- Ignatius ReillyFidèle du forum
Hermione0908 a écrit:Affaire de harcèlement dans ma classe de 6e il y a deux ans. Le harceleur en chef s'en est tiré avec deux misérables jours d'exclusion, à peine plus que nos 3e qui se planquaient au fond de la cour pour griller une clope (il avait été jusqu'à jeter son urine sur sa victime, qu'il avait collectée dans un gobelet, préméditation, tout ça, entre autres choses ignobles, le conseil de dis et la mesure conservatoire auraient dû être prononcés immédiatement).
J'ai tenté en tant que PP de ne pas lâcher le morceau, mais une fois l'affaire entre les mains (laxistes...) de la CDE, plus possible de rien faire pour moi (à part une vigilance accrue). La petite bande de harceleurs s'en est tirée avec une tape sur les doigts. Et moi, j'en ai vomi, littéralement, de cette histoire, un soir en rentrant, j'en ai été physiquement malade. Et j'ai amèrement regretté que la mère de la victime n'ait pas suivi son premier mouvement qui aurait été de porter plainte (elle en a été dissuadée par la chef qui voulaitcacher la poussière sous le tapisrégler les choses en interne)
Les leçons de morale, ils les ont tous, ça sert à qui ? A quel pourcentage ?
L'an dernier, rebelote dans la classe de 6e où j'étais PP, re-leçon de morale et tout le tintouin, en revanche, changement de CDE, les choses étaient prises en main de manière nettement plus musclées. Mais je ne suis pas sûre que l'élève qui était le plus en souffrance le soit moins cette année.
Et comme beaucoup, ça réveille beaucoup de choses en moi (aaaah... Ma sixième... Je ne connaissais personne et tout le bahut me connaissais comme "l'intello de 6e1", et c'était tout sauf flatteur. Les sales coups à la cantine, l'ostracisation, les récréations sur un banc dans un coin avec un livre, les coups vaches en sport, les réflexions sur mon passage, j'ai connu aussi).
Ton témoignage est édifiant.
- OsmieSage
JaneB a écrit:maldoror1 a écrit:Ok Rendash, j'entends bien. Mais si l'on se fait frapper dans la rue par un inconnu, on réagit, non ? Alors pourquoi se laisser dominer par un élève mineur? Et il me semble que l'on n'a pas le droit d'agresser un fonctionnaire dans l'exercice, etc? Et la honte, elle doit changer de camp ! Et quelle image renvoyons-nous face aux autres élèves, aux autres professeurs, si nous nous laissons insulter, voire pire ? Desolée, je m'agace toute seule, mais l'impunité me rend dingue. Et quant aux chefs d'établissement qui décrèteraient, en gros que c'est la faute du professeur s'il se fait agresser verbalement ou physiquement, et bien c'est un affreux personnage, qui n'est pas lui non plus au-dessus des lois.
Là, je pense à WW qui viendra peut être témoigner mais je trouve son histoire parlante pour montrer le manque de soutien de l'institution et de ses collègues si je me souviens bien aussi ...
En effet, très bon exemple de la lâcheté de l'institution.
- SibylleNeoprof expérimenté
Je me sens très interpellée aujourd'hui.
J'ai appris aujourd'hui que quelqu'un dans la famille de mon mari (je ne veux pas être trop précise) a totalement craqué face au harcèlement qui s'ajoute année après année. Séjour en hôpital, impossibilité absolue de retourner au collège. L'élève est en troisième. Ses parents sont en train de réfléchir à des solutions pour que l'élève puisse continuer sa scolarité. Le collège a l'air prêt à aider (l'an dernier, il a déjà accepté un changement de classe en cours d'année). Mais je me sens très triste qu'on en arrive là. S'il faut envisager le CNED, c'est quand même la double peine pour la personne harcelée...
J'ai appris aujourd'hui que quelqu'un dans la famille de mon mari (je ne veux pas être trop précise) a totalement craqué face au harcèlement qui s'ajoute année après année. Séjour en hôpital, impossibilité absolue de retourner au collège. L'élève est en troisième. Ses parents sont en train de réfléchir à des solutions pour que l'élève puisse continuer sa scolarité. Le collège a l'air prêt à aider (l'an dernier, il a déjà accepté un changement de classe en cours d'année). Mais je me sens très triste qu'on en arrive là. S'il faut envisager le CNED, c'est quand même la double peine pour la personne harcelée...
- OsmieSage
Hermione0908 a écrit:Affaire de harcèlement dans ma classe de 6e il y a deux ans. Le harceleur en chef s'en est tiré avec deux misérables jours d'exclusion, à peine plus que nos 3e qui se planquaient au fond de la cour pour griller une clope (il avait été jusqu'à jeter son urine sur sa victime, qu'il avait collectée dans un gobelet, préméditation, tout ça, entre autres choses ignobles, le conseil de dis et la mesure conservatoire auraient dû être prononcés immédiatement).
J'ai tenté en tant que PP de ne pas lâcher le morceau, mais une fois l'affaire entre les mains (laxistes...) de la CDE, plus possible de rien faire pour moi (à part une vigilance accrue). La petite bande de harceleurs s'en est tirée avec une tape sur les doigts. Et moi, j'en ai vomi, littéralement, de cette histoire, un soir en rentrant, j'en ai été physiquement malade. Et j'ai amèrement regretté que la mère de la victime n'ait pas suivi son premier mouvement qui aurait été de porter plainte (elle en a été dissuadée par la chef qui voulaitcacher la poussière sous le tapisrégler les choses en interne)
Les leçons de morale, ils les ont tous, ça sert à qui ? A quel pourcentage ?
L'an dernier, rebelote dans la classe de 6e où j'étais PP, re-leçon de morale et tout le tintouin, en revanche, changement de CDE, les choses étaient prises en main de manière nettement plus musclées. Mais je ne suis pas sûre que l'élève qui était le plus en souffrance le soit moins cette année.
Et comme beaucoup, ça réveille beaucoup de choses en moi (aaaah... Ma sixième... Je ne connaissais personne et tout le bahut me connaissais comme "l'intello de 6e1", et c'était tout sauf flatteur. Les sales coups à la cantine, l'ostracisation, les récréations sur un banc dans un coin avec un livre, les coups vaches en sport, les réflexions sur mon passage, j'ai connu aussi).
J'ai envie de vomir aussi en lisant ça. Et j'ai le désir de sortir la machine à baffes pour les adultes, notamment les CDE, qui désertent et ne protègent pas les élèves ; machine à baffes pour les harceleurs aussi.
- scot69Modérateur
Petite histoire vécue: (je mets volontairement des prénoms fictifs):
Il y a quelques années, j'avais une classe de seconde avec 3 emmerdeurs (Jean, Paul et Marc) et ils avaient pour victime un gentil garçon asiatique super discret (Alex). Les 3 emmerdeurs sont des paroissiens modèles (je suis dans le privé) du moins, en apparence et leurs parents sont plutôt bien vus de la direction et de l'OGEC (et certainement de généreux donateurs, ce n'est qu'une supposition).
Pendant toute l'année de seconde, Alex s'est pris les pires réflexions, insultes, coups bas... du genre "va bouffer du chien", "retourne coudre dans ta cave", "ta bite c'est un nem"... et j'ai su ensuite: racket de DM, détérioration du matériel... Très discret, il avait l'habitude de répondre par l'ignorance et ne se plaignait jamais. J'avoue n'avoir rien vu au début, d'autant plus que ses notes étaient très bonnes. Et puis un jour, Paul se montre d'une extrême insolence à mon égard et me fait des menaces. Je le vire de cours, il refuse de bouger en me disant de le porter si je veux le sortir... et là, Alex le regarde et lui dit le plus calmement du monde: "tu ne seras jamais respecté si tu ne respectes pas les autres". Paul lui hurles des insultes innommables, je finis par le faire dégager. Alex reste me parler à la fin. il m'explique ce qu'il subit, je me rends compte que je n'en savais strictement rien, que j'ai été vraiment naïf... il m'a dit ce qu'il subissait en récré, à la cantine, dans le métro... et qu'il n'avait rien voulu dire car pour lui "ils n'en valent pas la peine". Il me dit aussi que personne n'a rien vu car ils sont assez pervers pour tout faire par derrière. Je signale tout ça à la direction, qui bien évidemment, donne raison aux 3 crétins. ("ils rigolent, t'as jamais été jeune, ça fait partie de la vie..."). Nous décidons donc d'agir avec la PP et de faire une "surveillance renforcée", sauf qu'Alex ne disait pas grand chose, nous essayons de prendre contact avec ses parents, qui hélas ne parlent pas le français... L'année se termine tant bien que mal, mais l'équipe fait tout pour éviter les incidents...
Année de 1ère: Jean et Marc ont changé de lycée et Alex se retrouve dans la classe de Paul dont je suis PP. Sauf que Paul se sent bien seul sans ses "vieux potes" et que les autres élèves de la classe sont pour la plupart des amis d'Alex. Et là: métamorphose: Paul essaye de reprendre son harcèlement sur Alex... sauf que cette fois, il ne trouve aucun répondant, personne dans la classe ne rentre dans son jeu, il a systématiquement l'air bête car ses moqueries n'amusent personne... il finit même par se prendre des "ta gueule", "tu t'crois malin?"... il persiste malgré tout et finit par s'isoler complètement et se retrouver seul. Mais il continue...
Je le convoque un jour pour lui dire d'arrêter son acharnement, qu'on l'a déjà averti... et là, limite en larme, il me dit des propos du genre: "mais personne ne me comprend, j'en ai marre, pour moi, faire du mal aux gens, les vexer, ça me fait du bien, ça me défoule, mais tout le monde s'en fout, et je m’arrêterai pas tant qu'il ne craquera pas..." J'ai halluciné... Bref ça s'est vraiment mieux passé pour Alex et il s'est réellement épanoui pendant le reste de sa scolarité, ça faisait super plaisir à voir. (et l'autre qui se retrouvait tout seul... bah c'est bien fait!)
Il y a quelques années, j'avais une classe de seconde avec 3 emmerdeurs (Jean, Paul et Marc) et ils avaient pour victime un gentil garçon asiatique super discret (Alex). Les 3 emmerdeurs sont des paroissiens modèles (je suis dans le privé) du moins, en apparence et leurs parents sont plutôt bien vus de la direction et de l'OGEC (et certainement de généreux donateurs, ce n'est qu'une supposition).
Pendant toute l'année de seconde, Alex s'est pris les pires réflexions, insultes, coups bas... du genre "va bouffer du chien", "retourne coudre dans ta cave", "ta bite c'est un nem"... et j'ai su ensuite: racket de DM, détérioration du matériel... Très discret, il avait l'habitude de répondre par l'ignorance et ne se plaignait jamais. J'avoue n'avoir rien vu au début, d'autant plus que ses notes étaient très bonnes. Et puis un jour, Paul se montre d'une extrême insolence à mon égard et me fait des menaces. Je le vire de cours, il refuse de bouger en me disant de le porter si je veux le sortir... et là, Alex le regarde et lui dit le plus calmement du monde: "tu ne seras jamais respecté si tu ne respectes pas les autres". Paul lui hurles des insultes innommables, je finis par le faire dégager. Alex reste me parler à la fin. il m'explique ce qu'il subit, je me rends compte que je n'en savais strictement rien, que j'ai été vraiment naïf... il m'a dit ce qu'il subissait en récré, à la cantine, dans le métro... et qu'il n'avait rien voulu dire car pour lui "ils n'en valent pas la peine". Il me dit aussi que personne n'a rien vu car ils sont assez pervers pour tout faire par derrière. Je signale tout ça à la direction, qui bien évidemment, donne raison aux 3 crétins. ("ils rigolent, t'as jamais été jeune, ça fait partie de la vie..."). Nous décidons donc d'agir avec la PP et de faire une "surveillance renforcée", sauf qu'Alex ne disait pas grand chose, nous essayons de prendre contact avec ses parents, qui hélas ne parlent pas le français... L'année se termine tant bien que mal, mais l'équipe fait tout pour éviter les incidents...
Année de 1ère: Jean et Marc ont changé de lycée et Alex se retrouve dans la classe de Paul dont je suis PP. Sauf que Paul se sent bien seul sans ses "vieux potes" et que les autres élèves de la classe sont pour la plupart des amis d'Alex. Et là: métamorphose: Paul essaye de reprendre son harcèlement sur Alex... sauf que cette fois, il ne trouve aucun répondant, personne dans la classe ne rentre dans son jeu, il a systématiquement l'air bête car ses moqueries n'amusent personne... il finit même par se prendre des "ta gueule", "tu t'crois malin?"... il persiste malgré tout et finit par s'isoler complètement et se retrouver seul. Mais il continue...
Je le convoque un jour pour lui dire d'arrêter son acharnement, qu'on l'a déjà averti... et là, limite en larme, il me dit des propos du genre: "mais personne ne me comprend, j'en ai marre, pour moi, faire du mal aux gens, les vexer, ça me fait du bien, ça me défoule, mais tout le monde s'en fout, et je m’arrêterai pas tant qu'il ne craquera pas..." J'ai halluciné... Bref ça s'est vraiment mieux passé pour Alex et il s'est réellement épanoui pendant le reste de sa scolarité, ça faisait super plaisir à voir. (et l'autre qui se retrouvait tout seul... bah c'est bien fait!)
- Hermione0908Modérateur
Ton Alex a une force de caractère confondante, je suis contente de lire que l'histoire se termine bien pour lui.
Concernant Paul, on est dans la pathologie là, ça dépasse tout ce qu'on peut entreprendre au sein d'une classe, et même d'un établissement scolaire.
Pourquoi n'y a-t-il pas par exemple d'endroit où l'on peut signaler ça ? Comme on pourrait signaler un élève à l'infirmière, au COP, à l'AS...
Concernant Paul, on est dans la pathologie là, ça dépasse tout ce qu'on peut entreprendre au sein d'une classe, et même d'un établissement scolaire.
Pourquoi n'y a-t-il pas par exemple d'endroit où l'on peut signaler ça ? Comme on pourrait signaler un élève à l'infirmière, au COP, à l'AS...
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- scot69Modérateur
Hermione0908 a écrit:
Concernant Paul, on est dans la pathologie là, ça dépasse tout ce qu'on peut entreprendre au sein d'une classe, et même d'un établissement scolaire.
Pourquoi n'y a-t-il pas par exemple d'endroit où l'on peut signaler ça ? Comme on pourrait signaler un élève à l'infirmière, au COP, à l'AS...
fort possible... (genre, j'ai besoin de harceler comme j'ai besoin de fumer, c'est plus fort que moi...)
ou alors, il se fichait de moi, il n'est pas à ça près...
- JaneBNeoprof expérimenté
Ton Alex force le respect et pourtant il a dû encaisser des choses qui doivent laisser des traces et détruire à petit feu ...et des choses qu'il n'aurait jamais dû subir si l'institution ne dysfonctionnait pas. Ton histoire montre que pour que le harcèlement fonctionne, il faut qu'il y ait un public réceptif à ça et trop souvent, c'est le cas!
- scot69Modérateur
tout à fait, et un harceleur seul se retrouve vite désarmé.
- OlympiasProphète
C'est justement ça qui est inadmissible. Harcèlement prouvé, exclusion.Sibylle a écrit:Je me sens très interpellée aujourd'hui.
J'ai appris aujourd'hui que quelqu'un dans la famille de mon mari (je ne veux pas être trop précise) a totalement craqué face au harcèlement qui s'ajoute année après année. Séjour en hôpital, impossibilité absolue de retourner au collège. L'élève est en troisième. Ses parents sont en train de réfléchir à des solutions pour que l'élève puisse continuer sa scolarité. Le collège a l'air prêt à aider (l'an dernier, il a déjà accepté un changement de classe en cours d'année). Mais je me sens très triste qu'on en arrive là. S'il faut envisager le CNED, c'est quand même la double peine pour la personne harcelée...
- NihtFidèle du forum
JaneB a écrit:Ton Alex force le respect et pourtant il a dû encaisser des choses qui doivent laisser des traces et détruire à petit feu ...
Je trouve cela terrible. Se dire que même si la situation s'arrange, elle continuera à faire des dégâts...
- the educatorFidèle du forum
Rien que le mot "prouver" pose problème. Encore une fois on vit dans un monde ou hélas rien n'interdit d'être con et nuisible.Olympias a écrit:C'est justement ça qui est inadmissible. Harcèlement prouvé, exclusion.
On nous demande de respecter la procédure, d'entrer en "dialogue contradictoire" avec les parents (qui parfois n'ont aucun scrupule à dire du voisin qu'il est un cas social), bref, sur des situations comme ça, on a n'a pas juste un gros pain dans la figure, ou un feu de poubelle. Même la justice, avec ses moyens et son agenda plus large, a beaucoup reculé sur la caractérisation du harcèlement, qui n'existe plus en tant que tel.
- egometDoyen
scot69 a écrit:Hermione0908 a écrit:
Concernant Paul, on est dans la pathologie là, ça dépasse tout ce qu'on peut entreprendre au sein d'une classe, et même d'un établissement scolaire.
Pourquoi n'y a-t-il pas par exemple d'endroit où l'on peut signaler ça ? Comme on pourrait signaler un élève à l'infirmière, au COP, à l'AS...
fort possible... (genre, j'ai besoin de harceler comme j'ai besoin de fumer, c'est plus fort que moi...)
ou alors, il se fichait de moi, il n'est pas à ça près...
L'habitude prise? La nostalgie de l'époque où il avait son petit groupe de copains et où le harcèlement lui avait permis d'être respecté?
En tout cas, c'est très grave, de la part de la diection, d'avoir laissé pourrir la situation à ce point. Quand donc comprendra-t-on qu'il n'est pas indigne de l'adulte de réguler les jeux des enfants et d'arbitrer les conflits qui en découlent? Beaucoup de harcèlements et de conflits partent de choses minimes, telles qu'un jeu qui se poursuit contre le consentement de la victime.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- VoltigeurHabitué du forum
La pièce dans le jukebox du jour :
Douai: Harcelé, ligoté et humilié dans son lycée
Un adolescent de 15 ans a vécu un calvaire pendant plusieurs semaines
http://www.20minutes.fr/lille/1933163-20160929-douai-harcele-ligote-humilie-lycee?utm_medium=Social&xtref=twitter.com&utm_campaign=Echobox&utm_source=Twitter&utm_term=Autofeed#link_time=1475140175
Douai: Harcelé, ligoté et humilié dans son lycée
Un adolescent de 15 ans a vécu un calvaire pendant plusieurs semaines
http://www.20minutes.fr/lille/1933163-20160929-douai-harcele-ligote-humilie-lycee?utm_medium=Social&xtref=twitter.com&utm_campaign=Echobox&utm_source=Twitter&utm_term=Autofeed#link_time=1475140175
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«Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense» (Walter Lippman)
- laMissSage
Osmie a écrit:J'ai regardé le film sur Marion Fraisse, film qui est une vraie daube à mes yeux. Et c'est dommage vu la gravité du sujet. Quant à J.Gayet, compagne d'un homme qui contribue à la destruction du service public d'éducation, comment dire...vraiment insupportable.
Alors sans doute suis-je une oie blanche, mais est-ce que l'un d'entre vous a déjà vécu certaines des scènes vues dans le film ? Il y a des collèges où on laisse des gamines se faire presque violer le matin dans la cour ?! Il y a des collèges où c'est une élève qui raconte au CDE que son prof d'histoire vient de se faire insulter et frapper ? On rêve, vraiment j'ai peine à croire à ce que je regarde. Les collègues de ce collège sont-ils les larves humaines que l'on présente ici ? Franchement, pour un sujet pareil, j'attendais mieux, plus fin et plus sensible.
Oui je pense que cela arrive. Le pb étant que ce n'est peut-être pas arrivé de cette manière-là avec ces enseignants-là et que personne n'a pris le temps de bien dire qu'il ne s'agissait pas d'un documentaire.
J'ai été choquée par certains scènes du film, j'ai trouvé que c'était franchement émouvant donc probablement efficace, mais je reste choquée par le mélange des genres lors du débat (et agacée par l'autre truffe avec ses EPI).
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- HelenetropNiveau 1
Je suis PE et en disponibilité. Ma louloutte de cinquième est instruite à domicile suite aux harcèlement dont elle a été victime en sixième. On l'a déscolarisée en février , malgré de nombreuses interventions du collège et de notre part. Malheureusement rien n'y faisait, il semblait que les harceleurs se relayaient. Elle nous en parlait tout de suite, mais au fil du temps elle se repliait sur elle-même car les insultes, boutades, continuaient de plus belle avec racket et coups en prime. En parler oui, mais où est la solution si tout empire? Je pense que le problème a été bien géré par la cpe. Nous avons agi en la retirant du collège , elle se sent mieux, mais malgré notre déménagement dans una autre ville elle ne peut pas encore faire un pas vers le collège qui est à 500 mètres de la maison.
Comme parents il est difficile d'agir. Les profs n'en revenaient pas malgré les mots dans le carnet. Notre fille ainée, 18 ans aujourd'hui, nous avait aussi parlé de problèmes il y a quelques années. Les revivre au travers de sa soeur aujourd'hui l'a poussée à nous en dire plus, et là c'est nous qui sommes démunis devant tant de méchancetés envers les enfants bien élevés, travailleurs, polis et premiers de la classe.
Bref nous cherchons encore des solutions. L'intello a toujours été ouspillé, je peux aussi en témoigner. Je pense que les bons élèves ne sont plus mis en valeur , moins mis en valeur. L'échec scolaire on en parle tant que parfois on oublie les bons, ceux qui peuvent avancer seuls, et dans nos pratiques et dans nos regards.
Le délégué , c'est vrai avant c'était le bon élève, et aujourd'hui c'est plus souvent celui qui met la zizanie, le populaire... Pouvons nous déjà essayer de changer ça?
Comme parents il est difficile d'agir. Les profs n'en revenaient pas malgré les mots dans le carnet. Notre fille ainée, 18 ans aujourd'hui, nous avait aussi parlé de problèmes il y a quelques années. Les revivre au travers de sa soeur aujourd'hui l'a poussée à nous en dire plus, et là c'est nous qui sommes démunis devant tant de méchancetés envers les enfants bien élevés, travailleurs, polis et premiers de la classe.
Bref nous cherchons encore des solutions. L'intello a toujours été ouspillé, je peux aussi en témoigner. Je pense que les bons élèves ne sont plus mis en valeur , moins mis en valeur. L'échec scolaire on en parle tant que parfois on oublie les bons, ceux qui peuvent avancer seuls, et dans nos pratiques et dans nos regards.
Le délégué , c'est vrai avant c'était le bon élève, et aujourd'hui c'est plus souvent celui qui met la zizanie, le populaire... Pouvons nous déjà essayer de changer ça?
- the educatorFidèle du forum
Je suis complètement d'accord avec toi, mais ça ne s'arrete pas aux murs de l'école: l'élu, la star, celui qui est reconnu et valorisé, aujourd'hui, en société, qui est ce?Helenetrop a écrit:Le délégué , c'est vrai avant c'était le bon élève, et aujourd'hui c'est plus souvent celui qui met la zizanie, le populaire... Pouvons nous déjà essayer de changer ça?
- HelenetropNiveau 1
Je me demande souvent ce que deviennent ces harceleurs, ces enquiquineurs plus tard dans leur vie d'adulte. Peut-être viens tu de me donner un début de réponse...
- CeladonDemi-dieu
C'est la société tout entière, tournée vers 'l'entertainment" et la superficialité tous domaines confondus, qui entérine ces comportements. Comment s'en étonner ?
Quand on ajoute à cela l'autorité dont on a consciencieusement dépossédé les profs et qui manque cruellement pour faire respecter enseignants, règlements, etc.
Je suis même étonnée qu'on n'ait pas avalisé une téléréalité mettant en scène le harcèlement marrant. Il y a longtemps que nous sommes sur le mauvais chemin et nous ne prenons toujours pas le bon.
Quand on ajoute à cela l'autorité dont on a consciencieusement dépossédé les profs et qui manque cruellement pour faire respecter enseignants, règlements, etc.
Je suis même étonnée qu'on n'ait pas avalisé une téléréalité mettant en scène le harcèlement marrant. Il y a longtemps que nous sommes sur le mauvais chemin et nous ne prenons toujours pas le bon.
- ElaïnaDevin
Helenetrop a écrit:Je suis PE et en disponibilité. Ma louloutte de cinquième est instruite à domicile suite aux harcèlement dont elle a été victime en sixième. On l'a déscolarisée en février , malgré de nombreuses interventions du collège et de notre part. Malheureusement rien n'y faisait, il semblait que les harceleurs se relayaient. Elle nous en parlait tout de suite, mais au fil du temps elle se repliait sur elle-même car les insultes, boutades, continuaient de plus belle avec racket et coups en prime. En parler oui, mais où est la solution si tout empire? Je pense que le problème a été bien géré par la cpe. Nous avons agi en la retirant du collège , elle se sent mieux, mais malgré notre déménagement dans una autre ville elle ne peut pas encore faire un pas vers le collège qui est à 500 mètres de la maison.
Comme parents il est difficile d'agir. Les profs n'en revenaient pas malgré les mots dans le carnet.
Même les plaintes n'ont rien donné ? Normalement, une convocation chez la police, ça calme vite les petites ordures. Bon courage à ta fille.
Helenetrop a écrit:Notre fille ainée, 18 ans aujourd'hui, nous avait aussi parlé de problèmes il y a quelques années. Les revivre au travers de sa soeur aujourd'hui l'a poussée à nous en dire plus, et là c'est nous qui sommes démunis devant tant de méchancetés envers les enfants bien élevés, travailleurs, polis et premiers de la classe.
Bref nous cherchons encore des solutions. L'intello a toujours été ouspillé, je peux aussi en témoigner. Je pense que les bons élèves ne sont plus mis en valeur , moins mis en valeur. L'échec scolaire on en parle tant que parfois on oublie les bons, ceux qui peuvent avancer seuls, et dans nos pratiques et dans nos regards.
Le délégué , c'est vrai avant c'était le bon élève, et aujourd'hui c'est plus souvent celui qui met la zizanie, le populaire... Pouvons nous déjà essayer de changer ça?
Non, déjà "de mon temp", le délégué était la grande gueule... et ça ne date pas d'hier...
Malheureusement je ne sais pas s'il est légal d'interdire aux casse-pieds de compétition d'être délégués.
- Reine MargotDemi-dieu
Je crois que le harcèlement est en effet un phénomène très ancien, transposition de la "loi de la jungle" ou "loi du plus fort" à l'école.
Il suffit de lire "le petit Chose" d'Alphonse Daudet ou encore l'"Enfant" de Vallès pour se rendre compte que même sous l'école si vantée de la IIIe république la violences, y compris contre les adultes, existaient déjà.
Il suffit de lire "le petit Chose" d'Alphonse Daudet ou encore l'"Enfant" de Vallès pour se rendre compte que même sous l'école si vantée de la IIIe république la violences, y compris contre les adultes, existaient déjà.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- OrlandaFidèle du forum
Reine Margot a écrit:Je crois que le harcèlement est en effet un phénomène très ancien, transposition de la "loi de la jungle" ou "loi du plus fort" à l'école.
Il suffit de lire "le petit Chose" d'Alphonse Daudet ou encore l'"Enfant" de Vallès pour se rendre compte que même sous l'école si vantée de la IIIe république la violences, y compris contre les adultes, existaient déjà.
Oui, et pour la littérature de langue allemande, Les désarrois de l'élève Törless, ou les édifiants récits émanant de ceux qui sont passés un jour par les collèges anglais ou les idylliques académies militaires.
Nous ne supportons plus cette violence, et c'est bon signe. Mais elle n'a rien de neuf.
_________________
"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- lene75Prophète
J'arrive un peu après la bataille, mais comme marie, Jane et les autres, je trouve que le téléfilm a notamment le mérite de montrer que le bordel qui règne dans certaines classes sans que les profs ne soient soutenus et sans qu'ils ne puissent rien y faire, quand aucune véritable sanction n'est disponible, favorise largement le harcèlement.
Je croyais que c'était la norme qu'on accuse les profs des problèmes de discipline qui règnent dans leurs cours, ce qui pousse effectivement la plupart à se taire, à étouffer le plus possible.
Je n'ai pas (encore) vu le débat qui a suivi, mais je trouve que le téléfilm n'accuse pas du tout les profs. Même le prof d'EPS, que les harceleuses menacent d'accuser de tentative de viol s'il intervient dans les vestiaires. Des collègues (pas seulement d'EPS, d'ailleurs) m'ont déjà rapporté avoir eu des problèmes avec leur hiérarchie parce qu'ils avaient eu le malheur de demander à une fille un peu trop décolletée de mieux se couvrir : la fille retourne la situation et va se plaindre à la direction que le collègue en question est un pervers et qu'il la "mate".
PS : c'est précisément clairement, au début du téléfilm, qu'il s'agit de fiction.
Je croyais que c'était la norme qu'on accuse les profs des problèmes de discipline qui règnent dans leurs cours, ce qui pousse effectivement la plupart à se taire, à étouffer le plus possible.
Je n'ai pas (encore) vu le débat qui a suivi, mais je trouve que le téléfilm n'accuse pas du tout les profs. Même le prof d'EPS, que les harceleuses menacent d'accuser de tentative de viol s'il intervient dans les vestiaires. Des collègues (pas seulement d'EPS, d'ailleurs) m'ont déjà rapporté avoir eu des problèmes avec leur hiérarchie parce qu'ils avaient eu le malheur de demander à une fille un peu trop décolletée de mieux se couvrir : la fille retourne la situation et va se plaindre à la direction que le collègue en question est un pervers et qu'il la "mate".
PS : c'est précisément clairement, au début du téléfilm, qu'il s'agit de fiction.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- archebocEsprit éclairé
Elaïna a écrit:Malheureusement je ne sais pas s'il est légal d'interdire aux casse-pieds de compétition d'être délégués.
Pour être mieux protégé de la révocation que délégué de classe, il faut être parlementaire ou président de la République.
- egometDoyen
Orlanda a écrit:Reine Margot a écrit:Je crois que le harcèlement est en effet un phénomène très ancien, transposition de la "loi de la jungle" ou "loi du plus fort" à l'école.
Il suffit de lire "le petit Chose" d'Alphonse Daudet ou encore l'"Enfant" de Vallès pour se rendre compte que même sous l'école si vantée de la IIIe république la violences, y compris contre les adultes, existaient déjà.
Oui, et pour la littérature de langue allemande, Les désarrois de l'élève Törless, ou les édifiants récits émanant de ceux qui sont passés un jour par les collèges anglais ou les idylliques académies militaires.
Nous ne supportons plus cette violence, et c'est bon signe. Mais elle n'a rien de neuf.
Ce qui peut varier, c'est la réponse de l'institution à cette violence. C'est aussi la possibilité pour les élèves concernés d'aller voir ailleurs.
Il y a une grande différence entre le fait de ne pas voir le problème et le choix de fermer les yeux alors que tout le monde sait.
Je crois qu'une des principales difficultés aujourd'hui est de savoir qui a l'autorité nécessaire pour intervenir. Les procédures de plus en plus complexes protègent mal les enfants et laissent bien des situations pourrir. Combien de temps pour obtenir une exclusion et combien de temps pour qu'elle soit effective? Quelles décisions les professeurs et même les équipes pédagogiques peuvent-ils prendre sans crainte d'être désavoués par la hiérarchie?
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- HelenetropNiveau 1
Le problème c'est que quand l'enfant devient la tête de Turc , les plaintes ne servent à rien. Une sorte de relais se met en place qui commence ,au départ, avec les copains du premier harceleur , puis tout s'enchaîne. L'enfant devient la proie du collège. Certains enfants s'interposent mais parfois il est déjà trop tard et le harceleur en a trop sur les épaules.
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