Des élèves apprécient mes cours, mais gros problèmes de discipline...

Bonsoir,

Je suis professeur d'une classe de 2nde. Lundi, après le dernier cours, l'une de mes élèves me fait savoir que ses parents désireraient s'entretenir avec moi au sujet du bazar qui règne dans la classe (j'ai en effet de gros problèmes de gestion de classe, je suis souvent dépassée). Un peu inquiète, je décide de les contacter l'après-midi même, afin de fixer un rendez-vous. Alors que je m'attendais à un savon, ce que les parents m'ont dit m'a beaucoup émue. Ils m'ont en effet fait savoir que leur fille appréciait beaucoup mes cours (chose que je ne suis pas habituée à entendre!), mais qu'ils s'inquiétaient du fait des quelques perturbateurs qui empêchaient le bon déroulement des cours. J'ai notamment appris que j'étais la cible d'insultes, venant de quelques élèves qui se fichaient d'ailleurs, explicitement, éperdument des cours de français. Ils se sont montrés extrêmement sympathiques, m'affirmant entre autres que j'avais tout leur soutien, etc. . Je dois avouer que cette conversation m'a pas mal remuée, car je ne suis guère habituée à entendre des propos aussi gentils à mon égard! Je m'attendais à tout sauf à cela!
Bref, tout ça pour dire que je revois la classe lundi après-midi et que j'ai la ferme intention d'instaurer de nouvelles règles... une fois de plus. Le souci, c'est que j'ai eu beau, précédemment, mettre des mots dans les carnets, donner des punitions à tour de bras et contacter les parents de la plupart des perturbateurs, cela n'a eu strictement aucun effet. Il s'agit d'une classe de 30 élèves dont plus de la moitié passe le cours à bavarder et ne prend rien en note. Les 0 n'ont aucun effet sur la plupart d'entre eux, ils s'en fichent. Bref, je ne sais pas quoi faire car j'ai vraiment envie de retrouver une ambiance propice au travail pour les quelques élèves qui veulent écouter. J'ai beau ne plus rien écrire au tableau et me contenter de dicter, cela a une incidence néfaste car cela n'empêche pas les bavards de continuer à papoter alors que ceux qui veulent prendre en note n'entendent rien de ce que je dis du fait du brouhaha!

Merci.

Bonsoir.

Pourquoi ne pas exclure avec un travail à faire (bête travail de recopiage) les perturbateurs ? Le moment de dicter me semble propice à mettre en oeuvre car c'est un moment où tout le monde doit être attentif sans excuse.

Bon courage

Bonjour Enaeco,

Oui, tu dois avoir raison. Je te remercie pour ta réponse.

Par contre, si j'exclus les gros perturbateurs, que faire avec ceux qui vont continuer de bavarder? Je ne peux tout de même pas envoyer une dizaine d'élèves à la vie scolaire. En outre, si je leur donne une "simple" punition, ceux qui ont été exclus vont penser que j'ai été "injuste" puisque les élèves à qui j'aurai donné les punitions n'auront pas été exclus.
Bref, je ne sais vraiment pas comment faire.

Si tu as déjà puni et rencontré les parents des gros perturbateurs, que font le / la CPE et le / la Chef ? Qu'est-ce qui a été diot en conseil de classe ? Un élève qui a insulté un collègue dans son dos et a été signalé par ses camarades lors d'une heure avec une collègue qui tentait de débrouiller l'ambiance très lourde de la dite classe, a été sanctionné. Là, je pense qu'il faut que ton administration intervienne.

Merci Herrelis.

A ton avis, puis-je demander à l'élève de m'indiquer les noms de ceux qui m'ont insultée? Histoire que je sache vraiment qui peut tenir de tels propos dans mon dos.
Concernant le cas dont tu me parlais, quelle a été la sanction décidée pour l'élève qui a insulté?

Apparemment, ce qui a été dit en conseil de classe ne leur a fait ni chaud ni froid puisqu'ils continuent de faire le bazar en cours.
J'en ai parlé à la CPE, après le cours de lundi, qui a dit que si ça continuait ainsi, on organiserait un rendez-vous avec les parents des élèves en question.

Ce que je redoute le plus, c'est de passer pour une incompétente qui a besoin d'aide pour parvenir à instaurer un climat propice au travail. Le fait que des élèves apprécient mes cours me galvanise un peu, j'ai envie de me battre pour eux, mais j'ai peur que tout cela ne serve à rien.

Alors, déjà, savoir si ils sont comme ça partout ou seulement avec toi, ou avec certains collègues, ça peut t'aider à ne pas te voir comme une "incompétente", ce que tu n'es pas. J'ai eu des années avec des classes imbuvables avec moi, et charmantes ailleurs, mais comme c'était une classe sur l'ensemble de celles que j'avais, j'étais toujours droite dans mes bottes, ça aide à ne pas se laisser entraîner sur le terrain de "c'est ma faute, pas eux".

L'élève en question a eu une semaine d'exclusion, un autre est passé en conseil de discipline et a été exclu, mais il en avait fait bien d'autres avant.

Après, si l'élève a peur de donner des noms, la CPE peut essayer de voir avec elle, ou bien ses parents. C'est très dur pour un élève de se retrouver à dénoncer ses camarades, parce qu'on sait tous comment ça peut finir. Franchement si les élèves sont imperméables aux sanctions, aux mots, aux rencontre avec les parents, faire intervenir le degré au-dessus n'est que l'étape logique.

Apparemment, ils se comportent de cette manière uniquement dans mon cours et dans un autre. Dans les autres matières, ils travaillent normalement.
Malheureusement, je rencontre le même genre de difficultés avec mon autre classe (STMG). Je considère donc que le problème vient de moi. Je manque cruellement d'autorité. Même quand je me mets en colère, que je leur passe un savon, cela ne dure jamais longtemps. Pourtant, j'essaie toujours de faire ce qu'il faut, mais je me retrouve souvent dépassée par les événements. Je suis découragée lorsque je vois que plus de la moitié de la classe n'écoute pas le cours. Je ne sais pas comment réagir dans ces cas-là, d'autant plus que j'essaie de leur proposer des cours intéressants.
J'ai la très nette impression qu'ils ne me prennent pas au sérieux.

Es-tu stagiaire cette année ? (je déduis du précédent message que tu n'as que deux classes)

Je suis stagiaire, en effet.

Alors, question bête, mais vu que ça m'est arrivée à l'époque de mon stage justement... les élèves le savent ?

Je l'ignore. En tout cas, je ne le leur ai jamais dit.

Pendant mon stage, j'avais des CM2 pas faciles. Je ne leur ai pas dit que c'était ma première année, mais il avait été dit lors du dernier conseil d'école de l'année précédente que la classe serait prise par une stagiaire... Effectivement, il est possible qu'ils le sachent et cherchent à en profiter.

C'est bien possible, en effet. Mais j'ignore comment faire pour améliorer les choses.

Ne te décourage pas, appuie-toi sur ton administration si elle est volontaire pour t'aider, demande conseil à ton tuteur. Tu débutes, tu n'as pas tous les réflexes et toutes les clés (et ce n'est pas l'espe qui va t'aider ><), c'est normal, donc pas de panique. Les gamins te testent, ils font ça à chaque fois qu'on débarque quelque part. Si ils sentent que ça te déstabilise, ils en rajoutent. Continue à sévir envers les plus perturbateurs, ils n'ont pas à se plaindre parce que X, qui ne fait que causer à longueur de temps, a juste eu une punition quand eux ont été ouvertement perturbateurs.

Je te remercie Herrelis.

Salut!
J'ai un problème un peu similaire, c'est ma deuxième année en tant que titulaire, j'ai fait ma première année dans un collège REP assez salé où je n'avais pas de problème de discipline, j'avais réussi à m'imposer et j'étais assez contente. Et puis j'ai demandé à changer de région pour me rapprocher de mon compagnon. Je suis TZR dans deux lycées, dont un de centre ville et j'ai pas mal de problèmes avec une classe de sportifs qui, comme la tienne, n'arrête pas de bavarder, n'écoute rien et me manque de respect.
Je n'ai pas trouvé de solution magique et comme toi je ne sais pas trop quoi faire. Je peux te lister ce que j'ai essayé, peut être que tu y trouveras ton compte:
- La dictée du cours
- Faire une interrogation quand je trouve qu'il y a trop de bruit, uniquement sur ce qui a été fait le jour même. Ce n'est pas une punition collective car ceux qui écoutent ont une bonne note et ceux qui n'écoutent pas une mauvaise.
- Un collègue projette une horloge au tableau et quand ils bavardent trop il met un compte à rebours. S'il doit attendre plus d'1m30 c'est l'interro.
- Envoyer des élèves dans la classe d'un autre enseignant (il faut que ce soit rare mais là où je suis ils n'aiment pas trop les exclusions donc nous faisons des échanges)

Je ne sais pas si ça va t'aider mais tu n'es pas seule!!

Becca a écrit:Par contre, si j'exclus les gros perturbateurs, que faire avec ceux qui vont continuer de bavarder? Je ne peux tout de même pas envoyer une dizaine d'élèves à la vie scolaire. En outre, si je leur donne une "simple" punition, ceux qui ont été exclus vont penser que j'ai été "injuste" puisque les élèves à qui j'aurai donné les punitions n'auront pas été exclus.
Bref, je ne sais vraiment pas comment faire.

Ils te testent. Ils pensent (visiblement à raison) qu'ils ne risquent pas l'exclusion parce que tu es une prof "qui n'exclut pas".
Identifie quelques perturbateurs, essaye de les isoler dans la classe, avertis aux premiers bavardages que si ils ne se taisent pas, ils seront exclus et profite d'un acte qui se détache un peu plus du bavardage ambiant pour en mettre un dehors. Prépare le papier d'exclusion à l'avance (qu'il ne te reste qu'une partie du motif à écrire, la date et l'heure), le travail à faire (recopiage comme ça il sait faire !).

Leur sentiment de justice, tu t'en moques même si ce sont des questions qui peuvent déstabiliser au début. Que les autres ne respectent pas le règlement, ne leur donne pas le droit de ne pas le respecter (que des gens tuent ne te donnes pas plus le droit de tuer). Tu peux aussi dire que les autres ont le mérite d'être un peu plus discrets et que ça tombera sur un autre qui se fera davantage remarquer la prochaine fois.

Ce n'est pas la solution miracle, mais elle a le mérite de montrer que tu as des limites et de profiter d'un peu de paix (ça fait toujours un chiant de moins)

Vous avez raison. Merci pour tous vos conseils.

Bonsoir Becca
Ah je me retrouve un peu...Cette année les Secondes sont imbuvables dans mon lycée et j'ai hérité des deux pires classes (dixit les collègues:on en a fait l'amère constatation), le vendredi, notamment est le pire jour avec eux (alors que ça se passe très bien avec les 1éres et même les STMG qui ont tellement la frousse de l'exclusion et du prof principal qu'ils se mettent au boulot et écoutent car ils savent que je leur fais pas de cadeaux!) et pourtant avec mes Secondes j'ai les mêmes soucis que toi...Je compatis....
Ce n'est pas simple de trouver des façons de les tenir, si je devais exclure mes élèves j'en renverrais au moins 14 sur 30 (c'est dire!).
Peut être changer le plan de classe chaque semaine pour déplacer les bavards (c'est contraignant mais bon....)
Dicter le cours peut être une idée (étant en anglais ce n'est pas évident à mettre en place pour moi mais en lettres on peut le faire).
Un collègue avait trouvé un truc (il vaut ce qu'il vaut et je ne l'ai pas expérimenté mais bon...) il lisait normalement le cours et si le volume sonore ém par is nos chères têtes blondes augmentait, il parlait plus doucement et, du coup, ceux qui voulaient vraiment écouter se calmaient d'eux mêmes!
Bon courage!

Bonjour,

Comment procédez-vous avec des élèves qui ne notent absolument pas le cours (ou si peu)? Je précise qu'il s'agit de 1ères STMG qui savent qu'ils sont censés passer leur bac de français à la fin de l'année.

Merci.

Becca a écrit:Bonjour,

Comment procédez-vous avec des élèves qui ne notent absolument pas le cours (ou si peu)? Je précise qu'il s'agit de 1ères STMG qui savent qu'ils sont censés passer leur bac de français à la fin de l'année.

Merci.

Ramasser les cahiers et les noter.

Becca a écrit:Bonjour,

Comment procédez-vous avec des élèves qui ne notent absolument pas le cours (ou si peu)? Je précise qu'il s'agit de 1ères STMG qui savent qu'ils sont censés passer leur bac de français à la fin de l'année.

Merci.

Je ne m'en préoccupe pas. Mes séances sont préparées et je leur délivre des connaissances. A un moment donné, on ne peut pas faire plus.
Je maintenais une grande pression aux élèves de collège (avec mot aux parents et colle si cours non notés). Depuis que j'enseigne au lycée, j'estime que c'est aux élèves d'assumer leur manque de travail. Ce seront eux qui seront responsables de leur échec au bac, si échec il y a.
Quant à ramasser et noter les cahiers, je ne vais pas me mettre sur le dos du travail supplémentaire...

Becca a écrit:Bonjour,

Comment procédez-vous avec des élèves qui ne notent absolument pas le cours (ou si peu)? Je précise qu'il s'agit de 1ères STMG qui savent qu'ils sont censés passer leur bac de français à la fin de l'année.

Merci.

Rien à faire. Tu leur tends la main en étant là pour faire cours. Ils ne veulent pas la saisir ? Tant pis pour eux.