- archebocEsprit éclairé
henriette a écrit:Il y a un truc que je ne comprends pas : quel était l'intérêt pour le MEN, au final, de passer au système actuel, qui ne semble avoir que des inconvénients. Qui cela arrange-t-il ? Où est le gain ?Isis39 a écrit:Effectivement le passage au mouvement à deux tours l'a sclérosé !
Les gens osent moins bouger.
Plusieurs réponses ont été proposées à cette question sur ce fil. J'ajoute la mienne, que j'ai déjà exprimée sur ce forum, et que je me permets de vous re-soumettre.
A partir de 1989, l'EN s'est progressivement enfoncé dans la crise des recrutements. Pour écoper, les recteurs se sont mis à embaucher des vacataires. Le problème, c'est que les vacataires sont très peu mobiles. On a cherché à les réinjecter dans le grand jeu de la mutation, par des "plans de résorption de la précarité", mais sans résoudre les déficits. On se retrouve d'années en années avec la même contrainte : si on laisse faire un mouvement national pour les titulaires, ces derniers vont prendre toutes les places disponibles à Toulouse et Montpellier, et laisser des trous béants à Amiens et Bobigny.
Avant la crise des recrutements, il y avait presque autant de postes que de titulaires. Les vacataires ne servaient que de lubrifiant, pour mettre de la souplesse dans le fonctionnement. Avec la crise du recrutement, les trous béants d'Amiens et de Bobigny ne peuvent pas être remplis par les vacataires de toute la France : le vacataire de Toulouse ne va sûrement pas postuler à Amiens ou Bobigny. Il est disponible en revanche, pour un poste à Toulouse. Tout l'objectif du MEN devient donc d'empêcher les titulaires d'Amiens et de Bobigny de prendre le poste disponible à Toulouse.
Le double mouvement, c'est un exeat qui ne dit pas son nom.
C'est pourquoi je ne crois pas que le dispositif de recrutement par le CDE, s'il apparaît un jour, permettra à tous les enseignants de France de postuler directement sur n'importe quel poste en France, de manière inter-académique.
- Spoiler:
- Elyas a écrit:Cette remarque me fait sourciller. Le professeur peut tout à faire transformer une classe "intellectuellement peu éveillée" en une classe "intellectuellement éveillée". C'est même un peu notre rôle, surtout dans les zones où les parents attendent de l'école de pouvoir donner le capital intellectuel qu'ils ne peuvent donner. Après, ce n'est peut-être pas le fil pour en discuter mais je lis un peu trop souvent cette remarque et le mot "trahison des clercs" fait un bref passage dans mon esprit. Si des professeurs n'attendent que des classes "intellectuellement éveillées" pour s'épanouir professionnellement, on est loin de l'école, pilier de la République et de sa promesse d'émancipation.
"surtout dans les zones où les parents attendent de l'école de pouvoir donner le capital intellectuel qu'ils ne peuvent donner" : je trouve assez étrange cette restriction. En effet, avec mon bac +8, j'attends, comme beaucoup de parents de toutes les communes de France, que l'école donne à mes enfants le capital intellectuel que je ne peux pas leur donner.
Si l'école donne à mes enfants le capital intellectuel que je peux moi-même leur donner, à quoi cela sert-il que je les y envoie ?
Ce qui amène le point suivant :pseudo-intello a écrit:[...] et un élève de 6e qui ignore complètement le sens de l'adjectif "dodu" (il y a pourtant une Mme Dodue dans la collec' des Monsieur / Madame), l'enseignant n'a pas la même marge de manœuvre pour amener les élèves au même niveau. [...]
J'ai eu tous les 5e de mon étab cette année à cause de ces maudits EPIs, et quand nous avons entré les dates d'EPI de l'année dans l'agenda, dans CHAQUE groupe, il a toujours fallu expliquer à au moins un élève que 12/1 c'était 12 janvier, 10/4 10 avril (alors qu'on était en train d'entrer des dates, qu'ils savaient qu'on parlait de dates, bref), etc. j'ai pris le temps d'expliquer ce point parce qu'il est fondamental, temps que je n'aurais pas perdu dans un établissement de centre-ville....
Mais c'est pas grave, et je le dis sincèrement : c'est notre boulot de prendre les élèves tels qu'ils sont et de les amener aussi loin que l'on peut.
D'un autre côté, c'est la responsabilité d'un parent de mettre son gamin dans une classe où il apprendra quelque chose. C'est ma responsabilité de parent d'éviter que mon gamin passe son temps à se faire expliquer des choses qu'il sait déjà. Notez que ce devrait être la responsabilité de la puissance publique tout autant.
- pseudo-intelloSage
... sans compter que les académies déficitaires ayant un vivier de moins haut niveau global (il y a des excellents éléments absolument partout, mais il n'y a qu'à voir les concours des PE pour se faire une idée de la disparité sur le territoire), on fournit aux académies un peu en rade des jeunes fonctionnaires venus de contrées plus riantes, et on laisse les contrées plus riantes faire avec ce qu'elles ont, puisque normalement, elles vont trouver de bons éléments plus facilement.
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- CathEnchanteur
mamieprof a écrit:C'est tout à fait ça Avec la nuance "je sais pas c'est quoi..."Catalunya a écrit:Au lycée, ils évoluent. Ils disent "je sais pas ça veut dire quoi" :|pseudo-intello a écrit:quand je vois mes élèves qui même en quatrième disent presque tous "je sais pas qu'est-ce que ça veut dire"
En LP c'est "chépassékoi" !
Ah ben j'avais répondu sans lire la suite, ce n'est plus l'ambiance...
Sinon, je suis d'accord avec Archeboc.
- DaphnéDemi-dieu
Il a aussi été recteur.LaMaisonQuiRendFou a écrit:Blanquer n'est pas un novice, il a été DGESCO de 2009 à 2012, à l'époque où Luc Chatel était ministre de l'EN.
- mafalda16Modérateur
Daphné a écrit:Il a aussi été recteur.LaMaisonQuiRendFou a écrit:Blanquer n'est pas un novice, il a été DGESCO de 2009 à 2012, à l'époque où Luc Chatel était ministre de l'EN.
De l'académie de Créteil
- DaphnéDemi-dieu
mafalda16 a écrit:Daphné a écrit:Il a aussi été recteur.LaMaisonQuiRendFou a écrit:Blanquer n'est pas un novice, il a été DGESCO de 2009 à 2012, à l'époque où Luc Chatel était ministre de l'EN.
De l'académie de Créteil
Entre autre
- mafalda16Modérateur
Arf, il a sévi à plusieurs endroits en plus ?
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Daphné a écrit:mafalda16 a écrit:Daphné a écrit:Il a aussi été recteur.LaMaisonQuiRendFou a écrit:Blanquer n'est pas un novice, il a été DGESCO de 2009 à 2012, à l'époque où Luc Chatel était ministre de l'EN.
De l'académie de Créteil
Entre autre
C'est la parcours classique : recteur de l'académie de Créteil puis DGESCO.
- XIIINeoprof expérimenté
LREM le changement dans le prolongement...
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
LREM la continuité dans la rupture ?
- DaphnéDemi-dieu
Oui, il a été recteur de Guyane aussi.mafalda16 a écrit:Arf, il a sévi à plusieurs endroits en plus ?
Et directeur de l'ESSEC et de l'IHEAL.
- PHLANiveau 9
Vous arrivez à écrire ça en étant sobre ?Zagara a écrit:L'agrégation ce n'est pas que l'excellence dans une discipline, c'est aussi l'excellence dans l'organisation du travail, l'établissement des moyens et rythmes pour réussir son objectif, etc. ce qui touche de bien plus près à la gestion. Je trouve que l'agrégation relève autant de la méthode d’organisation et de travail que de la discipline.
- ZagaraGuide spirituel
Vous arrivez à écrire ça sans attaque personnelle ?
- InvitéInvité
Oui, PHLA, le discours de Zagara est clair. Si vous en contestez un point, vous argumentez. Là cela ne va pas.
- trompettemarineMonarque
LaMaisonQuiRendFou a écrit:Daphné a écrit:mafalda16 a écrit:Daphné a écrit:
Il a aussi été recteur.
De l'académie de Créteil
Entre autre
C'est le parcours classique : recteur de l'académie de Créteil puis DGESCO.
Ou l'inverse.
- eleonore69Érudit
Zagara a écrit:L'agrégation ce n'est pas que l'excellence dans une discipline, c'est aussi l'excellence dans l'organisation du travail, l'établissement des moyens et rythmes pour réussir son objectif, etc. ce qui touche de bien plus près à la gestion. Je trouve que l'agrégation relève autant de la méthode d’organisation et de travail que de la discipline.
Franchement ?? c'est du second degré ??j'ai connu et je connais toujours des collègues excellents dans leur discipline mais leur excellence s'arrêtait là : difficultés à gérer les enfants et parfois la partie administrative...
On peut avoir un excellent niveau et être totalement déconnecté des réalités d'une classe, du travail dans un établissement secondaire...
- ZagaraGuide spirituel
Alors je vais clarifier.
1/ Mon propos n'est pas à prendre comme une attaque contre le talent ou l'excellence de quiconque. On peut être excellent sans être agrégé. Ce n'est pas la question. Donc déjà, laissez tomber toutes les tournures violentes, certainement fondées en affect.
2/ J'utilise le terme "excellence" uniquement parce que le post auquel je répondais l'utilisait. C'est un mot que je n'aime pas beaucoup habituellement.
3/ Je maintiens que, dans mon expérience, ainsi que dans l'expérience de tous les gens que j'ai connus qui ont réussi l'agrégation, ce concours permet autant d'acquérir des méthodes de travail et d'organisation que des compétences disciplinaires. Et je rajoute que, sur le long terme, c'est cette facette-là qui reste, et pas les connaissances. J'ai déjà oublié beaucoup de connaissances que j'avais apprises pour l'agrégation. Par contre, savoir m'organiser, gérer, et planifier de manière autonome, sont devenus des réflexes que je conserverai toute ma vie. Quand je parlais de gestion, je ne parlais pas de "gestion de classe" ou de savoir tenir les élèves, évidemment. Je parlais de planifier un projet, de savoir hiérarchiser les tâches qu'il contient, puis de savoir identifier les moyens requis pour les accomplir. Bref, de la gestion, au sens strict du terme.
4/ Je ne dis pas que c'est le cas de tous les agrégés, je ne dis pas que ce n'est pas le cas des non-agrégés. Je constate toutefois que c'est un point qui revient souvent quand je discute avec un agrégé de ce qu'il a gardé de ce concours.
On peut ne pas être d'accord avec ça sans partir en mode agressif. J'ai tout de même l'impression que c'est une des compétences que ce concours permet d'acquérir (compétence informulée, parce qu'obtenue incidemment).
1/ Mon propos n'est pas à prendre comme une attaque contre le talent ou l'excellence de quiconque. On peut être excellent sans être agrégé. Ce n'est pas la question. Donc déjà, laissez tomber toutes les tournures violentes, certainement fondées en affect.
2/ J'utilise le terme "excellence" uniquement parce que le post auquel je répondais l'utilisait. C'est un mot que je n'aime pas beaucoup habituellement.
3/ Je maintiens que, dans mon expérience, ainsi que dans l'expérience de tous les gens que j'ai connus qui ont réussi l'agrégation, ce concours permet autant d'acquérir des méthodes de travail et d'organisation que des compétences disciplinaires. Et je rajoute que, sur le long terme, c'est cette facette-là qui reste, et pas les connaissances. J'ai déjà oublié beaucoup de connaissances que j'avais apprises pour l'agrégation. Par contre, savoir m'organiser, gérer, et planifier de manière autonome, sont devenus des réflexes que je conserverai toute ma vie. Quand je parlais de gestion, je ne parlais pas de "gestion de classe" ou de savoir tenir les élèves, évidemment. Je parlais de planifier un projet, de savoir hiérarchiser les tâches qu'il contient, puis de savoir identifier les moyens requis pour les accomplir. Bref, de la gestion, au sens strict du terme.
4/ Je ne dis pas que c'est le cas de tous les agrégés, je ne dis pas que ce n'est pas le cas des non-agrégés. Je constate toutefois que c'est un point qui revient souvent quand je discute avec un agrégé de ce qu'il a gardé de ce concours.
On peut ne pas être d'accord avec ça sans partir en mode agressif. J'ai tout de même l'impression que c'est une des compétences que ce concours permet d'acquérir (compétence informulée, parce qu'obtenue incidemment).
- BalthazaardVénérable
eleonore69 a écrit:Zagara a écrit:L'agrégation ce n'est pas que l'excellence dans une discipline, c'est aussi l'excellence dans l'organisation du travail, l'établissement des moyens et rythmes pour réussir son objectif, etc. ce qui touche de bien plus près à la gestion. Je trouve que l'agrégation relève autant de la méthode d’organisation et de travail que de la discipline.
Franchement ?? c'est du second degré ??j'ai connu et je connais toujours des collègues excellents dans leur discipline mais leur excellence s'arrêtait là : difficultés à gérer les enfants et parfois la partie administrative...
On peut avoir un excellent niveau et être totalement déconnecté des réalités d'une classe, du travail dans un établissement secondaire...
Non du premier et elle a tout à fait raison.
Ce qui est j'espère du second degré c'est l'utilisation par des adules qui se veulent responsables d'arguments du type "j'ai connu" (parce qu'à 58 berges j'ai déjà connu de tout en ce qui me concerne...)
La société ne fonctionne pas par les deux branches de la courbe de Gauss, celles du "j'ai connu" mais par la grosse bosse du milieu sur laquelle on peut s'appuyer..
- User17706Bon génie
VeinardBalthazaard a écrit:j'ai déjà connu de tout en ce qui me concerne...
- LefterisEsprit sacré
Pour avoir été certifié et agrégé, je suis "neutre", et une chose est certaine : on apprend à travailler vite, à cerner l'essentiel, et pas seulement pour le concours. Ca intervient dans son métier , au quotidien, car chaque minute est comptée. On peut certes ne pas être agrégé et savoir bosser comme ça, mais l'agreg en apporte la garantie. J'ai aussi pu mesurer le fossé disciplinaire, même avec le capes "ancienne version" pourtant bien plus disciplinaire que le CAPES actuel. Ca nous éloigne du recrutement par les CDE. Quoique...l'idée d'un recrutement qui passerait outre les compétences disciplinaires au profit d'une logique de choix subjectif ramène quand même à la question des concours et de leur poids.Zagara a écrit:Alors je vais clarifier.
1/ Mon propos n'est pas à prendre comme une attaque contre le talent ou l'excellence de quiconque. On peut être excellent sans être agrégé. Ce n'est pas la question. Donc déjà, laissez tomber toutes les tournures violentes, certainement fondées en affect.
2/ J'utilise le terme "excellence" uniquement parce que le post auquel je répondais l'utilisait. C'est un mot que je n'aime pas beaucoup habituellement.
3/ Je maintiens que, dans mon expérience, ainsi que dans l'expérience de tous les gens que j'ai connus qui ont réussi l'agrégation, ce concours permet autant d'acquérir des méthodes de travail et d'organisation que des compétences disciplinaires. Et je rajoute que, sur le long terme, c'est cette facette-là qui reste, et pas les connaissances. J'ai déjà oublié beaucoup de connaissances que j'avais apprises pour l'agrégation. Par contre, savoir m'organiser, gérer, et planifier de manière autonome, sont devenus des réflexes que je conserverai toute ma vie. Quand je parlais de gestion, je ne parlais pas de "gestion de classe" ou de savoir tenir les élèves, évidemment. Je parlais de planifier un projet, de savoir hiérarchiser les tâches qu'il contient, puis de savoir identifier les moyens requis pour les accomplir. Bref, de la gestion, au sens strict du terme.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
Je crains que tu n'aies aussi mauvais esprit que moi...mais comme disait un illustre philosophe "Si toute notre connaissance commence avec l'expérience, il n'en résulte pas qu'elle dérive toute de l'expérience..."PauvreYorick a écrit:VeinardBalthazaard a écrit:j'ai déjà connu de tout en ce qui me concerne...
- User17706Bon génie
Me voilà rassuré
- OlympiasProphète
Ce qu'explique Zagara, je l'ai depuis la prépa. Et ca m'a bien servi pour les concours.
- TiberiusNiveau 8
Lu dans le café pédagogique (bon je sais..) mais tout de même:
C'est effrayant
Jean-Michel Blanquer défend l'idée d'un chef d'établissement "véritable responsable" de son établissement, assisté d'une équipe de direction de 5 à 10 personne comprenant des enseignants. Le chef d'établissement évaluerait les enseignants, les inspecteurs ayant en charge des audits d'établissement. La direction déciderait de la paye de chaque enseignant, celle ci étant composée d'une partie récompensant "le mérite". Le service des enseignants serait annualisé de façon à faciliter les remplacements. a écrit:
C'est effrayant
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Ca fait effectivement rêver tout ça ...
- AndmaExpert spécialisé
waouh, il va loin ...
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Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons la possibilité aux autres d'en faire autant »
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