- RogerMartinBon génie
Caspar Goodwood a écrit:Oudemia a écrit:
- HS, là c'est une recommandation:
Dans le même genre de peinture de la société, il y a le génial Anthony Trollope, dont je me méfiais bêtement avant de me décider à le lire ; Miss Mackensie, par exemple, est hilarant.
Bravo pour ce conseil, mais cet auteur est peu traduit en français c'est dommage. Quant à Jane Austen, si on se contente d'y more des "histoires de mariage" on passe à côté de l'essentiel.
Soit, tu devrais vraiment essayer de lire The Deaf, la dernière nouvelle se Dubliners et la plus belle.
C'est plutot The Dead, mais j'aime bien ta modif
- CasparProphète
RogerMartin a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Oudemia a écrit:
- HS, là c'est une recommandation:
Dans le même genre de peinture de la société, il y a le génial Anthony Trollope, dont je me méfiais bêtement avant de me décider à le lire ; Miss Mackensie, par exemple, est hilarant.
Bravo pour ce conseil, mais cet auteur est peu traduit en français c'est dommage. Quant à Jane Austen, si on se contente d'y more des "histoires de mariage" on passe à côté de l'essentiel.
Soit, tu devrais vraiment essayer de lire The Deaf, la dernière nouvelle se Dubliners et la plus belle.
C'est plutot The Dead, mais j'aime bien ta modif
Euh, oui...The Dead donc. :mdr3:
(et j'ai corrigé le reste de mon message aussi, bourré de fautes de frappe)
- CarabasVénérable
Delia a écrit:
Excès de sensibilité ?
Sensible, Julien qui séduit Mme de Rênal juste pour se prouver qu'il peut le faire ? sensible, alors qu'il la compromet gravement et la laisse tomber comme une vieille chaussette ? Sensible, alors qu'il veut la tuer pour la punir d'avoir dit la vérité sur son compte ?
Si la sensibilité, c'est sentir qu'un pied écrase le vôtre, alors oui, ils sont sensibles. Si la sensibilité, c'est éviter de faire souffrir les autres, ils sont d'une dureté de pierre.
Sensibilité ne veut pas dire empathie. Julien est une caricature de personnage romantique à la sensibilité exacerbée mais oui, il est profondément égoïste.
Tout à fait d'accord! Jane Austen, c'est très drôle. Maintenant, beaucoup ont l'air de la prendre pour l'ancêtre de Barbara Cartland...PetiteBernique a écrit:faustine62 a écrit:Jane Austen aussi, ça m'horripile, ces histoires de mariage dont je me contrefous.
Dit comme ça, je comprendrais que ça tombe des mains... Mais à travers cet histoires de mariage, c'est tout de même un portrait plein d'humour d'une société en pleine évolution et de la condition d'une certaine frange de la population à l'époque... Ainsi que des personnages savoureux (Mr Collins ! Isabella Thorpe ! Pour n'en citer que deux...).
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CasparProphète
Carabas a écrit:Delia a écrit:
Excès de sensibilité ?
Sensible, Julien qui séduit Mme de Rênal juste pour se prouver qu'il peut le faire ? sensible, alors qu'il la compromet gravement et la laisse tomber comme une vieille chaussette ? Sensible, alors qu'il veut la tuer pour la punir d'avoir dit la vérité sur son compte ?
Si la sensibilité, c'est sentir qu'un pied écrase le vôtre, alors oui, ils sont sensibles. Si la sensibilité, c'est éviter de faire souffrir les autres, ils sont d'une dureté de pierre.
Sensibilité ne veut pas dire empathie. Julien est une caricature de personnage romantique à la sensibilité exacerbée mais oui, il est profondément égoïste.Tout à fait d'accord! Jane Austen, c'est très drôle. Maintenant, beaucoup ont l'air de la prendre pour l'ancêtre de Barbara Cartland...PetiteBernique a écrit:faustine62 a écrit:Jane Austen aussi, ça m'horripile, ces histoires de mariage dont je me contrefous.
Dit comme ça, je comprendrais que ça tombe des mains... Mais à travers cet histoires de mariage, c'est tout de même un portrait plein d'humour d'une société en pleine évolution et de la condition d'une certaine frange de la population à l'époque... Ainsi que des personnages savoureux (Mr Collins ! Isabella Thorpe ! Pour n'en citer que deux...).
Voilà, et quand elle est qualifiée de "romantique", je me marre.
- IphigénieProphète
waou.Delia a écrit:Ryuzaki a écrit:Delia a écrit:J'explique : les personnages n'inspirent aucune empathie, ce sont des sociopathes (sauf madame de Rênal, la pauvre), ils vivent dans un univers désincarné, sont entourés de fantoches, bref, le lecteur que je suis se soucie du tiers comme du quart de ce qui peut leur arriver. C'est narré dans une langue incorrecte, donc aucun plaisir de lecture.Tem-to a écrit:Je n'arrive pas à comprendre que Stendhal tombe des mains...Ca m'étonne comme jugement, qu'est-ce qui te fait dire ça ? J'ai l'impression que les héros stendhaliens pèchent plutôt par excès de sensibilité.Delia a écrit:
cela n'explique pas que ses héros masculins sont de petites brutes sans cœur dont le sort m'indiffère. Milan Kundera m'avertit de suspendre mon jugement moral en entrant dans le roman, mais à quoi m'accrocher ?
Excès de sensibilité ?
Sensible, Julien qui séduit Mme de Rênal juste pour se prouver qu'il peut le faire ? sensible, alors qu'il la compromet gravement et la laisse tomber comme une vieille chaussette ? Sensible, alors qu'il veut la tuer pour la punir d'avoir dit la vérité sur son compte ?
Si la sensibilité, c'est sentir qu'un pied écrase le vôtre, alors oui, ils sont sensibles. Si la sensibilité, c'est éviter de faire souffrir les autres, ils sont d'une dureté de pierre.
Je crois que tu le lis trop en surface: la réalité des situations est tout autre que celle qui apparaît à nos héros: c'est justement ça, l'intérêt jouissif de Stendhal. Il y a deux histoires: celle que les héros croient jouer, et celle qui se joue malgré eux. Madame de Rénal est bien évidemment le seul amour de Julien.
Mais bon, c'est une affaire d'approche personnelle de la lecture, et la limite de l'explication de texte: on ressent, ou pas.
@ Gaspard: ce n'est pas tant qu'il soit égoïste, que le fait qu'il soit jeune (19 ans) et très naïf: plus naïf qu'un Macron, par exemple, plus Jupitérien qu'ils disent :lol:
Les propositions d'Oudémia sont intéressantes mais si je comprends bien il faut être un bon angliciste pour accéder à ces ouvrages?
- CasparProphète
C'est Caspar avec un C ; et je parlais de Jane Austen en fait. Quant à Stendhal, vous n'êtes pas tous en train de faire de la "psychologie des personnages" là?
- IphigénieProphète
Sorry Caspar: dyslexie (connexion lente!) du matin D'autant qu'après relecture c'est en fait à Carabas que je répondais... :decu:
Pour la psychologie des personnages: non justement: ce qui est intéressant c'est bien l'écriture de Stendhal, à deux niveaux de narration: l'histoire en elle=même n'en est que le support .
Pour la psychologie des personnages: non justement: ce qui est intéressant c'est bien l'écriture de Stendhal, à deux niveaux de narration: l'histoire en elle=même n'en est que le support .
- OudemiaBon génie
Rassure-toi, Iphigénie, je ne lis pas l'anglais.
- Je continue mon HS:
Il y a eu de nombreuses parutions récentes de Trollope en français, et en poche qui plus est : le savoureux Miss Mackensie, le très drôle Quelle époque, et beaucoup d'autres, même s'il en reste des quantités à traduire.
- IphigénieProphète
Ah merci! comme c'est un continent inconnu, je vais de ce pas m'y intéresser: justement je cherchais des lectures en ce moment
- Roumégueur IerÉrudit
Davantage de livres qui me tombent des mains que d'auteurs :
- Boualem Sansal, 2084 (faut dire que je me pourléchais les babines de lire une 'suite' contemporaine à 1984, mal m'en a pris, livre abandonné en cours de route), impression confirmée par un collègue qui a eu la même peine que moi.
- L'homme qui rit de Hugo, que de pages 'inutiles'... mais lu en entier.
- Le chevalier des Touches, Barbey d'Aurevilly, oh my god! pénible, pas fini.
Je garde un très bon souvenir de Montaigne, concernant Proust, c'est plus lointain, je vais me lancer dans Un été avec Proust pour revoir tout ça.
Collection sympa d'ailleurs, idéal pour la saison estivale, textes courts, anecdotes, même si je préfère les opus d'Antoine Compagnon (Montaigne, Baudelaire) aux collectifs (Hugo).
Vient de sortir Un été avec Machiavel (Patrick Boucheron), tellement d'actualité finalement!
- Boualem Sansal, 2084 (faut dire que je me pourléchais les babines de lire une 'suite' contemporaine à 1984, mal m'en a pris, livre abandonné en cours de route), impression confirmée par un collègue qui a eu la même peine que moi.
- L'homme qui rit de Hugo, que de pages 'inutiles'... mais lu en entier.
- Le chevalier des Touches, Barbey d'Aurevilly, oh my god! pénible, pas fini.
Je garde un très bon souvenir de Montaigne, concernant Proust, c'est plus lointain, je vais me lancer dans Un été avec Proust pour revoir tout ça.
Collection sympa d'ailleurs, idéal pour la saison estivale, textes courts, anecdotes, même si je préfère les opus d'Antoine Compagnon (Montaigne, Baudelaire) aux collectifs (Hugo).
Vient de sortir Un été avec Machiavel (Patrick Boucheron), tellement d'actualité finalement!
- IphigénieProphète
Boualem Sansal, 2084 (faut dire que je me pourléchais les babines de lire une 'suite' contemporaine à 1984, mal m'en a pris, livre abandonné en cours de route), impression confirmée par un collègue qui a eu la même peine que moi.
idem!
- CathEnchanteur
Je l'ai terminé, au prix d'un long ennui.
- Tem-toGrand sage
Je suis d'accord avec cette analyse.Iphigénie a écrit:Je crois que tu le lis trop en surface: la réalité des situations est tout autre que celle qui apparaît à nos héros: c'est justement ça, l'intérêt jouissif de Stendhal. Il y a deux histoires: celle que les héros croient jouer, et celle qui se joue malgré eux. Madame de Rénal est bien évidemment le seul amour de Julien.
Mais bon, c'est une affaire d'approche personnelle de la lecture, et la limite de l'explication de texte: on ressent, ou pas.
- Robin54Niveau 7
Bon, je me lance.. les auteurs qui me tombent des mains :
André Gide
Rabelais
Jean Genet
André Gide
Rabelais
Jean Genet
- AlbiusNiveau 10
J'allais oublier ce qui fut pour moi le pensum absolu: Oberman, de Senancour . Quelle densité d'ennui, l'introspection romantique dans ce qu'elle a de pire. J'avoue ne pas être parvenu à dépasser les trente premières pages.
_________________
La littérature, comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas. F. Pessoa
- RendashBon génie
Iphigénie a écrit:Boualem Sansal, 2084 (faut dire que je me pourléchais les babines de lire une 'suite' contemporaine à 1984, mal m'en a pris, livre abandonné en cours de route), impression confirmée par un collègue qui a eu la même peine que moi.
idem!
Pas mieux.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Tem-toGrand sage
Oui, j'aime bien cette collection. On se prend pas trop la tête mais on entre quand même bien dans les œuvres et univers de chaque auteur. J'ai récupéré des podcasts des cours d'Antoine Compagnon qui, depuis 2006, occupe au Collège de France la chaire de Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie. C'est très intéressant. J'aime beaucoup son approche de Baudelaire.Roumégueur Ier a écrit:Je garde un très bon souvenir de Montaigne, concernant Proust, c'est plus lointain, je vais me lancer dans Un été avec Proust pour revoir tout ça.
Collection sympa d'ailleurs, idéal pour la saison estivale, textes courts, anecdotes, même si je préfère les opus d'Antoine Compagnon (Montaigne, Baudelaire) aux collectifs (Hugo).
Vient de sortir Un été avec Machiavel (Patrick Boucheron), tellement d'actualité finalement!
D'accord -trop de didactique d'époque pour le lecteur d'aujourd'hui- mais j'aime quand même beaucoup.Roumégueur Ier a écrit:
- L'homme qui rit de Hugo, que de pages 'inutiles'... mais lu en entier.
- IphigénieProphète
Argh j'ai passé l'agreg dessus et je la lui dois sans doute vu que c'est l'oral où j'ai vraiment cartonné (la leçon sur Isocrate par contre... )Albius a écrit:J'allais oublier ce qui fut pour moi le pensum absolu: Oberman, de Senancour . Quelle densité d'ennui, l'introspection romantique dans ce qu'elle a de pire. J'avoue ne pas être parvenu à dépasser les trente premières pages.
Mais c'est vrai que ça résiste, comme bouquin, et le ranz des vaches et touça...!
- AlbiusNiveau 10
Tu me rafraichis la mémoire... Je savais que c'était une lecture qui m'avait été imposée, mais je ne savais plus à quelle occasion -fac ou agrég-. Et moi ce n'est évidemment pas cette fois-là que j'ai eu le concours... Mais Senancour n'y est pour rien, puisque je ne suis pas tombé dessus, de mémoire. En revanche il m'a bien plombé le moral pendant la prépaIphigénie a écrit:Argh j'ai passé l'agreg dessus et je la lui dois sans doute vu que c'est l'oral où j'ai vraiment cartonné (la leçon sur Isocrate par contre... )Albius a écrit:J'allais oublier ce qui fut pour moi le pensum absolu: Oberman, de Senancour . Quelle densité d'ennui, l'introspection romantique dans ce qu'elle a de pire. J'avoue ne pas être parvenu à dépasser les trente premières pages.
Mais c'est vrai que ça résiste, comme bouquin, et le ranz des vaches et touça...!
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La littérature, comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas. F. Pessoa
- RyuzakiNiveau 9
Insensible, Julien qui pleure dès qu'il arrive devant la maison des Rênal ? Insensible, Julien qui pleure en pensant à la manière dont les détenus sont traités ? Insensible, Julien qui s'évanouit dès qu'un prêtre le regarde trop sévèrement ? Je lis Le rouge et le noir comme l'histoire d'un ambitieux qui rêve d'être un hypocrite mais qui est trop sensible pour parvenir à jouer ce rôle. Il n'est pas parfait, c'est sûr et oui, il est égoïste, mais enfin. Bref, j'imagine que c'est une question de perception, là où tu vois de la monstruosité, je vois des faiblesses humaines, qui le rendent agaçant et attachant.Delia a écrit:
Excès de sensibilité ?
Sensible, Julien qui séduit Mme de Rênal juste pour se prouver qu'il peut le faire ? sensible, alors qu'il la compromet gravement et la laisse tomber comme une vieille chaussette ? Sensible, alors qu'il veut la tuer pour la punir d'avoir dit la vérité sur son compte ?
Si la sensibilité, c'est sentir qu'un pied écrase le vôtre, alors oui, ils sont sensibles. Si la sensibilité, c'est éviter de faire souffrir les autres, ils sont d'une dureté de pierre.
- CasparProphète
Iphigénie a écrit:Ah merci! comme c'est un continent inconnu, je vais de ce pas m'y intéresser: justement je cherchais des lectures en ce moment
De mémoire: 47 romans, dont certains sont énormes, des nouvelles, des récits de voyage, une autobiographie. Il y a de quoi faire.
- Roumégueur IerÉrudit
Cas à part : Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi, j'en ai détesté le style, la syntaxe même parfois, mais ce qu'il dit de son enfance dans un quartier de Toulouse est très intéressant voire dérangeant.
Lu jusqu'au bout du coup...
Lu jusqu'au bout du coup...
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