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- ZagaraGuide spirituel
Heu c'est vraiment ça la méthode de Singapour ? Parce que c'est ce que faisait ma mère pour m'apprendre l'arithmétique (avec des allumettes), ça n'a rien d'ultra innovant. Vraiment, ce n'est plus pratiqué en France ?
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Celadon a écrit:http://www.francetvinfo.fr/societe/education/classement-pisa/education-ils-appliquent-la-methode-de-singapour_1956453.html#xtor=AL-79-[article_video]-[connexe]
Celui qui a écrit l'article n'a pas utilisé la méthode de Singapour en français.
- Padre P. LucasNiveau 10
Zagara a écrit:Heu c'est vraiment ça la méthode de Singapour ? Parce que c'est ce que faisait ma mère pour m'apprendre l'arithmétique (avec des allumettes), ça n'a rien d'ultra innovant. Vraiment, ce n'est plus pratiqué en France ?
Dans ce qu'il y a de mieux, c'est effectivement ce qui se pratiquait encore en France avant les années 70.
Quand il a été question, au sein du GRIP, de trouver des manuels adaptés à un programme cohérent, nous avons envisagé pendant un temps de nous appuyer sur la méthode Singapour. Mais en cherchant dans les vieux manuels de l'école française (Benhaïm, Chatelet ... voir la liste ici ) nous avons trouvé largement aussi bien. :petitdrapeau:
- FiriosNiveau 1
Zagara a écrit:Heu c'est vraiment ça la méthode de Singapour ? Parce que c'est ce que faisait ma mère pour m'apprendre l'arithmétique (avec des allumettes), ça n'a rien d'ultra innovant. Vraiment, ce n'est plus pratiqué en France ?
Au primaire au tout début des années 80, j'ai découvert les maths de la même manière. Baguettes de bois, allumettes, barres de 10 et plaquettes de 100 pour construire la numération... Avec des enseignants exigeants et très clairs quant aux notions étudiées.
Ainsi je te rejoins quant au caractère "non-innovant" mais l'essentiel est surtout l'efficacité. Des manuels "innovants" au primaire il y en a un paquet mais quand on regarde les résultats... c'est autre chose. Au niveau local où j'exerce, ce n'est vraiment pas répandu et rares sont les écoles ou les classes où les élèves utilisent ce genre de matériel. Au niveau des pratiques, des collègues débutants découvrent tout ce matériel pour la première fois alors que c'était commun il y a 30 ans. Ils n'ont aucune idée de son existence.
Je pense surtout qu'au primaire, toute une "éducation mathématique" s'est perdue et que pour regagner cette "culture" il va falloir beaucoup de temps.
- KeaFidèle du forum
Si tu penses au renouveau pédagogique, il ne me semble pas qu'il ait été abandonné (?).harry james a écrit:Je vois que le Canada est un des rares états à gagner des points...Comme je ne connais rien à la politique éducative des autres, je me demandais si ce progrès était corrélé à l'abandon de la réforme pédagogique (si semblable à notre collège2016).
A ce propos, les principes du renouveau pédagogique, lancé au Québec, ont-ils été étendus à l'ensemble du Canada ? Autrement dit, le score du Canada est-il lié au renouveau pédagogique, ou bien est-il possible que les effets (négatifs, a priori) du renouveau soient noyés dans la masse d'un système scolaire canadien plus "traditionnel" ?
- ZagaraGuide spirituel
C'est dingue. Je ne savais pas que c'était perdu. C'est pourtant assez empirique comme idée et matérialiser l'abstrait est toujours très efficace pour apprendre. Pas besoin d'avoir fait Master en Sciences de l'Education pour savoir ça (ou peut-être, justement, il faut ne pas l'avoir fait pour le comprendre ).
- FiriosNiveau 1
Il y a toujours des classes et des écoles d'irréductibles... Donc ce n'est pas perdu mais il faut transmettre cette culture autant que possible aux collègues qui ne l'ont pas. Je remarque que ce n'est pas évident pour des collègues très éloignés des mathématiques d'effectuer ce passage concret / abstrait car il leur manque une maîtrise profonde de certaines notions. On en revient alors à la formation initiale et continue totalement déficiente...
- ycombeMonarque
À propos du Québec, les deux études (TIMSS et PISA) rapportent un problème qui oblige à regarder les résultats avec circonspection: un fort taux de non participation des écoles choisies pour l'étude, qui concerne si j'ai bien compris surtout les écoles anglophones.
http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2016/12/pisa-2015-les-bonnes-notes-du-quebec.html
http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2016/12/pisa-2015-les-bonnes-notes-du-quebec.html
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- KeaFidèle du forum
Merci Ycombe pour cet article très intéressant.
- CeladonDemi-dieu
Ah ben oui, évidemment, avec un biais pareil...
- VerduretteModérateur
Oui, oui, je sais bien ... c'est juste que je connais la méthode de maths, mais je n'avais aucune idée de comment fonctionnait l'école de Singapour, alors je suis allée bouquiner un peu.Celadon a écrit:Verdurette, on SAIT ce qui fonctionne. Le problème c'est qu'on est maintenant allés bcp trop loin dans la mise en place et le renforcement de tout ce qui NE FONCTIONNE PAS. La tâche pour revenir sur tout cela quand l'encadrement ministériel exige que l'on persiste n'est pas évidente et doit en décourager plus d'un.
J'aurais aussi tendance à penser que la conception de l'effort et la considération pour les enseignants n'y est pas la même qu'ici, même si c'est un coin du monde que je connais fort mal.
Ce qui est décourageant aussi, c'est de penser que ce qu'on essaie de construire avec, je ne dirais pas de l'héroïsme parce qu'on nous "réprimande" mais on ne nous envoie pas au goulag non plus, mais une certaine opiniâtreté, va être démoli en moins de temps qu'il ne faut pour l'apprendre dès que nos élèves auront quitté notre classe. La seule chose qui reste acquise (et c'est déjà beaucoup!) c'est la lecture. (j'ajoute : si elle l'est, acquise, évidemment ...)
- ZagaraGuide spirituel
En Asie les enseignants sont des notables et les meilleurs sont des stars qui gagnent des milles et des cents. Surtout en Corée du Sud, qui a beaucoup mis en avant des professeurs médiatiques pour soutenir son développement dans les technologies de pointe (médiatiser des biologistes pour créer des vocations chez les téléspectateurs et montrer l'intérêt de la recherche fondamentale ; ce qui redore la réputation de tout le corps enseignant par ricochet, etc).
C'est sûr que, niveau respect, c'est pas la même chose qu'ici. En France les enseignants sont perçus comme des sortes de meubles à disposition de tous, à placer entre le balayeur municipal et le gardien de la paix qui fait la circulation dans l'échelle symbolique.
C'est sûr que, niveau respect, c'est pas la même chose qu'ici. En France les enseignants sont perçus comme des sortes de meubles à disposition de tous, à placer entre le balayeur municipal et le gardien de la paix qui fait la circulation dans l'échelle symbolique.
- ycombeMonarque
Le café pédagogique en parle ce matin:ycombe a écrit:À propos du Québec, les deux études (TIMSS et PISA) rapportent un problème qui oblige à regarder les résultats avec circonspection: un fort taux de non participation des écoles choisies pour l'étude, qui concerne si j'ai bien compris surtout les écoles anglophones.
http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2016/12/pisa-2015-les-bonnes-notes-du-quebec.html
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/12/09122016Article636168649719879649.aspx
La Presse relève que "moins de 52% des écoles québécoises sollicitées ont participé à la dernière édition des tests, alors que le taux minimum exigé est de 85%". Le Devoir pour sa part, signale que "La Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), qui représente 2050 directeurs et directeurs adjoints d'établissement, lui a confirmé qu'elle a boycotté le PISA pour protester contre le gouvernement Couillard." Ce qui a abouti à une sur-représentation des établissements privés.
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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
J'ai parlé avec un employé de l'OCDE qui s'occupe de PISA. Chaque pays a le droit de refuser le passage de PISA à un certain nombre d'élèves. La France est l'un des deux seuls pays à ne pas utiliser cette option.
- CeladonDemi-dieu
Un certain nombre, c'est vague. Ce nombre est-il de nature à influencer notablement le résultat ?
- ycombeMonarque
J'ai entendu parler de cette possibilité mais dans mon souvenir, il y avait une limite.Elyas a écrit:J'ai parlé avec un employé de l'OCDE qui s'occupe de PISA. Chaque pays a le droit de refuser le passage de PISA à un certain nombre d'élèves. La France est l'un des deux seuls pays à ne pas utiliser cette option.
Quel est l'autre pays?
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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
500 élèves. Je n'ai pas demandé pour le 2e pays.
- BolzanoNiveau 5
L'apprentissage du calcul avec des réglettes, quelle nouveauté ! Voici une vidéo à la pointe de l'innovation :
http://www.rts.ch/archives/tv/information/3459877-l-as-des-reglettes.html
Ne pas louper le calcul mental vers la minute 41. Je crois que l'élève a 10 ans environ.
http://www.rts.ch/archives/tv/information/3459877-l-as-des-reglettes.html
Ne pas louper le calcul mental vers la minute 41. Je crois que l'élève a 10 ans environ.
- ZagaraGuide spirituel
Le drame au final, c'est l'ignorance des pédagogues français : une méthode française fait le tour du monde, tombe en désuétude ici, revient avec un nom exotique, et voilà, c'est une innovation exogène et aussi une bonne occasion de redire son mantra du modèle étranger et de l'incapacité française.Bolzano a écrit:L'apprentissage du calcul avec des réglettes, quelle nouveauté ! Voici une vidéo à la pointe de l'innovation :
http://www.rts.ch/archives/tv/information/3459877-l-as-des-reglettes.html
Ne pas louper le calcul mental vers la minute 41. Je crois que l'élève a 10 ans environ.
C'est rigolo comme mécanique.
- ycombeMonarque
Je n'ai jamais lu que la méthode de Singapour revendiquait une nouveauté quelconque.
Par contre, il faut faire attention à ne pas la réduire aux réglettes. La méthode de Singapour, c'est aussi la résolution de problèmes en utilisant des diagrammes dérivés des réglettes, diagrammes appelés "block models". Ces diagrammes sont utilisés jusqu'à l'introduction de l'algèbre, autant dire tout au long du primaire.
http://www.onlinemathlearning.com/3rd-grade-math-word-problems.html
On trouve le même genre de diagramme dans les Lebossé-Hemery de 6e, pour certains types de problèmes particulièrement adaptés. Dans le LH ce sont plus des segments un peu épais que des blocs, mais le principe reste le même.
Par contre, il faut faire attention à ne pas la réduire aux réglettes. La méthode de Singapour, c'est aussi la résolution de problèmes en utilisant des diagrammes dérivés des réglettes, diagrammes appelés "block models". Ces diagrammes sont utilisés jusqu'à l'introduction de l'algèbre, autant dire tout au long du primaire.
http://www.onlinemathlearning.com/3rd-grade-math-word-problems.html
On trouve le même genre de diagramme dans les Lebossé-Hemery de 6e, pour certains types de problèmes particulièrement adaptés. Dans le LH ce sont plus des segments un peu épais que des blocs, mais le principe reste le même.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ZagaraGuide spirituel
La méthode de Singapour est clairement présentée dans la presse comme une arcane exotique inconnue de nos contrées et c'est révolutionnaire quand un enseignant éclairé l'acclimate au sol aride de la France arriérée.
Bon texte d'édito pour le Figaro ça, tiens.
On sent le syndrome décliniste toucher ces questions scolaires dans l'opinion commune.
Bon texte d'édito pour le Figaro ça, tiens.
On sent le syndrome décliniste toucher ces questions scolaires dans l'opinion commune.
- CeladonDemi-dieu
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-pourquoi-la-france-est-devenue-nulle-en-maths-07-12-2016-2088558_1886.php
- Spinoza1670Esprit éclairé
Désinformation, endoctrinement, usage généralisé de raisonnements sophistiques ont été répandus dans les écoles normales, IUFM puis les ESPE.Zagara a écrit:C'est dingue. Je ne savais pas que c'était perdu. C'est pourtant assez empirique comme idée et matérialiser l'abstrait est toujours très efficace pour apprendre. Pas besoin d'avoir fait Master en Sciences de l'Education pour savoir ça (ou peut-être, justement, il faut ne pas l'avoir fait pour le comprendre ).
Le cheminement français est le même avec 20-30 ans de retard que celui des Etats-Unis.
Dans 10 ans, la situation sera devenue tellement catastrophique que la privatisation à l'échelle nationale apparaîtra comme un moindre mal.
Mais ce sera tout aussi catastrophique que maintenant voire pire au niveau des résultats et de l'égalité. (cf. exemple de la Suède). Mais après, pour revenir à un système centralisé pouvant impulser des modifications à grande échelle, ce sera coton.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Dr RaynalHabitué du forum
J'ai quelque part dans ma bibliothèque un opuscule des années 50 ou 60, je crois, imprimé sur du mauvais papier, intitulé "l'initiation mathématique". Cet ouvrage se présentait comme "étranger à tout programme" et "dédié aux amis de l'enfance", et conseillait aux parents de commencer l'initiation aux math quadriques minutes par jours.
On commençait avec des buchettes (des allumettes, même, je crois).
Cela finissait aux équations du second degré (de mémoire).
Il faudra que je le recherche pour le scanner (je crois que les droits d'auteurs sont échus) où en présenter des extraits...
On commençait avec des buchettes (des allumettes, même, je crois).
Cela finissait aux équations du second degré (de mémoire).
Il faudra que je le recherche pour le scanner (je crois que les droits d'auteurs sont échus) où en présenter des extraits...
- Spinoza1670Esprit éclairé
Spinoza1670 a écrit:PISA et TIMSS : des raisons d'espérer malgré tout !
Lettre du président de la Librairie des écoles qui édite les manuels en France reçue par mail : cliquer sur le spoiler "Jean Nemo" pour lire.
- Jean Nemo:
Chers professeurs,
J’ai reçu mercredi dernier près d'une centaine de témoignages suite à ma lettre sur la méthode de Singapour, qui m’ont beaucoup touché – et je vous en remercie.
Je vais prendre le temps d’y répondre individuellement, mais je ne peux pas m’empêcher avant cela, de vous faire partager ces témoignages qui redonnent un peu d’espoir face aux mauvais résultats PISA et TIMSS.
Le premier vient d’une école située dans une zone classée REP+ à Saint Denis :
« Je tiens à vous remercier infiniment. Votre lettre ne fait que m'encourager à continuer à utiliser cette méthode que j'utilise par ailleurs depuis 3 ans. Je suis entièrement conquise par la méthode de Singapour ; en effet, comme vous le soulignez, les élèves qui utilisent la méthode de Singapour ont un niveau homogène dans ma classe. Lorsque je leur annonce qu'on va travailler en maths, voici leur réaction: " ouais! ". Moi aussi je suis ravie. À part vous remercier du fond du cœur, je ne saurais quoi vous dire de plus. »
Un autre témoignage d’une professeur des Yvelines :
« J’utilise votre méthode depuis plusieurs années et sur plusieurs niveaux. Je suis étonnée par les résultats de la méthode de Singapour. Mes élèves adhèrent immédiatement. Les consignes sont claires, simples et il y a des images qui illustrent chaque notion. »
Une professeur expérimentée m’écrit :
« Cette méthode est géniale et j'en suis à mon 4e CP avec... J'espère que cela va continuer... et surtout j'espère pouvoir convaincre ma directrice de poursuivre cette expérience en CE1 l'année prochaine pour assurer ensuite une montée pédagogique ! Mon inspecteur l'année dernière m'a observé faire avec surprise et intérêt. Bonne journée et merci pour ce que vous faites. »
Cette professeur, qui vient de commencer, semble confiante !
« J'utilise la méthode de Singapour avec mes CP pour la première fois cette année, et j'en suis absolument ravie. Ils progressent en donnant du sens au nombre et, la « gymnastique » intellectuelle proposée par cette méthode, si elle est déstabilisante pour les enseignants en premier lieu, devient vite très structurante. J'ai hâte de voir leurs habiletés en fin d'année, et je suis convertie. »
Je dois vous avouer quelque chose
Je suis bien sûr ravi de ces témoignages, mais je dois vous avouer quelque chose : quand j’ai publié pour la première fois la méthode de Singapour en 2008, je m’attendais à un succès immédiat !
La qualité de la méthode me paraissait tellement évidente, et l’argument de son efficacité tellement fort que je pensais qu’elle serait adoptée dans toutes les écoles en trois ans ! Dix ans ont passé, et mon espoir a un peu pâli…
Pourtant, depuis trois ans, et de façon plus prononcée chaque année, le nombre d’adoptions de classe augmente, les demandes de formation se multiplient. Que s’est-il passé ?
Je pense tout simplement que les professeurs ont eu le temps de constater par eux-mêmes l’efficacité de la méthode dans les classes, qu’ils ont pu en parler autour d’eux, à leurs collègues, à leur conseiller pédagogique, à leur inspecteur…
L’expérience de terrain a donc validé mon pari de départ : la méthode de Singapour marche aussi en France, comme elle a marché dans tous les pays où elle a été adaptée.
Mais j’ai appris aussi une chose : la pédagogie s’éprouve sur le long terme. Singapour, qui est un petit pays de 5 400 000 habitants, a mis 15 ans à réformer son école.
Il a fallu convaincre les professeurs de changer de méthode, les former mais aussi entendre leurs critiques et leurs conseils inspirés par leurs pratiques de classe, avant d’arriver en tête de TIMSS puis de PISA depuis 1995.
Aujourd'hui, donc, je me tourne à nouveau vers vous pour entendre vos remarques et vos témoignages, afin de pouvoir adapter parfaitement la méthode à vos besoins.
Pour vous, c’est quoi, la méthode de Singapour ?
Il est impossible de résumer la méthode de Singapour en deux phrases – ou « en trois mots », comme me l'ont demandé certains journalistes ces derniers jours !
Je préfère donc faire la liste des qualités que vous, vous y trouvez en tant que professeurs.
• Manipulation
Certains mettent en avant la manipulation et le passage progressif à l’abstraction, comme Laurence, professeur de CP :
« Cette année, j'ai la nouvelle édition que j'apprécie réellement ; j'ai investi dans les cubes et je trouve que la construction du nombre a été beaucoup plus simple cette fois-ci grâce aux couleurs. »
C’est également le cas du témoignage de Madame Céline Urbain, professeur à Ablon-sur-Seine, diffusé ce matin sur France Inter[http://]…
…ou dans l'article paru dans le Parisien sur l’école Saint Honoré d’Eylau.
• Résolution de problèmes
D’autres utilisateurs sont davantage séduits par le sens des nombres et la construction du raisonnement, comme cette professeur de Bagnolet.
« Avec ma collègue de CP, nous nous sommes lancées et nous sommes satisfaites de la démarche d'enseignement auprès des élèves concernant la résolution de problème ainsi que la construction du nombre, le sens des mathématiques, le passage du concret à l'abstraction... »
Ou cette mère de famille :
« J'ai utilisé la méthode de résolution de problèmes avec plusieurs copains et copines scolarisés qui ne comprenaient rien, et je me suis rendu compte qu'aucune méthode de résolution des problèmes n'est enseignée en classe !!! Un petit dessin, une méthodologie, un peu d'entraînement et hop ! tout paraît simple !!! Merci de faire en sorte que cette méthode existe et soit diffusée car elle mérite sa place dans les écoles !!! »
• Démarche explicite
Pour beaucoup de professeurs, c’est la démarche explicite qui est essentielle.
En effet, dans la méthode de Singapour, il y a certes des séances quotidiennes de manipulation, mais elles sont fortement guidées et cadrées. (C’est personnellement, je l’avoue, mon argument favori).
En Grande Section de maternelle, « les séances sont vraiment clé en main, avec des consignes complètes et adaptées aux élèves, progressives. La durée indiquée pour chaque séance est réaliste et adaptée à la capacité d’attention des élèves. Les élèves savent ce qu’ils vont apprendre à chaque séance et ils savent surtout aussi à quoi va leur servir ce qu’ils ont appris. Mes élèves aimaient les maths et attendaient avec plaisir les séances. Même ceux qui avaient de grandes difficultés suivaient et progressaient. »
La méthode explicite permet aux élèves de mettre « un haut-parleur sur leur pensée », c’est-à-dire de raisonner à voix haute. Ils confrontent ainsi leurs erreurs, proposent différentes stratégies, ce qui crée une ambiance de classe stimulante, et suscite l'engouement des élèves.
« Je me sens enfin comprise dans ma pédagogie des maths. Je retrouve dans le guide pédagogique tout mon ressenti sur l’enseignement des maths à ceux qui n’aiment pas les maths : la verbalisation de tous les actes mathématiques. Et tout se transforme en histoires à raconter ou à inventer. »
• Une présentation claire
Enfin, pour la plupart d’entre vous, le simple fait d’avoir un fichier aéré, simple et accessible est déjà quelque chose de précieux :
« Les consignes sont claires, simples et il y a des images qui illustrent chaque notion. J'ai le sentiment que les élèves en difficulté noyés par les manuels complètement surchargés retrouvent là un sens direct. » ou « J’ai été aussitôt séduite par la simplicité des séances, la non pollution visuelle » et « Je vous avoue qu'au début j'ai trouvé que les exercices faisaient bébé pour les CM, mais les enfants aiment, ma fille de CE2 colorie chaque dessin dans ses temps libres et ses cahiers sont très colorés. »
Pour certains, « la méthode de Singapour, c’est la manipulation » ; pour d’autres « c’est la résolution de problèmes » ; pour d’autres encore, « c’est une méthode explicite », etc. Mais en réalité, sa grande qualité est d’avoir trouvé le bon équilibre entre tous ces aspects : la manipulation, l’apprentissage et l’entraînement. Elle crée un rythme ininterrompu de la GS à la 6e, où tous les aspects des mathématiques sont abordés, approfondis et révisés.
Je vous recommande de lire le livre que nous avons publié cette année sur la méthode de Singapour « Enseigner les mathématiques au primaire » : c’est l’ouvrage utilisé par les professeurs singapouriens en formation initiale. Vous y verrez ainsi tous les aspects de la méthode, et les théories pédagogiques sur lesquelles elle se fonde.
Nouvelle édition
Je tiens à prendre en compte les quelques mails de professeurs s’interrogeant sur la nécessité de la nouvelle édition.
Je reviendrai plus en détail sur ce point dans une prochaine lettre, mais je voulais préciser au moins une chose :
Cette nouvelle édition que nous commençons à publier cette année pour le CP (et le CE1 paraîtra en mars) est la traduction de la méthode actuellement utilisée à Singapour, c’est-à-dire la méthode qui permet en 2016 à Singapour d’être premier du monde en mathématiques.
En effet comme toute bonne méthode, celle de Singapour a évolué, et les manuels singapouriens de 2016 ont changé par rapport à ceux de 1995.
Formations
Vous êtes nombreux à nous solliciter pour participer à des formations.
La multiplication de ces demandes nous oblige à prendre un peu de recul, afin de vous proposer le cadre, les lieux et les dates idéales pour répondre à vos besoins.
Nous reviendrons donc vers vous en janvier afin de vous proposer plusieurs sessions de formation – sous forme de conférence ou de petits ateliers – pour vous permettre d’y participer le plus nombreux possible.
Bien sûr, si vous êtes enseignant, le plus simple reste de vous tourner vers votre conseiller pédagogique pour lui proposer de faire entrer cette formation dans le cadre habituel de la formation continue.
Une dernière question : trouveriez-vous intéressant que nous mettions en place un réseau d’écoles utilisant la méthode ? En effet, il me semble d’après vos retours que des échanges d’expériences permettraient d’enrichir vos pratiques de classe, et de vous aider à mettre en place cette pédagogie de manière efficace.
Pour conclure avec une note d’espoir, et pour tirer une leçon des résultats de PISA et de TIMSS, je vous propose de participer avec nous à un grand renouveau de l’enseignement des mathématiques et des sciences, parce que, comme le dit Albert Einstein :
« La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent. »
Bien à vous,
Jean Nemo
Directeur général
La Librairie des Écoles
26 rue Vercingétorix 75014 PARIS
09 72 40 33 11
06 24 73 41 34
www.lalibrairiedesecoles.com
PS : Vos témoignages et vos commentaires sont toujours bienvenus, donc n’hésitez pas à m’écrire personnellement à mon adresse mail : jean.nemo@lalibrairiedesecoles.com. Dans cette lettre, je n’ai pas précisé les noms des professeurs que je cite, mais vous pouvez si vous le souhaitez préciser dans vos futurs commentaires si vous m’autorisez à mentionner votre nom.
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Celadon a écrit:http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-pourquoi-la-france-est-devenue-nulle-en-maths-07-12-2016-2088558_1886.php
Devant l'importance du thème (comparaison des systèmes d'enseignement français et asiatiques), j'ai ouvert sur un sujet dédié à cette interview :
https://www.neoprofs.org/t107539-michel-segal-pourquoi-la-france-est-devenue-nulle-en-maths
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