- OganeNiveau 1
Bonjour à tous,
Je vous écris car je prépare mes premiers cours de philosophie et j'ai besoin de conseils.
Je voulais savoir comment procéder.
1) Doit-on rédiger plusieurs leçons qui répondent aux différents problèmes sous-jacents à la notion traitée? Par exemple pour la notion de sujet: Peut-on se connaitre soi-même, peut-on définir le sujet par la conscience... etc. Doit on construire chaque leçon comme nous construisons une dissertation?
2) Aussi, en terme de quantité, combien de page comptez-vous pour chaque leçon? J'imagine bien que votre réponse sera une approximation puisque cette quantité varie en fonction des filières, des élèves et de plusieurs facteurs, mais elle me permettra de me faire une idée sur le sujet.
Pour le moment j'ai décidé de commencer par traiter la notion de sujet. Mon plan de cours répond à la question "qu'est ce que le sujet?".
I) Dans un premier temps je montre que bien qu'on puisse avoir des doutes concernant ce que nous sommes en tant que sujet, il apparaît toujours que nous pensons (Descartes). De ce fait je commence par montrer qu'en ce sens le sujet se définit comme "chose pensante". Je montre que cette pensée qui caractérise le sujet est telle qu'elle est capable de se viser elle-même, ce qui me permet d'introduire la notion de conscience.
Transition: Pour autant, je montre que cette faculté qu'est la pensée semble abstraite: en quoi consiste cette pensée, qu'est ce qui la compose, d'où naît-elle?
II) En analysant plus précisément en quoi consiste la pensée, nous pouvons voir que cette dernière semble naître et se composer de perceptions (Hume). De ce fait, (1) si la pensée définit le sujet, (2) si elle se réduit à un ensemble de perceptions, alors (3) le sujet lui-même se définit comme un faisceau de perceptions (texte de Hume).
Transition: D'autre part, nous pouvons adresser une autre critique face à notre première analyse de la notion de sujet (I). En effet, nous avions affirmé que la pensée qui caractérise le sujet est transparente, qu'elle peut être saisie entièrement et immédiatement par le sujet.
Or, plusieurs expériences nous montrent que nous ne saisissons pas entièrement nos pensées.
De ce fait, il semble que le sujet ne soit pas toujours conscient (je vais vite pour ne pas être ennuyeuse!).
III) Dans un troisième temps, je traite du sujet comme un être qui n'est pas toujours conscient en commençant par traiter de l'inconscient physique (Leibniz): le sujet semble incapable de saisir les petites perceptions qui animent son propre esprit.
Je montre ensuite que peut être plus qu'être incapable de saisir la vie de son esprit totalement, le sujet semble
ne pas vouloir faire face à ses propres pensées car elles sont socialement inacceptables (inconscient psychique, Freud).
Ce cours me permet de répondre au problème "peut-on se connaître soi-même?" et me permet de traiter de la notion de conscience (réflexive, empirique et morale) ainsi que de la notion d'inconscient. Je pense ensuite traiter du désir (car la partie III l'introduit) et des autres notions du socle "sujet".
Qu'en pensez vous?
Je vous remercie d'avance.
Je vous écris car je prépare mes premiers cours de philosophie et j'ai besoin de conseils.
Je voulais savoir comment procéder.
1) Doit-on rédiger plusieurs leçons qui répondent aux différents problèmes sous-jacents à la notion traitée? Par exemple pour la notion de sujet: Peut-on se connaitre soi-même, peut-on définir le sujet par la conscience... etc. Doit on construire chaque leçon comme nous construisons une dissertation?
2) Aussi, en terme de quantité, combien de page comptez-vous pour chaque leçon? J'imagine bien que votre réponse sera une approximation puisque cette quantité varie en fonction des filières, des élèves et de plusieurs facteurs, mais elle me permettra de me faire une idée sur le sujet.
Pour le moment j'ai décidé de commencer par traiter la notion de sujet. Mon plan de cours répond à la question "qu'est ce que le sujet?".
I) Dans un premier temps je montre que bien qu'on puisse avoir des doutes concernant ce que nous sommes en tant que sujet, il apparaît toujours que nous pensons (Descartes). De ce fait je commence par montrer qu'en ce sens le sujet se définit comme "chose pensante". Je montre que cette pensée qui caractérise le sujet est telle qu'elle est capable de se viser elle-même, ce qui me permet d'introduire la notion de conscience.
Transition: Pour autant, je montre que cette faculté qu'est la pensée semble abstraite: en quoi consiste cette pensée, qu'est ce qui la compose, d'où naît-elle?
II) En analysant plus précisément en quoi consiste la pensée, nous pouvons voir que cette dernière semble naître et se composer de perceptions (Hume). De ce fait, (1) si la pensée définit le sujet, (2) si elle se réduit à un ensemble de perceptions, alors (3) le sujet lui-même se définit comme un faisceau de perceptions (texte de Hume).
Transition: D'autre part, nous pouvons adresser une autre critique face à notre première analyse de la notion de sujet (I). En effet, nous avions affirmé que la pensée qui caractérise le sujet est transparente, qu'elle peut être saisie entièrement et immédiatement par le sujet.
Or, plusieurs expériences nous montrent que nous ne saisissons pas entièrement nos pensées.
De ce fait, il semble que le sujet ne soit pas toujours conscient (je vais vite pour ne pas être ennuyeuse!).
III) Dans un troisième temps, je traite du sujet comme un être qui n'est pas toujours conscient en commençant par traiter de l'inconscient physique (Leibniz): le sujet semble incapable de saisir les petites perceptions qui animent son propre esprit.
Je montre ensuite que peut être plus qu'être incapable de saisir la vie de son esprit totalement, le sujet semble
ne pas vouloir faire face à ses propres pensées car elles sont socialement inacceptables (inconscient psychique, Freud).
Ce cours me permet de répondre au problème "peut-on se connaître soi-même?" et me permet de traiter de la notion de conscience (réflexive, empirique et morale) ainsi que de la notion d'inconscient. Je pense ensuite traiter du désir (car la partie III l'introduit) et des autres notions du socle "sujet".
Qu'en pensez vous?
Je vous remercie d'avance.
- User17706Bon génie
Hello,
Peut-être qu'on te demandera de te présenter, https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation par ici.
En pratique, mais cela dépend beaucoup du public, il peut être utile de ne pas faire de cours trop énormes (il m'est arrivé de faire un cours de trois mois, mais pour beaucoup d'élèves une si grosse unité est très difficile à appréhender).
On perçoit quel avantage il peut y avoir à construire ses cours à la manière de dissertations : cela permet de donner par là même un exemple aux élèves --- mais encore une fois, je crois que l'exemple n'est perceptible comme exemple que si les unités ne sont pas trop volumineuses.
(Un feuillet = 1500 signes espaces compris.)
Peut-être qu'on te demandera de te présenter, https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation par ici.
Le professeur de philosophie est seul auteur de ses cours, il n'y a donc pas de doctrine officielle et pas de « doit ».Ogane a écrit: Je vous écris car je prépare mes premiers cours de philosophie et j'ai besoin de conseils.
Je voulais savoir comment procéder.
1) Doit-on rédiger plusieurs leçons qui répondent aux différents problèmes sous-jacents à la notion traitée? Par exemple pour la notion de sujet: Peut-on se connaitre soi-même, peut-on définir le sujet par la conscience... etc. Doit on construire chaque leçon comme nous construisons une dissertation?
En pratique, mais cela dépend beaucoup du public, il peut être utile de ne pas faire de cours trop énormes (il m'est arrivé de faire un cours de trois mois, mais pour beaucoup d'élèves une si grosse unité est très difficile à appréhender).
On perçoit quel avantage il peut y avoir à construire ses cours à la manière de dissertations : cela permet de donner par là même un exemple aux élèves --- mais encore une fois, je crois que l'exemple n'est perceptible comme exemple que si les unités ne sont pas trop volumineuses.
Ça dépend, combien de feuillets compte une « page » chez toi ?Ogane a écrit: 2) Aussi, en terme de quantité, combien de page comptez-vous pour chaque leçon? J'imagine bien que votre réponse sera une approximation puisque cette quantité varie en fonction des filières, des élèves et de plusieurs facteurs, mais elle me permettra de me faire une idée sur le sujet.
(Un feuillet = 1500 signes espaces compris.)
Ma foi, à propos de ce parcours très classique il y aurait plein de choses à dire, (Leibniz, inconscient physique : lapsus de ta part ?) ; j'ai envie de dire que la qualité se joue dans le détail. En tout cas, il y a des indices, ne serait-ce que dans les manuels, qui suggèrent que ce parcours est fréquenté, donc il doit pouvoir fonctionner.Ogane a écrit: Pour le moment j'ai décidé de commencer par traiter la notion de sujet. Mon plan de cours répond à la question "qu'est ce que le sujet?".
I) Dans un premier temps je montre que bien qu'on puisse avoir des doutes concernant ce que nous sommes en tant que sujet, il apparaît toujours que nous pensons (Descartes). De ce fait je commence par montrer qu'en ce sens le sujet se définit comme "chose pensante". Je montre que cette pensée qui caractérise le sujet est telle qu'elle est capable de se viser elle-même, ce qui me permet d'introduire la notion de conscience.
Transition: Pour autant, je montre que cette faculté qu'est la pensée semble abstraite: en quoi consiste cette pensée, qu'est ce qui la compose, d'où naît-elle?
II) En analysant plus précisément en quoi consiste la pensée, nous pouvons voir que cette dernière semble naître et se composer de perceptions (Hume). De ce fait, (1) si la pensée définit le sujet, (2) si elle se réduit à un ensemble de perceptions, alors (3) le sujet lui-même se définit comme un faisceau de perceptions (texte de Hume).
Transition: D'autre part, nous pouvons adresser une autre critique face à notre première analyse de la notion de sujet (I). En effet, nous avions affirmé que la pensée qui caractérise le sujet est transparente, qu'elle peut être saisie entièrement et immédiatement par le sujet.
Or, plusieurs expériences nous montrent que nous ne saisissons pas entièrement nos pensées.
De ce fait, il semble que le sujet ne soit pas toujours conscient (je vais vite pour ne pas être ennuyeuse!).
III) Dans un troisième temps, je traite du sujet comme un être qui n'est pas toujours conscient en commençant par traiter de l'inconscient physique (Leibniz): le sujet semble incapable de saisir les petites perceptions qui animent son propre esprit.
Je montre ensuite que peut être plus qu'être incapable de saisir la vie de son esprit totalement, le sujet semble
ne pas vouloir faire face à ses propres pensées car elles sont socialement inacceptables (inconscient psychique, Freud).
Ce cours me permet de répondre au problème "peut-on se connaître soi-même?" et me permet de traiter de la notion de conscience (réflexive, empirique et morale) ainsi que de la notion d'inconscient. Je pense ensuite traiter du désir (car la partie III l'introduit) et des autres notions du socle "sujet".
Qu'en pensez vous?
Je vous remercie d'avance.
- OganeNiveau 1
Merci Pauvre Yorick pour cette réponse rapide.
Pour préciser, 1 page correspond à 2 feuillets chez moi .
Pour le terme d'inconscient physique, j'ai repris cette expression que j'ai trouvé dans un manuel, je pensais alors que les commentateurs de Leibniz utilisaient eux-mêmes ce terme.
Pour préciser, 1 page correspond à 2 feuillets chez moi .
Pour le terme d'inconscient physique, j'ai repris cette expression que j'ai trouvé dans un manuel, je pensais alors que les commentateurs de Leibniz utilisaient eux-mêmes ce terme.
- User17706Bon génie
Bon, j'ai très rapidement regardé, tout ce que je vois comme source pour cette expression d'« inconscient physique » s'agissant de Leibniz c'est un Prépabac rédigé par Stéphane Vial (MCF en design et cultures numériques, HDR en info-com). Je n'ai d'ailleurs rien contre Vial, dont je trouve le petit livre sur le design (P.U.F., coll. « Quadrige ») efficace et plutôt bien fichu. Mais je tiens à dire que je ne conseille pas ce Prépabac (d'ailleurs je ne connais pas de Prépabac, ou d'ouvrage de format comparable, qui vaille d'être conseillé). Je ne sais pas si Vial a été professeur de philosophie au sens habituel du terme (certifié ou agrégé en classe terminale ou d'ailleurs dans d'autres classes), il ne me semble pas.
Pour ce qui est de ce qu'il est possible de faire passer en une heure, j'ai envie de dire en gros la chose suivante : si l'on rédige TOUT et qu'on a un auditoire ultra-attentif et rapide à saisir (type jury d'agreg aux meilleures heures de la journée), c'est possible d'aller à un rythme très élevé, de l'ordre de vingt feuillets / heure. Mais c'est une vitesse extrême ; face à un public de débutants, voire de débutants peu habitués à une parole qui demande quelque concentration, cinq ou six feuillets par heure risquent déjà d'être ambitieux. Plus on prend de bouteille et moins on note, en outre ; mes notes de cours pour une heure tiennent souvent sur un post-it. Bref, je ne me sens pas capable de dire grand'chose d'utile sur les questions de volume.
Pour ce qui est de ce qu'il est possible de faire passer en une heure, j'ai envie de dire en gros la chose suivante : si l'on rédige TOUT et qu'on a un auditoire ultra-attentif et rapide à saisir (type jury d'agreg aux meilleures heures de la journée), c'est possible d'aller à un rythme très élevé, de l'ordre de vingt feuillets / heure. Mais c'est une vitesse extrême ; face à un public de débutants, voire de débutants peu habitués à une parole qui demande quelque concentration, cinq ou six feuillets par heure risquent déjà d'être ambitieux. Plus on prend de bouteille et moins on note, en outre ; mes notes de cours pour une heure tiennent souvent sur un post-it. Bref, je ne me sens pas capable de dire grand'chose d'utile sur les questions de volume.
- SeiferÉrudit
J'ai assez rarement une fiche de cours et je ne les écris pas.
Mais je suis au collège, je pense que je ne serais pas capable de procéder de cette manière au lycée.
Mais je suis au collège, je pense que je ne serais pas capable de procéder de cette manière au lycée.
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- OganeNiveau 1
ok merci pour la réponse concernant la quantité Pauvre Yorrick, même si en effet ça reste vague.
Pour ce qui est de ta première remarque qui consiste à dire que:
Le professeur de philosophie est seul auteur de ses cours, il n'y a donc pas de doctrine officielle et pas de « doit ».
Je trouve ça réconfortant, malheureusement je ne pense pas que ça se passe comme ça. Je sais par expérience que le personnel de l'ESPE a certaines exigences, que les tuteurs de stage en ont d'autres et que les inspecteurs ont les leurs. Je sais qu'il y a des plans de cours acceptés, mais que d'autres ne le sont pas, c'est pourquoi je posais la question de savoir comment nous devons procéder afin d'enseigner la philo.
Pour ce qui est de ta première remarque qui consiste à dire que:
Le professeur de philosophie est seul auteur de ses cours, il n'y a donc pas de doctrine officielle et pas de « doit ».
Je trouve ça réconfortant, malheureusement je ne pense pas que ça se passe comme ça. Je sais par expérience que le personnel de l'ESPE a certaines exigences, que les tuteurs de stage en ont d'autres et que les inspecteurs ont les leurs. Je sais qu'il y a des plans de cours acceptés, mais que d'autres ne le sont pas, c'est pourquoi je posais la question de savoir comment nous devons procéder afin d'enseigner la philo.
- AspasieNiveau 10
Je ne suis pas certaine qu'il y ait une telle divergence en philosophie entre les attentes de l'ESPE, celles des tuteurs établissements, et celle de l'inspection... pour la simple et bonne raison que seule vallent les exigences de l'inspection, et qu'elles sont, très exactement, toutes académies confondues, celles que Pauvre Yorick a données.Ogane a écrit:Je sais par expérience que le personnel de l'ESPE a certaines exigences, que les tuteurs de stage en ont d'autres et que les inspecteurs ont les leurs. Je sais qu'il y a des plans de cours acceptés, mais que d'autres ne le sont pas, c'est pourquoi je posais la question de savoir comment nous devons procéder afin d'enseigner la philo.
La seule vraie question qu'il s'agit de se poser est celle de savoir à quelles conditions un enseignant est l'auteur de son cours. C'est cette idée qu'il faut creuser.
Car pour le reste
- les tuteurs établissements suivent les indications de l'inspection, et éventuellement du responsable de formation
- l'ESPE n'a rien à dire sur le disciplinaire et les consignes du responsable de formation sont sous le regard de l'inspection
- d'ailleurs l'accueil des stagiaires se fait d'abord en collectif, mais immédiatement après par l'inspection et le responsable de formation
Aucun plan de cours n'est préconisé. En revanche, certaines choses sont proscrites à commencer par un cours qui n'en est pas un mais qui serait une simple compilation de données thématiques sur une notion. Mais encore une fois, à ce sujet, le didactique disciplinaire parle d'une seule voix.
- ZagaraGuide spirituel
Les 2 premiers tu les vois 9 mois de ta vie, les derniers, tous les 4 à 5 ans. Tu as 40 ans de carrière. A toi de choisir si ces spectres doivent te dicter ce que tu dois faire. Mais sache qu'aucun texte ne t'oblige à suivre leurs recommandations.Ogane a écrit:ok merci pour la réponse concernant la quantité Pauvre Yorrick, même si en effet ça reste vague.
Pour ce qui est de ta première remarque qui consiste à dire que:
Le professeur de philosophie est seul auteur de ses cours, il n'y a donc pas de doctrine officielle et pas de « doit ».
Je trouve ça réconfortant, malheureusement je ne pense pas que ça se passe comme ça. Je sais par expérience que le personnel de l'ESPE a certaines exigences, que les tuteurs de stage en ont d'autres et que les inspecteurs ont les leurs. Je sais qu'il y a des plans de cours acceptés, mais que d'autres ne le sont pas, c'est pourquoi je posais la question de savoir comment nous devons procéder afin d'enseigner la philo.
- AnaxagoreGuide spirituel
Et puis une fête, ça s'organise.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- NitocrisNiveau 1
Ayant à préparer mes premiers cours cette année (depuis septembre), malgré ma minuscule expérience, je propose quelques éléments de réponse.
Je m'étais pas mal appuyée sur les conseils donnés ici : https://www.neoprofs.org/t49890-philosophie-preparer-ses-premiers-cours
L'important est de problématiser et de bien lier les notions du programme entre elles, pour que les élèves comprennent que la philo n'est pas un recueil de fiches thématiques et notionnelles. Mais le format du cours va dépendre de ton "public" et du nombre d'heures imparties. Plus ta classe est difficile (que ce soit le comportement ou le niveau), plus les chapitres longs seront un piège. Surtout si tu combines avec des exercices et des interros occasionnelles, et autres activités qui permettent aux élèves d'absorber le cours. Les élèves se dispersent très facilement, et ce sera toujours de ta faute à leurs yeux.
Sinon, comme l'a dit PauvreYorick, tu traites le programme comme tu l'entends.
Mais j'ai arrêté de rédiger mes cours : ça prend beaucoup de temps, ça m'empêche d'être complètement concentrée sur les élèves et d'attirer leur attention et un cours ne se passe que très rarement comme prévu, donc maintenant je me contente d'une simple trame, avec les références au manuel scolaire ou à des polycopiés, et uniquement les citations ou phrases de synthèses notées + les repères du programme à utiliser et définir.
Sauf qu'en vérifiant leurs cahiers, j'ai pu constater qu'il manquait environ la moitié des cours en moyenne : la prise de note, c'est trop compliqué pour ces classes-là. Du coup, sous la pression des élèves et des collègues, je vais faire des trames de cours pour les élèves (type polycopiés à trous), sinon on ne va jamais s'en sortir. Et ça va prendre du temps à préparer.
Donc avant de trop anticiper, je te conseillerais de tâter d'abord le terrain : ce sont tes classes qui vont déterminer le format et le rythme du cours. C'est la leçon que je retiens de mon expérience actuelle, d'autres te diront probablement de ne pas faire ça.
- la 2e partie est très succincte et repose apparemment entièrement sur Hume, qui est empiriste, donc j'ai du mal à comprendre comment tu vas y arriver depuis Descartes, et ensuite faire le lien avec l'inconscient ;
- ne sous-estime pas le nombre de termes qui seront nouveaux pour les élèves et qu'il faudra définir et mettre en lien (exemple : "abstrait" est un mot qu'aucun de mes élèves n'était capable de définir... je te laisse imaginer quand il a fallu aborder tout le lexique de la notion "sujet" : agent/patient, sujet (eh oui), objectif, subjectif, médiat/immédiat, abstrait/concret, conscience, réflexion, introspection, etc.).
- ta 3e partie part de Leibniz pour arriver à Freud, c'est un enchaînement qui apparaît effectivement dans plusieurs manuels, mais il faut bien distinguer il me semble "non-conscience", "inconscience" et "inconscient". Parler d'inconscient chez Leibniz risque d'embrouiller les élèves.
- tu parles du problème "se connaître soi-même", mais ton plan ne laisse apparaître à aucun moment d'explication ni de définitions concernant la connaissance : la distinction entre savoir/connaître/penser, entre savoir/croyance/opinion, etc. ; ni concernant le "soi" et le "moi".
- car il manque la question de l'identité personnelle : le rôle de la mémoire, du langage (même pour une classe de TS tu peux aborder la question du "je", chez Hume et Nietzsche par exemple), le "soi" et le "moi", etc.
- Les autres notions du programmes qui peuvent être mobilisées, de manière secondaire (balises pour les chapitres suivants) : vérité, raison, réel, interprétation, liberté (entre autres).
Les élèves sont demandeurs d'exemples, beaucoup, et les supports audio-visuels si tu en as la possibilité offrent des ressources intéressantes.
Pour les autres conseils, il y a plusieurs fils dédiés très utiles :
Je m'étais pas mal appuyée sur les conseils donnés ici : https://www.neoprofs.org/t49890-philosophie-preparer-ses-premiers-cours
Les inspecteurs/inspectrices le recommandent. Mais face à une classe très faible, voire aussi difficile, le format dissertation peut mal passer : ce qui semble s'enchaîner logiquement et faire sens sur le papier, étiré en longueur, peut finir par devenir incompréhensible pour les élèves. Même en leur distribuant un plan du cours, même en utilisant des supports variés (cahier de texte sur l'ENT, Power-Point, polycopiés...), même en faisant un récapitulatif interactif en début de cours...Ogane a écrit:1) Doit-on rédiger plusieurs leçons qui répondent aux différents problèmes sous-jacents à la notion traitée? Par exemple pour la notion de sujet: Peut-on se connaitre soi-même, peut-on définir le sujet par la conscience... etc. Doit on construire chaque leçon comme nous construisons une dissertation ?
L'important est de problématiser et de bien lier les notions du programme entre elles, pour que les élèves comprennent que la philo n'est pas un recueil de fiches thématiques et notionnelles. Mais le format du cours va dépendre de ton "public" et du nombre d'heures imparties. Plus ta classe est difficile (que ce soit le comportement ou le niveau), plus les chapitres longs seront un piège. Surtout si tu combines avec des exercices et des interros occasionnelles, et autres activités qui permettent aux élèves d'absorber le cours. Les élèves se dispersent très facilement, et ce sera toujours de ta faute à leurs yeux.
Sinon, comme l'a dit PauvreYorick, tu traites le programme comme tu l'entends.
Alors, une page de cours rédigée chez moi équivaut à 400-450 mots en moyenne (environ 2,7 Ksec). Donc recto-verso : 800-900 mots. Les bons jours, je fais 2 à 4 pages en 2h. Mais j'enseigne dans un lycée avec un niveau faible (60% de réussite au bac), certains de mes élèves ont des difficultés à écrire (l'un d'eux arrive tout juste à écrire sur les lignes de sa feuille) et je passe beaucoup de temps à donner des définitions de mots hors vocabulaire philosophique. Avec ma meilleure classe, sans les élèves perturbateurs, on a déjà réussi à finir une partie de chapitre en 2h. C'était la fête.Ogane a écrit:2) Aussi, en terme de quantité, combien de page comptez-vous pour chaque leçon? J'imagine bien que votre réponse sera une approximation puisque cette quantité varie en fonction des filières, des élèves et de plusieurs facteurs, mais elle me permettra de me faire une idée sur le sujet.
Mais j'ai arrêté de rédiger mes cours : ça prend beaucoup de temps, ça m'empêche d'être complètement concentrée sur les élèves et d'attirer leur attention et un cours ne se passe que très rarement comme prévu, donc maintenant je me contente d'une simple trame, avec les références au manuel scolaire ou à des polycopiés, et uniquement les citations ou phrases de synthèses notées + les repères du programme à utiliser et définir.
Sauf qu'en vérifiant leurs cahiers, j'ai pu constater qu'il manquait environ la moitié des cours en moyenne : la prise de note, c'est trop compliqué pour ces classes-là. Du coup, sous la pression des élèves et des collègues, je vais faire des trames de cours pour les élèves (type polycopiés à trous), sinon on ne va jamais s'en sortir. Et ça va prendre du temps à préparer.
Donc avant de trop anticiper, je te conseillerais de tâter d'abord le terrain : ce sont tes classes qui vont déterminer le format et le rythme du cours. C'est la leçon que je retiens de mon expérience actuelle, d'autres te diront probablement de ne pas faire ça.
Sur le contenu, je relève principalement ces points :Ogane a écrit:Pour le moment j'ai décidé de commencer par traiter la notion de sujet. Mon plan de cours répond à la question "qu'est ce que le sujet?".
(...)
Ce cours me permet de répondre au problème "peut-on se connaître soi-même?" et me permet de traiter de la notion de conscience (réflexive, empirique et morale) ainsi que de la notion d'inconscient. Je pense ensuite traiter du désir (car la partie III l'introduit) et des autres notions du socle "sujet".
- la 2e partie est très succincte et repose apparemment entièrement sur Hume, qui est empiriste, donc j'ai du mal à comprendre comment tu vas y arriver depuis Descartes, et ensuite faire le lien avec l'inconscient ;
- ne sous-estime pas le nombre de termes qui seront nouveaux pour les élèves et qu'il faudra définir et mettre en lien (exemple : "abstrait" est un mot qu'aucun de mes élèves n'était capable de définir... je te laisse imaginer quand il a fallu aborder tout le lexique de la notion "sujet" : agent/patient, sujet (eh oui), objectif, subjectif, médiat/immédiat, abstrait/concret, conscience, réflexion, introspection, etc.).
- ta 3e partie part de Leibniz pour arriver à Freud, c'est un enchaînement qui apparaît effectivement dans plusieurs manuels, mais il faut bien distinguer il me semble "non-conscience", "inconscience" et "inconscient". Parler d'inconscient chez Leibniz risque d'embrouiller les élèves.
- tu parles du problème "se connaître soi-même", mais ton plan ne laisse apparaître à aucun moment d'explication ni de définitions concernant la connaissance : la distinction entre savoir/connaître/penser, entre savoir/croyance/opinion, etc. ; ni concernant le "soi" et le "moi".
- car il manque la question de l'identité personnelle : le rôle de la mémoire, du langage (même pour une classe de TS tu peux aborder la question du "je", chez Hume et Nietzsche par exemple), le "soi" et le "moi", etc.
- Les autres notions du programmes qui peuvent être mobilisées, de manière secondaire (balises pour les chapitres suivants) : vérité, raison, réel, interprétation, liberté (entre autres).
Les élèves sont demandeurs d'exemples, beaucoup, et les supports audio-visuels si tu en as la possibilité offrent des ressources intéressantes.
Pour les autres conseils, il y a plusieurs fils dédiés très utiles :
- https://www.neoprofs.org/t92761-la-philo-en-filiere-st
- https://www.neoprofs.org/t74209-la-philosophie-en-series-technologiques-vos-idees-conseils-et-experiences
- https://www.neoprofs.org/t105402-dicter-le-cours
- https://www.neoprofs.org/t89211-introduction-au-cours-de-philo
- https://www.neoprofs.org/t93179-quelques-conseils-pour-preparer-au-mieux-ses-1ers-cours-de-philo
- https://www.neoprofs.org/t49890-philosophie-preparer-ses-premiers-cours
- https://www.neoprofs.org/t92204-philosophie-un-ou-plusieurs-grands-problemes-pour-traiter-d-une-notion-au-programme
- https://www.neoprofs.org/t52068-explication-de-texte-en-stg
- https://www.neoprofs.org/t50776-terminales-st2s-et-series-technologiques-l-explication-de-texte
- https://www.neoprofs.org/t50777-methode-pour-la-dissertation-de-philosophie
- https://www.neoprofs.org/t61946-liste-de-textes-etudies-oraux-de-rattrapage-stg
- https://www.neoprofs.org/t69396-copies-de-philosophie-comment-les-notez-vous
- https://www.neoprofs.org/t93405-cinema-et-cours-de-philosophie
- https://www.neoprofs.org/t92066-philo-quelle-ouvre-etudiez-vous-avec-vos-classes
- https://www.neoprofs.org/t60990-philosophie-quelles-sont-les-oeuvres-integrales-generalement-choisies-en-terminale
- https://www.neoprofs.org/t92697-philo-utilisez-vous-la-litterature-dans-vos-cours
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Contractuelle en mal d'élèves à tyranniser...
- User17706Bon génie
Bon, ça, c'est quand même normalNitocris a écrit:exemple : "abstrait" est un mot qu'aucun de mes élèves n'était capable de définir...
Il n'est même pas évident que nous nous mettrions rapidement d'accord sur une définition
- NitocrisNiveau 1
Oui, c'est vrai, ce n'était pas le meilleur exemplePauvreYorick a écrit:Bon, ça, c'est quand même normal
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Contractuelle en mal d'élèves à tyranniser...
- OganeNiveau 1
Désolée pour la réponse tardive. Merci encore pour tous vos conseils, notamment ceux de Nictoris. Pour répondre:
-Pour le passage de Descartes à Hume, je montre les limites des thèses de Descartes présentes dans les Méditations métaphysiques, méditations I et II par rapport au sujet (la définition du sujet par la pensée reste obscure: qu'est ce que cette pensée propre au sujet, comment naît-elle et de quoi se compose t-elle?) et je montre que d'autres philosophes se sont intéressés à la notion de sujet suite à Descartes et ont pu répondre à cette question qui consiste à savoir plus précisément en quoi consiste la pensée => Hume (je précise qu'il ne soutient pas la même chose que Descartes pour éviter les confusions). Après cela je peux montrer que selon Hume, cette pensée naît et se compose de perceptions et qu'en dernière instance, le sujet n'est qu'un faisceau de perceptions.
-Je traite alors de la question de l'identité: qu'est ce qui fait qu'on est un moi si nous ne sommes en dernière instance qu'un faisceau de perceptions multiples? => la mémoire.
- Pour le passage de Hume à Leibniz: lors de l'étude des thèses de Hume, je passe par l'étude du fameux texte de Hume dans lequel il montre que le sujet n'est qu'un faisceau de perception et que s'il n'avait plus aucune perceptions, il n'existerait pas en tant que sujet.
Lors de ma transition je dessine les limites de cette thèse en montrant qu'il y a des expériences qui semblent montrer qu'on peut ne plus avoir de perceptions tout en continuant d'exister comme sujet: le coma et le sommeil profond: il semble qu'on ne perçoit plus ce qui se passe autour de nous lorsqu'on est dans le coma, pourtant on continue d'exister comme sujet.
Avec Leibniz je répond à cette question en montrant que dans ces expériences, lorsqu'on est dans le coma, on continue en fait d'avoir des perceptions, mais on ne s'en aperçoit pas.
- Pour la différence entre non-conscient/ inconscient je crois l'avoir bien marquée: j'ai parlé de non-conscient pour Leibniz et j'ai dit qu'il advient du fait d'un défaut de nos perceptions (elles sont trop petites, indistinctes => csq: on ne peut les apercevoir).
J'ai dit que l'inconscient chez Freud était une hypothèse et qu'il ne désignait pas les perceptions trop petites pour être perçues, mais les désirs, représentations...etc qui menaceraient l'équilibre du sujet si elles étaient conscientes.
- pour les différents termes qui seront nouveaux j'ai prévu de les définir (ex: essentiel = défini avant d'introduire la thèse de Descartes qui consiste à dire que la pensée = essentielle au sujet).
- Pour l'en jeu "peut-on se connaitre soi-même?" je ne le fait apparaître qu'à la fin en conclusion et je pense justement montrer que le terme de connaissance est difficile à définir, ce qui me permettra de passer à l'étude des notions Raison/réel/vérité...etc.
Mais j'adapterai en fonction des élèves. Si je vois que j'ai une classe plus faible, je modifierai ma transition entre Hume et Leibniz par exemple (qui est peut être un peu compliquée).
-Pour le passage de Descartes à Hume, je montre les limites des thèses de Descartes présentes dans les Méditations métaphysiques, méditations I et II par rapport au sujet (la définition du sujet par la pensée reste obscure: qu'est ce que cette pensée propre au sujet, comment naît-elle et de quoi se compose t-elle?) et je montre que d'autres philosophes se sont intéressés à la notion de sujet suite à Descartes et ont pu répondre à cette question qui consiste à savoir plus précisément en quoi consiste la pensée => Hume (je précise qu'il ne soutient pas la même chose que Descartes pour éviter les confusions). Après cela je peux montrer que selon Hume, cette pensée naît et se compose de perceptions et qu'en dernière instance, le sujet n'est qu'un faisceau de perceptions.
-Je traite alors de la question de l'identité: qu'est ce qui fait qu'on est un moi si nous ne sommes en dernière instance qu'un faisceau de perceptions multiples? => la mémoire.
- Pour le passage de Hume à Leibniz: lors de l'étude des thèses de Hume, je passe par l'étude du fameux texte de Hume dans lequel il montre que le sujet n'est qu'un faisceau de perception et que s'il n'avait plus aucune perceptions, il n'existerait pas en tant que sujet.
Lors de ma transition je dessine les limites de cette thèse en montrant qu'il y a des expériences qui semblent montrer qu'on peut ne plus avoir de perceptions tout en continuant d'exister comme sujet: le coma et le sommeil profond: il semble qu'on ne perçoit plus ce qui se passe autour de nous lorsqu'on est dans le coma, pourtant on continue d'exister comme sujet.
Avec Leibniz je répond à cette question en montrant que dans ces expériences, lorsqu'on est dans le coma, on continue en fait d'avoir des perceptions, mais on ne s'en aperçoit pas.
- Pour la différence entre non-conscient/ inconscient je crois l'avoir bien marquée: j'ai parlé de non-conscient pour Leibniz et j'ai dit qu'il advient du fait d'un défaut de nos perceptions (elles sont trop petites, indistinctes => csq: on ne peut les apercevoir).
J'ai dit que l'inconscient chez Freud était une hypothèse et qu'il ne désignait pas les perceptions trop petites pour être perçues, mais les désirs, représentations...etc qui menaceraient l'équilibre du sujet si elles étaient conscientes.
- pour les différents termes qui seront nouveaux j'ai prévu de les définir (ex: essentiel = défini avant d'introduire la thèse de Descartes qui consiste à dire que la pensée = essentielle au sujet).
- Pour l'en jeu "peut-on se connaitre soi-même?" je ne le fait apparaître qu'à la fin en conclusion et je pense justement montrer que le terme de connaissance est difficile à définir, ce qui me permettra de passer à l'étude des notions Raison/réel/vérité...etc.
Mais j'adapterai en fonction des élèves. Si je vois que j'ai une classe plus faible, je modifierai ma transition entre Hume et Leibniz par exemple (qui est peut être un peu compliquée).
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