- slynopHabitué du forum
bernardo a écrit:Le gros mensonge au collège, pour le français que j'enseigne en tout cas, concerne la lecture. On laisse penser qu'on peut s'en sortir sans lire. Or en français, si on ne lit pas, il est impossible d'être bon. Je pense (pour revenir à l'idée d'étalon) qu'un livre par semaine au minimum est une bonne formule.
Autre idée mensongère : celle qu'on pourrait réussir sans travailler. Je dis à mes élèves qu'il est impossible de réussir au collège sans travailler tous les jours à la maison (comme idée de temps, je propose un temps de travail quotidien obligatoire minimum : 20 min. en 6e, 30 en 5e, 40 en 4e, 50 en 3e, etc. en précisant qu'on doit travailler même si on n'a pas de "devoirs" !)
Si un élève a des notes correctes sans travailler, c'est qu'on lui ment, et ce n'est pas lui rendre service.
Je leur dit que réviser chaque soir environ 15 mn par matière est suffisant, puis le weekend revoir tout.
- bernardoFidèle du forum
slynop a écrit:bernardo a écrit:Le gros mensonge au collège, pour le français que j'enseigne en tout cas, concerne la lecture. On laisse penser qu'on peut s'en sortir sans lire. Or en français, si on ne lit pas, il est impossible d'être bon. Je pense (pour revenir à l'idée d'étalon) qu'un livre par semaine au minimum est une bonne formule.
Autre idée mensongère : celle qu'on pourrait réussir sans travailler. Je dis à mes élèves qu'il est impossible de réussir au collège sans travailler tous les jours à la maison (comme idée de temps, je propose un temps de travail quotidien obligatoire minimum : 20 min. en 6e, 30 en 5e, 40 en 4e, 50 en 3e, etc. en précisant qu'on doit travailler même si on n'a pas de "devoirs" !)
Si un élève a des notes correctes sans travailler, c'est qu'on lui ment, et ce n'est pas lui rendre service.
Je leur dit que réviser chaque soir environ 15 mn par matière est suffisant, puis le weekend revoir tout.
15 minutes par matière, diable, est-ce que ça ne fait pas beaucoup (ça dépend combien tu comptes de matières )? Quand je dis 20 minutes (par exemple, en 6e), c'est toutes matières confondues. Mais, bien sûr, c'est un minimum. S'il faut faire plus pour finir ses devoirs on fait plus.
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Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
- cubeNiveau 8
Mrs Hobie a écrit:Il y en a réellement quelques uns qui y arrivent quand même, et en général ils se plantent en seconde, et ont du mal à remonter la pente si on ne leur explique pas comment travailler ...Marie-Henriette a écrit:Si un élève a des notes correctes sans travailler, c'est qu'on lui ment, et ce n'est pas lui rendre service.
Et on a beau leur dire "attention les troisièmes, vous ne travaillez pas assez, la seconde va être raide", ils nous regardent de haut. En même temps, c'est logique : puisqu'ils ont toujours eu des notes potables, et qu'ils sont toujours passés dans la classe supérieure, ils nous prennent juste pour de vieux râleurs. Et comme, au lycée, les profs sont bien aussi obligés de s'adapter au public qu'on leur envoie (c'est à dire 75 % de nos élèves quand à peine 50 % ont vraiment le niveau pour se débrouiller), on a de plus en plus d'élèves qui ont le bac sans avoir de vrais acquis.
Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus. A l'autre bout du spectre, on a un gros tas d'élèves qui ont une toute petite moyenne (avec des notes ridiculement bases en maths/histoire géo/anglais ...), qui disent le plus naturellement du monde, avec un grand sourire : "je ne travaille pas telle matière, parce que, de toute façon, je n'ai jamais rien compris depuis la 6ème", mais qui demandent un passage en seconde GT, et qui iront en seconde GT, où à nouveau ils diront avec un grand sourire qu'ils n'ont rien compris. Et il est fort probable qu'ils auront le bac quand même. De là à savoir ce que ça donnera dans quelques années sur le marché du travail ...
Ce n'est même plus qu'ils ne savent pas comment travailler, c'est qu'ils le savent, mais n'ont pas envie de le faire. Je trouve ça déprimant !
- KorémuseNiveau 8
La "bienveillance " va de pair avec la complaisance des parents. Dans la classe de 6eme de ma fille, je suis la seule à trouver qu'ils n'ont pas beaucoup de devoirs; les autres parents jugent qu'ils en ont trop !! Comprenez, il ne faudrait pas trop déranger les parents ...
- the educatorFidèle du forum
ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
- DesolationRowEmpereur
the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
Je ne sais pas, peut-être que s'il continue à ne rien glander il ne parviendra jamais à accentuer correctement ses phrases, par exemple.
- IphigénieProphète
La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
- the educatorFidèle du forum
Si, sans doute, mais ce n'est pas propre au scolaire. Je regrette de n'avoir pas sérieusement travaillé la planche à voile, j'aurais sans doute pu me donner le choix. Ou accepter le rencard de ma copine Hortense. Ce qui est gênant dans cette histoire, c'est que rien n'est fait ensuite pour l’apprentissage au long de la vie, si bien que si à 18 ans, tu ne t'es pas donné le choix, ou si tu te l'es donné mais que tu as fait le mauvais, tu te mets dans une situation compliquée.Iphigénie a écrit:La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
- agcNiveau 9
Iphigénie a écrit:La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
Et pour quelle raison il devrait le regretter un jour? Contrairement à ce que beaucoup d'enseignants semblent penser ici, les bac pro ne sont pas des bac au rabais. On a les mêmes dérives que pour les bac GT et techno à savoir des élèves qui les obtiennent en ne faisant pas grand chose mais pour les élèves avec un vrai projet professionnel et la volonté de travailler en général ils s'en sortent très très bien et même bien mieux que des élèves avec un bac général.
- DesolationRowEmpereur
agc a écrit:Iphigénie a écrit:La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
Et pour quelle raison il devrait le regretter un jour? Contrairement à ce que beaucoup d'enseignants semblent penser ici, les bac pro ne sont pas des bac au rabais. On a les mêmes dérives que pour les bac GT et techno à savoir des élèves qui les obtiennent en ne faisant pas grand chose mais pour les élèves avec un vrai projet professionnel et la volonté de travailler en général ils s'en sortent très très bien et même bien mieux que des élèves avec un bac général.
Or, clairement, le profil évoqué par cube est celui d'un élève animé par la volonté de travailler au service d'un vrai projet professionnel.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je pense que l'idée de ce propos était de dire que par flemme et manque de niak, ce gosse choisit la voie où il croit qu'il y aura moins à en faire.
Un choix donc sans ambition et sans volonté de se dépasser intellectuellement.
Un choix donc sans ambition et sans volonté de se dépasser intellectuellement.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- the educatorFidèle du forum
Voilà. Sauf qu'on peut sans doute vivre sans ambitions et sans se dépasser intellectuellement. En tout cas il me parait important de garantir ce choix.Marcelle Duchamp a écrit:Un choix donc sans ambition et sans volonté de se dépasser intellectuellement.
- InvitéInvité
Il y a belle lurette que je ne tiens plus ce type de discours à mes élèves. Car je sais, et eux aussi, qu'au bout du compte, une très large majorité d'entre eux obtiendront le bac, ou plutôt un bac devrais-je dire. Par contre, je leur tiens un discours de vérité, à savoir que le bac n'a plus aucune valeur de nos jours, qu'il est donné et que ce sera après que les choses (plus ou moins) sérieuses vont commencer. Je ne le leur dit pas en fait (j'ai horreur désormais de m'ériger en donneur de leçons), je réponds à leurs attentes, à leurs questions quand elles se font jour (ce qui est rare).cube a écrit:
Et on a beau leur dire "attention les troisièmes, vous ne travaillez pas assez, la seconde va être raide", ils nous regardent de haut. En même temps, c'est logique : puisqu'ils ont toujours eu des notes potables, et qu'ils sont toujours passés dans la classe supérieure, ils nous prennent juste pour de vieux râleurs. Et comme, au lycée, les profs sont bien aussi obligés de s'adapter au public qu'on leur envoie (c'est à dire 75 % de nos élèves quand à peine 50 % ont vraiment le niveau pour se débrouiller), on a de plus en plus d'élèves qui ont le bac sans avoir de vrais acquis.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Exactement!
Et moi je rajouterai que je dis la vérité à ceux qui pensent que partir faire des arts, ça sera la fête du slip parce que dessiner c'est pas du travail, qu'au contraire non seulement c'est difficile et qu'il y a peu d'élus qui en font quelque chose (et que surtout c'était pas les branleurs qui bossaient qd ils voulaient!)
Et moi je rajouterai que je dis la vérité à ceux qui pensent que partir faire des arts, ça sera la fête du slip parce que dessiner c'est pas du travail, qu'au contraire non seulement c'est difficile et qu'il y a peu d'élus qui en font quelque chose (et que surtout c'était pas les branleurs qui bossaient qd ils voulaient!)
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- KimberliteExpert
On est d'accord...Balthazaard a écrit:Mais la vraie question sur la compensation est une question de niveau.. il est bien évident qu'entre 9 et 10 il y a l'épaisseur d'un cheveu (comme entre 8 et 9 ...ou 7 et 8...peut aller loin) on sent bien qu'il y a une limite mais où est-elle? L'argument du cheveu jouera toujours car le problème est mal posé.
Si une majorité d'étudiants obtient de diplôme avec 12 ou 14 de moyenne dans les matières principales, les compensations deviennent marginales, le vrai problème c'est qu’aujourd’hui il semble bien que la majorité tourne autour de 10 et que la faiblesse dans les matières importantes rend primordial l'aide apportée par les matières annexes.
Le problème est que beaucoup d'élèves se basent sur cette fichue "moyenne", et considèrent que, si elle est acquise, c'est bon: ça vient généralement des parents, qui ont encore en tête que la moyenne, c'est acceptable, car à leur époque, ça l'était... mais, oui, on a modifié le "thermomètre" pour qu'il soit plus "bienveillant" et le mensonge est là. De plus, en collège, on n'a pas de coefficients: c'est bien d'un certain côté, car ça permet d'insister sur le fait que toutes les matières ont leur importance, mais, si l'élève se base surtout sur la moyenne (ce que les miens font), ça donne une idée complètement tronquée de leur "performance". A ceci s'ajoute une incompréhension totale des bases mathématiques d'une moyenne: ils ne comprennent pas ce qu'est un coefficient, ils ne se rendent pas compte qu'une moyenne perd énormément d'information...
Certes, ce problème de la moyenne disparaît lorsqu'on passe aux sans notes, mais le manque de repères est encore pire, au final: on n'y gagne pas, je trouve.
K
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- Spoiler:
- IphigénieProphète
On est d'accord mais ce gamin qui choisit la voie pro pour continuer à glander sera tout aussi inapte à déboucher dans une carrière pro qui est justement plus exigeante, à commencer par physiquement. On ne se révèle pas bon artisan à 18 ans après avoir glandé toute sa scolarité: c'est justement parce que je ne méprise pas du tout la filière pro que je trouve qu'il n'est pas normal de s'y laisser glisser juste par flemme.the educator a écrit:Voilà. Sauf qu'on peut sans doute vivre sans ambitions et sans se dépasser intellectuellement. En tout cas il me parait important de garantir ce choix.Marcelle Duchamp a écrit:Un choix donc sans ambition et sans volonté de se dépasser intellectuellement.
Et il me semble que c'est bien un des problèmes de la filière pro: ceux qui n'y ont pas plus à y faire que d'autres dans la filière générale.
- CathEnchanteur
agc a écrit:Iphigénie a écrit:La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?cube a écrit:Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus.
Et pour quelle raison il devrait le regretter un jour? Contrairement à ce que beaucoup d'enseignants semblent penser ici, les bac pro ne sont pas des bac au rabais. On a les mêmes dérives que pour les bac GT et techno à savoir des élèves qui les obtiennent en ne faisant pas grand chose mais pour les élèves avec un vrai projet professionnel et la volonté de travailler en général ils s'en sortent très très bien et même bien mieux que des élèves avec un bac général.
Sauf que... le bac pro, comme les autres, voit sn niveau se casser la figure.
Mes élèves écrivent dans une langue qui ne ressemble que de loin à du français, leurs prof d'enseignement pro s'arrachent les cheveux... mais les élèves obtiennent quand même le bac.
Si je leur faisais les mêmes cours qu'il y a 25 ans... enfin non, cette hypothèse est inenvisageable.
- User17706Bon génie
Le choix de la paresse est défendable in abstracto, et je serais le premier à le défendre, mais pour quelqu'un qui se serait donné les moyens de le faire en toute connaissance de cause (ce qui suppose énormément de travail en amont)
Sinon, il me semble que le problème posé par cet exemple n'est pas uniquement celui de « la société » ou celui, hypothétique, des regrets qu'il pourrait éprouver, mais également celui de ses pairs immédiats.
Sinon, il me semble que le problème posé par cet exemple n'est pas uniquement celui de « la société » ou celui, hypothétique, des regrets qu'il pourrait éprouver, mais également celui de ses pairs immédiats.
- JacqGuide spirituel
Cath a écrit:agc a écrit:Iphigénie a écrit:La société, je ne sais pas, mais lui, non: es-tu si sûr qu'il ne regrettera pas un jour? qu'il ne regrettera pas de ne pas s'être donné le choix?the educator a écrit:
ou est donc le problème? La société ne profitera pas de son potentiel?
Et pour quelle raison il devrait le regretter un jour? Contrairement à ce que beaucoup d'enseignants semblent penser ici, les bac pro ne sont pas des bac au rabais. On a les mêmes dérives que pour les bac GT et techno à savoir des élèves qui les obtiennent en ne faisant pas grand chose mais pour les élèves avec un vrai projet professionnel et la volonté de travailler en général ils s'en sortent très très bien et même bien mieux que des élèves avec un bac général.
Sauf que... le bac pro, comme les autres, voit sn niveau se casser la figure.
Mes élèves écrivent dans une langue qui ne ressemble que de loin à du français, leurs prof d'enseignement pro s'arrachent les cheveux... mais les élèves obtiennent quand même le bac.
Si je leur faisais les mêmes cours qu'il y a 25 ans... enfin non, cette hypothèse est inenvisageable.
Tu deviens défaitiste, voire décliniste, Cath (shame on you). Tu fais en réalité les mêmes cours qu'il y a 25 ans. Simplement il y a 25 ans ces cours tu les faisais en CAP et maintenant tu les fais, avec difficulté d'ailleurs, en terminale bac pro !
Ensuite, si cet élève se plait dans le domaine professionnel (qui n'est pas uniquement "physique", "manuel", comme le suggère un post ci-dessus, habituelle confusion entre travail manuel et enseignement professionnel) qu'il aura choisi il pourra faire un très bon cursus. Mais il peut aussi s'endormir sur ses lauriers visiblement peu mérités et régresser durant ces trois années de bac pro dans les matières générales. Après si il sait qu'il ne fera pas les efforts nécessaires pour suivre en filière générale, qu'il ira dans le mur, pourquoi ne pas choisir effectivement la voie professionnelle.
EDIT : avant l'orientation informatisée et donc aveugle nous pouvions détecter les profils faits ou non pour X ou Y formation professionnelle... ce n'est plus le cas, c'était d'ailleurs une volonté du MEN lorsqu'ils ont mis en place l'orientation informatisée (et qui va arriver en BTS, bientôt, pour les mêmes raisons).
- cubeNiveau 8
Ah mais je n'ai jamais dit que le bac pro était au rabais, ou que les élèves pouvaient bien réussir en bac pro en glandant, j'ai juste dit que cet élève pense glander en bac pro. Un bac pro choisi, qui correspond à une envie professionnelle définie, c'est très bien. Ca donne sans doute plus de débouchés qu'un bac général si on s'arrête là et qu'on ne fait pas d'études supérieures. Mais là, ce n'est pas le cas : cet élève choisi sciemment la filière où il pense bosser le moins. Et, pour répondre à the educator, oui, ça me fait un peu mal qu'un garçon qui pourrait faire un bon technicien supérieur, voire un ingénieur en forçant un peu son talent se complaise à viser le minimum. Ce qui me démonte le moral, c'est qu'il pourrait devenir ingénieur, que je suis persuadée que ça lui plairait et qu'il pourrait s'y épanouir, alors qu'il va sans doute trouver le temps long quand il recevra des ordres au lieu d'en donner. Et je ne pense pas qu'il ait bien mesuré les conséquences de son choix pour sa vie professionnelle future.
- roxanneOracle
Et bien je préfère qu'un élève avec des capacités qui n'a pas envie de trop bosser aille en bac pro plutôt qu'il aille glander en général. Et après le bac pro, s'il a de bonnes notes, il peut enchainer avec un BTS et même continuer. Et à côté, il y aura les glandus comme j'en ai en seconde à 5 de MG, qui la fleur aux dents demandent tranquillous une première (et générale s'il vous plait). Et j'ai des ES comme ça. Deux ont abandonné, une roupille en fond de classe, un est en dépression. Ben, oui, on vous l'avait dit. Là, est la malveillance.cube a écrit:Mrs Hobie a écrit:Il y en a réellement quelques uns qui y arrivent quand même, et en général ils se plantent en seconde, et ont du mal à remonter la pente si on ne leur explique pas comment travailler ...Marie-Henriette a écrit:Si un élève a des notes correctes sans travailler, c'est qu'on lui ment, et ce n'est pas lui rendre service.
Et on a beau leur dire "attention les troisièmes, vous ne travaillez pas assez, la seconde va être raide", ils nous regardent de haut. En même temps, c'est logique : puisqu'ils ont toujours eu des notes potables, et qu'ils sont toujours passés dans la classe supérieure, ils nous prennent juste pour de vieux râleurs. Et comme, au lycée, les profs sont bien aussi obligés de s'adapter au public qu'on leur envoie (c'est à dire 75 % de nos élèves quand à peine 50 % ont vraiment le niveau pour se débrouiller), on a de plus en plus d'élèves qui ont le bac sans avoir de vrais acquis.
Vous voulez un effet pervers de la "bienveillance de la notation" au collège ? L'un de nos meilleurs élèves de troisième de cette année se rend bien compte qu'il a de bonnes notes en ne fichant rien. Sauf qu'il n'a pas envie d'en faire plus lourd l'an prochain : il veut donc demander un bac pro, histoire de continuer à être le meilleur de sa classe tout en passant son temps libre à jouer sur son ordi. Et il assume ce choix, en plus. A l'autre bout du spectre, on a un gros tas d'élèves qui ont une toute petite moyenne (avec des notes ridiculement bases en maths/histoire géo/anglais ...), qui disent le plus naturellement du monde, avec un grand sourire : "je ne travaille pas telle matière, parce que, de toute façon, je n'ai jamais rien compris depuis la 6ème", mais qui demandent un passage en seconde GT, et qui iront en seconde GT, où à nouveau ils diront avec un grand sourire qu'ils n'ont rien compris. Et il est fort probable qu'ils auront le bac quand même. De là à savoir ce que ça donnera dans quelques années sur le marché du travail ...
Ce n'est même plus qu'ils ne savent pas comment travailler, c'est qu'ils le savent, mais n'ont pas envie de le faire. Je trouve ça déprimant !
- JacqGuide spirituel
gauvain31 a écrit:Mrs Hobie a écrit:Il y en a réellement quelques uns qui y arrivent quand même, et en général ils se plantent en seconde, et ont du mal à remonter la pente si on ne leur explique pas comment travailler ...Marie-Henriette a écrit:Si un élève a des notes correctes sans travailler, c'est qu'on lui ment, et ce n'est pas lui rendre service.
Ah mais certains élèves de seconde le savent très bien. C'est juste qu'ils n'ont pas envie de s'y mettre. Il y a un refus volontaire de ne pas se mettre au travail.
En même temps, pour certains élèves, à quoi bon travailler puisque quelque soit le résultat ils passent dans la classe suivante et qu'en plus, maintenant, on supprime les notes jusqu'au collège et dans quelques années jusqu'au bac ?
- roxanneOracle
Et pourtant, ce qui ne cesse de m'étonner encore, c'est que pour une pauvre note sur 10 ou pour un point de plus sur une copie (je les "achète" parfois comme ça quand ça roupille trop), ils pourraient s'entretuer et trouvent les réponses. Donc, s'il y avait un vrai enjeu, ça marcherait.
- Reine MargotDemi-dieu
Cela dit, l'élève qui croit qu'il va glander en filière professionnelle va aussi tomber de haut quand il faudra faire des stages et aller chaque jour chez un patron...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- JacqGuide spirituel
Reine Margot a écrit:PauvreYorick a écrit:Lui, il a maintenu en vie le grec dans son secteur, presque tout seul. Pour ce qui est de résister sans beaucoup d'appuis, il sait de quoi il parle.Reine Margot a écrit:Certains résistent, d'autres baissent les bras, c'est plus difficile quand on est seul.
C'est bien pour cela que
- le conseil pédagogique présidé par le CDE "premier pédagogue de l'établissement"
- l'autonomie des établissements avec les projets pédagogiques d'établissement pluriannuels
- le PPCR consacrant l'indivudualisation des carrières
n'ont rien d'anodin, tout est fait pour casser toute tentative d'unité.
C'est aussi pour cela qu'il faut aller au conseil pédagogique avec la volonté pour les enseignants d'y agir de façon collégiale et soudée (sans empêcher pour autant la discussion entre nous et avec les autres membres) de façon à pouvoir l'utiliser en Conseil d'administration avec les membres du CA. Le CDE "préside" le conseil pédagogique mais il "n'est pas" le conseil péda. Il ne peut pas dire le Conseil et pour si tous les prof ont indiqué qu'ils étaient contre. C'est la seule instance, certes non décisionnelle, où nous sommes majoritaires et qu'il faut donc utiliser et investir pour ensuite, face à une décision dont nous ne voulons pas, pouvoir dire : "le Conseil pédagogique est contre". Pour cela il faut se débrouiller pour qu'il ne soit pas peuplé des petits caniches à projets du CDE (tous les CDE que j'ai eu pour l'instant y envoyaient des volontaires et non des membres désignés de façon unilatérale, demandant à chaque équipe de désigner son représentant).
- JacqGuide spirituel
Reine Margot a écrit:Cela dit, l'élève qui croit qu'il va glander en filière professionnelle va aussi tomber de haut quand il faudra faire des stages et aller chaque jour chez un patron...
Cela dépend totalement de l'élève et du stage, et du type de formation professionnelle.
- GCB dans Libé, beurk ... "Si les enseignants respectaient les élèves, à leur tour les élèves les respecteraient."
- Sophie L / Les élèves sont intenables, leur niveau est accablant. C'est l'enfer.
- Je suis enseignante : les élèves sont intenables, leur niveau est accablant. C'est l'enfer
- Lanmeur (29) : insultés par les élèves d'un cours d'EPS, deux sexagénaires braquent leur fusil et lancent leur chien sur les élèves.
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