Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
- DeliaEsprit éclairé
DesolationRow a écrit:Depuis quand doit-on faire en sorte qu'elle ne le soit pas ?
Au petit pied, depuis les années folles, le surréalisme, la mort d'Apollinaire et celle de Sarah Bernhardt. Il faut écouter Apollinaire lire le Pont Mirabeau pour se rendre compte de ce qu'était la diction des vers in illo tempore.
- HocamSage
Oui, et les goûts ont un peu changé depuis, en diction comme ailleurs. Encore une fois, se référer à Dire le vers de Milner et Regnault.
- NLM76Grand Maître
@DR Nous risquons de ne pas nous entendre... Je ne pense pas que la diction d'Apollinaire soit vraiment une catastrophe, même si je ne suis pas entièrement convaincu.
Quoi qu'il en soit, il est absolument évident que la diction des vers n'est ni complètement naturelle, ni complètement artificielle. Je ne vois pas du tout l'intérêt d'un débat sur ce point.
Reste à mesurer avec justesse la part de l'un, la part de l'autre, ou plutôt la façon d'arranger la nature et l'artifice. (Je pencherais sans doute pour ma part vers un peu plus de "naturel" que ce que proposent Milner et Regnault).
Ainsi, au plan physiologique, les rimes féminines ou l'-e caduc se trouve après occlusive ont toujours un -e surnuméraire, dès lors qu'on veut vraiment faire entendre cette occlusive. Mais cet -e peut être plus ou moins nettement esquissé. Le faire sonner un tout petit peu plus nettement qu'on ne le fait naturellement en français du nord peut être un moyen d'articuler plus nettement la consonne finale.
Quoi qu'il en soit, il est absolument évident que la diction des vers n'est ni complètement naturelle, ni complètement artificielle. Je ne vois pas du tout l'intérêt d'un débat sur ce point.
Reste à mesurer avec justesse la part de l'un, la part de l'autre, ou plutôt la façon d'arranger la nature et l'artifice. (Je pencherais sans doute pour ma part vers un peu plus de "naturel" que ce que proposent Milner et Regnault).
Ainsi, au plan physiologique, les rimes féminines ou l'-e caduc se trouve après occlusive ont toujours un -e surnuméraire, dès lors qu'on veut vraiment faire entendre cette occlusive. Mais cet -e peut être plus ou moins nettement esquissé. Le faire sonner un tout petit peu plus nettement qu'on ne le fait naturellement en français du nord peut être un moyen d'articuler plus nettement la consonne finale.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- DesolationRowEmpereur
Mais si mais si, on peut s'entendre Honnêtement, je trouve la diction d'Apollinaire très difficilement supportable. Je suis d'accord, évidemment, pour dire que la question est de trouver un juste équilibre entre naturel et artificiel ; je trouve que l'articulation plus marquée du -e caduc fait pencher la balance du mauvais côté. J'ai bien conscience que c'est tout à fait personnel, mais il me semble qu'il ne vaut pas la peine de bousculer l'usage sur ce point.
- HocamSage
En ce qui me concerne, je répondais avec Milner & Regnault sur le principe du naturel vs. artificiel, aucun intérêt comme tu le dis d'opposer frontalement les deux. La réplique de Délia prenait clairement, de ce point de vue, le problème dans le mauvais sens.NLM76 a écrit:@DR Nous risquons de ne pas nous entendre... Je ne pense pas que la diction d'Apollinaire soit vraiment une catastrophe, même si je ne suis pas entièrement convaincu.
Quoi qu'il en soit, il est absolument évident que la diction des vers n'est ni complètement naturelle, ni complètement artificielle. Je ne vois pas du tout l'intérêt d'un débat sur ce point.
Reste à mesurer avec justesse la part de l'un, la part de l'autre, ou plutôt la façon d'arranger la nature et l'artifice. (Je pencherais sans doute pour ma part vers un peu plus de "naturel" que ce que proposent Milner et Regnault).
Ainsi, au plan physiologique, les rimes féminines ou l'-e caduc se trouve après occlusive ont toujours un -e surnuméraire, dès lors qu'on veut vraiment faire entendre cette occlusive. Mais cet -e peut être plus ou moins nettement esquissé. Le faire sonner un tout petit peu plus nettement qu'on ne le fait naturellement en français du nord peut être un moyen d'articuler plus nettement la consonne finale.
Ce que tu proposes est compatible avec le degré de liberté que Dire le vers laisse à l'acteur/lecteur, tant que celle-ci est rationnellement justifiée.
- DeliaEsprit éclairé
Je ne faisais que fixer un point d'histoire en répondant à la question depuis quand ? Bien que purement rhétorique, cette question méritait bien une réponse.
Pour le reste, de gustibus et coloribus non est disputandum.
Pour le reste, de gustibus et coloribus non est disputandum.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- DesolationRowEmpereur
Mais il ne vous aura pas échappé que la question était rhétorique, et la réponse à côté de la plaque
- DeliaEsprit éclairé
Il ne m'échappe pas non plus, jeune insolent, que vous cherchez à pousser mémère dans les orties. Il faut bien que les enfants s'amusent !
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- User5455Niveau 5
Une passante a écrit:J'ai trouvé cela : ici
Je viens juste de prendre connaissance de votre réponse et je désire vous remercier. L'article que vous citez répond parfaitement à ma question. Merci !
Par curiosité, comment avez-vous fait pour le trouver ? J'avais fait des recherches sur internet, et notamment sur "Persée" mais je n'avais rien trouvé.
Encore merci
- IllianeExpert
Pas vraiment une question sur le décompte des syllabes mais je me lance quand même : dans le vers suivant
où mettriez-vous la césure ? Par ailleurs, dans ce vers-là
il y a bien une diérèse sur "fourmillant", non ?
Merci par avance pour vos réponses !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris
où mettriez-vous la césure ? Par ailleurs, dans ce vers-là
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
il y a bien une diérèse sur "fourmillant", non ?
Merci par avance pour vos réponses !
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Quoiqu'il ne pousse ni // grands gestes ni grands cris
Parce que les autres vers sont en 6 / 6. Ni s'en trouve accentué, mis en relief, annonçant un Ennui dont le principe est la négation de tout, quelque chose comme ça.
Parce que les autres vers sont en 6 / 6. Ni s'en trouve accentué, mis en relief, annonçant un Ennui dont le principe est la négation de tout, quelque chose comme ça.
- LédisséEsprit sacré
Tu veux dire sur "million" ?Par ailleurs, dans ce vers-là
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
il y a bien une diérèse sur "fourmillant", non ?
Merci par avance pour vos réponses !
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Oui, sur million. L'accent sur "comme" avant césure, c'est assez courant chez Baudelaire.
- OudemiaBon génie
Le premier est un alexandrin ternaire, donc :
Quoiqu'il ne pou / sse ni grands ges / tes ni grands cris
Je ne vois pas comment glisser une diérèse dans fourmillant
Je décompose ainsi :
Ser-ré,- four-mi -llant, co-/mm(e) un - mi-lli-on - d'hel-minthes
Quoiqu'il ne pou / sse ni grands ges / tes ni grands cris
Je ne vois pas comment glisser une diérèse dans fourmillant
Je décompose ainsi :
Ser-ré,- four-mi -llant, co-/mm(e) un - mi-lli-on - d'hel-minthes
- IllianeExpert
Lédissé a écrit:Tu veux dire sur "million" ?Par ailleurs, dans ce vers-là
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
il y a bien une diérèse sur "fourmillant", non ?
Merci par avance pour vos réponses !
Oui, pardon, je suis malade donc mon cerveau fonctionne au ralenti (contrairement à mes mouchoirs ^^) ! C'est vrai que comme tous les autres vers ont une césure très traditionnelle en 6/6, j'étais un peu perplexe face au premier vers. Merci en tout cas pour vos réponses !
- NLM76Grand Maître
Oui et non. Comme le disait Sylvain, la césure à 6 est quand même là. Mais il y a un enjambement à la césure. Ce qui ne veut pas dire que la césure est annulée. Deux rythmes se superposent : 4-4-4 et 6-6. De sorte qu'on a un grand nombre de réalisations possibles, et qu'il est intéressant d'analyser l'effet produit par ces différentes réalisations de l'enjambement — en tout cas, par celle qu'on choisit.Oudemia a écrit:Le premier est un alexandrin ternaire, donc :
Quoiqu'il ne pou / sse ni grands ges / tes ni grands cris
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum