Marianne : En Seine-Saint-Denis, des instituteurs qui "ne savent pas écrire le français"

L'article est ici :
http://www.marianne.net/seine-saint-denis-instituteurs-qui-ne-savent-pas-ecrire-francais-100243093.html

« C'est une catastrophe, assène franchement une formatrice, qui préfère conserver l'anonymat. Je ne veux pas tirer sur l'ambulance, les Espe font ce qu'elles peuvent avec des moyens riquiqui, mais je constate une telle dégradation depuis cinq ans ! Ce n'est plus possible, il faut que les gens sachent : dans la Seine-Saint-Denis, on recrute des instituteurs qui ne savent pas écrire le français. »

Et l'interrogation sur les causes, c'est pour quand ??
Parce que plutôt que de leur faire rédiger des mémoires qui ne servent à rien, mieux vaudrait leur faire travailler le Bled !

Pourquoi personne ne veut aller enseigner en Seine-Saint-Denis ?

Olympias a écrit:Et l'interrogation sur les causes, c'est pour quand ??
Parce que plutôt que de leur faire rédiger des mémoires qui ne servent à rien, mieux vaudrait leur faire travailler le Bled !

Les causes ?
M'enfin, Olympias, si on détecte les causes, va falloir faire son mea culpa et proposer de vraies solutions, ce qui est totalement démodé, voire carrément subversif, par les temps qui courent...

Les causes sont assez limpides. Le recrutement des PE se fait au niveau académique. Or il n'y a pas assez des postulants à Créteil, et personne n'a envie d'aller bosser là-bas, surtout si c'est pour y être bloqué au moins 10 ans...

L'article met en cause le mode de recrutement et d'affectation des PE mais je doute que cela soit le principal facteur de ce désastre. Ce recrutement vaut ce qu'il vaut et a tout de même comme avantage de représenter un attrait pour certaines personnes qui n'ont pas la possibilité de déménager dans toute la France, et notamment les mères de famille.
Si l'on appliquait une affectation nationale, comme dans le secondaire, il y aurait sans doute beaucoup moins de postulants au CRPE : le problème ne serait pas réglé.

Non le véritable facteur explicatif de ce faible niveau c'est la ghettoïsation de pans entiers du territoire... Mais ça ce n'est pas qu'un problème scolaire.

Olympias a écrit:Et l'interrogation sur les causes, c'est pour quand ??
Parce que plutôt que de leur faire rédiger des mémoires qui ne servent à rien, mieux vaudrait leur faire travailler le Bled !

J'ai vu l'intitulé de certains mémoires, c'est à pleurer ... Les stagiaires sont également sommés de faire des tonnes de "fiches de prép'" exhaustives avec objectifs, compétences visées, pré-requis, démarches etc ... surenchère de la forme aux dépens du contenu.

Et je continue à ne pas comprendre comment on peut arriver au niveau master sans savoir écrire correctement le français, mais je dois être obtuse.

C'est un défi intéressant pour la formatrice: elle pourra mettre en place "en vrai" l'inclusion à tout crin et la pédagogie différenciée. En travaillant par compétences et en évaluant avec bienveillance, ça devrait passer, non?

Verdurette a écrit:Et je continue à ne pas comprendre comment on peut arriver au niveau master sans savoir écrire correctement le français, mais je dois être obtuse.

J'ai discuté il y a quelques temps avec une responsable de master MEEF; je la paraphrase à peine: "ce master ne vaut rien, son contenu est inexistant, il est impossible de ne pas l'avoir".

On en est à un point où quasiment tout déconne dans notre système scolaire, du primaire à l'université.

La grosse erreur a été d'augmenter le niveau d'étude requis pour le recrutement.
Par ailleurs, on peut s'étonner de voir des "bac +5" incapables d'écrire ou de parler correctement.

Imaginons alors que ça doit donner à bac+3...

Chocolat a écrit:

Olympias a écrit:Et l'interrogation sur les causes, c'est pour quand ??
Parce que plutôt que de leur faire rédiger des mémoires qui ne servent à rien, mieux vaudrait leur faire travailler le Bled !

Les causes ?
M'enfin, Olympias, si on détecte les causes, va falloir faire son mea culpa et proposer de vraies solutions, ce qui est totalement démodé, voire carrément subversif, par les temps qui courent...

Les compétences! Les compétences! Olympias...ils sont diplômés sur cette base.

frigo a écrit:L'article est ici :
http://www.marianne.net/seine-saint-denis-instituteurs-qui-ne-savent-pas-ecrire-francais-100243093.html

« C'est une catastrophe, assène franchement une formatrice, qui préfère conserver l'anonymat. Je ne veux pas tirer sur l'ambulance, les Espe font ce qu'elles peuvent avec des moyens riquiqui, mais je constate une telle dégradation depuis cinq ans ! Ce n'est plus possible, il faut que les gens sachent : dans la Seine-Saint-Denis, on recrute des instituteurs qui ne savent pas écrire le français. »

Il faut rire ou pleurer?...ou alors c'est de l'humour à un degré que j'ignore.

Cath a écrit:Imaginons alors que ça doit donner à bac+3...

C'est pas forcément pertinent puisqu'il y a un certain nombre d'étudiants qui ne peuvent pas se permettre de faire un master suite à leur licence, ça fait d'autant moins de candidats pour les concours du premier degré.

Sauf à penser que ceux qui ne peuvent pas aller à bac + 4 sont tous meilleurs en orthographe, ça ne change rien.

Moi ce qui m'inquiète c'est surtout ça :

« A la limite, peu importe le niveau de recrutement, si seulement on avait les moyens, et surtout le temps de les former vraiment. »

. Ou comment assumer sans peine qu'on puisse avoir des illettrés qui réussissent le concours de prof des écoles à bac+5 : "ce n'est pas grave, ça, c'est des compétences post bac +5"...

Pfff, ça me rappelle nos inspecteurs un jour de correction du bac STMG qui voulaient qu'on accorde tous les points à ceux qui avaient tracé des hachures verticales en légende du croquis au lieu des horizontales présentes sur le croquis, au motif que "ben ils ont déjà fait la différence entre des points et des traits, c'est l'essentiel non ?".

Je sé pa se ke vous vous pleigner .l essencielle sé de maitre les élève en activité .Sé fini le tant que sé le profe qui connaissé tout . avec internet on a toute les connaissance kon veu! épi on sé b1 ke l'ortograf sé la siense dés annes !

If you pay peanuts, you get monkeys...

:lol: et puis

Les causes: Bac+5 sans véritable formation initiale, salaire de misère qui, en région parisienne vous met dans la catégorie des "salariés pauvres" (1290euros par mois au 1er échelon), département très paupérisé...

Mettre à genoux notre Ecole Républicaine pour mieux la libéraliser!

J'enseigne en français depuis 3 ans à peine. Lorsque j'étais à la fac, j'étais effarée de constater le nombre impressionnant de fautes que faisaient mes collègues.

J'ai discuté il y a quelques temps avec une responsable de master MEEF; je la paraphrase à peine: "ce master ne vaut rien, son contenu est inexistant, il est impossible de ne pas l'avoir".

@ylm : C'est très exagéré. J'ai souvenir de deux ans assez intensifs, avec un niveau plus que correct.

Par contre, je suis d'accord avec le fait qu'il n'y a pas assez de tri parmi les étudiants.
On nous faisait également perdre du temps à des tâches inutiles (je pense notamment au merveilleux C2i2E pour lequel nous avions été obligés de rendre un dossier d'une cinquantaine de pages).

Du tri au niveau des étudiants?? Ils ne peuvent pas trop se le permettre vu le nombre de candidats... Déjà l'an dernier, dans le 1 er degré, plus de 900 postes non pourvus pour cause de niveau insuffisant!

Oui, je sais bien ...

VinZT a écrit:Je sé pa se ke vous vous pleigner .l essencielle sé de maitre les élève en activité .Sé fini le tant que sé le profe qui connaissé tout . avec internet on a toute les connaissance kon veu! épi on sé b1 ke l'ortograf sé la siense dés annes !

L'urgence c'est le numérique !

ylm a écrit:

Verdurette a écrit:Et je continue à ne pas comprendre comment on peut arriver au niveau master sans savoir écrire correctement le français, mais je dois être obtuse.

J'ai discuté il y a quelques temps avec une responsable de master MEEF; je la paraphrase à peine: "ce master ne vaut rien, son contenu est inexistant, il est impossible de ne pas l'avoir".

C'est le discours tenu par bon nombre de titulaires dudit master, moi entre autres.

FiatLux a écrit:

@ylm : C'est très exagéré. J'ai souvenir de deux ans assez intensifs, avec un niveau plus que correct.

Il y a, semble-t-il, une énorme disparités entre les ESPE. Certains étudiants, venus d'une poignée d'ESPE, toujours les mêmes, en sont satisfaits. Les autres.... =/