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- DesolationRowEmpereur
Je évidemment FoP et PY sur le drame que serait la fin de l'agrégation. Et je n'utilise pas le terme "drame" légèrement, au moins pour nos disciplines.
Le peu de grec et de latin que je connais, je l'ai définitivement affermi l'année de mon agrégation ; bêtement, parce que j'ai fait du thème à haute dose. Ce que je n'ai fait ni en khâgne, ni pendant mon doctorat.
Je répète ce que j'ai écrit ailleurs : je connais des docteurs en histoire ancienne et en études latines que je juge parfaitement incompétents dans leur domaine. Je ne connais pas d'agrégé de lettres classiques mauvais latiniste ou helléniste.
Le peu de grec et de latin que je connais, je l'ai définitivement affermi l'année de mon agrégation ; bêtement, parce que j'ai fait du thème à haute dose. Ce que je n'ai fait ni en khâgne, ni pendant mon doctorat.
Je répète ce que j'ai écrit ailleurs : je connais des docteurs en histoire ancienne et en études latines que je juge parfaitement incompétents dans leur domaine. Je ne connais pas d'agrégé de lettres classiques mauvais latiniste ou helléniste.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Elyas a écrit:DesolationRow a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:
Il y a l'équivalent des Prag en certifié, les PRCE. Donc, il ne reste vraiment que les postes en CPGE.
Pas vraiment, car pour avoir un poste de MCF dans ma discipline du moins, entre un docteur certifié, un docteur rien du tout et un docteur agrégé, eh bien la fac prendra l'agrégé.
Et même, l'agrégation devient un prérequis.
Ce n'est pas la loi mais c'est la coutume.
Evidemment. Il y a un écart entre les textes et la pratique des comités de sélection. Dans la plupart des disciplines littéraires, il est inconcevable d'être élu MCF sans agrégation - et c'est, à mon avis, une bonne chose. Il est par ailleurs heureux également que ce ne soit pas inscrit dans les textes, car cela permet de traiter des cas particuliers (je pense, par exemple, au recrutement de docteurs étrangers).
Il est toujours intelligent de laisser des exceptions exister. Cela permet de renouveler les idées et de laisser des gens au parcours différent parvenir à un poste où ils seront à leur place.
Je suis assez d'accord avec ton post, mais ce que j'ai mis en gras me gêne énormément, car ça sous-entend que des gens qui ont le même concours ont nécessairement le même parcours intellectuel et sont "formatés", n'ont pas leur pensée propre et individuelle. Avoir des connaissances précises n'est pas synonyme d'uniformisation des intellects, je crois.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- User17706Bon génie
Ce serait plutôt l'inverse.
- DesolationRowEmpereur
Le coup du "formatage", ça me fait toujours rigoler.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
"Hapsolument".
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- LefterisEsprit sacré
C'est inquiétant... et en lettres, on commence à voir débarquer des enseignants n'ayant jamais fait de latin, presque pas d'ancien français, donc peu sûrs en langue proprement dite, faisant même des fautes, et même énormes, et même fréquentes. Sans parler des rapports de jurys, je l'ai vu de mes propres yeux chez des stagiaires, et récemment par unn proche sur une photo du tableau prise dans la salle de cours avec un smartphone. Et en littérature, n'ayant quasiment lu que le programme imposé en fac ayant appris en fac seulement à faire une dissertation, car issus de la génération sabotée au lycée.BelaLugosi a écrit:
J'ai des collègues en arts pla qui sont incapables de situer des mouvements artistiques antérieurs au XXème siècle et incapables de fournir des noms d'artistes pour chaque mouvement. Ils sont également perdus avec le vocabulaire technique cinématographique. La plupart n'ont jamais vu un film d'auteur.
Donc, oui, c'est bien le CAPES qui pose problème et pas l'agrégation...
Ce n'est pas une critique de ces jeunes (et de plus en plus rares) candidats et lauréats,qui ont de la bonne volonté -la preuve ils sont là, sont souvent conscients du problème, mais un constat sur un système qui tombe en ruine, malgré le déni qui ne fait qu'accélérer la dégradation.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ElyasEsprit sacré
Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:DesolationRow a écrit:Fires of Pompeii a écrit:
Pas vraiment, car pour avoir un poste de MCF dans ma discipline du moins, entre un docteur certifié, un docteur rien du tout et un docteur agrégé, eh bien la fac prendra l'agrégé.
Et même, l'agrégation devient un prérequis.
Ce n'est pas la loi mais c'est la coutume.
Evidemment. Il y a un écart entre les textes et la pratique des comités de sélection. Dans la plupart des disciplines littéraires, il est inconcevable d'être élu MCF sans agrégation - et c'est, à mon avis, une bonne chose. Il est par ailleurs heureux également que ce ne soit pas inscrit dans les textes, car cela permet de traiter des cas particuliers (je pense, par exemple, au recrutement de docteurs étrangers).
Il est toujours intelligent de laisser des exceptions exister. Cela permet de renouveler les idées et de laisser des gens au parcours différent parvenir à un poste où ils seront à leur place.
Je suis assez d'accord avec ton post, mais ce que j'ai mis en gras me gêne énormément, car ça sous-entend que des gens qui ont le même concours ont nécessairement le même parcours intellectuel et sont "formatés", n'ont pas leur pensée propre et individuelle. Avoir des connaissances précises n'est pas synonyme d'uniformisation des intellects, je crois.
Je n'ai jamais sous-entendu ce que j'ai mis en gras. Je parle de gens ayant un parcours atypique leur donnant des connaissances aussi solides que le parcours classique. Maintenant, c'est ultra-rare et il y a de nombreux agrégés qui ne sont pas dans une uniformisation de la pensée. Encore heureux sinon l'agrégation n'aurait pas sa réputation.
- User17706Bon génie
Oui, l'inertie de l'écroulement est telle qu'on se rend mal compte, je crois, des efforts incroyables qu'il faudrait déployer pour l'empêcher... d'où plein d'interventions qui relèvent à mon sens de l'inconscience pure et simple, quand ce n'est pas du mépris de classe (sur le mode "tout sera toujours assez bon pour les prolos et les fils d'immigrés").
EDIT: je répondais au dernier post de Lefteris ci-dessus.
EDIT: je répondais au dernier post de Lefteris ci-dessus.
- ZagaraGuide spirituel
On peut avoir un parcours atypique en étant agrégé. C'est un concours beaucoup plus méritocratique et moins "reproduction sociale" que HEC ou l'ENA. Typiquement, j'ai pu l'obtenir avec des parents smicards sans grande culture G, aussi parce que l'agrégation n'a pas de présupposé culturel. Tout ce qui permet de l'obtenir s'apprend. Au contraire, si on veut réussir HEC ou l'ENA sans avoir baigné dans la pensée néoclassique, c'est compliqué. Je trouve même l'ENS moins méritocratique que l'agrégation à cause de son volet "culture générale" qui est en fait une culture bourgeoise déconnectée de la culture de la masse des gens. Quand je passais l'ENS, ma culture c'était, à côté de quelques bouquins qu'on a tous lus, les mangas, les romans de science fiction etc ; à l'oral je me suis évidemment plantée. Au contraire, tous les attendus de l'agreg peuvent être appris sur le tard.
- ElyasEsprit sacré
Zagara a écrit:On peut avoir un parcours atypique en étant agrégé. C'est un concours beaucoup plus méritocratique et moins "reproduction sociale" que HEC ou l'ENA. Typiquement, j'ai pu l'obtenir avec des parents smicards sans grande culture G, aussi parce que l'agrégation n'a pas de présupposé culturel. Tout ce qui permet de l'obtenir s'apprend. Au contraire, si on veut réussir HEC ou l'ENA sans avoir baigné dans la pensée néoclassique, c'est compliqué. Je trouve même l'ENS moins méritocratique que l'agrégation à cause de son volet "culture générale" qui est en fait une culture bourgeoise déconnectée de la culture de la masse des gens. Quand je passais l'ENS, ma culture c'était, à côté de quelques bouquins qu'on a tous lus, les mangas, les romans de science fiction etc ; à l'oral je me suis évidemment plantée. Au contraire, tous les attendus de l'agreg peuvent être appris sur le tard.
Quand je parlais de parcours atypique, ce n'est pas le parcours méritocratique et d'ascension sociale mais vraiment de curiosité dans un parcours de vie hors-scolarité et qui ont repris le cursus LMD tardivement.
- LefterisEsprit sacré
Je confirme, étant autodidacte, l'ayant passée sur le tard après un métier (des métiers même) n'ayant pas grand chose à voir, et n'ayant aucun agrégé dans ma famille ou mon entourage. Certains ne savent même pas ce que c'est. C'est surtout parmi mes anciens collègues , qui avaient fait des études, parfois littéraires, que j'ai vu des gens avoir une idée. Et on ne peut même pas parler de promotion au sens strict (celle d'avancer) dans la mesure où l'on ne progresse pas socialement, matériellement. Si l'on adopte un regard extérieur, l'agrégation est également déclassée, même si elle l'est moins que les autres corps d'enseignement. Il est triste de voir les rancoeurs qui existent au sein de l'EN pour déclasser encore plus, certains "syndicats" en tête, l'ensemble de la profession en lui enlevant ce qui la tire encore un peu par le haut.Zagara a écrit:On peut avoir un parcours atypique en étant agrégé. C'est un concours beaucoup plus méritocratique et moins "reproduction sociale" que HEC ou l'ENA. Typiquement, j'ai pu l'obtenir avec des parents smicards sans grande culture G, aussi parce que l'agrégation n'a pas de présupposé culturel. Tout ce qui permet de l'obtenir s'apprend. Au contraire, si on veut réussir HEC ou l'ENA sans avoir baigné dans la pensée néoclassique, c'est compliqué. Je trouve même l'ENS moins méritocratique que l'agrégation à cause de son volet "culture générale" qui est en fait une culture bourgeoise déconnectée de la culture de la masse des gens. Quand je passais l'ENS, ma culture c'était, à côté de quelques bouquins qu'on a tous lus, les mangas, les romans de science fiction etc ; à l'oral je me suis évidemment plantée. Au contraire, tous les attendus de l'agreg peuvent être appris sur le tard.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Un moyen d'éviter cet écroulement serait de reformater le CAPES (si on ne veut pas le supprimer) et de revenir sur la réforme qui voulait en faire un concours plus "professionnel" (c'est à dire avec plus d'épreuves "pédagogiques") prévu au départ pour faciliter l'entrée des jeunes enseignants dans le métier. Est-ce que cela a réussi? Je ne crois pas lorsqu'on voit l'évolution de nombre de renouvellement de stage (ou de licenciement) ; il serait bien à cette occasion de faire un bilan honnête de cette réforme des CAPES. Et bien sûr un accessibilité au CAPES dès la licence et deux années de formation pour arriver à bac +5 et donc sans perte de salaire (avec pourquoi pas rémunération de tous les étudiants MEEF )
Le concours du CAPES actuel pose problème. Un de mes professeurs d'immunologie (un mec brillantissime, vraiment) m'a dit qu'il a demandé au président du jury de ne plus le convoquer comme membre du jury du CAPES de SVT car il ne savait plus quoi évaluer (il a été membre avant et après la réforme); la grille de correction n'était pas claire pour lui. Donc si elle n'est pas claire pour un mec aussi rigoureux et structuré que lui, comment le serait-elle pour les autres membres du jury ?
Le problème est qu'il faudrait déjà avoir les cojones en haute sphère pour faire un état des lieux honnête de la qualité des concours.... ce n'est pas gagné.
Le concours du CAPES actuel pose problème. Un de mes professeurs d'immunologie (un mec brillantissime, vraiment) m'a dit qu'il a demandé au président du jury de ne plus le convoquer comme membre du jury du CAPES de SVT car il ne savait plus quoi évaluer (il a été membre avant et après la réforme); la grille de correction n'était pas claire pour lui. Donc si elle n'est pas claire pour un mec aussi rigoureux et structuré que lui, comment le serait-elle pour les autres membres du jury ?
Le problème est qu'il faudrait déjà avoir les cojones en haute sphère pour faire un état des lieux honnête de la qualité des concours.... ce n'est pas gagné.
- LefterisEsprit sacré
Un bémol sur les renouvellements et licenciements, qui peuvent frapper n'importe qui, indépendamment du niveau. Lubies du tuteur, mauvaise entente, CDE tordu (je connais par le syndicat une CDE qui met des bâtons dans les roues aux agrégés stagiaires, par principe). Il s'agit plus d'une volonté de changer le management de l'EN, de faire régner la trouille et la soumission.gauvain31 a écrit:Un moyen d'éviter cet écroulement serait de reformater le CAPES (si on ne veut pas le supprimer) et de revenir sur la réforme qui voulait en faire un concours plus "professionnel" (c'est à dire avec plus d'épreuves "pédagogiques") prévu au départ pour faciliter l'entrée des jeunes enseignants dans le métier. Est-ce que cela a réussi? Je ne crois pas lorsqu'on voit l'évolution de nombre de renouvellement de stage (ou de licenciement).
Ca serait une bonne idée, et c'st d'ailleurs ce que font certaines écoles d'Etat. Mais ton idée présente un défaut : elle ne fait pas faire d'économies, bien au contraire.il serait bien à cette occasion de faire un bilan honnête de cette réforme des CAPES. Et bien sûr un accessibilité au CAPES dès la licence et deux années de formation pour arriver à bac +5 et donc sans perte de salaire (avec pourquoi pas rémunération de tous les étudiants MEEF )
Dans les "hautes sphères", on entre par cooptation. Donc avoir un avis divergent de la doxa est absolument impossible.Le problème est qu'il faudrait déjà avoir les cojones en haute sphère pour faire un état des lieux honnête de la qualité des concours.... ce n'est pas gagné.
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- ZagaraGuide spirituel
Les enseignants de la formation CAPES que je connais sont aussi dans le flou le plus artistique et l'admettent. Ce que j'ai entendu, c'est qu'ils faisaient de leur mieux, mais qu'ils ne comprenaient ni les attendus ni comment évaluer les colles. Il me semble qu'on ne peut pas prétendre que tous les enseignants sont des débiles, ce qui ne laisse comme explication que le fait que la réforme est mal fagotée.gauvain31 a écrit:Le concours du CAPES actuel pose problème. Un de mes professeurs d'immunologie (un mec brillantissime, vraiment) m'a dit qu'il a demandé au président du jury de ne plus le convoquer comme membre du jury du CAPES de SVT car il ne savait plus quoi évaluer (il a été membre avant et après la réforme); la grille de correction n'était pas claire pour lui. Donc si elle n'est pas claire pour un mec aussi rigoureux et structuré que lui, comment le serait-elle pour les autres membres du jury ?
Toutefois, la lecture du MEN est clairement la première proposition.
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Un bémol sur les renouvellements et licenciements, qui peuvent frapper n'importe qui, indépendamment du niveau. Lubies du tuteur, mauvaise entente, CDE tordu (je connais par le syndicat une CDE qui met des bâtons dans les roues aux agrégés stagiaires, par principe). Il s'agit plus d'une volonté de changer le management de l'EN, de faire régner la trouille et la soumission.
Cela a toujours plus ou moins existé, d'où l'idée de voir l'évolution sur 15 ou 20 ans (en plus du nombre de démission qui lui aussi peut être très révélateur) Mais je crois qu'au MEN, c'est "secret défense"
Vu le faible nombre de candidats, ils n'ont pas intérêt à trop jouer les faux durs, ils creuseraient un peu plus leur tombe
- LefterisEsprit sacré
Mais ce sont des irresponsables, dans tous les sens du terme. Ils ne voient pas le problème d'ensemble d'une part, ils ne rendront jamais de compte d'autre part, ils accusent les autres des dysfonctionnements qu'ils provoquent. Ce sont des généraux incapables qui font fusiller les soldats, et qui s'adjoignent des incapables pourvu qu'ils agissent dans leur optique. C'est pourquoi le Gestionnaire et le Pédagogiste forment une si bonne paire pour détruire l'EN.gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:Un bémol sur les renouvellements et licenciements, qui peuvent frapper n'importe qui, indépendamment du niveau. Lubies du tuteur, mauvaise entente, CDE tordu (je connais par le syndicat une CDE qui met des bâtons dans les roues aux agrégés stagiaires, par principe). Il s'agit plus d'une volonté de changer le management de l'EN, de faire régner la trouille et la soumission.
Cela a toujours plus ou moins existé, d'où l'idée de voir l'évolution sur 15 ou 20 ans (en plus du nombre de démission qui lui aussi peut être très révélateur) Mais je crois qu'au MEN, c'est "secret défense"
Vu le faible nombre de candidats, ils n'ont pas intérêt à trop jouer les faux durs, ils creuseraient un peu plus leur tombe
Quant aux politiques, vu le décalage entre les mesures et leurs effets, ils accusent le successeur, à tour de rôle.
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- AscagneGrand sage
Il faut considérer de plus près la situation. D'une part, pour se lancer dans la préparation du doctorat, il est recommandé d'avoir déjà obtenu un concours (en lettres, par excellence l'agrégation), étant donné que la seule possibilité supplémentaire offerte par le diplôme est de candidater pour devenir maître de conférences. D'autre part, beaucoup d'enseignants-chercheurs dans ce domaine considèrent la réussite à l'agrégation comme un signe que le candidat (à l'obtention d'un contrat doctoral, d'un financement, puis plus tard à un poste titulaire) a le niveau disciplinaire général attendu.Zagara a écrit:C'est une absurdité que l'université soit contrainte de piocher dans un vivier statutairement du secondaire
Malheureusement, cette idée risque de gagner encore du terrain. Il me semble que la préparation de l'agrégation est un élément bénéfique dans la mesure où elle s'oppose à la tendance peu humaniste (et motivée pour des raisons notamment budgétaires) qui consiste à penser que seul le strict nécessaire suffit. Le concours de l'agrégation a ses bizarreries et ses problèmes mais s'y confronter reste, à mon avis, utile : il reste une sorte de gage de dépassement, dans la perspective disciplinaire, dans un système menacé par la tendance évoquée plus haut.Fires of Pompeii a écrit:on sinon, cette histoire selon laquelle "on n'a pas besoin de toutes ces connaissances pour enseigner dans le secondaire" est ridicule
- ZagaraGuide spirituel
Tu n'as pas compris ce que je disais, Ascagne. Je disais qu'il est absurde qu'un agrégé choisi par le supérieur (à raison et pour ce que tu dis, qui sont des évidences) reste statutairement relié au rectorat du secondaire, comme un chien tenu en laisse. Le rectorat conserve sur lui des pouvoirs discrétionnaires et arbitraires puissants et s'ingénie, du fait de la crise des effectifs, à le ramener dans le secondaire.
Il y a donc une concurrence malsaine des institutions car chacune a des problèmes pour maintenir un effectif qui correspond à ses ambitions (quantitatives pour le rectorat, qualitatives pour l'université).
Il y a donc une concurrence malsaine des institutions car chacune a des problèmes pour maintenir un effectif qui correspond à ses ambitions (quantitatives pour le rectorat, qualitatives pour l'université).
- ChamilNiveau 9
Zagara a écrit:Tu n'as pas compris ce que je disais, Ascagne. Je disais qu'il est absurde qu'un agrégé choisi par le supérieur (à raison et pour ce que tu dis, qui sont des évidences) reste statutairement relié au rectorat du secondaire, comme un chien tenu en laisse. Le rectorat conserve sur lui des pouvoirs discrétionnaires et arbitraires puissants et s'ingénie, du fait de la crise des effectifs, à le ramener dans le secondaire.
Il y a donc une concurrence malsaine des institutions car chacune a des problèmes pour maintenir un effectif qui correspond à ses ambitions (quantitatives pour le rectorat, qualitatives pour l'université).
C'est vrai en partie mais c'est tout de même plus nuancé: un PRAG (comme un PRCE ou un PEMF) bénéficie d'une notation unique donnée par son établissement universitaire, il échappe à l'inspection (inexistante dans le supérieur) et son service est entièrement défini et contrôlé par son département/UFR/école.
Par contre, votre remarque est totalement justifié dans le cadre du Bac-3/bac+3, dernière trouvaille de nos chères élites: un agrégé affecté à mi-temps, espèce appelé à croître, sera doublement sous contrôle.
- ChamilNiveau 9
Olympias a écrit:Les commentaires sont gouleyants de co*****e.
Au lieu de célébrer un des derniers concours enseignants attractifs (pour combien de temps encore?) qui attirent les meilleurs esprits universitaires, on met en avant les inégalités certifiés/PLP/agrégés, comme si ces derniers étaient responsables de la sous-rémunération et de la déconsidération du métier, et la difficulté du concours comme un élément négatif.
Fascinant, ce culte de la médiocrité et cette détestation de l'excellence intellectuelle qui se sont emparés d'une partie de la société française, encore réputée "intellectuelle" et "civilisée" à l'étranger. Cela mériterait de vrais travaux de sciences sociales.
Les médiocres héritiers de Pierre Bourdieu se rappellent-ils que leur référence, qui avait tout de même une autre stature intellectuelle que les Mérieu et cie, était normalien Ulm et agrégé?
- LefterisEsprit sacré
Effectivement fascinant, ça en devient irrationnel. Dans une société ou chercher à s'enrichir est considéré comme normal, même sans rien apporter à personne, on en veut à des gens qui gagnent à peine plus que leurs collègues et bien moins que des gens de même niveau.Chamil a écrit:
Fascinant, ce culte de la médiocrité et cette détestation de l'excellence intellectuelle qui se sont emparés d'une partie de la société française, encore réputée "intellectuelle" et "civilisée" à l'étranger. Cela mériterait de vrais travaux de sciences sociales.
Et avoir du temps pour soi -réel ou supposé- est devenu un tabou absolu, jalousé, pour lequel il faudrait rendre des comptes, être surveillé. Culte du visible, de l'utile, mépris du savoir pour le savoir, volonté de voir tout le monde surveiller tout le monde, d'enlever à son voisin le peu qu'il a en plus (mais sans oser toucher aux très gros qui balancent ces pommes de discorde).
Le sarkozysme a gagné la bataille des esprits. A moins qu'il ne soit lui-même que la manifestation d'un état d'esprit latent. L'histoire de la poule et de l'oeuf...
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ChamilNiveau 9
Lefteris a écrit:Effectivement fascinant, ça en devient irrationnel. Dans une société ou chercher à s'enrichir est considéré comme normal, même sans rien apporter à personne, on en veut à des gens qui gagnent à peine plus que leurs collègues et bien moins que des gens de même niveau.Chamil a écrit:
Fascinant, ce culte de la médiocrité et cette détestation de l'excellence intellectuelle qui se sont emparés d'une partie de la société française, encore réputée "intellectuelle" et "civilisée" à l'étranger. Cela mériterait de vrais travaux de sciences sociales.
Et avoir du temps pour soi -réel ou supposé- est devenu un tabou absolu, jalousé, pour lequel il faudrait rendre des comptes, être surveillé. Culte du visible, de l'utile, mépris du savoir pour le savoir, volonté de voir tout le monde surveiller tout le monde, d'enlever à son voisin le peu qu'il a en plus (mais sans oser toucher aux très gros qui balancent ces pommes de discorde).
Le sarkozysme a gagné la bataille des esprits. A moins qu'il ne soit lui-même que la manifestation d'un état d'esprit latent. L'histoire de la poule et de l'oeuf...
Le sarkozysme- comme d'ailleurs une grande partie des nouvelles droites depuis les années 1980, depuis le reaganisme- n'a pas un grand amour pour les intellectuels, certes. Mais les attaques les plus fortes contre les agrégés et l'agrégation viennent aujourd'hui de gens se positionnant à gauche, au nom d'un sentiment égalitaire qui a dégénéré en égalitarisme niveleur.
- amourExpert
J'ai pour ma part surtout entendu des attaques à l'encontre des agrégés et de l'agrégation de la part de collègues. Pour les personnes travaillant dans d'autres corps de métier, quand ils savent ce qu'est l'agrégation, ce qui est très loin d'être systématique et c'est assez compréhensible, les réactions que j'ai entendues sont plutôt de considérer ce concours comme le minimum atteignable et acceptable pour une seconde carrière.Chamil a écrit:Lefteris a écrit:Effectivement fascinant, ça en devient irrationnel. Dans une société ou chercher à s'enrichir est considéré comme normal, même sans rien apporter à personne, on en veut à des gens qui gagnent à peine plus que leurs collègues et bien moins que des gens de même niveau.Chamil a écrit:
Fascinant, ce culte de la médiocrité et cette détestation de l'excellence intellectuelle qui se sont emparés d'une partie de la société française, encore réputée "intellectuelle" et "civilisée" à l'étranger. Cela mériterait de vrais travaux de sciences sociales.
Et avoir du temps pour soi -réel ou supposé- est devenu un tabou absolu, jalousé, pour lequel il faudrait rendre des comptes, être surveillé. Culte du visible, de l'utile, mépris du savoir pour le savoir, volonté de voir tout le monde surveiller tout le monde, d'enlever à son voisin le peu qu'il a en plus (mais sans oser toucher aux très gros qui balancent ces pommes de discorde).
Le sarkozysme a gagné la bataille des esprits. A moins qu'il ne soit lui-même que la manifestation d'un état d'esprit latent. L'histoire de la poule et de l'oeuf...
Le sarkozysme- comme d'ailleurs une grande partie des nouvelles droites depuis les années 1980, depuis le reaganisme- n'a pas un grand amour pour les intellectuels, certes. Mais les attaques les plus fortes contre les agrégés et l'agrégation viennent aujourd'hui de gens se positionnant à gauche, au nom d'un sentiment égalitaire qui a dégénéré en égalitarisme niveleur.
- User17706Bon génie
On me susurre que d'anciens candidats à l'ENA pourraient te le ressortir, ô DRDesolationRow a écrit:Le coup du "formatage", ça me fait toujours rigoler.
- frdmNiveau 10
VicomteDeValmont a écrit:Tu as été certifié à l'époque où le recrutement se faisait à bac+3 ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Et franchement, nous faire croire que les agrégés mettent plus de temps à préparer leurs cours (sachant que ce sont eux qui bouffent le plus d'heures supp'), on repassera!
J'arrive après la bataille, mais tu ne réponds pas à Lefertis. Il dit très justement que ce que tu propoes, passage à 18h avec grille des salaires des agrégés correspond à un gain pour les actuels certifiés et à une perte pour les agrégés. Ca ne te semble pas un tout petit peu fort de café ? Je suppose que tu es certifié et je comprends bien que cette mesure t'arrangerait personnellement, mais tu vois bien que c'est inacceptable en l'état pour les agrégés puisque pour eux ce serait "travailler plus pour gagner pareil".
- frdmNiveau 10
VicomteDeValmont a écrit:PauvreYorick a écrit:La réponse est dans la question, il me semble. L'utilité, c'est justement qu'il faut à ces collégiens, et à ces lycéens, des professeurs ferrés à glace disciplinairement.
Première nouvelle. Rappelons que l'agrégation est souvent sur programme et que ces élèves ont plus besoin de généralistes que de spécialistes (le même problème se pose d'ailleurs actuellement en médecine avec des généralistes sous-payés et des spécialistes omniprésents, sans nécessité apparente).
Dans les matières littéraires, mais pas dans les matières scientifiques, où le programme est à la fois plus large et plus approfondi.
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