étaient des sujets d'amusement ; en revanche, il y a tout un tas de gens pour qui c'est le cas, et donc les personnes visées par cet humour oppressif aiment parfois renverser ce genre de blagues. C'est un moyen de défense, comme une prostituée qui reprend le terme de p*te à son compte, ou les noirs qui parlent de leur négritude. C'est le carnaval médiéval, en fait : les dominants deviennent dominés, dans ces blagues, et parfois oui, c'est très libérateur, et ça fait du bien.
Mais comme tout humour, ça ne marche que dans un contexte précis : celui où des personnes discriminées se retrouvent entre elles et peuvent à ce moment-là faire ce genre de blagues. C'est un moyen de reprendre le pouvoir, tout bêtement.
Ça n'a jamais voulu dire que les oppressions étaient drôles. Mais alors, jamais.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- DeliaEsprit éclairé
Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Alors, lis la Revanche de Bozambo de Bertène Juminer paru en 1968 à Présence africaine. Le monde à l'envers : l'Afrique a colonisé l'Europe. Avec des calembours en prime...
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MiettesNiveau 8
Merci Tristana je n'aurais jamais réussi à l'exprimer avec tant de clarté.
(et je me rends compte que j'ai très très mal formulé la fin de mon long message : je vois parfois certain-e-s militant-e-s, une minorité, qui délégitiment le vécu des HSBC et en font, essentiellement, des pourris ; mais dans la plupart des cas, on a bien conscience que c'est une catégorie de pensée ou un prétexte de blagues !)
edit : Merci du conseil, Delia, je note !
(et je me rends compte que j'ai très très mal formulé la fin de mon long message : je vois parfois certain-e-s militant-e-s, une minorité, qui délégitiment le vécu des HSBC et en font, essentiellement, des pourris ; mais dans la plupart des cas, on a bien conscience que c'est une catégorie de pensée ou un prétexte de blagues !)
edit : Merci du conseil, Delia, je note !
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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- Thalia de GMédiateur
Sans vouloir forcément prendre parti, ma fille que j'aime d'amour, est pro écriture inclusive, c'est son droit, c'est ton droit. Mais j'ai l'impression que tu t'enfonces avec cette écriture inclusive artificielle qui dessert sa cause et la tienne.Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Bref, franchement, on frise le ridicule.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- TristanaVénérable
Thalia de G a écrit:Sans vouloir forcément prendre parti, ma fille que j'aime d'amour, est pro écriture inclusive, c'est son droit, c'est ton droit. Mais j'ai l'impression que tu t'enfonces avec cette écriture inclusive artificielle qui dessert sa cause et la tienne.Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Bref, franchement, on frise le ridicule.
Dommage d'utiliser la forme pour critiquer le fond...
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- MiettesNiveau 8
Pour moi comme pour ta fille j'imagine, cette écriture n'a rien d'artificiel ni de ridicule.
L'argument du "tu dessers ta cause" a été servi et resservi à toutes les sauces à tous-tes les militant-e-s...
L'argument du "tu dessers ta cause" a été servi et resservi à toutes les sauces à tous-tes les militant-e-s...
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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- Thalia de GMédiateur
En l'occurrence, c'est révélateur, non ? Quand on maîtrise une cause, on en maîtrise les codes et le langage, ce qui ne fut pas le cas.Tristana a écrit:Thalia de G a écrit:Sans vouloir forcément prendre parti, ma fille que j'aime d'amour, est pro écriture inclusive, c'est son droit, c'est ton droit. Mais j'ai l'impression que tu t'enfonces avec cette écriture inclusive artificielle qui dessert sa cause et la tienne.Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Bref, franchement, on frise le ridicule.
Dommage d'utiliser la forme pour critiquer le fond...
Je ne suis pas anti-féministe, j'ai de la sympathie pour les lgtb pour des raisons idéologiques et personnelles, mais à un moment il faut arrêter de dire qu'une féministe, lgtb, etc. a dit une bêtise, ce serait ignoble de dire qu'elle a dit une bêtise.
Pas plus pas moins que le gros beauf homophobe qui débiterait des propos à gerber.
Pour simplifier, ce n'est pas parce que votre cause est légitime que de temps à autre on ne puisse adhérer.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RendashBon génie
Thalia de G a écrit:En l'occurrence, c'est révélateur, non ? Quand on maîtrise une cause, on en maîtrise les codes et le langage, ce qui ne fut pas le cas.Tristana a écrit:Thalia de G a écrit:Sans vouloir forcément prendre parti, ma fille que j'aime d'amour, est pro écriture inclusive, c'est son droit, c'est ton droit. Mais j'ai l'impression que tu t'enfonces avec cette écriture inclusive artificielle qui dessert sa cause et la tienne.Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Bref, franchement, on frise le ridicule.
Dommage d'utiliser la forme pour critiquer le fond...
Je ne suis pas anti-féministe, j'ai de la sympathie pour les lgtb pour des raisons idéologiques et personnelles, mais à un moment il faut arrêter de dire qu'une féministe, lgtb, etc. a dit une bêtise, ce serait ignoble de dire qu'elle a dit une bêtise.
Pas plus pas moins que le gros beauf homophobe qui débiterait des propos à gerber.
Pour simplifier, ce n'est pas parce que votre cause est légitime que de temps à autre on ne puisse adhérer.
Certes, mais il y a un gouffre entre coller des points médians partout au point d'écrire des conneries rigolotes, comme tout un chacun, et la vanne bien grasse d'un gros beauf raciste et/ou homophobe, quand même. Le côté bêtement artificiel du premier peut m'agacer ou me faire sourire, le second me donne plutôt envie de lui faire avaler ses dents.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- TristanaVénérable
Thalia de G a écrit:En l'occurrence, c'est révélateur, non ? Quand on maîtrise une cause, on en maîtrise les codes et le langage, ce qui ne fut pas le cas.Tristana a écrit:Thalia de G a écrit:Sans vouloir forcément prendre parti, ma fille que j'aime d'amour, est pro écriture inclusive, c'est son droit, c'est ton droit. Mais j'ai l'impression que tu t'enfonces avec cette écriture inclusive artificielle qui dessert sa cause et la tienne.Miettes a écrit:Effectivement, c'est un lapsus. Ca ne vous arrive jamais ?
Quant à l'humour des dominé-e-s, je le trouve savoureux, et libérateur. Il consiste à reprendre à l'envers l'humour des dominant-e-s (blagues racistes, sexistes, homophobes).
Bref, franchement, on frise le ridicule.
Dommage d'utiliser la forme pour critiquer le fond...
Je ne suis pas anti-féministe, j'ai de la sympathie pour les lgtb pour des raisons idéologiques et personnelles, mais à un moment il faut arrêter de dire qu'une féministe, lgtb, etc. a dit une bêtise, ce serait ignoble de dire qu'elle a dit une bêtise.
Pas plus pas moins que le gros beauf homophobe qui débiterait des propos à gerber.
Pour simplifier, ce n'est pas parce que votre cause est légitime que de temps à autre on ne puisse adhérer.
Je ne défends pas Miettes parce qu'elle est féministe ; je défends Miettes car je pense que ce qu'elle dit est juste. Y'a plein de féministes qui disent des conneries, et ça m'arrive d'ailleurs fréquemment de me prendre la tête avec elles, aussi...
Je persiste, je ne comprends pas l'intérêt de répondre aux propos de Miettes en l'attaquant sur l'écriture inclusive, qui n'est pas le sujet actuel du débat, et qui ne rend en rien moins valides ses arguments. Y'a aucun problème pour lui répondre et contre-argumenter, mais encore faut-il le faire avec des arguments en lien avec le sujet, pas sur l'écriture qu'elle utilise ou non.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- William FosterExpert
Tristana a écrit:Je ne défends pas Miettes parce qu'elle est féministe ; je défends Miettes car je pense que ce qu'elle dit est juste. Y'a plein de féministes qui disent des conneries, et ça m'arrive d'ailleurs fréquemment de me prendre la tête avec elles, aussi...
Je persiste, je ne comprends pas l'intérêt de répondre aux propos de Miettes en l'attaquant sur l'écriture inclusive, qui n'est pas le sujet actuel du débat, et qui ne rend en rien moins valides ses arguments. Y'a aucun problème pour lui répondre et contre-argumenter, mais encore faut-il le faire avec des arguments en lien avec le sujet, pas sur l'écriture qu'elle utilise ou non.
"Elles" ? J'en conclus que les féministes mâles auxquels tu as eu à faire ne sont pas sujets aux prises de tête. Braves garçons !
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- RendashBon génie
William Foster a écrit:Tristana a écrit:Je ne défends pas Miettes parce qu'elle est féministe ; je défends Miettes car je pense que ce qu'elle dit est juste. Y'a plein de féministes qui disent des conneries, et ça m'arrive d'ailleurs fréquemment de me prendre la tête avec elles, aussi...
Je persiste, je ne comprends pas l'intérêt de répondre aux propos de Miettes en l'attaquant sur l'écriture inclusive, qui n'est pas le sujet actuel du débat, et qui ne rend en rien moins valides ses arguments. Y'a aucun problème pour lui répondre et contre-argumenter, mais encore faut-il le faire avec des arguments en lien avec le sujet, pas sur l'écriture qu'elle utilise ou non.
"Elles" ? J'en conclus que les féministes mâles auxquels tu as eu à faire ne sont pas sujets aux prises de tête. Braves garçons !
Sauf qu'en étant, et je cite là Zagara, un kikiporteur, on ne peut pas vraiment être féministe, de la même façon qu'un non racisé ne peut pas prétendre se battre contre le racisme. Peu importe dans ce système de pensée ce qu'on peut dire ou faire, seul ce qu'on est, ou ce que d'autres croient que l'on est, compte.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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