C'est quoi pour vous un registre ?

Suite à la question sur le registre oratoire, je propose de tenter de définir la notion de registre :
* défintion claire
* liste de ce qui est - ou n'est pas - un registre et pour quelles raisons
* définition des registres

Voilà ma définition actuelle (piquée à Jean Jordy, de l'Inspection Générale, un des seuls à en risquer une claire et précise) :

LES REGISTRES sont la manifestation par le langage des grandes catégories d’émotions et de mouvements de sensibilité. La joie, l’angoisse, la colère, l’indignation, l’admiration, la plainte, la compassion, la méfiance, le doute…

On peut citer les registres suivants : tragique, comique, épique, lyrique, pathétique, fantastique, épidictique, didactique, polémique, satirique…

Pour chacun de ces registres, on distingue un effet visé, la référence à un genre privilégié, des thèmes et des situations ainsi que des procédés spécifiques.

Exemple : le registre comique vise à faire rire, sa première manifestation littéraire est la comédie (Grèce, V^ème siècle avant J.-C.), il traite des défauts humains (l’avarice dans L’Avare de Molière) et on peut distinguer le comique de situation, de gestes, de mots ou encore de caractère.
A vous !!!

Ben il n'y a rien à ajouter ! C'est exactement cela ! Et c'est très clair.
Quant à Jordy... rassure-toi il n'a pas "risqué" grand chose : sa définition est celle des I.O. ! (dont il n'est PAS le rédacteur).

Le registre est une notion pondue par Viala, rendue obligatoire par les IUFM et IPR, et qui ne sert pas à grand-chose, puiqu'avant, on se débrouillait avec les tonalités, moins exclusives et plus claires.

Et je sors.

Carabas a écrit:Le registre est une notion pondue par Viala, rendue obligatoire par les IUFM et IPR, et qui ne sert pas à grand-chose, puiqu'avant, on se débrouillait avec les tonalités, moins exclusives et plus claires.

Et je sors.

Et je sors avec vous, cher(e) Carabas !

Les registres : c'est une grosse :colere:




Fin du débat.

CampusStellae a écrit:

Carabas a écrit:Le registre est une notion pondue par Viala, rendue obligatoire par les IUFM et IPR, et qui ne sert pas à grand-chose, puiqu'avant, on se débrouillait avec les tonalités, moins exclusives et plus claires.

Et je sors.

Et je sors avec vous, cher Carabas !

Les registres : c'est une grosse :colere:




Fin du débat.

Attendez-moi !

Camille a écrit:
Attendez-moi !

Dépêche-toi ! Le grand méchant Viala et sa cohorte de pédagogols va arriver et te croquer !!!

Bon bin OK visiblement c'était pô une bonne idée... :mitrailler:

C'était une très bonne idée, mais tu as donné la réponse aussitôt ^^

Stromboli a écrit:Bon bin OK visiblement c'était pô une bonne idée... :mitrailler:

SI c'était une excellente idée. Car cela nous permet de cracher notre fiel (hé ! hé ! nous sommes des êtres machiavéliques ! )

Merci Stromboli !

Carabas a écrit:Le registre est une notion pondue par Viala, rendue obligatoire par les IUFM et IPR, et qui ne sert pas à grand-chose, puiqu'avant, on se débrouillait avec les tonalités, moins exclusives et plus claires.

Et je sors.

Idem... mais ça ne veut pas dire que la question ne méritait pas d'être posée, au contraire : il faut bien qu'on l'enseigne cette notion... Mais avec les élèves un peu éclairés, j'ai tendance à jouer franc jeu, en leur disant que suivant les manuels le nombre de registre est différent, je leur donne les 11 registres des IO mais n'hésite pas à dire que certains sont assez discutables si on prend la définition des IO (ex : le didactique... Elle est où l'émotion là-dedans ?). Du coup, je préfère dire qu'un registre est une étiquette qui regroupe un ensemble de procédés visant à produire un certain effet.

j'utilise aussi cette définition et je fais comme Hamelette. Ah, l'émotion didactique, vous avez déjà essayé ?

Cécile, dans les Liaisons dangereuses ?

Ah si ! si ! Le didactique correspond clairement à un registre. C'est celui dont vous parliez, en fait, sous le nom (erroné) de "registre oratoire". (C'est évident pour Cécile, dont parle John, d'ailleurs)

Mais franchement, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'ergoter sur ces machins...

Pour moi, didactique est une visée. M'enfin c'est tellement fluctuant...

Carabas a écrit:Pour moi, didactique est une visée. M'enfin c'est tellement fluctuant...

D'où l'inintérêt total de ces "outils" inventés par des sous-IG en mal de publication.

CQFD.

question sur le réalisme:
- quand on étudie un texte de Balzac, Flaubert, on peut parler du mouvement réaliste, OK
- mais quand on parle d'un texte d'une autre époque, comme la nouvelle "Ce jour-là" de Vercors, par exemple, faut-il alors parler de "registre réaliste", au sens plus large que celui des IO que proposait Hamlette? (ensemble de procédés utilisés dans une certaine visée: donner l'illusion de la réalité ici).

Faut-il leur parler d'un "mouvement transhistorique" comme pourrait l'être le baroque? (mais bonjour l'embrouille, non?)

En somme, peut-on leur parler de "registre réaliste" s'ils ne le trouvent nulle part dans leurs manuels (les miens en ont deux!). Déjà que la notion de registre les affolent parce qu'ils ne voient pas ce que c'est (ils sont plus malins que les auteurs des programmes, apparemment), si en plus je me contredis en conteredisant leur bouquin, c'est fini, les pauvres...

Non, il ne faut pas parler de registre réaliste (et, au passage, tu as de la chance de ne pas le trouver dans les manuels en usage de ton lycée, car il est présent dans plusieurs d'entre eux )

trop tard... c'était en début d'année, je parais au plus pressé en reprenant des cours à droite à gauche, et je leur ai parlé de "registre réaliste", dans un titre en plus... Enfin, si l'IPR m'en parle je tâcherai de ne pas m'enfoncer dans cette grossière erreur de débutante (?)

Bon ben j'en parle du registre réaliste, mais c'est vrai que je me reposerai la question la prochaine fois, parce que l'illusion du réel, ils ont bien du mal à la percevoir et surtout à la justifier (moi aussi d'ailleurs). Mais je ne pense pas que faire du mouvement réaliste un mouvement transhistorique soit une bonne idée.
Parler de retranscription de la réalité???
Bon je ne t'aide pas beaucoup là, mais les registres, c'est la galère!!!

Alors, justement, je suis vraiment embêtée là !

J'étudie La Bête humaine de Zola. Ma 1ère LA est l'incipit. Nous avions fait une question sur corpus présentant la théorie naturaliste de Zola, son rapport et ses écarts avec le réalisme.
Le I de la LA est "un incipit ancré dans le réel". Mes élèves me remettent leur DM, et plusieurs ont utilisé le mot "réaliste". Je n'arrive pas à le percevoir comme une erreur. Ai-je tort ?

Il y a plusieurs sens au mot "réaliste" : le tout est qu'ils distinguent le mouvement littéraire et la recherche de l'effet de réel.