Copie de concours [CAPES et Agrégation de philosophie]

Merci pour ce partage ! Et bravo !!!

Concernant la copie de Capes, je rejoint Levincent sur les remarques sur le style et la mise en page. Elle m'a frappée par son aspect compact et par la densité de références... (il y a pas moins de 10 références explicites rien que dans les 4 premières pages). J'avoue que la lecture de la copie m'a un peu déstabilisée sur ces points, car elle va à l'encontre de recommandations données en formation de prépa à l'agrégation et au capes. Mais comme il n'existe pas de méthodes officielles, simplement les rapports de jury, je me dis maintenant que ce que je prenais pour des repères salvateurs pourraient s'avérer des freins : ayant une écriture très laborieuse (je ne finis jamais mes copies) et comme Levincent "rouleau compresseur", je me raccroche à toutes les indications que je trouve pour obtenir un cadre facilitant la rédaction... de manière trop rigide peut-être.

Sur le fond, cela a été une lecture intéressante. C'est toujours appréciable de pouvoir lire le traitement entier d'un sujet de concours et de découvrir de quelle manière il a pu être compris et analysé. Donc merci !

Hâte que le rapport de jury sorte...

Oui, mais donner beaucoup de références c'est aussi un style d'enseignement ou tout simplement de discours (si parfois cela peut saouler les élèves et qu'il ne faut pas tomber dans la doxographie, cela donne également incontestablement une certaine prestance au professeur et une épaisseur à son propos).

Je me rappelle que mon prof de philo de terminale était un peu comme ça, il notait des centaines de références au tableau pendant les cours et personnellement j'adorais : la perspective de tout un monde à découvrir.
Dans le cas présent, elles s'inscrivent dans une dynamique dialectique donc ne sont pas gênantes (ce n'est qu'un style disons).
Personnellement l'intertextualité a toujours donné de l'élan à ma pensée. C'est quelque chose que je trouve essentiel et stimulant dans tout exercice créatif ou réflexif.

Aujourd'hui j'ai relu Tonio Kröger de Thomas Mann, magnifique récit découvert il y a quelques années grâce à une prof de lettres d'ici devenue une amie.
Je suis donc retombé sur ce beau passage qui a inspiré toute ma dissertation : le retour du solitaire vers ceux qui ne seront jamais tout à fait ses semblables dans une forme d'apaisement et dans l'acceptation de cette distance avec l'amour que cela suppose ; un Zarathoustra réconcilié avec le monde en somme, peut-être utopique mais magnifique!
Je pense que le jury aura été sensible à cette référence littéraire à laquelle j'ai tout de suite pensée.
En tout cas, je trouve que c'est vraiment ce qui fait tout le charme de ma dissertation et lui confère sa puissance dialectique.

Personnellement ce qui me gêne le plus dans cette dissertation c'est l'extrême imprécision sur La communauté inavouable de Blanchot. D'ailleurs, mieux exploitée, cela aurait pu constituer une troisième partie également convaincante et puissante.

Un conseil : au lieu de vous demander si votre dissertation est "dans les clous", demandez-vous plutôt si vos raisonnements ont de la puissance, si vous atteignez une vérité complexe (en parvenant à lui donner une certaine communicabilité).

Up ! Est-ce que tu pourrais reposter la copie en question ?