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- JPhMMDemi-dieu
Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
- AwottNiveau 10
JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
Donc l'EN est deux fois responsable.
- JPhMMDemi-dieu
:lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- IphigénieProphète
Je parle de se construire et toi de construire des individus. Je ne me sens pas aussi démiurge , pour moi l'école guide et accompagne (le problème étant qu'elle ne sait plus vers quoi), tu as l'air de penser que tu fabriques des individus, je n'ai pas cette ambition ni donc cette responsabilité en effet.the educator a écrit:Veux tu dire trouver un emploi et faire un crédit pour une maison?Iphigénie a écrit:Les élèves seraient moins stressés et plus motivés s'ils se sentaient reellement en capacité de se construire un avenir.
Je ne sais pas à quel âge on se met réellement à évaluer sa capacité à se construire un avenir, mais j'avoue qu'avec mes collègiens, c'est un levier sur lequel je ne compte pas, sauf très rares exceptions. Alors sachant qu'ils sont déjà assez avancé dans leur trajectoire scolaire...
Je suis en revanche d'accord avec toi sur les allers/retours entre la société et l'école, mais je ne veux pas imaginer que nous, structurellement, mais aussi individuellement, n'avons pas une influence considérable sur le développement des enfants. Que cela ne se fasse pas au détriment de la transmission, je l'entends, mais qu'on nie l'effet de bord de l'environnement dans lequel cette transmission à lieu, bref, qu'on se déculpabilise, en tant que système, de l'impact que l'on a sur la construction des individus, cela m'effraie tout autant.
- the educatorFidèle du forum
Tu joues sur les mots et cela ne mène à rien, se construire, comme tu dis, c'est bien en tant qu'individu, non? Tu peux porter la responsabilité sans l'ambition, en réalité, quelle que soit l'intention de l'école, elle est de facto le principal écosystème de l'enfant, et inévitablement elle conditionne considérablement cette construction dont tu parles.
- the educatorFidèle du forum
Toutes ces âmes perdues qui ont besoin d'un berger pour oublier la vanité de leurs existences... Moi, je trouve ça d'un paternalisme dégueulasse, de penser qu'on rend les gens heureux en leur donnant de quoi s'occuper, et de croire que le desenchantement vient de là (tiens, y'a un bon bouquin de stiegler a dessus aussi. Et aussi la fabrique de la défiance, là, c'est de qui déjà?). Par ailleurs attention à ne pas confondre pauvreté et misère.JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
- IphigénieProphète
Bien sur que non, justement. Il suffit d'être devant une classe pour s'apercevoir que chaque enfant a son propre eco systeme et que le problème de l'ecole c'est que justement elle a très peu de pouvoir sur ces eco systèmes parfois désastreux.the educator a écrit:Tu joues sur les mots et cela ne mène à rien, se construire, comme tu dis, c'est bien en tant qu'individu, non? Tu peux porter la responsabilité sans l'ambition, en réalité, quelle que soit l'intention de l'école, elle est de facto le principal écosystème de l'enfant, et inévitablement elle conditionne considérablement cette construction dont tu parles.
Donc je maintiens que c'est l'individu qui se construit, et pas l'ecole qui construit l'individu. Je dirais heureusement, chacun reste responsable de ce qu'il devient, certes avec des déterminismes, que l'ecole pour le coup se doit d'essayer de compenser.
L'ecole propose, essaie d'apprendre quelque chose, essaie de nourrir des curiosités, elle ne crée rien directement. Une ecole qui conditionne me ferait très peur. C'est même la principale chose qui me heurte dans l'ideologie pédagogiste ( je veux dire toute pedagogie érigée en système ), cette volonte de manipuler les esprits, fût-ce au nom du Bien du moment.
Et donc sur le sujet, pour moi c'est le pessimisme de la société qui pose problème à l'ecole et non l'inverse.
- the educatorFidèle du forum
Je ne dis absolument pas le contraire, tu sais. Par contre je ne suis pas du tout d'accord quand tu dis que la classe, en tout cas l’école, n'influence pas considérablement et durablement ces constructions au moins en tant qu'environnement. Je veux bien entendre que le pessimisme pose problème à l'école, je le constate aussi, mais je ne veux pas exclure aussi vite l'interaction.Iphigénie a écrit:Donc je maintiens que c'est l'individu qui se construit, et pas l'ecole qui construit l'individu.
Et en tout cas, pour dépasser le pessimisme, je suis certain que l'école modèle considérablement certains aspects psychologiques. Au hasard le rapport à l'apprentissage ou à la curiosité.
- IphigénieProphète
Sur ces deux points on peut être d'accord!
Elle essaie: mais ce n'est pas sans mal ( voir les conséquences d'une exposition précoce aux écrans, par exemple, et tous les cas où les valeurs de l'école sont tellement éloignées de ce que martèlent les médias en général...)
Elle essaie: mais ce n'est pas sans mal ( voir les conséquences d'une exposition précoce aux écrans, par exemple, et tous les cas où les valeurs de l'école sont tellement éloignées de ce que martèlent les médias en général...)
- slynopHabitué du forum
L'individu se construit et l'école participe à sa construction.
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- the educatorFidèle du forum
Bien avant les écrans, sont sortis de l'école des générations d'adultes qui une fois entrés dans la vie active ont cessé d'apprendre et de se "cultiver" (au sens large). Ils avaient peut être des bases plus solides dans certains domaines essentiels, mais cela n'y rien changeait.Iphigénie a écrit:Sur ces deux points on peut être d'accord!
Elle essaie: mais ce n'est pas sans mal ( voir les conséquences d'une exposition précoce aux écrans, par exemple, et tous les cas où les valeurs de l'école sont tellement éloignées de ce que martèlent les médias en général...)
Il n'y a qu'a voir le "marché" (au sens large aussi) de la culture en france ou l'absence fracassante de cours pour adultes (plus largement d'espaces d'apprentissage).
- IphigénieProphète
Je ne sais pas, c'est trop vaste comme raisonnement. Je n'ai pas de chiffres.
- pseudo-intelloSage
the educator a écrit:Toutes ces âmes perdues qui ont besoin d'un berger pour oublier la vanité de leurs existences... Moi, je trouve ça d'un paternalisme dégueulasse, de penser qu'on rend les gens heureux en leur donnant de quoi s'occuper, et de croire que le desenchantement vient de là (tiens, y'a un bon bouquin de stiegler a dessus aussi. Et aussi la fabrique de la défiance, là, c'est de qui déjà?). Par ailleurs attention à ne pas confondre pauvreté et misère.JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
CE n'est pas du paternalisme.
C'est un découragement légitime, de vivre d'allocs-parce-qu'on-a-un-état-sympa et pas d'un salaire gagné, de constater que 15 ans minimum sur le bancs de l'école à essayer de se construire un avenir n'ont pas abouti à grand chose. Que les grosses boîtes délocalisent et qu'à notre niveau on ne peut pas faire grand chose pour les retenir (tant qu'on coûtera plus cher qu'un ouvrier cambodgien). Que les PME ne ps dent pas embaucher, parce qu'elles sont assommées d’impôts, contrairement à Google, Apple, Amazon et compagnie, qui s'évadent fiscalement tranquillou. Que les pipeaulitiques pourraient prendre des mesures s'ils copinaient moins avec le monde des affaires et avaient un peu plus de courage, mais c'est pas demain la veille. Qu'avec un peu de chance, on pourrait peut-être retrouver du boulot, chez Lidl ou Amazon, mais en s'y ruinant la santé à moyen terme. Que d’ailleurs, pour accepter se boulot, il faudrait pouvoir s'y rendre, mais qu' pour ça, il faudrait une voiture, et comment on paie la voiture, sans son salaire ?
Et encore, je ne parle pas, dans les régions sinistrées comme la mienne, des gens, qui ne parviennent plus à payer les traite de leur barque, doivent donc la vendre, mais avec l'effondrement des prix, me^me en la vendant, doivent encore rembourser un reliquat à la banque après (pour finir de payer la maison qu'ils n'ont plus).
J'ai déjà eu des élèves qui l'ont dit haut et fort : ils voient leurs grands frères et grandes sœurs, qui n'ont pas eu un parcours scolaire catastrophique, galérer et au chômage, alors pourquoi se donner la peine ?
- Luigi_BGrand Maître
Marc Smith a écrit:Article complet :
https://start.lesechos.fr/actu-entreprises/societe/le-systeme-educatif-est-a-l-origine-du-pessimisme-des-francais-9859.php
J'ai débogué cette tribune dimanche dernier. Petites découvertes amusantes si vous cliquez sur la date de ce tweet pour dérouler les tweets suivants : avec du "Psychologies magazine" dedans !
[Débogage dominical] L’école, lieu de ”broyage”, de ”saccage systématique de l’espoir” : encore une tribune sympathique dans la presse…
— Loys Bonod (@loysbonod) 22 octobre 2017
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- CatsouneExpert
Bravo en effet! Et merci.
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Les compliments, c'est comme le mascara, il en faut plusieurs couches.....
- pseudo-intelloSage
Bravo !
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- IphigénieProphète
Très savoureux!
- JPhMMDemi-dieu
Libre à toi de trouver dégueulasse de considérer que des gens qui ne trouvent pas du travail pendant des années (ce qui affecte durablement leurs finances, donc leurs conditions de vie) sont plus pessimistes vis-à-vis de leur avenir que ceux qui ont un CDI.the educator a écrit:Toutes ces âmes perdues qui ont besoin d'un berger pour oublier la vanité de leurs existences... Moi, je trouve ça d'un paternalisme dégueulasse, de penser qu'on rend les gens heureux en leur donnant de quoi s'occuper, et de croire que le desenchantement vient de là (tiens, y'a un bon bouquin de stiegler a dessus aussi. Et aussi la fabrique de la défiance, là, c'est de qui déjà?). Par ailleurs attention à ne pas confondre pauvreté et misère.JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InstantKarmaNiveau 6
Il vaut d’ailleurs mieux être chômeur, pauvre et malade, ça incite à l’optimisme d’avoir tellement de temps libre !JPhMM a écrit:Libre à toi de trouver dégueulasse de considérer que des gens qui ne trouvent pas du travail pendant des années (ce qui affecte durablement leurs finances, donc leurs conditions de vie) sont plus pessimistes vis-à-vis de leur avenir que ceux qui ont un CDI.the educator a écrit:Toutes ces âmes perdues qui ont besoin d'un berger pour oublier la vanité de leurs existences... Moi, je trouve ça d'un paternalisme dégueulasse, de penser qu'on rend les gens heureux en leur donnant de quoi s'occuper, et de croire que le desenchantement vient de là (tiens, y'a un bon bouquin de stiegler a dessus aussi. Et aussi la fabrique de la défiance, là, c'est de qui déjà?). Par ailleurs attention à ne pas confondre pauvreté et misère.JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
- ddalcatelNiveau 9
Pour mon cas, c'est bien le système éducatif Français qui me rend pessimiste. Enfin surtout ses dirigeants.
- BabaretteDoyen
the educator a écrit:Toutes ces âmes perdues qui ont besoin d'un berger pour oublier la vanité de leurs existences... Moi, je trouve ça d'un paternalisme dégueulasse, de penser qu'on rend les gens heureux en leur donnant de quoi s'occuper, et de croire que le desenchantement vient de là (tiens, y'a un bon bouquin de stiegler a dessus aussi. Et aussi la fabrique de la défiance, là, c'est de qui déjà?). Par ailleurs attention à ne pas confondre pauvreté et misère.JPhMM a écrit:Quelque chose me dit que si le taux de chômage en France était beaucoup plus bas, le pessimisme serait moins grand.
Ou d'argent pour payer son loyer, sa bouffe et ses frais médicaux. Et soyons fous, des sorties culturelles, des petits extras et des vacances. Mais enfin, tout ça, c'est du superflu, il n'y en a pas besoin pour être heureux.
Edit: Je suis au chômage depuis un an, que j'ai occupé à préparer les concours de bibliothécaire. Franchement, maintenant, j'en arrive à un point où j'en ai marre de ne pas avoir de raison de me lever le matin et j'aimerai bien m'occuper, faire quelque chose de constructif de mes journées, être utile à autrui et interagir avec des gens.
- the educatorFidèle du forum
C'est sain, mais ça n'a rien à voir avec le salariat.Babarette a écrit:Franchement, maintenant, j'en arrive à un point où j'en ai marre de ne pas avoir de raison de me lever le matin et j'aimerai bien m'occuper, faire quelque chose de constructif de mes journées, être utile à autrui et interagir avec des gens.
Ce que je trouve dégueulasse c'est qu'on brandisse la promesse du salariat comme remède au pessimisme, et qu'on puisse s'imaginer que cette promesse de CDI soit une source de motivation pour apprendre ses leçons d'histoire géo.Jphmm a écrit:Libre à toi de trouver dégueulasse de considérer que des gens qui ne trouvent pas du travail pendant des années (ce qui affecte durablement leurs finances, donc leurs conditions de vie) sont plus pessimistes vis-à-vis de leur avenir que ceux qui ont un CDI.
- JPhMMDemi-dieu
Mieux vaut lire ce qui est écrit que fantasmer ce que l'on pense lire.the educator a écrit:Ce que je trouve dégueulasse c'est qu'on brandisse la promesse du salariat comme remède au pessimisme, et qu'on puisse s'imaginer que cette promesse de CDI soit une source de motivation pour apprendre ses leçons d'histoire géo.Jphmm a écrit:Libre à toi de trouver dégueulasse de considérer que des gens qui ne trouvent pas du travail pendant des années (ce qui affecte durablement leurs finances, donc leurs conditions de vie) sont plus pessimistes vis-à-vis de leur avenir que ceux qui ont un CDI.
Où ai-je écrit que le salariat serait remède au pessimisme ou que la promesse de CDI serait une source de motivation des élèves ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- BabaretteDoyen
Ça n'est pas sans rapport. S'il y avait un revenu universel, par exemple, peut-être que je donnerais du sens à mes journées en reprenant réellement des études, que je ferais deux masters puis une thèse... Je ne peux pas avoir une vie de joyeuse retraitée à cause du salariat justement.
Le fait est que le pessimisme serait moins grand si on pouvait avoir un emploi, de préférence un emploi qu'on aime, ou, minimum syndical, qu'on ne déteste pas.
Le fait est que le pessimisme serait moins grand si on pouvait avoir un emploi, de préférence un emploi qu'on aime, ou, minimum syndical, qu'on ne déteste pas.
- JPhMMDemi-dieu
Bon, vous avez raison, je suis dégueulasse parce que je présume que si les chômeurs étaient qui salarié, qui fonctionnaire, qui indépendant, qui artisan, qui entrepreneur, qui retraité, qui étudiant, qui rentier, qui ce qu'il veut, les Français seraient moins pessimistes.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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