- TivinouDoyen
J’ai écumé ma bibliothèque pour chercher une cursive. Que diriez-vous de la Vie devant soi ?
- La BécasseNiveau 3
Je pense prendre Manon Lescault parce que j'aurai deux STMG l'an prochain et que La peau de chagrin n'est que pour les générales, ce qui me chagrine. Quant à Colette...
En revanche, j'aime beaucoup le parcours. Je proposerai sans doute trois choix : Un Despentes, Vernon Subutex ou Apocalypse bébé, L'étranger et pour le dernier, j'hésite Tropique de la violence d'Appanah ou un roman étranger (je sais, ce n'est pas vraiment dans les textes...), L'orange mécanique, [i]Fight club/i] etc...
En revanche, j'aime beaucoup le parcours. Je proposerai sans doute trois choix : Un Despentes, Vernon Subutex ou Apocalypse bébé, L'étranger et pour le dernier, j'hésite Tropique de la violence d'Appanah ou un roman étranger (je sais, ce n'est pas vraiment dans les textes...), L'orange mécanique, [i]Fight club/i] etc...
- PoméeNiveau 9
Il me semble que les textes ne nous interdisent pas de proposer de la littérature étrangère en cursive, au contraire.
Par contre, tu vois du "plaisir du romanesque" dans L'Etranger ?
Par contre, tu vois du "plaisir du romanesque" dans L'Etranger ?
- La BécasseNiveau 3
Le terme est ambigu évidemment. De quel plaisir parle-t-on en effet ? Celui du lecteur, du romancier ? Qu'entend-on exactement par "romanesque" ? Soyons honnête, j'ai éludé. Merci pour le tuyau en tout cas, sur la littérature étrangère en cursive. Je ne savais plus.
- BotticelliNiveau 7
Je pense aussi faire Manon Lescaut. L'intitulé du parcours est très ambigu...Dans la littérature étrangère pour cet intitulé, je pensais à l'Attrape-coeurs de Salinger.
- BartleboothNiveau 7
Pour l’intitulé du parcours, je pensais plutôt au plaisir que l’on peut éprouver à s’encanailler au contact de personnages peu fréquentables ou moraux. Manon la libertine, dont le lecteur s’intéresse moins à la possible rédemption qu’au récit de ses frasques, Nana la prostituée, mais aussi les voleurs, les assassins, les picaros... Il s’agirait peut-être de considérer le personnage de roman comme objet de voyeurisme et non plus comme exemple. Une littérature du plaisir coupable, en somme?
- DorineHabitué du forum
Finalement, j'ai l'impression qu' on peut donner pour ce parcours, certaines lectures cursives qu'on avait proposées pour "individu, morale et société".
J'avais proposé L'Étranger mais j'ai envie de changer...
J'avais proposé L'Étranger mais j'ai envie de changer...
- IllianeExpert
Et pourquoi pas La Dame aux camélias ? Personnage de courtisane, question du retour à la vertu, mort...
- IllianeExpert
Bartlebooth a écrit:Pour l’intitulé du parcours, je pensais plutôt au plaisir que l’on peut éprouver à s’encanailler au contact de personnages peu fréquentables ou moraux. Manon la libertine, dont le lecteur s’intéresse moins à la possible rédemption qu’au récit de ses frasques, Nana la prostituée, mais aussi les voleurs, les assassins, les picaros... Il s’agirait peut-être de considérer le personnage de roman comme objet de voyeurisme et non plus comme exemple. Une littérature du plaisir coupable, en somme?
C'est effectivement plutôt dans ce sens-là que je lis l'intitulé du parcours : le personnage en marge, c'est celui qui, du fait de sa marginalité, vit une existence un peu hors du commun, et donc romanesque, plaisante pour le lecteur...
- PoméeNiveau 9
Illiane a écrit:Bartlebooth a écrit:Pour l’intitulé du parcours, je pensais plutôt au plaisir que l’on peut éprouver à s’encanailler au contact de personnages peu fréquentables ou moraux. Manon la libertine, dont le lecteur s’intéresse moins à la possible rédemption qu’au récit de ses frasques, Nana la prostituée, mais aussi les voleurs, les assassins, les picaros... Il s’agirait peut-être de considérer le personnage de roman comme objet de voyeurisme et non plus comme exemple. Une littérature du plaisir coupable, en somme?
C'est effectivement plutôt dans ce sens-là que je lis l'intitulé du parcours : le personnage en marge, c'est celui qui, du fait de sa marginalité, vit une existence un peu hors du commun, et donc romanesque, plaisante pour le lecteur...
Je le lis comme cela aussi.
- The PaperHabitué du forum
Pour l'instant, je compte choisir "Le fantôme de l'opéra" en cursive. (Un peu peur quand même que ça fasse trop long).
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- DorineHabitué du forum
Je vais chercher du côté des oeuvres contemporaines. Ça peut être un moyen de réconcilier les élèves avec la lecture, c'est du moins ce que j'ai constaté cette année. Je pensais éventuellement à En attendant Bojangles. D'autres idées?
- BartleboothNiveau 7
Margaret Atwood, Graine de sorcière ? Le personnage principal, brillant metteur en scène qui a tout perdu, se retrouve à vivre quasiment en ermite avant de se décider à mettre au point sa vengeance: il devient professeur dans une prison, il va utiliser son travail avec les détenus pour parvenir à ses fins.
- The PaperHabitué du forum
Je vois dans l'édition Folio+ que je ne suis pas le seul à m'être posé la question pour Tiberge. Ils relèvent notamment cet indice : "Tiberge vint me voir un jour dans ma prison. Je fus surpris du transport avec lequel il m'embrassa. Je n'avais point encore eu de preuves de son affection, qui pussent me la faire regarder autrement que comme une simple amitié de collège, telle qu'elle se forme entre deux jeunes gens qui sont à peu près du même âge."
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- DorineHabitué du forum
Effectivement, ce passage est troublant.The Paper a écrit:Je vois dans l'édition Folio+ que je ne suis pas le seul à m'être posé la question pour Tiberge. Ils relèvent notamment cet indice : "Tiberge vint me voir un jour dans ma prison. Je fus surpris du transport avec lequel il m'embrassa. Je n'avais point encore eu de preuves de son affection, qui pussent me la faire regarder autrement que comme une simple amitié de collège, telle qu'elle se forme entre deux jeunes gens qui sont à peu près du même âge."
- IllianeExpert
Dorine a écrit:Effectivement, ce passage est troublant.The Paper a écrit:Je vois dans l'édition Folio+ que je ne suis pas le seul à m'être posé la question pour Tiberge. Ils relèvent notamment cet indice : "Tiberge vint me voir un jour dans ma prison. Je fus surpris du transport avec lequel il m'embrassa. Je n'avais point encore eu de preuves de son affection, qui pussent me la faire regarder autrement que comme une simple amitié de collège, telle qu'elle se forme entre deux jeunes gens qui sont à peu près du même âge."
Ce n'est peut-être pas le terme "amitié" qu'il faut interroger ici, mais "simple" : Des Grieux avait l'impression que c'était une banale camaraderie, une amitié plutôt superficielle, alors qu'en réalité elle est profonde du côté de Tiberge.
- TivinouDoyen
Je proposerais bien les Aventures de Huckleberry Finn en LC si
- ce n'était pas étiqueté littérature jeunesse ;
- ce n'était pas de la littérature étrangère ;
- la dernière traduction n'était pas si chère.
D'autant que je suis presque sûre qu'aucun élève ne l'a lu.
- ce n'était pas étiqueté littérature jeunesse ;
- ce n'était pas de la littérature étrangère ;
- la dernière traduction n'était pas si chère.
D'autant que je suis presque sûre qu'aucun élève ne l'a lu.
- eliamEsprit éclairé
C'est comme ça que je l'avais lu.Illiane a écrit:Dorine a écrit:Effectivement, ce passage est troublant.The Paper a écrit:Je vois dans l'édition Folio+ que je ne suis pas le seul à m'être posé la question pour Tiberge. Ils relèvent notamment cet indice : "Tiberge vint me voir un jour dans ma prison. Je fus surpris du transport avec lequel il m'embrassa. Je n'avais point encore eu de preuves de son affection, qui pussent me la faire regarder autrement que comme une simple amitié de collège, telle qu'elle se forme entre deux jeunes gens qui sont à peu près du même âge."
Ce n'est peut-être pas le terme "amitié" qu'il faut interroger ici, mais "simple" : Des Grieux avait l'impression que c'était une banale camaraderie, une amitié plutôt superficielle, alors qu'en réalité elle est profonde du côté de Tiberge.
- NLM76Grand Maître
Bon ; finalement, je crois que ça va être Manon Lescaut chez moi. J'ai préparé un plan de l'œuvre... sans lequel je suis incapable de me lancer dans l'étude d'un roman.
- https://www.lettresclassiques.fr/2022/07/18/plan-de-manon-lescaut/
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- CaballeraNiveau 4
Je crois que, côté cursive, je donnerai le choix entre:
.La Fortune des Rougon (l'idylle de Miette et Silvère vs les manoeuvres des Rougon qui ont le nez creux). D'autant que ça entre en résonance avec le programme d'histoire des 1res, et que j'aime bien montrer que les différentes disciplines peuvent s'enrichir les unes par les autres.
.Les Misérables. En abrégé, bien sûr (et "hélas"; mais je préfère des élèves qui ont une connaissance abrégée des Misérables que des élèves qui n'en ont aucune, ou qui croient que c'est une comédie musicale).
Comme il m'arrive d'avoir des cursives ou des OI plutôt courtes ailleurs (Gouges, Ngozi Adichie, Verlaine, et puis le théâtre...), je pense que ça passera.
Concernant l'amitié des Grieux / Tiberge: je ne crois pas non plus qu'il soit question d'homosexualité. La sensibilité a aussi son histoire, et il m'est plusieurs fois arrivé de trouver, dans des textes du XVIIe, du XVIIIe et du XIXe siècles, des "transports" d'amitié, des larmes, des tendresses, dans des relations entre hommes, alors qu'elles tendraient à prendre une autre connotation pour nous. (Pas mal de lettres privées de Zola - ou dans La Débâcle, entre Jean et Maurice, par exemple - et puis Jean est, comme par hasard, amoureux de la soeur jumelle de Maurice. Il y a aussi le très beau "Pensées des morts", de Lamartine. Zola lui-même, d'ailleurs, attend presque la même chose de l'amour et de l'amitié, qu'il met très facilement en relation: la très belle phrase, effectivement, citée par The Paper, aurait pu être de lui.)
Voir, à ce sujet, l'Histoire de la virilité, t. 2, dir. A. Corbin, sur le XIXe siècle: c'est ce maudit siècle qui finit par cristalliser beaucoup de fantasmes autour de cette notion... comme l'idée qu'un "vrai homme" ne pleure jamais, qu'un "vrai homme", s'il est viril, n'aimera que les femmes, etc. Non pas que ces idées aient été totalement absentes avant; seulement, elles faisaient moins force de loi. Le XVIIe siècle, par exemple, ne voyait aucune contradiction entre virilité (militaire) et amour entre hommes. Témoins des hommes comme le comte de Guiche, les Condé, ou Savinien Cyrano de Bergerac.
.La Fortune des Rougon (l'idylle de Miette et Silvère vs les manoeuvres des Rougon qui ont le nez creux). D'autant que ça entre en résonance avec le programme d'histoire des 1res, et que j'aime bien montrer que les différentes disciplines peuvent s'enrichir les unes par les autres.
.Les Misérables. En abrégé, bien sûr (et "hélas"; mais je préfère des élèves qui ont une connaissance abrégée des Misérables que des élèves qui n'en ont aucune, ou qui croient que c'est une comédie musicale).
Comme il m'arrive d'avoir des cursives ou des OI plutôt courtes ailleurs (Gouges, Ngozi Adichie, Verlaine, et puis le théâtre...), je pense que ça passera.
Concernant l'amitié des Grieux / Tiberge: je ne crois pas non plus qu'il soit question d'homosexualité. La sensibilité a aussi son histoire, et il m'est plusieurs fois arrivé de trouver, dans des textes du XVIIe, du XVIIIe et du XIXe siècles, des "transports" d'amitié, des larmes, des tendresses, dans des relations entre hommes, alors qu'elles tendraient à prendre une autre connotation pour nous. (Pas mal de lettres privées de Zola - ou dans La Débâcle, entre Jean et Maurice, par exemple - et puis Jean est, comme par hasard, amoureux de la soeur jumelle de Maurice. Il y a aussi le très beau "Pensées des morts", de Lamartine. Zola lui-même, d'ailleurs, attend presque la même chose de l'amour et de l'amitié, qu'il met très facilement en relation: la très belle phrase, effectivement, citée par The Paper, aurait pu être de lui.)
Voir, à ce sujet, l'Histoire de la virilité, t. 2, dir. A. Corbin, sur le XIXe siècle: c'est ce maudit siècle qui finit par cristalliser beaucoup de fantasmes autour de cette notion... comme l'idée qu'un "vrai homme" ne pleure jamais, qu'un "vrai homme", s'il est viril, n'aimera que les femmes, etc. Non pas que ces idées aient été totalement absentes avant; seulement, elles faisaient moins force de loi. Le XVIIe siècle, par exemple, ne voyait aucune contradiction entre virilité (militaire) et amour entre hommes. Témoins des hommes comme le comte de Guiche, les Condé, ou Savinien Cyrano de Bergerac.
- The PaperHabitué du forum
Tout à fait mais je trouve quand même qu'il y a un côté passionnel chez Tiberge : après avoir reconnu "J'avais autant de penchant que vous vers la volupté", il admet aussi : "J'ai conçu pour le monde un mépris auquel il n'y a rien d'égal. Devineriez-vous ce qui m'y retient, ajouta-t-il, et ce qui m'empêche de courir à la solitude ? C'est uniquement la tendre amitié que j'ai pour vous." Alors que sa pratique de la vertu devrait le conduire, selon ses dires, à la sérénité, il confesse : "Votre fuite d'Amiens m'a causé tant de douleur, que je n'ai pas goûté, depuis, un seul moment de satisfaction." Quand j'entends Tiberge parler à Des Grieux de façon si hyperbolique, j'ai l'impression d'entendre Des Grieux parler à Manon...
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- CasparProphète
The Paper a écrit:Tout à fait mais je trouve quand même qu'il y a un côté passionnel chez Tiberge : après avoir reconnu "J'avais autant de penchant que vous vers la volupté", il admet aussi : "J'ai conçu pour le monde un mépris auquel il n'y a rien d'égal. Devineriez-vous ce qui m'y retient, ajouta-t-il, et ce qui m'empêche de courir à la solitude ? C'est uniquement la tendre amitié que j'ai pour vous." Alors que sa pratique de la vertu devrait le conduire, selon ses dires, à la sérénité, il confesse : "Votre fuite d'Amiens m'a causé tant de douleur, que je n'ai pas goûté, depuis, un seul moment de satisfaction." Quand j'entends Tiberge parler à Des Grieux de façon si hyperbolique, j'ai l'impression d'entendre Des Grieux parler à Manon...
Oui mais bon...cachons ce sein...ça doit être de l'homosexualité "latente" et la nature humaine était bien différente il y a deux siècles...ou pas.
- DeliaEsprit éclairé
NLM76 a écrit:Bon ; finalement, je crois que ça va être Manon Lescaut chez moi. J'ai préparé un plan de l'œuvre... sans lequel je suis incapable de me lancer dans l'étude d'un roman.
- https://www.lettresclassiques.fr/2022/07/18/plan-de-manon-lescaut/
Nlm, tu me sembles avoir raté le coche.. d'Amiens : le roman est rythmé de retrouvailles et de séparations, en constante dégringolade, selon qu'il y a de l'argent ou que les fonds manquent réalité concrète inconnue de la princesse de Clèves ou de Valmont !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- GaranceNeoprof expérimenté
Une chronologie des événements ici
https://www.site-magister.com/manon.htm
https://www.site-magister.com/manon.htm
- CaballeraNiveau 4
Caspar a écrit: cachons ce sein...
J'espère, Caspar, que vous ne disiez pas ça en pensant que les membres de ce forum combattent la théorie de The Paper au nom de l'homophobie?
Moi, ça n'est pas mon cas, et je ne pense réellement pas que ce soit celui des autres.
Mais votre commentaire a eu du bon; il a fini par me jeter dans une position différente! C'est justement parce qu'il y en a qui veulent "cacher ce sein" qu'on ne devrait pas nier son existence... et je pense que, face aux élèves, s'ils m'interrogent sur ce sujet, j'aurai une position qui exposera ce que je crois... tout en admettant qu'il y a ambiguïté (davantage, je l'admets, que je n'étais disposée à le faire dans mon précédent message sur la question). Parce que c'est quand même diablement important de s'assurer qu'on a en face de soi des élèves qui ne se figurent pas que l'homosexualité est une invention des années 80 (comme un élève de 2ndes me l'a déclaré cette année, le dernier jour de cours. Heureusement, dans le dit cours il allait découvrir les crimes de Laïos chez Pélops, donc il a été vite détrompé!).
En tout cas, merci aussi à The Paper pour son idée et ses arguments.
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