- VipèreNiveau 6
Bonjour à tous!
Une petite interrogation pour lancer la discussion, plus par curiosité que par véritable impératif de travail: je serais curieuse de savoir si vous utilisez en cours des textes littéraires et non philo-philo, sachant qu'ils sont bien souvent riches d'une tension proprement philosophique... je n'ai pas d'idée précise de texte/œuvre en écrivant cela, mais j'imagine que les possibilités sont infinies
Une petite interrogation pour lancer la discussion, plus par curiosité que par véritable impératif de travail: je serais curieuse de savoir si vous utilisez en cours des textes littéraires et non philo-philo, sachant qu'ils sont bien souvent riches d'une tension proprement philosophique... je n'ai pas d'idée précise de texte/œuvre en écrivant cela, mais j'imagine que les possibilités sont infinies
- RuthvenGuide spirituel
Souvent du Shakespeare (Songe d'une nuit d'été => désir mimétique ; Richard III => pouvoir ; Hamlet => temps et existence ; Titus Andronicus => justice et vengeance ; Macbeth => morale et culpabilité), des tragédies grecques (la question de la justice à partir de l'Orestie, celle du conflit des légitimités à partir d'Antigone, celle de l'inconscient comme destin à partir d'Oedipe-roi), du Corneille pour traiter de la morale héroïque avant de passer à sa déconstruction janséniste avec La Rochefoucauld et Pascal, Robinson Crusoë pour travailler sur la question de l'individualisme, etc ... Mais généralement, les élèves ne connaissent ou ne maîtrisent pas ces références, il faut donc rapidement faire un résumé ou une présentation du contexte. L'enseignement de la philo. a été pensé comme une reprise réflexive des acquis de la scolarité antérieure, mais il faut bien reconnaître que chez beaucoup d'élèves il ne reste pas grand chose, et il faut donc faire le double travail ... (Il est intéressant au passage de connaître les programmes des autres matières pour les aider à mobiliser leur mémoire : si tu évoques la naissance grecque de la démocratie, "vous avez vu cela en Seconde" ...)
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
-Proust (le temps)
-Kafka, Woolf (l'identité)
-Voltaire (ses contes philosophiques...)
-Gide (La morale)
-Stendhal (Le désir)
-Les tragédies antiques pour la morale également et les fables de La Fontaine bien sûr.
...
Mais tu peux utiliser tout ce que tu connais en fait...même des auteurs actuels.
-Kafka, Woolf (l'identité)
-Voltaire (ses contes philosophiques...)
-Gide (La morale)
-Stendhal (Le désir)
-Les tragédies antiques pour la morale également et les fables de La Fontaine bien sûr.
...
Mais tu peux utiliser tout ce que tu connais en fait...même des auteurs actuels.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- huvNiveau 2
J'essaie d'utiliser les oeuvres au programme de littérature en TL, le plus souvent on peut en faire quelque chose d'intéressant.
Cette année (pour la deuxième fois) Madame Bovary et Œdipe Roi, ces deux textes sont de vraies mines d'or.
Sinon, comme certains Shakespeare (auquel j'ajoute Calderon et le Quichotte pour lire Descartes), Molière (le Dom Juan surtout), j'essaie aussi un peu de littérature "de genre" (P.K. Dick est utile) et quelques auteurs "vivants" (Quignard, tous les matins du monde, le sexe et l'effroi etc. Carrère, La moustache, D'autres vies que la mienne, L'adversaire, Le royaume).
De la poésie (les élèves sont hélas assez peu réceptifs) : Rimbaud, Verlaine, Baudelaire ("classique...") et Poe (parce qu'ils l'étudient "un peu" en littérature étrangère), Char, Holderlin, Rilke, Celan (avec modération).
Des textes d'historien (Paul Veyne, Vernant, etc.).
Mais effectivement, le plus souvent, il s'agit plus de leur apporter de la culture générale que de faire appel à la (supposée) leur.
Cette année (pour la deuxième fois) Madame Bovary et Œdipe Roi, ces deux textes sont de vraies mines d'or.
Sinon, comme certains Shakespeare (auquel j'ajoute Calderon et le Quichotte pour lire Descartes), Molière (le Dom Juan surtout), j'essaie aussi un peu de littérature "de genre" (P.K. Dick est utile) et quelques auteurs "vivants" (Quignard, tous les matins du monde, le sexe et l'effroi etc. Carrère, La moustache, D'autres vies que la mienne, L'adversaire, Le royaume).
De la poésie (les élèves sont hélas assez peu réceptifs) : Rimbaud, Verlaine, Baudelaire ("classique...") et Poe (parce qu'ils l'étudient "un peu" en littérature étrangère), Char, Holderlin, Rilke, Celan (avec modération).
Des textes d'historien (Paul Veyne, Vernant, etc.).
Mais effectivement, le plus souvent, il s'agit plus de leur apporter de la culture générale que de faire appel à la (supposée) leur.
- PanturleNiveau 8
J'envisage sincèrement de construire toute une année de cours autour de Tintin
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- LevincentNiveau 9
Panturle a écrit:J'envisage sincèrement de construire toute une année de cours autour de Tintin
Ça c'est excellent.
On pourra également consulter les programmes des prépas scientifiques en français-philo, qui concernent toujours un thème autour duquel sont rassemblées deux oeuvres littéraires et une oeuvre philosophique. Cette année : la guerre (quand j'y étais, c'était la paix, avec Kant, Aristophane et Hugo).
- RuthvenGuide spirituel
Pour les prépas scientifiques, le programme est plus dicté par les lettres que par la philosophie et le rapprochement des oeuvres reste souvent hasardeux (faire comme s'il y avait une matrice intellectuelle commune à Eschyle, Clausewitz et Barbusse, c'est adopter une posture d'équilibriste (qu'il faut néanmoins adopter si l'on veut faire un cours réexploitable pour les étudiants)).
- LevincentNiveau 9
Le but n'est pas vraiment d'extraire une "matrice intellectuelle commune" entre les auteurs étudiés, mais d'approcher d'un sujet sous différents angles. Mais de toute manière, il n'y a que deux heures de cours par semaine, et du point de vue philosophique, c'est très light.
Autrement, pour les auteurs, j'ai pensé à Herman Hesse. Après, il y a les auteurs à la frontière de la philosophie et de la littérature : Pétrarque, Montesquieu, Camus, Dostoïevsky, Powys.
Comme oeuvre il y aurait bien Tristram Shandy de Laurence Sterne, mais je doute que le volume de l'oeuvre le rende exploitable en cours.
Sinon, Clément Rosset aime bien se servir de références extra-philosophiques pour faire de la philosophie. Ça peut être intéressant de piocher des exemples chez lui.
Autrement, pour les auteurs, j'ai pensé à Herman Hesse. Après, il y a les auteurs à la frontière de la philosophie et de la littérature : Pétrarque, Montesquieu, Camus, Dostoïevsky, Powys.
Comme oeuvre il y aurait bien Tristram Shandy de Laurence Sterne, mais je doute que le volume de l'oeuvre le rende exploitable en cours.
Sinon, Clément Rosset aime bien se servir de références extra-philosophiques pour faire de la philosophie. Ça peut être intéressant de piocher des exemples chez lui.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
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