- BabaretteDoyen
Nyloh a écrit:@ Barbarette : voilà ! Oui, entre insuffisance réelle et insuffisance imaginaire repprochée il y a un monde.
Et ce qui m'a toujours particulièrement inquiétée, interpellée, choquée ... c'est les contradictions importantes et multiples qu'on rencontre dans les préconisations des IPR de différentes académies concernant des prescriptions constituant la base de notre métier.
Exemple : aucune académie de ce beau pays n'est fichue de s'accorder sur ce qu'est une bonne lecture analytique en collège ! Après 15 ans, je n'ai jamais croisé d'IPR ayant les mêmes consignes et la même vision de la chose, et quand je lis des articles, des retours d'expériences d'autres académies, quelle diversité des pratiques ! En gros, le même professeur, avec deux IPR différents, pourra être soit compétent et mener avec brio ses élèves vers la compréhension d'un texte soit être le dernier des ratés appliquant des méthodes peu pertinentes.
C'est du vécu de la part d'un ami deux fois inspecté en 3 ans avec changement d'académie. Entre ça et les inspecteurs qui, au sus de tous, sont de vrais dragons qui dégomment du stagiaire et du titulaire sans raison, c'est un peu la roulette russe. Dernièrement, deux inspecteurs dans notre zone : un qui s'intéresse vraiment à la pédagogie et conseille sans chipoter sur l'absence de la liste des compétences visées lors de chaque évaluation, cultivé, conscient de l'hétérogénéité des conditions d'exercices du métier et des établissements, une autre qui pique un fard et considère que le stagiaire ne fait pas son taf car il n'a pas listé les 15 compétences du socle évaluées sur ses fiches d'évaluation pour élèves ... (pour éviter 3 pages d'évaluation sois dit en passant) sans se soucier si c'est un bon prof ou pas au sens noble du terme.
A ce sujet, anecdote : mes élèves me disent souvent [citation synthétisée par mes soins] "madame, on a bien compris que vous vérifiez si on écrit en français correct et qu'on comprend l'essentiel du texte, pas besoin de nous le rappeler à chaque fois". Mouarf, comme quoi, l'artificialité de certaines préconisation tuera beau métier et continuera des dégouter les vocations chevillées au corps. Personnellement, je m'éclatais bien mieux à vendre des billets de train 8 heures sans pause 5 jours sur 7 quand je devais payer mes études.
Je soutiens de tout coeur les stagiaires en situation délicate malgré leurs efforts et leurs capacités à avoir fait leurs preuves.
Tant qu'il y aura un tel traitement irrégulier des professeurs et donc des stagiaires de la part des corps de contrôle, on avancera pas.
A ça, en terme de contradictions...
Année 1, cours 1 de l'ESPE
"Voici la séquence que je vous conseille de faire avec vos élèves"
Année 1, Visite de l'inspecteur:
"Quoi? Vous avez fait toute une séquence sur La Parure? Il ne fallait surtout pas faire ça!"
Année 2 , visite de l'inspectrice
"Pouquoi n'avez-vous pas fait la séquence sur La Parure qu'on vous a donnée à l'ESPE? Elle est forcément parfaite puisqu'elle est dans votre manuel et que c'est moi qui l'ai dirigé"
Cours 2 de l'ESPE
"Voici un exemple de fiche séquence, il ne faut surtout pas que vous ayez la même, faites votre propre exemplaire"
Avis du tuteur:
"Comment? Qu'est-ce que c'est que cette fiche séquence que vous avez faite? Utilisez celle de l'ESPE
Un autre cours de l'ESPE, sur une préparation de séance :
"Votre cours est très bien, vous pouvez le faire avec vos élèves."
Avis du tuteur sur ledit cours
"Vous êtes à côté de la plaque, changez-moi cette problématique et toute votre première partie"
Cours de l'ESPE et avis du tuteur :
"Ce sont les élèves qui doivent faire le cours"
Conférence donnée par l'inspectrice
"Je dois voir quelles sont les connaissances du professeur quand il fait cours".
Si on se pendait?
- GrypheMédiateur
Deux posts ont été corbeillés, en attente de décision de la modération.
Merci de faire attention à vos propos.
Merci de faire attention à vos propos.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- LefterisEsprit sacré
On peut même aller encore plus loin : même maintenant, les critères qui peuvent valoir ou avoir valu des éloges sont susceptibles d 'avoir le résultat opposé, comme l'analysent Babarette et Nyloh. J'ai été titularisé et inspecté très favorablement en faisant des choses que j'ai entendues vilipender à la même époque ou peu après en réunion par un autre IPR. Ca peut vraiment tomber sur l'importe qui , j'en ai bien conscience. Quant aux lectures analytiques, plus j'avance, moins je sais ce qu'il faut faire , à force de lire et entendre des théories .Peinard a écrit:
Tout à fait d'accord. Ainsi l'explication selon laquelle la forte augmentation du taux de licenciements/renouvellements des stagiaires serait uniquement due à l'incompétence de ces derniers ne tient pas la route pour la grande majorité de ces licenciements/renouvellements. D'ailleurs, je suis persuadé que certains collègues (dont moi qui sait?) n'auraient pas été titularisés il y a 15-30 ans s'ils avaient dû subir les mêmes critères d'évaluation que subissent les stagiaires actuels.
Il n'y a qu'une chose dont je suis de plus en plus certain : c'est déjà une grande chose et une tâche de plus en plus ardue de faire lire les élèves, leur faire comprendre littéralement un texte dont ils n'ont pas cherché le vocabulaire, où ils confondent la date des faits relatés avec les dates de l'auteur, et arriver à faire une synthèse de questions simples, pas à pas, qu'on peut appeler "analyse" . Je ne sais pas si les théoriciens de la super-lecture analytique- qui-déchire ont bien conscience de ce phénomène, au moment même où ils s'apprêtent à faire tomber le couperet sur un stagiaire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- scot69Modérateur
skindiver a écrit:
Après oui on ne peut pas nier qu'il y a des licenciements et des renouvellements qui semblent abusifs. (Sans oublier non plus que certains stagiaires qui rencontrent des difficultés sont dans le déni le plus total...)
+1000
Déni parfois justifié par la malveillance de certains tuteurs, chef d'établissements... si seulement, pendant mon stage, j'avais écouté mon collègue qui m'avait fortement conseillé de ne pas parler de mes soucis de gestion de classe au CPE...
- thalinaNiveau 3
Un ami syndiqué m'a parlé de deux cas de suicides de stagiaires dans une seule région et la même année.
J'ai connu l'IUFM avec des enseignants qui étaient passionnés de didactique.
Aujourd'hui, notre école se cherche, avec des nouveaux concepts pour décrire des pédagogies qui font oublier notre propre liberté pédagogique.
J'ai connu l'IUFM avec des enseignants qui étaient passionnés de didactique.
Aujourd'hui, notre école se cherche, avec des nouveaux concepts pour décrire des pédagogies qui font oublier notre propre liberté pédagogique.
- e-WandererGrand sage
Puisque c'est moi qui ai lancé l'expression, je vais tenter d'expliquer. En gros, c'est une personne à qui je ne confierais pas mes enfants sans trembler. Soit pour des raisons comportementales, soit pour des raisons liées à la maîtrise disciplinaire.Sullien a écrit:Qu'appelez-vous un "danger public" exactement ? Ca m'interroge...
– Vous N'IMAGINEZ PAS les comportements ahurissants qu'on peut voir à l'oral d'un concours, dont certains relèvent objectivement de la pathologie : par exemple la personne qui parle avec des yeux révulsés (au point qu'on ne voit plus que le blanc des yeux, c'est abominable !) en répétant deux fois la moindre phrase avec un niveau de décibels plus adapté à un chantier de marteaux-piqueurs qu'à une salle de classe. Je n'invente rien, hélas. Et on sait que ce n'est pas accidentel, quand la personne revient plusieurs années de suite à l'oral avec le même comportement. Confieriez-vous vos gamins à de tels collègues ? Moi pas. C'est déjà traumatisant pour le jury, alors pour un gosse… Je ne comprends d'ailleurs pas que le jury n'ait pas à se prononcer (on vote abstraitement sur une barre sans avoir connaissance des noms des admis, lesquels ne sont connus que le jour de la proclamation. En pareil cas, il faudrait AU MOINS un signalement à la médecine du travail). La dernière année où j'ai siégé au CAPES, j'ai compté quand même 7 ou 8 comportements étranges à l'oral, heureusement pas aussi manifestement pathologiques, mais quand même étranges. Candidats qui engueulent le jury, qui refusent obstinément de répondre ("Quand j'ai dit non, c'est non !"), qui simulent un saignement de nez pour ne pas répondre à une question, qui se mettent à se parler à eux-mêmes en levant les bras au ciel, etc… Ce qui me rassure, c'est qu'à l'agreg interne, je n'en ai pas vu un seul en 4 ans, j'espère donc qu'il y a une forme de régulation.
– Et puis il y a les dangers publics qui se définissent par une ignorance crasse. Je ne vais pas dérouler ici un catalogue de perles, mais on entend des choses ahurissantes (et même à l'agrégation ! – heureusement assez rarement) qui dépassent les simples erreurs ou approximations. Je ne parle pas de candidats qui pataugent un peu ou à qui il manque quelques éclairages, ou même qui auraient des lacunes sérieuses : on sait qu'on a affaire à des jeunes de 24, 25 ans qui ne peuvent pas tout savoir et qui sont dans une situation inconfortable à gérer. Je parle bien de purs délires. Des choses qu'on ne peut pas raisonnablement soutenir, même dans la situation de stress d'un concours. On se dit parfois que n'importe quel passant pris au hasard dans la rue ferait tout aussi bien l'affaire pour enseigner le français, en tout cas que ça ne pourrait pas être bien pire.
Les dangers publics "objectifs" sont assez rares à l'agrégation, qui reste un concours sélectif (j'ai dû en voir 4 passer : un par an en moyenne), mais les choses sont différentes dans le cadre d'un concours de masse comme le CAPES. En 2000, on prenait un candidat sur 5, la sélection était encore une réalité. Aujourd'hui, quand on prend 1000 candidats sur 1300 ou 1500, on est obligé de prendre des gens très faibles et de faire un pari sur l'avenir. Untel a tout de même l'air d'avoir un peu plus de curiosité intellectuelle, de tester des hypothèses qui ne sont pas trop absurdes, même s'il n'a pas la réponse etc. C'est forcément assez risqué. Il suffit d'ailleurs de relire le dernier rapport écrit par Bruno Blanckeman (2015), pages 3 et 4 :
http://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/3eme_concours/71/2/lettres_473712.pdf
Traduction : Vous m'avez forcé à recruter des gens qui n'avaient pas le niveau, on a gonflé les notes pour que ça ait l'air à peu près présentable, j'ai fait le sale boulot à contre-cœur, mais maintenant à vous d'assurer le service après vente. Au moins vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas avoir tiré le signal d'alarme.Bruno Blanckeman, version diplomatique, a écrit:On a aussi à l’esprit qu’un certain nombre de candidats, parmi ceux reçus en fin de classement lors d’une session où le nombre de postes offerts est très important, donc le recrutement large, peuvent être confrontés à des difficultés que leur seul sérieux ne leur permettra pas de régler. Un accompagnement, un suivi, un apprentissage étendus sur plusieurs années ne sont pas simplement utiles: ils sont nécessaires, pour le bien de tous. Cette mission d’accompagnement sur le long terme figure dans le cahier des charges des ESPE : on souhaiterait vivement qu’elle figurât aussi dans leur pratique - moyens à l’appui. Dans une situation extrêmement délicate qui se caractérise par une très nette hausse des postes inscrits au concours et une stagnation du nombre de candidats, le jury a pris ses responsabilités. Il a acté le fait que le pays a besoin d’enseignants professionnels et que les académies ne peuvent plus s’en remettre, pour combler les manques, à des contingents de vacataires, sinon d’intérimaires, souvent non formés, non préparés, donc éphémères - faute non pas de bonne volonté, mais d’apprentissage. Il sait aussi que le seul volontarisme de la puissance publique est insuffisant, si louable soit-il quand il s’agit d’indexer le nombre de postes créés sur le nombre réel de postes vacants là où la tentation contraire fut parfois d’actualité. Le jury a donc opté pour un recrutement ouvert — barre d’admissibilité à 6,5/20 — mais qui demeure, autant que faire se peut en pareilles circonstances, sélectif — barre d’admission à 7,5/20 —, seule marge d’affirmation possible de son identité de concours. Il plaide surtout pour que la politique de recrutement des fonctionnaires en charge de l’éducation nationale ne soit pas alignée sur le court terme – aux deux sens de l’adjectif – d’un mandat législatif. Qu’elle soit pérennisée, à défaut d’être sanctuarisée : tel est le vœu pieux – même s’il est destiné à faire des professeurs et non des anges – formulé par un président de jury qui achève ici son propre mandat.
Voilà. Si les inspecteurs se rendent compte après coup que, décidément, on a quand même placé la barre un peu bas, je ne suis pas choqué qu'ils ajustent un peu le recrutement.
Et une fois encore, cela ne justifie en rien les non-titularisations abusives liées au comportement ou aux ambitions de petits chefs tyranniques. Je mets en gras, pour bien signaler que ce sont deux sujets différents.
- BabaretteDoyen
Lefteris a écrit:On peut même aller encore plus loin : même maintenant, les critères qui peuvent valoir ou avoir valu des éloges sont susceptibles d 'avoir le résultat opposé, comme l'analysent Babarette et Nyloh. J'ai été titularisé et inspecté très favorablement en faisant des choses que j'ai entendues vilipender à la même époque ou peu après en réunion par un autre IPR. Ca peut vraiment tomber sur l'importe qui , j'en ai bien conscience. Quant aux lectures analytiques, plus j'avance, moins je sais ce qu'il faut faire , à force de lire et entendre des théories .Peinard a écrit:
Tout à fait d'accord. Ainsi l'explication selon laquelle la forte augmentation du taux de licenciements/renouvellements des stagiaires serait uniquement due à l'incompétence de ces derniers ne tient pas la route pour la grande majorité de ces licenciements/renouvellements. D'ailleurs, je suis persuadé que certains collègues (dont moi qui sait?) n'auraient pas été titularisés il y a 15-30 ans s'ils avaient dû subir les mêmes critères d'évaluation que subissent les stagiaires actuels.
Il n'y a qu'une chose dont je suis de plus en plus certain : c'est déjà une grande chose et une tâche de plus en plus ardue de faire lire les élèves, leur faire comprendre littéralement un texte dont ils n'ont pas cherché le vocabulaire, où ils confondent la date des faits relatés avec les dates de l'auteur, et arriver à faire une synthèse de questions simples, pas à pas, qu'on peut appeler "analyse" . Je ne sais pas si les théoriciens de la super-lecture analytique- qui-déchire ont bien conscience de ce phénomène, au moment même où ils s'apprêtent à faire tomber le couperet sur un stagiaire.
Et encore, je n'ai cité que des contradictions entre personnes. Le plus drôle (le rire est la politesse du désespoir), c'est quand une même personne donne des injonctions contradictoires. Par exemple, j'ai appris, pour la lecture analytique, qu'il fallait distribuer un texte tout beau tout neuf aux élèves, le lire (suuuuuuuurtout, la première lecture doit être celle du professeur, admettons) et ensuite, laisser les élèves s'exprimer, parler le moins possible, ne faire que distribuer la parole entre les élèves, qui devaient analyser le texte tout seuls. MAIS: le cours devait être tiré au cordeau, préparé à la minute près, il fallait savoir parfaitement ce qu'on allait faire dire aux élèves et à quel moment.
Comment faire pour que les réactions spontanées des élèves collent parfaitement à ce qu'on avait prévu, ça...
- LefterisEsprit sacré
Oui, c'est n'importe quoi, c'est même du délire. Certains sont dans une vraie bulle idéologique, ne voient pas ce qu'est une vraie classe. J'ai aussi entendu dans une réunion cette théorie d'une inspectrice, (certes aussitôt contrée -poliment et habilement- par un autre inspecteur) : "on ne fait plus cours, voyons !" "il faut que les élèves réagissent sur le texte, échangent entre eux et vous les aidez à mettre à l'écrit leurs impressions" "personne n'est capable d'expliquer un texte" et autres fariboles. Et oui : pas de questionnaire avant : comme ça , on est bien certain qu'ils n'ont rien compris et qu'on va passer une heure de plus à élucider le texte, à faire du vocabulaire. Déjà, dans des classes comme les miennes, il manque souvent un nombre impressionnant de mots pour comprendre le sens littéral d'un texte d'une page.Babarette a écrit:
Et encore, je n'ai cité que des contradictions entre personnes. Le plus drôle (le rire est la politesse du désespoir), c'est quand une même personne donne des injonctions contradictoires. Par exemple, j'ai appris, pour la lecture analytique, qu'il fallait distribuer un texte tout beau tout neuf aux élèves, le lire (suuuuuuuurtout, la première lecture doit être celle du professeur, admettons) et ensuite, laisser les élèves s'exprimer, parler le moins possible, ne faire que distribuer la parole entre les élèves, qui devaient analyser le texte tout seuls. MAIS: le cours devait être tiré au cordeau, préparé à la minute près, il fallait savoir parfaitement ce qu'on allait faire dire aux élèves et à quel moment.
Comment faire pour que les réactions spontanées des élèves collent parfaitement à ce qu'on avait prévu, ça...
Ensuite, comme si les élèves "échangeaient entre eux" sur un texte :mdr3: . A supposer qu'on puisse déjà terminer la lecture sans être coupé plusieurs fois par "t'as pas un mouchoir", "ouvre/ferme la fenêtre" ou des bavardages. Alors la suite de "l'échange" et des "réactions", je laisse imaginer. La même menaçant l'assemblée que si elle inspectait un enseignant qui faisait cours et expliquait un texte (on se demande bien pourquoi il y a cette épreuve au Capes et à l'agrégation) , il le sentirait passer. N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- User17706Bon génie
Le vrai crève-coeur, c'est de ne pouvoir se débarrasser de ces nuisibles pourtant parfaitement connus et identifiés.
- e-WandererGrand sage
Oui, j'ai croisé une inspectrice de ce genre, qui sévissait au directoire du jury du CAPES quand j'y siégeais. Les discours qu'elle tenait étaient effarants. Quand elle venait écouter un oral, elle nous remerciait à la fin : "Oh, j'ai a-do-ré votre reprise, j'ai appris plein de choses". C'est dire le niveau… J'en veux énormément à ceux qui ont donné du pouvoir à ces gens-là. Cette dame avait la réputation de dire aux enseignants qu'elle inspectait : "c'était bien, mais… vous avez fait cours." On pense peut-être à la même !
- IphigénieProphète
Se debarrasser de ces idéologues nuisibles, redonner envie aux meilleurs d'aller vers l'enseignement, redonner du sens à la formation des stagiaires en sortant des postures de formatage et d'infantilisation, donner une formation disciplinaire solide: oui, ben y a du boulot....
- BabaretteDoyen
e-Wanderer a écrit:Oui, j'ai croisé une inspectrice de ce genre, qui sévissait au directoire du jury du CAPES quand j'y siégeais. Les discours qu'elle tenait étaient effarants. Quand elle venait écouter un oral, elle nous remerciait à la fin : "Oh, j'ai a-do-ré votre reprise, j'ai appris plein de choses". C'est dire le niveau… J'en veux énormément à ceux qui ont donné du pouvoir à ces gens-là. Cette dame avait la réputation de dire aux enseignants qu'elle inspectait : "c'était bien, mais… vous avez fait cours." On pense peut-être à la même !
Mon inspectrice, c'était le contraire. Elle semblait vouloir venir voir un oral de concours. J'ai tenté de faire dire des choses aux élèves, en leur posant des questions et elle a trouvé mon analyse très mince, disant que je n'avais pas vu ceci ou cela. Sauf que, "ceci ou cela", était dans la préparation de cours, que je lui ai fournie et qu'elle n'a même pas regardée.
L'année précédente, avec d'autres élèves, j'avais mené l'analyse beaucoup plus loin, MAIS : mon tuteur m'a reproché de "trop parler aux élèves" et de "ne pas avoir fait ma séance en une heure".
Cette inspectrice est connue comme le loup blanc dans l'académie. Sa spécialité est de dire que le professeur n'a pas compris le texte, parce qu'il n'a pas dit telle ou telle chose. Par exemple, un de mes amis s'est vu reproché de ne pas avoir condamné le comportement de Phèdre. Il aurait fallu dire aux élèves que l'inceste, c'était mal.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- LefterisEsprit sacré
Vaste programme
Ce serait une révolution ...
Comment, vu le système de cooptation , qui a plutôt tendance à les multiplier ?Iphigénie a écrit:Se debarrasser de ces idéologues nuisibles
En augmentant les traitements, par exemple ? En faisant cesser le dénigrement permanent organisé par le ministère lui-même (comme pendant le passage en force de la réforme) ?redonner envie aux meilleurs d'aller vers l'enseignement
En redonnant aux enseignants l'idée qu'ils sont cadres A, corps de conception et non d'exécution, par exemple ? Mais comment les tenir en laisse alors ?redonner du sens à la formation des stagiaires en sortant des postures de formatage et d'infantilisation,
En supprimant par exemple les master MEEF et en poursuivant l'approfondissement de savoirs disciplinaires , à l'époque où ceux-ci sont dénigrés ? En rétablissant des capes où les disciplines à enseigner seraient au centre, avec les coefficients qui leur sont dus ?donner une formation disciplinaire solide
Ce serait une révolution ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BabaretteDoyen
Je vote pour que Lefertis devienne ministre de l'éducation nationale.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- titus06Habitué du forum
Lefteris a écrit:Oui, c'est n'importe quoi, c'est même du délire. Certains sont dans une vraie bulle idéologique, ne voient pas ce qu'est une vraie classe. J'ai aussi entendu dans une réunion cette théorie d'une inspectrice, (certes aussitôt contrée -poliment et habilement- par un autre inspecteur) : "on ne fait plus cours, voyons !" "il faut que les élèves réagissent sur le texte, échangent entre eux et vous les aidez à mettre à l'écrit leurs impressions" "personne n'est capable d'expliquer un texte" et autres fariboles. Et oui : pas de questionnaire avant : comme ça , on est bien certain qu'ils n'ont rien compris et qu'on va passer une heure de plus à élucider le texte, à faire du vocabulaire. Déjà, dans des classes comme les miennes, il manque souvent un nombre impressionnant de mots pour comprendre le sens littéral d'un texte d'une page.Babarette a écrit:
Et encore, je n'ai cité que des contradictions entre personnes. Le plus drôle (le rire est la politesse du désespoir), c'est quand une même personne donne des injonctions contradictoires. Par exemple, j'ai appris, pour la lecture analytique, qu'il fallait distribuer un texte tout beau tout neuf aux élèves, le lire (suuuuuuuurtout, la première lecture doit être celle du professeur, admettons) et ensuite, laisser les élèves s'exprimer, parler le moins possible, ne faire que distribuer la parole entre les élèves, qui devaient analyser le texte tout seuls. MAIS: le cours devait être tiré au cordeau, préparé à la minute près, il fallait savoir parfaitement ce qu'on allait faire dire aux élèves et à quel moment.
Comment faire pour que les réactions spontanées des élèves collent parfaitement à ce qu'on avait prévu, ça...
Ensuite, comme si les élèves "échangeaient entre eux" sur un texte :mdr3: . A supposer qu'on puisse déjà terminer la lecture sans être coupé plusieurs fois par "t'as pas un mouchoir", "ouvre/ferme la fenêtre" ou des bavardages. Alors la suite de "l'échange" et des "réactions", je laisse imaginer. La même menaçant l'assemblée que si elle inspectait un enseignant qui faisait cours et expliquait un texte (on se demande bien pourquoi il y a cette épreuve au Capes et à l'agrégation) , il le sentirait passer. N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
Pour le coup, là on sait qui est le vrai "danger public"... :shock:
- User14996Niveau 10
e-Wanderer a écrit:Puisque c'est moi qui ai lancé l'expression, je vais tenter d'expliquer. En gros, c'est une personne à qui je ne confierais pas mes enfants sans trembler. Soit pour des raisons comportementales, soit pour des raisons liées à la maîtrise disciplinaire.Sullien a écrit:Qu'appelez-vous un "danger public" exactement ? Ca m'interroge...
– Vous N'IMAGINEZ PAS les comportements ahurissants qu'on peut voir à l'oral d'un concours, dont certains relèvent objectivement de la pathologie : par exemple la personne qui parle avec des yeux révulsés (au point qu'on ne voit plus que le blanc des yeux, c'est abominable !) en répétant deux fois la moindre phrase avec un niveau de décibels plus adapté à un chantier de marteaux-piqueurs qu'à une salle de classe. Je n'invente rien, hélas. Et on sait que ce n'est pas accidentel, quand la personne revient plusieurs années de suite à l'oral avec le même comportement. Confieriez-vous vos gamins à de tels collègues ? Moi pas. C'est déjà traumatisant pour le jury, alors pour un gosse… Je ne comprends d'ailleurs pas que le jury n'ait pas à se prononcer (on vote abstraitement sur une barre sans avoir connaissance des noms des admis, lesquels ne sont connus que le jour de la proclamation. En pareil cas, il faudrait AU MOINS un signalement à la médecine du travail). La dernière année où j'ai siégé au CAPES, j'ai compté quand même 7 ou 8 comportements étranges à l'oral, heureusement pas aussi manifestement pathologiques, mais quand même étranges. Candidats qui engueulent le jury, qui refusent obstinément de répondre ("Quand j'ai dit non, c'est non !"), qui simulent un saignement de nez pour ne pas répondre à une question, qui se mettent à se parler à eux-mêmes en levant les bras au ciel, etc… Ce qui me rassure, c'est qu'à l'agreg interne, je n'en ai pas vu un seul en 4 ans, j'espère donc qu'il y a une forme de régulation.
– Et puis il y a les dangers publics qui se définissent par une ignorance crasse. Je ne vais pas dérouler ici un catalogue de perles, mais on entend des choses ahurissantes (et même à l'agrégation ! – heureusement assez rarement) qui dépassent les simples erreurs ou approximations. Je ne parle pas de candidats qui pataugent un peu ou à qui il manque quelques éclairages, ou même qui auraient des lacunes sérieuses : on sait qu'on a affaire à des jeunes de 24, 25 ans qui ne peuvent pas tout savoir et qui sont dans une situation inconfortable à gérer. Je parle bien de purs délires. Des choses qu'on ne peut pas raisonnablement soutenir, même dans la situation de stress d'un concours. On se dit parfois que n'importe quel passant pris au hasard dans la rue ferait tout aussi bien l'affaire pour enseigner le français, en tout cas que ça ne pourrait pas être bien pire.
Les dangers publics "objectifs" sont assez rares à l'agrégation, qui reste un concours sélectif (j'ai dû en voir 4 passer : un par an en moyenne), mais les choses sont différentes dans le cadre d'un concours de masse comme le CAPES. En 2000, on prenait un candidat sur 5, la sélection était encore une réalité. Aujourd'hui, quand on prend 1000 candidats sur 1300 ou 1500, on est obligé de prendre des gens très faibles et de faire un pari sur l'avenir. Untel a tout de même l'air d'avoir un peu plus de curiosité intellectuelle, de tester des hypothèses qui ne sont pas trop absurdes, même s'il n'a pas la réponse etc. C'est forcément assez risqué. Il suffit d'ailleurs de relire le dernier rapport écrit par Bruno .
Je comprends mieux ce que vous vouliez dire. Je doute cependant, comme vous je pense, que cela recouvre les 10% de stagiaires licenciés...
- CatalunyaExpert spécialisé
On pourrait commencer par passer les Club des 5 du passé simple au passé composé :blague:Lefteris a écrit:
N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
- BabaretteDoyen
Catalunya a écrit:On pourrait commencer par passer les Club des 5 du passé simple au passé composé :blague:Lefteris a écrit:
N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue" deviendrait "J l'ai vu et j'étais trop choquée (ouech)".
- CasparProphète
Catalunya a écrit:On pourrait commencer par passer les Club des 5 du passé simple au passé composé :blague:Lefteris a écrit:
N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
C'est déjà fait je crois, les traductions ont été réécrites et simplifiées, et débarrassées des références jugées racistes (envers les Gitans par exemple).
- CatalunyaExpert spécialisé
Oui, je sais, j'étais ironique.Caspar Goodwood a écrit:Catalunya a écrit:On pourrait commencer par passer les Club des 5 du passé simple au passé composé :blague:Lefteris a écrit:
N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
C'est déjà fait je crois, les traductions ont été réécrites et simplifiées, et débarrassées des références jugées racistes (envers les Gitans par exemple).
- ButterNiveau 5
Bon, les résultats du capes d'anglais viennent de tomber : 847 admis pour 1190 postes, c'est encore pire que l'an dernier. Si on ajoute les licenciements et les démissions, il ne restera bientôt plus grand monde pour faire cours...
- CasparProphète
Catalunya a écrit:Oui, je sais, j'étais ironique.Caspar Goodwood a écrit:Catalunya a écrit:On pourrait commencer par passer les Club des 5 du passé simple au passé composé :blague:Lefteris a écrit:
N'empêche qu'elle en a inspecté, et vraiment bloqué des carrières avec des rapports pourris, des notes gelées, expliquant même à un collègue qu'il faudrait un jour traduire toutes les œuvres en un français plus simple.
C'est déjà fait je crois, les traductions ont été réécrites et simplifiées, et débarrassées des références jugées racistes (envers les Gitans par exemple).
Pardon.
- hyperboleNiveau 5
:aaq:Babarette a écrit:"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue" deviendrait "J l'ai vu et j'étais trop choquée (ouech)".
On nous dira qu'il faut bien vivre avec son temps !
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Karine, maths, collège
- CasparProphète
hyperbole a écrit::aaq:Babarette a écrit:"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue" deviendrait "J l'ai vu et j'étais trop choquée (ouech)".
On nous dira qu'il faut bien vivre avec son temps !
- BabaretteDoyen
Il y a aussi le classique des Bolosses des Belles Lettres;
- Cas de maltraitance par trois stagiaires dans une maison de retraite.
- Notation administrative : les stagiaires peuvent-ils être notés "TB" aux trois critères ?
- Si Hollande est élu, les stagiaires E.N. auront trois heures de formation (en décharge) dès la rentrée 2012.
- Stagiaires à Grenoble : quatre semaines d'absence, trois rapports du CdE, deux rapports du tuteur et une évaluation par l'IPR
- double énonciation/double destination, quelle distinction?
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