- Reine MargotDemi-dieu
egomet a écrit:Reine Margot a écrit:Je ne crois pas que l'identification des bonnes pratiques soit un problème, les familles les mieux instruites, et les enseignants, savent très bien les reconnaître et le souci c'est que maintenant, avec les pédagogistes qui sont en place partout dans l'EN, elles ne sont plus à la mode dans l'école publique. En revanche les gens les plus fortunés pourront donner des milliers d'euros chaque année aux écoles privées hors-contrat pour que leurs enfants en bénéficient et c'est ça qui est rageant. On prétend lutter contre l'élitisme alors qu'en réalité seules les classes moyennes vont trinquer, les plus fortunés eux, sauront où mettre leurs enfants.
Oui, les familles les plus instruites, les enseignants savent reconnaître les bonnes pratiques, mais la hiérarchie, elle, ne le sait pas. Et qui décide aujourd'hui?
Ce que je propose, c'est justement de redonner le pouvoir aux familles et aux professeurs, en dessaisissant le ministère des questions purement pédagogiques.
Oh, ce n'est pas tellement que l'administration ne sait pas, c'est qu'elle est engagée dans un projet politique qui vise surtout à faire des économies (il serait intéressant de voir où les gens de la DGESCO mettent leurs enfants), au détriment de la qualité du service. Et une orientation politique, ça peut se combattre et s'infléchir, à condition que tout le monde se mobilise et qu'on explique bien aux gens les enjeux (les médias ont fait beaucoup de mal sur le sujet de l'école).
- ProvenceEnchanteur
On est fonctionnaire au travail; on est père ou mère de famille face à ses enfants. Ça n'a rien à voir. Les décisions d'ordre privé (comme le choix de l'école) n'ont rien à voir avec nos devoirs de fonctionnaires. Il faut arrêter de penser que l'enseignement est un sacerdoce contraignant tous nos choix de vie. Les collègues qui font le choix du privé pour leurs enfants n'ont pas à se justifier auprès de toi.GreenCpe a écrit:Quant aux fonctionnaires qui se détournent de l'enseignement public, pour mettre leur progéniture dans le privé c'est totalement contradictoire et contraire à l'éthique même du fonctionnaire. C'est aussi scandaleux !
- DaphnéDemi-dieu
Provence a écrit:On est fonctionnaire au travail; on est père ou mère de famille face à ses enfants. Ça n'a rien à voir. Les décisions d'ordre privé (comme le choix de l'école) n'ont rien à voir avec nos devoirs de fonctionnaires. Il faut arrêter de penser que l'enseignement est un sacerdoce contraignant tous nos choix de vie. Les collègues qui font le choix du privé pour leurs enfants n'ont pas à se justifier auprès de toi.GreenCpe a écrit:Quant aux fonctionnaires qui se détournent de l'enseignement public, pour mettre leur progéniture dans le privé c'est totalement contradictoire et contraire à l'éthique même du fonctionnaire. C'est aussi scandaleux !
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En tant que parent je fais ce que je veux.
- RosanetteEsprit éclairé
C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
- DaphnéDemi-dieu
Si le collège de mon secteur avait été difficile je n'aurais pas hésité une seconde !
En fait on a même acheté la maison pour le collège, alors.......
Quant à quitter le métier, désolée mais je n'en avais pas les moyens, alors j'ai fait avec.
Désolée mais l'argument "si ça ne vous plaît pas vous n'avez qu'à partir/faire autre chose" ne tient pas la route : qui travaillerait à ce train là ??
Et je n'en pense pas moins. Il ne faut pas tout mélanger non plus.
En fait on a même acheté la maison pour le collège, alors.......
Quant à quitter le métier, désolée mais je n'en avais pas les moyens, alors j'ai fait avec.
Désolée mais l'argument "si ça ne vous plaît pas vous n'avez qu'à partir/faire autre chose" ne tient pas la route : qui travaillerait à ce train là ??
Et je n'en pense pas moins. Il ne faut pas tout mélanger non plus.
- ProvenceEnchanteur
Si contradiction il y a, cela regarde chacun... Mais je ne savais pas qu'engager ses compétences professionnelles au service d'un employeur signifiait aussi lui consacrer sa vie, ses choix personnels, ses convictions...Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez.
Et alors?Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
Je n'ai pas souvenir de lui avoir demandé quoi que ce soit. Et la question est plus légitime posée à une ministre qui massacre l'enseignement public qu'à un professeur qui lutte pour tenter de maintenir une qualité de service... Gare aux raccourcis hasardeux, Rosanette.On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
- Reine MargotDemi-dieu
Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
A ceci près que NVB est porteuse d'une réforme qui détruit l'école publique, les enseignants, eux, subissent cette réforme.
On peut être fonctionnaire, appliquer la loi dans son travail même quand on la désapprouve et qu'on milite contre, mais dans le privé faire ce qu'on veut pour nos enfants.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CisilHabitué du forum
Daphné a écrit:Provence a écrit:On est fonctionnaire au travail; on est père ou mère de famille face à ses enfants. Ça n'a rien à voir. Les décisions d'ordre privé (comme le choix de l'école) n'ont rien à voir avec nos devoirs de fonctionnaires. Il faut arrêter de penser que l'enseignement est un sacerdoce contraignant tous nos choix de vie. Les collègues qui font le choix du privé pour leurs enfants n'ont pas à se justifier auprès de toi.GreenCpe a écrit:Quant aux fonctionnaires qui se détournent de l'enseignement public, pour mettre leur progéniture dans le privé c'est totalement contradictoire et contraire à l'éthique même du fonctionnaire. C'est aussi scandaleux !
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En tant que parent je fais ce que je veux.
+ 1 !
Pour GreenCpe, voilà mon témoignage de maman, issue d'un milieu très modeste (aînée de quatre enfants, père ouvrier encarté au PC, bref, j'ai pas fréquenté l'école privée catho du village...)
Mes trois enfants ont été scolarisés dans le public jusqu'à la fin du primaire. Pour le collège, j'avais deux solutions :
- le collège de secteur, à 20 mn à pied, REP (enfin ZEP à l'époque) réputation sulfureuse (justifiée)
- le collège privé, à 800 m à pied, proposant une bilangue espagnol qui n'existait pas dans ma (grande) ville à l'époque
J'ai longuement réfléchi, mis mes convictions dans ma poche, mon mouchoir par dessus, et inscrit mes enfants dans le privé.
Pour le lycée, ils sont retournés dans le public.
Le pur produit de l'école publique que je suis assume ses choix, n'a aucun regret, aucun scrupule, et je le referais sans hésiter.
Avoir des convictions et les défendre, c'est bien, mais ça ne t'enlève pas la liberté d'opter pour ce qui te semble être le mieux pour tes enfants.
_________________
"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- RendashBon génie
Reine Margot a écrit:Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
A ceci près que NVB est porteuse d'une réforme qui détruit l'école publique, les enseignants, eux, subissent cette réforme.
On peut être fonctionnaire, appliquer la loi dans son travail même quand on la désapprouve et qu'on milite contre, mais dans le privé faire ce qu'on veut pour nos enfants.
+1. On se bat contre une réforme jugée délétère par une majorité de la profession, ce n'est pas pour la faire subir à nos enfants - pour ceux qui en ont du moins. En revanche, ceux qui l'imposent contre cette majorité de la profession, et qui ensuite y font échapper leurs propres mômes, n'ont pas d'excuse.
- LefterisEsprit sacré
C'est une décision d'ordre privé et souvent prise à contrecoeur , parce qu'on n'habite pas dans le quartier qu'il faut. Une collègue résumait très bien la situation : "nous sommes victimes deux fois . nous supportons ces élèves et ces conditions de travail, et nous payons, pour que nos enfants puissent y échapper". Les nantis (ou les chanceux) peuvent mettre leurs enfants de le public, et faire la morale ensuite. C'est facile quand on habite les arrondissements centraux de Paris, par exemple, de pérorer et déplorer que des salopards de la classe moyenne (qui devient inférieure, depuis que la "France d'en haut" lui mène la guerre) essaient de faire mener une scolarité correcte à leurs enfants.Provence a écrit:On est fonctionnaire au travail; on est père ou mère de famille face à ses enfants. Ça n'a rien à voir. Les décisions d'ordre privé (comme le choix de l'école) n'ont rien à voir avec nos devoirs de fonctionnaires. Il faut arrêter de penser que l'enseignement est un sacerdoce contraignant tous nos choix de vie. Les collègues qui font le choix du privé pour leurs enfants n'ont pas à se justifier auprès de toi.GreenCpe a écrit:Quant aux fonctionnaires qui se détournent de l'enseignement public, pour mettre leur progéniture dans le privé c'est totalement contradictoire et contraire à l'éthique même du fonctionnaire. C'est aussi scandaleux !
C'est une hypocrisie de faire semblant de ne pas voir ce qu'est un établissement "difficile", et une autre de faire croire aux gens que tout va bien : des cours agités et raccourcis de fait, des programmes qui traînent, des contractuels qui craquent les uns après les autres, créant des "vacances" permanentes dans certaines matières, une mentalité qui consiste à faire des "projets" au lieu de bosser, pour [tenter d'] acheter la paix scolaire. Je ne parle pas de l'ambiance : cris permanents, bousculades, violences.
Effectivement, il faut séparer le métier (plus un travail qu'un métier d'ailleurs, avec ces réformes qui nous font gerber) et la vie personnelle.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- egometDoyen
Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
La réponse est évidente pourtant. Si on croit à l'enseignement, mais pas au système, on est face à un dilemme, puisque les lois mal faites vous empêchent pratiquement d'accomplir votre vocation en-dehors du système. Le privé sous contrat est soumis aux mêmes règles que le public, à part une petite possibilité de choisir ses élèves. Le recrutement des enseignants est de toute façon contrôlé par l'Etat. A moins d'accepter d'être payé au SMIC, vous êtes coincés.
L'école publique détruit les alternatives, et après, il faudrait aller voir ailleurs!
En ce qui concerne un ministre, la question est différente. Lui a la possibilité de renforcer le système ou de l'assouplir. S'il fait le choix du dirigisme pour les familles des pauvres, il est incohérent qu'il sorte ses enfants du système. S'il fait le choix de la liberté pour tous, alors il est légitime qu'il choisisse l'école de ses enfants.
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- VerduretteModérateur
Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. .
Je n'y crois plus, mais j'y reste parce que financièrement je n'ai pas le choix, étant seule à faire bouillir la marmite, et que je ne retrouverai pas de travail à 54 ans après 20 ans d'enseignement. Je souffre suffisamment de l'état actuel des choses au quotidien pour ne pas l'imposer sciemment à mes enfants ... (et encore ... je suis à peu près "sortie de l'auberge" puisque ma dernière est en seconde. Je plains les parents d'enfants plus jeunes. )
- VerduretteModérateur
XIII a écrit:TOUT est savamment calculé! Créer une défaillance du système scolaire public pour créer une défiance des usagers! Et donc permettre le développement des structures privées grassement subventionnées par de l'argent public alors qu'elles sont à 95 % confessionnelles!
Quelles grasses subventions ?
L'Etat paye les salaires des enseignants, point.
Si par une vue de l'esprit on supprimait le privé sous contrat, que feriez-vous des élèves qui y sont ? On pourrait imaginer de contraindre les professeurs à repasser dans le public, mais comment feriez-vous pour toutes les infrastructures matérielles et l'encadrement qui ne sont financés que par les familles ?
On pourrait même dire 98% confessionnelles, et principalement catholiques. Mais dans ces dernières, tout le monde est bienvenu, catholique, juif, musulman ou agnostique. Dans l'établissement de mes filles, on participe ou pas à la catéchèse, aux offices, pour ceux et celles qui ne le souhaitent pas, on fait de la culture religieuse en primaire, (j'en fais aussi dans ma classe) et une activité caritative au choix en secondaire.
- profs(Niveau 9
Verdurette a écrit:XIII a écrit:TOUT est savamment calculé! Créer une défaillance du système scolaire public pour créer une défiance des usagers! Et donc permettre le développement des structures privées grassement subventionnées par de l'argent public alors qu'elles sont à 95 % confessionnelles!
Quelles grasses subventions ?
L'Etat paye les salaires des enseignants, point.
Si par une vue de l'esprit on supprimait le privé sous contrat, que feriez-vous des élèves qui y sont ? On pourrait imaginer de contraindre les professeurs à repasser dans le public, mais comment feriez-vous pour toutes les infrastructures matérielles et l'encadrement qui ne sont financés que par les familles ?
On pourrait même dire 98% confessionnelles, et principalement catholiques. Mais dans ces dernières, tout le monde est bienvenu, catholique, juif, musulman ou agnostique. Dans l'établissement de mes filles, on participe ou pas à la catéchèse, aux offices, pour ceux et celles qui ne le souhaitent pas, on fait de la culture religieuse en primaire, (j'en fais aussi dans ma classe) et une activité caritative au choix en secondaire.
Votre réponse est fausse car :
l'etudiant.fr a écrit:Petit rappel : selon la loi Debré de 1959, l'État prend en charge la rémunération des personnels enseignants. Les collectivités locales participent quant à elles au fonctionnement des classes sous la forme de forfaits. Le forfait d'externat comporte une part « matériel » (frais de fonctionnement) et une part « personnel », qui prend en charge la rémunération des personnels non-enseignants, les techniciens, ouvriers et de service.
- DaphnéDemi-dieu
Rendash a écrit:Reine Margot a écrit:Rosanette a écrit:C'est un vieux débat et oui, les parents profs font ce qu'ils veulent, mais quelle contradiction tout de même, cela revient à dire que vous travaillez dans un système auquel vous ne croyez pas/plus, à se demander pourquoi vous y restez. Sans compter que les enfants de prof sont les mieux armés face au système, quelles que ce soient les failles de ce système.
On a suffisamment demandé à NVB si ses enfants étaient dans le public.
A ceci près que NVB est porteuse d'une réforme qui détruit l'école publique, les enseignants, eux, subissent cette réforme.
On peut être fonctionnaire, appliquer la loi dans son travail même quand on la désapprouve et qu'on milite contre, mais dans le privé faire ce qu'on veut pour nos enfants.
+1. On se bat contre une réforme jugée délétère par une majorité de la profession, ce n'est pas pour la faire subir à nos enfants - pour ceux qui en ont du moins. En revanche, ceux qui l'imposent contre cette majorité de la profession, et qui ensuite y font échapper leurs propres mômes, n'ont pas d'excuse.
Et le pire c'est qu'il y en a !
- egometDoyen
Ce qui est assez curieux, c'est d'assimiler privé et confessionnel. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas le vrai problème pour XIII, l'idée qu'on puisse enseigner une religion.
Rien n'interdit d'imaginer un privé tout à fait laïc. Ce qui le rend très limité, c'est que les contrats d'association ont été négocié avec l'épiscopat. Et que depuis les années 80, les ouvertures de classes sont strictement limitées par les rectorats.
D'ailleurs, XIII peut dormir en paix, les contrats d'association ont été le prétexte pour ôter aux établissements catholiques l'essentiel de leur originalité. Il n'y en a plus qu'une poignée qui sont encore sérieux sur le plan religieux. Et il y a presque autant de professeurs communistes que dans le public.
Rien n'interdit d'imaginer un privé tout à fait laïc. Ce qui le rend très limité, c'est que les contrats d'association ont été négocié avec l'épiscopat. Et que depuis les années 80, les ouvertures de classes sont strictement limitées par les rectorats.
D'ailleurs, XIII peut dormir en paix, les contrats d'association ont été le prétexte pour ôter aux établissements catholiques l'essentiel de leur originalité. Il n'y en a plus qu'une poignée qui sont encore sérieux sur le plan religieux. Et il y a presque autant de professeurs communistes que dans le public.
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- RosanetteEsprit éclairé
Tant mieux si en tant que prof du public vous n'avez aucun scrupule à mettre vos enfants dans le privé ; je respecte davantage les agents qui choisissent d'habiter quelque part en fonction de l'offre scolaire. Si vous ne quittez pas l'EN, pourquoi ne demandez-vous votre détachement dans le privé ?
- OlympiasProphète
Il peut y avoir des situations où, avec un enfant différent, le privé peut être plus adapté. Mes enfants ont fait toute leur scolarité dans le public. Je risque de devoir inscrire le cadet dans le privé en raison de son handicap, des formations qui sont adaptées ou pas. Je n'ai pas forcément le choix.
- DaphnéDemi-dieu
Rosanette a écrit:Tant mieux si en tant que prof du public vous n'avez aucun scrupule à mettre vos enfants dans le privé ; je respecte davantage les agents qui choisissent d'habiter quelque part en fonction de l'offre scolaire. Si vous ne quittez pas l'EN, pourquoi ne demandez-vous votre détachement dans le privé ?
Parce qu'on veut être dans le public.
Je ne voulais en aucun cas travailler dans le privé, jamais.
Si j'avais voulu travailler dans le privé j'y serais allée.
C'est un choix qui n'empêche pas de critiquer les dégradations successives du métier quand même
- RendashBon génie
Rosanette a écrit: Si vous ne quittez pas l'EN, pourquoi ne demandez-vous votre détachement dans le privé ?
Déjà, parce qu'actuellement, vu l'état du recrutement, on peut toujours courir pour que ce soit accepté ; ensuite parce qu'on peut quand même espérer, à notre niveau, lutter pour ce en quoi en croit, non? On n'a aucune chance de changer tout un système dont on estime qu'il prend une sacrée mauvaise pente, mais ce n'est pas pour autant qu'on a envie de tout laisser tomber.
Par ailleurs, à Mocheville-sur-Etron où j'enseigne, tous les collèges sont REP ou REP +. Quel choix aurais-je pour mes hypothétiques descendants? Je suis partant pour y bosser, ce n'est pas pour autant que j'ai envie de voir mes mômes dans un collège où le principal a laissé pisser des histoires de violence ou d'agression sexuelle pour ne pas faire de vagues, ni de leur infliger des séances ridicules d'EPI à la con ou d'AP bateau dans le genre de ce que nous décrit tiptop, quand je sais que dans le collège privé du secteur ils pourront avoir une heure de français en plus (baptisée AP), et du latin, et de l'allemand, quitte à ce que je rallonge un peu de sous. Pour en être caricatural, l'exemple n'en est pas moins réel. Et comme j'ai à nouveau arrêté de fumer, je pourrai me le permettre. Quand j'aurai des mômes, du moins.
M'enfin, dans tous les cas, que ton respect soit conditionné à l'endroit où on vit, ou à l'endroit où on scolarise nos gosses - pour ceux qui en ont -, m'en touche une sans ébranler l'autre.
- CisilHabitué du forum
Rendash a écrit:Rosanette a écrit: Si vous ne quittez pas l'EN, pourquoi ne demandez-vous votre détachement dans le privé ?
Déjà, parce qu'actuellement, vu l'état du recrutement, on peut toujours courir pour que ce soit accepté ; ensuite parce qu'on peut quand même espérer, à notre niveau, lutter pour ce en quoi en croit, non? On n'a aucune chance de changer tout un système dont on estime qu'il prend une sacrée mauvaise pente, mais ce n'est pas pour autant qu'on a envie de tout laisser tomber.
Par ailleurs, à Mocheville-sur-Etron où j'enseigne, tous les collèges sont REP ou REP +. Quel choix aurais-je pour mes hypothétiques descendants? Je suis partant pour y bosser, ce n'est pas pour autant que j'ai envie de voir mes mômes dans un collège où le principal a laissé pisser des histoires de violence ou d'agression sexuelle pour ne pas faire de vagues, ni de leur infliger des séances ridicules d'EPI à la con ou d'AP bateau dans le genre de ce que nous décrit tiptop, quand je sais que dans le collège privé du secteur ils pourront avoir une heure de français en plus (baptisée AP), et du latin, et de l'allemand, quitte à ce que je rallonge un peu de sous. Pour en être caricatural, l'exemple n'en est pas moins réel. Et comme j'ai à nouveau arrêté de fumer, je pourrai me le permettre. Quand j'aurai des mômes, du moins.
M'enfin, dans tous les cas, que ton respect soit conditionné à l'endroit où on vit, ou à l'endroit où on scolarise nos gosses - pour ceux qui en ont -, m'en touche une sans ébranler l'autre.
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- LefterisEsprit sacré
On reste parce qu'on est déjà victime des dégradations du métier, on ne va pas non plus aller dormir sous les ponts pour faire plaisir à eux qui ont trahi l'école et la République. Partir est quasiment impossible à un certain âge, un certain stade de la carrière, sauf gros coup de bol (ou de piston ?) , je sais de quoi je parle. Déménager dans des quartiers à 10 000 € le m², pareil.Rendash a écrit:Rosanette a écrit: Si vous ne quittez pas l'EN, pourquoi ne demandez-vous votre détachement dans le privé ?
Déjà, parce qu'actuellement, vu l'état du recrutement, on peut toujours courir pour que ce soit accepté ; ensuite parce qu'on peut quand même espérer, à notre niveau, lutter pour ce en quoi en croit, non? On n'a aucune chance de changer tout un système dont on estime qu'il prend une sacrée mauvaise pente, mais ce n'est pas pour autant qu'on a envie de tout laisser tomber.
Par ailleurs, à Mocheville-sur-Etron où j'enseigne, tous les collèges sont REP ou REP +. Quel choix aurais-je pour mes hypothétiques descendants? Je suis partant pour y bosser, ce n'est pas pour autant que j'ai envie de voir mes mômes dans un collège où le principal a laissé pisser des histoires de violence ou d'agression sexuelle pour ne pas faire de vagues, ni de leur infliger des séances ridicules d'EPI à la con ou d'AP bateau dans le genre de ce que nous décrit tiptop, quand je sais que dans le collège privé du secteur ils pourront avoir une heure de français en plus (baptisée AP), et du latin, et de l'allemand, quitte à ce que je rallonge un peu de sous. Pour en être caricatural, l'exemple n'en est pas moins réel. Et comme j'ai à nouveau arrêté de fumer, je pourrai me le permettre. Quand j'aurai des mômes, du moins.
M'enfin, dans tous les cas, que ton respect soit conditionné à l'endroit où on vit, ou à l'endroit où on scolarise nos gosses - pour ceux qui en ont -, m'en touche une sans ébranler l'autre.
On peut aussi lutter en résistant du mieux qu'on peut à sa petite échelle, ce qui ne veut pas dire sacrifier ses gosses en attendant, en les livrant aux "projets", aux EPI, d'un collège poubelle.
Ce que tu dis n'est d'ailleurs pas caricatural, les bons collèges privés, ce qui sont très demandés, vont tâcher de contourner la réforme afin de continuer à faire ce pour quoi ils sont demandés.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RosanetteEsprit éclairé
Oui Rendash, je suis toute ouïe sur les inquiétudes que des profs peuvent avoir en tant que parents, maintenant je vois aussi que les enfants de profs dans des bahuts pourris s'en sortent très bien, outre le fait qu'ils peuvent être LE rayon de soleil de certains profs, argument qui n'a pas forcément à être pris en compte.
Le chacun pour soi a des limites, on lutte aussi contre l'état de l'école en ne se ruant pas dans le privé. Sans le vouloir, vous ôtez aux profs du public la capacité à offrir de la qualité en dépit de directives souvent folles, alors que vous-mêmes êtes profs dans le public, et vous aussi pour la plupart vous voulez offrir des cours de qualité. C'est de la schizophrénie, vous avez beau l'assumer, dire gaiement que vous le referiez sans hésiter, ça reste de la schizophrénie.
Dire ensuite que pour rien au monde vous n'enseigneriez dans le privé est tout aussi curieux. A lire c'est pourtant des conditions de travail idéales qui s'offrent à vous (je ne parle pas des chances d'être détaché, juste de la démarche pour aller dans le privé).
Olympias, la question du handicap revient souvent dans ce débat, elle est autrement plus délicate que le simple discours sur la dégradation de l'école. Tout dépend de quoi on parle, je connais des enfants handicapés auxquels le privé a fait plus de mal qu'un bon public (à Paris, je précise).
Le chacun pour soi a des limites, on lutte aussi contre l'état de l'école en ne se ruant pas dans le privé. Sans le vouloir, vous ôtez aux profs du public la capacité à offrir de la qualité en dépit de directives souvent folles, alors que vous-mêmes êtes profs dans le public, et vous aussi pour la plupart vous voulez offrir des cours de qualité. C'est de la schizophrénie, vous avez beau l'assumer, dire gaiement que vous le referiez sans hésiter, ça reste de la schizophrénie.
Dire ensuite que pour rien au monde vous n'enseigneriez dans le privé est tout aussi curieux. A lire c'est pourtant des conditions de travail idéales qui s'offrent à vous (je ne parle pas des chances d'être détaché, juste de la démarche pour aller dans le privé).
Olympias, la question du handicap revient souvent dans ce débat, elle est autrement plus délicate que le simple discours sur la dégradation de l'école. Tout dépend de quoi on parle, je connais des enfants handicapés auxquels le privé a fait plus de mal qu'un bon public (à Paris, je précise).
- musaNeoprof expérimenté
C'est de la schizophrénie d'avoir de l'ambition pour ses enfants tout en continuant à devoir faire bouillir la marmite? En tout cas, je n'ai pas envie que mon fils devienne "le rayon de soleil" de mes collègues mais qu'il ait l'occas' d'apprendre des vrais trucs intéressants.
Quant aux conditions d'enseignement dans le privé (même si je ne dis pas que je n'y enseignerais pas pour rien au monde d'autant qu'en plus j'ai des convictions religieuses qui me permettraient de ne pas m'y sentir en porte à faux), elles ne sont pas forcément idéales pour le prof. La rançon du succès c'est souvent des effectifs surchargés et certains chefs d'établissement du privé sont très SGEN-CFDT compatibles et moi, pas trop.
Quant aux conditions d'enseignement dans le privé (même si je ne dis pas que je n'y enseignerais pas pour rien au monde d'autant qu'en plus j'ai des convictions religieuses qui me permettraient de ne pas m'y sentir en porte à faux), elles ne sont pas forcément idéales pour le prof. La rançon du succès c'est souvent des effectifs surchargés et certains chefs d'établissement du privé sont très SGEN-CFDT compatibles et moi, pas trop.
- Fesseur ProGuide spirituel
Il est pour moi tout à fait humain et compréhensible de chercher à mettre ses enfants "à l'abri".
Je n'aurais pas hésité.
Je n'aurais pas hésité.
_________________
Pourvu que ça dure...
- musaNeoprof expérimenté
Surtout quand on dépense une énergie folle à essayer de limiter la casse pour les enfants des autres (sans beaucoup de succès malheureusement). Sinon, c'est vraiment la double peine, il y a des limites au sacrifice.Fesseur Pro a écrit:Il est pour moi tout à fait humain et compréhensible de chercher à mettre ses enfants "à l'abri".
Je n'aurais pas hésité.
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