- VioletEmpereur
Véronique, j'ai une question bête...
Je relis la leçon sur le groupe nominal dans le TDL 4° et je m'interroge sur l'apposition.
Jusqu'à présent, je parlais d'apposition qd il s'agissait d'un nom ou d'un GN et d'épithète détachée pour un adjectif... J'ai tout faux ?
Je relis la leçon sur le groupe nominal dans le TDL 4° et je m'interroge sur l'apposition.
Jusqu'à présent, je parlais d'apposition qd il s'agissait d'un nom ou d'un GN et d'épithète détachée pour un adjectif... J'ai tout faux ?
- CelebornEsprit sacré
Violet a écrit:Véronique, j'ai une question bête...
Je relis la leçon sur le groupe nominal dans le TDL 4° et je m'interroge sur l'apposition.
Jusqu'à présent, je parlais d'apposition qd il s'agissait d'un nom ou d'un GN et d'épithète détachée pour un adjectif... J'ai tout faux ?
Les notions d'épithètes liées et détachées ont disparu des programmes de collège (et tant mieux). Apposition pour tout le monde : c'est bien + simple !
(maintenant, l'université parle toujours d'épithète détachée, donc tu n'as pas tort pour autant).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- V.MarchaisEmpereur
Décidément, forums différents, mêmes questions.
Me permets-tu de te répondre par copier-coller, Violet ? Je n'ai pas le courage de tout reprendre.
Epithète détachée, apposition, nominale ou non, voici un sujet que j'ai décortiqué en long, en large et en travers afin d'essayer de faire ma religion sur le sujet. Or, pour une fois, ô miracle ! on parvient à dégager, entre toutes les grammaire, un Plus Grand Dénominateur Commun. Tout le monde s'entend pour dire que l'apposition est :
1°) une fonction détachée, le plus souvent par une virugle (mais parfois par deux points) ;
2°) l'équivalent d'une proposition attributive elliptique.
Eh bien quand on a dit ça, on s'aperçoit que ça suffit pour donner aux élèves une définition claire et cohérente de l'apposition. Il n'est alors nul besoin d'exclure les adjectifs de cette fonction. Il sera toujours temps pour les élèves d'apprendre à la fac les raisons qui poussent certains grammairiens à cette restriction. On est par ailleurs débarrassé de cet oxymore, "épithète détaché", d'autant plus inadéquat qu'il s'agit de l'équivalent non pas d'une épithète mais d'un attribut.
Enfin (Nicolas, arrête de lire, ça va te faire du mal), cette définition donne de la cohérence à la fonction apposition en en excluant les constructions liées, directes ou indirectes ("un chapeau haut-de-forme", "la ville de Paris"). Ces constructions, déterminatives, sont alors considérées comme des compléments du nom. Je sais bien que ville = Paris et qu'en latin Urbs Roma. Mais en français, on a un complément introduit par une préposition qui permet d'identifier, de déterminer la ville, exactement comme dans "les rues de Paris". Dans un cas comme dans l'autre, sans ce "de Paris", vous ne savez pas de quelle ville ni de quelles rues il s'agit.
L'épithète a, elle aussi, une fonction déterminative, alors que l'apposition relève de la prédication seconde. Il suffit pour s'en convaincre de considérer ces exemples :
Fatiguée, Marie s'est couchée tôt.
Cette phrase ne peut pas se paraphraser en mettant fatiguée en position d'épithète. On est obligé d'utiliser pour la paraphrase deux propositions (double prédication) : Marie était fatiguée, elle s'est couchée tôt, où fatiguée est bien en position d'attribut.
Les élèves, en retard, ont été reconduits en permanence.
Le détachement me permet d'inférer, avec une grande économie de moyen, une information supplémentaire (à valeur explicative) sur les élèves qui ont été reconduits en permanence : ils étaient en retard. Comparons avec la même structure en position de complément du nom :
Les élèves en retard ont été reconduits en permanence.
La phrase a alors un tout autre sens : seuls les élèves en retard ont été conduits en permanence. On voit bien ici que l'épithète, homérique ou non, a pour fonction de déterminer, c'est pourquoi elle fait partie du groupe nominal. Les constructions détachées n'ont pas ce rôle détermnatif. Elles ne font d'ailleurs pas partie du groupe nominal et ne disparaissent pas avec lui si on le pronominalise : En retard, ils ont été reconduits en permanence.
Pour en revenir à la phrase qui t'intéresse, Céline (je suis d'accord avec Nicolas, la succession des deux CCL n'appartenant pas au même prédicat n'est pas des plus heureuse), nous avons affaire à une construction détachée (par les virgules) et à une tournure attributive elliptique :
Monseigneur Yvain chevauchait dans la forêt profonde, [il était] absorbé dans ses pensées.
C'est précisément cela, l'apposition.
Me permets-tu de te répondre par copier-coller, Violet ? Je n'ai pas le courage de tout reprendre.
Epithète détachée, apposition, nominale ou non, voici un sujet que j'ai décortiqué en long, en large et en travers afin d'essayer de faire ma religion sur le sujet. Or, pour une fois, ô miracle ! on parvient à dégager, entre toutes les grammaire, un Plus Grand Dénominateur Commun. Tout le monde s'entend pour dire que l'apposition est :
1°) une fonction détachée, le plus souvent par une virugle (mais parfois par deux points) ;
2°) l'équivalent d'une proposition attributive elliptique.
Eh bien quand on a dit ça, on s'aperçoit que ça suffit pour donner aux élèves une définition claire et cohérente de l'apposition. Il n'est alors nul besoin d'exclure les adjectifs de cette fonction. Il sera toujours temps pour les élèves d'apprendre à la fac les raisons qui poussent certains grammairiens à cette restriction. On est par ailleurs débarrassé de cet oxymore, "épithète détaché", d'autant plus inadéquat qu'il s'agit de l'équivalent non pas d'une épithète mais d'un attribut.
Enfin (Nicolas, arrête de lire, ça va te faire du mal), cette définition donne de la cohérence à la fonction apposition en en excluant les constructions liées, directes ou indirectes ("un chapeau haut-de-forme", "la ville de Paris"). Ces constructions, déterminatives, sont alors considérées comme des compléments du nom. Je sais bien que ville = Paris et qu'en latin Urbs Roma. Mais en français, on a un complément introduit par une préposition qui permet d'identifier, de déterminer la ville, exactement comme dans "les rues de Paris". Dans un cas comme dans l'autre, sans ce "de Paris", vous ne savez pas de quelle ville ni de quelles rues il s'agit.
L'épithète a, elle aussi, une fonction déterminative, alors que l'apposition relève de la prédication seconde. Il suffit pour s'en convaincre de considérer ces exemples :
Fatiguée, Marie s'est couchée tôt.
Cette phrase ne peut pas se paraphraser en mettant fatiguée en position d'épithète. On est obligé d'utiliser pour la paraphrase deux propositions (double prédication) : Marie était fatiguée, elle s'est couchée tôt, où fatiguée est bien en position d'attribut.
Les élèves, en retard, ont été reconduits en permanence.
Le détachement me permet d'inférer, avec une grande économie de moyen, une information supplémentaire (à valeur explicative) sur les élèves qui ont été reconduits en permanence : ils étaient en retard. Comparons avec la même structure en position de complément du nom :
Les élèves en retard ont été reconduits en permanence.
La phrase a alors un tout autre sens : seuls les élèves en retard ont été conduits en permanence. On voit bien ici que l'épithète, homérique ou non, a pour fonction de déterminer, c'est pourquoi elle fait partie du groupe nominal. Les constructions détachées n'ont pas ce rôle détermnatif. Elles ne font d'ailleurs pas partie du groupe nominal et ne disparaissent pas avec lui si on le pronominalise : En retard, ils ont été reconduits en permanence.
Pour en revenir à la phrase qui t'intéresse, Céline (je suis d'accord avec Nicolas, la succession des deux CCL n'appartenant pas au même prédicat n'est pas des plus heureuse), nous avons affaire à une construction détachée (par les virgules) et à une tournure attributive elliptique :
Monseigneur Yvain chevauchait dans la forêt profonde, [il était] absorbé dans ses pensées.
C'est précisément cela, l'apposition.
- CarabasVénérable
Les jury des concours d'ortho analyse "la ville de Paris" comme une apposition. Ô joie!
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Terry Pratchett
- BeeNiveau 5
Dans la phrase suivante: "elle est venue voir son ami", comment analyser le groupe "son ami" (et faut-il l'analyser comme un groupe)?
Je m'explique:
soit "voir son ami" est un complément (COD qui complète le verbe venir ou CC de but --> sous-entendu pour voir son ami)
soit voir est un complément et "son ami" un GN qui complète son ami (là encore spontanément je pense COD mais le fait que le verbe "voir" ne soit pas conjugué me perturbe).
Je m'explique:
soit "voir son ami" est un complément (COD qui complète le verbe venir ou CC de but --> sous-entendu pour voir son ami)
soit voir est un complément et "son ami" un GN qui complète son ami (là encore spontanément je pense COD mais le fait que le verbe "voir" ne soit pas conjugué me perturbe).
- ProvenceEnchanteur
Un infinitif peut avoir un complément. Pour moi, "son ami" est COD du verbe voir.
- OudemiaBon génie
Deux niveaux d'analyse:
Elle est venue voir son ami: Gpe infinitif en fonction de CC but de venir
Elle est venue voir son ami: GN en fonction de COD de voir
Mais un COD pour venir cela me fait froid dans le dos!
Elle est venue voir son ami: Gpe infinitif en fonction de CC but de venir
Elle est venue voir son ami: GN en fonction de COD de voir
Mais un COD pour venir cela me fait froid dans le dos!
- CarabasVénérable
COD du verbe voir.
"Venir" ici permet de construire une périphrase verbale.
Une question :
Laquelle est juste?
Ce sont eux qui ont raison?
C'est eux qui ont raison?
Les2?
"Venir" ici permet de construire une périphrase verbale.
Une question :
Laquelle est juste?
Ce sont eux qui ont raison?
C'est eux qui ont raison?
Les2?
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- V.MarchaisEmpereur
La première est plus soutenue, la seconde est acceptée aussi.
- BeeNiveau 5
Carabas a écrit:
Une question :
Laquelle est juste?
Ce sont eux qui ont raison?
C'est eux qui ont raison?
Les2?
Résumé de mon vieux Larousse de l'orthographe:
C’était est suivi du singulier ou du pluriel selon ce qui suit ce présentatif. Toutefois, depuis l’arrêté de 76, c’était est accepté même si ce qui suit est au pluriel.
Précision : la distinction c’était/c’étaient serait propre à la langue écrite et recherchée.
Et merci pour vos réponses à ma question.
- Thalia de GMédiateur
V.Marchais a écrit:La première est plus soutenue, la seconde est acceptée aussi.
En tant qu'enseignants qui devons montrer l'exemple, autant pratiquer la première, qui a le mérite d'être plus élégante à l'oral (sauf à l'imparfait, on n'y perçoit pas la distinction singulier/pluriel).
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- CarabasVénérable
Merci pour la réponse détaillée, qui confirme ce que je pensais. Mais une élève m'a mis le doute.
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- CarabasVénérable
Comment analyser "tout permis" dans : "tu te crois tout permis"?
Une collègue me dit attribut du COD, mais je doute... pour moi, la structure équivaut à "tu crois que tout est permis à toi", donc plutôt COD...
Une collègue me dit attribut du COD, mais je doute... pour moi, la structure équivaut à "tu crois que tout est permis à toi", donc plutôt COD...
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- CeladonDemi-dieu
Ce matin on m'interpelle sur la fonction de "à la belle étoile"' dans l'expression "dormir à la belle étoile" prétendant que c'est CCM.
Euh... Sais pas mais CCL convient-il mieux ?
Euh... Sais pas mais CCL convient-il mieux ?
- ClarinetteGrand Maître
Je doute aussi. Pour moi, l'attribut de COD, c'est : "Je le pense intelligent." Peut-être que ton collègue parlait juste de "permis", en tant qu'attribut de "tout" ?Carabas a écrit:Comment analyser "tout permis" dans : "tu te crois tout permis"?
Une collègue me dit attribut du COD, mais je doute... pour moi, la structure équivaut à "tu crois que tout est permis à toi", donc plutôt COD...
- ClarinetteGrand Maître
Délicat, en effet. Je crois que je le vois plus comme CCM que comme CCL, parce qu'on ne dort pas "dans l'étoile", mais c'est souvent retors, la caractérisation des CC...Celadon a écrit:Ce matin on m'interpelle sur la fonction de "à la belle étoile"' dans l'expression "dormir à la belle étoile" prétendant que c'est CCM.
Euh... Sais pas mais CCL convient-il mieux ?
- DorindeHabitué du forum
A l'époque, un prof de fac (était-il spécialiste de la grammaire???) m'avait dit: CCM pour les mêmes raisons que clarinette.
- V.MarchaisEmpereur
Carabas a écrit:Comment analyser "tout permis" dans : "tu te crois tout permis"?
Une collègue me dit attribut du COD, mais je doute... pour moi, la structure équivaut à "tu crois que tout est permis à toi", donc plutôt COD...
L'analogie avec la complétive pourrait évoquer une proposition infinitive avec un infinitif passif à l'auxiliaire passé sous silence. Mais cette analogie fonctionne justement avec à peu près toutes les tournures COD + attribut.
Je le trouve sympa : je trouve qu'il est sympa.
Je trouve tout important : je trouve que tout est important.
Je pense aussi à un COD ("tout") avec attribut ("permis").
Il le trouve perturbé.
Il le crois perturbé.
Il trouve tout moche.
Il juge tout permis. (peu heureux, j'en conviens, parce qu'on dit...)
Il se croit tout permis.
"à la belle étoile", je dirais CC de manière (plus que de moyen). Mais rappelons encore et encore que seul CC est une analyse syntaxique. Le reste est sémantique et parfois bien subtil à peser.
- CeladonDemi-dieu
Yes mais dormir à la belle étoile ne marque ni un lieu à proprement parler bien que ce soit dehors, ni un moyen, ni une manière. Et est-ce bien un CC d'ailleurs puisque si on le supprime, le sens est bien différent de "dormir"...
- ClarinetteGrand Maître
Aïe aïe aïe ! Avant que Véronique, ou d'autres lettreux , n'interviennent, n'oublions pas qu'un CC peut parfaitement être "essentiel" :
Je vais à Paris.
Mon cousin mesure 1m95.
Elle se porte à merveille.
Donc ce n'est pas parce qu'un complément n'est pas supprimable qu'il n'est pas circonstanciel.
Donc "à la belle étoile" peut à la rigueur être considéré comme un CC de lieu (si "à la belle étoile" = dehors) ou, à mon sens, plutôt de manière, mais en tout cas, c'est indiscutablement un CC.
Je vais à Paris.
Mon cousin mesure 1m95.
Elle se porte à merveille.
Donc ce n'est pas parce qu'un complément n'est pas supprimable qu'il n'est pas circonstanciel.
Donc "à la belle étoile" peut à la rigueur être considéré comme un CC de lieu (si "à la belle étoile" = dehors) ou, à mon sens, plutôt de manière, mais en tout cas, c'est indiscutablement un CC.
- harry jamesNeoprof expérimenté
A mon tour de poser une cht'ite question existentielle :
Deux de mes 5èmes ont répondu "adjectif possessif " à la question quelle est a nature de "son".
Acceptez vous cette réponse?
Moi oui Mais ces histoires de nomenclatures m'agacent un tantinet, car elles sont très perturbantes pour nos élèves je trouve.
Deux de mes 5èmes ont répondu "adjectif possessif " à la question quelle est a nature de "son".
Acceptez vous cette réponse?
Moi oui Mais ces histoires de nomenclatures m'agacent un tantinet, car elles sont très perturbantes pour nos élèves je trouve.
_________________
Merdre lachez tout! Partez sur les routes!
Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
- SergeMédiateur
Bien sûr que j'accepte
- V.MarchaisEmpereur
Bien sûr.
La classe des déterminants se subdivise en articles (définis, indéfinis, partitifs..) et en adjectifs (possessifs, indéfinis, interrogatifs...).
L'élève peut rester à un niveau d'analyse plus vague mais suffisant au collège ou se montrer plus précis. Les deux réponses sont justes et donc acceptables.
La classe des déterminants se subdivise en articles (définis, indéfinis, partitifs..) et en adjectifs (possessifs, indéfinis, interrogatifs...).
L'élève peut rester à un niveau d'analyse plus vague mais suffisant au collège ou se montrer plus précis. Les deux réponses sont justes et donc acceptables.
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