Pour quelle(s) raison(s) est-ce que VOUS êtes contre la réforme du collège?

J'aurais plusieurs réponses à la question posée mais je n'en donnerai ici que 2 :
1) Parce que c'est une réforme économique (et prioritairement avec pour but de faire des économies sur le dos des gamins)
2) Parce qu'elle ne sert qu'à renforcer qu'un collège unique en fin de vie et qui a produit les résultats désastreux de ces 30 dernières années : baisse générale du niveau, accentuation des inégalités... Le bras est cassé mais on le tord encore plus pour essayer de le guérir...

VanGogh59 a écrit:J'aurais plusieurs réponses à la question posée mais je n'en donnerai ici que 2 :
  1) Parce que c'est une réforme économique (et prioritairement avec pour but de faire des économies sur le dos des gamins)
  2) Parce qu'elle ne sert qu'à renforcer qu'un collège unique en fin de vie et qui a produit les résultats désastreux de ces 30 dernières années : baisse générale du niveau, accentuation des inégalités... Le bras est cassé mais on le tord encore plus pour essayer de le guérir...

1/ Est ce que la même reforme aurait été considérée comme bonne si elle coûtait plus cher? Ne confondez vous pas sciemment en toute mauvaise foi le but, les moyens et les conséquences? Le fait qu'elle soit, contrairement à ce que vous affirmez, à coût à peu prés constant ne veut pas dire que le but de la réforme est de faire des économies! C'est une conséquence qui la rend possible... Franchement si une réforme coûtait plus cher on entendrait cela en permanence comme un argument des antiréformes! Ce qui serait d'ailleurs logique dans les conditions économiques actuelles...

2/ Pensez vous que la cause de tout est le collège unique? L'affirmer ainsi parait si naïf que personne ne peut trouver sérieux cet argument. Tout d'abord il fait croire que le système est unique et uniforme...Parlez en aux élèves de SEGPA par exemple ou bien même comparez ce qui se passe entre un collège de beau quartier de centre ville à un collège de banlieue défavorisée et vous y verrez au contraire une grande adaptation aux différentes conditions... Enfin cet argument de type populiste (la faute au système) ne peut amener qu'une destruction sans autres propositions derrière. C'est ce qui s'est passé avec les IUFM qu'on tente maintenant tant bien que mal de reconstruire parce que finalement la droite populiste qui les a dézingués n'avait rien d'autre à proposer. D'ailleurs vous même que proposez vous comme réforme puisque ce collège unique est si mauvais? Une ghettoïsation encore pire qu'elle ne l'est actuellement? Un privatisation partielle et une autonomie des établissements? Qu'avez vous réellement en tête en martelant contre le collège unique?

Parce que je suis - aussi- une mère de famille d'une élève (bilangue + latin = profil à faire disparaître!) qui passe en troisième, que je sais lire une grille-horaire, que je connais le système et que je vois le nombre des heures de cours fondre comme neige au soleil.
Parce que je perds confiance dans cette école.
Parce que cette réforme est uniquement faite pour faire des économies.
Parce que j'ai l'impression que les justifications pédago émanent de personnes qui vivent dans la quatrième dimension.

philbog a écrit:

VanGogh59 a écrit:J'aurais plusieurs réponses à la question posée mais je n'en donnerai ici que 2 :
  1) Parce que c'est une réforme économique (et prioritairement avec pour but de faire des économies sur le dos des gamins)
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1/ Est ce que la même reforme aurait été considérée comme bonne si elle coûtait plus cher? Ne confondez vous pas sciemment  en toute mauvaise foi le but, les moyens et les conséquences? Le fait qu'elle soit, contrairement à ce que vous affirmez, à coût à peu prés constant ne veut pas dire que le but de la réforme est de faire des économies! C'est une conséquence qui la rend possible... Franchement si une réforme coûtait plus cher on entendrait cela en permanence comme un argument des antiréformes! Ce qui serait d'ailleurs logique dans les conditions économiques actuelles...

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Sur ce premier point, avouez que l'on peut regretter que l'emportent systématiquement ou presque les projets qui coûtent le moins ou semblent, sur le papier, devoir coûter le moins (et promettent indéfiniment le Grand Soir de la Qualité contre la Quantité), au point qu'on a le droit de se demander si cet impératif budgétaire n'a pas un poids excessif. Une réflexion sérieuse sur les besoins devrait précéder la réflexion sur les moyens de les remplir.

Autre chose qui rend cette réforme haïssable : elle a aussi pour but de dénaturer le travail des enseignants, afin de les amener peu à peu à être interchangeables (entre matières, entre degrés), d'abandonner leur vélléités de spécialistes disciplinaires (ce qui commence à arriver sous l'effet conjugué de la crise du recrutement qui baisse le niveau, et des nouvelles maquettes de concours qui sur-valorisent les épreuves "professionnalisantes", c'est-à-dire en traduction : "pédagogistes").
L'idéologie "un seul corps de la maternelle à l'université" vient ici au secours des gestionnaires et de leur recherche d'"efficience" (traduire : faire à moindre coût).

Du reste, tout a été dit sur l'anti- républicanisme de cette réforme (6000 programmes, 6000 collèges) , la régression de la Nation aux "territoires", tout en étant soumis aux vélléités de "réformes" supra-nationale, les inégalités existantes gravées dans le marbre, l'abandon de des savoirs, la soumission aux vélléités de l'entreprise, dont le jargon est déjà adopté...

Cette réforme va me donner un service difficile : 3 niveaux sur 10 H + 2 classes de seconde.