- TristanaVénérable
Reine Margot a écrit:Non, la fessée ne marche pas toujours, et non, je n'ai pas dit qu'elle était géniale (encore une fois, je ne défends pas la fessée comme méthode d'éducation, ça devient lassant). Il n'y a aucune méthode miracle, et oui même la fessée ne marche pas, parfois. Mais les fois où ça marche quand tout le reste a échoué, je ne vois pas l'intérêt de punir les parents qui l'utilisent exceptionnellement et sans l'approuver.
Parce que si la loi passe, demain tous les parents qui auront mis une fessée dans leur vie vont se retrouver devant les tribunaux ?
Volubilys a écrit:Toute forme d'éducation, quelle qu'elle soit, est un conditionnement.
Sauf qu'entre être conditionné par l'envie de ne pas se retrouver puni dans sa chambre et conditionné par la peur de la douleur physique, il y a un pas. Enorme.
La punition n'est pas forcément une humiliation, et elle l'est d'autant moins lorsqu'elle est expliquée. En revanche, user de sa force physique pour faire peur à un enfant, c'est effectivement humiliant et cela peut les traumatiser. Le témoignage d'Elaïna est quand même assez marquant, en la matière. La peur des coups l'a rendue moins bonne et ne l'as pas éduquée, bien au contraire.
Personnellement, je ne veux pas jeter en prison toute personne qui fait partir une claque sous le coup de la colère ou de la peur. Nous sommes tous faillibles.
Mais si la fessée était interdite, symboliquement, ce serait important. Ça permettrait de faire entendre (et visiblement, on en est loin) que la violence n'est pas une méthode éducative. Et en ce sens, ce ne sont pas les parents à bout qu'on va punir (sans fessée, dis donc), mais bien ceux qui érigent les coups (soient-ils sporadiques) en technique pour dresser leurs enfants.
Devoir passer par la violence pour mettre un cadre, c'est un signe de grande faiblesse. La fermeté dans l'éducation n'a pas besoin de fessées ou de claques pour être mise en place.
- ipomeeGuide spirituel
Babsie a écrit:Sur ce point des frustrations vues comme des violences, Volubilys sait de quoi elle cause, je n'en ai que des échos, notamment sur un célèbre forum dans sa section Scolarité, où on dit sans honte qu'imposer un exercice à un enfant, c'est presque un meurtre psychique, que l'enfant est une source qu'il ne faut jamais brimer (Montessori power!), qu'il faut le suivre, lui, exclusivement, que les enseignants ne doivent pas se permettre de propos blessants (et je peux vous assurer que ce qu'ils entendent par "blessant", c'est le moindre petit reproche mérité, même dit sur un ton gentil), ne doivent rien refuser à l'enfant, que les lignes en punition c'est stupide...
Faut se réveiller. En face, vous avez une armée de gros mous capricieux, et vous tendez la joue.
Je n'ai pas du tout eu cette impression.
- supersosoSage
Volubilys a écrit:La frustration ça fait mal, c'est désagréable, donc c'est une violence.
(et pas la peine de faire des sarcasmes, merci.)
Non je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi : tu mélanges deux choses qui ne sont pas du même ordre. La frustration c'est un état provoqué par la différence entre mon désir et la réalité qui ne répond pas à ce désir. C'est quelque chose que tout être humain rencontre. Il est difficile pour l'enfant à vivre parce qu'il marque son impuissance partielle dans le monde et le fait qu'il n'en maîtrise pas tout. C'est surtout insécurisant mais ça construit aussi la personne humaine, puisque nous ne sommes pas tout puissant et que nous rencontrons forcément des limites (physiques, temporelles, etc) dans nos vies. Ca n'est pas une violence en tant que telle même si l'enfant le vit dans tout son corps, et peut avoir des réactions violentes face à ça. Ca n'a quand même rien à voir avec le fait d'avoir mal dans le sens de la douleur physique.
Bon cela étant, je vais m'épargner le fait de participer à ce débat
Edit : Bon en fait, tu réagissais à ce que certains parents ou pédagos nous sortent ?
- Reine MargotDemi-dieu
Tristana a écrit:Reine Margot a écrit:Non, la fessée ne marche pas toujours, et non, je n'ai pas dit qu'elle était géniale (encore une fois, je ne défends pas la fessée comme méthode d'éducation, ça devient lassant). Il n'y a aucune méthode miracle, et oui même la fessée ne marche pas, parfois. Mais les fois où ça marche quand tout le reste a échoué, je ne vois pas l'intérêt de punir les parents qui l'utilisent exceptionnellement et sans l'approuver.
Parce que si la loi passe, demain tous les parents qui auront mis une fessée dans leur vie vont se retrouver devant les tribunaux ?
Non, bien sûr, c'est bien pourquoi je ne vois pas l'intérêt de condamner par la loi sans sanction derrière des parents qui n'approuvent pas la fessée et ont malgré tout pu la pratiquer à contre-coeur comme Ventre-Saint Gris ou Thalia.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- VolubilysGrand sage
c'est l'acquisition d'un réflexe automatique pour une stimulation/situation donnée.the educator a écrit:tu ne sais pas ce qu'est le conditionnement.volubilys a écrit:si.the educator a écrit:non.Toute forme d'éducation, quelle qu'elle soit, est un conditionnement.
dire bonjour, au-revoir, merci, s'il te plaît, pardon, lever la main pour prendre la parole, regarder avant de traverser la route, attendre le feu vert, ne pas frapper ses congénères, faire pipi dans les toilettes, ne pas manger des piles, utiliser une fourchette... sont tous des réflexes acquis par l'éducation. Il n'y a aucune raison biologique, ou même logique, à ce que je fasse ça et d'autre culture font autrement.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- BabsieNiveau 10
ipomee a écrit:Babsie a écrit:Sur ce point des frustrations vues comme des violences, Volubilys sait de quoi elle cause, je n'en ai que des échos, notamment sur un célèbre forum dans sa section Scolarité, où on dit sans honte qu'imposer un exercice à un enfant, c'est presque un meurtre psychique, que l'enfant est une source qu'il ne faut jamais brimer (Montessori power!), qu'il faut le suivre, lui, exclusivement, que les enseignants ne doivent pas se permettre de propos blessants (et je peux vous assurer que ce qu'ils entendent par "blessant", c'est le moindre petit reproche mérité, même dit sur un ton gentil), ne doivent rien refuser à l'enfant, que les lignes en punition c'est stupide...
Faut se réveiller. En face, vous avez une armée de gros mous capricieux, et vous tendez la joue.
Je n'ai pas du tout eu cette impression.
Il faut croire que j'ai eu le malheur de tomber sur des nids de gros mous adeptes de la doctrine "la contrainte à l'école tue l'âme de l'enfant". il faut dire que ça fait des années que je traîne là où ils peuvent sévir, et qu'il n' y a que sur neo où un discours contraire est audible.
Partout ailleurs, c'est "l'école, ça fait sombrer psychologiquement".
Sauf dans les commentaires yahoo quand un journaleux cloue au pilori une instit qui scotche ses élèves de maternelle à leurs chaises; mais ils ne vont pas bien loin.
- supersosoSage
RM, la loi, ça peut permettre à certains parents de se rendre compte que ce qu'ils vivent comme une évidence ne l'est pas et de les mettre dans une perspective différente pour interroger d'autres manières de fixer les limites.
- SapotilleEmpereur
Babsie a écrit:
Le purin n'est pas mortel, mais j'ai une pensée pour le parent malchanceux qui se tape tout un gros travail inutile après la bêtise de l'explorateur.
Avec un gamin qui fait ça souvent, il faut avoir une patience surhumaine.
Un gamin comme le mien ne faisait ses expériences qu'une seule fois : elles étaient suffisamment concluantes pour qu'il n'y revienne pas deux fois !
Et moi, en tant que Maman qui avait fait beaucoup de bêtises quand j'étais gamine, cela me faisait rire !
- VolubilysGrand sage
je parle d'éducation, pas de frapper les enfants, hein. Je ne supporte pas cet amalgame éducation = fessée.Tristana a écrit:
Sauf qu'entre être conditionné par l'envie de ne pas se retrouver puni dans sa chambre et conditionné par la peur de la douleur physique, il y a un pas. Enorme.
La punition n'est pas forcément une humiliation, et elle l'est d'autant moins lorsqu'elle est expliquée. En revanche, user de sa force physique pour faire peur à un enfant, c'est effectivement humiliant et cela peut les traumatiser. Le témoignage d'Elaïna est quand même assez marquant, en la matière. La peur des coups l'a rendue moins bonne et ne l'as pas éduquée, bien au contraire.
je l'ai écrit un certain nombre de fois :
il y a de la non-éducation avec ou sans fessée.
il y a de l'éducation avec ou sans fessée.
Car je suis pro-éducation, on me met du côté des pro-fessée, j'ai pourtant toujours fait attention à ne jamais donner mon avis sur le sujet.
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- Reine MargotDemi-dieu
supersoso a écrit:RM, la loi, ça peut permettre à certains parents de se rendre compte que ce qu'ils vivent comme une évidence ne l'est pas et de les mettre dans une perspective différente pour interroger d'autres manières de fixer les limites.
Mais là on parle de parents qui ne sont pas favorables à la fessée et se disent eux-mêmes traumatisés d'en donner, qu'est-ce que la loi va leur donner de plus?
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- VolubilysGrand sage
je n'avais pas vu ton message.Babsie a écrit:Sur ce point des frustrations vues comme des violences, Volubilys sait de quoi elle cause, je n'en ai que des échos, notamment sur un célèbre forum dans sa section Scolarité, où on dit sans honte qu'imposer un exercice à un enfant, c'est presque un meurtre psychique, que l'enfant est une source qu'il ne faut jamais brimer (Montessori power!), qu'il faut le suivre, lui, exclusivement, que les enseignants ne doivent pas se permettre de propos blessants (et je peux vous assurer que ce qu'ils entendent par "blessant", c'est le moindre petit reproche mérité, même dit sur un ton gentil), ne doivent rien refuser à l'enfant, que les lignes en punition c'est stupide...
Faut se réveiller. En face, vous avez une armée de gros mous capricieux, et vous tendez la joue.
Merci!
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- User17706Bon génie
Il me semble que le discours de ceux qui défendent le droit à frapper les enfants omet quand même un point important : non seulement ça fait du bien à ceux qui sont frappés en leur faisant rentrer les notions morales même les plus subtiles dans la tête à coups de giroflées à cinq feuilles, mais en outre c'est agréable pour celui qui frappe, comme tout défoulement, et même, si c'est assez régulier et s'il faut courir après le délinquant avant de le corriger, bon pour la ligne ; tout en étant moins cher que le squash. Bref, je trouve que le plaisir de la torgnole, et son incidence positive en termes de santé publique, sont inopportunément négligés dans toute cette discussion.
- virgereNeoprof expérimenté
Ce qui est fou, c'est que sur ce post (presque) tout le monde est d'accord pour dire que la fessée n'est pas un mode d'éducation. Et ça n'empêche absolument pas les gens de "s'engueuler". (vendredi soir, cerveau trop endommagé pour trouver le verbe adéquat qui m'échappe)
C'est presque beau.
C'est presque beau.
- User17706Bon génie
Pour la question de la violence, et cette fois sérieusement, tout de même, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il est rarement recommandable d'étirer un concept jusqu'au point où il devient insignifiant. Si on commence à appeler « violence » tout ce qui peut provoquer du déplaisir en qui que ce soit, on étend tellement le concept qu'il sert aussi bien à décrire un viol en réunion qu'un exercice de mathématiques, choses entre lesquelles il subsiste malgré tout, me semble-t-il, quelques petites différences.
Enfin c'est peut-être une illusion de ma part. J'ai plus d'expérience des seconds que des premiers, faut dire.
Enfin c'est peut-être une illusion de ma part. J'ai plus d'expérience des seconds que des premiers, faut dire.
- VolubilysGrand sage
Je suis tout à fait d'accord avec toi, mais je n'ai pu que constater la dérive sémantique du terme "violence" auprès des parents et de notre hiérarchie.
On parlait un peu plus haut d'un fait divers : une maîtresse ayant scotché des élèves à leur chaise pour qu'ils restent assis : l'inspection a dépêché sur place une cellule de soutien psychologique pour aider enfants et familles à gérer le traumatisme.
Pour un bout de scotch (oui, bon, c'était pas bien de scotcher les élèves) on a la même réponse que si un terroriste avait fait un attentat dans l'école... l'inspection a quand même perdu toute notion de gravité!
On parlait un peu plus haut d'un fait divers : une maîtresse ayant scotché des élèves à leur chaise pour qu'ils restent assis : l'inspection a dépêché sur place une cellule de soutien psychologique pour aider enfants et familles à gérer le traumatisme.
Pour un bout de scotch (oui, bon, c'était pas bien de scotcher les élèves) on a la même réponse que si un terroriste avait fait un attentat dans l'école... l'inspection a quand même perdu toute notion de gravité!
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- ZagaraGuide spirituel
Mais ça c'est un phénomène plus large dans notre société. Les émotions deviennent les guides (de plus en plus exclusifs) de nos relations sociales. Marches blanches pour chaque fait divers, cellules psychologiques, psys à gogo, réseaux sociaux qui incitent à écrire sous le coup de la réaction émotionelle immédiate, infotainments qui en font des caisses avec les émotions fortes, etc. Il y a de plus en plus de structures pour nous inciter à agir uniquement par nos émotions et à les renforcer (en public en plus). On se roule dans nos émotions, depuis les années 2000.
Le dernier né de ce mouvement est peut-être le "happiness manager", nouveau métier qui émerge dans les grandes entreprises. Le contremaître du bonheur...
Le dernier né de ce mouvement est peut-être le "happiness manager", nouveau métier qui émerge dans les grandes entreprises. Le contremaître du bonheur...
- florestanGrand sage
Une chose m'intrigue, c'est si difficile que ça d'élever des enfants :shock: C'est plutôt une expérience formidable je trouve (et Dieu sait que j'exècre le cucul la praline). Je n'ai jamais trouvé ça pénible, plutôt un véritable cadeau fait par la vie, personne ne m'a obligée à me reproduire. Je sais comment éviter tout va bien. Et franchement lever la main sur eux, ça me révulse. Mais bon petite fille d'officiers, fille de père style "le coup de pieds au cul élève l'âme". J'étais bien décidée à ne pas refaire la même chose et je me suis choisi un père en conséquence. Lui, l'idée de frapper ses fils ne lui est jamais passée par la tête j'en suis absolument certaine. Je n'ai pas l'impression que mes fils soient mal élevés, au contraire.
- archebocEsprit éclairé
¨Peut être parce que l'enseignant peut baisser les bras, laisser couler, rentrer chez lui le soir et souffler. Et au bout d'un an, c'est tchao. Le parent, lui, est totalement responsable, moralement, civilement et affectivement, à temps plein et pour plusieurs années, jusqu'à la fin de ses jours même pour certains aspects.RogerMartin a écrit:Et j'ai du mal à comprendre pourquoi des punitions interdites à l'école, par des professionnels, seraient autorisées à la maison.
Par ailleurs, il y a clairement un cas où tu es fondé à assommer un adulte, c'est lorsque tu es responsable de lui, lors d'un sauvetage.
Mille mercis Ali pour tes informations sur cette association.Ali Devine a écrit:je me sens implicitement blâmé par ce texte de loi, parce que je connais les intentions qui ont présidé à sa conception, et tout inoffensif qu’il soit en lui-même, il m’est extrêmement antipathique.
Mille mercis aussi pour tes mots ci-dessus qui expriment de manière froide ce que je cherchais à dire, de manière trop provocante sans doute.
En l’occurrence, ceux qui viennent faire du prosélytisme, ce sont les opposants à la gifle. Mais ils s'écartent du missionnaire qui, lui, ne cherchent pas à imposer son point de vue par la loi.ipomee a écrit:Et ceux qui les frappent des missionnaires.
Objection : la rédaction de la loi ne vise pas que la fessée. Comme l'a montré Ali Devine, toute punition pourrait être visée, au titre de l'humiliation. D'ailleurs, si le conseil constitutionnel avait à se pencher sur le texte de la loi, il pourrait le censurer pour défaut de clarté.DesolationRow a écrit:Ali Devine a écrit:Si tu as l'amabilité et la patience de lire mon post de la page précédente, tu verras que, pour les inspirateurs de cette loi, les violences parentales qu'il s'agit de réprimer ne sont pas seulement d'ordre physique, mais aussi psychologique, et qu'en font partie des pratiques éducatives relativement banales en dehors de la famille Cohn-Bendit ; ce que tu cites toi-même (punition, réprimande, etc) mais aussi beaucoup d'autres choses, comme la promotion d'un certain esprit de compétition ("j'aimerais que tu sois le premier de ta classe" = pression, stress, conditionnement, bref c'est une injonction totalement nazie).
Comme je suis par nature aimable et patient, j'ai lu ton post de la page précédente, mais je dois avouer que je n'ai que peu à cirer de ce que veulent ou pensent les inspirateurs de cette loi. Je ne sonde pas les reins et les coeurs, et en l'occurrence la loi n'interdit qu'une chose, bien précise, non les punitions, les réprimandes, les jugements, etc. Donc bon.
Cette extension du domaine de la violence ne date ni d'hier, ni d'avant-hier. Le traducteur en français de Weber, Julien Freund, parle du "monopole de la violence légitime". La définition stricte de la violence, c'est "utilisation illégitime de la force". Parler de violence légitime, c'est quasi un oxymore. Ce qui est marrant, c'est que l'article de Weber cite Trotski, avec le mot "Gewalt", traduit en français par "contrainte". Puis Weber utilise le terme "Gewaltätigkeit", que le traducteur restitue en "violence". Je ne sais pas si cet article a été retraduit, et le cas échéant si "violence" a été conservé, mais le discours de Weber est beaucoup plus clair si on utilise le terme de "contrainte" plutôt que de "violence".PauvreYorick a écrit:Pour la question de la violence, et cette fois sérieusement, tout de même, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il est rarement recommandable d'étirer un concept jusqu'au point où il devient insignifiant. Si on commence à appeler « violence » tout ce qui peut provoquer du déplaisir en qui que ce soit, on étend tellement le concept qu'il sert aussi bien à décrire un viol en réunion qu'un exercice de mathématiques, choses entre lesquelles il subsiste malgré tout, me semble-t-il, quelques petites différences.
En tout cas, la tendance à appeler violence ce qui n'est que contrainte est l'un des petits travers de la sociologie. Il faut le savoir et ne pas y faire plus attention que cela. Quand on a le bon décodeur, on s'adapte.
Même entre ceux qui sont contre la loi, on arrive à ne pas être d'accord. On est français.virgere a écrit:Ce qui est fou, c'est que sur ce post (presque) tout le monde est d'accord pour dire que la fessée n'est pas un mode d'éducation. Et ça n'empêche absolument pas les gens de "s'engueuler". (vendredi soir, cerveau trop endommagé pour trouver le verbe adéquat qui m'échappe)
C'est presque beau.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Pour la question de la violence, et cette fois sérieusement, tout de même, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il est rarement recommandable d'étirer un concept jusqu'au point où il devient insignifiant. Si on commence à appeler « violence » tout ce qui peut provoquer du déplaisir en qui que ce soit, on étend tellement le concept qu'il sert aussi bien à décrire un viol en réunion qu'un exercice de mathématiques, choses entre lesquelles il subsiste malgré tout, me semble-t-il, quelques petites différences.
Enfin c'est peut-être une illusion de ma part. J'ai plus d'expérience des seconds que des premiers, faut dire.
Oui, d'accord. Mais tu omets d'appliquer la même rigueur analytique à l'usage dévoyé du terme "traumatisme".
- VolubilysGrand sage
tout simplement car le terme éducation n'est pas synonyme de fessée.florestan a écrit: Une chose m'intrigue, c'est si difficile que ça d'élever des enfants :shock: C'est plutôt une expérience formidable je trouve (et Dieu sait que j'exècre le cucul la praline). Je n'ai jamais trouvé ça pénible, plutôt un véritable cadeau fait par la vie, personne ne m'a obligée à me reproduire. Je sais comment éviter tout va bien. Et franchement lever la main sur eux, ça me révulse. Mais bon petite fille d'officiers, fille de père style "le coup de pieds au cul élève l'âme". J'étais bien décidée à ne pas refaire la même chose et je me suis choisi un père en conséquence. Lui, l'idée de frapper ses fils ne lui est jamais passée par la tête j'en suis absolument certaine. Je n'ai pas l'impression que mes fils soient mal élevés, au contraire.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ElaïnaDevin
Non ce n'est pas "si difficile que ça", par contre y'a des jours où c'est dur, oui. Le jour où t'es crevée et qu'à peine un pied posé dans la maison de retour de l'école, les deux gosses se hurlent dessus pour une petite voiture, alors que toi t'as juste envie d'aller glander sur néo au fond du canapé. Ou alors qu'il est 7h34 le samedi matin et qu'ils sont déjà en train de pleurer parce qu'ils veulent jouer au train Brio et que toi t'as envie de dormir et qu'ils ne veulent pas jouer seuls. Ou qu'il est 20h30, t'es toujours autant crevée et qu'il faut vérifier les devoirs pour l'école.
Dans ce contexte, la tentation de la solution expéditive (la baffe) est fréquente. C'est sûr, pour mes parents, mettre une baffe pour leçon non sue, c'était plus facile que de reprendre la leçon avec moi pour m'expliquer un point. Coller une baffe à chacune de leurs filles qui se disputaient, c'était plus facile que de tenter de nous apaiser.
J'aimerais qu'elle le soit de moins en moins, sans qu'on me dise que je suis une bobo-laxiste et merci à Volubylis de rappeler qu'on peut aussi ne pas éduquer même si on met des baffes.
Dans ce contexte, la tentation de la solution expéditive (la baffe) est fréquente. C'est sûr, pour mes parents, mettre une baffe pour leçon non sue, c'était plus facile que de reprendre la leçon avec moi pour m'expliquer un point. Coller une baffe à chacune de leurs filles qui se disputaient, c'était plus facile que de tenter de nous apaiser.
J'aimerais qu'elle le soit de moins en moins, sans qu'on me dise que je suis une bobo-laxiste et merci à Volubylis de rappeler qu'on peut aussi ne pas éduquer même si on met des baffes.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- Reine MargotDemi-dieu
florestan a écrit: Une chose m'intrigue, c'est si difficile que ça d'élever des enfants :shock: C'est plutôt une expérience formidable je trouve (et Dieu sait que j'exècre le cucul la praline). Je n'ai jamais trouvé ça pénible, plutôt un véritable cadeau fait par la vie, personne ne m'a obligée à me reproduire.
Pour avoir vu un certain nombre de gens désemparés devant un enfant qui se roule par terre, être témoin de la détresse d'amis face à leur petit de 4 ans qui refuse de prendre son sirop (et vous ne pouvez pas lui faire avaler de force car il vomirait) et risque de devenir sourd si son otite empire, pour avoir vu le fils de 4 ans de ma cousine faire tourner ses parents en bourrique car très dur, refuser de manger et ma cousine au bord des larmes, pour avoir vu tant de mère aux yeux cernés et épuisées, je sais qu'élever un enfant, c'est loin de n'être QUE du plaisir.
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La famille Bélier
- LeclochardEmpereur
Elaïna a écrit:Non ce n'est pas "si difficile que ça", par contre y'a des jours où c'est dur, oui. Le jour où t'es crevée et qu'à peine un pied posé dans la maison de retour de l'école, les deux gosses se hurlent dessus pour une petite voiture, alors que toi t'as juste envie d'aller glander sur néo au fond du canapé. Ou alors qu'il est 7h34 le samedi matin et qu'ils sont déjà en train de pleurer parce qu'ils veulent jouer au train Brio et que toi t'as envie de dormir et qu'ils ne veulent pas jouer seuls. Ou qu'il est 20h30, t'es toujours autant crevée et qu'il faut vérifier les devoirs pour l'école.
Dans ce contexte, la tentation de la solution expéditive (la baffe) est fréquente. C'est sûr, pour mes parents, mettre une baffe pour leçon non sue, c'était plus facile que de reprendre la leçon avec moi pour m'expliquer un point. Coller une baffe à chacune de leurs filles qui se disputaient, c'était plus facile que de tenter de nous apaiser.
J'aimerais qu'elle le soit de moins en moins, sans qu'on me dise que je suis une bobo-laxiste et merci à Volubylis de rappeler qu'on peut aussi ne pas éduquer même si on met des baffes.
Voilà un message plus réaliste que celui de Florestan où les parents ne sont jamais fatigués, n'ont jamais de préoccupation, où l'enfant ne se dispute jamais avec son frère ou sa soeur, ne le provoque jamais, ne le frappe jamais malgré la punition ou la remontrance, ne pleure jamais parce qu'il n'a pas immédiatement ce qu'il veut, ne crie pas pour sortir, toucher un objet interdit, manger avant les repas, etc etc..
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- NLM76Grand Maître
Je ne suis pas parvenu à lire le fil en entier. Je lis dans les arguments des "anti-fessée" beaucoup d'intégrisme et de fanatisme et de simplifications abusives, du type fessée = fessée déculottée = frapper + humilier = violence = mal. De même, malheureusement, que j'ai pu entendre ici et là des gens défendre la torgnole comme principe de base de l'éducation ; mais je n'ai pas vu qu'ils s'exprimaient ici. Bah écoutez, ça dépend, c'est plus compliqué que ça; c'est une question de mesure.
Vraiment pas envie de discuter ici où l'adage de PY s'applique excellemment; seulement un post pour faire masse du côté des "pas-anti-fessée" "ni-pro-torgnoles-à-tire-larigot".
Vraiment pas envie de discuter ici où l'adage de PY s'applique excellemment; seulement un post pour faire masse du côté des "pas-anti-fessée" "ni-pro-torgnoles-à-tire-larigot".
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ElaïnaDevin
N'importe quoi, nlm76. Personnellement je n'ai jamais vu qui que ce fût appliquer une fessée déculottée, et encore heureux d'aillleurs. Mais rien qu'une "petite" fessée ou une claque me paraît être une défaite éducative.
J'en ai mis, des fessées sur la couche de mon fils de deux ans et demie qui me provoquait. Eh bien je suis consciente que ça n'a servi à rien. Sinon à faire passer un message moisi (taper résoud les problèmes). Et c'est naze.
J'en ai mis, des fessées sur la couche de mon fils de deux ans et demie qui me provoquait. Eh bien je suis consciente que ça n'a servi à rien. Sinon à faire passer un message moisi (taper résoud les problèmes). Et c'est naze.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- florestanGrand sage
J'ai écrit un truc aussi c......Que la manière dont tu le formules ?. Pourtant je ne bois plus. A part ça mon fils aîné est autiste donc c'est quand même une source de nuits blanches et ma vie avec lui ne ressemble que peu à un chemin pavé de roses.Leclochard a écrit:Elaïna a écrit:Non ce n'est pas "si difficile que ça", par contre y'a des jours où c'est dur, oui. Le jour où t'es crevée et qu'à peine un pied posé dans la maison de retour de l'école, les deux gosses se hurlent dessus pour une petite voiture, alors que toi t'as juste envie d'aller glander sur néo au fond du canapé. Ou alors qu'il est 7h34 le samedi matin et qu'ils sont déjà en train de pleurer parce qu'ils veulent jouer au train Brio et que toi t'as envie de dormir et qu'ils ne veulent pas jouer seuls. Ou qu'il est 20h30, t'es toujours autant crevée et qu'il faut vérifier les devoirs pour l'école.
Dans ce contexte, la tentation de la solution expéditive (la baffe) est fréquente. C'est sûr, pour mes parents, mettre une baffe pour leçon non sue, c'était plus facile que de reprendre la leçon avec moi pour m'expliquer un point. Coller une baffe à chacune de leurs filles qui se disputaient, c'était plus facile que de tenter de nous apaiser.
J'aimerais qu'elle le soit de moins en moins, sans qu'on me dise que je suis une bobo-laxiste et merci à Volubylis de rappeler qu'on peut aussi ne pas éduquer même si on met des baffes.
Voilà un message plus réaliste que celui de Florestan où les parents ne sont jamais fatigués, n'ont jamais de préoccupation, où l'enfant ne se dispute jamais avec son frère ou sa soeur, ne le provoque jamais, ne le frappe jamais malgré la punition ou la remontrance, ne pleure jamais parce qu'il n'a pas immédiatement ce qu'il veut, ne crie pas pour sortir, toucher un objet interdit, manger avant les repas, etc etc..
Bon je vous laisse entre gens intelligents et pleins d'expérience.
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