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- Ali DevineNiveau 8
Je suis PP d'une classe de terminale ES. L'enseignante de mathématiques, arrivée quelques semaines après la rentrée, est jeune et plutôt sympathique mais les élèves comme les parents se plaignent d'elle. Et malheureusement, pour autant que je puisse en juger, les plaintes sont fondées. De l'excellente élève au cancre patenté, tous disent la même chose : les cours sont ultra-rapides et peu clairs, la collègue traite les difficultés et l'incompréhension de la classe par l'indifférence, les évaluations sont rendues sans aucune annotation, même quand la note est très basse (ce que j'ai pu vérifier sur plusieurs copies : 5/20, mais sur quatre feuilles pas une seule trace de l'écriture du professeur). J'ai essayé d'évoquer le problème avec la collègue mais elle se ferme totalement quand on lui suggère qu'il y a peut-être des points à modifier. Les parents me mettent désormais une grosse pression pour que je "fasse quelque chose" mais honnêtement je ne sais pas quoi : je n'ai pas autorité pour intimer l'ordre à ma collègue de changer ses pratiques pédagogiques, les autres enseignants de maths ont leurs propres soucis et je ne saurais pas trop comment leur demander de coacher l'une des leurs, et je répugne à faire remonter le problème à la direction, qui se bornera certainement à une grosse engueulade en présence des délégués des parents. Bref j'ai le sentiment de devoir faire quelque chose, je le dois aux élèves comme à ma collègue, mais je ne sais pas quoi. Des suggestions de votre part seraient bienvenues.
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- DaphnéDemi-dieu
En tant que PP tu n'as aucune autorité sur tes collègues.
Si problème il y a, c'est un IPR qui peut venir voir ce qui se passe.
Et c'est éventuellement au CDE de demander une inspection.
Si problème il y a, c'est un IPR qui peut venir voir ce qui se passe.
Et c'est éventuellement au CDE de demander une inspection.
- Reine MargotDemi-dieu
Renvoyer les parents vers le CDE, qui est le supérieur hiérarchique. Tu peux expliquer que tu es PP de la classe donc que tu assures le suivi de la classe mais que tu n'as pas autorité sur ta collègue, n'étant pas de sa discipline.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ElyasEsprit sacré
Tu renvoies les parents d'élèves vers le cde. Un PP n'a pas à gérer ce genre de choses, ce n'est absolument pas dans nos missions.
Après, au cde de prendre ses responsabilités, soit il laisse couler, soit il demande une inspection.
Après, au cde de prendre ses responsabilités, soit il laisse couler, soit il demande une inspection.
- amourExpert
Pour ma part je ferais exactement ce que les collègues préconisent au dessus, après avoir conseillé bien sûr aux élèves et éventuellement aux parents qui te contactent d'en parler directement au professeur de mathématiques concerné et lui avoir dit très clairement, à elle, que tu avais prodigué ce conseil. Qu'elle sache au moins à quoi s'attendre. un "Ca va avec les Terminales? Tu sais ce dont on avait discuté...les élèves et les parents m'en ont reparlé, ça leur pose problème, je leur ai conseillé à nouveau de voir directement avec toi." On voit de plus en plus de classes se plaindre de collègues qu'ils ne connaissent pas, qui n'ont pas de "réputation" dans l'établissement, et c'est la porte ouverte à tous les abus. par exemple pour les annotations, une copie avec un 5 sans annotation, ça n'est pas ce que ferait le prof qui a pu préparer sa rentrée, mais ça peut s'expliquer si la collègue est jeune/ débordée. Et puis elle a peut-être aussi donné des explications à l'oral...
- DaphnéDemi-dieu
Et même dans sa discipline........Reine Margot a écrit:Renvoyer les parents vers le CDE, qui est le supérieur hiérarchique. Tu peux expliquer que tu es PP de la classe donc que tu assures le suivi de la classe mais que tu n'as pas autorité sur ta collègue, n'étant pas de sa discipline.
- Reine MargotDemi-dieu
Oui, bien sûr. C'était juste que généralement il y a un prof par discipline dans chaque classe et que ça permet de répondre aux parents.
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La famille Bélier
- Ali DevineNiveau 8
Merci à tous pour vos conseils, qui confirment mon intention première et que je vais donc suivre.
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- User5899Demi-dieu
Au choix, ne rien faire en toute bonne conscience, et demeurer PP l'an prochain, ou ne rien faire avec mauvaise conscience, et demander à ne plus être PP. Tout le reste est mauvaise pédagogure.Ali Devine a écrit:Je suis PP d'une classe de terminale ES. L'enseignante de mathématiques, arrivée quelques semaines après la rentrée, est jeune et plutôt sympathique mais les élèves comme les parents se plaignent d'elle. Et malheureusement, pour autant que je puisse en juger, les plaintes sont fondées. De l'excellente élève au cancre patenté, tous disent la même chose : les cours sont ultra-rapides et peu clairs, la collègue traite les difficultés et l'incompréhension de la classe par l'indifférence, les évaluations sont rendues sans aucune annotation, même quand la note est très basse (ce que j'ai pu vérifier sur plusieurs copies : 5/20, mais sur quatre feuilles pas une seule trace de l'écriture du professeur). J'ai essayé d'évoquer le problème avec la collègue mais elle se ferme totalement quand on lui suggère qu'il y a peut-être des points à modifier. Les parents me mettent désormais une grosse pression pour que je "fasse quelque chose" mais honnêtement je ne sais pas quoi : je n'ai pas autorité pour intimer l'ordre à ma collègue de changer ses pratiques pédagogiques, les autres enseignants de maths ont leurs propres soucis et je ne saurais pas trop comment leur demander de coacher l'une des leurs, et je répugne à faire remonter le problème à la direction, qui se bornera certainement à une grosse engueulade en présence des délégués des parents. Bref j'ai le sentiment de devoir faire quelque chose, je le dois aux élèves comme à ma collègue, mais je ne sais pas quoi. Des suggestions de votre part seraient bienvenues.
- BalthamosDoyen
Comme le dit amour, avant de les renvoyer vers le CDE, tu peux les renvoyer aussi vers le collègue concerner.
C'est son problème, c'est à lui de gérer cela et il doit être au courant.
En cas de blocage, les parents peuvent aller voir le CDE. D'ailleurs cela ne m'étonnerait pas qu'ils l'aient déjà fait.
C'est son problème, c'est à lui de gérer cela et il doit être au courant.
En cas de blocage, les parents peuvent aller voir le CDE. D'ailleurs cela ne m'étonnerait pas qu'ils l'aient déjà fait.
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- MaissaHabitué du forum
Balthamos a écrit:Comme le dit amour, avant de les renvoyer vers le CDE, tu peux les renvoyer aussi vers le collègue concerner.
C'est son problème, c'est à lui de gérer cela et il doit être au courant.
En cas de blocage, les parents peuvent aller voir le CDE. D'ailleurs cela ne m'étonnerait pas qu'ils l'aient déjà fait.
C'est ce que j'ai fait, l'année dernière. J'ai dit, très sèchement, aux parents qu'il fallait en parler au collègue et non au professeur principal. Je n'ai pas du tout conseillé d'en parler au principal.
Les parents n'ont jamais osé en parler au collègue (et encore moins au principal).
Cette année, j'ai demandé à ne pas être professeur principal. J'en suis ravie.
- amourExpert
En réalité j'irais même jusqu'à essayer d'avertir la collègue de l'éventuelle intervention des parents auprès du CDE. Elle n'imagine peut-être pas que cela puisse prendre de telles proportions, je suppose que si elle prenait la mesure du problème, elle aurait réagi. Par camaraderie, ça peut se faire. Ca ne fait peut-être pas partie de mes fonctions de PP, mais de mon positionnement en tant que collègue.
- XIIINeoprof expérimenté
L'éducation nationale récolte ce qu'elle sème. Quand on a plus de postes que de candidats au CAPES de maths, on prend les moins mauvais et on limite les dégâts...Quand on y rajoute une absence de formation initiale et continue on obtient à peu près le genre d'enseignant décrit plus haut...
- Ali DevineNiveau 8
amour a écrit:En réalité j'irais même jusqu'à essayer d'avertir la collègue de l'éventuelle intervention des parents auprès du CDE. Elle n'imagine peut-être pas que cela puisse prendre de telles proportions, je suppose que si elle prenait la mesure du problème, elle aurait réagi. Par camaraderie, ça peut se faire. Ca ne fait peut-être pas partie de mes fonctions de PP, mais de mon positionnement en tant que collègue.
Voilà :
j'ai répondu à la mère d'élève que je n'avais aucun titre à reprendre ma collègue sur ses méthodes,
je lui ai conseillé de rencontrer le professeur en question avant de s'adresser au CDE (ce qu'elle menaçait de faire dans son courrier),
et j'ai écrit à la collègue pour lui dire à quoi elle devait s'attendre. Et basta -si ce n'est que je demanderais à ne plus être PP l'an prochain (j'avais déjà demandé à ne pas l'être cette année, du reste, mais j'ai été commis d'office à cette fonction par pénurie de candidatures spontanées).
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- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je vois beaucoup de parents se plaindre de jeunes collègues. La plupart du temps de contractuels inexpérimentés ou de néotits en difficulté sur la gestion de classe. C'est lors des réunions de remise de bulletin. Je leur indique gentiment le nom de l'enseignant (car la plupart du temps ils ne le connaissent pas) et la salle où on peut le trouver (car apparemment, lire un panneau explicatif situé à l'entrée est trop compliqué - je dis ça à la fois avec et sans ironie, car certains parents sont effectivement illettrés, même si ceux-là la plupart du temps n'osent pas se plaindre :| )
Bizarrement, quasiment aucun de ces parents ne semblent prendre le temps d'aller voir les professeurs qu'ils ont eux-même mis en question. Cela ne mérite sans doute pas de prendre 30 minutes.
Par contre, ils sont capables de revenir à la charge le trimestre suivant, en mode "semi-reproche", comme si je n'avais pas pris la peine de régler leur problème (ce qui est vrai, remarquez). Je n'ai jamais eu à renvoyer les parents vers la CDE, car la plupart du temps ils n'ont pas pris la peine de rencontrer le professeur en question.
Je ne les blâme pas vraiment: d'un côté, il y a les traditionnels emmerdeurs qui ont un peu trop intériorisé l'adage qui dit que le "client" est roi Mais d'un autre côté, ils se disent que l'EdNat ne reconnaîtra jamais ses carences. Et je ne peux leur donner tort. Il y a entre 20 et 40 % de contractuels dans mon établissement (en fonction des années). La plupart sont excellents. Dans certaines matières, on a systématiquement des débutants. Ils se cassent les dents sur notre charmant public, et après, on leur propose des établissements plus huppés... et on nous renvoie des contractuels débutants.
Bizarrement, quasiment aucun de ces parents ne semblent prendre le temps d'aller voir les professeurs qu'ils ont eux-même mis en question. Cela ne mérite sans doute pas de prendre 30 minutes.
Par contre, ils sont capables de revenir à la charge le trimestre suivant, en mode "semi-reproche", comme si je n'avais pas pris la peine de régler leur problème (ce qui est vrai, remarquez). Je n'ai jamais eu à renvoyer les parents vers la CDE, car la plupart du temps ils n'ont pas pris la peine de rencontrer le professeur en question.
Je ne les blâme pas vraiment: d'un côté, il y a les traditionnels emmerdeurs qui ont un peu trop intériorisé l'adage qui dit que le "client" est roi Mais d'un autre côté, ils se disent que l'EdNat ne reconnaîtra jamais ses carences. Et je ne peux leur donner tort. Il y a entre 20 et 40 % de contractuels dans mon établissement (en fonction des années). La plupart sont excellents. Dans certaines matières, on a systématiquement des débutants. Ils se cassent les dents sur notre charmant public, et après, on leur propose des établissements plus huppés... et on nous renvoie des contractuels débutants.
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Asinus asinum fricat
- User5899Demi-dieu
Euh, en même temps, l'intervention auprès du CDE n'aboutira à rien. Quant à l'IPR, il viendra s'il veut, et il ne pourra pas donner d'ordres. Et en plus de tout ça, rien ne prouve que le collègue est en tort (écrire dans les copies ? pour moi, oui, mais c'est un choix, et j'observe que ce que j'écris n'est pas lu si je n'use pas de stratagèmes coercitifs...).amour a écrit:En réalité j'irais même jusqu'à essayer d'avertir la collègue de l'éventuelle intervention des parents auprès du CDE. Elle n'imagine peut-être pas que cela puisse prendre de telles proportions, je suppose que si elle prenait la mesure du problème, elle aurait réagi. Par camaraderie, ça peut se faire. Ca ne fait peut-être pas partie de mes fonctions de PP, mais de mon positionnement en tant que collègue.
Bref, c'est un non-sujet. Encore des élèves qui cherchent la poutre qui les aveugle dans la paille dans laquelle ils se vautrent
- User5899Demi-dieu
Mais c'est un sport national. Quand je suis arrivé sur mon poste, j'ai eu droit au même cirque, et il a fallu que je dise très clairement et à la classe qui voulait m'emmerder et à mon chef d'alors 1) que je ne bougerais pas d'un iota 2) que je n'avais rien à fiche de la pétition de la femme du maire 3) que j'étais bien sur ce poste et que je n'en bougerais pas. Ils ont tiré la gueule (surtout le proviseur à l'énoncé du 3 ) et puis voilà, c'est tout. Ils sont tous partis et je suis encore là. J'y ai gagné une paix royale et une réputation d'âne corse qui me va très bien au teint.arth75 a écrit:Je vois beaucoup de parents se plaindre de jeunes collègues.
- CarnyxNeoprof expérimenté
Toujours cette envie de délation, ça me fiche la gerbe !
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- cléliaFidèle du forum
Ali Devine a écrit:Et malheureusement, pour autant que je puisse en juger, les plaintes sont fondées. De l'excellente élève au cancre patenté, tous disent la même chose : les cours sont ultra-rapides et peu clairs, la collègue traite les difficultés et l'incompréhension de la classe par l'indifférence, les évaluations sont rendues sans aucune annotation, même quand la note est très basse (ce que j'ai pu vérifier sur plusieurs copies : 5/20, mais sur quatre feuilles pas une seule trace de l'écriture du professeur). J'ai essayé d'évoquer le problème avec la collègue mais elle se ferme totalement quand on lui suggère qu'il y a peut-être des points à modifier.
Mouais... En même temps, si des collègues se fondent sur l'avis de certaines classes pour juger ma pratique, il se peut que le bilan ne soit pas terrible. Et concernant les copies, ça suppose d'avoir accepté de regarder plusieurs copies de la collègue, ce que je ne comprends pas trop comme démarche. Je ne me mêle pas des copies de mes collègues, les miennes me suffisent amplement. Je peux donc comprendre que la collègue en question se ferme (même si à sa place, j'aurais sans doute réagi plus énergiquement à l'égard du zélé collègue venu me donner des conseils). En tout cas, en tant que pp, je crois qu'il faut vraiment refuser d'écouter ces complaintes, qu'elles viennent des élèves ou des parents. Ce n'est pas notre rôle.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- HerrelisGrand sage
Alors ça dépend du CDE, certains sont très zélés et empressés à faire les 4 volontés des parents...Cripure a écrit:Euh, en même temps, l'intervention auprès du CDE n'aboutira à rien. Quant à l'IPR, il viendra s'il veut, et il ne pourra pas donner d'ordres. Et en plus de tout ça, rien ne prouve que le collègue est en tort (écrire dans les copies ? pour moi, oui, mais c'est un choix, et j'observe que ce que j'écris n'est pas lu si je n'use pas de stratagèmes coercitifs...).amour a écrit:En réalité j'irais même jusqu'à essayer d'avertir la collègue de l'éventuelle intervention des parents auprès du CDE. Elle n'imagine peut-être pas que cela puisse prendre de telles proportions, je suppose que si elle prenait la mesure du problème, elle aurait réagi. Par camaraderie, ça peut se faire. Ca ne fait peut-être pas partie de mes fonctions de PP, mais de mon positionnement en tant que collègue.
Bref, c'est un non-sujet. Encore des élèves qui cherchent la poutre qui les aveugle dans la paille dans laquelle ils se vautrent
De toute façon, ce n'est pas au PP de faire quoique ce soit à ce sujet. Quand ça part comme ça, que ce soit avec les élèves ou en rencontre avec les parents, je leur dit avec un grand sourire et un ton sec d'aller voir directement le / la collègue concerné(e), point.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
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- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Cripure a écrit:Mais c'est un sport national. Quand je suis arrivé sur mon poste, j'ai eu droit au même cirque, et il a fallu que je dise très clairement et à la classe qui voulait m'emmerder et à mon chef d'alors 1) que je ne bougerais pas d'un iota 2) que je n'avais rien à fiche de la pétition de la femme du maire 3) que j'étais bien sur ce poste et que je n'en bougerais pas. Ils ont tiré la gueule (surtout le proviseur à l'énoncé du 3 ) et puis voilà, c'est tout. Ils sont tous partis et je suis encore là. J'y ai gagné une paix royale et une réputation d'âne corse qui me va très bien au teint.arth75 a écrit:Je vois beaucoup de parents se plaindre de jeunes collègues.
J'ai vécu un truc du genre (quoique beaucoup moins spectactulaire). Je suis arrivé dans mon collège pour la première année, le premier cours avec les 3e, je fais l'appel, et à chaque nom qui répond présent, un élève de la classe (jamais le même, donc impossible à identifier) répond "dans sa barbe" (qu'il n'a pas encore): "OUAIS GROS". Le ton était donné. La situation n'a fait qu'empirer au cours des deux mois suivants (on avait une nouvelle principale, du genre moderne quoi). Mots dans le carnet, rapports, exclusions de cours, appels aux parents, rien ne se passait, j'étais seul avec ma bande de cinglés qui avaient juré (on l'a su plus tard) qu'aucun nouveau prof ne pourrait faire cours une seule fois dans l'année.
Un jour, j'ai eu une idée lumineuse. J'ai replacé mes tables, deux doubles rangées avec une allée centrale. J'ai replacé les élèves en entrant en cours (ce qui a été étonnament facile, quand j'y repense). Une des deux rangées étaient près de mon bureau: j'y avais mis les 10 élèves à qui je n'avais rien à reprocher, et de l'autre, les 17 qui foutaient le boxon à chaque cours.
Quand je leur ai énoncé mon petit système, scandale. Pas le scandale théâtralisé-goguenard habituel, le vrai drame, avec des larmes. Les pauvres petits n'appréciaient pas qu'on les stigmatise. En plus je leur ai annoncé avec ce qu'il faut d'ironie et de légereté pour que ça les enrage encore plus: "Jeunes gens, maintenant c'est comme ça, je laisse la rangée de droite à son babillage habituel et à ses concours de lancer d'objets, je demande aux élèves de cette rangée d'essayer de déranger le moins possible le travail de la rangée de gauche".
Bizarrement, 12 parents ont soudain tenu à me rencontrer. Pas de problème, j'ai pu parler des 37 mots non signés et des 15 heures de colles jamais faites par leurs enfants.
Et ma principale a voulu me voir (la pauvre, elle ne connaissait même pas mon nom). J'ai alors pu évoquer avec elle les 12 rapports d'incidents et les 3 signalements de faits graves non traités.
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Asinus asinum fricat
- amourExpert
Je pense sincèrement, et j'en informe les élèves dont je suis PP chaque année lorsque les plaintes commencent, ainsi que leurs parents, que c'est souvent justement grâce au(x) professeur(s) dont ils se plaignent (puisqu'ils se plaignent quand même beaucoup des exigences et de la quantité de travail) qu'ils obtiendront, peut-être, leur diplôme et/ou une mention et une préparation aux études supérieures. "Un jour, vous vous souviendrez d'eux tendrement et les remercieraient secrètement, très secrètement... " . J'estime beaucoup l'équipe, et quand un nouveau arrive, je veux le soutenir.
Je suis bien d'accord avec ce que vous écrivez Cripure, et j'ai vécu un peu la même chose, la femme du maire en moins, mon choix s'est porté sur un conseiller municipal et puis sur l'ex épouse d'un diplomate, sans doute la seule que cet établissement ait connue comme mère d'élève. C'est vrai que ça forge une réputation et que j'ai une paix royale aujourd'hui, mais à l'époque, je ne l'avais pas très bien vécu, même si j'ai tenu bon. C'est vrai que j'essaye peut-être de trop protéger les jeunes collègues sans réaliser que ce genre d'incidents endurcit utilement.
Après ce que dit Herrelis est juste aussi, les CDE sont parfois très zélés et certains collègues ont à "voyager" entre différents établissements bien longtemps et ne peuvent donc se créer cette réputation.
Je suis bien d'accord avec ce que vous écrivez Cripure, et j'ai vécu un peu la même chose, la femme du maire en moins, mon choix s'est porté sur un conseiller municipal et puis sur l'ex épouse d'un diplomate, sans doute la seule que cet établissement ait connue comme mère d'élève. C'est vrai que ça forge une réputation et que j'ai une paix royale aujourd'hui, mais à l'époque, je ne l'avais pas très bien vécu, même si j'ai tenu bon. C'est vrai que j'essaye peut-être de trop protéger les jeunes collègues sans réaliser que ce genre d'incidents endurcit utilement.
Après ce que dit Herrelis est juste aussi, les CDE sont parfois très zélés et certains collègues ont à "voyager" entre différents établissements bien longtemps et ne peuvent donc se créer cette réputation.
- User5899Demi-dieu
Et concrètement ? Ca donne quoi ?Herrelis a écrit:Alors ça dépend du CDE, certains sont très zélés et empressés à faire les 4 volontés des parents...Cripure a écrit:Euh, en même temps, l'intervention auprès du CDE n'aboutira à rien. Quant à l'IPR, il viendra s'il veut, et il ne pourra pas donner d'ordres.
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