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- ChocolatGuide spirituel
Donc, si nous résumons ce qui fonctionne :
- la pédagogie explicite et l'apprentissage par répétition
- le travail régulier et soutenu
- le respect des enseignants
- la valorisation du métier à travers une rémunération intéressante
Conclusion : ce qui fonctionne se situe à l'opposée de ce qui a été fait en France pendant de trop nombreuses années.
- la pédagogie explicite et l'apprentissage par répétition
- le travail régulier et soutenu
- le respect des enseignants
- la valorisation du métier à travers une rémunération intéressante
Conclusion : ce qui fonctionne se situe à l'opposée de ce qui a été fait en France pendant de trop nombreuses années.
- BalthazaardVénérable
Je sais qu'on en a déja parlé, mais comme toujours c'est l'auberge espagnole.
Je regarde la pub pour la "méthode de Singapour"
je cite une librairie qui diffuse la méthode (en maths)
"En quoi consiste la méthode de Singapour ?
Le principe est simple : les notions (addition, multiplication, fractions, nombres décimaux, etc.) sont étudiées en profondeur jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent complètement (1). La méthode repose sur une méthode explicite : les concepts sont expliqués clairement et brièvement, puis immédiatement mis en application dans la résolution de nombreux problèmes (2)".
Pour ma part je vois une contradiction majeure entre (1) et (2) ..."étudié en profondeur" et "brièvement"
Immédiatement en application dans la résolution de nombreux problèmes...je ne vois pas ce qu'il y a d'explicite, on peut tout comprendre avec cela, les inspecteurs, complices du délabrement de notre matière vantent l'approche par "résolution de problèmes" avec les résultats que nous (prof de math) constatons.
Je regarde la pub pour la "méthode de Singapour"
je cite une librairie qui diffuse la méthode (en maths)
"En quoi consiste la méthode de Singapour ?
Le principe est simple : les notions (addition, multiplication, fractions, nombres décimaux, etc.) sont étudiées en profondeur jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent complètement (1). La méthode repose sur une méthode explicite : les concepts sont expliqués clairement et brièvement, puis immédiatement mis en application dans la résolution de nombreux problèmes (2)".
Pour ma part je vois une contradiction majeure entre (1) et (2) ..."étudié en profondeur" et "brièvement"
Immédiatement en application dans la résolution de nombreux problèmes...je ne vois pas ce qu'il y a d'explicite, on peut tout comprendre avec cela, les inspecteurs, complices du délabrement de notre matière vantent l'approche par "résolution de problèmes" avec les résultats que nous (prof de math) constatons.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je ne vais pas jouer le jeu de PISA en commentant cette tourbe, sous prétexte qu'elle va dans le sens de ce que j'observe à mon échelle. Jamais eu besoin de PISA pour me rendre compte de tout ce qu'il y a d'aberrant dans ce qu'on demande.
PISA est l'équivalent pour nous de ce que sont les sondages pour les politiques. C'est rien mais tout, aussi, malheureusement. Et c'est pour les morveux. Commenter ça, c'est indigne de nous.
PISA est l'équivalent pour nous de ce que sont les sondages pour les politiques. C'est rien mais tout, aussi, malheureusement. Et c'est pour les morveux. Commenter ça, c'est indigne de nous.
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Asinus asinum fricat
- ZarathustraNiveau 7
archeboc a écrit:Dans le Point : Pisa 2015 : la France au ras des paquerettes
Pisa 2015 voit également reculer la Finlande, qui, même si elle reste meilleure que la France dans tous les domaines, chute de 5 à 11 points dans chacune des catégories. Dans ce pays qui coiffait tous les autres lors des précédentes cuvées de l'enquête, ce n'est pas l'échec scolaire qui a augmenté, ce ne sont pas non plus les inégalités sociales, mais bien la proportion d'élèves très forts qui a nettement baissé entre 2006 et 2015, et l'écart entre les filles et les garçons, qui s'est encore accru depuis 2012 (les garçons réussissent mieux, surtout en compréhension de l'écrit). Bref, la réussite pour tous se serait réalisée au détriment de l'excellence. Autre recul notable : la Suède qui tombe au niveau de la France. Le pays a notamment introduit une réforme de la carte scolaire dans son système : le choix de l'établissement est désormais laissé aux parents. Une fausse bonne idée, semble dire Pisa. Ou une vraie mauvaise...
Le "libre choix de l'école" n'est pas nécessairement "une fausse bonne idée" ou une "vraie mauvaise". La Belgique entre autre a toujours pratiqué cela, c'est un droit constitutionnel là-bas. Le score de la Belgique n'est pas mauvais. En fait, ce pays a deux systèmes éducatifs totalement indépendants (autres programmes, autre organisation, autres ministères...), mais les deux pratiquent le libre choix, y contraint par la constitution.
- MoonchildSage
Si au moins les journalistes pouvaient enfin arrêter de pondre des reportages sur le miracle éducatif finlandais, ça constituerait déjà un petit "choc PISA".archeboc a écrit:Dans le Point : Pisa 2015 : la France au ras des paquerettes
Pisa 2015 voit également reculer la Finlande, qui, même si elle reste meilleure que la France dans tous les domaines, chute de 5 à 11 points dans chacune des catégories. Dans ce pays qui coiffait tous les autres lors des précédentes cuvées de l'enquête, ce n'est pas l'échec scolaire qui a augmenté, ce ne sont pas non plus les inégalités sociales, mais bien la proportion d'élèves très forts qui a nettement baissé entre 2006 et 2015, et l'écart entre les filles et les garçons, qui s'est encore accru depuis 2012 (les garçons réussissent mieux, surtout en compréhension de l'écrit). Bref, la réussite pour tous se serait réalisée au détriment de l'excellence. Autre recul notable : la Suède qui tombe au niveau de la France. Le pays a notamment introduit une réforme de la carte scolaire dans son système : le choix de l'établissement est désormais laissé aux parents. Une fausse bonne idée, semble dire Pisa. Ou une vraie mauvaise...
- ycombeMonarque
Sur la pédagogie de la découverte:
Two graphs from the PISA report. pic.twitter.com/86VyobRVYJ
— Greg Ashman (@greg_ashman) 6 décembre 2016
If you want to read about *why* inquiry learning doesn't work then here's a good place to start.https://t.co/bEFeeIgAVi
— Greg Ashman (@greg_ashman) 6 décembre 2016
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Dr RaynalHabitué du forum
Tiens, faudra que j'imprime ça pour mon "dossier d'autocritique" en cas de "RDV de carrière"... HinHinHIn *. D'ici là, fondons-nous dans l'ombre avec un manteau couleur de muraille...
(* rire sardonique évoquant un croisement improbable entre celui d'une ministre de l'E.N. et celui d'une hyène cartoonesque de type Zig)
(* rire sardonique évoquant un croisement improbable entre celui d'une ministre de l'E.N. et celui d'une hyène cartoonesque de type Zig)
- ycombeMonarque
Dans la méthode de Singapour, on montre comment résoudre les problèmes sur des exemples clairement expliqués. Puis on résout de nombreux problèmes, du simplissime vers le complexe. Autrement dit, à Singapour on apprend à résoudre des problèmes.Balthazaard a écrit:Je sais qu'on en a déja parlé, mais comme toujours c'est l'auberge espagnole.
Je regarde la pub pour la "méthode de Singapour"
je cite une librairie qui diffuse la méthode (en maths)
"En quoi consiste la méthode de Singapour ?
Le principe est simple : les notions (addition, multiplication, fractions, nombres décimaux, etc.) sont étudiées en profondeur jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent complètement (1). La méthode repose sur une méthode explicite : les concepts sont expliqués clairement et brièvement, puis immédiatement mis en application dans la résolution de nombreux problèmes (2)".
Pour ma part je vois une contradiction majeure entre (1) et (2) ..."étudié en profondeur" et "brièvement"
Immédiatement en application dans la résolution de nombreux problèmes...je ne vois pas ce qu'il y a d'explicite, on peut tout comprendre avec cela, les inspecteurs, complices du délabrement de notre matière vantent l'approche par "résolution de problèmes" avec les résultats que nous (prof de math) constatons.
En France, lorsqu'on parle d'approche "par résolution de problème", cela signifie que les élèves résolvent des problèmes comme ils peuvent (on ne leur donne pas de méthode, sinon de vague injonctions comme "fais un dessin! Souligne les mots importants!") et on espère que par cette activité ils vont apprendre à résoudre ces problèmes. Autrement dit, en France on apprend en résolvant des problèmes.
Ce n'est pas du tout la même chose. Lorsqu'on vante les activités de résolution de problèmes des pays asiatiques en général et de Singapour en particulier, on oublie qu'ils enseignent la méthode d'abord et font résoudre des problèmes ensuite.
C'est toute la différence entre une pédagogie explicite une pédagogie de mise en activité. Les élèves sont mieux mis en activité par une pédagogie explicite, puisqu'ils ont appris à faire les choses qu'on leur demande de faire.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
J'ajoute sur la contradiction: dans les manuels on montre les algorithmes et on les fait pratiquer, puis on fait résoudre des problèmes qui utilisent ces opérations. Des problèmes simples voire évidents qui font pratiquer les opérations mais qui dans le même temps font le lien entre la situation (la structure) du problème et l'opération.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- BalthazaardVénérable
ycombe a écrit:Dans la méthode de Singapour, on montre comment résoudre les problèmes sur des exemples clairement expliqués. Puis on résout de nombreux problèmes, du simplissime vers le complexe. Autrement dit, à Singapour on apprend à résoudre des problèmes.Balthazaard a écrit:Je sais qu'on en a déja parlé, mais comme toujours c'est l'auberge espagnole.
Je regarde la pub pour la "méthode de Singapour"
je cite une librairie qui diffuse la méthode (en maths)
"En quoi consiste la méthode de Singapour ?
Le principe est simple : les notions (addition, multiplication, fractions, nombres décimaux, etc.) sont étudiées en profondeur jusqu’à ce que les élèves les maîtrisent complètement (1). La méthode repose sur une méthode explicite : les concepts sont expliqués clairement et brièvement, puis immédiatement mis en application dans la résolution de nombreux problèmes (2)".
Pour ma part je vois une contradiction majeure entre (1) et (2) ..."étudié en profondeur" et "brièvement"
Immédiatement en application dans la résolution de nombreux problèmes...je ne vois pas ce qu'il y a d'explicite, on peut tout comprendre avec cela, les inspecteurs, complices du délabrement de notre matière vantent l'approche par "résolution de problèmes" avec les résultats que nous (prof de math) constatons.
En France, lorsqu'on parle d'approche "par résolution de problème", cela signifie que les élèves résolvent des problèmes comme ils peuvent (on ne leur donne pas de méthode, sinon de vague injonctions comme "fais un dessin! Souligne les mots importants!") et on espère que par cette activité ils vont apprendre à résoudre ces problèmes. Autrement dit, en France on apprend en résolvant des problèmes.
Ce n'est pas du tout la même chose. Lorsqu'on vante les activités de résolution de problèmes des pays asiatiques en général et de Singapour en particulier, on oublie qu'ils enseignent la méthode d'abord et font résoudre des problèmes ensuite.
C'est toute la différence entre une pédagogie explicite une pédagogie de mise en activité. Les élèves sont mieux mis en activité par une pédagogie explicite, puisqu'ils ont appris à faire les choses qu'on leur demande de faire.
Ycombe...tu te doutes que je sais tout cela et que chaque jour j'en mesure les conséquences, des élèves sans bagage, sans "boite à outils" auxquels on propose des exercices ambitieux qu'il sont incapables d'aborder, quand ils comprennent les concepts de l'énoncé, et que l'on incite à surnoter pour sauver les apparences.
Mais j'ai l'impression que ce que tu soulignes est un gros mot, même pour ceux qui vantent la méthode
"Lorsqu'on vante les activités de résolution de problèmes des pays asiatiques en général et de Singapour en particulier, on oublie qu'ils enseignent la méthode d'abord et font résoudre des problèmes ensuite."
On l'oublie sciemment pour ne pas entamer le dogme!
- Luigi_BGrand Maître
@ycombe : archeboc a répondu. Le chiffre a trait a la méthodologie d'échantillonnage de l'OCDE.
Pour moi, le choc de PISA 2015, c'est surtout la dégringolade des pays en haut de tableau :
Quand "la Chine" (ainsi présentée dans les compte-rendus médiatiques) passe dans PISA de Shanghai à "Beijing + Shanghai + Jiangsu + Guangdong", les résultats sont beaucoup moins impressionnants : c'est la confirmation de l'imposture de Shanghai dans PISA 2009 et 2012. On se rend compte à quel point les classements et performances extraordinaires (jusqu'à trois ans d'avance) étaient jusqu'ici en partie factices (...et le sont sans doute encore).
Pour moi, le choc de PISA 2015, c'est surtout la dégringolade des pays en haut de tableau :
Quand "la Chine" (ainsi présentée dans les compte-rendus médiatiques) passe dans PISA de Shanghai à "Beijing + Shanghai + Jiangsu + Guangdong", les résultats sont beaucoup moins impressionnants : c'est la confirmation de l'imposture de Shanghai dans PISA 2009 et 2012. On se rend compte à quel point les classements et performances extraordinaires (jusqu'à trois ans d'avance) étaient jusqu'ici en partie factices (...et le sont sans doute encore).
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Andrea Schleicher a écrit:le rapport – très passif – maître-élève ou l'apprentissage des leçons « par cœur » que [la France] pratique encore beaucoup ne sont plus adaptés au monde d'aujourd'hui.
http://www.lepoint.fr/societe/andreas-schleicher-le-systeme-scolaire-francais-ne-s-adapte-pas-a-la-societe-05-12-2016-2088011_23.php
Deux connaisseurs des modèles éducatifs, Jean-Marie De Ketele et Bernard Hugonnier, relevaient l'an dernier des similitudes pédagogiques dans ces pays performants: ils ont le culte de l'apprentissage par la répétition qui «part d'observations et d'imitations», écrivaient-ils dans un article sur «les modèles asiatiques» publié dans la revue internationale d'éducation de Sèvres. Ils mettent l'accent sur la résolution des problèmes. Le travail, très important, fourni par les élèves est reconnu comme une valeur en soi. On peut également constater une «forte pression exercée par les parents quant au travail scolaire qui s'oppose à un certain laxisme occidental, où l'objectif semble désormais de faire d'abord plaisir aux enfants». Enfin, les maîtres et leurs fonctions sont particulièrement respectés.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/06/01016-20161206ARTFIG00099-l-apprentissage-par-la-repetition-la-cle-du-succes-des-pays-asiatiques.php
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- OlympiasProphète
On dirait que Schleicher a zappé certaines informations ...
- ycombeMonarque
Ce n'est pas tout à fait la question que j'avais en tête. je pensais surtout à la comparaison avec les autres. Nombres de pays bien classé (comme Singapour) affichent dans le tableau un taux de participation à PISA supérieur au notre. Je ne dis pas ça pour dire qu'on est ridicule, juste pour relativiser l'argument qui dit que, si on a tant d'écart entre les bons et les mauvais, c'est aussi parce qu'on scolarise plus que les autres, ce qui ne semble pas être tant que ça le cas.Luigi_B a écrit:@ycombe : archeboc a répondu. Le chiffre a trait a la méthodologie d'échantillonnage de l'OCDE.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- bruno09Niveau 10
L'article qui cite Schleicher nous parle d'un modèle idéal qui n'a jamais marché nulle part tandis que le second décrit un truc qu'on connaît, qui fonctionne, et que l'on constate parfois avec quelques élèves quand on peut faire en sorte que leurs condisciples les laissent travailler tranquillement...Luigi_B a écrit:Andrea Schleicher a écrit:le rapport – très passif – maître-élève ou l'apprentissage des leçons « par cœur » que [la France] pratique encore beaucoup ne sont plus adaptés au monde d'aujourd'hui.
http://www.lepoint.fr/societe/andreas-schleicher-le-systeme-scolaire-francais-ne-s-adapte-pas-a-la-societe-05-12-2016-2088011_23.php
Deux connaisseurs des modèles éducatifs, Jean-Marie De Ketele et Bernard Hugonnier, relevaient l'an dernier des similitudes pédagogiques dans ces pays performants: ils ont le culte de l'apprentissage par la répétition qui «part d'observations et d'imitations», écrivaient-ils dans un article sur «les modèles asiatiques» publié dans la revue internationale d'éducation de Sèvres. Ils mettent l'accent sur la résolution des problèmes. Le travail, très important, fourni par les élèves est reconnu comme une valeur en soi. On peut également constater une «forte pression exercée par les parents quant au travail scolaire qui s'oppose à un certain laxisme occidental, où l'objectif semble désormais de faire d'abord plaisir aux enfants». Enfin, les maîtres et leurs fonctions sont particulièrement respectés.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/06/01016-20161206ARTFIG00099-l-apprentissage-par-la-repetition-la-cle-du-succes-des-pays-asiatiques.php
Ces élèves là sont dans un cercle vertueux: ils travaillent dur, sont soutenus par leurs parents et sont dans un établissement où leurs efforts sont valorisés. Dans un système républicain digne de ce nom, il n'y a pas besoin d'être un CSP+ pour avoir ça.
Ce que l'on ne nous dit pas, c'est que le bon élève de classe populaire dont les parents sont impliqués (il y en plus qu'on ne le croit) aura bien du mal à bénéficier des mêmes conditions de travail à l'école que le fils de bourgeois. Ses camarades risquent même de lui faire passer l'envie d'avoir des bonnes notes.
Ils n'ont pas les codes, ils n'ont pas de livres, nous disent les experts. Les livres, ça se donne, les codes, ça s'apprend. Encore faudrait-il qu'on le fasse. Ce ne serait pas la définition d'une école vraiment progressiste?
- ZarathustraNiveau 7
bruno09 a écrit:
Ce que l'on ne nous dit pas, c'est que le bon élève de classe populaire dont les parents sont impliqués (il y en plus qu'on ne le croit) aura bien du mal à bénéficier des mêmes conditions de travail à l'école que le fils de bourgeois. Ses camarades risquent même de lui faire passer l'envie d'avoir des bonnes notes.
Ils n'ont pas les codes, ils n'ont pas de livres, nous disent les experts. Les livres, ça se donne, les codes, ça s'apprend. Encore faudrait-il qu'on le fasse. Ce ne serait pas la définition d'une école vraiment progressiste?
Je crois que "l'effet parents" est de plus en plus important, non parce que ces vilains bourgeois veulent donner un injuste "avantage d'héritier", mais parce que de plus en plus, ils constatent que leurs enfants n'arrivent pas à apprendre avec ce que l'école leur donne comme enseignement. Je le constate autour de moi: je dois aider mes enfants à apprendre à lire, à apprendre à faire des maths, ... et je dois le faire aussi avec d'autres membres de la famille. Je ne parle pas de "faire des bêtes de concours", mais de faire réussir simplement: sans cette aide, l'enfant coule. Je n'ai pas de souvenir d'un tel besoin "dans mon temps". Parfois il fallait une petite explication, mais on pouvait se débrouiller avec l'enseignement et le matériel donné par l'école. Maintenant, cet enseignement et ce matériel ne permet pas de réussir. Si mes enfants, ou les autres enfants que j'aide, font parti d'un test, leurs résultats ne sont pas ceux du système, mais pour une partie importante, de mon "enseignement". Il ne faut donc pas mettre sur le compte du ministère ce que j'ai apporté hors système.
Il ne faut donc pas s'étonner que le "clivage social" se creuse: quand l'école ne donne pas les moyens pour réussir, seulement ceux qui trouvent ces moyens ailleurs peuvent encore réussir. Il faut "connaître quelqu'un qui sait lire et écrire" comme va la blague, et cela devient rare sauf chez "les bourgeois".
On peut donc aussi expliquer que les résultats ne chutent plus tellement: PISA ne mesure plus la performance de l'EN, mais la performance des parents, sauf pour la partie de la population de jeunes qui ne peut pas compter sur des parents capables de faire cours le soir, le weekend et pendant les vacances. L'enseignement de qualité (c.a.d. qui fonctionne et qui obtient de bons résultats) serait ainsi devenu, par manque d'enseignement public, un bien de famille, précieusement préservé. Sauf dans quelques établissements publics où seulement des enfants de parents capables d'investir dans de l'immobilier très cher (carte scolaire oblige), peuvent aller.
Ainsi se referme le cercle ironique: en déconstruisant l'enseignement pour ne pas favoriser "les héritiers", seuls les "héritiers" sont encore capables d'enseigner à leurs enfants.
- MUTISExpert
Chocolat a écrit:Donc, si nous résumons ce qui fonctionne :
- la pédagogie explicite et l'apprentissage par répétition
- le travail régulier et soutenu
- le respect des enseignants
- la valorisation du métier à travers une rémunération intéressante
Conclusion : ce qui fonctionne se situe à l'opposé de ce qui a été fait en France pendant de trop nombreuses années.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- XIIINeoprof expérimenté
La volonté politique est de suivre le chemin de l'ultra libéralisme, je constate juste que les EU ou le RU sont (encore) derrières nous... J'aimerai aussi que cette évaluation compare, les taux d'encadrement, les rémunérations des professeurs, la formation, le PIB consacré à l'instruction...
- CeladonDemi-dieu
Sûr qu'en troquant une pédagogie du modèle contre une pédagogie de la redécouverte de la roue, on n'allait pas aller plus vite que le chariot.MUTIS a écrit:Chocolat a écrit:Donc, si nous résumons ce qui fonctionne :
- la pédagogie explicite et l'apprentissage par répétition
- le travail régulier et soutenu
- le respect des enseignants
- la valorisation du métier à travers une rémunération intéressante
Conclusion : ce qui fonctionne se situe à l'opposé de ce qui a été fait en France pendant de trop nombreuses années.
On le savait, on a tiré la sonnette d'alarme très tôt après avoir constaté les premiers dégâts, parallèlement les autorités nous ont dépossédés de ce qui nous restait comme autorité et aujourd'hui, de ce qui nous restait comme "savoirs constitués" à transmettre.
On voit clairement à qui profite cette gabegie. Mais personne pour arrêter le chariot avant le choc contre le mur.
- VerduretteModérateur
https://ries.revues.org/3852
"En 1965, [à Singapour] l’indépendance ... a renforcé la volonté de définir deux objectifs éducatifs fondamentaux dans la nouvelle nation : favoriser la croissance économique nationale et encourager la cohésion sociale au sein d’une population multi-ethnique et multi-religieuse. De plus, le nombre d’écoles privées a rapidement été réduit afin de permettre un contrôle centralisé de la définition de la politique éducative, de la régulation et du financement. Afin d’encourager la croissance économique, l’accent a été mis sur les compétences en anglais, en mathématiques et en sciences (ce qui a quelque peu marginalisé les autres matières) au primaire, au secondaire et au niveau pré-universitaire. Dans le même temps, un ensemble de rituels quotidiens a été mis en place dans les écoles afin de promouvoir la cohésion sociale et l’identité nationale. Ces rituels comprenaient la récitation du serment d’allégeance, la levée du drapeau et le chant de l’hymne national."
"En 1965, [à Singapour] l’indépendance ... a renforcé la volonté de définir deux objectifs éducatifs fondamentaux dans la nouvelle nation : favoriser la croissance économique nationale et encourager la cohésion sociale au sein d’une population multi-ethnique et multi-religieuse. De plus, le nombre d’écoles privées a rapidement été réduit afin de permettre un contrôle centralisé de la définition de la politique éducative, de la régulation et du financement. Afin d’encourager la croissance économique, l’accent a été mis sur les compétences en anglais, en mathématiques et en sciences (ce qui a quelque peu marginalisé les autres matières) au primaire, au secondaire et au niveau pré-universitaire. Dans le même temps, un ensemble de rituels quotidiens a été mis en place dans les écoles afin de promouvoir la cohésion sociale et l’identité nationale. Ces rituels comprenaient la récitation du serment d’allégeance, la levée du drapeau et le chant de l’hymne national."
- CeladonDemi-dieu
Verdurette, on SAIT ce qui fonctionne. Le problème c'est qu'on est maintenant allés bcp trop loin dans la mise en place et le renforcement de tout ce qui NE FONCTIONNE PAS. La tâche pour revenir sur tout cela quand l'encadrement ministériel exige que l'on persiste n'est pas évidente et doit en décourager plus d'un.
- Luigi_BGrand Maître
Un taux de participation des élèves scolarisés.ycombe a écrit:Nombres de pays bien classé (comme Singapour) affichent dans le tableau un taux de participation à PISA supérieur au notre.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- harry jamesNeoprof expérimenté
Je vois que le Canada est un des rares états à gagner des points...Comme je ne connais rien à la politique éducative des autres, je me demandais si ce progrès était corrélé à l'abandon de la réforme pédagogique (si semblable à notre collège2016).
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Merdre lachez tout! Partez sur les routes!
Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
- CeladonDemi-dieu
http://www.francetvinfo.fr/societe/education/classement-pisa/education-ils-appliquent-la-methode-de-singapour_1956453.html#xtor=AL-79-[article_video]-[connexe]
- ZagaraGuide spirituel
Heu c'est vraiment ça la méthode de Singapour ? Parce que c'est ce que faisait ma mère pour m'apprendre l'arithmétique (avec des allumettes), ça n'a rien d'ultra innovant. Vraiment, ce n'est plus pratiqué en France ?
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- V. Peillon : "Nous sommes sous le choc Pisa. Ça va être encore pire. Le systeme scolaire commence à très mal marcher".
- sciences physiques et démarche d'investigation
- TIMSS, PISA: bientôt les résultats des enquêtes 2015
- [Le Point/Nathalie Mons] Pisa 2015 "Le collège unique réduit les inégalités"
- J.M. Blanquer et la stratégie du choc scolaire.
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