- InvitéInvité
Nadejda a écrit:JaneB a écrit:Combien de fois ai-je entendu des adultes dire d'un élève harcelé : " il est bizarre, aussi! " , " il cherche ...il ne fait pas l'effort d'aller vers les autres non plus " ou même entendu pendant un conseil de classe donc devant des délégués élèves : " bon, c'est vrai qu'il est particulier ...nous, on est des adultes donc on gère ...mais on peut comprendre que ce soit difficile pour des élèves ..."
Durant mon année de stage j'étais un peu inquiète pour un élève renfermé, sans amis, les élèves se regardaient en souriant lorsqu'il devait prendre la parole. J'avais signalé le problème au PP. Le PP m'avait sorti un truc ignoble avec un rire gras, comme à son habitude :Evidemment, il ne s'est pas bougé, c'est moi qui ai fait part de mes inquiétudes à l'infirmière avec copie au PA.
- Spoiler:
"Oh bah s'il se pend, ça fera un élève en moins, une copie en moins !"
Qu'est-ce que c'est hilarant hein !
C'est plus qu'odieux. Ce genre de propos devrait être puni. Et bravo pour avoir pris les choses en main.
- JaneBNeoprof expérimenté
Nadejda a écrit:JaneB a écrit:Combien de fois ai-je entendu des adultes dire d'un élève harcelé : " il est bizarre, aussi! " , " il cherche ...il ne fait pas l'effort d'aller vers les autres non plus " ou même entendu pendant un conseil de classe donc devant des délégués élèves : " bon, c'est vrai qu'il est particulier ...nous, on est des adultes donc on gère ...mais on peut comprendre que ce soit difficile pour des élèves ..."
Durant mon année de stage j'étais un peu inquiète pour un élève renfermé, sans amis, les élèves se regardaient en souriant lorsqu'il devait prendre la parole. J'avais signalé le problème au PP. Le PP m'avait sorti un truc ignoble avec un rire gras, comme à son habitude :Evidemment, il ne s'est pas bougé, c'est moi qui ai fait part de mes inquiétudes à l'infirmière avec copie au PA.
- Spoiler:
"Oh bah s'il se pend, ça fera un élève en moins, une copie en moins !"
Qu'est-ce que c'est hilarant hein !
C'est dégueulasse! Mais ça montre bien qu'il y a un certain nombres d'adultes qui ne veulent pas agir et préfèrent charger la victime...
- VaniaNiveau 4
Je trouve choquant que les harceleurs ne soient toujours pas inquiétés - ils ne l'ont pas été par leur établissement à l'époque, et maintenant qu'ils sont dans d'autres, pensent-ils passer entre les gouttes.
Que toutes les plaintes de Nora Fraisse n'aient toujours pas abouti à un procès.
Que le principal du collège, ainsi que les enseignants - non plus.
Il ne s'agit pas de vengeance, mais de justice.
Justice.
Cette impunité pour les coupables est insupportable.
Que toutes les plaintes de Nora Fraisse n'aient toujours pas abouti à un procès.
Que le principal du collège, ainsi que les enseignants - non plus.
Il ne s'agit pas de vengeance, mais de justice.
Justice.
Cette impunité pour les coupables est insupportable.
- trompettemarineMonarque
Pour rappel, la loi :
Certains CDE prennent de plus en plus les choses sérieusement car leur responsabilité est engagée.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985
Le tableau complet émanant du ministère devrait être affiché dans toutes les classes et les salles de professeurs.
Certains CDE prennent de plus en plus les choses sérieusement car leur responsabilité est engagée.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985
service-public.gouv a écrit:En outre, tout personnel éducatif (enseignant, chef d'établissement...) qui a connaissance de faits de harcèlement doit avertir sans délai le procureur. Tous les renseignements concernant les faits doivent lui être transmis.
service-public.gouc a écrit:Peines pour harcèlement scolaire
Sans circonstances aggravantes (pour minueur de moins de 13 ans)
Amende : 7 500 €
Peine de prison : 6 mois
Avec 1 circonstance aggravantes
Amende : 7 500 €
Peine de prison : 1 an
Avec 2 circonstances aggravantes ou plus
Amende : 7 500 €
Peine de prison : 18 mois
Le tableau complet émanant du ministère devrait être affiché dans toutes les classes et les salles de professeurs.
- SphinxProphète
Quand je vois certaines réflexions qu'une collègue a pu faire à des élèves ou à des parents devant leurs enfants, je me dis qu'il y a des c** partout y compris chez les profs.
Ce qui me pose problème, c'est d'avoir déjà lu sur un autre forum des témoignages d'ados harcelés ou d'anciens harcelés. La même accusation y revenait toujours, systématiquement : "le prof a vu et n'a rien fait". J'ai essayé d'expliquer que non, le prof ne voit pas toujours, contrairement à ce qu'on imagine. Je crois qu'il faut effectivement essayer d'instaurer cette idée que la victime doit parler aux adultes, pas forcément au PP, parce que ça peut être un imbécile comme celui de Nadejda, mais à un adulte de confiance. Si après ça le prof sait et ne fait rien, on doit effectivement porter plainte. Et il faut ensuite qu'il y ait des décisions prises ; si l'établissement est mou du genou concernant les sanctions, il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans le plat de notre côté aussi. Le harcèlement est une forme de violence et tout acte de violence doit immédiatement enclencher une action disciplinaire : ça, c'est dans la loi.
Ce qui me pose problème, c'est d'avoir déjà lu sur un autre forum des témoignages d'ados harcelés ou d'anciens harcelés. La même accusation y revenait toujours, systématiquement : "le prof a vu et n'a rien fait". J'ai essayé d'expliquer que non, le prof ne voit pas toujours, contrairement à ce qu'on imagine. Je crois qu'il faut effectivement essayer d'instaurer cette idée que la victime doit parler aux adultes, pas forcément au PP, parce que ça peut être un imbécile comme celui de Nadejda, mais à un adulte de confiance. Si après ça le prof sait et ne fait rien, on doit effectivement porter plainte. Et il faut ensuite qu'il y ait des décisions prises ; si l'établissement est mou du genou concernant les sanctions, il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans le plat de notre côté aussi. Le harcèlement est une forme de violence et tout acte de violence doit immédiatement enclencher une action disciplinaire : ça, c'est dans la loi.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- DimkaVénérable
Je ne lis pas le texte comme un retournement de culpabilité, mais comme un autre point de vue, laissant penser que le grand schéma général du harcelé contre les harceleurs ne fonctionne peut-être pas sur ce cas particulier. Et que la vindicte contre les supposés harceleurs est peut-être injuste, en plus d'être de toute façon une simple façon de recréer du harcèlement.Cicyle a écrit:Ah mais je n'ai jamais dit qu'il y avait les gentils et les méchants. Mais il est aussi bien connu que les harcelés sont parfois violents eux-même suite à un trop plein (c'est comme ça qu'on avait repéré l'élève dont je parlais ici hier : elle avait frappé une autre élève qui s'est avéré, après discussion avec l'équipe et d'autres élèves, être la harceleuse).Dimka a écrit:Peut-être que le monde est un poil plus complexe qu'une opposition entre des gentils et des méchants.Cicyle a écrit:Certaines choses sont intéressantes, mais ce retournement de la culpabilité me dérange beaucoup.Saska a écrit:A lire absolument pour ceux qui ont été choqués par le film d'hier soir sur l'histoire de Marion, le point de vue des enseignants de l'établissement concerné :
http://www.b-lisama.com/2016/09/tres-fachee.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_sharebar
Surtout quand il est sous-entendu que Marion aurait elle-même insulté une autre élève que les autres auraient juste défendue. C'est quand même elle qui s'est suicidée.
Simplement, je trouve ça assez malsain, après sa mort, de dire "oui, mais elle était méchante aussi".
Ceci dit, sur ce cas particulier, on n'en sait pas assez. Les gens qui appellent le collège sont ignobles car on (grand public) ignore tout de ce qu'il s'est passé. La justice le dira quand tous les recours seront terminés.
Après, je ne connais rien à l'affaire donc je ne vais pas prendre parti. Mais beaucoup de gens le font, supposent la justice impuissante ou indifférente, plutôt que de se dire qu'ils ne savent pas et qu'il n'y a peut-être rien à juger.
_________________
- Spoiler:
- VaniaNiveau 4
Je pense qu'il faut expressément écrire le mot "harcèlement" dans nos rapports aux chefs d'établissement.
Si le mot n'apparaît pas, l'affaire est noyée en banal incident.
Je le ferai dorénavant.
Même s'il faut que j'y passe des heures/semaine.
Car les incivilités - c'est un euphémisme - sont quotidiennes, pour ne pas dire à chaque heure de cours.
Répétées, systématiques.
Protocolons! Gardons des traces écrites de nos indignations que l'administration ne veut pas voir.
Si le mot n'apparaît pas, l'affaire est noyée en banal incident.
Je le ferai dorénavant.
Même s'il faut que j'y passe des heures/semaine.
Car les incivilités - c'est un euphémisme - sont quotidiennes, pour ne pas dire à chaque heure de cours.
Répétées, systématiques.
Protocolons! Gardons des traces écrites de nos indignations que l'administration ne veut pas voir.
- JaneBNeoprof expérimenté
Vania a écrit:Je pense qu'il faut expressément écrire le mot "harcèlement" dans nos rapports aux chefs d'établissement.
Si le mot n'apparaît pas, l'affaire est noyée en banal incident.
Je le ferai dorénavant.
Même s'il faut que j'y passe des heures/semaine.
Car les incivilités - c'est un euphémisme - sont quotidiennes, pour ne pas dire à chaque heure de cours.
Répétées, systématiques.
Protocolons! Gardons des traces écrites de nos indignations que l'administration ne veut pas voir.
Tu as raison!
- the educatorFidèle du forum
Peux tu caractériser le harcèlement, avant d'utiliser le mot? Parce que derrière nous dans l'encadrement (et dans les service de police, parce qu'on a des echos des commissariats qui n'en peuvent plus non plus) on récupère la patate chaude... Le cadre est, et reste hyper flou. De toute manière un enfant en souffrance ou en danger, tu DOIS le signaler (y compris au procureur, tu as les mêmes droits que le chef).Vania a écrit:Je pense qu'il faut expressément écrire le mot "harcèlement" dans nos rapports aux chefs d'établissement.
Si le mot n'apparaît pas, l'affaire est noyée en banal incident.
Je le ferai dorénavant.
Je l'ai déjà dit ailleurs, intervenir après coup c'est une chose, mais on continue de produire de manière systémique des comportement de prédation entre individus.
- laMissSage
JaneB a écrit:J'ai trouvé le représentant éducation nationale pathétique avec ses " protocoles" dont il ne faut griller aucune étape )
+1
En plus il a réussi à placer qu'il fallait un travail d'équipe sur cette question (vrai) et que c'était tout le sens de la réforme du collège avec ses EPI de nous faire bosser en équipe. Jolie récupération politique, au passage.
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Ignatius ReillyFidèle du forum
the educator a écrit: on continue de produire de manière systémique des comportement de prédation entre individus.
Absolument. Néanmoins je pense que l'entretien de ce genre de comportement est dû à la pusillanimité quasi maladive de l'institution scolaire. Pas de vague, pas de coup de sang, pas d' éclat. On doit dialoguer. Le résultat, c'est le spleen des petits. Un gentil intégrera tellement ce discours qu'il se désignera lui- même en tant que cible des petites pestouilles (je me modère) de la classe ou du collège. Et si le gamin parle, non seulement il se fait traiter de balance mais il a droit à un retour de flamme. Quand j'étais gosse, on n'était pas harcelé, mais embêté. Mon petit frère ne s'est pas laissé faire, dès la 6e. Première tentative d'intimidation = une baffe. Je ne dis pas qu'il faut laisser les mômes se mettre sur la tronche sans rien dire, mais le discours culpabilisant des enseignants, éducateurs, encadrants vis- à- vis des gosses qui se défendent me gonfle et n'est pas étranger selon moi à l'aggravation des cas de harcèlement.
- the educatorFidèle du forum
Je ne sais pas, pour moi les forces en présence dépasse largement le cadre de l'école, on apprend aux enfants au mieux à se méfier des voisins, au pire à leur monter dessus pour finir avec une plus jolie voiture, ou la version prolo, pour sauver son honneur. Pour moi, ces situations sont juste un symptôme supplémentaire de la misère dans laquelle évoluent les individus.Néanmoins je pense que l'entretien de ce genre de comportement est dû à la pusillanimité quasi maladive de l'institution scolaire. Pas de vague, pas de coup de sang, pas d' éclat. On doit dialoguer.
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Tu penses que le harcèlement entre dans ce cadre ? Je ne voyais pas les choses comme ça.
Concernant ta remarque sur l'honneur, je trouve ça intéressant. Il ne faut pas néanmoins à mon sens négliger les dégâts que l'interdiction de "défendre son honneur" ou dirais- je plutôt "se défendre" provoque sur l'image que l'on a de soi. Le sentiment d'humiliation occasionne de gros gros dégâts. Je pense que l'on n'apprend pas suffisamment aux mômes à se défendre, notamment par la parole. On leur apprend à subir.
Mais je peux me tromper et il y a aussi une part de vécu dans ce que nous disons du harcèlement.
Concernant ta remarque sur l'honneur, je trouve ça intéressant. Il ne faut pas néanmoins à mon sens négliger les dégâts que l'interdiction de "défendre son honneur" ou dirais- je plutôt "se défendre" provoque sur l'image que l'on a de soi. Le sentiment d'humiliation occasionne de gros gros dégâts. Je pense que l'on n'apprend pas suffisamment aux mômes à se défendre, notamment par la parole. On leur apprend à subir.
Mais je peux me tromper et il y a aussi une part de vécu dans ce que nous disons du harcèlement.
- InvitéInvité
Ah oui quand même! Outre le fait que cela n'a à peu près rien à voir, c'est d'un admirable cynisme...laMiss a écrit:JaneB a écrit:J'ai trouvé le représentant éducation nationale pathétique avec ses " protocoles" dont il ne faut griller aucune étape )
+1
En plus il a réussi à placer qu'il fallait un travail d'équipe sur cette question (vrai) et que c'était tout le sens de la réforme du collège avec ses EPI de nous faire bosser en équipe. Jolie récupération politique, au passage.
- RendashBon génie
PabloPE a écrit:Mon fils a pleuré ce matin en cours parce que des gamins le chambraient (réaction disproportionnée mais bon bref). Je lui ai demandé ce qu'avait dit le prof "Rien, il n'a pas vu"gnafron2004 a écrit:Le problème étant que, la plupart du temps (mais pas toujours...), on ne se rend compte de rien...
Les harceleurs sont malheureusement assez malins pour ne pas le faire en présence d'adultes dont ils savent qu'ils réagiront =/
Je note aussi que lorsqu'on voit chaque classe de moins en moins souvent, on est moins à même de se rendre compte de ce qui se passe, ou de saisir une atmosphère délétère. C'est aussi une réalité dont il faut tenir compte.
stench a écrit:VicomteDeValmont a écrit:C'est terrible mais le véritable problème c'est la place minable qu'on fait aux élèves brillants dans nos établissements. C'est contre l'éducation nationale qu'ils devraient porter plainte.
Un jour, pendant un conseil de classe de première, alors que tout le monde louait les qualités d'une élève, le prof d'EPS l'a lourdement critiquée en l'accusant "d'être trop intello" (textuellement). Bon, ok, c'est un exemple heureusement singulier mais c'est dire que parfois on trouve ces réactions même chez des gens supposés être adultes...
Encore un de ces élèves trop scolaires qu'il faut remettre en place parce qu'ils écrasent les autres, j'imagine
C'est une honte de la part du collègue en question, dont j'espère qu'il a pris en direct un énorme retour de flammes.
Nadejda a écrit:
Durant mon année de stage j'étais un peu inquiète pour un élève renfermé, sans amis, les élèves se regardaient en souriant lorsqu'il devait prendre la parole. J'avais signalé le problème au PP. Le PP m'avait sorti un truc ignoble avec un rire gras, comme à son habitude :Evidemment, il ne s'est pas bougé.
- Spoiler:
"Oh bah s'il se pend, ça fera un élève en moins, une copie en moins !"
Qu'est-ce que c'est hilarant hein !
Un pain dans la gueule.
C'est ahurissant de lire des témoignages comme ça. Ces ordures participent au harcèlement, et en tant qu'adultes et qu'enseignants, devraient prendre cher pour ça.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Y a des coups de pieds dans les genoux qui se perdent. Comment peut- on dire ça d'un môme ?
- JaneBNeoprof expérimenté
laMiss a écrit:JaneB a écrit:J'ai trouvé le représentant éducation nationale pathétique avec ses " protocoles" dont il ne faut griller aucune étape )
+1
En plus il a réussi à placer qu'il fallait un travail d'équipe sur cette question (vrai) et que c'était tout le sens de la réforme du collège avec ses EPI de nous faire bosser en équipe. Jolie récupération politique, au passage.
oui, ça m'a horripilé aussi : un discours creux, convenu qui noie le poisson et défend une institution qui n'est pas à la hauteur face à ces situations ....c'était franchement indécent. Il a même affirmé que le harcèlement chutait brutalement en classe de 3ème grâce à la mise en place de parcours citoyen , des fameux " protocoles"
- SaskaNiveau 8
Entièrement d'accord. Sans compter les gamins qui ne savent pas verbaliser leurs ressentis/émotions/sentiments, y a un énorme boulot à faire là dessus.the educator a écrit:Je ne sais pas, pour moi les forces en présence dépasse largement le cadre de l'école, on apprend aux enfants au mieux à se méfier des voisins, au pire à leur monter dessus pour finir avec une plus jolie voiture, ou la version prolo, pour sauver son honneur. Pour moi, ces situations sont juste un symptôme supplémentaire de la misère dans laquelle évoluent les individus.Néanmoins je pense que l'entretien de ce genre de comportement est dû à la pusillanimité quasi maladive de l'institution scolaire. Pas de vague, pas de coup de sang, pas d' éclat. On doit dialoguer.
D'où l'importance à mon avis, en parallèle avec le traitement classique du harcèlement, de bosser plus en profondeur, via des dispositifs comme la médiation par les pairs, les compétences psycho-sociales, sur l'aspect vie scolaire, et tout ce qui favorise l'expression avec des mots précis (et là je pense plus au volet pédagogique)
- LizdarcyFidèle du forum
De quoi bondir.
A vous lire je me réjouis d'autant plus d'avoir regardé une série intéressante pour décompresser à la place.
(Je pense en particulier au gars qui fait du placement de produits :EPI etc...)
A vous lire je me réjouis d'autant plus d'avoir regardé une série intéressante pour décompresser à la place.
(Je pense en particulier au gars qui fait du placement de produits :EPI etc...)
- scot69Modérateur
ça m'a perturbé toute la nuit, j'en ai très mal dormi
- trompettemarineMonarque
Ignatius Reilly a écrit:the educator a écrit: on continue de produire de manière systémique des comportement de prédation entre individus.
Absolument. Néanmoins je pense que l'entretien de ce genre de comportement est dû à la pusillanimité quasi maladive de l'institution scolaire. Pas de vague, pas de coup de sang, pas d' éclat. On doit dialoguer. Le résultat, c'est le spleen des petits. Un gentil intégrera tellement ce discours qu'il se désignera lui- même en tant que cible des petites pestouilles (je me modère) de la classe ou du collège. Et si le gamin parle, non seulement il se fait traiter de balance mais il a droit à un retour de flamme. Quand j'étais gosse, on n'était pas harcelé, mais embêté. Mon petit frère ne s'est pas laissé faire, dès la 6e. Première tentative d'intimidation = une baffe. Je ne dis pas qu'il faut laisser les mômes se mettre sur la tronche sans rien dire, mais le discours culpabilisant des enseignants, éducateurs, encadrants vis- à- vis des gosses qui se défendent me gonfle et n'est pas étranger selon moi à l'aggravation des cas de harcèlement.
Euh, ça dépend où... j'en ai pris plein la g*** pendant deux ans au collège. On a, par chance, déménagé et le grec m'a sauvé en quatrième. C'était il y a bien plus de 30 ans.
Et encore, il n'y avait pas le net. On pouvait repartir de zéro.
- the educatorFidèle du forum
Je comprends, non je parlais de l'honneur comme dernier rempart à défendre dans des vies complètement vide. Je suis toujours surpris de voir quel impact peut avoir une insulte aux parents ou aux grands parents, et le genre de mise en danger (parce qu'un coup de boule qui part de travers, ça peut faire des dégats) et de surcout sociétal que cela occasionne. Je vois souvent des gamins qui n'ont que ça à défendre, en fait, c'est en ça que je parle de misère. Une bonne partie des harceleurs sont aussi des des comportements "ludiques" dans la tension entre leur vie sociale complètement creuse (avec parfois de vrais handicaps d'empathie et de communication) et la stimulation individualiste des médias et des pairs.Ignatius a écrit: Il ne faut pas néanmoins à mon sens négliger les dégâts que l'interdiction de "défendre son honneur" ou dirais- je plutôt "se défendre" provoque sur l'image que l'on a de soi. Le sentiment d'humiliation occasionne de gros gros dégâts. Je pense que l'on n'apprend pas suffisamment aux mômes à se défendre, notamment par la parole. On leur apprend à subir.
- Une passanteEsprit éclairé
Pour avoir également été victime de harcèlement, je constate qu'effectivement le terme n'était pas du tout employé. Et il ne me serait jamais venu à l'idée d'en parler à qui que ce soit au sein de l'établissement. Je ne pense pas qu'aucun adulte ait vu ce qui se passait (cheveux coupés en classe, blouson cisaillé, on crachait dans mon assiette à la cantine...). Même ma mère ne savait pas pourquoi je quittais le collège sans autorisation quand la situation devenait insupportable et me reprochait de le faire.
Aujourd'hui, je pense que nous pouvons agir dans la prévention, bien dire aux élèves qu'ils doivent en parler, que ce ne sont pas juste des disputes entre élèves. Mais s'ils ne parlent pas, c'est difficile à voir, notamment s'il n'y a pas d'effet visible dans les résultats scolaires par exemple.
En tant que PP, je suis intervenue pour que soit exclu au moins une journée un élève qui s'était amusé à baisser le jogging d'un autre dans la file de la cantine. J'ai dû lourdement insisté auprès de ma direction pour qu'on intervienne avant que cela n'aille plus loin (et comme vous le disiez, il s'agissait d'un élève mis à l'écart par son comportement). L'élève responsable ne voyait pas où était le mal....
Le harcèlement a pu être évité et l'élève a passé les années suivantes sans problème dans l'établissement (bon, il n'était pas non plus devenu hyper populaire). Mais je me dis que s'il n'en avait pas parlé à une CPE, nous n'aurions rien su et n'aurions pas pu agir. On voyait seulement qu'il était isolé, mais on ne peut pas forcer une classe à intégrer un élève différent.
Aujourd'hui, je pense que nous pouvons agir dans la prévention, bien dire aux élèves qu'ils doivent en parler, que ce ne sont pas juste des disputes entre élèves. Mais s'ils ne parlent pas, c'est difficile à voir, notamment s'il n'y a pas d'effet visible dans les résultats scolaires par exemple.
En tant que PP, je suis intervenue pour que soit exclu au moins une journée un élève qui s'était amusé à baisser le jogging d'un autre dans la file de la cantine. J'ai dû lourdement insisté auprès de ma direction pour qu'on intervienne avant que cela n'aille plus loin (et comme vous le disiez, il s'agissait d'un élève mis à l'écart par son comportement). L'élève responsable ne voyait pas où était le mal....
Le harcèlement a pu être évité et l'élève a passé les années suivantes sans problème dans l'établissement (bon, il n'était pas non plus devenu hyper populaire). Mais je me dis que s'il n'en avait pas parlé à une CPE, nous n'aurions rien su et n'aurions pas pu agir. On voyait seulement qu'il était isolé, mais on ne peut pas forcer une classe à intégrer un élève différent.
- OsmieSage
J'ai regardé le film sur Marion Fraisse, film qui est une vraie daube à mes yeux. Et c'est dommage vu la gravité du sujet. Quant à J.Gayet, compagne d'un homme qui contribue à la destruction du service public d'éducation, comment dire...vraiment insupportable.
Alors sans doute suis-je une oie blanche, mais est-ce que l'un d'entre vous a déjà vécu certaines des scènes vues dans le film ? Il y a des collèges où on laisse des gamines se faire presque violer le matin dans la cour ?! Il y a des collèges où c'est une élève qui raconte au CDE que son prof d'histoire vient de se faire insulter et frapper ? On rêve, vraiment j'ai peine à croire à ce que je regarde. Les collègues de ce collège sont-ils les larves humaines que l'on présente ici ? Franchement, pour un sujet pareil, j'attendais mieux, plus fin et plus sensible.
Alors sans doute suis-je une oie blanche, mais est-ce que l'un d'entre vous a déjà vécu certaines des scènes vues dans le film ? Il y a des collèges où on laisse des gamines se faire presque violer le matin dans la cour ?! Il y a des collèges où c'est une élève qui raconte au CDE que son prof d'histoire vient de se faire insulter et frapper ? On rêve, vraiment j'ai peine à croire à ce que je regarde. Les collègues de ce collège sont-ils les larves humaines que l'on présente ici ? Franchement, pour un sujet pareil, j'attendais mieux, plus fin et plus sensible.
- LizdarcyFidèle du forum
Osmie a écrit:J'ai regardé le film sur Marion Fraisse, film qui est une vraie daube à mes yeux. Et c'est dommage vu la gravité du sujet. Quant à J.Gayet, compagne d'un homme qui contribue à la destruction du service public d'éducation, comment dire...vraiment insupportable.
Alors sans doute suis-je une oie blanche, mais est-ce que l'un d'entre vous a déjà vécu certaines des scènes vues dans le film ? Il y a des collèges où on laisse des gamines se faire presque violer le matin dans la cour ?! Il y a des collèges où c'est une élève qui raconte au CDE que son prof d'histoire vient de se faire insulter et frapper ? On rêve, vraiment j'ai peine à croire à ce que je regarde. Les collègues de ce collège sont-ils les larves humaines que l'on présente ici ? Franchement, pour un sujet pareil, j'attendais mieux, plus fin et plus sensible.
Je n'ai pas vu le film mais Julie Gayet dans le rôle, ça me laisse songeuse, forcément je ne trouve pas ça innocent. Et ce que tu racontes du film,
Cela dit,le témoignage de Une Passante donne à réfléchir. Des choses incroyables peuvent donc se passer à notre insu? Ce n'est vraiment pas rassurant.
- marie91270Neoprof expérimenté
Oui, il y a des collèges où on "laisse des gamines se faire presque violer dans la cour". On ne voit pas toujours tout.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
Oui, il y a des collèges où des profs se font quotidiennement chahuter et n'osent rien dire. Il arrive parfois que la direction apprenne ce qui se passe par les élèves, ou par les parents.
J'ai vu des professeurs se faire frapper par des élèves. Des élèves n'avoir aucune sanction par la suite (je me souviens encore il y a quelques années d'un élève de 6ème qui avait frappé son prof de français et avait eu pour seule sanction... un changement de classe).
J'ai vu des CDE fermer les yeux et refuser d'intervenir dans des cas de harcèlement, prétextant que "ce sont des histoires de gosses, ça va passer".
Je n'ai pas trouvé le film surjoué. Ces scènes, je les ai vécues ou observées lorsque j'étais ado, et je les vois encore aujourd'hui.
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