Premier cours de l'année : Que faire si les élèves rentrent comme des brutes ?

Déjà ,lors du premier cours de l'année, ils n'entrent pas directement dans la salle.
Ils restent rangés dans le couloir, et je les place un par un par ordre alphabétique ou "anti-alphabétique".
Durant l'année, une entrée agitée leur vaut de ressortir dans le couloir.

Les plans de classe, j'ai essayé une année et ça a été un vrai fiasco.
Entre les éventuels changements de salle qui modifient l'organisation des tables et les listes des élèves qui ne sont pas toujours à jour, c'est vite un gros bazar qui vient perturber ce qu'on avait tout bien planifié.
J'étais dans un collège difficile et j'ai été confronté à des réactions irrationnelles dont je ne m'attendais pas et au final vouloir tout contrôler m'aura davantage déstabilisé que cadré.

Depuis, je laisse venir. Ils s'installent comme ils veulent, j'observe.
Tout comme Une passante, je leur explique que ce qu'il s'est passé ne devra pas se passer ainsi par la suite. Pour la suite ils connaissent les règles et les sanctions tombent.

Je ne pense pas qu'une année se joue dans les premières 5minutes ou la première heure. C'est par la suite qu'il faudra sévir.

Même techniqie du couloir, deux par deux en silence rt entrée filtrée avec bonjour obligatoire, et crla toute l'année, pas seulement au premier cours.
Pendant longtemps je les ai placés au départ par ordre alphabétique, le temps de les connaître.
A présent, s'ils rentrent calmement, je les laisse se placer à leur guise. Mais je préviens que ceci sera conditionné à leur comportement : s'ils savent se tenir, ok, sinon, je les placerai moi-même en ayant soin de bien tous les séparer puisque je vois sui souhaite être avec qui, et en alternant garçon-fille.
Cela fonctionne la plupart du temps. Et sinon, je suis sans pitié, j'applique à la lettre ce que j'ai annoncé.

Je n'ai jamais eu le cas un premier jour de l'année et honnêtement ça ne me dirait trop rien de jouer les dragons juste au cas où.

Cependant, une classe de troisième extrêmement pénible m'a fait le coup deux fois l'année dernière, vers la fin du 2e ou le début du 3e trimestre (pour situer, ce sont des élèves sur lesquels on a dû hurler à trois profs juste pour les faire taire le premier jour du brevet quand on distribuait les sujets. Pas foncièrement méchants mais agités du bocal et bavards, bavards, bavards, toujours en train de jacasser à voix haute, de s'agiter ; je les avais en dernière heure de la journée le jeudi, après la récré, et selon mon état de fatigue, soit c'étaient eux qui bavassaient toute l'heure, soit c'était moi qui me comportais en adjudant chef pour avoir le silence). Bref, je me tiens toujours à la porte pour faire entrer dans le calme / recadrer ceux qui s'excitent dès le couloir / dire bonjour, mais il est arrivé qu'ils aillent s'installer en bavardant, et qu'au bout de cinq minutes (je ne les laissais jamais s'asseoir sans avoir le silence), ils continuent à bavarder, et bien fort s'il vous plaît. Il y a donc eu deux fois où je suis entrée dans une rage froide et où je les ai fait ressortir (je n'ai pas crié, mais ils ont parfaitement senti que j'étais en colère et ça les a calmés tout de suite, ne sachant pas ce qui allait leur tomber dessus), je les ai fait ressortir dans le couloir, se ranger le long du mur, et je leur ai passé un savon, là, dans le couloir, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une oreille qui dépasse. Je les ai ensuite fait rerentrer dans le silence en les prévenant que le premier qui proférait un mot reprenait la porte et définitivement cette fois-ci, je les ai encore fait attendre deux minutes debout à leur place, et j'ai ensuite pu faire cours - en punissant le premier à s'agiter. Ça a assez bien marché... jusqu'à la fin de l'heure. Il y a des classes sur lesquelles tout glisse, hélas.

Madame_Prof a écrit:Ah ouais, c'est chaud quand même si c'est comme ça... Jamais vu ça un premier jour, même avec des classes difficiles par la suite. Si c'est courant dans ton établissement, pourquoi ne pas les faire entrer un par un en les plaçant ? Je crois que, je resterais mutique (en demandant quand même le silence) en les regardant dans un premier temps (effet possible), puis je passerais aux punitions oui. Bon, franchement, je serais déstabilisée.

J'ai eu ça dans une classe de 5ème dans un établissement "pas classé" : rentrée à 30 en hurlant et en se précipitants sur les tables convoitées en se balançant des coups de sacs pour faire dégager les autres puis en se vautrant sur sa chaise. Ça a duré 5 bonnes mn.
J'ai attendu debout sur l'estrade, les ai faits se lever, les ai sermonnés et faits ressortir en silence, se ranger devant la porte, puis entrer un a un en attendant que je les place. Classe qui s'est révélée particulièrement pénible toute l'année.
C'était en 97/98, il y a près de 20 ans donc. Les élèves pénibles ce n'est pas nouveau.

Je n'ai pas de plan de classe, moi non plus, car j'ai horreur de "punir" les élèves sages et sympas à cause des autres. Du coup, je les laisse s'asseoir en fonction de leurs préférences et en cas de besoin je ne déplace que les pénibles (que j'isole, carrément, si nécessaire). Ce système fonctionne très bien !

Zagara a écrit:Si il y a plus d'un élève collé, on peut faire une fausse heure sup et les garder soi-même... c'est pas terrible mais ça vaut bien le coup pour se donner l'occasion de coller tôt dans l'année, afin de faire des exemples rapidement. Un collègue stagiaire l'avait même fait avec 1 seul élève, collé dès septembre, même si en théorie c'est interdit.

Si je ne m'abuse, nous ne sommes pas responsables des élèves en dehors des heures qui nous ont été attribuées par le chef d'établissement. Surveiller un élève en dehors de ses heures de cours, c'est prendre un risque. Je ne suis même pas sûr qu'on puisse réellement l'obliger à venir.

Je suis bien embêté, pour ma part : je vais effectuer un remplacement dans un lycée qui ne pratique pas la retenue. Ou plus probablement, dont la vie scolaire refuse de s'occuper des retenues (ce qui fait pourtant partie de ses missions ; il ferait beau voir qu'un professeur se dispensât, par exemple, d'évaluer ses élèves). Sans retenues, je ne vois pas bien comment obtenir les punitions que je donne : si l'élève ne la fait pas, ben, il ne se passe rien... Une belle année en perspective.

C'est quoi ce genre de bahut ??

Un lycée général et technologique. Qui a mauvaise réputation, d'ailleurs : on se demande bien pourquoi.

L'année va être longue... Bon courage, Sylvain de Saint-Sylvain.

Bon courage, alors... C'est vrai que ça donne un aperçu peu motivant, mais qui sait tu auras peut-être une bonne surprise.

Ouais. J'hésite sur la stratégie à adopter. Je me dis que le mieux serait de poser la question des retenues dès la pré-rentrée, histoire d'avoir une description complète et officielle de la situation. Puis, d'aller voir la vie scolaire et de se débrouiller pour lui demander, mais sans la vexer, de faire son travail. En cas de refus, aller voir la direction. Puis, contacter un syndicat, envoyer une lettre au recteur, je ne sais pas trop. Mais faire tout cela promet une année nerveusement épuisante, puisque j'entrerai en conflit avec pas mal de monde, dans un établissement inconnu et difficile.

Avec les élèves, je risque de me montrer généreux en exclusions de cours. La punition notée, avec zéro à la clé en cas de travail non rendu, peut être une solution. Multiplier les coups de fil aux parents, aussi, mais ça peut être à double-tranchant.

Larsson a écrit:Bonjour,

Pour l'avoir vécu et ne voulant pas le revivre, je me demandais ce que vous feriez si les élèves rentraient en classe comme des brutes, parlaient, se retournaient, criaient etc. le premier jour qu'on les a, alors qu'on ne les connaît pas. Notamment, dans le cas du premier cours de l'année.

1) Je les fais se mettre en rang devant la salle.
2) Ils rentrent, mettent la pagaille ; impossible de se faire entendre ou d'avoir le calme.
Je fais quoi ? Je reste mutique en les regardant ? Je m'égosille ? Je punis direct ?

Et bien peu importe qu'on soit le 1er cours de l'année où le dernier. Des élèves qui s'amusent à ça ressortent direct, en rang deux par deux. Ça prendra le temps que ça prendra. Et ensuite, ils se prennent un bon sermon, bien ferme.
Dejà, cette situation ne devrait pas se produire, car on ne laisse pas entrer des élèves qui foutent le bazar dans le rang. J'attache vraiment une très grande importance à l'entrée en classe, très ritualisée, gage d'un travail au calme ensuite. Les élèves se mettent en rang, sont calmes, puis entrent un par un en me saluant. Ceux qui ne disent pas bonjour se prennent une remarque. Ensuite, ils ne s'assoient qu'une fois le silence obtenu. Et on attaque d'office.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Zagara a écrit:Si il y a plus d'un élève collé, on peut faire une fausse heure sup et les garder soi-même... c'est pas terrible mais ça vaut bien le coup pour se donner l'occasion de coller tôt dans l'année, afin de faire des exemples rapidement. Un collègue stagiaire l'avait même fait avec 1 seul élève, collé dès septembre, même si en théorie c'est interdit.

Si je ne m'abuse, nous ne sommes pas responsables des élèves en dehors des heures qui nous ont été attribuées par le chef d'établissement. Surveiller un élève en dehors de ses heures de cours, c'est prendre un risque. Je ne suis même pas sûr qu'on puisse réellement l'obliger à venir.

Je suis bien embêté, pour ma part : je vais effectuer un remplacement dans un lycée qui ne pratique pas la retenue. Ou plus probablement, dont la vie scolaire refuse de s'occuper des retenues (ce qui fait pourtant partie de ses missions ; il ferait beau voir qu'un professeur se dispensât, par exemple, d'évaluer ses élèves). Sans retenues, je ne vois pas bien comment obtenir les punitions que je donne : si l'élève ne la fait pas, ben, il ne se passe rien... Une belle année en perspective.

Bonjour

Il n'y a pas non plus d'heure de retenue dans mon lycée. On peut, à titre tout à fait exceptionnel, faire "rattraper" un devoir à un élève absent , en dehors de "nos" heures mais toujours en heures de cours, çàd pas le soir après 18h et pas le mercredi après-midi ! donc ça n'ennuie pas du tout les élèves, puisque vu les edt au lycée, ils sont de toutes les façons dans les locaux (trous à gogo)

conclusion: Dans notre lycée pourtant lycée assez "tranquille", l'absentéisme aux DS est devenu un sport à la mode: puisqu'il n'y a aucune sanction au contraire: qques jours de révision supplémentaire!

au lycée, bcp d'élèves sont majeurs et donc, de toutes les façons, je crois que "légalement" on ne peut pas les "forcer" à venir
de plus, dans les faits, un élève qui ne viendrait pas à la "colle", on fait quoi? on appelle les parents, qui soutiennent les gamins (si mineurs) et on sermonne le gamin si majeur, qui s'en fout :/

Au lycée, pour les terminales du moins, on a assez peu de "sanctions" à notre disposition, à part le rapport écrit (après avoir bien signalé que ça suivrait le dossier du môme notamment pour son éventuelle poursuite d'études, même si ce n'est pas tjs vrai ) et l'exclusion de cours. Qui ne les punit pas du tout mais au moins, nous fout la paix à nous

il y a même des collègues qui, officieusement, font des accords avec des élèves: tu ne viens plus jamais à ton cours, je ne t'inscris pas absent mais au moins tu me fiches la paix. (oui je jure que j'en connais Oo)
j'en connais aussi qui excluent officiellement des élèves à l'année, il ne se passe rien non plus bref comme je dis toujours HEUREUSEMENT que de fait, nos élèves sont dans l'ensemble, assez sympas, sinon, ils pourraient vraiment nous mettre le lycée à l'envers

Zagara a écrit:On m'avait dit que c'était interdit de rester seul à seul avec un élève.
Peut-être que ce n'est pas vrai.

J'ai dejà collé un seul élève un nombre incalculable de fois dans ma salle, en tête à tête donc. Je laisse la porte ouverte. Aucun problème.

Guermantes729 a écrit:il y a même des collègues qui, officieusement, font des accords avec des élèves: tu ne viens plus jamais à ton cours, je ne t'inscris pas absent mais au moins tu me fiches la paix. (oui je jure que j'en connais Oo)

:shock:
C'est une faute professionnelle.

Jenny a écrit:

Guermantes729 a écrit:il y a même des collègues qui, officieusement, font des accords avec des élèves: tu ne viens plus jamais à ton cours, je ne t'inscris pas absent mais au moins tu me fiches la paix. (oui je jure que j'en connais Oo)

:shock:
C'est une faute professionnelle.

Surtout que, l'élève absent va forcément lui foutre la paix!

Guermantes, si tes chefs sont laxistes, crois-moi, ça n'est pas une généralité... Dans mon lycée cette année, colles, exclusions, commissions éducatives, conseils de discipline avec exclusions, etc. Ca filait droit !

Jenny a écrit:

Guermantes729 a écrit:il y a même des collègues qui, officieusement, font des accords avec des élèves: tu ne viens plus jamais à ton cours, je ne t'inscris pas absent mais au moins tu me fiches la paix. (oui je jure que j'en connais Oo)

:shock:
C'est une faute professionnelle.

C'est pire si l'élève est mineur. C'est une mise en danger sur mineur.

J'avais vécu ça il y a de nombreuses années. Dès le premier cours, les élèves entrent en classe en poussant des hurlements, en se jetant les uns les autres sur les tables, en rigolant très fort... J'ai demandé à ces élèves là de ressortir et de re-rentrer dans le calme, ils ont refusé en ricanant. Puis se sont assis en continuant à faire les imbéciles. Je les ai rappelé à l'ordre, ils ont réagi comme si j'étais transparent. J'ai demandé à faire intervenir le CPE qui m'a reproché devant les élèves de l'avoir dérangé pour rien. Je ne sais pas pourquoi, ça s'est super mal passé avec cette classe pendant toute l'année...

Donc, conclusion, si ça reproduit, tu agis tout de suite, tu les exclus du cours s'il le faut, mais surtout, tu ne t'énerves pas et tu ne lâches rien.

Après, ce n'est qu'une réflexion, mais le fait de trop ritualiser l'entrée en cours, j'ai peur que justement, ça ne provoque chez certains une volonté de détruire et de foutre tout en l'air. Je ne sais pas si j'ai été clair...!

kiwi a écrit:

Jenny a écrit:

Guermantes729 a écrit:il y a même des collègues qui, officieusement, font des accords avec des élèves: tu ne viens plus jamais à ton cours, je ne t'inscris pas absent mais au moins tu me fiches la paix. (oui je jure que j'en connais Oo)

:shock:
C'est une faute professionnelle.

Surtout que, l'élève absent va forcément lui foutre la paix!

Ce qui m'horripile ,personnellement c'est le bruit de ces lourdes chaises pourries en bois avec des barreaux de fer.
Même si les élèves ,n'entrent pas comme des bœufs,le seul fait de les tirer pour s'asseoir crée un ramdam épouvantable de crissements etc

scot69 a écrit:J'avais vécu ça il y a de nombreuses années. Dès le premier cours, les élèves entrent en classe en poussant des hurlements, en se jetant les uns les autres sur les tables, en rigolant très fort... J'ai demandé à ces élèves là de ressortir et de re-rentrer dans le calme, ils ont refusé en ricanant. Puis se sont assis en continuant à faire les imbéciles. Je les ai rappelé à l'ordre, ils ont réagi comme si j'étais transparent. J'ai demandé à faire intervenir le CPE qui m'a reproché devant les élèves de l'avoir dérangé pour rien. Je ne sais pas pourquoi, ça s'est super mal passé avec cette classe pendant toute l'année...

Donc, conclusion, si ça reproduit, tu agis tout de suite, tu les exclus du cours s'il le faut, mais surtout, tu  ne t'énerves pas et tu ne lâches rien.

Après, ce n'est qu'une réflexion, mais le fait de trop ritualiser l'entrée en cours, j'ai peur que justement, ça ne provoque chez certains une volonté de détruire et de foutre tout en l'air. Je ne sais pas si j'ai été clair...!

Ah bon, ça s'est mal passé après? C'est étrange tout de même. Qu'est-ce que tu leur a fait à ces petits choux pour que ça se passe mal?

Paddy a écrit:

Zagara a écrit:On m'avait dit que c'était interdit de rester seul à seul avec un élève.
Peut-être que ce n'est pas vrai.

En tout cas, aucun texte n'existe à ce sujet.
Un CPE peut recevoir un élève seul. Un CDE également. Je ne vois pas pourquoi un enseignant ne le pourrait pas. Si quelqu'un en sait plus...

C'est tout à fait permis bien sûr.
Pour être tranquille, tu peux laisser la porte ouverte (pour éviter d'éventuelles accusations par la suite).

Babarette a écrit:

scot69 a écrit:J'avais vécu ça il y a de nombreuses années. Dès le premier cours, les élèves entrent en classe en poussant des hurlements, en se jetant les uns les autres sur les tables, en rigolant très fort... J'ai demandé à ces élèves là de ressortir et de re-rentrer dans le calme, ils ont refusé en ricanant. Puis se sont assis en continuant à faire les imbéciles. Je les ai rappelé à l'ordre, ils ont réagi comme si j'étais transparent. J'ai demandé à faire intervenir le CPE qui m'a reproché devant les élèves de l'avoir dérangé pour rien. Je ne sais pas pourquoi, ça s'est super mal passé avec cette classe pendant toute l'année...

Donc, conclusion, si ça reproduit, tu agis tout de suite, tu les exclus du cours s'il le faut, mais surtout, tu  ne t'énerves pas et tu ne lâches rien.

Après, ce n'est qu'une réflexion, mais le fait de trop ritualiser l'entrée en cours, j'ai peur que justement, ça ne provoque chez certains une volonté de détruire et de foutre tout en l'air. Je ne sais pas si j'ai été clair...!

Ah bon, ça s'est mal passé après? C'est étrange tout de même. Qu'est-ce que tu leur a fait à ces petits choux pour que ça se passe mal?

je me le demande... :blague:

Tu dois le savoir, mais tu veux pas le dire.