- Supatard33Niveau 5
D'après un syndicat, donc source pas officielle et à prendre avec d'énormes pincettes, seul le pré-recrutement serait en fait avancé, avec éventuellement la promotion d'AED en professeur...
- SchéhérazadeNiveau 10
Les professeurs sont officiellement recrutés par les chefs d'établissement dans le privé sous contrat, mais avec un bon nombre de garde-fous: les chefs d'établissements choisissent parmi les lauréats des concours, il y a un système complexe de priorités, et des commissions de l'emploi chargées de veiller à ce que les règles soient respectées. Les établissements qui vont bien (encadrement sérieux, atmosphère de travail) n'ont pas trop de mal à recruter. Et encore: trouver des remplaçants dans certaines matières est difficile.
Mais les établissements qui vont mal...
Ce projet est une catastrophe pour les chefs d'établissement, et certains seraient bien stupides de s'en réjouir: vu ce qu'est le métier, ils peineront à recruter. Si en plus l'établissement est mal situé et mal famé, ce sera ingérable. Et les parents incrimineront le mauvais manager incapable de recruter, bien sûr. En cas de recrue calamiteuse, (tel remplaçant de français faisant 10 fautes par ligne, le jour où on se contentera vraiment du BAFA), idem.
Pour le gouvernement, il s'agit simplement de faire porter le chapeau de la pénurie organisée et de la déqualification des personnels aux chefs d'établissement. J'espère que les syndicats des chefs d'établissement prendront la mesure du problème et s'insurgeront.
Sérieusement, je pense qu'ils ont beaucoup plus à y perdre encore que nous.
Mais les établissements qui vont mal...
Ce projet est une catastrophe pour les chefs d'établissement, et certains seraient bien stupides de s'en réjouir: vu ce qu'est le métier, ils peineront à recruter. Si en plus l'établissement est mal situé et mal famé, ce sera ingérable. Et les parents incrimineront le mauvais manager incapable de recruter, bien sûr. En cas de recrue calamiteuse, (tel remplaçant de français faisant 10 fautes par ligne, le jour où on se contentera vraiment du BAFA), idem.
Pour le gouvernement, il s'agit simplement de faire porter le chapeau de la pénurie organisée et de la déqualification des personnels aux chefs d'établissement. J'espère que les syndicats des chefs d'établissement prendront la mesure du problème et s'insurgeront.
Sérieusement, je pense qu'ils ont beaucoup plus à y perdre encore que nous.
- User17095Érudit
En ayant échangé avec un paquet de collègues sur la question, je n'ai vu qu'une unanimité pour dire qu'on n'a pas que ça à faire, qu'on n'a certainement pas les compétences, et qu'il n'est pas question de toucher au caractère national du statut.
Et si les syndicats ont des positions parfois nébuleuses, je n'imagine pas qu'ils soutiennent une idée aussi farfelue.
Et si les syndicats ont des positions parfois nébuleuses, je n'imagine pas qu'ils soutiennent une idée aussi farfelue.
- RendashBon génie
Supatard33 a écrit:D'après un syndicat, donc source pas officielle et à prendre avec d'énormes pincettes, seul le pré-recrutement serait en fait avancé, avec éventuellement la promotion d'AED en professeur...
Quel syndicat ?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
pogonophile a écrit:En ayant échangé avec un paquet de collègues sur la question, je n'ai vu qu'une unanimité pour dire qu'on n'a pas que ça à faire, qu'on n'a certainement pas les compétences, et qu'il n'est pas question de toucher au caractère national du statut.
Et si les syndicats ont des positions parfois nébuleuses, je n'imagine pas qu'ils soutiennent une idée aussi farfelue.
Même son de cloche chez mon PA, avec lequel on en cause depuis l'an dernier, et qui souligne les mêmes points que Schéhérazade.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Supatard33Niveau 5
Rendash a écrit:Supatard33 a écrit:D'après un syndicat, donc source pas officielle et à prendre avec d'énormes pincettes, seul le pré-recrutement serait en fait avancé, avec éventuellement la promotion d'AED en professeur...
Quel syndicat ?
Syndicat de proviseur, je sais plus lequel, mais cela rejoint en gros les messages précédents...
- KimberliteExpert
Intéressant, ce débat à l'Assemblée...
On lit des trucs assez drôles, notamment pour l'enseignement rural:
J'ai bien apprécié le passage sur l'innovation (youpi!), sur l'enseignement à distance (mouarf!) et le fonctionnement en réseau d'établissements (en milieu rural... où les établissements sont souvent éloignés...).
Bref, ne nous inquiétons pas, ils maîtrisent la situation (on ne sait pas comment, mais tout va bien).
Oh la vache... c'est un peu HS, mais lisez l'intervention de Mme Laurence Trastour-Isnart... au secours... (là j'apprécie par contre la langue de bois du ministre en retour.).
On lit des trucs assez drôles, notamment pour l'enseignement rural:
Pour une bonne part des propositions, ce qu'il veut faire est clair comme... de l'eau de boudin. De la bonne vieille langue de bois.
Monsieur le ministre, quels dispositifs comptez-vous mettre en place afin de rétablir la confiance en garantissant à tous les élèves de France, y compris à ceux des zones rurales, un accès égal et sans rupture à l’enseignement et à la connaissance ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Madame Dubois, votre question soulève de nombreux enjeux, à commencer par celui du soutien aux écoles situées en milieu rural. J’établis une symétrie très claire entre les efforts que nous menons en milieu urbain, notamment dans le cadre de la politique des REP et des REP+, et ceux que nous avons à mener en milieu rural.
J’ai eu l’occasion très récemment, la semaine dernière, de m’exprimer sur ce sujet au collège de Rochefort-Montagne, dans le Puy-de-Dôme, emblématique de la possibilité de réussite éducative en milieu rural. J’y ai affirmé que nous aurons une vision pour les écoles et les collèges situés en milieu rural et que nous y consacrerons des moyens.
Cela prend d’abord la forme des conventions ruralité, qui concernent un peu plus de quarante départements et peuvent potentiellement être étendues à soixante-six départements. Nous nourrissons l’ambition que tous les départements ruraux en bénéficient d’ici deux ans. Elles doivent envisager non seulement l’existence et le rebond des écoles et des collèges situés en milieu rural à l’échelle pluriannuelle, mais aussi les enjeux que vous avez soulevés, notamment le remplacement des enseignants absents et la permanence du service public de l’éducation en milieu rural.
Ce dernier point présente plusieurs aspects. Il faut d’abord renforcer l’attractivité de ces établissements, pour les personnels comme pour les élèves. Nous insisterons beaucoup sur l’innovation pédagogique et sur certains mécanismes d’encouragement susceptibles d’y être mis en œuvre. Nous insisterons également, dans le cadre d’un plan internat, sur la revitalisation de ces établissements. Enfin, il importe de souligner qu’un certain nombre de dispositifs, comme l’enseignement à distance et le fonctionnement en réseau des établissements d’un même territoire rural afin de remédier au problème du remplacement des enseignants absents, devraient permettre une réelle continuité du service public de l’éducation.
Je veux affirmer ce soir de l’optimisme et du volontarisme pour les écoles et les collèges situés en milieu rural, car nous avons une véritable stratégie en la matière.
J'ai bien apprécié le passage sur l'innovation (youpi!), sur l'enseignement à distance (mouarf!) et le fonctionnement en réseau d'établissements (en milieu rural... où les établissements sont souvent éloignés...).
Bref, ne nous inquiétons pas, ils maîtrisent la situation (on ne sait pas comment, mais tout va bien).
Oh la vache... c'est un peu HS, mais lisez l'intervention de Mme Laurence Trastour-Isnart... au secours... (là j'apprécie par contre la langue de bois du ministre en retour.).
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- Spoiler:
- JennyMédiateur
J'hallucine devant le coup de l'enseignement à distance et de la mise en réseau des établissements ruraux.
C'est vraiment n'importe quoi.
C'est vraiment n'importe quoi.
- Supatard33Niveau 5
Kimberlite a écrit:Intéressant, ce débat à l'Assemblée...
On lit des trucs assez drôles, notamment pour l'enseignement rural:
Pour une bonne part des propositions, ce qu'il veut faire est clair comme... de l'eau de boudin. De la bonne vieille langue de bois.
Monsieur le ministre, quels dispositifs comptez-vous mettre en place afin de rétablir la confiance en garantissant à tous les élèves de France, y compris à ceux des zones rurales, un accès égal et sans rupture à l’enseignement et à la connaissance ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Madame Dubois, votre question soulève de nombreux enjeux, à commencer par celui du soutien aux écoles situées en milieu rural. J’établis une symétrie très claire entre les efforts que nous menons en milieu urbain, notamment dans le cadre de la politique des REP et des REP+, et ceux que nous avons à mener en milieu rural.
J’ai eu l’occasion très récemment, la semaine dernière, de m’exprimer sur ce sujet au collège de Rochefort-Montagne, dans le Puy-de-Dôme, emblématique de la possibilité de réussite éducative en milieu rural. J’y ai affirmé que nous aurons une vision pour les écoles et les collèges situés en milieu rural et que nous y consacrerons des moyens.
Cela prend d’abord la forme des conventions ruralité, qui concernent un peu plus de quarante départements et peuvent potentiellement être étendues à soixante-six départements. Nous nourrissons l’ambition que tous les départements ruraux en bénéficient d’ici deux ans. Elles doivent envisager non seulement l’existence et le rebond des écoles et des collèges situés en milieu rural à l’échelle pluriannuelle, mais aussi les enjeux que vous avez soulevés, notamment le remplacement des enseignants absents et la permanence du service public de l’éducation en milieu rural.
Ce dernier point présente plusieurs aspects. Il faut d’abord renforcer l’attractivité de ces établissements, pour les personnels comme pour les élèves. Nous insisterons beaucoup sur l’innovation pédagogique et sur certains mécanismes d’encouragement susceptibles d’y être mis en œuvre. Nous insisterons également, dans le cadre d’un plan internat, sur la revitalisation de ces établissements. Enfin, il importe de souligner qu’un certain nombre de dispositifs, comme l’enseignement à distance et le fonctionnement en réseau des établissements d’un même territoire rural afin de remédier au problème du remplacement des enseignants absents, devraient permettre une réelle continuité du service public de l’éducation.
Je veux affirmer ce soir de l’optimisme et du volontarisme pour les écoles et les collèges situés en milieu rural, car nous avons une véritable stratégie en la matière.
J'ai bien apprécié le passage sur l'innovation (youpi!), sur l'enseignement à distance (mouarf!) et le fonctionnement en réseau d'établissements (en milieu rural... où les établissements sont souvent éloignés...).
Bref, ne nous inquiétons pas, ils maîtrisent la situation (on ne sait pas comment, mais tout va bien).
J'ai lu et j'ai été (un peu) rassuré par le flou de ce qui était annoncé. C'est vrai que c'est drôle d'annoncer des actions en exact opposé de la politique menée. (politique volontariste en milieu rural alors que les suppressions de postes vont faire beaucoup plus de dégâts dans les campagnes) parfois je me demande si certains réseaux (style Café pédagogique) ne sont pas volontairement alarmistes... Je vois apparemment qu'il n'y a pas grand chose d'engagé, et quand je vois l'efficacité des dernières mises en chantier assez mitigée. (devoirs faits, dédoublements...)
- KimberliteExpert
Personnellement, plus je lis, plus j'ai peur...
En dehors de ce qui se trame pour toute la profession, je vois certaines perspectives personnelles s'évanouir.
EDIT: et quel foutage de gueule la réponse à la question sur la maîtrise des langues... quand on sait ce qu'il est advenu de l'allemand, sans retour en arrière (les bilangues... c'est sûr, ça va rattraper la disparition quasi totale de l'allemand première langue).
Tiens, pas mal aussi:
Et nous voyons poindre une réduction du nombre d'agrégés (j'aimerais penser que c'est autre chose derrière ces mots, mais mon petit doigt...).
Mon intuition pour mes jobs précédents a généralement été bonne... et là j'ai pas mal de voyants d'alerte qui se sont allumés.
M. Philippe Berta. Monsieur le ministre, attirer les meilleurs profils vers les métiers de la transmission mais aussi de la création du savoir est un enjeu fort pour accéder à l’économie d’aujourd’hui, économie du progrès et de la connaissance. Or la France souffre actuellement d’un déficit d’attractivité des métiers de l’enseignement, si bien qu’il est fort difficile d’y attirer les meilleurs d’une génération. Le salaire moyen d’un enseignant s’élève à 2 461 euros net, et nos marges budgétaires sont très contraintes pour jouer sur le levier financier. Le sentiment de perte de sens est bien présent dans le corps professoral.
Dans son rapport publié le 4 octobre dernier, la Cour des comptes dresse un tableau sévère de la gestion des enseignants : affectation de débutants dans les établissements difficiles, absence de gestion globale pluriannuelle, faible développement de la formation continue, etc. La liste est alarmante, et les précédents quinquennats n’ont été que des occasions manquées pour réformer la formation, le recrutement et la gestion des enseignants, afin de raviver l’attractivité de la profession. Je me réjouis de la volonté que vous avez exprimée, à la suite du rapport de la Cour des comptes, de développer une vision globale et systémique permettant de valoriser le métier d’enseignant.
Je souhaite connaître les intentions et le calendrier du Gouvernement en s’agissant des préconisations de la Cour que vous avez accueillies positivement, comme le renforcement du prérecrutement, de la professionnalisation ou de l’approche qualitative de la gestion des ressources humaines.
Je souhaiterais également connaître votre position sur d’autres propositions de la Cour, comme l’annualisation du temps de travail ou la bivalence.
Enfin, je souhaiterais savoir si d’autres pistes sont à l’étude pour rendre la profession d’enseignant plus attrayante, par exemple des mécanismes de soutien et de facilitation des projets innovants des professeurs ou la mise en place de marques de reconnaissance, favorisant à la fois la valorisation des initiatives individuelles et la création d’un sens collectif.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Monsieur Berta, je vous remercie pour cette question qui, là encore, prolonge certains points précédents et permet d’évoquer l’avenir de la fonction enseignante.
Sur ce sujet, je voudrais m’inscrire dans une vision de long terme. Au moment où notre société s’interroge sur le futur de l’ensemble des métiers, en particulier du fait de l’évolution des technologies, j’ai la conviction profonde, que j’essaie d’exprimer au travers d’une vision des ressources humaines, de la centralité de la fonction professorale dans toute société, notamment dans la société française. Dans les prochaines décennies, nous aurons toujours plus besoin de personnes, d’êtres humains, afin de garantir la formation et la qualité de celle-ci, non seulement pour les enfants et les adolescents, mais aussi tout au long de la vie. Les sociétés modernes y consacreront toujours davantage de ressources.
Il faut dresser cette perspective optimiste face à certaines angoisses professionnelles, qui peuvent exister tant pour les professeurs que pour d’autres métiers. Elle nous conduira à faire évoluer non seulement le recrutement – nous en avons parlé ce soir, en particulier avec la question du prérecrutement – mais aussi la formation initiale et continue, absolument essentielle.
Si, je le répète, le prérecrutement sera l’une des réponses, la gestion des ressources humaines en sera une autre, très importante. J’ai, bien entendu, lu avec beaucoup de sérieux le rapport de la Cour des comptes que vous avez évoqué, et, avec le nouveau directeur général de la gestion des ressources humaines de l’éducation nationale, nous avons l’ambition de grandes réformes en la matière.
L’objectif est de mener une gestion des ressources humaines plus humaine, c’est-à-dire plus proche du terrain. Nous l’avons entendu tout à l’heure lorsqu’un député d’outre-mer a souligné les difficultés que peuvent rencontrer les professeurs d’outre-mer, mais c’est tout aussi vrai pour certaines académies de métropole. Nous devons gérer les équipes au plus près du terrain, ce qui fera l’objet de discussions avec les organisations syndicales au cours des prochains mois. Nous devons arriver à un système gagnant pour l’ensemble des professeurs, et je suis assez convaincu que c’est possible ; sur ce sujet comme sur d’autres, la comparaison internationale nous sera très utile.
En dehors de ce qui se trame pour toute la profession, je vois certaines perspectives personnelles s'évanouir.
EDIT: et quel foutage de gueule la réponse à la question sur la maîtrise des langues... quand on sait ce qu'il est advenu de l'allemand, sans retour en arrière (les bilangues... c'est sûr, ça va rattraper la disparition quasi totale de l'allemand première langue).
Tiens, pas mal aussi:
Donc finalement, la rémunération, on s'en tamponne un peu, l'important est de faire comprendre aux profs que, non, ils ne sont pas mal-aimés. Ah, si, est vaguement évoquée une perspective pluriannuelle (???).M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Madame Bannier, je vous remercie pour cette question, qui fait le lien avec des questions précédentes. Nous voyons bien ce soir que la question de l’attractivité du métier d’enseignant est centrale, à juste titre : il n’y a pas de système scolaire sans que le métier de professeur ne soit en son centre.
J’ai dit précédemment que les systèmes scolaires étrangers qui fonctionnaient le mieux étaient ceux reposant sur la confiance. Cela correspond aussi à un système où le professeur est placé au centre, la fonction professorale étant bien rémunérée et bénéficiant d’un réel prestige social.
En la matière, ce n’est donc pas un facteur unique qui permettra de rebondir, mais une pluralité d’éléments qui créeront un climat. Je suis évidemment très mobilisé pour créer ce climat, d’abord par le discours ministériel. Ma première action, comme ministre de l’éducation nationale, a été d’exprimer ma confiance envers les professeurs de France : mon message à la société française, c’est ce respect envers les professeurs. Les enquêtes montrent que les professeurs sont respectés : la société française les aime, bien que ceux-ci se sentent parfois mal-aimés.
Nous avons à changer cet état d’esprit. Cela passe par des mesures visant le climat scolaire. Certains professeurs vivent mal certaines ambiances qui peuvent exister dans notre système. Comme vous le savez, j’ai pris des mesures en matière de sécurité et de respect des règles.
Nous avons aussi à traiter de sujets concernant le recrutement – je n’y reviendrai pas car ils ont été assez abondamment discutés ce soir.
Des problématiques de rémunération se posent aussi, que nous devons envisager dans une perspective pluriannuelle.
Nous avons enfin à régler des questions statutaires, au sens strict du terme. Vous avez évoqué la question des agrégés. Pour une gestion rationnelle de notre système, nous devons concentrer ceux-ci, notamment dans les lycées. Cela fait partie des évolutions souhaitables, y compris pour créer un plus grand lien entre le lycée et l’université, dans une vision orientée sur le lycée et la licence, qui correspond aussi à certaines des politiques que nous sommes en train de mener.
Comme vous le voyez, c’est donc un tout, qui suppose une vision partagée entre les plus de 850 000 professeurs de France et leur institution. Tel est le chemin que nous prenons.
Et nous voyons poindre une réduction du nombre d'agrégés (j'aimerais penser que c'est autre chose derrière ces mots, mais mon petit doigt...).
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- Spoiler:
- LefterisEsprit sacré
La solution pour rendre le métier "attractif" (non décidément, ils ne peuvent dire "attrayant", l'anglicisme du langage reflète l'anglo-saxonnisme de la pensée managériale) : donner un peu plus de coups de bâtons aux enseignants (annualisation, contractualisation, bivalence, management local et autres ignominies...). Orwell n'aurait pas désavoué le propos.
Du reste, le pré-recrutement, que j'évoquais plus haut (ça tombe bien) est, après les rodomontades, un aveu cinglant de capitulation en rase campagne. Le choix économique est fait, on a compris qu'on ne recruterait plus des étudiants brillants (encore la théorie Dubet qui refait surface) , on va ratisser les facs en fin de 1ere ou 2eme année, promettre un emploi à des gens qui n'ont soit pas le niveau, soit pas le choix car il faut bien croûter, et qui dans les deux cas seront bien content de faire un métier même déclassé, en ces temps de crise organisée. On les mettra dans les pattes des pédagogistes, qui commencent déjà à prendre possession de l'université après les Espé, et vogue la galère avec ses gentils animateurs. Implicitement, on fait un deuil de ceux qui , plus passionnés, plus férus de leur discipline, s'abstiendront, ou continueront leurs études, ou iront voir ailleurs si leurs talents leur permettent mieux. Nos politiciens savent qu'ils enterrent l'école, chacun prenant à tour de rôle la pelle du fossoyeur. Ils essayent de sauver les apparences dans un jeu d'éléments de langage (innovation, humain, près du terrain, et blabla...) , mais juste pour la populace qui doit s'habituer à tout voir disparaître ou se dégrader : santé, école, maison de retraites, retraites elles-mêmes, transports...
Du reste, le pré-recrutement, que j'évoquais plus haut (ça tombe bien) est, après les rodomontades, un aveu cinglant de capitulation en rase campagne. Le choix économique est fait, on a compris qu'on ne recruterait plus des étudiants brillants (encore la théorie Dubet qui refait surface) , on va ratisser les facs en fin de 1ere ou 2eme année, promettre un emploi à des gens qui n'ont soit pas le niveau, soit pas le choix car il faut bien croûter, et qui dans les deux cas seront bien content de faire un métier même déclassé, en ces temps de crise organisée. On les mettra dans les pattes des pédagogistes, qui commencent déjà à prendre possession de l'université après les Espé, et vogue la galère avec ses gentils animateurs. Implicitement, on fait un deuil de ceux qui , plus passionnés, plus férus de leur discipline, s'abstiendront, ou continueront leurs études, ou iront voir ailleurs si leurs talents leur permettent mieux. Nos politiciens savent qu'ils enterrent l'école, chacun prenant à tour de rôle la pelle du fossoyeur. Ils essayent de sauver les apparences dans un jeu d'éléments de langage (innovation, humain, près du terrain, et blabla...) , mais juste pour la populace qui doit s'habituer à tout voir disparaître ou se dégrader : santé, école, maison de retraites, retraites elles-mêmes, transports...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- TiberiusNiveau 8
+1000La solution pour rendre le métier "attractif" (non décidément, ils ne peuvent dire "attrayant", l'anglicisme du langage reflète l'anglo-saxonnisme de la pensée managériale) : donner un peu plus de coups de bâtons aux enseignants (annualisation, contractualisation, bivalence, management local et autres ignominies...). Orwell n'aurait pas désavoué le propos.
Du reste, le pré-recrutement, que j'évoquais plus haut (ça tombe bien) est, après les rodomontades, un aveu cinglant de capitulation en rase campagne. Le choix économique est fait, on a compris qu'on ne recruterait plus des étudiants brillants (encore la théorie Dubet qui refait surface) , on va ratisser les facs en fin de 1ere ou 2eme année, promettre un emploi à des gens qui n'ont soit pas le niveau, soit pas le choix car il faut bien croûter, et qui dans les deux cas seront bien content de faire un métier même déclassé, en ces temps de crise organisée. On les mettra dans les pattes des pédagogistes, qui commencent déjà à prendre possession de l'université après les Espé, et vogue la galère avec ses gentils animateurs. Implicitement, on fait un deuil de ceux qui , plus passionnés, plus férus de leur discipline, s'abstiendront, ou continueront leurs études, ou iront voir ailleurs si leurs talents leur permettent mieux. Nos politiciens savent qu'ils enterrent l'école, chacun prenant à tour de rôle la pelle du fossoyeur. Ils essayent de sauver les apparences dans un jeu d'éléments de langage (innovation, humain, près du terrain, et blabla...) , mais juste pour la populace qui doit s'habituer à tout voir disparaître ou se dégrader : santé, école, maison de retraites, retraites elles-mêmes, transports...
- DaphnéDemi-dieu
Lefteris est d'une clairvoyance...
- MinaNiveau 10
Oui, intéressant ce débat à l'Assemblée! Kimberlite, tu aurais un lien précis vers le compte rendu de ce débat, ou la date à laquelle il a eu lieu? Merci beaucoup!
- meskiangasherNiveau 9
http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2017-2018/20180112.asp#P1158210Mina a écrit:Oui, intéressant ce débat à l'Assemblée! Kimberlite, tu aurais un lien précis vers le compte rendu de ce débat, ou la date à laquelle il a eu lieu? Merci beaucoup!
- MinaNiveau 10
Merci! ;-)
- OonnayHabitué du forum
Et la majorité de la profession d'une passivité morbide...Daphné a écrit:Lefteris est d'une clairvoyance...
- acsyleNiveau 10
L'histoire de l'enseignement à distance ne me surprend pas.
Dans pas mal d'universités le système de la vidéoconférence existe déjà. Quel meilleur moyen pour faire des économies que d'avoir un prof filmé et diffusé dans plusieurs classes simultanément ? Il suffit d'avoir dans la salle un AED ou peut être un nouveau type de personnel précaire pour allumer l'écran/ordi et surveiller que tout se déroule bien. Bien moins couteux à payer qu'un prof titulaire. En plus ça résout le problème des frais de déplacements, on utilise un écran donc saysuperlenumérik, les profs ne se feront plus agressés s'ils sont seuls dans une petite salle avec juste un tableau, ça permet de diminuer le nombre de postes, etc.
Je suis même surpris que ce ne soit pas encore mis en place dans les collèges/lycées. En revanche oui, la qualité du cours risque d'être fort compromise si les élèves ne peuvent pas aller au tableau, si le nombre de questions posées est limité par le nombre d'intervenants, mais de toute façon c'est pas comme si nos gouvernants en avaient quelque chose à faire.
Dans pas mal d'universités le système de la vidéoconférence existe déjà. Quel meilleur moyen pour faire des économies que d'avoir un prof filmé et diffusé dans plusieurs classes simultanément ? Il suffit d'avoir dans la salle un AED ou peut être un nouveau type de personnel précaire pour allumer l'écran/ordi et surveiller que tout se déroule bien. Bien moins couteux à payer qu'un prof titulaire. En plus ça résout le problème des frais de déplacements, on utilise un écran donc saysuperlenumérik, les profs ne se feront plus agressés s'ils sont seuls dans une petite salle avec juste un tableau, ça permet de diminuer le nombre de postes, etc.
Je suis même surpris que ce ne soit pas encore mis en place dans les collèges/lycées. En revanche oui, la qualité du cours risque d'être fort compromise si les élèves ne peuvent pas aller au tableau, si le nombre de questions posées est limité par le nombre d'intervenants, mais de toute façon c'est pas comme si nos gouvernants en avaient quelque chose à faire.
- SchéhérazadeNiveau 10
J'imagine le spectacle. Mettons 35 élèves face à une vidéo d'un professeur en présence d'un malheureux AED.
Le groupe ne resterait pas attentif 5 minutes. Surveiller que tout se déroule bien? Mais ce serait saboté quasi immédiatement! Aucun interlocuteur de fait pour l'élève qui ne comprend pas, aucune possibilité d'interroger les élèves pour vérifier que ce soit compris, de les impliquer. Je vois le bazar d'ici.
Et je parle même pas de l'ordi qui ne s'allume jamais, du son qui est inaudible, etc.
Ce système d'enseignement déshumanisé serait concevable si chaque élève était isolé dans un box, face à un ordinateur, avec, mettons, cours en ligne + exos en ligne...et s'il décide de lever le nez en l'air? de quitter le box? de le fracasser? Faudrait-il des AED-matons? le mettre sous psychotropes pour troubles du comportement?
Nos dirigeants ont beau être souvent à côté de la plaque, je ne les crois pas assez fous pour aller jusque là.
Le groupe ne resterait pas attentif 5 minutes. Surveiller que tout se déroule bien? Mais ce serait saboté quasi immédiatement! Aucun interlocuteur de fait pour l'élève qui ne comprend pas, aucune possibilité d'interroger les élèves pour vérifier que ce soit compris, de les impliquer. Je vois le bazar d'ici.
Et je parle même pas de l'ordi qui ne s'allume jamais, du son qui est inaudible, etc.
Ce système d'enseignement déshumanisé serait concevable si chaque élève était isolé dans un box, face à un ordinateur, avec, mettons, cours en ligne + exos en ligne...et s'il décide de lever le nez en l'air? de quitter le box? de le fracasser? Faudrait-il des AED-matons? le mettre sous psychotropes pour troubles du comportement?
Nos dirigeants ont beau être souvent à côté de la plaque, je ne les crois pas assez fous pour aller jusque là.
- acsyleNiveau 10
Ne sous estimons pas le pouvoir redoutable des écrans qui hypnotisent presque littéralement les élèves. Le but du jeu est de fabriquer des crétins corvéables, ce système me paraît non seulement aligné avec cette idée mais en plus ils auront ((je n'en serai pas surpris) la bénédiction des parents et des élèves (quoi ? toute la journée sur un ordi ? chic !)
- JoshouahNiveau 5
Mais pourquoi les élèves se déplaceraient-il? Il pourraient avoir accès directement sur leur smartphone et suivre les "cours" en faisant du shopping! Il y aurait bien sûr un système permettant de savoir si la vidéo a bien été "visionnée" comme pour les conférences de l'espé!
Si l'espé le fait c'est que c'est bien! Nan?
Si l'espé le fait c'est que c'est bien! Nan?
- LédisséEsprit sacré
Ah non ah non, je te rappelle que le but n'est pas que les élèves restent à la maison : il faudrait que les parents les gardent ; absurde : l'école est faite pour ça. La présence des enfants est donc nécessaire à l'école ; pas celle des professeurs, qui peuvent se garder tous seuls chez eux (on leur enverra leurs copies, il ne faudrait pas qu'ils s'ennuient).
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- KimberliteExpert
Une de mes cousines a fait une école d'infirmière, et elle eu à subir des cours retransmis comme ça. Apparemment, ce n'est pas ce qui se fait de mieux (et là, ce sont des élèves-infirmières, pas des ados).
Mais la magie du numérique... quand on voit sur un autre fil que certains pensent que des applications permettront d'apprendre à lire, les pires délires sont possibles.
Mais la magie du numérique... quand on voit sur un autre fil que certains pensent que des applications permettront d'apprendre à lire, les pires délires sont possibles.
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- Spoiler:
- LédisséEsprit sacré
Lu sur vdm à l'instant (oui, je sais, il y a mieux comme référence, mais là, ça ne m'a pas fait rire du tout) : "Aujourd'hui, nounou, une mère a refusé de me confier la garde de son enfant parce que je n'ai pas la télé."
Enfin, je fais dériver un peu le fil, là, le sujet n'est pas l'addiction aux écrans.
Enfin, je fais dériver un peu le fil, là, le sujet n'est pas l'addiction aux écrans.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- JoshouahNiveau 5
LadyC a écrit:Ah non ah non, je te rappelle que le but n'est pas que les élèves restent à la maison : il faudrait que les parents les gardent ; absurde : l'école est faite pour ça. La présence des enfants est donc nécessaire à l'école ; pas celle des professeurs, qui peuvent se garder tous seuls chez eux (on leur enverra leurs copies, il ne faudrait pas qu'ils s'ennuient).
Pour les "petits" oui...mais les lycéens...les miens ont déjà du mal à venir quand il y a un prof en chair et en os...
- RendashBon génie
LadyC a écrit:Ah non ah non, je te rappelle que le but n'est pas que les élèves restent à la maison : il faudrait que les parents les gardent ; absurde : l'école est faite pour ça. La présence des enfants est donc nécessaire à l'école ; pas celle des professeurs, qui peuvent se garder tous seuls chez eux (on leur enverra leurs copies, il ne faudrait pas qu'ils s'ennuient).
Là, tu rêves Il n'y a qu'à voir la multiplication de réunions à la con en fin d'année, par exemple, ou d'autres types d'inventions occupationnelles sans aucun intérêt ... Le rêve ultime d'une partie de nos décideurs semble être de bloquer les enseignants dans l'établissement 35 heures par semaine, pour des remplacements au pied levé par exemple.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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