J'hallucine (boulot)

Sulfolobus a écrit:
- les salaires ne sont pas forcément ce qui repousse le plus les jeunes. Autour de moi, je vois bien plus les conditions de travail, le statut social et les règles de mutation que les salaires.

Le statut me semble clairement lié au salaire. Avec un salaire conséquent, le système de mutations est beaucoup plus facile à accepter, de même pour les conditions de travail.
Bien entendu que le public ne peut pas rémunérer comme le privé, mais je connais bien de gens qui se sont orientés vers le privé à cause des bas traitements de l'EN, car ils ne compensent pas les conditions de travail ni le système de mutations.

+1.

piesco a écrit:
Je ne comprends pas le lien entre augmenter le traitement des enseignants et recruter avec moins d'exigence.

Il n'y en a pas.
Si tu veux augmenter les entrées, tu n'as que deux solutions :
- attirer plus (par exemple en essayant d'augmenter les salaires)
- moins sélectionner parmi ceux qui se présentent.

Le statut me semble clairement lié au salaire. Avec un salaire conséquent, le système de mutations est beaucoup plus facile à accepter, de même pour les conditions de travail.

Bien sûr que non. Le type qui sort d'une école de commerce et qui gagne 1,1 SMIC a un meilleur statut social qu'un enseignant alors même que financièrement il est dans une situation plus précaire.
On peut aussi parler des pompiers, des infirmiers... qui sont très bien considérés par la population malgré des salaires peu élevés.

Avec un salaire conséquent, le système de mutations est beaucoup plus facile à accepter, de même pour les conditions de travail.
Bien entendu que le public ne peut pas rémunérer comme le privé, mais je connais bien de gens qui se sont orientés vers le privé à cause des bas traitements de l'EN, car ils ne compensent pas les conditions de travail ni le système de mutations.

Salaire décent ou pas, ne pas pouvoir vivre avec son conjoint, ne pas pouvoir aller dans la région souhaitée, ni même s'en rapprocher, ne pas pouvoir choisir son poste, n'être jugé au niveau de sa carrière qu'au nombre de gosses ou au fait d'avoir épousé la bonne personne. Il faut payer combien pour qu'un jeune avec plein de possibilités fasse le choix d'être professeur et de subir tout ça, plutôt que de prendre un autre travail ?
Et tu paies combien pour les conditions de travail aussi, en sachant pertinemment que tu ne peux qu'avoir les pires postes en début de carrière et que ça va s'éterniser ?
Pour que beaucoup de jeunes acceptent ça, tu peux au minimum faire x2 sur les salaires et encore...

piesco a écrit:

mafalda16 a écrit:

sylvie57 a écrit:

C.Ronaldo a écrit:Fenrir, je vous dis : "Lo que importa es lo que hacemos en el campo, no me molestan las criticas. Muchas gracias para la aficion, SSSSSSUUUUU"

Could you say it in French ?

A minima il pourrait écrire espagnol sans faute

Il faudrait écrire :

A minima, il pourrait écrire espagnol sans faute.

piesco a écrit:

mafalda16 a écrit:

sylvie57 a écrit:

C.Ronaldo a écrit:Fenrir, je vous dis : "Lo que importa es lo que hacemos en el campo, no me molestan las criticas. Muchas gracias para la aficion, SSSSSSUUUUU"

Could you say it in French ?

A minima il pourrait écrire espagnol sans faute

Est-il possible de fournir une traduction aux ignorants de mon espèce qui n'ont jamais fait d'espagnol?

Ce qui compte, c'est ce que nous faisons sur le terrain. Les critiques ne me dérangent pas. SSSSSSSSUUUUUU

Babarette a écrit:

C.Ronaldo a écrit:"Lo que importa es lo que hacemos en el campo, no me molestan las criticas. Muchas gracias para la aficion, SSSSSSUUUUU"

[..]
Est-il possible de fournir une traduction aux ignorants de mon espèce qui n'ont jamais fait d'espagnol?

Cela ressemble très fort à du patois. A partir du français, cela se comprend assez bien, mot à mot : "le qui importe est le que faisons sur le champ. Ne me molestent les critiques. Beaucoup merci pour l'affection". Ce qui donne un essai de traduction (en se rappelant qu'il s'agit d'un joueur de foot, ils n'ont quand même pas dix mille trucs à raconter) : ce qui importe est ce que nous faisons sur le terrain. Les critiques ne me touchent pas. Merci beaucoup pour votre soutien.

Quant à la correction de la langue, ne pas oublier que C. R. est Portugais.

Faut-il compter encore les points sur plusieurs pages comme dans une cour de récré ?

Compter les points ou les heures, le "débat" n'avancera pas.

Merci pour la traduction.

Oui. Profitons des vacances.

Cicyle a écrit:Dans leur académie, Daphné. Le département, ça dépend du classement au concours je crois.

Quand ma nièce s'est inscrite au concours de PE dans l'académie de Créteil, elle a choisi son département au moment de l'inscription. Elle savait donc, en cas de succès, dans quels départements elle ne serait pas nommée.
C'est du moins ce que j'avais compris.
Si un PE peut confirmer...

Sulfolobus a écrit:
Pour que beaucoup de jeunes acceptent ça, tu peux au minimum faire x2 sur les salaires et encore...

Reconnaissons quand même qu'un prof de maths a plus de temps libre qu'un ingénieur ou qu'un trader.
Le bon côté est que tu bosses 30-35h par semaine dont la moitié quand tu veux avec 16 semaines de vacances par an, sans contrat d'objectifs précis et datés (à part finir le programme, et encore..)
Sur le salaire, j'aimerais bien savoir avec la multiplication des (sous-)écoles d'ingénieurs actuellement, combien ont un boulot payé plus de 3000 € par mois en sortant (qui correspond à ton x2 sur les salaires)

Daphné a écrit:

Cicyle a écrit:Dans leur académie, Daphné. Le département, ça dépend du classement au concours je crois.

Quand ma nièce s'est inscrite au concours de PE dans l'académie de Créteil, elle a choisi son département au moment de l'inscription. Elle savait donc, en cas de succès, dans quels départements elle ne serait pas nommée.
C'est du moins ce que j'avais compris.
Si un PE peut confirmer...

Au moment de l'inscription, tu classes les départements de ton académie par ordre de préférence. Ensuite, lors des résultats, ils regardent le classement et donnent les départements selon ta place. Si tu es en haut du classement, tu as plus de chances d'avoir ton premier choix.
Au moment où j'ai eu le concours, ça servait aussi à avoir son poste précis de stagiaire : on avait une liste des écoles et on classait selon ses voeux. Les postes étaient ensuite donnés en fonction du classement dans les stagiaires du département.

Par exemple, si j'ai eu le concours, disons, quinzième, j'ai une bonne chance d'obtenir mon premier voeu dans le département de mon choix. Dans les stagiaires qui ont obtenu ce département, si je suis sixième, les cinq premiers ont priorité sur moi pour les voeux dans le département.

Voilà ce dont je me souviens en tout cas.

Ramanujan974 a écrit:

Sulfolobus a écrit:
Pour que beaucoup de jeunes acceptent ça, tu peux au minimum faire x2 sur les salaires et encore...

Reconnaissons quand même qu'un prof de maths a plus de temps libre qu'un ingénieur ou qu'un trader.

En effet et c'est quelque chose qui peut attirer. De même que le statut de fonctionnaire.
Je trouve cependant ça maigre comme pouvoir d'attraction.

Sur le salaire, j'aimerais bien savoir avec la multiplication des (sous-)écoles d'ingénieurs actuellement, combien ont un boulot payé plus de 3000 € par mois en sortant (qui correspond à ton x2 sur les salaires)

Ça dépend du niveau des étudiants que tu veux attirer bien sûr. Si tu veux viser haut, tous ceux qui sortent des écoles d'ingénieurs prestigieuses et qui choisissent une branche raisonnablement rémunératrice ont ça et de meilleurs conditions de travail. Tu vas me dire que ces étudiants là ne passeront de toute façon pas le CAPES mais plutôt l'agreg et c'est vrai. Mais entre l'agreg et un premier poste dans le privé (ou même dans le public autre), l'agreg coûte très cher 1) en différentiel de salaire, 2) en non-liberté de gestion de carrière, 3) en conditions de travail. Les normaliens ne s'y trompent pas : il y en a de moins en moins qui choisissent cette voie alors que la plupart apprécie le fait d'enseigner. Et l'université les attirent toujours alors que les salaires sont plus faibles que dans le secondaire ou équivalent dans le meilleur des cas (disons que tu démarres la grille à 35 ans et pas à 23, ce qui change énormément et les post-docs ne sont pas bien payés). Mais tu choisis là où tu candidates et les conditions de travail sont toutes autres.

Les étudiants sortant d'écoles moins prestigieuses ou de l'université ne l'ont pas mais il faut bien se rendre compte que vu les contraintes inhérentes au métier de professeur et vu les conditions de travail, si tu ne paies pas plus que le privé, les étudiants ne viendront pas. Et quand je dis payer plus, c'est payer significativement plus pour compenser ces contraintes, pas un peu plus.

Le statut de professeur est probablement avantageux pour ceux qui sortent de toutes petites écoles d'ingénieurs. Mais ce n'est pas eux non plus qui sont les meilleurs académiquement. Je ne suis pas sûre qu'il le soit pour ceux qui sortent d'écoles de milieux de classement : ils doivent en gros gagner en début de carrière un peu plus qu'un certifié dans pas mal de branches sans tous les inconvénients du statut de professeur et probablement avec une meilleur espérance de progression.

Un collègue chimiste m'avait parlé de candidat à l'agreg, issus de petites écoles, qui ont tout le fond théorique (physique, math) hérité de la prépa pour passer les écrits, mais qui n'ont pas le niveau en chimie car leur école, encastré dans un bassin d'emploi, ne forme qu'aux techniques de ce bassin d'emploi, et offre des profils moins d'ingénieurs que des super-techniciens spécialisés en procédés industriels.
Ensuite, c'était il y a dix ans, et il est possible que la commission du titre d'ingénieur ait mis de l'ordre dans tout cela.

archeboc a écrit:

Il me semble que dans les textes, nous sommes toujours soumis à l'obligation de résidence, mais qu'elle a été assouplie  

Ça n'est plus le cas, et ça ne l'était déjà plus il y a 25 ans quand j'ai commencé.

Eh bien, moi, j'hallucine: j'ai fait un rêve de rentrée des classes.

Carioca a écrit:Eh bien, moi, j'hallucine: j'ai fait un rêve de rentrée des classes.

Moi aussi ! Premier cauchemar de rentrée la nuit dernière...

Ramanujan974 a écrit:

Sulfolobus a écrit:
Pour que beaucoup de jeunes acceptent ça, tu peux au minimum faire x2 sur les salaires et encore...

Reconnaissons quand même qu'un prof de maths a plus de temps libre qu'un ingénieur ou qu'un trader.
Le bon côté est que tu bosses 30-35h par semaine dont la moitié quand tu veux avec 16 semaines de vacances par an, sans contrat d'objectifs précis et datés (à part finir le programme, et encore..)
Sur le salaire, j'aimerais bien savoir avec la multiplication des (sous-)écoles d'ingénieurs actuellement, combien ont un boulot payé plus de 3000 € par mois en sortant (qui correspond à ton x2 sur les salaires)

Euh, les 30-35 h par semaine sont largement sous-évalués en ce qui me concerne ainsi que mes collègues.
Je reconnais néanmoins que mes potes ingé (qui ont mon âge à peu près) bossent encore plus, on est plutôt autour de 60h par semaine en ce qui les concerne, mais pour un salaire de 6000€ net...
Quant au côté "la moitié du temps on bosse quand on veut" sous entendu qu'on s'organise comme on veut pour corrections et prépas de cours, je suis là aussi mitigée : quand j'ai 2h de trou dans une journée, si j'en profite pas pour bosser à ce moment là, c'est du temps de perdu, difficile de dire que je choisis et pourrais caser mes loisirs à ce moment...
mes potes ingé "posent" une journée ou une demie-journée un peu quand ils veulent (pas complètement, mais moi c'est quasi impossible !), ils peuvent arriver exceptionnellement 2h plus tard au boulot et rattraperont à un autre moment, ou quitter plus tôt. Par ailleurs de plus en plus de tâches peuvent se faire à domicile ce qui assouplit encre leur tâche et rend notre "avantage" encore moins net.

Je ne parle même pas des vacances : une de mes potes est partie le 25 juin (fin des cours pour son fils collégien) et vient de rentrer de vacances : ils ont eu des prix plus attractifs pour les billets d'avion et moins de monde....

Je ne regrette pas mon choix car j'adore mon métier, sans cela il n'y a aucun de nos mirobolants "avantages"qui suffirait à me séduire, d'autant qu'il va systématiquement avec un inconvénient:roll:

On aurait pu me payer le double de mon salaire que je serai quand même partie en courant.
Je pars parce que passer la journée avec des gens qui me manquent de respect, voire me violentent pour leur plaisir, ça ne me fait pas envie bizarrement. Je pars parce qu'on les laisse faire sous prétexte que mes cours ne sont pas intéressants. Entre gagner le salaire d'un prof et subir tout ce que j'ai subi et vivre au RSA, je choisis plutôt de vivre au RSA (enfin, pour le moment, je touche encore le chômage, je ne suis pas au RSA). Même si un certifié gagnait 3000€ en début de carrière, je ne voudrais plus faire ce métier et je préférerais le RSA.
Je n'ai pas encore une véritable expérience d'autres métiers, mais sincèrement, entre deux heures de cours avec des dingues et une journée complète à cataloguer des documents, étrangement, ce qui m'a le plus épuisée, c'est ce qui a duré le moins longtemps.

Neuf semaines de vacances pour deux de mes cousins avec qui j'ai parlé hier (l'un est ingénieur et l'autre à fait une école de commerce), donc quatre de plus que les "cinq semaines de congés payés".

PetiteBernique a écrit:

Daphné a écrit:

Cicyle a écrit:Dans leur académie, Daphné. Le département, ça dépend du classement au concours je crois.

Quand ma nièce s'est inscrite au concours de PE dans l'académie de Créteil, elle a choisi son département au moment de l'inscription. Elle savait donc, en cas de succès, dans quels départements elle ne serait pas nommée.
C'est du moins ce que j'avais compris.
Si un PE peut confirmer...

Au moment de l'inscription, tu classes les départements de ton académie par ordre de préférence. Ensuite, lors des résultats, ils regardent le classement et donnent les départements selon ta place. Si tu es en haut du classement, tu as plus de chances d'avoir ton premier choix.
Au moment où j'ai eu le concours, ça servait aussi à avoir son poste précis de stagiaire : on avait une liste des écoles et on classait selon ses voeux. Les postes étaient ensuite donnés en fonction du classement dans les stagiaires du département.

Par exemple, si j'ai eu le concours, disons, quinzième, j'ai une bonne chance d'obtenir mon premier voeu dans le département de mon choix. Dans les stagiaires qui ont obtenu ce département, si je suis sixième, les cinq premiers ont priorité sur moi pour les voeux dans le département.

Voilà ce dont je me souviens en tout cas.

Ah d'accord. Merci pour la précision.
Il y a maintenant 7 ou 8 ans, ma nièce a passé le concours à Créteil et avait mis en un le département de Seine et Marne qu'elle a eu, elle a donc dû être bien classée.

Cath a écrit:

archeboc a écrit:

Il me semble que dans les textes, nous sommes toujours soumis à l'obligation de résidence, mais qu'elle a été assouplie  

Ça n'est plus le cas, et ça ne l'était déjà plus il y a 25 ans quand j'ai commencé.

Quand j'ai débuté au début des années 70 on devait, si on ne résidait pas dans la commune d'affectation, demander une autorisation de résider ailleurs, autorisation qui était toujours accordée. Nous n'étions donc pas soumis à l'obligation de résidence, mais il fallait faire de la paperasse pour demander l'autorisation de résider ne serait-ce que dans la com limitrophe ce qui dans les grandes agglomérations finissait par faire beaucoup de papier pour rien et concernait beaucoup de monde.
C'était encore le cas dans la première moitié des années 80, en 84/85 encore j'en suis certaine, ça a dû s'arrêter vers cette période mais je ne me souviens plus quand exactement ça a été supprimé.

Nasopi a écrit:

Carioca a écrit:Eh bien, moi, j'hallucine: j'ai fait un rêve de rentrée des classes.

 Moi aussi ! Premier cauchemar de rentrée la nuit dernière...

Rassurez vous : ça m'arrive encore
Ou de rêver que j'ai des classes infernales :lol: un EDT absolument pourri, des collègues pas sympas et un CDE bof bof