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- bruno09Niveau 10
C'est à peu près ça. Disons un élève de troisième. Il est censé maîtriser le Français, faire des phrases correctes et exprimer une pensée, quand bien même celle-ci serait simple. Il devrait avoir appris son cours même imparfaitement, la mémoire pouvant lui faire défaut. Enfin il devrait avoir des capacités d'analyse lui permettant de faire la différence entre cause et conséquence et par exemple entre un mensonge et une erreur. Ce n'est pas le cas. l'élève qui fait tout ça a minima devrait avoir 10 ou 11. Il a 17. Celui qui ne maîtrise pas tout ce que j'ai énoncé ou plus exactement de temps en temps aura entre 8 et 10. Celui qui a 6 est dans une situation pour le moins préoccupante. 6, c'est traumatisant, certes, même si sa copie est vide et ne vaut réellement que 2. L'élève risque d'être découragé, effectivement. Et il y a de quoi. Il suffit de discuter un peu avec lui et on constatera qu'il ne lit pas. Jamais. Il suffit de le contempler pendant un cours pour constater qu'il a une capacité de concentration de quelques minutes (trois au plus). Recopier un cours est pour lui un exercice difficile. Personne ne peut avec la meilleure bonne volonté du monde apprendre correctement en partant de son cahier. En bref, espérer élever son niveau relève du vœu pieux.nlm76 a écrit:Les notes, je m'en contref... Si je leur attribuais la note qui correspond à leur niveau, cela oscillerait, pour 90% d'entre eux, entre 0,1 et 02/20. Et je suis sérieux : la plupart ne maîtrisent pas les connaissances qui devraient être acquises en CE. Vos 09 ou 11 de moyenne, professeurs "sévères", ont à peu près la même signification que les 13-14 des collègues plus laxiste : c'est une plaisanterie.
Alors, de mon côté, moi aussi je surnote allègrement : je mets des bonnes notes pour ceux qui arrivent à faire quelques progrès à partir du niveau calamiteux qu'ils ont. Bon; il est vrai que je donne des points moins généreusement que mes collègues : il faut vraiment avoir appris quelque chose. Mais je m'occupe essentiellement de leur donner les connaissances correspondant au CE.
Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment l'impression stupéfiante de flotter dans un monde au delà du réel — ce qui en fait n'est pas sans agrément — quand je vois les notes que tous attribuent à nos élèves.
Avant de se poser la question de savoir si on doit encourager les élèves ou les noter à leur vraie valeur, on devrait peut-être faire en sorte qu'ils ne nous arrivent pas dans cet état.
- CotPouletCotNiveau 8
bruno09 a écrit:C'est à peu près ça. Disons un élève de troisième. Il est censé maîtriser le Français, faire des phrases correctes et exprimer une pensée, quand bien même celle-ci serait simple. Il devrait avoir appris son cours même imparfaitement, la mémoire pouvant lui faire défaut. Enfin il devrait avoir des capacités d'analyse lui permettant de faire la différence entre cause et conséquence et par exemple entre un mensonge et une erreur. Ce n'est pas le cas. l'élève qui fait tout ça a minima devrait avoir 10 ou 11. Il a 17. Celui qui ne maîtrise pas tout ce que j'ai énoncé ou plus exactement de temps en temps aura entre 8 et 10. Celui qui a 6 est dans une situation pour le moins préoccupante. 6, c'est traumatisant, certes, même si sa copie est vide et ne vaut réellement que 2. L'élève risque d'être découragé, effectivement. Et il y a de quoi. Il suffit de discuter un peu avec lui et on constatera qu'il ne lit pas. Jamais. Il suffit de le contempler pendant un cours pour constater qu'il a une capacité de concentration de quelques minutes (trois au plus). Recopier un cours est pour lui un exercice difficile. Personne ne peut avec la meilleure bonne volonté du monde apprendre correctement en partant de son cahier. En bref, espérer élever son niveau relève du vœux pieux.nlm76 a écrit:Les notes, je m'en contref... Si je leur attribuais la note qui correspond à leur niveau, cela oscillerait, pour 90% d'entre eux, entre 0,1 et 02/20. Et je suis sérieux : la plupart ne maîtrisent pas les connaissances qui devraient être acquises en CE. Vos 09 ou 11 de moyenne, professeurs "sévères", ont à peu près la même signification que les 13-14 des collègues plus laxiste : c'est une plaisanterie.
Alors, de mon côté, moi aussi je surnote allègrement : je mets des bonnes notes pour ceux qui arrivent à faire quelques progrès à partir du niveau calamiteux qu'ils ont. Bon; il est vrai que je donne des points moins généreusement que mes collègues : il faut vraiment avoir appris quelque chose. Mais je m'occupe essentiellement de leur donner les connaissances correspondant au CE.
Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment l'impression stupéfiante de flotter dans un monde au delà du réel — ce qui en fait n'est pas sans agrément — quand je vois les notes que tous attribuent à nos élèves.
Avant de se poser la question de savoir si on doit encourager les élèves ou les noter à leur vraie valeur, on devrait peut-être faire en sorte qu'ils ne nous arrivent pas dans cet état.
+ !
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"Il était persuadé que s'il se risquait hà dormir la nuit, il se transformerait en poulet. Il se laissait de petites notes hà sa propre hintention qui lui répétaient : "Tu n'es pas un poulet", mais il se disait parfois qu'il mentait." Terry Pratchett, Jeu de nains
- ChocolatGuide spirituel
Si j'avais officiellement mis des notes en ce début d'année scolaire, elles auraient été très mauvaises. Les élèves, les parents et les chefs le savent très bien puisque j'ai conservé les "officieuses" dans mon carnet papier consultable - les gamins doivent tout de même savoir où il en sont réellement.
Il a donc été convenu de bosser, pour commencer.
Et ils bossent vraiment.
Premières évals officielles la semaine prochaine.
Nous verrons bien...
Je dois reconnaître que lorsque j'enseignais dans le supérieur, je certains collègues du secondaire en raison du niveau catastrophique de certains bacheliers.
Et c'était il y a 15 ans...
Il a donc été convenu de bosser, pour commencer.
Et ils bossent vraiment.
Premières évals officielles la semaine prochaine.
Nous verrons bien...
Je dois reconnaître que lorsque j'enseignais dans le supérieur, je certains collègues du secondaire en raison du niveau catastrophique de certains bacheliers.
Et c'était il y a 15 ans...
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- IphigénieProphète
On peut et on doit sans doute, à titre personnel, avoir des actions de "résistance".
Mais l'enjeu de l'évaluation est aujourd'hui majeur et critique: le système tel qu'il est ne peut plus tenir, puisqu'on envoie en lycée puis en licence des élèves dont on sait qu'ils ne sont pas au niveau, et qui ne sont là que parce qu'on a lâché les digues. Et il faut les gérer.
Les CDE mènent une action continue depuis des années pour faire lâcher aussi la notation parce que 1- on doit justifier aux parents d'avoir laissé "monter" leurs enfants sans jamais opposer de résistance: on ne peut pas tout d'un coup leur dire: oui, mais en fait ils sont nuls...et 2 parce qu'ils voient le moment où la situation deviendra explosive si on dit aux parents qu'ils ont été victimes d'une énorme supercherie de l'institution.
Avec le recul, je ne vois pas comment on pourra tenir une notation et un examen terminal alors que tout a été pourri depuis la base. Ici ou là il y a encore des classes qui fonctionnent, bien sûr, mais si on prend le recul de la vision globale, sur laquelle sont réfléchies les réformes, on voit bien que l'enjeu de la notation est aujourd'hui politique et social et plus du tout pédagogique: il s'agit de justifier ou plutôt de faire passer en douceur l'effondrement de l'école, transformée progressivement en "jardin d'enfants", pour les pauvres, s'entend: on va leur apprendre à se sociabiliser, et à bavarder plutôt que se taper dessus: c'est déjà ça, mais c'est très loin de l'éducation dont on se voudrait les acteurs. Ou pour le dire autrement, noter n'a de sens que dans un système qui accepte la sélection (selon des modalités pas forcément "féroces", mais justes) : mais si on refuse toute sélection, la note est forcément aberrante. Actuellement, on est dans un tel entre-deux que les notes n'ont effectivement plus de sens puisqu'on ne sait plus noter (chacun fait à sa guise, et de façon très disparate de l'un à l'autre),puisqu'on n'a pas le moindre accord-qui supposerait une réflexion- sur les contenus exigibles, et on fait semblant que tout le monde passe soi-disant grâce à sa note, nécessairement gonflée...Ce sont mes BTS qui il y a déjà quelques années m'avaient dit, interloqués et dubitatifs et à juste titre au fond, à leur premier devoir truffé de fautes, d'erreurs de compréhension et d'accords: "mais vous vous rendez compte qu'on a le bac, quand même?"...
Mais l'enjeu de l'évaluation est aujourd'hui majeur et critique: le système tel qu'il est ne peut plus tenir, puisqu'on envoie en lycée puis en licence des élèves dont on sait qu'ils ne sont pas au niveau, et qui ne sont là que parce qu'on a lâché les digues. Et il faut les gérer.
Les CDE mènent une action continue depuis des années pour faire lâcher aussi la notation parce que 1- on doit justifier aux parents d'avoir laissé "monter" leurs enfants sans jamais opposer de résistance: on ne peut pas tout d'un coup leur dire: oui, mais en fait ils sont nuls...et 2 parce qu'ils voient le moment où la situation deviendra explosive si on dit aux parents qu'ils ont été victimes d'une énorme supercherie de l'institution.
Avec le recul, je ne vois pas comment on pourra tenir une notation et un examen terminal alors que tout a été pourri depuis la base. Ici ou là il y a encore des classes qui fonctionnent, bien sûr, mais si on prend le recul de la vision globale, sur laquelle sont réfléchies les réformes, on voit bien que l'enjeu de la notation est aujourd'hui politique et social et plus du tout pédagogique: il s'agit de justifier ou plutôt de faire passer en douceur l'effondrement de l'école, transformée progressivement en "jardin d'enfants", pour les pauvres, s'entend: on va leur apprendre à se sociabiliser, et à bavarder plutôt que se taper dessus: c'est déjà ça, mais c'est très loin de l'éducation dont on se voudrait les acteurs. Ou pour le dire autrement, noter n'a de sens que dans un système qui accepte la sélection (selon des modalités pas forcément "féroces", mais justes) : mais si on refuse toute sélection, la note est forcément aberrante. Actuellement, on est dans un tel entre-deux que les notes n'ont effectivement plus de sens puisqu'on ne sait plus noter (chacun fait à sa guise, et de façon très disparate de l'un à l'autre),puisqu'on n'a pas le moindre accord-qui supposerait une réflexion- sur les contenus exigibles, et on fait semblant que tout le monde passe soi-disant grâce à sa note, nécessairement gonflée...Ce sont mes BTS qui il y a déjà quelques années m'avaient dit, interloqués et dubitatifs et à juste titre au fond, à leur premier devoir truffé de fautes, d'erreurs de compréhension et d'accords: "mais vous vous rendez compte qu'on a le bac, quand même?"...
- JaneBNeoprof expérimenté
Ramanujan974 a écrit:C'est marrant, jamais personne ne conteste les moyennes trop hautes.
Parce que 16 de moyenne de classe en HG, il y a de quoi se poser des questions...
+ 1.
- barègesÉrudit
Chocolat a écrit:
Je dois reconnaître que lorsque j'enseignais dans le supérieur, je certains collègues du secondaire en raison du niveau catastrophique de certains bacheliers.
Et c'était il y a 15 ans...
Il y a quatre, cinq ans, j'étais intriguée par l'apparition de la mention de "projet Voltaire" dans les fiches de poste du supérieur : on demandait à l'enseignant de le mettre en place, ou d'avoir une expérience en la matière. Je ne savais pas trop ce que c'était.
Maintenant il y a beaucoup de postes concernés chaque année (un quart, un tiers des postes de PRCE/PRAG en LM et LC?).
C'est une solution boiteuse à un problème basique de maîtrise de la langue dans le supérieur, y compris en facs de secteur LLSH, histoire-géo, lettres... Et la remise à niveau est en partie déléguée au secteur marchand.
Cette année, je regarde pour la première fois avec attention la main des étudiants, depuis que je me suis rendue compte que pour au moins l'un d'eux, l'écriture rapide devait être impossible, et l'écriture normale, même courte, très douloureuse, vu sa manière de tenir un crayon.
- Marc S.Niveau 4
Iphigénie a écrit: Ce sont mes BTS qui il y a déjà quelques années m'avaient dit, interloqués et dubitatifs et à juste titre au fond, à leur premier devoir truffé de fautes, d'erreurs de compréhension et d'accords: "mais vous vous rendez compte qu'on a le bac, quand même?"...
Oui, les élèves ne sont pas dupes et sont souvent les premiers à critiquer le décalage notes/acquisitions réelles. L'autre jour, des latinistes de seconde ont estimé qu'on ne leur avait pas assez fait apprendre par coeur les bases grammaticales de la langue française depuis leur plus jeune âge; ils connaissent leurs lacunes et les déplorent. Ils rêvaient d'une école avec plus d'exercices systématiques et répétés pour les bases. Un moment donné, j'ai cru à une caméra cachée - l'impression que Brighelli leur parlait dans l'oreillette. Effectivement, on arrive à un stade où ça coince, malgré tous les subterfuges pour dissimuler la misère.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
barèges a écrit:Cette année, je regarde pour la première fois avec attention la main des étudiants, depuis que je me suis rendue compte que pour au moins l'un d'eux, l'écriture rapide devait être impossible, et l'écriture normale, même courte, très douloureuse, vu sa manière de tenir un crayon.
Un sur combien ? Ça n'arrivait jamais avant ? J'écris "comme un gaucher", ça fait mal en effet, et pourtant mes institutrices étaient à la vieille mode. Personne n'a jamais pu me corriger, ni moi.
- musaNeoprof expérimenté
Marc S. a écrit:Iphigénie a écrit: Ce sont mes BTS qui il y a déjà quelques années m'avaient dit, interloqués et dubitatifs et à juste titre au fond, à leur premier devoir truffé de fautes, d'erreurs de compréhension et d'accords: "mais vous vous rendez compte qu'on a le bac, quand même?"...
Oui, les élèves ne sont pas dupes et sont souvent les premiers à critiquer le décalage notes/acquisitions réelles. L'autre jour, des latinistes de seconde ont estimé qu'on ne leur avait pas assez fait apprendre par coeur les bases grammaticales de la langue française depuis leur plus jeune âge; ils connaissent leurs lacunes et les déplorent. Ils rêvaient d'une école avec plus d'exercices systématiques et répétés pour les bases. Un moment donné, j'ai cru à une caméra cachée - l'impression que Brighelli leur parlait dans l'oreillette. Effectivement, on arrive à un stade où ça coince, malgré tous les subterfuges pour dissimuler la misère.
J'adore!
- BoubouleDoyen
En hommage à certaines remarques de ce fil et pour éviter qu'on pense que je n'ai qu'une note dans le trimestre, je viens de rentrer mes 2068 notes depuis le début de l'année dans un tableur pour faire un bilan fin. (Chaque note est sur 1 à 5 points.)
Ca fait hyper sérieux 2068 notes en 1 mois, non ? (J'aurais préféré 2^11 mais tant pis.)
Bon, quelqu'un sait comment je transfère directement sur pronote pour en mettre plein la vue aux parents ? ( )
Ca fait hyper sérieux 2068 notes en 1 mois, non ? (J'aurais préféré 2^11 mais tant pis.)
Bon, quelqu'un sait comment je transfère directement sur pronote pour en mettre plein la vue aux parents ? ( )
- barègesÉrudit
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:barèges a écrit:Cette année, je regarde pour la première fois avec attention la main des étudiants, depuis que je me suis rendue compte que pour au moins l'un d'eux, l'écriture rapide devait être impossible, et l'écriture normale, même courte, très douloureuse, vu sa manière de tenir un crayon.
Un sur combien ? Ça n'arrivait jamais avant ? J'écris "comme un gaucher", ça fait mal en effet, et pourtant mes institutrices étaient à la vieille mode. Personne n'a jamais pu me corriger, ni moi.
Je n'avais peut-être pas remarqué avant ; depuis que je suis là par contre (trois ans), je vois de plus en plus de marques de fatigue voire douleur pendant des prises de notes mêmes courtes, chez des étudiants pour qui l'écriture est un geste devenu assez rare. Ce n'est pas nécessairement surjoué (gestes de délassement, genre agiter la main à vide vers le bas, comme ça nous arrivait après 6 heures de grattage intensif au lycée ou fac, sauf que là je sais très bien qu'ils n'ont guère écrit avant dans la journée et que chez moi ce n'est pas le bagne). Je suis gauchère aussi et n'ai pas une position d'écriture académique, loin de là, mais je peux écrire vite et longtemps. Là je parle d'un poing fermé et crispé, crayon serré avec quatre doigts, le pouce repassant par-devant et appuyant encore par-dessus; tout l'avant-bras mobilisé.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ah, oui, ça semble bien plus grave.
- NLM76Grand Maître
Pour ce qui est des gauchers, il n'y a, en pratique, jamais eu personne qui sût enseigner correctement à tenir son stylo, en France. Mon père était gaucher et tenait très bien, très souplement son stylo et avait une belle écriture... mais c'est sa mère qui lui avait fait l'école jusqu'à neuf ans — il n'était pas en France. Les spécialistes comment éduquer ou rééduquer la posture et l'écriture des gauchers (en particulier en leur permettant de tourner leur feuille vers la droite), mais pas les instituteurs, y compris ceux qui furent formés "à l'ancienne". Mais ce n'est pas très compliqué, et c'est un scandale que les instituteurs ne le sachent pas. Il y a des instituteurs au courant, ou des rééducateurs en écriture qui passent par là et nous donnent une bibliographie (Dumont et compagnie) sur le sujet?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:barèges a écrit:Cette année, je regarde pour la première fois avec attention la main des étudiants, depuis que je me suis rendue compte que pour au moins l'un d'eux, l'écriture rapide devait être impossible, et l'écriture normale, même courte, très douloureuse, vu sa manière de tenir un crayon.
Un sur combien ? Ça n'arrivait jamais avant ? J'écris "comme un gaucher", ça fait mal en effet, et pourtant mes institutrices étaient à la vieille mode. Personne n'a jamais pu me corriger, ni moi.
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Sites du grip :
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- RendashBon génie
Les avis d'Ajupouët sur la question sont précieux.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- OsmieSage
Je viens de corriger un paquet de rédactions de collégiens ; sur 30 copies de 5e, une est vraiment bonne, deux autres sont satisfaisantes, trois sont passables, et toutes les autres sont lamentables. Ce n'est pas comme si nous avions travaillé le sujet en classe, pas comme si j'avais donné une structure afin d'éviter les incohérences, etc. Je suis d'autant plus contrariée que les élèves en question ne sont pas tous en difficulté, loin s'en faut. Non, c'est tout simplement qu'il n'est plus dans l'air du temps de travailler un texte, d'enrichir son lexique en cherchant un mot dans le dictionnaire, d'éviter une erreur en vérifiant une conjugaison dans le Bescherelle... En effet, tout ceci est d'un chiant ! Je suis furieuse de lire autant de vilaines copies, et cela va barder lundi. Moyenne de classe sur ce devoir : tout juste 6. Ce n'est pas une mauvaise classe, seulement une classe qui ne sait pas ce que faire des efforts signifie. 15 de moyenne en allemand, 14 en anglais, c'est à se demander si nous avons les mêmes. Ah mais non, j'oublie qu'un de mes collègues d'allemand dit que l'essentiel est qu'ils se comprennent, et qu'on ne va pas toujours emmerder les classes avec le systèmes des cas. Très gentil par ailleurs, le collègue.
- jonjon71Fidèle du forum
Osmie a écrit:Je viens de corriger un paquet de rédactions de collégiens ; sur 30 copies de 5e, une est vraiment bonne, deux autres sont satisfaisantes, trois sont passables, et toutes les autres sont lamentables. Ce n'est pas comme si nous avions travaillé le sujet en classe, pas comme si j'avais donné une structure afin d'éviter les incohérences, etc. Je suis d'autant plus contrariée que les élèves en question ne sont pas tous en difficulté, loin s'en faut. Non, c'est tout simplement qu'il n'est plus dans l'air du temps de travailler un texte, d'enrichir son lexique en cherchant un mot dans le dictionnaire, d'éviter une erreur en vérifiant une conjugaison dans le Bescherelle... En effet, tout ceci est d'un chiant ! Je suis furieuse de lire autant de vilaines copies, et cela va barder lundi. Moyenne de classe sur ce devoir : tout juste 6. Ce n'est pas une mauvaise classe, seulement une classe qui ne sait pas ce que faire des efforts signifie. 15 de moyenne en allemand, 14 en anglais, c'est à se demander si nous avons les mêmes. Ah mais non, j'oublie qu'un de mes collègues d'allemand dit que l'essentiel est qu'ils se comprennent, et qu'on ne va pas toujours emmerder les classes avec le systèmes des cas. Très gentil par ailleurs, le collègue.
J'ai malheureusement l'impression que c'est de plus en plus ça partout. Et la réforme 2016 ne va pas contribuer à remédier à cela.
- roxanneOracle
J'ai rassuré mon jeune collègue-stagiaire d'histoire (brillant agrégé-normalien) en lui disant que j'avais 9.5 dans notre seconde commune. "Ah, bon, vous avez moins de 10? Je croyais qu'on n'avait pas le droit."
- Spoiler:
- oui, il me vouvoie...
- OsmieSage
jonjon71 a écrit:Osmie a écrit:Je viens de corriger un paquet de rédactions de collégiens ; sur 30 copies de 5e, une est vraiment bonne, deux autres sont satisfaisantes, trois sont passables, et toutes les autres sont lamentables. Ce n'est pas comme si nous avions travaillé le sujet en classe, pas comme si j'avais donné une structure afin d'éviter les incohérences, etc. Je suis d'autant plus contrariée que les élèves en question ne sont pas tous en difficulté, loin s'en faut. Non, c'est tout simplement qu'il n'est plus dans l'air du temps de travailler un texte, d'enrichir son lexique en cherchant un mot dans le dictionnaire, d'éviter une erreur en vérifiant une conjugaison dans le Bescherelle... En effet, tout ceci est d'un chiant ! Je suis furieuse de lire autant de vilaines copies, et cela va barder lundi. Moyenne de classe sur ce devoir : tout juste 6. Ce n'est pas une mauvaise classe, seulement une classe qui ne sait pas ce que faire des efforts signifie. 15 de moyenne en allemand, 14 en anglais, c'est à se demander si nous avons les mêmes. Ah mais non, j'oublie qu'un de mes collègues d'allemand dit que l'essentiel est qu'ils se comprennent, et qu'on ne va pas toujours emmerder les classes avec le systèmes des cas. Très gentil par ailleurs, le collègue.
J'ai malheureusement l'impression que c'est de plus en plus ça partout. Et la réforme 2016 ne va pas contribuer à remédier à cela.
J'imagine ce que va devenir notre pays.
- Luciole verteNiveau 5
J'ai le même problème que toi, Clo. Mes bonnes classes de 2de et de 1e ont 11 ou 12 de moyenne en français, alors que la moyenne générale est de 14 ! Je ne sais pas si j'ai la main lourde sur la notation comme le niveau est encourageant ou si l'ensemble de l'équipe surnote. Je suis très surprise d'avoir les moyennes les plus basses, alors que, dans mon lycée précédent, je notais plus haut que la plupart de mes collègues.
- JOYA99Niveau 1
Bonsoir,
J'ai lu attentivement ton message et je ne suis en rien étonnée. Nombre de nos collègues ne veulent aucun souci ni avec l'administration ni avec les parents, par conséquent les notes apposées sont hautes et quand on arrive dans une nouvelle équipe, on fait triste figure quand on note à sa juste valeur (je fais systématiquement des grilles d'évaluation, ainsi pas de souci). Je parle ici de vécu ... Bon courage !
JOYA99
J'ai lu attentivement ton message et je ne suis en rien étonnée. Nombre de nos collègues ne veulent aucun souci ni avec l'administration ni avec les parents, par conséquent les notes apposées sont hautes et quand on arrive dans une nouvelle équipe, on fait triste figure quand on note à sa juste valeur (je fais systématiquement des grilles d'évaluation, ainsi pas de souci). Je parle ici de vécu ... Bon courage !
JOYA99
- clo74Niveau 9
Je reviens vers vous, car je suis plus que dépitée de soir : j'étais contente de ma moyenne de 11,3, pour moi c'est une bonne classe de 1ère S, mais non, c'est trop peu... plus de 13 en histoire-géo et en physiques, plus de 15 en allemand, plus de 14 en anglais et en maths ( ), 17 en EPS....
Je suis apparemment la seule à avoir noté des bavardages, et donc suis "responsable" du fait que certains n'ont pas eu les félicitations... Et je ne suis pas assez méthodique (je refuse de faire le tableau citations/procédés/interprétation à chaque lecture analytique... )
J'en ai marre. Je vais leur fourguer leur tableau, et mettre 15 à tout le monde!
Je suis apparemment la seule à avoir noté des bavardages, et donc suis "responsable" du fait que certains n'ont pas eu les félicitations... Et je ne suis pas assez méthodique (je refuse de faire le tableau citations/procédés/interprétation à chaque lecture analytique... )
J'en ai marre. Je vais leur fourguer leur tableau, et mettre 15 à tout le monde!
- roxanneOracle
Les premières, c'est la plaie. Ils voudraient la recette magique de l'EAF sans bosser trop de leur côté. Finalement, dans leur genre, les STMG sont plus "faciles", ils sont faibles, ne font pas grand chose mais le savent au moins.
- DanskaProphète
D'abord, tu n'es pas "responsable" du fait que certains n'aient pas eu les félicitations : les responsables, ce sont les élèves, ce sont eux qui bavardent, pas toi.
Quant à tes méthodes, tu peux éventuellement essayer de les guider davantage, en prenant plus de temps pour leur expliquer ce qu'ils doivent faire, noter, retenir, etc. Mais tu ne vas pas changer toutes tes méthodes d'enseignement uniquement pour cette classe, c'est aussi - et surtout - à eux de faire des efforts pour suivre et apprendre le cours !
Quant à tes méthodes, tu peux éventuellement essayer de les guider davantage, en prenant plus de temps pour leur expliquer ce qu'ils doivent faire, noter, retenir, etc. Mais tu ne vas pas changer toutes tes méthodes d'enseignement uniquement pour cette classe, c'est aussi - et surtout - à eux de faire des efforts pour suivre et apprendre le cours !
- gauvain31Empereur
Luciole verte a écrit:J'ai le même problème que toi, Clo. Mes bonnes classes de 2de et de 1e ont 11 ou 12 de moyenne en français, alors que la moyenne générale est de 14 ! Je ne sais pas si j'ai la main lourde sur la notation comme le niveau est encourageant ou si l'ensemble de l'équipe surnote. Je suis très surprise d'avoir les moyennes les plus basses, alors que, dans mon lycée précédent, je notais plus haut que la plupart de mes collègues.
Voilà, tu sais ce que je vis comme TZR !!
- NLM76Grand Maître
Pfff.clo74 a écrit:Je reviens vers vous, car je suis plus que dépitée de soir : j'étais contente de ma moyenne de 11,3, pour moi c'est une bonne classe de 1ère S, mais non, c'est trop peu... plus de 13 en histoire-géo et en physiques, plus de 15 en allemand, plus de 14 en anglais et en maths ( ), 17 en EPS....
Je suis apparemment la seule à avoir noté des bavardages, et donc suis "responsable" du fait que certains n'ont pas eu les félicitations... Et je ne suis pas assez méthodique (je refuse de faire le tableau citations/procédés/interprétation à chaque lecture analytique... )
J'en ai marre. Je vais leur fourguer leur tableau, et mettre 15 à tout le monde!
Je dirais bien qqch comme :
"Bah... tout est normal : ils ont une prof nulle; donc leur niveau en français n'est pas terrible. Je vous conseille de faire virer cette prof nulle. Le mieux serait d'écrire directement au rectorat, pour obtenir son licenciement sous 15 jours. Des questions ?"
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- thrasybuleDevin
Pardon de mettre les pieds dans le plat mais j'en ai plus que marre de ces pressions, complètement illégitimes et qui n'ont de force que si l'on croit à leur efficience, mais il n'empêche que je me trouve de plus en plus décalé face aux 14 en hg, aux 16 en Anglais(alors que la collègue me dit trouver la classe hétérogène) qui me font sentir devenir un élément d'interrogation dans la grande concorde factice qui règne désormais dans les conseils de classe, pour créer une impression de pacification.
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- Géographie, 5eme : ma classe a une moyenne de 09/20 au contrôle. Mes notes sont-elles trop basses ?
- Obtenir les notes de ses élèves au bac de français
- Le français au lycée est-il trop littéraire ?
- À la fac du Mirail, les notes de Japonais sont priées de ne pas être trop bonnes…
- vos notes au bac de français ?
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