- marie91270Neoprof expérimenté
Oui, il y a des collèges où on "laisse des gamines se faire presque violer dans la cour". On ne voit pas toujours tout.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
- scot69Modérateur
sans parler de ceux qui ne veulent "pas de faire de vague",
ni des bahuts privés (comme chez nous) où certains parents sont assez influents, donc gamins intouchables.
ni des bahuts privés (comme chez nous) où certains parents sont assez influents, donc gamins intouchables.
- JaneBNeoprof expérimenté
Le téléfilm pointe des travers de l'institution que j'ai vus également : des classes qui bordélisent leurs profs mais rien n'évolue car les profs ne sont pas soutenus et ont beau signaler les incidents, c'est l'impunité qui règne...
D'ailleurs, je pense que tout le mal vient de là. Vers qui Marion pouvait elle se tourner quand même ses enseignants étaient chahutés sans que l'institution ne réagisse?
Dans la réalité, je crois qu'il y a eu des conseils de discipline dans cette classe et 2 élèves exclus ...ce qui laisserait à penser que le collège n'était pas à ce point aveugle.
D'ailleurs, je pense que tout le mal vient de là. Vers qui Marion pouvait elle se tourner quand même ses enseignants étaient chahutés sans que l'institution ne réagisse?
Dans la réalité, je crois qu'il y a eu des conseils de discipline dans cette classe et 2 élèves exclus ...ce qui laisserait à penser que le collège n'était pas à ce point aveugle.
- OlympiasProphète
Posté par les personnels du collège
http://www.b-lisama.com/2016/09/tres-fachee.html
http://www.b-lisama.com/2016/09/tres-fachee.html
- SaskaNiveau 8
Il est déjà un peu plus haut sur le fil, OlymipasOlympias a écrit:Posté par les personnels du collège
http://www.b-lisama.com/2016/09/tres-fachee.html
- InvitéInvité
Ah c'était avec Gayet??? D'accord, je comprends encore mieux le coup des ÉPI qui aident les professeurs à mieux travailler ensemble et l'apologie du parcours citoyenneté. Un peu de propagande, même au milieu de la représentation d'un drame, ne peut pas faire de mal...Osmie a écrit:J'ai regardé le film sur Marion Fraisse, film qui est une vraie daube à mes yeux. Et c'est dommage vu la gravité du sujet. Quant à J.Gayet, compagne d'un homme qui contribue à la destruction du service public d'éducation, comment dire...vraiment insupportable.
Quand je lis cela, les bras m'en tombent. Mais si l'on est agressé par un élève, et que la direction ne fait rien, il faut porter plainte !!! Il y a tout de même des lois ! Le professeur n'est pas supposé se laisser frapper et insulter par qui que ce soit ! Tout de même, je suis loin d'être une révolutionnaire, ni une belliqueuse, mais JAMAIS je ne me laisserais traiter de la sorte ! C'est une question de dignité, au minimum !marie91270 a écrit:Oui, il y a des collèges où on "laisse des gamines se faire presque violer dans la cour". On ne voit pas toujours tout.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
- LizdarcyFidèle du forum
Je suis étonnée qu'avec les parents procéduriers que nous avons maintenant il n'y ait pas plus de "coups de pieds dans la fourmilière". Vos témoignages sont glaçants, je suis sans doute dans un coin encore épargné?
J'ai été une excellente élève, toute sérieuse et tout et tout dans un quartier à barres HLM, classé ZEP, REP et tutti quanti depuis et je mesure ma chance à l'époque (années 80). Je n'ai eu à souffrir que d'ennui mortel de ne pas trouver de camarades ayant quelques gouts communs avec moi. Je vénérais Rock n' Folk quand les copines bavaient devant la Boum par exemple. Il ne se passait pas grand-chose en fait. On pouvait être différent plus facilement que maintenant où il faut rentrer dans des codes. Enfin je crois.
J'ai été une excellente élève, toute sérieuse et tout et tout dans un quartier à barres HLM, classé ZEP, REP et tutti quanti depuis et je mesure ma chance à l'époque (années 80). Je n'ai eu à souffrir que d'ennui mortel de ne pas trouver de camarades ayant quelques gouts communs avec moi. Je vénérais Rock n' Folk quand les copines bavaient devant la Boum par exemple. Il ne se passait pas grand-chose en fait. On pouvait être différent plus facilement que maintenant où il faut rentrer dans des codes. Enfin je crois.
- OlympiasProphète
Toutes mes confuses.Saska a écrit:Il est déjà un peu plus haut sur le fil, OlymipasOlympias a écrit:Posté par les personnels du collège
http://www.b-lisama.com/2016/09/tres-fachee.html
- InvitéInvité
@ Lizdarcy : pour ma part, je suis très heureuse d'avoir vécu mon adolescence dans les années 90..sans Internet.
- RendashBon génie
maldoror1 a écrit:
Quand je lis cela, les bras m'en tombent. Mais si l'on est agressé par un élève, et que la direction ne fait rien, il faut porter plainte !!! Il y a tout de même des lois ! Le professeur n'est pas supposé se laisser frapper et insulter par qui que ce soit ! Tout de même, je suis loin d'être une révolutionnaire, ni une belliqueuse, mais JAMAIS je ne me laisserais traiter de la sorte ! C'est une question de dignité, au minimum !
Une amie à moi a vécu ça, et on a longuement discuté. Elle ne portait pas plainte par honte, tout simplement : honte de reconnaître qu'elle, adulte, professeur, avait été frappée par un merdeux d'adolescent. Si à cela tu ajoutes les pressions des chefs d'établissements, et de l'institution en général, qui rejette la faute sur les enseignants et leur reproche une "mauvaise gestion de classe" et des cours "pas assez intéressants pour gérer des classes difficiles", sic, tu as une idée assez précise du pourquoi.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- InvitéInvité
Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
- marie91270Neoprof expérimenté
Et quand l'enseignant est stagiaire, c'est pire.
A l'IUFM, quand nous nous retrouvions entre stagiaires pour échanger sur nos gestions de classe, les langues se déliaient et on découvrait des trucs ahurissants. Mais avec une titularisation à la clé, il était hors de question de tout raconter aux tuteurs/formateurs.
Dans la classe, le professeur est seul face à ses élèves, et on ne sait pas toujours tout ce qui s'y passe.
Je maintiens qu'aucune scène du film ne m'a parue invraisemblable.
A l'IUFM, quand nous nous retrouvions entre stagiaires pour échanger sur nos gestions de classe, les langues se déliaient et on découvrait des trucs ahurissants. Mais avec une titularisation à la clé, il était hors de question de tout raconter aux tuteurs/formateurs.
Dans la classe, le professeur est seul face à ses élèves, et on ne sait pas toujours tout ce qui s'y passe.
Je maintiens qu'aucune scène du film ne m'a parue invraisemblable.
- JaneBNeoprof expérimenté
maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Là, je pense à WW qui viendra peut être témoigner mais je trouve son histoire parlante pour montrer le manque de soutien de l'institution et de ses collègues si je me souviens bien aussi ...
- RendashBon génie
maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Parce qu'il n'y a pas cette dimension de honte quand on est agressé par un inconnu dans la rue. Tandis que par un élève... Quand tu vois que certains demeurés appellent systématiquement les élèves "les loulous" ou "les p'tits lapins", tu comprends un peu mieux qu'un collègue qui raconterait avoir été agressé prendrait cher. Il faut aussi prendre en compte le fait que certains confondent "postulat d'éducabilité" et "on laisse tout passer parce que ce ne sont que des gosses et que s'ils dérapent c'est votre faute" ; évidemment, peu de ces zorchartes-ci sont face à des élèves.
Evidemment que je partage ton indignation, en tous points. Mais le malaise ne vient pas que d'une poignée de chefs d'établissements veules et/ou carriéristes, il gangrène l'ensemble de l'institution, qui a décidé un jour qu'éduquer était synonyme de tout laisser passer. Par lâcheté ou par stupidité, les responsables sont criminels, et pourrissent tant les personnels en souffrance que les élèves qu'on laisse ainsi partir en couille.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- marie91270Neoprof expérimenté
JaneB a écrit:maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Là, je pense à WW qui viendra peut être témoigner mais je trouve son histoire parlante pour montrer le manque de soutien de l'institution et de ses collègues si je me souviens bien aussi ...
J'ai également pensé à son histoire en lisant ce post.
- scot69Modérateur
sans oublier que parfois, les collègues ne sont pas solidaires et que certains se réjouissent des débordements chez les autres...
- JaneBNeoprof expérimenté
Je partage entièrement ton analyse!Rendash a écrit:maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Parce qu'il n'y a pas cette dimension de honte quand on est agressé par un inconnu dans la rue. Tandis que par un élève... Quand tu vois que certains demeurés appellent systématiquement les élèves "les loulous" ou "les p'tits lapins", tu comprends un peu mieux qu'un collègue qui raconterait avoir été agressé prendrait cher. Il faut aussi prendre en compte le fait que certains confondent "postulat d'éducabilité" et "on laisse tout passer parce que ce ne sont que des gosses et que s'ils dérapent c'est votre faute" ; évidemment, peu de ces zorchartes-ci sont face à des élèves.
Evidemment que je partage ton indignation, en tous points. Mais le malaise ne vient pas que d'une poignée de chefs d'établissements veules et/ou carriéristes, il gangrène l'ensemble de l'institution, qui a décidé un jour qu'éduquer était synonyme de tout laisser passer. Par lâcheté ou par stupidité, les responsables sont criminels, et pourrissent tant les personnels en souffrance que les élèves qu'on laisse ainsi partir en couille.
- RendashBon génie
JaneB a écrit:maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Là, je pense à WW qui viendra peut être témoigner mais je trouve son histoire parlante pour montrer le manque de soutien de l'institution et de ses collègues si je me souviens bien aussi ...
+1, j'ai pensé à elle aussi.
marie91270 a écrit:Et quand l'enseignant est stagiaire, c'est pire.
A l'IUFM, quand nous nous retrouvions entre stagiaires pour échanger sur nos gestions de classe, les langues se déliaient et on découvrait des trucs ahurissants. Mais avec une titularisation à la clé, il était hors de question de tout raconter aux tuteurs/formateurs.
. Ce formateur de l'ESPE de Lyon qui te dit la bouche en cœur "le secret pour tenir une classe difficile, c'est de faire des cours intéressants", qui demande à une collègue chahutée et insultée ce qu'elle a bien pu dire et faire pour provoquer ça, et qui, ce faisant, se livrait à des actes de harcèlement sur les stagiaires en difficulté.
Et ce type se rêvait magistrat
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- InvitéInvité
Je ne connais pas son histoire. Encore une fois, je tiens à préciser que je n'accuse pas les professeurs qui ne souhaitent pas porter plainte. Mais ce que je lis sur ce fil est révoltant, et je mesure bien ma chance d'avoir travaillé, jusqu'à présent, dans des établissements dont les chefs ont toujours soutenu les professeurs. Ce qui me fait peut-être parler avec tant de véhémence également, c'est le fait que mon frère soit magistrat, et qu'il répète à qui veut l'entendre de ne jamais se laisser faire.JaneB a écrit:maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Là, je pense à WW qui viendra peut être témoigner mais je trouve son histoire parlante pour montrer le manque de soutien de l'institution et de ses collègues si je me souviens bien aussi ...
- Ignatius ReillyFidèle du forum
the educator a écrit:Je comprends, non je parlais de l'honneur comme dernier rempart à défendre dans des vies complètement vide. Je suis toujours surpris de voir quel impact peut avoir une insulte aux parents ou aux grands parents, et le genre de mise en danger (parce qu'un coup de boule qui part de travers, ça peut faire des dégats) et de surcout sociétal que cela occasionne. Je vois souvent des gamins qui n'ont que ça à défendre, en fait, c'est en ça que je parle de misère. Une bonne partie des harceleurs sont aussi des des comportements "ludiques" dans la tension entre leur vie sociale complètement creuse (avec parfois de vrais handicaps d'empathie et de communication) et la stimulation individualiste des médias et des pairs.Ignatius a écrit: Il ne faut pas néanmoins à mon sens négliger les dégâts que l'interdiction de "défendre son honneur" ou dirais- je plutôt "se défendre" provoque sur l'image que l'on a de soi. Le sentiment d'humiliation occasionne de gros gros dégâts. Je pense que l'on n'apprend pas suffisamment aux mômes à se défendre, notamment par la parole. On leur apprend à subir.
Je suis d'accord avec ça.
- InvitéInvité
Rendash, Jane, Marie, Scot, je comprends. Mais je le redis à l'aune de vos témoignages, je crois que j'ai eu jusqu'à présent beaucoup de chance, par exemple, de ne jamais côtoyer de collègues qui appelaient les élèves "Loulou" ou "lapinous" ou je ne sais quoi. Et quand j'ai eu des problèmes de disciplines avec quelques élèves vraiment difficiles, jamais on ne m'a fait entendre que c'était sans doute de ma faute. Ça me fait vraiment penser au fameux " elle était en jupe la nuit, elle s'est fait violer, tant pis pour elle ". Et je compatis sincèrement pour ceux, sur ce fil et ailleurs, qui doivent endurer des choses inimaginables pour moi...Enfin, venez enseigner en Limousin, apparemment on ne se laisse pas trop faire, les élèves sont plutôt gentils, les vaches aussi, on respire bien et ça coûte pas cher!
- scot69Modérateur
on est bien d'accord
j'ai la chance d'avoir une équipe super et les gamins sentent que nous sommes très unis, ça joue beaucoup
et nous faisons bloc contre la direction...
mais je sais que ce n'est pas le cas partout
j'ai la chance d'avoir une équipe super et les gamins sentent que nous sommes très unis, ça joue beaucoup
et nous faisons bloc contre la direction...
mais je sais que ce n'est pas le cas partout
- MiewHabitué du forum
Hope a écrit:Témoignage qui me rappelle des souvenirs... J'étais moi aussi tête de classe, plongée dans mes bouquins, plutôt timide, pas à la mode, et de la 6e à la seconde, harcelée. Les récrés planquée dans les toilettes, les midis difficiles, le secret vis à vis des parents, j'ai connu. Je m'en suis sortie mais au prix d'une anxiété sociale que je garderai toujours, même si je la cache bien. En tant que prof, je suis très vigilante en ce qui concerne le harcèlement, et celui-ci me met hors de moi.
Pauvre gamine, pauvres parents
J'ai l'impression de me lire dans ce commentaire.
Je suis PP d'une classe de 5e et hier, avec le CPE, nous avons reçu 3 élèves qui embêtent un de leurs camarades, "l'intello" de la classe, grand avec des lunettes, bien plus mature que les autres. A priori, rien de bien grave pour le moment, d'autant plus que les gamins ont reconnu leur faute et devraient faire des efforts (j'espère en tout cas), mais le pauvre gosse en a vite eu marre et heureusement que le papa est venu voir le CPE pour lui en parler. Pas de sanction pour les gosses pour l'instant, mais y'en a un qui se présente aux élections de délégués... j'avais sérieusement envie de lui interdire mais je me suis ravisée, le gamin ayant l'air sincère quand il disait qu'il éviterait à l'avenir.
Même s'il s'agissait de brimades (un peu répétées, toutefois), savoir cela m'a vraiment agacée et rendue triste. Cela m'a rappelé de mauvais souvenirs, vécus une grande partie de ma scolarité.
A noter que ma classe est une 5e CHAM (Classe à Horaires Aménagés Musique), la compétition est très présente chez certains élèves.
Le CPE m'a dit qu'il y avait pas mal d'histoires de harcèlement dans les classes de ce type.
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- Hermione0908Modérateur
Affaire de harcèlement dans ma classe de 6e il y a deux ans. Le harceleur en chef s'en est tiré avec deux misérables jours d'exclusion, à peine plus que nos 3e qui se planquaient au fond de la cour pour griller une clope (il avait été jusqu'à jeter son urine sur sa victime, qu'il avait collectée dans un gobelet, préméditation, tout ça, entre autres choses ignobles, le conseil de dis et la mesure conservatoire auraient dû être prononcés immédiatement).
J'ai tenté en tant que PP de ne pas lâcher le morceau, mais une fois l'affaire entre les mains (laxistes...) de la CDE, plus possible de rien faire pour moi (à part une vigilance accrue). La petite bande de harceleurs s'en est tirée avec une tape sur les doigts. Et moi, j'en ai vomi, littéralement, de cette histoire, un soir en rentrant, j'en ai été physiquement malade. Et j'ai amèrement regretté que la mère de la victime n'ait pas suivi son premier mouvement qui aurait été de porter plainte (elle en a été dissuadée par la chef qui voulaitcacher la poussière sous le tapis régler les choses en interne)
Les leçons de morale, ils les ont tous, ça sert à qui ? A quel pourcentage ?
L'an dernier, rebelote dans la classe de 6e où j'étais PP, re-leçon de morale et tout le tintouin, en revanche, changement de CDE, les choses étaient prises en main de manière nettement plus musclées. Mais je ne suis pas sûre que l'élève qui était le plus en souffrance le soit moins cette année.
Et comme beaucoup, ça réveille beaucoup de choses en moi (aaaah... Ma sixième... Je ne connaissais personne et tout le bahut me connaissais comme "l'intello de 6e1", et c'était tout sauf flatteur. Les sales coups à la cantine, l'ostracisation, les récréations sur un banc dans un coin avec un livre, les coups vaches en sport, les réflexions sur mon passage, j'ai connu aussi).
J'ai tenté en tant que PP de ne pas lâcher le morceau, mais une fois l'affaire entre les mains (laxistes...) de la CDE, plus possible de rien faire pour moi (à part une vigilance accrue). La petite bande de harceleurs s'en est tirée avec une tape sur les doigts. Et moi, j'en ai vomi, littéralement, de cette histoire, un soir en rentrant, j'en ai été physiquement malade. Et j'ai amèrement regretté que la mère de la victime n'ait pas suivi son premier mouvement qui aurait été de porter plainte (elle en a été dissuadée par la chef qui voulait
Les leçons de morale, ils les ont tous, ça sert à qui ? A quel pourcentage ?
L'an dernier, rebelote dans la classe de 6e où j'étais PP, re-leçon de morale et tout le tintouin, en revanche, changement de CDE, les choses étaient prises en main de manière nettement plus musclées. Mais je ne suis pas sûre que l'élève qui était le plus en souffrance le soit moins cette année.
Et comme beaucoup, ça réveille beaucoup de choses en moi (aaaah... Ma sixième... Je ne connaissais personne et tout le bahut me connaissais comme "l'intello de 6e1", et c'était tout sauf flatteur. Les sales coups à la cantine, l'ostracisation, les récréations sur un banc dans un coin avec un livre, les coups vaches en sport, les réflexions sur mon passage, j'ai connu aussi).
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Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- OsmieSage
marie91270 a écrit:Oui, il y a des collèges où on "laisse des gamines se faire presque violer dans la cour". On ne voit pas toujours tout.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
Le coup du viol dans la cour du collège, je l'entends, mais j'ai du mal à l'avaler ; mais que font les adultes ? J'ai écouté le débat qui suivait le film et le fait qu'Océane, harcelée pendant quatre ans, n'ait pas du tout été protégée par ses PE, m'atterre.
Les EPI sur le harcèlement, la réforme du collège qui permet de bonnes choses...je reste polie, et je ne dis rien.
Quant au film, je l'ai surtout trouvé mauvais, mal joué ; J.Gayet est une sacrée erreur de casting. Et vu le contexte de l'EN, sa présence est déplacée.
Purée, j'aimerais avoir un 3e œil pour ne pas laisser passer un élève harceleur sous mon nez ; les élèves ne m'en auraient pas parlé, je n'aurais rien vu.
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Hermione0908 a écrit:Affaire de harcèlement dans ma classe de 6e il y a deux ans. Le harceleur en chef s'en est tiré avec deux misérables jours d'exclusion, à peine plus que nos 3e qui se planquaient au fond de la cour pour griller une clope (il avait été jusqu'à jeter son urine sur sa victime, qu'il avait collectée dans un gobelet, préméditation, tout ça, entre autres choses ignobles, le conseil de dis et la mesure conservatoire auraient dû être prononcés immédiatement).
J'ai tenté en tant que PP de ne pas lâcher le morceau, mais une fois l'affaire entre les mains (laxistes...) de la CDE, plus possible de rien faire pour moi (à part une vigilance accrue). La petite bande de harceleurs s'en est tirée avec une tape sur les doigts. Et moi, j'en ai vomi, littéralement, de cette histoire, un soir en rentrant, j'en ai été physiquement malade. Et j'ai amèrement regretté que la mère de la victime n'ait pas suivi son premier mouvement qui aurait été de porter plainte (elle en a été dissuadée par la chef qui voulaitcacher la poussière sous le tapisrégler les choses en interne)
Les leçons de morale, ils les ont tous, ça sert à qui ? A quel pourcentage ?
L'an dernier, rebelote dans la classe de 6e où j'étais PP, re-leçon de morale et tout le tintouin, en revanche, changement de CDE, les choses étaient prises en main de manière nettement plus musclées. Mais je ne suis pas sûre que l'élève qui était le plus en souffrance le soit moins cette année.
Et comme beaucoup, ça réveille beaucoup de choses en moi (aaaah... Ma sixième... Je ne connaissais personne et tout le bahut me connaissais comme "l'intello de 6e1", et c'était tout sauf flatteur. Les sales coups à la cantine, l'ostracisation, les récréations sur un banc dans un coin avec un livre, les coups vaches en sport, les réflexions sur mon passage, j'ai connu aussi).
Ton témoignage est édifiant.
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