Polémique sur un stage syndical non mixte

Laepixia a écrit:Nous avons des millions de copains pour la vie dans nos intestins.

On peut même boire une bière "avec" eux, mais je me demande un peu si la camaraderie dont il est question ici est tout à fait aussi riche que celle qu'on attend souvent de la fréquentation des copains de l'espèce ordinaire.

PauvreYorick a écrit:

Laepixia a écrit:Nous avons des millions de copains pour la vie dans nos intestins.

On peut même boire une bière "avec" eux, mais je me demande un peu si la camaraderie dont il est question ici est tout à fait aussi riche que celle qu'on attend souvent de la fréquentation des copains de l'espèce ordinaire.

Surtout le mardi =/

RogerMartin a écrit:

Tristana a écrit:

RogerMartin a écrit:Le jour où Zemmour sera invité par la fac de Limoges on en reparlera.

Ouais, il est juste à la radio (auparavant sur le service public), à la télé (itou), édité chez Albin Michel...

Peut-être. Jusqu'à présent, je n'ai pas eu à l'écouter, on est encore en république. En revanche, en tant qu'universitaire, j'aime que les universités trient leurs invités.

JPhMM a écrit:Quand on confond télé et université, il faut commencer à s'inquiéter.

Les médias touchent bien plus de gens que l'université, et ils servent bien souvent la soupe à leurs invités qu'ils sont incapables de contredire. Ainsi Zemmour a-t-il pu penser pour un habile penseur politique, tout à fait légitime à donner son opinion sur des questions qu'il ne maîtrise pourtant absolument pas.
L'invitation dans une université, qui comme je viens de le dire est déjà l'assurance d'une audience relativement limitée, a ceci d'intéressant qu'elle permet un débat. Un vrai débat, avec des gens qui ont une légitimité scientifique, et qui sont justement présents pour apporter une contradiction. C'est bien d'ailleurs comme ça que la faculté de Limoges avait envisagé de recevoir HB (mais j'imagine que le président de l'université doit être comme moi, un sale antisémite qui déteste les homos), et il me semble que c'était l'assurance d'une discussion fort intéressante.
Mais comme les bien-pensants (je reprends votre vocabulaire, pour une fois) ont décidé que c'était un péril tel qu'il fallait menacer de violences les organisateurs de l'événement, alors soit. La messe est dite, j'imagine.

Dalva a écrit:
Je ne suis pas d'accord. Du tout. Je suppose par exemple qu'être roux ne rend pas si difficile que cela de trouver un boulot, qu'on ne change pas de place dans le train ou de trottoir quand un handicapé s'approche, qu'on ne serre pas plus fort son sac à main quand une bande d'obèses n'est pas loin.
Mais je peux me tromper. (Surtout pour les roux, parce qu'il paraît que les gens sont vraiment cons à propos des roux.)

Détrompe-toi, sur la question de l'obésité notamment il y a une discrimination très forte (qui peut être comprise globalement comme une discrimination sur le physique, lire les travaux d'Amadieu sur le sujet, très éclairants), notamment pour l'accès à l'emploi, qui se double aussi très souvent d'un discours sanitaire extrêmement dangereux qui pousse de nombreux obèses à ne plus aller chez le médecin...
D'ailleurs, il y a des groupes de parole et de débats entre personnes grosses, parce que ça leur fait du bien d'en discuter entre elles. Comme quoi

Ponocrates a écrit: [...]. Je n'ai pas besoin d'"aimer" les autres pour vivre avec eux, travailler avec eux. C'est préférable, naturellement,cela rend mon existence plus facile et agréable, mais ce n'est pas indispensable.
La moraline actuelle tente de nous faire croire le contraire: résultat on culpabilise de ne pas aimer son prochain. J'ai parfaitement le droit de ne pas aimer ma voisine. Mais elle a parfaitement le droit de ne rien en savoir, de n'en souffrir en aucune façon, et c'est à moi, par mon comportement neutre et poli de ne rien en laisser transparaître, à moi de faire un effort si mon sentiment "naturel" ne me pousse pas spontanément à la traiter correctement, à moi, en somme de prendre sur moi pour la traiter comme un être humain et me comporter moi-même en être humain décent. Le discours ambiant, post 68, "interdit d'interdire", "éducation faite pour transformer en chiens savants", tente de nous faire sentir coupable des sentiments que nous ressentons -ce que nous ne maîtrisons pas- au lieu de mettre l'accent sur notre responsabilité quant à leur expression- actes et paroles- qui, là en effet est totalement de notre ressort. C'est extrêmement violent, pervers et totalement improductif.

Très bien dit, et l'histoire de la civilisation ne dirait pas autre chose que la science : la société est une sorte de contrat entre gens qui s'allient (socius) pour ce que l'on appellerait le "vivre ensemble", dans les éléments de  langage de la  moraline poisseuse d'aujourd'hui. ON peut ne pas aimer son collègue ni manger avec lui mais le reconnaître efficace. Le soldat n'a pas besoin d'aimer son colonel mais d'avoir confiance en lui,(et vice-versa)  etc.  Il est vrai que pour que cette alliance fonctionne, il faut que les différences ne se transforment pas en incompatibilités insolubles. Et donc qu'elles ne soit pas mises en avant (devant la citoyenneté , l'idée de nation, et le devoir républicain) comme des éléments essentiels  et prioritaires pour définir individus et "communautés" (à la sauce Bouteldja) ,  pour ne pas voir ce que nous voyons aujourd'hui, des gens n'ayant  rien à se dire, vivant dans des univers mentaux, religieux, culturels à des galaxies les uns des autres,  qui se côtoient  par force, par proximité géographique et comme consommateurs, mais qui se foutraient sur la tronche à la première occasion, comme cela s'est produit à par exemple à la chute du bloc de l'Est.

Ce qui est triste, c'est de voir des Présidents d'université baisser ainsi pavillon. La liberté de parole est morte. Requiescat in pace.

Je ne suis pas d'accord avec l'argument que le passage à la télé, plus diffusé, soit plus "grave" qu'une conférence somme toute devant un public limité, et pas seulement parce que maintenant ces conférences dans les facs sont souvent accessibles sur le net. Passer à la télé, c'est maintenant donné à plus ou moins n'importe qui est prêt à baisser son pantalon sur tel ou tel plateau de télé. Donner une conférence dans une université, désolée, mais c'est autre chose, en ce sens que cela intronise le discours de l'impétrant. Il y a des gens qui doivent rester à la porte, voilà tout.

RogerMartin a écrit:Je ne suis pas d'accord avec l'argument que le passage à la télé, plus diffusé, soit plus "grave" qu'une conférence somme toute devant un public limité, et pas seulement parce que maintenant ces conférences dans les facs sont souvent accessibles sur le net. Passer à la télé, c'est maintenant donné à plus ou moins n'importe qui est près à baisser son pantalon sur tel ou tel plateau de télé. Donner une conférence dans une université, désolée, mais c'est autre chose, en ce sens que cela intronise le discours de l'impétrant. Il y a des gens qui doivent rester à la porte, voilà tout.

Absolument.

Delia a écrit: La liberté de parole est morte. Requiescat in pace.

C'est ce qu'a du se dire le borgne quand il détaillait l'histoire.

En fait...:

"interroger nos représentations et nos postures dominantes" :

- comme ce matin par exemple on peut s'interroger sur la couverture médiatique de l'attentat en Egypte et le degré de hauteur du curseur de l'émotion dans la population ...?
- comme quand tes collègues se fichent de ta gueule quand tu dis que tu es allée voir un film ouzbek en VO (gentiment hein, ils ne sont pas racistes!)?
etc etc ...

C'est je pense ce genre d'attitudes que veut révéler et déconstruire le stage. Des attitudes qui ne sont celles de gros bourrins racistes de base mais qui sont larvés en nous.

may68 a écrit:"interroger nos représentations et nos postures dominantes" :

- comme ce matin par exemple on peut s'interroger sur la couverture médiatique de l'attentat en Egypte et le degré de hauteur du curseur de l'émotion dans la population ...?
- comme quand tes collègues se fichent de ta gueule quand tu dis que tu es allée voir un film ouzbek en VO (gentiment hein, ils ne sont pas racistes!)?
etc etc ...

C'est je pense ce genre d'attitudes que veut révéler et déconstruire le stage. Des attitudes qui ne sont celles de gros bourrins racistes de base mais qui sont larvés en nous.

Pour le premier point que tu soulèves, je suis tout à fait d'accord.

Pour le second point, si tu avais dit à tes collègues que tu étais allée voir un film slovaque en VO, penses-tu que les réactions auraient été différentes ?

Tristana a écrit:

JPhMM a écrit:Quand on confond télé et université, il faut commencer à s'inquiéter.

Mais comme les bien-pensants (je reprends votre vocabulaire, pour une fois)

A la lecture de ce "je reprends votre vocabulaire", j'ai pris acte de ton insulte à peine voilée. En conséquence de quoi je t'informe qu'il n'est plus utile de me répondre, du fait de mon clic sur le bouton "ajouter à la liste de mes ignorés" du profil "Tristana". Cordialement.

RogerMartin a écrit:Je ne suis pas d'accord avec l'argument que le passage à la télé, plus diffusé, soit plus "grave" qu'une conférence somme toute devant un public limité, et pas seulement parce que maintenant ces conférences dans les facs sont souvent accessibles sur le net. Passer à la télé, c'est maintenant donné à plus ou moins n'importe qui est près à baisser son pantalon sur tel ou tel plateau de télé. Donner une conférence dans une université, désolée, mais c'est autre chose, en ce sens que cela intronise le discours de l'impétrant. Il y a des gens qui doivent rester à la porte, voilà tout.

Évidemment.

Également d'accord. Avec en plus ces gens qui vont se vanter d’une  "reconnaissance universitaire" même si ce n'est pas l'esprit de l'invitation.

Absolument.

Moi qui suis perçu comme blanc, pouvais-je dès lors y participer ? Dans l’absolu oui, car ce n’est pas tant la couleur de la peau qui compte que l’expérience vécue. J’aurais cependant été bien en peine d’expliquer quelles expériences de racisme et de discrimination j’avais subies, alors que c’est notamment l’objet de ces réunions. Je ne me suis jamais vu refuser un logement ou un emploi, ou n’ai été contrôlé par la police en raison de mon faciès. Au contraire, j’ai plutôt bénéficié d’une concurrence faussée en ma faveur par l’élimination de candidats potentiels qui ne me ressemblaient pas.C’est ce qu’on appelle le privilège blanc. Le racisme n’est pas qu’un problème de discours, c’est avant tout un rapport de pouvoir[...] La non-mixité temporaire constitue une stratégie, pas un projet de société. Il s’agit de permettre à ceux qui subissent le racisme de s’auto-organiser pour mettre à mal les formes de hiérarchisation et de ségrégation qui structurent la société, afin d’accéder au mélange si les gens le souhaitent, et surtout à l’égalité.

Lire l'intégralité de l'article

http://www.liberation.fr/debats/2017/11/24/la-non-mixite-etape-sur-le-chemin-de-l-egalite_1612401

Sur cette question du stage en non mixité s'inscrivant de manière générale dans des courants idéologiques ayant émergé ces dernières années, je vous conseille la lecture de l'ouvrage sorti le mois dernier de Fatiha Agag-Boudjahlat, qui enseigne en collège, intitulé "Le grand détournement : Féminisme, tolérance, racisme, culture". C'est assez instructif pour avoir une vue d'ensemble, avec un parti-pris de défense stricte de la République par l'auteure qui appartient à Viv(r)e la République.

A ce propos les ouvrages sur Amazon sont toujours commandables par un bandeau du forum?

En ce moment sur LCI, rediffusion de Pujadas avec Mahboula Soumahoro, universitaire, qui a bien du mal à laisser les participants s'exprimer. Pénible.

Ça ne donne pas exactement envie d'écouter, du coup.

Elle n'a pas laissé Fatiha Boujalat s'exprimer, elle coupe la parole à tout le monde, elle veut répondre immédiatement sans attendre son tour de parole, bref, pour une universitaire, professeur, comment dire ?
Je pense qu'au contraire il faut regarder.
https://www.lci.fr/replay/24h-pujadas-l-info-en-questions-stage-interdit-aux-blancs-la-republique-en-peril-replay-du-mercredi-22-novembre-2017-2071243.html

Je préfère épargner mon capital sérénité. Et puis de toute façon je n'ai rien pour regarder à part un téléphone, c'est peu confortable. Mais si tu te sens de faire un petit topo, je te lirai avec plaisir. Sinon j'essaierai ce soir en repassant...

Daniele Obono a pris la défense de Sud Education 93, je vous invite à aller voir les commentaires sous le lien de la page FB "Les patriotes en colère", afin de voir où sont les VRAIS racistes. On la traite de singe bien sûr et je me suis arrêtée là car sinon je pète l'écran ...

Celadon a écrit:En ce moment sur LCI, rediffusion de Pujadas avec Mahboula Soumahoro, universitaire, qui a bien du mal à laisser les participants s'exprimer. Pénible.

https://www.bellica.fr/femmes-blanches-acceptees-camp-dete-decolonial-a-condition-de-porter-voile

Et cette dame est universitaire...

Heureusement qu'il y avait Fatiha Boudjahlat : « Ces gens-là ont réussi un concours très exigeant qui ouvre droit à un statut. C’est la preuve de la réussite et de la méritocratie républicaine (…) et finalement, ils sont encore dans cette posture victimaire d’accusation, alors qu’ils sont dans une position de réussite sociale. (…) Quand on est fonctionnaire d’Etat, on n’a pas été victime du racisme d’Etat, c’est complètement incohérent. »

Dalva a écrit:Je préfère épargner mon capital sérénité. Et puis de toute façon je n'ai rien pour regarder à part un téléphone, c'est peu confortable. Mais si tu te sens de faire un petit topo, je te lirai avec plaisir. Sinon j'essaierai ce soir en repassant...

J'en ai tellement discuté depuis sa première diffusion chez moi et ailleurs, que tu voudras bien m'excuser si je ne fais pas de topo ici. Je suis seulement bouleversée par le fait que des gens qui ont bénéficié de tout ce que la République offre à ses enfants de toutes couleurs, au point d'occuper des postes d'enseignants influents, persistent à se penser victimes directes du racisme de la société voire de l'Etat (!) en reprenant à leur compte les dégâts de l'esclavage et de la colonisation dont ont pu avoir à souffrir leurs ancêtres. Tant qu'on en sera là...

Docteur OX a écrit: « Quand on est fonctionnaire d’Etat, on n’a pas été victime du racisme d’Etat »

C'est vrai que ce n'est pas bien malin, mais à la décharge de Fatiha Boudjahlat, l'expression de « racisme d'État » n'est sûrement pas bien choisie, et prête à ce genre de confusions.

Du coup j'ai googlé Fatiha Boudjahlat et je tombe sur un article un peu plus caustique que ma pensée, mais que je trouve juste : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/10/27/31003-20171027ARTFIG00359-fatiha-boudjahlat-les-neo-feministes-sont-les-idiotes-utiles-des-indigenistes.php

may68 a écrit:Daniele Obono a pris la défense de Sud Education 93, je vous invite à aller voir les commentaires sous le lien de la page FB "Les patriotes en colère", afin de voir où sont les VRAIS racistes. On la traite de singe bien sûr et je me suis arrêtée là car sinon je pète l'écran ...

Sud Radio @sudradio

#GdMatinSudRadio ➽ Pour @Deputee_Obono, "la non-mixité n'est pas dangereuse et existe dans beaucoup de mouvements, @jmblanquer devrait se renseigner". Retrouvez ici toute son interview ➔ http://bit.ly/2ziucN7
8:54 AM - Nov 24, 2017

La non-mixité existe dans bcp de mvts ????
Il faudrait peut-être se réveiller, là !